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Saint Paul de la Croix, Fondateur des Passionistes (1694-1775). Fête le 19 Octobre.
Samedi 19 Octobre 2024 : Fête de Saint Paul de la Croix, Fondateur des Passionistes (1694-1775).
Congrégation dans laquelle ma femme Myriam de Gemma est Laïque Consacrée. Elle a son propre site très complet et constamment mis à jour, avec pour lien : http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/2041/Saint-Paul-de-la-Croix.html.
Saint Paul de la Croix
Fondateur des Passionistes (+ 1776)
Né près de Gênes, dans une famille de 16 enfants, à l'époque rationaliste et anti-religieuse du "Siècle des Lumières", Paul Danei connaîtra jeune homme des visions Divines qui le conduisirent à vouloir fonder un Ordre Religieux consacré à la Passion du Sauveur.
Il put réaliser cette vocation à 26 ans, grâce à son évêque qui autorisa «les clercs déchaussés de la Croix et de la Passion» qui seront appelés plus tard les «Passionistes».
Le Pape dut adoucir une Règle Religieuse trop stricte dont les trois fondements sont: l'esprit d'Oraison, la Solitude et la Pauvreté.
Une branche Contemplative féminine rejoindra cette Spiritualité soutenant, par la Prière, l'action missionnaire des frères.
Le Pape Pie VI, apprenant qu'il allait mourir, se rendit à son chevet. «Préparez-vous par un profond dépouillement de toutes choses créées, un total abandon au bon plaisir Divin, sans attache aucune à la dévotion sensible.» écrit saint Paul de la Croix dans son «journal mystique.»
Mémoire de Saint Paul de la Croix, Prêtre, qui se fit remarquer dès sa jeunesse par sa pénitence et son zèle, enflammé qu’il était d’une Charité tout à fait particulière envers le Christ Crucifié contemplé sur le visage des pauvres et des malades.
Il fonda la Congrégation des Clercs réguliers de la Croix et de la Passion de notre Seigneur Jésus Christ et mourut à Rome le 18 octobre 1775.
Martyrologe romain
http://viechretienne.catholique.org/saints/152-saint-paul-de-la-croix
Saint Paul de la Croix
Fondateur des Passionnistes (1694-1775)
L'on dit que la nuit où Paul vint au monde, à Ovada, en Ligurie, une splendeur merveilleuse éclaira la chambre de sa mère.
À vingt-deux ans, il se mit à exercer, parmi les jeunes gens, une sorte d'apostolat ; ils se moquèrent d'abord de ses discours, puis réformèrent leurs mœurs, et dix d'entre eux embrassèrent plus tard la vie Monastique.
Ses parents voulurent le marier : il ne leva même pas les yeux sur la jeune fille qu'on lui offrait. À la mort d'un oncle il refusa son héritage, renonçant à tout pour marcher dans la voie de la Pénitence Chrétienne.
Il comprit qu'il était destiné à établir la Congrégation des Passionnistes. Aussitôt il se fit raser les cheveux, s'agenouilla devant son père et sa mère pour recevoir leur Bénédiction, vêtit une grossière tunique de drap noir et alla rédiger, dans le silence de la solitude, la règle de son institut.
L'évêque d'Alexandrie lui confia quelque temps l'office de prédication et lui permit bientôt de partir pour Rome.
En route, la tempête le jeta au mont Argentaro. Ce lieu désert lui sembla convenir à sa future communauté.
Benoît XIII lui conféra le Sacerdoce et lui permit de s'adjoindre des compagnons de Prière et d'étude.
Dès lors, il jeta les fondements de son association religieuse. Elle eut, comme la plupart des grandes œuvres, un début difficile ; mais les Bénédictions du Ciel ne lui manquèrent pas.
En 1737 l'église et le couvent d'Argentaro furent solennellement Bénits.
Trois ans après, Benoît XIV fit examiner les règles des Passionnistes, et les approuva par une bulle en 1746.
Elles ajoutaient aux trois vœux ordinaires celui de prêcher avec Amour la Passion du Sauveur. Paul et ses compagnons l'accomplirent avec tant de zèle qu'ils ramenèrent dans la Foi un nombre incalculable de personnes.
Paul surtout parlait des tourments du Sauveur avec une telle véhémence, que son auditoire et lui se trouvaient tout en larmes, et que les cœurs les plus durs se laissaient entraîner à la Pénitence.
Les témoins ont assuré que la flamme entretenue dans la poitrine de cet homme allait parfois jusqu'à brûler le vêtement qui touchait son cœur ; et lorsqu'il montait au saint autel, des transports extatiques l'élevaient parfois même de terre, et tout son extérieur participait au resplendissement de son âme.
Par l'Abbé Pradier, La Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Lille, 1889.
