Dimanche 22 Septembre 2024 : Fête de Saint Maurice et de ses compagnons, Martyrs de la Légion Thébéenne († 286).
La petite cité de Saint-Maurice d'Agaune en Valais est née dès l'époque préhistorique. Elle s'appelait alors "Acaunus", nom d'origine celtique.
Le vitrail de la façade principale (vitrail contemporain) est consacré à Saint Maurice.
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1897/Saint-Maurice.html
Saint Maurice
Et ses compagnons de la légion Thébéenne (? v. 287)
et ses compagnons, militaires romains martyrisés à Auganuum (Agaune), devenu depuis Saint Maurice du Valais.
Dès que Maximien devint empereur d'Occident (286), il décida d'y exterminer les Chrétiens. Pour cela il fit venir de Thèbes en Égypte la légion qui s'y trouvait cantonnée.
Il n'aurait pu tomber plus mal.
Les six mille soldats qui la composaient étaient Chrétiens. Ils refusèrent d'exécuter les ordres impériaux. Sur quoi ils furent massacrés jusqu'au dernier.
Telle est du moins la légende de la Légion thébaine. Ce qui est vrai sans doute, c'est que le décurion Maurice et plusieurs légionnaires refusèrent de prendre part à une cérémonie païenne. Ce pourquoi ils furent exécutés.
Au siècle suivant, une Basilique s'élevait à cet endroit.
Saint Maurice - Patron de nombreuses paroisses ou chapelles, mort pour défendre la Foi aux premiers siècles de l'Église dans la région. (saints du diocèse d'Annecy)
Comme l'a figuré le célèbre tableau du Greco consacré au Martyr de Saint Maurice, la Foi intrépide des soldats autour de leurs chefs et de sens moral élevé dans le refus d'un ordre injuste au péril de sa vie. (diocèse aux armées françaises)
"Maurice fut exécuté, au début du règne de l'empereur Maximien (289).
Voici la 'légende' tirée du bréviaire de Pamiers: Maximien appelé par Dioclétien à partager son pouvoir impérial se rendit en Gaule. Son armée comprenait une légion appelée Thébéenne (habitants de Thèbes).
Les soldats étaient valeureux, très croyants; même sous les armes ils n'oublièrent pas les préceptes de l'Évangile.
Maximien ordonna de sacrifier aux idoles à Octodorus (dans le Valais de la Suisse du Sud – 20km de Saint-Maurice)." (diocèse de Pamiers)
Au début du VIIIe siècle, introduction du culte des reliques des martyrs de la légion thébaine, Saint Maurice et ses compagnons, dans une annexe voûtée de la Cathédrale.
Officier d'un corps d'auxiliaires de l'armée romaine levés en Égypte et convertis au christianisme, Maurice souffrit le Martyre vers 290.
Refusant de poursuivre les Chrétiens et de sacrifier aux dieux païens, Maurice et ses compagnons furent massacrés sur ordre impérial.
(Les grandes heures de la cathédrale Saint-Maurice de Vienne)
Voir aussi l'histoire de ces Martyrs sur le site de l'abbaye de Saint Maurice en Suisse.
- Saint Candide (statue) est le patron de l'église de Picauville dans le Cotentin.
- Le nom de la commune de Saint-Xandre (17138) vient, par déformation, de Saint Candide: Sanctus Scandidus.
On trouve écrit dans des textes anciens: St Candé, St Candre, Sanctus Xandrius (1262), Sancedrium (1573).
Saint Candide, officier de la légion thébaine (grecque), fut martyrisé avec ses compagnons à la fin du IIIe siècle sur l’ordre de l’empereur Maximin pour avoir refusé de combattre contre des Chrétiens. (Source: toponymie, commune de Saint-Xandre)
À Agaune dans le Valais suisse, vers la fin du IIIe siècle, les Saints martyrs Maurice, Exupère, Candide, soldats.
Selon le récit de Saint Eucher de Lyon, ils furent mis à mort pour Le Christ avec leurs compagnons de la légion thébéenne et le vétéran Victor, sous l’empereur Maximilien, illustrant ainsi l’Église par leur glorieuse passion.
Martyrologe romain
Empereur, nous sommes tes soldats, mais aussi les serviteurs de Dieu. A toi, nous devons le service militaire, à Lui une conscience pure.
Nous sommes prêts à porter les mains contre n’importe quel ennemi, mais nous estimons que c’est un crime que de les ensanglanter en massacrant des innocents.
Nous avons d’abord prêté serment envers Dieu, ensuite nous avons prêté serment envers le souverain.
