Jeudi 05 Septembre 2024 : Fête de Saint Laurent Justinien, Évêque, Patriarche de Venise (1381-1455).
Il est fêté le 05 Septembre (ou le 08 Janvier (date de sa naissance au Ciel), selon les sources).
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1802/Saint-Laurent-Justinien.html
Saint Laurent Justinien
Premier patriarche de Venise (? 1455)
Originaire d'une famille vénitienne, il perd très tôt son père. Sa mère reste à 24 ans avec cinq enfants.
Elle voudrait bien marier ce fils, mais il choisit d'entrer dans une Communauté de Chanoines réguliers où il vit dans la pauvreté et la prière.
Élu prieur général de sa Congrégation, il sera appelé par le Pape Eugène IV à devenir Évêque de Castello, puis de Venise.
Il y garde un mode de vie très pauvre, s'occupe avec zèle de son diocèse dont il est le premier Patriarche nommé.
Par sa prédication et son enseignement théologique, il donne une grande impulsion à sa communauté, accueillant tout le monde avec bonté et simplicité.
Quand Nicolas V déplaça le Patriarcat à Venise, Laurent fut nommé à ce poste le 8 Octobre 1451, qu'il occupa jusqu'à sa mort, le 8 Janvier 1455.
Il repose dans la Basilica San Pietro di Castello à Venise (ces restes sont dans le Maître-autel).
Il fut Canonisé le 16 Octobre 1690 par le Pape Alexandre VIII. Il est fêté le 5 Septembre (ou le 8 Janvier, selon les sources).
Martyrologe romain au 8 Janvier: À Venise, en 1456, Saint Laurent Justinien, Évêque, premier Patriarche de cette Église, qu'il illustra par sa doctrine de la sagesse éternelle.
Martyrologe romain
http://www.levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20120905&id=6417&fd=0.
Saint Laurent Justinien naquit à Venise. On remarqua en lui, dès son enfance, une docilité peu commune.
Sa pieuse mère le grondait quelques fois pour le prémunir contre l'orgueil, le tenir dans l'humilité et le porter à ce qu'il y avait de plus parfait.
Il répondait alors qu'il tâcherait de mieux faire, et qu'il ne désirait rien tant que de devenir un saint.
Une vision de la sagesse éternelle le porta vers la vocation religieuse ; il s'y essaya d'abord par la pénitence, coucha sur le bois ou la terre nue, et brisa son corps par les macérations.
Laurent ne tarda pas à s'enfuir chez les chanoines réguliers de Saint-Georges-d'Alga, où il prit l'habit.
Ses premiers pas dans la vie religieuse montrèrent en lui le modèle de tous ses frères : jamais de récréations non nécessaires, jamais de feu, jamais de boisson en dehors des repas, fort peu de nourriture, de sévères disciplines : c'était là sa règle.
Quand, par une grande chaleur, on lui proposait de boire : « Si nous ne pouvons supporter la soif, disait-il, comment supporterons-nous le feu du purgatoire ? »
Il dut subir une opération par le fer et par le feu ; aucune plainte ne sortit de sa bouche : « "Allons, disait-il au chirurgien dont la main tremblait, coupez hardiment ; cela ne vaut pas les ongles de fer avec lesquels on déchirait les martyrs. » -
« Allons quêter des mépris, disait-il à son compagnon de quête, lorsqu'il y avait quelque avanie à souffrir ; nous n'avons rien fait, si nous n'avons renoncé au monde. »
À un frère qui se lamentait parce que le grenier de la communauté avait brûlé : « Pourquoi donc, dit-il, avons-nous fait le vœu de pauvreté ? Cet incendie est une grâce de Dieu pour nous ! »
Il ne célébrait jamais la Sainte Messe sans larmes, et souvent il y était favorisé de ravissements.
Ses vertus l'élevèrent d'abord aux fonctions de général de son ordre, puis au patriarcat de Venise, malgré ses supplications et ses larmes.
