Dimanche 1er Septembre 2024 : Fête de Saint Gilles, Abbé, Ermite (640-720).
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Saint Gilles (+720)
Fils de Théodore et Pélagie, un couple appartenant à la noblesse d’Athènes, il distribue sa fortune aux pauvres à la mort de ses parents, et se rend jusqu’en France.
Arrivé en Arles, il opère un miracle qui lui confère aussitôt une notoriété qu’il cherche cependant à fuir.
Il quitte donc la ville et passe près de deux ans dans une grotte des bords du Rhône en compagnie d’un compatriote nommé Vérédème.
Mais toujours en quête d’une plus grande solitude, il repart à nouveau et s’installe finalement dans une grotte nichée au creux d’une épaisse forêt des environs de Nîmes.
Sa seule compagnie est celle d’une biche, qui demeure auprès de lui en tout temps et lui procure le lait dont il se nourrit.
Un jour que le roi et sa suite participent à une chasse dans les environs, un chasseur décoche une flèche en direction de la biche dans l’espoir de la toucher, mais au lieu de cela la flèche va se planter dans la jambe de Gilles.
Le roi demande à ses médecins de le soigner, et à partir de ce jour lui voue un grand respect. Bientôt, il fait même bâtir un Monastère pour les nombreux disciples qui viennent se placer sous sa direction (Saint-Gilles du Gard) et dont il devient l’Abbé.
Malheureusement, les hordes de Sarrasins s’abattent bientôt sur la région et provoquent des ravages importants sur les édifices Religieux.
Gilles et ses Religieux s’enfuient alors en direction d’Orléans pour se placer sous la protection de Charles Martel.
Peu de temps après, les Sarrasins ayant été contraints à fuir vers l’Espagne, Gilles retrouve les ruines de son Monastère et consacre le reste de sa vie à travailler à sa reconstruction.
Saint Gilles et la biche - partie du tableau d'un artiste inconnu appelé le 'maître de Saint Gilles', XVème siècle.
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1774/Saint-Gilles.html
Saint Gilles
Ermite près de Narbonne, en Septimanie (? 720)
D'origine grecque, Gilles (Aegidius) vécut en Ermite dans les forêts près de Nîmes dans le Gard où il fonda une Abbaye qui prit son nom: 30800 Saint Gilles du Gard.
Sa popularité lui vint de ce que le Monastère, construit dès le VIe siècle, se trouvait sur l'un des itinéraires de Rome à Compostelle. Les pèlerins s'y arrêtaient et chantaient les louanges de Saint Gilles à leur retour dans leur pays.
"Reconnaissable à sa coule Bénédictine et à sa biche, on l'invoque contre la panique, le mal caduc, la folie ou les frayeurs nocturnes"
Saint Gilles, dont le culte est florissant depuis le Moyen Age, à cause de l'Abbaye gardienne de ses reliques, est un Ermite dont l'histoire s'est souvent effacée au profit de la légende.
Son tombeau fut un lieu de pèlerinage extrêmement fréquenté au Moyen Age, sur les chemins de Saint Jacques de Compostelle.
Un grand nombre de lieux de culte lui sont dédiés tant en France qu'à l'étranger. (Source: Les Saints du diocèse de Nîmes)
- Association des Chemins de saint Gilles
- Saint-Gilles (Gard) un grand lieu de pèlerinage médiéval
- La Paroisse de Saint Gilles - diocèse de Nîmes
- Abbatiale St Pierre - Saint Gilles
- Abbatiale Saint Pierre
- Languedoc roman - Saint-Gilles-du-Gard - église romane
Au pays de Nîmes dans la province de Narbonne, au VIe ou VIIe siècle, Saint Gilles, dont le nom a été donné à la ville qui s’est formée ensuite dans la vallée Flavienne, où lui-même aurait érigé un Monastère et terminé sa vie.
Martyrologe romain
Même si la route te paraît vide, longue et fastidieuse, elle t’entraîne à entrer en toi-même. Ne ferme pas cette porte.
Tu y trouveras un jour ou l’autre Dieu qui est en toi, tu découvriras sa vérité. Il te donnera sa vie. Car il est le Chemin, la Vérité, la Vie.
Guide du pèlerin de Saint Gilles.
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/27f5af13-22f6-4454-8eae-f0db9c1fab6c
Saint Gilles ou Égide
Ermite
(640-720)
Saint Gilles était d'Athènes. Son éducation fut brillante, comme elle devait être pour un jeune homme de race royale.
