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Saints Corneille (Pape) et Cyprien (Évêque), Martyrs. Fête le 16 Septembre.
Lundi 16 Septembre 2024 : Fête des Saints Corneille (Pape) et Cyprien (Évêque), Martyrs (3ème siècle).
http://nominis.cef.fr/contenus/saints_1859.html
Saint Cyprien de Carthage
Évêque et Martyr (? 258)
16 Septembre: mémoire liturgique - Solennité de Saint Cyprien en Afrique du Nord.
On a rappelé le 14 septembre la mise au tombeau du premier et la passion du second.
Aujourd’hui le monde Chrétien les célèbre d’une seule voix, confortés mutuellement dans la foi et liés ensemble par la charité.
Saint Cyprien s'était fait Chrétien à quarante-six ans. Jusque là, il avait été rhéteur et avocat et ses mœurs étaient celles d'un païen célibataire.
Après sa conversion, il trouva son bonheur en donnant ses biens aux pauvres.
Tant et si bien que les Chrétiens de Carthage le choisirent deux ans après comme Évêque. Progressivement, il devint, par son influence, chef de l'Église d'Afrique.
A la demande de ses fidèles, il se cacha durant la persécution de Dèce et fut épargné.
Lorsqu'éclata ensuite la persécution de Valérien, il fut envoyé en exil par un proconsul qui lui était favorable.
Mais le successeur l'étant moins, le fit chercher, le ramena à Carthage où il fut décapité. Vis-à-vis des Chrétiens qui avaient apostasié pour éviter la mort, Saint Cyprien était plein de Miséricorde, professant que la Miséricorde Divine est plus grande que le plus grand des péchés.
Le Pape Saint Corneille s'appuya sur lui lors de la querelle des "lapsi", des Chrétiens apostats. Après saint Augustin, il est l'un des plus grands témoins de la doctrine de l'Église latine des premiers siècles.
Découvrez les Œuvres de Saint Cyprien (site de l'abbaye Saint-Benoît)
Extrait de l’audience générale de Benoît XVI le 6 juin 2007 sur Saint Cyprien:
Immédiatement après sa conversion, Cyprien - non sans être envié et en dépit des résistances - fut élu à la charge Sacerdotale et à la dignité d'Évêque.
Au cours de la brève période de son épiscopat, il affronta les deux premières persécutions ratifiées par un édit impérial, celle de Dèce (250) et celle de Valérien (257-258).
Après la persécution particulièrement cruelle de Dèce, l'Évêque dut s'engager vaillamment pour rétablir la discipline dans la communauté Chrétienne.
En effet, de nombreux fidèles avaient abjuré, ou bien n'avaient pas adopté une attitude correcte face à l'épreuve.
Il s'agissait des lapsi - c'est-à-dire de ceux qui étaient 'tombés' -, qui désiraient ardemment revenir au sein de la Communauté.
Le débat sur leur réadmission finit par diviser les Chrétiens de Carthage en laxistes et en rigoristes...
Au martyrologe romain:
En Afrique du Nord, le 16 Septembre, Solennité de Saint Cyprien, Évêque et Martyr, dont la passion est rappelée le 14.
À Carthage, en 258, la passion de Saint Cyprien, Évêque, très renommé pour sa sainteté et sa doctrine: dans une période calamiteuse, il dirigea excellemment son Église, ranima l’espérance des confesseurs de la Foi dans leur épreuve et, après un dur exil, sous les empereurs Valérien et Gallien, fut condamné par le proconsul à avoir la tête tranchée et consomma son martyre devant un peuple très nombreux. Sa mémoire sera célébrée le 16 Septembre.
Mémoire des Saints Martyrs Corneille, Pape, et Cyprien, Évêque, dont on a rappelé le 14 Septembre la mise au tombeau du premier et la passion du second.
Aujourd’hui le monde Chrétien les célèbre d’une seule voix, confortés mutuellement dans la Foi et liés ensemble par la Charité.
Martyrologe romain.
La tunique du Christ, tissée d’une seule pièce et sans couture, ne peut être divisée par ceux qui la possèdent.
Indivise, d’un seul morceau, d’un seul tissu, elle figure la concorde et la cohésion de notre peuple, à nous qui avons revêtu Le Christ.
Par le mystère de ce vêtement et par son symbole, Le Christ a rendu manifeste l’unité de l’Église.
Saint Cyprien - Sur l'unité de l'Église.
https://viechretienne.catholique.org/saints/4305-saint-cyprien
Saint Cyprien né à Carthage, dans le paganisme, était fils d'un sénateur. Son éducation, digne de son rang, fit briller l'heureux génie dont il était doué.