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/1117266d-fabc-4f19-b78b-c120248f0b24
Saint Paul de la Croix
Prêtre et Fondateur des Passionnistes
« Congregatio Passionis Jesu Christi »
Paolo della Croce, au siècle Paolo Francesco Danei, naît, Ier de seize enfants, à Ovada (Alexandrie, Italie) le 03 janvier 1694 de Luca e Anna Maria Massari ; il fut baptisé le 06 janvier.
Il a vécu 81 ans au cours du XVIIIe siècle si fameux pour la grande mutation des mentalités, qui devait se conclure avec la révolution française.
Cependant, cette époque ne fut pas aussi « frigide » au plan religieux comme le furent les XVIe et XVIIe siècles.
C’est la grande période des missions populaires (des religieux viennent prêcher dans les paroisses sur la demande des Évêques), qui suscite en France un saint Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716).
En Italie trois grandes figures surgissent contemporainement : saint Alphonse-Marie de’ Liguori (Fondateur des Rédemptoristes), saint Léonard de Port Maurice (réformateur Franciscain) et enfin saint Paul de la Croix (Fondateur des Passionistes).
Trois grands prédicateurs et trois grands directeurs spirituels.
Le père de Paul de la Croix est un petit commerçant et sa mère une grande dévote de la Passion du Christ, qu’elle enseigne à ses enfants.
A 13 ans, Paul s’inscrit à la confraternité de l’Annonciation de Notre-Dame et devient d’emblée un apôtre auprès des enfants de son âge.
En déplacement avec son frère Jean-Baptiste, Co-Fondateur de la Congrégation Passioniste, pour les affaires de leur père, en traversant une rivière en crue, ils sont tous deux entraînés par les eaux.
« Une Dame aimable et illuminée leur apparaît, les prend par la main et les dépose sains et saufs sur la rive » : ils ne l’oublieront jamais (le premier couvent fondé par les deux frères sera dédié à la présentation de la Vierge Marie au Temple).
A 19 ans, à la suite d’une conversation avec son Curé, le voilà saisi par une impulsion intérieure qu’il nommera « ma conversion » ; il décide de se consacrer, sous la direction de ce Prêtre, à une vie de sainteté sans concession.
Paul cherche son chemin, et à 21 ans, un premier appel naît en son âme : « J’eus l’idée de revêtir une tunique de laine brute, de m’en aller nu-pieds et de vivre dans une absolue pauvreté une vie de pénitence. Mais le souci de la maison m’empêcha de suivre cette inspiration ».
Elle reviendra, sous forme de vision cette fois, au sortir de la Messe : « Arrivant dans une rue proche de la maison, je me suis senti élevé vers Dieu et je me suis alors vu revêtu en esprit d’un vêtement noir qui descendait jusqu’au sol, une Croix blanche sur la poitrine et, sous la Croix, était écrit le Nom très saint de Jésus en lettres blanches ».
En Novembre 1720 il est revêtu de cette tunique noire par Mgr Gattinara : c’est le vêtement des Pénitents.
Un an plus tard Jean-Baptiste revêt le même vêtement et les voilà tous deux Ermites sur une presqu’île déserte : le mont Argentario.
Ils vont à Rome durant l’année 1727 pour se mettre au service des malades de l’hôpital saint Gallican, et sont ordonnés Prêtres par la pape. Ils s’en retournent alors à leur solitude du mont Argentario.
Ils débutent les missions paroissiales en 1730.
Le succès est très grand et ne sera jamais démenti. Ils inaugurent ainsi un genre de vie qui allie la dimension Contemplative stricte et les activités apostoliques de prédication. Peu à peu d’autres se joignent à eux.
En 1741 le Pape Benoît XIV (Prospero Lorenzo Lambertini, 1740-1758) approuve la Règle des Passionistes.
Jean-Baptiste meurt en 1765. Paul fonde en 1771 la branche féminine de son institut : les Moniales Passionistes.
Il achève sa vie à Rome et meurt le 18 Octobre 1775.
Paul de la Croix a été Béatifié le Ier Mai 1853 et Canonisé le 29 Juin 1867 par le même Pape : le Bienheureux Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878).
Pour un approfondissement :
>>> Site officiel de la Congrégation
http://passionistes.du.cros.pagesperso-orange.fr/spir.htm
Un Saint pour aujourd’hui
Paul Danei a vécu 81 ans (1694-1775) au cours de ce XVIIIe siècle si fameux pour la grande mutation des mentalités, qui devait se conclure avec la révolution française.
Cependant, cette époque ne fut pas aussi « frigide » au plan religieux comme le furent les XVIe et XVIIe siècles.
C’est la grande période des Missions populaires (des Religieux viennent prêcher dans les paroisses sur la demande des évêques), qui suscite en France un St Louis-Marie Grignion de Montfort (1673-1716).