On lui a attribué de remarquables ouvrages de médecine et de poésie ; mais sa science était surtout celle des saints.
Un jour qu'il se rendait à l'église, il rencontre un pauvre mendiant malade et presque nu, qui lui demande l'aumône.
Ému de compassion, Gilles se dépouille de sa riche tunique et la lui donne : à peine le malheureux en est-il revêtu, qu'il se trouve en parfaite santé.
Le jeune homme comprit, à ce miracle, combien l'aumône est agréable à Dieu. Peu de temps après, à la mort de ses parents, il distribua tous ses biens aux pauvres et se voua lui-même à la pauvreté, à la souffrance et à l'humilité.
Mais Jésus-Christ ne se laissa pas vaincre en générosité, et les miracles se multiplièrent tellement sous les pas du saint jeune homme, qu'il en fut effrayé lui-même et se résolut à quitter son pays et à faire voile pour l'Occident.
Pendant la traversée, il calma par ses Prières une effroyable tempête et débarqua bientôt à Marseille, où il guérit la fille de son hôtesse.
Mais il lui fallait la solitude ; il la trouva dans une grotte sauvage, où, dégagé de toute préoccupation terrestre, il ne vécut que pour Dieu.
Ses jours, ses nuits presque entières s'écoulaient dans une prière continuelle, dans l'adoration et la contemplation.
Il jeûnait tous les jours ; le lait d'une biche de la forêt, que Dieu lui envoyait, suffisait à son entretien.
Depuis trois ans, Gilles habitait ce lieu solitaire, quand un jour Wamba, roi des Visigoths d'Espagne, vint chasser jusque dans les forêts voisines avec une suite nombreuse.
La biche qui nourrissait le Saint Ermite, poursuivie par les chiens allait succomber ; enfin, exténuée de fatigue, elle vint se jeter aux pieds de son maître.
Gilles, ému jusqu'aux larmes, pria le Seigneur de protéger la vie de l'innocent animal.
Une flèche, lancée par un chasseur, vint frapper la main de l'homme de Dieu et lui fit une blessure qui ne devait jamais guérir.
La biche était sauvée, car le roi, plein d'admiration pour cet homme qui lui apparaissait avec l'auréole de la sainteté sur le front, donna ordre de cesser la poursuite.
Il fit même, à la demande de Gilles, bâtir là un Monastère. Après avoir dirigé quelques temps ce Monastère, Gilles chercha de nouveau la solitude, et revint enfin terminer ses jours parmi ses chers Religieux.
http://missel.free.fr/Sanctoral/09/01.php.
La légende de Saint Gilles, d’après Guillaume de Berneville
Depuis trois ans qu'il était au désert, ne faisant qu'adorer Dieu, croire en lui et le servir, Gilles n'avait jamais vu un homme et n'en avait entendu.
Il n'avait plus mangé depuis quelque mille jours ni pain, ni viande, ni poisson, ne vivant que de racines et, par gourmandise peut-être, de cresson.
Mais tant vont les choses pour ceux qui se mortifient, qu'à la fin la santé défaille, les forces disparaissent et la maladie guette : à ce point en était donc Gilles, qui ne se sentait guère bien portant.
Or, écoutez le joli miracle que Dieu fit pour son serviteur. Un jour qu'il était dans sa cabane de feuillages, priant selon 1'ordinaire, l'Ermite entendit du bruit dans les fourrés et il vit devant lui paraître une biche sauvage qui, sans crainte, s'avançait vers lui.
Elle était étrangement belle, beige clair et le regard d'une exquise douceur. Ses pis étaient pleins de lait.
Comme Gilles, en silence, la regardait approcher, la biche entra dans la logette et se coucha à ses pieds, comme pour lui signifier qu'elle s'offrait à le servir.
Et Gilles, à qui les intentions du Seigneur étaient toujours assez claires, comprit que Dieu la lui envoyait.
Et voici comment la biche miraculeuse servit l'Ermite affaibli. Pour lui rendre des forces, fallait-il mieux que le lait ?
Chaque jour, elle courait la campagne paissant les prés : quand venait l'heure de dîner point n'était besoin que Gilles l'appelât, car elle savait parfaitement l'heure et rentrait d'elle-même auprès de son ami.