Il était tout entier aux idées de gloire et de plaisir, quand un prêtre chrétien, homme de haute distinction, nommé Cécilius, rechercha sa compagnie, dans le but d'attacher à la Foi chrétienne un jeune homme de si grand mérite.
Cyprien eut vite l'esprit convaincu par les sages raisonnements de Cécilius ; mais son cœur frémissait à la pensée du détachement exigé par l'évangile.
Comment lui, Cyprien, élevé dans les honneurs, objet de l'admiration universelle, libre d'aspirer à toutes les jouissances et à tous les triomphes, pourrait-il rompre ses chaînes et subjuguer ses passions ?...
Le combat était rude en son âme ; sa conscience lui criait sans cesse : « Courage Cyprien ! Quoi qu'il en coûte, allons à Dieu ! » Il obéit enfin à cette voix, et reçut le Baptême.
Dès lors Cyprien devint un autre homme ; la grâce lui rendit tout facile, et l'accomplissement de l'Évangile lui parut clairement être la vraie sagesse.
Il vendit ses vastes et belles propriétés et en donna le prix aux pauvres ; son mérite l'éleva en peu de temps au Sacerdoce et à l'épiscopat.
La population chrétienne de Carthage tressaillit de joie en apprenant l'élévation de Cyprien au siège épiscopal de cette ville ; elle comprit qu'au moment où la persécution allait s'élever, menaçante et terrible, le nouvel évêque serait un modèle et un guide.
Le saint pontife employa tout son zèle à fortifier son troupeau pour les saints combats, il glorifia les martyrs et montra une juste sévérité vis-à-vis des apostats.
Les païens, voyant de quelle importance serait pour eux la prise de celui qui était l'âme de la résistance chrétienne, recherchèrent le pasteur pour désorganiser plus facilement le troupeau ; mais Cyprien, voyant combien sa vie était utile aux âmes confiées à ses soins, trouva une retraite sûre, d'où il remplit admirablement son devoir apostolique par ses lettres, ses exhortations, l'administration des sacrements.
Enfin, après plusieurs années, il eut révélation de son prochain martyre et s'y prépara par un redoublement de zèle et de charité.
Cyprien fut condamné à avoir la tête tranchée : « Je vous rends grâces, Seigneur, » s'écria-t-il. Comme le bourreau tremblait, le martyr l'encouragea avec bonté et lui fit remettre vingt-cinq pièces d'or ; puis il se banda lui-même les yeux et présenta sa tête, qui roula bientôt sur le sol baigné de sang.
Ses écrits l'égalent aux Pères et aux Docteurs de l'Église.
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/6fc60029-155d-46ac-af2d-45e2422ee2b7
Saints Corneille et Cyprien
Martyrs
Corneille et Cyprien sont associés dans une vénération commune parce qu'ils avaient eu entre eux des liens d'amitié.
Cyprien était Évêque de Carthage et Corneille était Pape à Rome. Ils sont morts tous les deux au cours de la même persécution, Corneille en 253, à Civitavecchia et Cyprien vers 258.
Corneille fut le 21e Pape en 251, seulement deux années. Nous savons de lui peu de choses sinon l'essentiel, à savoir qu'il fut bon et généreux.
Il eut du mérite à l'être car il se trouvait en face d'un antipape, Novatien. Lors de la persécution déclenchée par l'empereur Gallien, le Pape Corneille fut condamné à l'exil où il mourut en 253, considéré comme martyr, à Civitavecchia.
Cyprien est l'illustre Évêque de Carthage, en Afrique du nord, à la même époque du IIIe siècle.
Figure admirable de l'Évêque berger de son peuple, Cyprien fut toujours sur la brèche pour soutenir les courages défaillants, réconforter les Chrétiens condamnés aux mines ou à l'exil et pour appeler au pardon et à la réconciliation les baptisés qui avaient failli à leurs promesses.
On a conservé de l'Évêque Cyprien 65 de ses Lettres. Il y manifeste, comme Saint Paul, la sollicitude de toutes les Églises et la hantise de leur unité.
Une de ces lettres atteste qu'il s'était lié d'une grande amitié avec le Pape Corneille ; il y déclarait :
« Si le Seigneur fait à l'un de nous la grâce de le rejoindre bientôt, que notre amitié se continue auprès de Lui ».