En Italie trois grandes figures surgissent contemporainement : St Alphonse de Liguori (Fondateur des Rédemptoristes), St Léonard de Port Maurice (Réformateur Franciscain) et enfin St Paul de la Croix (Fondateur des Passionistes). Trois grands prédicateurs et trois grands directeurs spirituels.
Le père de Paul de la Croix est un petit commerçant et sa mère une grande dévote de la Passion du Christ, qu’elle enseigne à ses enfants.
A 13 ans, Paul s’inscrit à la confraternité de l’Annonciation de Notre-Dame et devient d’emblée un apôtre auprès des enfants de son âge.
En déplacement avec son frère Jean-Baptiste, Co-Fondateur de la Congrégation Passioniste, pour les affaires de leur père, en traversant une rivière en crue, ils sont tous deux entraînés par les eaux.
« Une Dame aimable et illuminée leur apparaît, les prend par la main et les dépose sains et saufs sur la rive » : ils ne l’oublieront jamais (le premier couvent fondé par les deux frères sera dédié à la présentation de la Vierge Marie au Temple).
A 19 ans, à la suite d’une conversation avec son curé, le voilà saisi par une impulsion intérieure qu’il nommera « ma conversion » ; il décide de se consacrer, sous la direction de ce Prêtre, à une vie de sainteté sans concession.
Paul cherche son chemin, et à 21 ans, un premier appel naît en son âme : « J’eus l’idée de revêtir une tunique de laine brute, de m’en aller nu-pieds et de vivre dans une absolue Pauvreté une vie de Pénitence.
Mais le souci de la maison m’empêcha de suivre cette inspiration ». Elle reviendra, sous forme de vision cette fois, au sortir de la messe : « Arrivant dans une rue proche de la maison, je me suis senti élevé vers Dieu et je me suis alors vu revêtu en esprit d’un vêtement noir qui descendait jusqu’au sol, une Croix blanche sur la poitrine et, sous la Croix, était écrit le Nom très saint de Jésus en lettres blanches ».
En Novembre 1720 il est revêtu de cette tunique noire par Mgr Gattinara : c’est le vêtement des pénitents.
Un an plus tard Jean-Baptiste revêt le même vêtement et les voilà tous deux ermites sur une presqu’île déserte : le mont Argentario.
Ils vont à Rome durant l’année 1727 pour se mettre au service des malades de l’hôpital st Gallican, et sont ordonnés Prêtres par le Pape.
Ils s’en retournent alors à leur solitude du mont Argentario. Ils débutent les Missions paroissiales en 1730.
Le succès est très grand et ne sera jamais démenti. Ils inaugurent ainsi un genre de vie qui allie la dimension Contemplative stricte et les activités apostoliques de prédication.
Peu à peu d’autres se joignent à eux.
En 1741 le Pape Benoît XIV approuve la Règle des Passionistes. Jean-Baptiste meurt en 1765.
Paul fonde en 1771 la branche féminine de son institut : les Moniales Passionistes. Il achève sa vie à Rome et meurt le 18 Octobre 1775.
LA MISSION DES PASSIONISTES.
La Prière et la Prédication de la Passion de Jésus-Christ sont les deux grands pôles du charisme Passioniste.
Pour la Prière, elle occupe Paul durant de longues heures, de nuit comme de jour. A ses débuts au mont Argentario, il écrit : « Mon pauvre esprit est tendu vers la solitude.
Bien que je n’aille confesser et catéchiser que le dimanche, j’aimerais être libéré même de cela.
Enfin, que s’accomplisse la très sainte volonté de Dieu ». Pour préserver sa solitude il développe la direction spirituelle par correspondance, avec une ampleur rarement atteinte avant lui.
Mais l’Amour se communique même à travers l’encre ; et il dirigera un nombre tout à fait considérable de personnes, et des plus diverses.
Paul est un grand mystique ; dès 1720, il atteint aux sommets décrits par ses chers maîtres du Carmel et par st François de Sales.
Son activité de prédicateur sera incroyable et presque incompatible avec ses heures d’Adoration silencieuse.
Par la force qu’il puise dans la Prière du cœur à Cœur avec Jésus il est prêt à incendier les coeurs des hommes de cet Amour qui l’habite.
La célébrité vient dès sa première mission en 1730. Il faut dire que Paul a reçu un don unique de pénétration des pensées et des coeurs.
Sa Parole électrise et interpelle chacun en particulier : elle n’a rien d’un discours rhétorique. Les soldats eux-mêmes en étaient frappés.
Ainsi, durant la guerre qui éclate entre les troupes autrichiennes et l’armée franco-allemande en 1733, des deux côtés on cessait le feu afin de le laisser passer d’une ligne à l’autre pour aller s’occuper des blessés !
