Dominicain et Fondateur des Sœurs Dominicaines de Béthanie (? 1869)
Jean-Joseph Lataste (1832-1869), Dominicain et Fondateur des Sœurs Dominicaines de Béthanie
Déclaré vénérable le 1er Juin 2007, il a été béatifié le 3 juin 2012 à Besançon - Télécharger le dossier de presse au format PDF - site de l'Église Catholique en France. Le 27 Juin 2011, le Pape Benoît XVI avait autorisé la promulgation de la reconnaissance d'un miracle attribué à Jean-Joseph Lataste.
"Le Père Lataste a œuvré, en dépit des préjugés et des résistances dans l'Église, à la création de cette Congrégation Dominicaine qui accueillait les femmes détenues en fin de peine.
Il voulait que, dans les Couvents où elles étaient accueillies, ces femmes puissent devenir Religieuses, et qu'il n'y ait aucune différence entre elles et les autres sœurs." (Radio Vatican - Le dominicain français Jean-Joseph Lataste bientôt béatifié)
"Le Père Lataste est né à Cadillac sur Garonne (Gironde), le 5 Septembre 1832. Très jeune, il se sent appelé au Sacerdoce.
Après beaucoup d’hésitations, et un combat profond, il entre en 1857 dans l’Ordre Dominicain...
En 1864, il est envoyé prêcher une retraite aux détenues de la prison de Cadillac où il découvrit en elles les merveilleux effets de la grâce, et, en certaines, un réel appel à se donner à Dieu dans une vie Consacrée.
C’est dans cette prison, devant l’Eucharistie, qu’il reçut l’inspiration de fonder une nouvelle famille Religieuse, où toutes les Sœurs, quel que soit leur passé, seraient unies dans un même amour et une même consécration, témoignant par là que pour se donner à nous 'Dieu ne regarde pas ce que nous avons été, mais ce que nous sommes' (P. Lataste)
Deux ans plus tard il ouvrait la première Communauté des Dominicaines de Béthanie, sous le patronage de Sainte Marie-Magdeleine.
'Quel que soit votre passé ne vous considérez plus comme des prisonnières, mais comme des âmes vouées à Dieu, vous aussi, à la suite des âmes Religieuse.' (P. Lataste)
Deux ans après cette Fondation, il tombe malade et meurt le 10 Mars 1869. Sur sa tombe il est écrit: 'Parvenu à la perfection en peu de temps, il a connu la plénitude des longues vies.'" Site des Dominicaines de Béthanie
Bienheureux Jean-Joseph Lataste Prêtre o.p. « Apôtre des Prisons »
Fondateur de la Congrégation des « Dominicaines de Béthanie »
Contrairement à l’usage courant, le jour de la mémoire n’est pas celui de la naissance au Ciel (dies natalis : 10 Mars) mais celui de sa naissance sur Terre, selon la Lettre apostolique du 28 Mai 2012 du Pape Benoît XVI.
Jean-Joseph (dans le monde : Alcide) Lataste naît à Cadillac sur Garonne (Gironde), le 5 Septembre 1832, dernier des 7 enfants de Vital et Jeanne Grassiet. Très jeune, il se sent appelé au Sacerdoce. Après beaucoup d’hésitations, et un combat profond, il entre en 1857 dans l’Ordre Dominicain.
Il est ordonné Prêtre à Marseille le 08 Février 1863 et assigné au couvent de Bordeaux.
En septembre 1864 il est envoyé prêcher une retraite à 400 femmes, condamnées au silence absolu dans la prison de Cadillac qu'il connait bien, car il était né dans cette bourgade.
Comme prédicateur, il franchit le seuil de cet établissement pénitencier avec appréhension.
Les détenues travaillent en silence toute la journée.
Pour suivre la retraite, elles rognent sur leur temps de repos, se lèvent à quatre heures du matin et se couchent deux heures plus tard qu'à l'ordinaire.
Le Père leur propose une nuit d'Adoration : il imagine un tour de présence de deux ou trois détenues se relayant devant le Saint Sacrement.
Elles seront 400 à passer la nuit en Adoration dans cette chapelle qui devient pour le Père Lataste le lieu d'une révélation déterminante pour lui : « j'ai vu cette prison, objet de tristesse et d'effroi pour les hommes, transformée cette nuit en un lieu de délices, en un séjour de gloire et de bonheur ».
Saisi par la Foi de certaines de ses recluses, à la très mauvaise réputation, s'impose à lui le projet de leur offrir une famille Religieuse : « Quelque soit votre passé, ne vous considérez plus comme des prisonnières mais comme des âmes vouées à Dieu... ».
À leur sortie de prison, après avoir purgé leur peine, Jean-Joseph propose à celles qui le désirent de vivre leur idéal de Consécration à Dieu, dans un même couvent que des Religieuses vierges, sous le même genre d'habit, celui de Saint Dominique, afin que rien ne distingue jamais les unes des autres, qu'elles s'accueillent mutuellement et avec miséricorde comme sœurs sans tenir compte du passé, sans jugement, dans la discrétion : un projet courageux et audacieux pour l'époque.