Gilles lui avait fait une logette de feuillages près de la sienne afin qu'elle fût protégée du froid de la nuit.
Et cela dura de longs mois, peut-être des années, sans que quiconque d'humain connût cette histoire, hormis le Seigneur, qui connaît tout.
Or, en ce temps-là, le maître du pays était Flovent, duc de Provence et de Gascogne, prince puissant, qui était soumis au Grand Charles, alors roi de France.
C'était un homme fort courtois, élevé à la française, honnête Chrétien et bon chevalier. II n'avait qu'une passion au monde, la chasse, et son équipage était des plus beaux.
C'était merveille de voir ses éperviers, ses vautours, ses gerfauts, et les chiens de sa meute, limiers, mâtins et lévriers.
Il n'était point d'exemple que cette meute, une fois lancée, eût abandonné la poursuite, et 1'on ne comptait plus les cerfs, les daims, les chevreuils et les biches qui avaient été mangés à sa table, sans compter maintes autres bêtes sauvages.
Ses terres allaient jusqu'au bord du Rhône, à l'endroit où il est le plus large, non loin de la vieille ville d'Arles, où le grand Saint Césaire enseigna.
Aussi quand, poursuivis par les chiens, les animaux étaient arrêtés par le fleuve, bien rares étaient ceux qui avaient chance d'échapper.
C'est au temps de l’Avent que vient la saison de chasser la biche. Flovent était à Montpellier, et, pour distraire ses vassaux et leur plaire, il les invita tous à une grande chasse, les plus petits comme les plus hauts.
Levé de bon matin, il partit donc avec deux meutes et toute la vaste cavalcade de ses hôtes. Des deux meutes la moins bonne prit deux cerfs et la meilleure en a pris quatre.
Mais c'était une biche que voulait le duc Flovent et de n'en point trouver il commençait à se mettre en colère quand son veneur lui signala la plus belle, la plus élégante des biches que jamais la Camargue eût vues... Et tout l'équipage de courir après elle.
Cris des veneurs ! abois des chiens ! Par le bois et par la plaine, on galope à plein étrier. Mais où est la biche ? Plus de biche ! Les uns croient 1'avoir vue qui s'engageait dans une petite combe à l'impénétrable fourré, mais sa disparition a été si rapide que les autres opinent qu'elle a bien pu s'envoler au ciel.
Qui est bien marri ? Le veneur. Nombreuse est l'assistance au château ; les beaux valets vêtus de vair, d'hermine, de ciglaton et de pourpre servent un magnifique repas.
« Ah, veneur, s'écrie le duc en se moquant, vous chassez donc la biche de nuit que vous rentrez si tard ?
Et sans prise, n'est-ce pas ? Je le vois à votre mine ! »
« Sire, répond le chasseur, que demain Dieu me damne si je ne rapporte pas la tête de cette bête ! »
Mais le lendemain, à grands sons de cor, quand la chasse fut repartie, quand les chiens eurent repris le vent de la biche, quand on l'eut encore trois grandes heures pourchassée, ne voilà-t-il pas que le même mystère recommence !
Elle était là, la jolie tête blonde, et brusquement, elle n'est plus là. Où donc est-elle ? Sorcellerie ?
En rentrant à la nuit lourde, les chasseurs n'étaient pas loin de le croire. Et quand ils rentrèrent à Montpellier, le duc ne les reçut guère avec honneur.
Ce fut le troisième jour, triste jour, jour de misère, que le drame se produisit. Elle broutait paisiblement, la biche, dans un pré dégagé quand le duc reparut, avec ses archers à l'affût, ses cavaliers et ses cent quarante chiens qu'il lança tous à la fois.
Comme elle eut peur, la pauvrette, comme elle crut venu son dernier jour ! Tout le bois retentissait de cris horribles.
Il ne lui fallut rien de moins que toute sa vigueur et son courage pour s'échapper une fois encore. Si elle n'avait été si agile, d'elle c'en eût été fait.
Mais au moment où elle bondissait sur la sente qui menait à son cher ermitage, un chien la suivit, et derrière le chien un archer basque, preste et prompt presque autant qu'elle. Il la vit disparaître dans le fourré et c'est alors qu'il fit un bien mauvais coup. Il lâcha la corde de son arc et le trait s'envola...