C’est aussi le cas des brigands très dangereux qui se convertissent à sa Parole et changent de vie.
Il faudrait évoquer les nombreux miracles qui accompagnèrent son apostolat, au point qu’on l’a qualifié de « thaumaturge ».
Sa prédication est continuellement centrée sur la Passion du Christ. Et rien ne saurait rendre « agréable » un tel message, si ce n’est l’Amour qu’une méditation assidue de la Passion de Jésus insuffle d’elle-même dans le cœur de chacun !
Outre les trois vœux de Chasteté, de Pauvreté et d’Obéissance, le Charisme des Passionistes est centré sur leur quatrième voeu : vivre et enseigner la Passion du Christ.
On voit bien comment cela concerne à la fois la vie de Prière et la vie Apostolique. La vie de Prière, afin de "se sanctifier" pour pouvoir "sanctifier les autres".
Mais au plan de l’apostolat, le Charisme des Passionistes est incontestablement celui de la prédication populaire centrée sur le mystère pascal.
Paul de la Croix écrit dans la règle de 1775 : « Comme une des principales fins de notre Congrégation est, non seulement de nous adonner à l’Oraison (Prière) afin de nous unir à Dieu par la Charité, mais de conduire aussi notre prochain à cette même union en l’introduisant par une méthode aussi opportune et accessible que possible, nos religieux (...) apprendront aux âmes à méditer sur les mystères, les souffrances et la mort du Christ ».
Pour éclairer un peu cet "étrange Amour" pour le Crucifié, citons une des saintes de notre Congrégation, sainte Gemma Galgani, qui disait dans l’une de ses extases :
« Je te demande continuellement l’Amour de la Croix, Jésus, non pas de la tienne, mais de celle qu’il faut que j’embrasse. Je l’aime, je l’aime tant. Jésus c’est sur la Croix que j’ai appris à t’Aimer ».
Comme le souhaitait Paul de la Croix, la Congrégation Passioniste est présente désormais sur tous les continents : au total dans 53 pays. Elle compte environ 2000 religieux.
C’est en Europe cependant que les Passionistes sont encore les plus nombreux. La province religieuse française fut la première fondée hors d’Italie au XIXe siècle : ce fut l’oeuvre du bienheureux Dominique Barberi.
Passé ensuite en Angleterre, il reçut le cardinal Newman dans l’Église Catholique. Ce célèbre Pasteur de l’église anglicane cherchait une preuve de l’existence de la sainteté dans l’Église Catholique.
La Providence Divine lui présenta ce religieux humble et fervent, entièrement façonné par la méditation de la Passion de Jésus-Christ.
P. Philippe Plet c.p.
http://missel.free.fr/Sanctoral/10/19.php.
Saint Paul de la Croix : Sa vie
Paul Danéi, né le 3 Janvier 1694, était le fils de Luc Danéi, commerçant à Ovada (diocèse d’Acqui), dans la République de Gênes, et de sa deuxième épouse, Anne-Marie Massari, qui lui donna seize enfants dont plusieurs moururent en bas âge.
En 1709, Luc Danéi retourna dans son pays natal, Castellazo, où il établit son commerce et sa famille.
Paul fit quelques études à Crémolino sous la conduite d’un vénérable Prêtre.
Paul qui avait toujours été pieux et vertueux, après un an de vie militaire (1715), décida de se consacrer à Dieu, malgré les efforts de son oncle, le Prêtre Christophe Danéi qui lui avait arrangé un beau mariage.
Tout en aidant au commerce de son père, il commença d’enseigner le catéchisme ; le curé, après l’avoir traité durement, découvrit en lui une âme exceptionnelle et, se croyant incapable de la guider, le confia à un Capucin de Castellazo, le R.P. Jérôme de Tortone qui se fit aider par un de ses confrères d’Ovada, le R.P. Colomban de Gênes.
Quand les deux Capucins quittèrent la région, Paul s’adressa à Don Polycarpe Cerutti, pénitencier d’Alexandrie, qui crut découvrir de l’orgueil dans ses habitudes d’oraison et lui interdit de méditer sur les fins dernières.
« Je donnais entre le jour et la nuit, au moins sept heures à l’oraison et aux autres exercices ; Quant aux fêtes, je me levais le matin de très bonne heure et j’allais à une confrérie où j’étais inscrit, puis, terminée la confrérie, je me rendais à l’église principale où selon l’usage était exposé le Très Saint-Sacrement et j’y restais au moins cinq heures à genoux; j’allais ensuite prendre quelque chose et puis j’allais à vêpres.