En 1866, avec la collaboration d'une Religieuse de la Présentation de Tours, Sœur Henri-Dominique (1822-1907), il ouvrait la première Communauté des « Dominicaines de Béthanie », sous le patronage de Sainte Marie-Madeleine.
Le Père Lataste reçoit une maison adaptée à son œuvre à Frasne le Château : c'est ainsi que sa Fondation prend racine avant d'étendre ses ramifications en Italie, Suisse, Allemagne, Pays Bas, États-Unis dans la prison de Norfolk, Massachusetts, où une fraternité laïque Notre Dame de Miséricorde est née dans le couloir de la mort de ce pénitencier.
Il tombe malade et meurt le 10 Mars 1869. Sur sa tombe il est écrit : « Parvenu à la perfection en peu de temps, il a connu la plénitude des longues vies. » Jean-Joseph Lataste a été proclamé Bienheureux le 03 Juin 2012 au Parc des expositions Micropolis de Besançon.
La Messe fut présidée par le Cardinal Angelo Amato s.d.b., Préfet de la Congrégation pour la cause des Saints et délégué du Pape, assisté de Mgr André Lacrampe, Archevêque de Besançon, de Mgr Luigi Ventura, Nonce apostolique et de nombreux Évêques.
La prédication fut faite par le fr. Bruno Cadoré, o.p., Maître de l'Ordre des Prêcheurs.
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En 1866, après avoir beaucoup prêché à des détenues, le Père Lataste (1832 - 1869) réalise son intuition : fonder une Congrégation qui accueillerait des femmes "sans passé" et d'autres blessées par la vie. Ce sont, encore aujourd'hui, les Dominicaines de Béthanie.
« Vous que les hommes méprisent, vous êtes les biens-aimées de Dieu... »
En 1864, un jeune Dominicain a été envoyé prêcher l'espérance et la miséricorde à des femmes condamnées aux travaux forcés, et il les a appelées "mes chères sœurs".
II leur a parlé simplement, et il s'est senti en famille avec elles, malgré le fossé social, pénal et intellectuel qui le séparait de son auditoire.
"Mon cœur s'emplissait de larmes encore en songeant à la rude et sanglante vie, au poids écrasant de honte et d'humiliation qui pesait encore et qui allait continuer de peser encore sur ces âmes qui m'étaient devenues si chères, et qui étaient mes sœurs après tout, mes sœurs en Adam, mes sœurs en Jésus-Christ."
Une capacité surprenante à pardonner
Dans un système de fer, ou aucune initiative, aucune fantaisie, n'était possible, ou le silence perpétuel et le travail forcé maintenaient la population carcérale dans une passivité complète, il a apporté la fraîcheur d'une parole directe et fraternelle, sans compromission avec le péché et le crime.
II a été émerveillé par ce qu'il a vu en prison, par la qualité de la conversion de celles que tout le monde considérait comme des « filles perdues ».
II a pu constater que le crime dont elles étaient coupables n'obscurcissait plus leur vie : « Elles étaient coupables, elles sont innocentes ».
Leur capacité surprenante à pardonner à ceux qui les ont poussées au crime est un signe de la lumière qui éclaire à nouveau leur vie.
Faire confiance
Par ses dialogues avec les détenues, par leurs confidences, il a été convaincu que le seul moyen de leur redonner une place dans la société était de leur faire confiance, de mettre un terme au processus de punition et de honte qui pesait sur elles, bien longtemps après leur sortie de prison.
On se méfie d'elles, et on croit avoir raison en constatant la proportion effrayante de récidive, mais on ne comprend pas que la récidive est souvent déclenchée par cette méfiance même.
Toutes les portes et toutes les mains se ferment lorsqu'on apprend d'où elles viennent.
Le même habit Dominicain
Deux ans plus tard, il en a fait des Sœurs, des Sœurs Dominicaines, en fondant la maison de Béthanie, où se rassemblent, aujourd'hui encore, sous le même habit Dominicain et dans une même Prière Contemplative des femmes qui n'ont pas connu de grosses épreuves et celles dont le passé est perturbé par le crime, la prostitution, l'alcool ou d'autres souffrances.
Les réactions ont été vives, surtout au sein de l'Ordre : comment oser « donner la blanche livrée de saint Dominique à des personnes réputées infâmes comme le sont les réhabilitées de Béthanie ? »
Ce que nous sommes
Le Père Lataste a réagi aux contradictions en saint religieux, ne s'élevant jamais contre la volonté de ses supérieurs, défendant ses chères Sœurs avec droiture et humilité.