L'Évêque Cyprien de Carthage, véritable chef de l'Église d'Afrique du Nord, fut arrêté et exilé le 30 Août 257 puis exécuté le 16 Septembre 258.
Pour un approfondissement biographique :
>>> Saints Corneille et Cyprien
Les catacombes de Saint-Callixte. Sur la partie supérieure de la paroi, on voit les figures des Saints Corneille, Pape, et Cyprien, Évêque de Carthage (martyr de la persécution de Valérien en 258).
Les quatre figures ont la tête auréolée; elles sont vêtues d'habits pontificaux et portent de la main gauche un livre orné de pierres précieuses (l'Évangile).
Cette reproduction se situe à l'église Saint Corneille à Hem dans la chapelle de droite au pied de la statue du Saint.
http://missel.free.fr/Sanctoral/09/16.php
Après la mort du Pape Fabien (20 Janvier 250) qui fut une des premières victimes de la persécution de Dèce, la vacance du siège apostolique se prolongea pendant quinze mois au bout desquels, en Mars 251, le clergé et les fidèles de Rome (environ trente mille personnes) purent enfin se réunir pour élire Pape le Prêtre romain Corneille, fils de Castinus.
Saint Cyprien écrivit à un autre Évêque, à propos du Pape Corneille : Il a passé par toutes les fonctions de l’Église, il a bien servi Le Seigneur dans les divers emplois qui lui ont été confiés, en sorte qu’il n’est monté au faîte sublime du Sacerdoce qu’en gravissant tous les degrés ecclésiastiques.
Malheureusement, une partie de la communauté romaine refusa l’élection de Corneille au profit du savant Novatien, Prêtre ordonné par le Pape Fabien, qui refusait énergiquement de réconcilier les lapsi [1] que Corneille absolvait pourvu qu’ils reconnussent leur faute et fissent pénitence ; ce schisme s’étendit à toute l’Italie, à la Gaule et à l’Afrique où Cyprien de Carthage soutenait vigoureusement Corneille.
A l’automne 251, Corneille réunit un synode où siégèrent soixante Évêques, qui excommunia Novatien [2], mesure qui, grâce à Fabius d’Antioche et à Denys d’Alexandrie, fut adoptée en Orient.
Ces évènements n’empêchèrent pas le Pape Corneille d’organiser le clergé de Rome et les institutions caritatives.
A la fin de l'année de 251, alors que les frontières de l’Empire étaient gravement menacées par les Goths et les Sassanides, une terrible peste secoua plusieurs provinces.
Les païens accusant les Chrétiens d'avoir provoqué la colère des dieux, l'empereur Gallus (251-253) rouvrit la persécution.
Dès le début de la persécution, Corneille fut arrêté et, solidement défendu par les nombreux fidèles qui l'accompagnèrent jusqu'au tribunal, il ne fut condamné qu'à l'exil à Centum Cellæ (Civita-Vecchia) où il mourut, probablement en juin 253 ; son corps fut transporté à Rome et enterré dans la crypte de Lucine, proche de la catacombe Saint-Callixte, sur la voie Apienne, le 14 septembre 253.
Saint Cyprien, ancien avocat converti, devenu évêque de Carthage, fut un des grands pontifes africains du III° siècle.
Il fut décapité le 14 Septembre 258 : Il convient que ce soit dans la ville où il est à la tête de l’Église qu’un Évêque confesse Le Seigneur et qu’ainsi le rayonnement de sa confession rejaillisse sur tout le peuple.
Saint Cyprien est fêté en même temps que le Pape Corneille parce qu’il entretenait avec lui une grande amitié : Si l’un fait à l’un de nous la grâce de mourir bientôt, lui avait-il écrit, que notre amitié se continue auprès du Seigneur.
Né à Carthage, entre 200 et 210, de riches parents païens, Thascius Cæcilius Cyprianus fut d’abord rhéteur, puis, vers 246, gagné au christianisme par le Prêtre Cæcilianus, il fut Baptisé.
Devenu Évêque de Carthage, vers 248, son activité pastorale fut interrompue par la persécution de Dèce (250) qui l’obligea à se tenir caché près de Carthage.
Après la persécution, comme Saint Cyprien avait repoussé la prétention des confesseurs qui demandaient une réconciliation immédiate pour les lapsi [1], un parti de mécontents se forma sous la direction du diacre Felicissimus.
Cinq Prêtres qui s’étaient opposés à l’épiscopat de Cyprien, donnèrent leur adhésion et l’un d’eux Novat se rendit bientôt après à Rome et y soutint le schisme de Novatien [2]. Au printemps de 251, Saint Cyprien put retourner à Carthage.