Après vêpres, en compagnie de quelques pieux jeunes gens avec qui avaient lieu de dévots entretiens, on allait prendre un peu l’air et je faisais une autre heure d’oraison mentale, puis je rentrais à la maison. »
L’évêque d’Alexandrie, Mgr de Gattinara [1], qui avait remarqué l’extraordinaire piété de ce jeune homme, avait fait sa connaissance.
Paul lui confia son désir de fonder une nouvelle famille religieuse qui porterait une tunique noire sur laquelle serait cousu un cœur surmonté d’une Croix avec les mots : Jesu Christi Passio. L’évêque l’autorisa à porter ce costume religieux qu’il Bénit et remit lui-même (22 Juillet 1720).
« Lorsque je me voyais porter la sainte tunique, je ne voyais pas de forme corporelle, comme une figure d’homme, cela non, mais en Dieu, c’est-à-dire que l’âme connaît que c’est Dieu, parce qu’il le lui fait comprendre par mouvements intérieurs du cœur et intelligence infuse dans l’esprit et si hautement que c’est bien difficile à expliquer...
Cependant, pour être mieux compris, je dirai une certaine vision spirituelle, que Dieu dans son infinie Miséricorde m’a plusieurs fois donnée, quand il a voulu m’envoyer quelque peine particulière.
Tandis que j’étais en Oraison, je voyais un fouet dans les mains de Dieu et ce fouet avait des cordes comme les disciplines et sur elles était écrit « Amor ».
Au même instant, Dieu montrait à l’âme, dans une très haute Contemplation, que Dieu voulait la fouetter, mais par Amour, et l’âme courait vite embrasser le fouet en lui donnant des baisers en esprit...
Or j’ai écrit cela pour expliquer et pour dire, selon l’intelligence que Dieu me donne, que ce que je vois en esprit avec la Lumière très haute de la sainte Foi, je le tiens pour plus certain que si je le voyais de mes yeux corporels, vu que ceux-ci pourraient me tromper avec quelque fantôme, tandis que, pour le reste, il n’y a pas de danger, grâce à l’intelligence que Dieu m’accorde, étant donné que je me remets à l’avis de mes supérieurs, me soumettant à ce qu’avec la grâce de Dieu ils me diront.
Quand donc j’ai dit que j’ai vu dans les mains de Dieu, je n’ai pas vu ; mais l’âme a une très haute intelligence qu’elle est dans l’immense, et ainsi m’est-il arrivé pour la sainte tunique. De plus sachez que depuis que mon Dieu m’a retiré des exercices de méditation, pour m’occuper à discourir sur les mystères en allant d’une chose à l’autre, je n’ai plus de formes imaginaires. »
Le 23 Novembre 1720, Paul se retirait, avec la permission de son évêque, dans une petite pièce située sous un escalier à côté de la Sacristie de l’église paroissiale Saint-Charles de Castellazo.
Il y fit une retraite de quarante jours, jusqu’au 1° Janvier 1721, dans des conditions matérielles fort pénibles : pieds nus et mal vêtu dans ce réduit froid et humide, il se contenta d’un peu de paille jetée à même le sol en guise de lit, ne but que de l’eau et ne mangea que le pain reçu en aumône.
A la fin de cette retraite, qui donna à sa vie sa direction définitive, il apporta à Mgr de Gattinara son journal, brèves notes destinées à rendre compte des grâces reçues et des épreuves endurées, et la première ébauche de sa Règle, écrite du 2 au 7 Décembre. L’évêque approuva tout.
Retiré à l’Ermitage de la Sainte-Trinité puis à celui de Saint-Etienne, catéchiste et prédicateur apprécié, il fut rejoint par son frère, Jean-Baptiste, et par Paul Sardi qui ne put supporter les rigueurs de la règle.
Paul partit à Rome pour obtenir l’approbation pontificale, mais n’ayant pas de protecteur, il quitta Rome sans avoir vu le Pape.
Installé sur le Monte Argentario, Paul et Jean-Baptiste, prêchèrent à Orbetello puis furent appelés par l’évêque de Gaète, Charles Pignatelli [2] (juin 1723), qui les fit prêcher dans son diocèse et leur confia la retraite des ordinands.
Au mois d’Août 1724, ils furent recrutés par l’évêque de Troja. En 1725, alors qu’ils étaient à Rome, priant dans la Basilique Saint-Pierre, pour gagner le Jubilé, ils furent remarqués par Mgr Marcel Crescenzi [3] qui les introduisit auprès de Benoît XIII.
Les deux frères se retirèrent à Gaète où les quelques jeunes gens se joignirent à eux, ne persévérèrent pas sous une règle si austère.
Malgré les succès de leur prédication, ils quittèrent Gaète (14 septembre 1726) et revinrent à Rome où ils furent admis comme infirmier à l’hôpital Saint-Gallican du Transtevere.