Il parut aussi admirable pontife qu'il avait été saint religieux ; son zèle lui attira des injures qu'il reçut avec joie ; sa charité le faisait Bénir de tous les pauvres ; sa ponctualité ne laissait jamais attendre personne, sa Bonté agréait tout le monde : il était regardé de tous comme un ange sur la terre.
Après de longs travaux, il sentit sa fin prochaine : « Un chrétien, dit-il, après saint Martin, doit mourir sur la cendre et le cilice. »
http://abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/pentecote/pentecote05/012.htm.
LE V SEPTEMBRE. SAINT LAURENT JUSTINIEN, ÉVÊQUE ET CONFESSEUR.
VENEZ, vous tous que sollicite l'attrait du bien immuable, et qui vainement le demandez à ce siècle qui passe; je vous dirai ce que le ciel a fait pour moi. Comme vous jadis je cherchais fiévreusement ; et ce monde extérieur ne donnait point satisfaction à mon désir brûlant. Mais, par la divine grâce qui nourrissait mon angoisse, enfin m'est apparue, plus belle que le soleil, plus suave que le baume, Celle dont alors le nom m'était ignoré. Venant à moi, combien son visage, était doux ! Combien pacifiante était sa voix, me disant : « O toi dont la jeunesse est toute pleine de l'amour que je t'inspire, pourquoi répandre ainsi ton cœur ? La paix que tu cherches par tant de sentiers divers est avec moi; ton désir sera comblé, je t'en donne ma foi : si, cependant, tu veux de moi pour épouse. » J'avoue qu'à ces mots défaillit mon cœur ; mon âme fut transpercée du trait de son amour. Comme toutefois je désirais savoir son nom, sa dignité, son origine, die me dit qu'elle se nommait la Sagesse de Dieu, laquelle, invisible d'abord au sein du Père, avait pris d'une Mère une nature visible pour être plus facilement aimée. Alors, en grande allégresse, je lui donnai consentement; et elle, me donnant le baiser, se retira joyeuse.
« Depuis, la flamme de son amour a été croissant, absorbant mes pensées. Ses délices durent toujours; c'est mon épouse bien-aimée, mon inséparable compagne. Par elle, la paix que je cherchais fait maintenant ma joie. Aussi, écoutez-moi, vous tous : allez à elle de même; car elle met son bonheur à ne rebuter personne. »
Lisons l'histoire de celui qui vient de nous livrer dans ces lignes le secret du ressort de sa vie.
Laurent naquit à Venise de l'illustre famille des Justiniani. Il montra dès l'enfance une gravité rare.
Son adolescence se passait dans les exercices de la piété, lorsque, invité par In Sagesse divine aux noces très pures du Verbe et de l'âme, il conçut la pensée d'embrasser l'état religieux. C'est pourquoi, préludant secrètement à cette milice nouvelle, il affligeait son corps en différentes manières et couchait sur la planche nue.
Puis, comme un arbitre appelé à prononcer, il prenait séance entre, d'une part, les austérités du cloître, de l'autre, les douceurs du siècle et le mariage que lui préparait sa mère ; alors, tournant les yeux vers la Croix du Christ souffrant :
«C'est vous, disait-il, Seigneur, qui êtes mon espérance ; c'est là que vous avez placé pour moi votre asile très sûr. »
Ce fut vers la congrégation des chanoines de Saint-Georges in Alga que le porta sa ferveur. On l'y vit inventer de nouveaux tourments pour sévir plus durement contre lui-même, se déclarant une guerre d'ennemi acharné, ne se permettant aucun plaisir.
Plus jamais il n'entra dans le jardin de sa famille, ni dans la maison paternelle, si ce n'est pour rendre les derniers devoirs à sa mère mourante, ce qu'il fit sans une larme.