Sois persuadé que le second n’a plus aucune valeur pour nous si nous avons rompu avec le premier.
Actes des Martyrs de Saint Maurice.
Le tableau du retable majeur de l'église représente le massacre de Saint Maurice et de la légion thébaine.
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/8e9daab9-2d61-4a3a-80e4-ee65303f774a
Saints Maurice
et ses compagnons
Martyrs († 286)
Le 22 Septembre 286 vit un spectacle à la fois sublime et épouvantable : une légion romaine entière, général en tête, immolée par un barbare empereur pour n'avoir pas voulu renoncer à Jésus-Christ.
Cette légion était la légion Thébaine ; ce général, Saint Maurice, et ce tyran, Maximien. La légion Thébaine portait ce nom parce qu'elle avait été recrutée en Thébaïde.
Elle fut du nombre de celles que l'empereur emmena combattre la Gaule en révolte.
Après le passage des Alpes, un sacrifice solennel fut ordonné. La légion Chrétienne, ne voulant pas y prendre part, et apprenant qu'elle allait être employée pour persécuter des frères chrétiens, se retira près du lieu appelé aujourd'hui Saint-Maurice-d'Agaune (Suisse).
L'empereur les enjoignit de se réunir à l'armée pour la fête. Mais Maurice et ses compagnons, se rappelant qu'il vaut mieux obéir à Dieu qu'aux hommes, se virent dans la triste nécessité de désobéir.
Cette désobéissance, n'était pas, pour ces braves soldats, vainqueurs sur vingt champs de bataille, un acte de félonie, mais un acte d'héroïque loyauté.
Aussitôt le prince barbare donna l'ordre de décimer la légion. À voir ce bataillon de six mille hommes rangés en ordre de combat, ayant à sa tête Maurice, à cheval, avec ses brillants officiers, Exupère, Maurice et Candide, il semble qu'on eût pu craindre une résistance par la force ; mais non, les disciples de Jésus-Christ ne cherchaient et n'attendaient qu'une victoire pacifique, la victoire sur le monde, et la conquête du Ciel par le Martyre.
Les noms des soldats sont jetés dans les casques des centurions ; six cents sur six mille vont périr; les victimes désignées embrassent leurs camarades, qui les encouragent ; bientôt le sacrifice est consommé, et la plaine ruisselle du sang des Martyrs.
Les survivants persistent à se déclarer Chrétiens, et la boucherie recommence ; six cents nouveaux élus rougissent de leur sang les rives du Rhône.
Les autres sauront mourir jusqu'au dernier ; mais ils envoient au tyran un message avec une lettre admirable :
« Empereur, nous sommes vos soldats ; nous sommes prêts à combattre les ennemis de l'empire ; mais nous sommes aussi Chrétiens, et nous devons fidélité au vrai Dieu. Nous ne sommes pas des révoltés, nous aimons mieux être des victimes que des bourreaux : mieux vaut pour nous mourir innocents que de vivre coupables. »
Maximien, désespérant d'ébranler leur constance, les fit massacrer tous en masse.
Une Basilique fut élevée par Saint Théodore dès le IVème siècle, puis une Abbaye y fut créée. Le culte de Saint Maurice se répandit en Suisse, en Savoie et dans les régions voisines.
Dès l'origine de leur dynastie, les comtes et les ducs de Savoie le déclarèrent protecteur de leurs États.
À la fin du IVème siècle, les reliques furent déplacées à Angers, il devint ainsi titulaire de la Cathédrale et patron du diocèse.
Martyre de Saint Maurice et de la légion thébaine. El Greco. XVIIe.
http://hodiemecum.hautetfort.com/archive/2007/09/22/22-septembre-saint-maurice-et-ses-compagnons-martyrs-a-agaun.html
Sous Maximien-Hercule, qui partageait avec Dioclétien, et comme son collègue, l'empire de la république romaine, presque toutes les provinces virent déchirer et massacrer des peuples entiers de Martyrs.
Car non seulement ce prince se livrait avec une sorte de fureur à l'avarice, à la débauche, à la cruauté, en un mot à tous les vices ; mais encore il était passionné pour les rites abominables des gentils, et dans la rage de son impiété contre le Roi du Ciel, il s'était armé pour détruire le nom Chrétien.
Tous ceux qui osaient faire profession de la Foi au vrai Dieu, des corps de troupes qu'il envoyait partout à leur recherche les enlevaient pour les traîner au supplice et à la mort. On eût dit qu'il avait fait trêve avec les peuples barbares, afin de tourner toutes ses forces contre la Foi.