Ils furent tonsurés (6 Février), reçurent les Ordres Mineurs (23 Février), le sous-diaconat (12 Avril), le diaconat (1° mai) et Benoît XIII les ordonna Prêtres (7 Juin).
Ils furent protégés par Clément XII qui leur donna le droit de prêcher des Missions (23 Février 1731) et le fit Missionnaires apostoliques (14 Septembre 1737).
Adoucie, la règle de la Congrégation des Clercs déchaussés de la Sainte-Croix et de la Passion de Notre Seigneur Jésus-Christ fut approuvée par Benoît XIV (15 Mai 1741) et la première profession eut lieu le 11 Juin 1741 : Paul Danei devint Paul de la Croix.
Les recrues commencèrent à affluer et les fondations se multiplièrent [4], protégées par les Papes successifs.
Malade depuis plusieurs années, Paul de la Croix célébra la Messe pour la dernière fois le 15 Juin 1775 ; il reçut l’extrême-onction le 8 Octobre et mourut après avoir Communié le 18 Octobre 1775.
Il fut enterré dans la Basilique romaine des Saints-Jean-et-Paul.
Pie VI qui, comme Benoît XIV, était allé le visiter dans sa chambre, le déclara Vénérable (Septembre 1784) ; Pie VII proclama l’héroïcité de ses vertus (18 Février 1821), Pie IX le Béatifia (1° Mai 1853) et le Canonisa (29 Juin 1869).
http://nouvl.evangelisation.free.fr/plet_paul_de_la_croix_1.htm.
Saint Paul de la Croix :
un Prêtre selon le Cœur de Dieu
par Philippe Plet c.p.
Introduction
La vocation Sacerdotale de Paul de la Croix (1694-1775) est un cadeau de Jésus Crucifié pour Son Église.
En instituant une année consacrée au Sacerdoce, le Pape Benoît XVI a demandé aux croyants de méditer sur l’importance du Prêtre dans l’Église, et de rendre grâce à Dieu de susciter de telles vocations.
En retraçant la manière dont le P. Paul comprit et vécut son propre Sacerdoce, je voudrais montrer comment un tel appel de Dieu est à la fois unique et universel. Il répond au cri de Jésus sur la Croix : « J’ai soif » (Jn. 19,28).
Importance des Prêtres
au cours de la jeunesse de Paul de la Croix
Les Prêtres ont joué un grand rôle dans la vocation de st Paul de la Croix. C'est d'abord par le biais de l'éducation, alors presque exclusivement entre les mains du clergé, que Paul reçut leur influence bénéfique.
On sait ainsi que la famille Danei ayant résidé à Cremolino entre 1701 et 1709, Paul fut confié aux soins d'un religieux Carme de cette ville.
Il fut si bon élève, que son professeur confia à son père : « Je n'ai plus rien à lui apprendre, car il en sait déjà autant que moi ».
L'emphase du compliment est évidente, mais elle montre les belles qualités intellectuelles de Paul, en même temps que l'amitié de ce religieux à l'égard de son élève. Dans cette période, de 7 à 15 ans, Paul eut ainsi l'occasion de se familiariser avec la spiritualité Carmélitaine ; outre les leçons, il avait accès à la bibliothèque du monastère, et participait aux Prières de la Communauté.
En 1718, la famille de Paul s'installe à Castellazzo, la ville natale de son père, Luc Danei, les affaires de ce dernier allant mal. Paul est alors âgé de 24 ans.
L'oncle paternel de Paul, don Cristoforo, qui est Prêtre, va alors jouer un grand rôle dans la famille.
Ayant une certaine aisance financière, don Cristoforo aide son frère et les siens, et tente de ménager à Paul un avenir confortable, en le mariant.
Mais le Seigneur a d'autres vues pour le jeune homme ; et la mort de don Cristoforo, peu de temps après, mettra un terme définitif à ces tentatives de mariage arrangé. En tout cas, à Castellazzo, Paul bénéficiera de la bibliothèque de son oncle pour approfondir sa formation Spirituelle.
Cette période de la vie de st Paul de la Croix coïncide avec les immenses grâces Mystiques que Le Seigneur lui accorde en vue de la fondation de la Congrégation Passioniste.
A son arrivée à Castellazzo, Paul se mit sous la direction d'un « curé » de la ville, dont nous ignorons le nom [1].
Ce Prêtre était en réalité peu adapté pour comprendre la vie intérieure de Paul. Sa méthode de direction spirituelle consistait à humilier son dirigé autant qu'il le pouvait, afin de l'éprouver. Il refusait par exemple de donner la Communion à Paul lorsque ce dernier se présentait pour la recevoir, ce qui ne manquait pas de faire jaser les personnes qui en étaient témoins.