Il est mort trop vite, à 36 ans, pour pouvoir goûter l'entrée officielle des sœurs de Béthanie dans l'Ordre des Frères Prêcheurs, trop vite pour pouvoir constater à quel point son intuition était juste :
« Les plus grands pécheurs ont en eux ce qui fait les plus grands saints ».
Le Père Lataste a voulu proclamer au monde, suivi par les Sœurs de Béthanie, que « Dieu ne regarde pas ce que nous avons été, il n'est touché que de ce que nous sommes. »
Récemment, une détenue a été bouleversée en entendant cette phrase à la radio, au cours d'une émission sur le Père Lataste : aujourd'hui encore, sa parole fait renaître l'espérance, sa miséricorde touche des cœurs qu'on pouvait croire définitivement fermés.
Pour en savoir plus, lire :
Jean-Joseph Lataste, Prêcheur de la miséricorde, De la prédication aux détenues à la Fondation des Dominicaines de Béthanie, Cerf, 1992, 406 p.
La Béatification du Père Jean-Joseph Lataste, OP
Fait unique et exceptionnel dans les anales de notre diocèse : le 3 Juin 2012 sera célébrée à Besançon, la Béatification du Frère Dominicain Marie, Jean, Joseph LATASTE.
Que nous vaut un tel privilège ?
Très simplement qu’il repose en terre comtoise depuis sa mort le 10 mars 1869 entouré des toutes premières Dominicaines de l’ordre de Béthanie, au couvent de Frasne le Château près de Gy en Haute Saône.
Quelques années plus tard, les Sœurs trouveront refuge à Grandfontaine, près de Besançon ; elles emporteront avec elle la dépouille de leur Fondateur.
Peu de franc-comtois connaissent ce futur Bienheureux : il ne faut pas s’en étonner ! Une des grandes caractéristiques ou qualités des Dominicaines de Béthanie est de se faire le plus discrètes possible !
Cette discrétion est liée à leur histoire, celle de leur Fondation.
Tout commence dans une prison de femmes en Septembre 1864 à Cadillac en Gironde. Tout jeune Dominicain, ordonné Prêtre à Marseille le 8 Février 1863 et assigné au Couvent de Bordeaux, le Frère LATASTE est envoyé prêcher une retraite à 400 femmes condamnées au silence absolu dans cette centrale qu’il connait bien ; Alcide Lataste est né dans cette bourgade le 5 Septembre 1832, dernier des 7 enfants de Vital et Jeanne Grassiet.
Comme prédicateur, Il franchit le seuil de cet établissement pénitencier avec appréhension.
Les détenues travaillent en silence toute la journée.
Pour suivre la retraite, elle rognent sur leur temps de repos, se lèvent à 4 heures du matin et se couchent deux heures plus tard qu’à l’ordinaire.
Le Père leur propose une nuit d’Adoration : il imagine un tour de présence de deux ou trois détenues se relayant devant le Saint Sacrement.
Elles seront 400 à passer la nuit en Adoration dans cette chapelle qui devient pour le Père LATASTE le lieu d’une révélation déterminante pour lui : « j’ai vu cette prison, objet de tristesse et d’effroi pour les hommes transformée cette nuit en un lieu de délices, en un séjour de gloire et de bonheur ».
Saisi par la Foi de certaines de ses recluses à la très mauvaise réputation, s’impose à lui le projet de leur offrir une famille Religieuse : « Quelque soit votre passé, ne vous considérez plus comme des prisonnières mais comme des âmes vouées à Dieu, vous aussi.
A la suite des âmes Religieuses, dites à Dieu : les hommes me retiennent ici de force, je me donne à vous de plein gré, pendant dix, pendant vingt ans ; Je veux être uniquement à vous, je veux être à vous pour la vie ».
A leur sortie de prison, après avoir purgé leur peine, Marie Jean Joseph propose à celles qui le désirent de vivre leur idéal de Consécration à Dieu, dans un même Couvent que des Religieuses vierges, sous le même genre d’habit, celui de ST Dominique, afin que rien ne distingue jamais les unes des autres, qu’elles s’accueillent mutuellement et avec Miséricorde comme Sœurs sans tenir compte du passé, sans jugement, dans la discrétion : un projet courageux et audacieux pour l’époque qui prend corps en 1866 avec la collaboration d’une Religieuse de la Présentation de Tours, Sœur Henri-Dominique ( 1822-1907).
Le Père Lataste reçoit une maison adaptée à son œuvre à Frasne le Château : c’est ainsi que sa Fondation prend racine chez nous avant d’étendre ses ramifications en Italie, Suisse, Allemagne, Pays bas, États-Unis dans la prison de Norfolk, Massachusetts, où une fraternité laïque Notre Dame de Miséricorde est née dans le couloir de la mort de ce pénitencier.
(Tiré des magazines du doyenné du Haut-Doubs Forestier, décembre 2011)
Les Célébrations de la Béatification du Père Lataste auront lieu à Besançon les 2 et 3 Juin 2012.