Il y avait alors dans les armées romaines une légion de soldats qu'on appelait les Thébains. La légion était un corps de 6.600 hommes sous les armes.
On les avait fait venir du fond de l'Orient pour renforcer l'armée de Maximien.
C'étaient des guerriers intrépides dans les combats, d'un courage magnanime, d'une Foi plus magnanime encore ; ils se montraient avec une noble émulation, pleins de générosité pour l'empereur et de dévouement au Christ ; car ils n'avaient point oublié dans les camps le précepte de l'Evangile, rendant fidèlement à Dieu ce qui est à Dieu, et à César ce qui est à César.
Comme les autres soldats de l'armée, ils reçurent la mission de se livrer à la poursuite des Chrétiens et de les amener devant l'empereur.
Seuls ils osèrent refuser de prêter leurs bras à ce ministère de cruauté, et répondirent qu'ils n'obéiraient point à de pareils ordres.
Maximien n'était pas loin ; fatigué de la route, il s'était arrêté à Octodurum, aujourd'hui Martigny, à l'entrée de l'Entremont, sur la Dranse.
Quand on vint lui annoncer dans cette ville qu'une légion rebelle à ses ordres avait suspendu sa marche et s'était arrêtée à Tarnade, appelé depuis Agaune, et enfin Saint-Maurice en Valais, il s'emporta tout à coup à un violent accès de fureur.
Aussitôt le prince barbare donna l'ordre de décimer la légion. À voir ce bataillon de six mille hommes rangés en ordre de combat, ayant à sa tête Maurice, à cheval, avec ses brillants officiers, Exupère, Maurice et Candide, il semble qu'on eût pu craindre une résistance par la force ; mais non, les disciples de Jésus-Christ ne cherchaient et n'attendaient qu'une victoire pacifique, la victoire sur le monde, et la conquête du Ciel par le martyre.
Les noms des soldats sont jetés dans les casques des centurions ; six cents sur six mille vont périr; les victimes désignées embrassent leurs camarades, qui les encouragent ; bientôt le sacrifice est consommé, et la plaine ruisselle du sang des martyrs.
Les survivants persistent à se déclarer chrétiens, et la boucherie recommence ; six cents nouveaux élus rougissent de leur sang les rives du Rhône.
Les autres sauront mourir jusqu'au dernier ; mais ils envoient au tyran un message avec une lettre admirable :
« Empereur, nous sommes vos soldats ; nous sommes prêts à combattre les ennemis de l'empire ; mais nous sommes aussi chrétiens, et nous devons fidélité au vrai Dieu. Nous ne sommes pas des révoltés, nous aimons mieux être des victimes que des bourreaux : mieux vaut pour nous mourir innocents que de vivre coupables.
Nous n'avons pas oublié que c'est pour protéger nos concitoyens, et non pour les frapper, que nous avons pris les armes.
Toujours nous avons combattu pour la justice, pour la piété, pour le salut des innocents. Jusqu'ici, au milieu des dangers que nous avons affrontés, nous n'avons pas ambitionné d'autre récompense.
Nous avons combattu, par respect pour la Foi que nous vous avons promise ; mais comment pourrions-nous la garder, si nous refusions à notre Dieu celle que nous Lui avons donnée ?
Saint Maurice. XIIe. Abbaye de Saint-Maurice-en-Valais.
Nos premiers serments, c'est à Dieu que nous les avons faits ; et ce n'est qu'en second lieu que nous vous avons juré de vous être fidèles.
Ne comptez pas sur notre fidélité à ces seconds serments, si nous venions à violer les premiers.
Ce sont des Chrétiens que vous ordonnez de rechercher pour les punir ; mais nous sommes Chrétiens, nous, et nous voici ; vos voeux sont satisfaits, et vous n'avez plus besoin d'en chercher d'autres ; vous avez en nous des hommes qui confessent Dieu Le Père, l'Auteur de toutes choses, et qui croient en Jésus-Christ, Son Fils comme en un Dieu.
Nous avons vu tomber sous le glaive les compagnons de nos travaux et de nos dangers, et leur sang a rejailli jusque sur nous.
Cependant nous n'avons point pleuré la mort, le cruel massacre de ces bienheureux frères ; nous n'avons pas même plaint leur sort ; au contraire, nous les avons félicités de leur bonheur, nous avons accompagné leur sacrifice des élans de notre joie, parce qu'ils ont été trouvés dignes de souffrir pour leur Seigneur et leur Dieu.