Il lui commandait de se tenir à genoux au milieu de l'église. Lors de la Confession, au lieu de le prendre à son tour, il l'obligeait à attendre longuement que toutes les personnes présentes se fussent confessées.
D'autres fois il interpellait Paul à haute voix en public, le réprimandant pour des choses insignifiantes, comme s'il était un grand pécheur.
Il l'obligeait aussi à aller dans la ville avec des accoutrements ridicules qui attiraient sur le pauvre Paul les moqueries des enfants et même des grands.
Une fois, le terrible curé se mit en tête d'imposer à Paul de danser, ce qui bien sûr était tellement contraire au mode de vie de son si pieux dirigé !
Là, Paul marqua un arrêt, protestant qu'il ne convenait pas de lui imposer cela, puis, soucieux qu'il était de l'obéissance, il se décida cependant à faire ce qui lui répugnait tant.
La mort dans l'âme, et le visage tout enflammé de honte, il s'apprêtait à mettre l'ordre absurde à exécution, lorsqu'à l'improviste toutes les cordes des instruments de musique se rompirent. Les gens, furieux de cet incident, le chassèrent de la salle de bal en le traitant de « mage » ; et lui, riant de l'aventure, s'en alla délivré de la terrible Pénitence.
On peut s'étonner de ce que Paul n'ait pas changé de directeur spirituel ; mais, lui, répétait simplement : « Ce confesseur me fait du bien, parce qu'il me fait courber la tête » ! L'étrange directeur spirituel de Paul finit cependant par avouer à son dirigé qu'il ne le comprenait pas, et il lui conseilla d'aller trouver un autre Prêtre pour assurer sa direction.
Paul choisit le P. Girolamo de Tortone, supérieur des Capucins de Castellazzo, Monastère où il se rendait souvent pour y entendre la Messe.
Parce qu'il était bien connu des religieux Franciscains il reçut la permission de Communier tous les jours, ce qui était fort rare à cette époque.
C'est sa réputation de sainteté qui lui valut ce privilège. Cette fois, le P. Girolamo comprit parfaitement son dirigé, et il l'engagea à suivre les Lumières intérieures dont Dieu le gratifiait. On ignore combien de temps dura exactement cette direction spirituelle. Paul choisit ensuite le P. Paolo Policarpo Cerruti, qui était le pénitencier de la Cathédrale d'Alexandria, le diocèse dont dépendait Castellazzo.
Le P. Cerruti reprit la méthode du premier directeur spirituel de Paul, plus subtilement il est vrai, mais lui aussi ne tint pas compte des grâces extraordinaires de Paul ; et il ne manquait de l'humilier de diverses manières.
Par exemple, lorsque Paul arrivait exténué de Castellazzo, situé à plus de quinze kilomètres, le P. Cerruti le faisait attendre au confessionnal la matinée entière avant de le recevoir.
Il lui imposait des modes de Prières inadaptés à son état intérieur.
Mais Dieu savait récompenser Paul de son obéissance. Cela lui valut un jour, tandis qu'il méditait malgré lui de façon un peu scolaire sur le Paradis, d'être élevé mystiquement, et de pouvoir goûter l'intensité d'union qui existe entre Dieu et les bienheureux du Ciel !
Pourtant, la direction spirituelle du P. Cerruti porta du fruit, et il demeura sa vie durant un admirateur de Paul, et un bienfaiteur de la Congrégation Passioniste.
Les faveurs surnaturelles de Paul devenaient toujours plus intenses ; et c'est sans doute pour lui permettre de bien discerner son appel reçu à fonder un institut centré sur la Passion du Christ que le P. Cerruti conseilla à son dirigé de s'en ouvrir à son évêque, Mgr Gattinara.
C'est en 1720 que Mgr Gattinara devient le directeur spirituel de Paul. L'évêque d'Alessandria était un homme de grande Foi.
Il avait compris que les interminables intrigues politiques sévissant en Italie et dans l'Église étaient la source de la plupart des maux de son temps ; le remède ne pouvait venir que de Dieu.
Orateur apprécié, il était aimé du peuple, notamment pour sa générosité envers les pauvres. Il accueillit Paul avec simplicité.
Il comprenait bien l'intensité de l'action Divine envers jeune homme, se réjouissant d'être témoin de la Miséricorde du Seigneur : en écoutant Paul, l'évêque « versait d'abondantes larmes »[2].
Mgr Gattinara croyait en la vocation de Paul, puisqu'il le Consacra comme ermite le 22 novembre 1720.
Paul ayant demandé à faire suivre cette Cérémonie de quarante jours de retraite, Mgr Gattinara lui demanda de tenir au jour le jour un journal sur l'état de son âme, afin de le lui soumettre.
L'évêque demanda aussi à un théologien avisé, le P. Colombano de Gênes, d'examiner les faveurs Mystiques de Paul.