L'homme écouta, n'entendit rien. Peut-être un sourd gémissement... pas davantage. Et il repartit en hâte crier au duc :
« Seigneur, Seigneur, je sais où est cachée la biche. C'est à peine si un homme peut passer. Venez vite, peut-être y est-elle encore ! »
Quand Flovent eut fait dégager les broussailles et ouvrir la sente à son passage, il arriva avec les siens dans une combe ravissante, dont la beauté leur fut à merveille.
C'était comme un verger planté d'arbres à fruits, partout pêches, figues et amandes, qui répandaient une odeur exquise.
Sans trop comprendre que ces merveilles puissent mûrir en temps d'Avent, ils approchèrent ses compagnons et lui, vers une cabane de feuillages qui se dressait dans la clairière.
Et là, ils trouvèrent un homme exsangue, le visage aussi pâle que les poils de sa barbe, qui avait encore un grand trait d'arc planté dans la poitrine et qui les regardait doucement. A ses pieds était étendue la biche, et il la caressait de la main.
Alors, l’Évêque de Montpellier, qui était de la suite du prince, s'écria :
« Ah, Duc, ne nous étonnons plus que par deux fois, votre meute ait été bien mise en défaut ! Cette biche est sous la protection de Dieu et de Gilles, qui est le meilleur de ses serviteurs ! Ce serait grand péché que d'y toucher dans la main même de celui à qui elle a été donnée ! »
Aussitôt, s'agenouillant, Flovent s’écria : « Saint Ermite Gilles, homme de Dieu, nous ne te voulions aucun mal, à toi ! »
« A moi, peut-être, répondit l'ermite, mais à cette douce bête que voici ?
Et crois-tu donc que, sur la terre, tu n'aies qu'à pourchasser les bêtes et à leur donner la mort ? Seigneur duc, je te le demande, ne viens plus chasser par ici, ni poursuivre celle qui me nourrit ! »
A ces mots, Flovent fit retour sur lui-même. En entendant le Nom de Dieu prononcé par les lèvres d'un Saint, il se mit à pleurer.
N'était-il pas vrai qu'il ne pensait guère au Seigneur, tout occupé à chasser les bêtes ? Et, ayant fait soigner l'Ermite, il s'en retourna tout pensif.
Mais il revint souvent. Le soir, en secret, tout seul, il arrivait le long de la sente silencieuse jusqu'au petit vallon.
Chaque fois il apportait quelque présent, que Gilles, doucement, l’obligeait à reprendre. « Que voulez-vous donc, Ermite ? qu'attendez-vous de moi ? »
« Tous ces trésors qui ne vous servent de rien pour le Salut de votre âme, donnez-les au Christ et c'est Lui qui vous les rendra un jour ! »
Et le soir où Gilles lui tint ce langage, le duc s'en retourna encore plus pensif. Mais les paroles du Saint remuaient son âme et elles y faisaient leur chemin.
« Que devrai-je donc faire, Saint Ermite, pour que Dieu accepte une offrande ? »
« Avec toutes tes terres, et tes bijoux, et ton or, fais construire une Abbaye afin qu’un peuple de Moines y prie nuit et jour pour toi, tes sujets et la paix de la Chrétienté ! »
« Je l'accepte, à une condition, que tu sois Abbé de ce Couvent, auquel je donnerai tout le nécessaire, dortoir, chapitre et bon cellier, hôtellerie et réfectoire, le tout construit en pierre blanche, la meilleure qu'on pourra trouver. »
Il ne fallut pas qu'un soir pour décider l'Ermite Gilles. Le souci d'innombrables âmes, comme le porte le Père Abbé, lui paraissait si lourd, si lourd !
Mais tandis qu'il hésitait encore et que, dans sa chère solitude, il se demandait ce que Dieu attendait de lui, voici qu’il sentit sur sa main la douce langue de sa biche.
Elle le regarda longuement, puis elle se leva en étirant les pattes et, à pas lents elle s'en alla. A trois reprises le Saint 1'appela, mais elle ne tourna même pas la tête.
Et c'est ainsi que l'Ermite comprit que le temps de la solitude était pour lui achevé. Et c'est ainsi qu'il accepta l'offre du duc Flovent.
Et c'est ainsi que sortit de terre cette Abbaye que, sur le moment, on nomma Saint-Pierre, mais qu'aujourd'hui nous appelons Saint-Gilles, en mémoire de l'Ermite à la biche et de sa douceur.