Non moindre était son zèle pour l'obéissance, la douceur, l'humilité surtout : il allait au-devant des offices les plus abjects du monastère; il se plaisait à mendier par les lieux les plus fréquentés de la ville, cherchant moins la nourriture que l'opprobre ; les injures, les calomnies ne pouvaient l'émouvoir ni lui l'aire rompre le silence.
Son grand secours était dans la Prière continuelle; souvent l'extase le ravissait en Dieu; telle était l'ardeur dont brûlait son âme, qu'elle embrasait ses compagnons, les prémunissant contre la défaillance, les affermissant dans la persévérance et l'amour de Jésus-Christ.
Elevé par Eugène IV à l'épiscopat de sa patrie, l'effort qu'il fit pour décliner l'honneur ne fut dépassé que par le mérite avec lequel il s'acquitta de la charge.
Il ne changea en rien sa manière de vivre, gardant jusqu'à la fin pour la table, le lit, l'ameublement, la pauvreté qu'il avait toujours pratiquée.
Il ne retenait à ses gages qu'un personnel réduit de familiers, disant qu'il avait une autre grande famille, par laquelle il entendait les pauvres du Christ.
Quelle que fût l'heure, on le trouvait toujours abordable ; sa paternelle charité se donnait a tous, n'hésitant pas à s'endetter pour soulager la misère.
Comme on lui demandait sur quelles ressources il comptait, ce faisant, il répondait : « Sur celles de mon Seigneur, qui pourra facilement payer pour moi. »
Et toujours, par les secours les plus inattendus, la Providence divine justifiait sa confiance. Il bâtit plusieurs monastères de vierges, et forma diligemment leurs habitantes à marcher dans les voies de la vie parfaite.
Son zèle s'employa à détourner les matrones vénitiennes des pompes du siècle et des vaines parures, comme à réformer la discipline ecclésiastique et les mœurs.
Aussi fût-ce à bon droit que le même Eugène IV l'appela, en présence des Cardinaux, la gloire et l'honneur de la prélature.
Ce fut également pour reconnaître son mérite, que le successeur d'Eugène, Nicolas V, ayant transféré le titre patriarcal de Grado à Venise, l'institua premier patriarche de cette ville.
Honoré du don des larmes, il offrait tous les jours au Dieu tout-puissant l'hostie d'expiation. C'est en s'en acquittant une fois dans la nuit de la Nativité du Seigneur, qu'il mérita de voir sous l'aspect d'un très bel enfant le Christ Jésus.
Efficace était sa garde autour du bercail à lui confié; un jour, on sut du ciel que l'intercession et les mérites du Pontife avaient sauvé la république.
Eclairé de l'esprit de prophétie, il annonça d'avance plusieurs événements que nul homme ne pouvait prévoir.
Maintes fois ses prières mirent en fuite maladies et démons. Bien qu'il n'eût presque point étudié la grammaire, il a laissé des livres remplis d'une céleste doctrine et respirant l'amour. Cependant la maladie qui devait l'enlever de ce monde venait de l'atteindre; ses gens lui préparaient un lit plus commode pour sa vieillesse et son infirmité ; mais lui, manifestant sa répulsion pour des délices trop peu en rapport avec la dure Croix de son Seigneur mourant, voulut qu'on le déposât sur sa couche ordinaire.
Sentant venue la fin de sa vie : « Je viens à vous, ô bon Jésus ! » dit-il, les yeux levés au ciel.
Ce fut le huit janvier qu'il s'endormit dans le Seigneur. Combien sa mort avait été précieuse, c'est ce qu'attestèrent les concerts angéliques entendus par plusieurs Chartreux, et la conservation de son saint corps qui, pendant plus de deux mois que la sépulture en fut différée, demeura sans corruption, avec les couleurs de la vie et exhalant un suave parfum. D'autres miracles suivirent aussi cette mort, lesquels amenèrent le Souverain Pontife Alexandre VIII à l'inscrire au nombre des Saints.
Innocent XII désigna pour sa Fête le cinquième jour de Septembre, où il avait été d'abord élevé sur la chaire des pontifes.