Dans un synode, il chassa de l’Église les chefs des opposants et décida que les sacrificati et les thurificati [3], même s’ils se convertissaient, devraient faire une sévère pénitence ; cependant si une nouvelle persécution éclatait, ils pourraient, même avant l’expiration de la durée de leur pénitence, recevoir l’Eucharistie pour avoir la force de lutter.
Pendant la peste qui ravagea certaines provinces de l’Empire, Saint Cyprien organisa héroïquement les secours aux malades.
Le 14 Septembre au matin, une grande foule se rassembla au Champ de Sextus, sur l’ordre du proconsul Galère Maxime.
Ce proconsul ordonna que Cyprien lui fût présenté le jour même quand il siégerait au Portique des exécutions.
Lorsque l’Évêque Cyprien fut amené, le proconsul lui demanda: «C’est toi qui es Thascius Cyprien ? - C’est moi.» Le proconsul : «C’est toi qui prétends être le chef d’hommes aux doctrines sacrilèges ? - C’est moi.
- Les très saints empereurs ont ordonné que tu sacrifies aux dieux. - Je ne le ferai pas.» Galère Maxime lui dit: «Réfléchis.» Cyprien répondit : «Fais ce qu’on t’a commandé. Dans une affaire aussi juste, il n’y a pas à réfléchir.»
Le proconsul, après avoir délibéré avec son conseil, se décida enfin à prononcer sa sentence. Il parla ainsi : «Tu as longtemps vécu dans une doctrine sacrilège et tu as rassemblé beaucoup de gens autour de toi pour un complot criminel ; tu t’es dressé en ennemi des dieux de Rome et de leurs rites sacrés ; nos religieux et saints souverains, Valérien et Gallien, nos Augustes, et Valérien, notre très noble César, n’ont pu te ramener à la pratique de leur culte.
Et c’est pourquoi, parce que tu as été convaincu d’être l’auteur et le propagateur de crimes infâmes, tu serviras de leçon à ceux que tu as associés à ton forfait ; l’ordre public sera consacré par ton sang.»
Après ce discours, il lut sa décision sur une tablette : «Nous ordonnons que Tascius Cyprien soit châtié par le glaive.»
Cyprien dit: «Je rends grâce à Dieu.»
http://eucharistiemisericor.free.fr/index.php?page=0706077_integral.
ROME, le 7 juin 2007 - (E.S.M.) - L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée à 10h30 Place Saint Pierre où le Saint Père Benoît XVI a continué le cycle de catéchèses sur les Pères Apostoliques et s'est arrêté sur la figure de Saint Cyprien. Voici la catéchèse du Saint Père.
Benoît XVI présente Saint Cyprien, premier Évêque africain Martyr
Audience Générale du Pape Benoît XVI
L'Audience Générale de ce matin s'est déroulée à 10h30 Place Saint Pierre où le Saint Père Benoît XVI a continué le cycle de catéchèses sur les Pères Apostoliques et s'est arrêté sur la figure de Saint Cyprien.
Après avoir repris ses catéchèses en différentes langues, le pape a adressé des salutations particulières aux groupes de fidèles présents.
L'Audience Générale s'est conclue avec elle récite du Pater Noster et de la Bénédiction Apostolique donnée ensemble aux Évêques présents.
En parlant devant plus de 40 mille fidèles réunis Place Saint Pierre, Benoît XVI a rappelé la vie de Saint Cyprien, né à Carthage, dans une riche famille païenne, qui s'est convertie au christianisme à 35 ans et a été ordonné prêtre et ensuite évêque.
Texte intégral de la catéchèse du Pape Benoît XVI
Chers frères et sœurs,
Dans la série de nos catéchèses sur les grandes personnalités de l'Eglise antique, nous arrivons aujourd'hui à un éminent évêque du IIIe siècle, saint Cyprien, qui « fut le premier évêque en Afrique à recevoir la couronne du martyre ». Sa réputation est également liée - comme l'atteste le diacre Pontius, qui fut le premier à écrire sa vie - à la production littéraire et à l'activité pastorale des treize années qui s'écoulèrent entre sa conversion et le martyre (cf. Vie 19, 1; 1, 1). Né à Carthage dans une riche famille païenne, après une jeunesse dissipée, Cyprien se convertit au christianisme à l'âge de 35 ans. Il raconte lui-même son itinéraire spirituel : « Alors que je gisais encore comme dans une nuit obscure », écrit-il quelques mois après son Baptême, « il m'apparaissait extrêmement difficile et pénible d'accomplir ce que la Miséricorde de Dieu me proposait... J'étais lié aux très nombreuses erreurs de ma vie passée et je ne croyais pas pouvoir m'en libérer, tant je secondais mes vices et j'encourageais mes mauvais penchants... Mais ensuite, avec l'aide de l'eau régénératrice, la misère de ma vie précédente fut lavée ; une lumière souveraine se diffusa dans mon cœur ; une seconde naissance me transforma en un être entièrement nouveau. De manière merveilleuse, chaque doute commença alors à se dissiper... Je comprenais clairement que ce qui vivait auparavant en moi, dans l'esclavage des vices de la chair, était terrestre, et que ce que l'Esprit Saint avait désormais engendré en moi était, en revanche, divin et céleste » (A Donato, 3-4).