Quant à nous, nous ne sommes pas des rebelles que l'impérieuse nécessité de vivre a jetés dans la révolte ; nous ne sommes pas armés contre vous par le désespoir, toujours si puissant dans le danger.
Nous avons des armes en main, et nous ne résistons pas. Nous aimons mieux mourir que de donner la mort, périr innocents que vivre coupables.
Si vous faites encore des lois contre nous, s'il vous reste de nouveaux ordres à donner, de nouvelles sentences à prononcer, le feu, la torture, le fer ne nous effraient pas ; nous sommes prêts à mourir.
Nous confessons hautement que nous sommes Chrétiens et que nous ne pouvons pas persécuter des Chrétiens." (cf. Rq) ».
En recevant cette réponse, Maximien comprit qu'il avait à lutter contre des coeurs inflexibles dans la Foi du Christ.
C'est pourquoi, désespérant de triompher de leur généreuse constance, il résolut de faire périr d'un seul coup la légion tout entière.
De nombreux bataillons de soldats reçurent l'ordre de l'entourer pour la massacrer. Arrivés devant la bienheureuse légion, les impies qu'envoyait l'empereur tirèrent leurs glaives contre ces milliers de saints que l'amour de la vie n'avait point fait fuir devant la mort.
Le fer les moissonnait dans tous les rangs, et il ne leur échappait pas une plainte, pas un murmure.
Ils avaient déposé leurs armes ; les uns tendaient le cou, les autres présentaient la gorge à leurs persécuteurs ; tous offraient aux bourreaux un corps sans défense.
Malgré leur nombre et leur puissante armure, ils ne se laissèrent point emporter au désir de faire triompher la justice et leur cause par le fer.
Une seule pensée les animait : le Dieu qu'ils confessaient S'était laissé traîner à la mort sans un murmure ; comme un agneau, Il n'avait point ouvert la bouche. Eux de même, les brebis du Seigneur, ils se laissèrent déchirer par des loups furieux.
Retable représentant le martyr de la légion thébaine. XIVe. Église Saint-Pierre de Crozon. Crozon. Bretagne.
La terre fut couverte des cadavres de ces saintes victimes, et leur noble sang y coulait en longs ruisseaux.
Jamais, en dehors des combats, la rage d'un barbare entassa-t-elle tant de débris humains ? Jamais la cruauté frappa-t-elle par une seule sentence tant de victimes à la fois, même en punissant des scélérats ?
Pour eux, ils étaient punis, malgré leur innocence et leur multitude, quoique souvent on laisse des crimes sans vengeance, à cause du grand nombre des coupables.
Ainsi l'odieuse cruauté d'un tyran sacrifia tout un peuple de saints, qui dédaignaient les biens de cette vie présente dans l'espérance du Bonheur futur.
Ainsi périt cette légion vraiment digne des Anges. C'est pour cela que notre Foi nous les montre aujourd'hui réunis aux légions des Anges, et chantant éternellement avec eux dans le Ciel le Seigneur, le Dieu des armées.
Quant au Martyr Victor, il ne faisait pas partie de cette légion ; même il n'était plus soldat, ayant obtenu, après de longs services, son congé de vétéran.
Mais dans un voyage qu'il faisait, il tomba, sans le savoir, au milieu des bourreaux qui, joyeux de leur butin, se livraient aux orgies d'un grand festin. Ils l'invitèrent à partager avec eux les joies de la fête.
Quand il eut appris de ces malheureux, dans l'exaltation de l'ivresse, la cause qui les réunissait, il refusa avec horreur et méprisa le festin et les convives.
On lui demanda alors s'il était Chrétien ; à peine eut-il répondu qu'il l'était et le serait toujours, que tout aussitôt on se jeta sur lui et on le massacra.
Ainsi frappé au même lieu que les autres Martyrs, il partagea avec eux et leur mort et leurs honneurs.
De ce grand nombre de Saints, 4 noms seulement nous sont connus : les Saints Martyrs Maurice, Exupère, Candide et Victor.
Un vitrail de la cathédrale de Strasbourg représente saint Maurice vêtu en chevalier. On le peint tenant un étendard crucifère, une grande épée et la couronne d'épines.
Dans la collection des Saints du cabinet des estampes de Paris, on le voit tantôt représenté à cheval ; tantôt en tête des officiers de sa légion ; tantôt avec ses compagnons d'armes, refusant de sacrifier aux idoles, puis massacré par ordre de l'empereur.
CULTE ET RELIQUES
Les corps des bienheureux Martyrs d'Agaune furent découverts par révélation à Saint Théodore, Évêque de Sion en Valais. Il fit élever en leur honneur une Basilique adossée d'un côté à un énorme rocher.
Or, pendant qu'on la bâtissait, il arriva un miracle que nous ne pouvons passer sous silence.
Parmi les ouvriers qui, sur la convocation de l'Évêque, s'étaient réunis pour ce grand travail, il y en avait un qui était encore païen. Un dimanche que les autres avaient quitté leurs travaux à cause de la solennité du jour, il était resté seul à continuer son travail.
Tout à coup, au milieu de cette solitude où il se trouve, les Saints, environnés de lumière, l'enlèvent et l'étendent par terre pour le soumettre au châtiment de son impiété.
Il voyait de ses yeux la foule des Martyrs ; il sentait les coups dont ils le frappaient et entendait leurs reproches, parce que seul, au Jour du Seigneur, il avait manqué à l'église, et, de plus, osé, quoique païen, travailler à la construction d'un édifice sacré.
Ces châtiments et ces reproches étaient de la part des Saints une Miséricordieuse Bonté ; car l'ouvrier, tremblant et consterné, voulut aussitôt demander qu'on invoquât sur lui le Nom du Salut et se fît Chrétien.
Parmi les miracles des Saints Martyrs, nous ne devons point oublier un fait qui a eu du retentissement, et que tous ont connu.
Une dame, épouse de Quincius, personnage d'un rang distingué, était atteinte d'une paralysie qui lui avait enlevé l'usage de ses pieds. Elle sollicita son mari de la faire conduire à Agaune, quoique la distance fût considérable.
A son arrivée, des serviteurs la portèrent dans leurs bras jusqu'à la Basilique des Saints martyrs ; elle revint à pied à son hôtellerie.
Et aujourd'hui, dans ces mêmes membres que la mort avait déjà frappés, elle porte partout le témoignage du miracle qui l'a guérie.
Aux miracles racontés par Saint Eucher (Évêque de Lyon, célèbre Saint et ascète), nous ajouterons celui qui arriva à Saint Martin.
Ce grand prélat, qui portait une singulière dévotion à nos glorieux martyrs, se rendit à Agaune pour tâcher d'avoir de leurs reliques ; mais n'ayant pu en obtenir des Moines qui possédaient ce lieu, il se transporta à l'endroit où ils avaient enduré la mort.
Et là, après avoir fait une oraison très fervente, il prit un couteau et en enleva, en forme de couronne, un morceau de terre, et aussitôt, ô prodige admirable il en sortit du sang en abondance, qu'il reçut dans un vase apporté exprès pour cela, et en laissa une partie à Agaune avec ce même couteau ; il apporta le reste à Tours, et le distribua ensuite à plusieurs églises, particulièrement à sa Cathédrale et à celle d'Angers.
Il en conserva seulement pour lui une petite fiole, qu'il porta toujours depuis par dévotion, et avec laquelle il voulut être enterré.
La mémoire de Saint Maurice et de ses compagnons a toujours été très célèbre dans l`Église. Les fidèles ont coutume, dans les guerres contre les ennemis de la Foi, de l'invoquer avec Saint Georges, pour en obtenir la victoire par la force de leur intercession.
Les Grecs ont eu aussi un Martyr du nom de Saint Maurice, qui souffrit dans Apamée, le 4 Juillet, et dont Métaphraste a décrit le combat.
Plusieurs l'ont confondu avec celui dont nous parlons, et le Cardinal Baronius confesse qu'il avait suivi cette opinion ; mais il l'a rétractée dans ses Notes sur le martyrologe romain, au 22 Septembre.
Précision des rédacteurs des Petits Bollandistes :
Cette histoire authentique du Martyre de Saint Maurice et de ses compagnons a été écrite 150 ans après leur mort, par Saint Eucher, Évêque de Lyon, qui cite leurs Actes et la relation d'Isaac, Évêque de Genève : Isaac avait été instruit par Théodore, Évêque d'Octodurum.
Nous avons reproduit, intégralement ce monument, un des plus beaux de l'antiquité Chrétienne, tel qu'il se trouve dans les " Actes des Martyrs ", traduits et publiés par les rr.pp. Bénédictins, de la Congrégation de France (T. III, p.20 et suiv.).
Nous nous semmes servi, pour complèter cette biographie, d'une " Notice sur la ville de Saint-Maurice et son Abbaye ", par m. le chanoine Beck ; de " l'Hagiologie Nivernaise ", par Mgr Crosnier, et des " Saints de Troyes ", par M. l'Abbé Defer.