Immédiatement après sa conversion, Cyprien - non sans être envié et malgré des résistances - fut élu à la charge sacerdotale et à la dignité d'évêque. Au cours de la brève période de son épiscopat, il affronta les deux premières persécutions ratifiées par un édit impérial, celle de Dèce (250) et celle de Valérien (257-258). Après la persécution particulièrement cruelle de Dèce, l'Evêque dut s'engager vaillamment pour rétablir la discipline dans la communauté chrétienne. En effet, de nombreux fidèles avaient abjuré, ou bien n'avaient pas adopté une attitude correcte face à l'épreuve. Il s'agissait des lapsi - c'est-à-dire de ceux qui étaient « tombés » -, qui désiraient ardemment revenir au sein de la communauté. Le débat sur leur réadmission finit par diviser les chrétiens de Carthage en laxistes et en rigoristes. Il faut ajouter à ces difficultés une grave épidémie de peste, qui ravagea l'Afrique et qui fit naître des interrogations théologiques angoissantes, tant au sein de la communauté que dans la confrontation avec les païens. Il faut rappeler, enfin, la controverse entre Cyprien et l'évêque de Rome, Etienne, à propos de la validité du Baptême administré aux païens par des chrétiens hérétiques.
Dans ces circonstances réellement difficiles, Cyprien révéla de grands talents pour gouverner : il fut sévère, mais non inflexible avec les lapsi, leur accordant la possibilité du pardon après une pénitence exemplaire ; il fut ferme envers Rome pour défendre les saines traditions de l'Eglise africaine ; il se démontra très humain et empli de l'esprit évangélique le plus authentique en exhortant les chrétiens à apporter une aide fraternelle aux païens durant la peste ; il sut garder une juste mesure en rappelant aux fidèles - qui craignaient trop de perdre la vie et leurs biens terrestres - que pour eux la véritable vie et les véritables biens ne sont pas ceux de ce monde ; il fut inébranlable dans sa lutte contre les mœurs corrompus et les péchés qui dévastaient la vie morale, en particulier l'avarice. « Il passait ainsi ses journées », raconte alors le diacre Pontius, « lorsque voilà que - sur ordre du proconsul - le chef de la police arriva à l'improviste dans sa villa » (Vie 15, 1). Le jour même, le saint évêque fut arrêté et, après un bref interrogatoire, il affronta avec courage le martyre au milieu de son peuple.
Cyprien rédigea de nombreux traités et lettres, toujours en rapport avec son ministère pastoral. Peu enclin à la spéculation théologique, il écrivait surtout pour l'édification de la communauté et pour le bon comportement des fidèles. De fait, l'Eglise est le thème qui lui est, de loin, le plus cher. Il fait la distinction entre l'Eglise visible, hiérarchique, et l'Eglise invisible, mystique, mais il affirme avec force que l'Eglise est une seule, fondée sur Pierre. Il ne se lasse pas de répéter que celui qui abandonne la chaire de Pierre, sur laquelle l'Eglise est fondée, se donne l'illusion de rester dans l'Eglise » (L'unité de l'Eglise catholique, 4). Cyprien sait bien, et il l'a exprimé à travers des paroles puissantes, que, « en dehors de l'Eglise il n'y a pas de salut » (Lettre 4, 4 et 73, 21), et que « celui qui n'a pas l'Eglise comme mère ne peut pas avoir Dieu comme Père » (L'unité de l'Eglise catholique, 4). Une caractéristique incontournable de l'Eglise est l'unité, symbolisée par la tunique sans couture du Christ (ibid., 7): une unité dont il dit qu'elle trouve son fondement en Pierre (ibid., 4) et sa parfaite réalisation dans l'Eucharistie (Lettre 63, 13). « Il n'y a qu'un seul Dieu, un seul Christ », admoneste Cyprien, « une seule est son Eglise, une seule foi, un seul peuple chrétien, liés en une solide unité par le ciment de la concorde: et on ne peut pas diviser ce qui est un par nature » (L'unité de l'Eglise catholique, 23).
Nous avons parlé de sa pensée concernant l'Eglise, mais il ne faut pas oublier, enfin, l'enseignement de Cyprien sur la prière. J'aime particulièrement son livre sur le « Notre Père » qui m'a beaucoup aidé à mieux comprendre et à mieux réciter la « prière du Seigneur »: Cyprien enseigne comment, précisément dans le « Notre Père », la juste façon de prier est donnée aux chrétiens ; et il souligne que cette prière est au pluriel, « afin que celui qui prie, ne prie pas uniquement pour lui. Notre prière - écrit-il - est publique et communautaire et, quand nous prions, nous ne prions pas pour un seul, mais pour tout le peuple, car nous ne formons qu'un avec tout le peuple » (La prière du Seigneur 8). Ainsi, la prière personnelle et la prière liturgique apparaissent solidement liées entre elles. Leur unité vient du fait qu'elles répondent à la même Parole de Dieu. Le chrétien ne dit pas « Mon Père », mais « Notre Père », même dans l'intimité d'une pièce close, car il sait bien qu'en chaque lieu, en chaque circonstance, il est le membre d'un même Corps.
« Prions donc, mes frères très aimés », écrit l'évêque de Carthage, « comme Dieu, le Maître, nous l'a l'enseigné ». C'est une prière confidentielle et intime que celle de prier Dieu avec ce qui est à lui, d'élever vers ses oreilles la prière du Christ. Que le Père reconnaisse les paroles de son Fils, lorsque nous récitons une prière : que celui qui habite intérieurement dans l'âme soit présent également dans la voix... En outre, lorsque l'on prie, il faut avoir une façon de s'exprimer et de prier qui, avec discipline, maintienne le calme et la discrétion. Pensons que nous nous trouvons devant le regard de Dieu. Il faut être agréables aux yeux de Dieu, aussi bien à travers l'attitude du corps que le ton de la voix... Et lorsque nous nous réunissons ensemble, avec nos frères, et que nous célébrons les sacrifices divins avec le prêtre de Dieu, nous devons nous rappeler de la crainte révérencielle et de la discipline, ne pas disperser aux quatre vents nos prières avec des voix altérées, ni lancer avec un verbiage impétueux une requête qui doit être demandée à Dieu avec modération, car Dieu est l'auditeur non de la voix, mais du cœur (non vocis sed cordis auditor est) » (3-4). Il s'agit de paroles qui restent valables aujourd'hui aussi et qui nous aident à bien célébrer la sainte Liturgie.
En définitive, Cyprien se situe aux origines de cette tradition théologique et spirituelle féconde, qui voit dans le « cœur » le lieu privilégié de la prière. En effet, selon la Bible et les Pères, le cœur est au plus profond de l'homme, le lieu où Dieu habite. C'est en lui que s'accomplit la rencontre au cours de laquelle Dieu parle à l'homme, et l'homme écoute Dieu ; l'homme parle à Dieu, et Dieu écoute l'homme : le tout à travers l'unique Parole divine. C'est précisément dans ce sens - faisant écho à Cyprien - que Smaragdus, abbé de Saint-Michel sur la Meuse au cours des premières années du IXe siècle, atteste que la prière « est l'œuvre du cœur, non des lèvres, car Dieu ne regarde pas les paroles, mais le cœur de l'orant » (Le diadème des moines, 1).
Très chers amis, faisons nôtre ce « cœur à l'écoute », dont nous parlent la Bible (cf. 1 R 3, 9) et les Pères : nous en avons tant besoin! Ce n'est qu'ainsi que nous pourrons pleinement faire l'expérience que Dieu est notre Père, et que l'Eglise, la sainte Epouse du Christ, est véritablement notre Mère.
Les oeuvres de Saint Cyprien: Cliquer
Saints Corneille et Cyprien, un duo de choc au service de la Miséricorde
Véritables apôtres de la Miséricorde, Saint Corneille et Saint Cyprien sont fêtés par l'Église le 16 Septembre. Témoins des premiers siècles, ils ont pleinement vécu le message d'Amour de l'Évangile.
Date de dernière mise à jour : 16/09/2024
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