On le voit, Mgr Gattinara était très exigeant dans l'accompagnement qu'il prodiguait à son dirigé de Castellazzo.
Un an plus tard, l'évêque donnera l'habit d'ermite au frère de Paul, Jean-Baptiste Danei, afin que ce dernier partage la vie Consacrée de Paul.
Pourtant, Mgr Gattinara ne sera pas en mesure d'aider Paul à fonder sa Congrégation, et c'est pour ce motif que les deux frères Danei quitteront Castellazzo à la fin de l'année 1721.
De 1722 à 1727, année de leur Ordination Sacerdotale, ils seront assistés ponctuellement par des Prêtres ou même des évêques.
Lorsque son frère sera ordonné Prêtre avec lui, Paul demandera à Jean-Baptiste de devenir son directeur spirituel.
Qui mieux que Jean-Baptiste, le compagnon de sa vie de famille et de sa vie consacrée, pouvait assurer une telle fonction ? Jean-Baptiste sera le directeur spirituel le plus important de Paul de la Croix.
Lorsque Jean-Baptiste meurt, en 1765, Paul se tourne vers un de ses religieux, le P. Cioni ; il assumera la direction spirituelle de Paul de la Croix jusqu'à sa mort. Ainsi, le P. Cioni sera le dernier directeur spirituel de Paul.
La place du Sacerdoce
dans le Charisme Passioniste
Dans les commencements de sa vie Consacrée, Paul n'avait pas immédiatement compris la nécessité du Sacerdoce pour mettre en œuvre les inspirations qu'il recevait à fonder la Congrégation Passioniste.
Son Humilité ne l'incitait certainement pas à envisager une telle responsabilité, dont il se sentait si indigne.
C'est pourtant grâce à son projet de Fondation de la Congrégation qu'il allait finalement se décider à embrasser l'état Clérical.
Paul n'était pas seulement un Contemplatif. Son cœur ne parvenait à contenir la Joie et l'Espérance qu'il ressentait à s'unir à la Passion de Jésus.
Il lui fallait annoncer au monde entier cette vérité : « La Passion est l'œuvre la plus grande et la plus étonnante de l'Amour Divin »[3].
Dès l'époque de sa vêture d'ermite à Castellazzo, on le voit déjà prêchant avec grand succès dans les églises de la ville, alors qu'il n'est pas encore Prêtre.
Le charisme de la prédication se révèle chez Paul en même temps que celui de l'Oraison, car pour lui, en vérité, c'est bien la Parole qui déborde du cœur. C'est pourquoi, dans la pensée de Paul, la dimension Contemplative, sans être exclusive, est cependant première : c'est du cœur à Cœur avec Dieu que procède l'annonce du Salut.
En 1724, Paul est invité par l'évêque de Troia, Mgr Cavalieri, qui a entendu parler de la sainteté des deux frères Danei. Paul et Jean-Baptiste vont demeurer six mois dans l'évêché de Troia.
Une amitié profonde et confiante se tisse entre Paul et l'évêque. Ce dernier prend à cœur le projet de fondation, et entreprend un examen minutieux de la Règle que Paul avait rédigée à Castellazzo.
C'est lui qui va décider Paul à embrasser la vocation Sacerdotale : « Il explique à Paul que les évêques n’ont pas le pouvoir de fonder une Congrégation religieuse.
Seul le Saint-Siège le peut. Il avertit aussi son ami que l’apostolat de la prédication exige que les religieux soient Prêtres.
Paul pensait sans doute trop facilement que les permissions de prêcher qui lui avaient été concédées par les différents évêques seraient également valables pour ses futurs religieux.
Mais seul ce don surnaturel qu’il avait reçu, et qui attirait les foules pour venir l’entendre, avait permis à Paul de bénéficier de ces autorisations.
A l’époque, aucun laïc ne pouvait ainsi prêcher dans les églises, et encore moins aux séminaristes et aux Prêtres, comme il le faisait de surcroît.
De plus, l’efficacité des missions paroissiales imposait que les religieux prissent également en charge les Confessions durant le temps de la mission, afin de permettre aux fidèles d’ouvrir totalement leur cœur et de se convertir profondément, ce qu’ils n’eussent pu faire aussi facilement avec leurs pasteurs habituels.
Enfin, l’Ordination des religieux exigeait une Congrégation dûment approuvée par le Saint-Siège »[4].
Ordonnés Prêtres le 7 juin 1727, les deux frères Danei vont dès lors ajouter, à la dimension érémitique de leur vocation, celle du Sacerdoce.
Il n'y a pour eux aucune contradiction entre ces deux aspects de leur vie Consacrée. La méditation de la Passion devient tout naturellement le roc sur lequel s'édifie leur vie Sacerdotale.
Ils légueront à la Congrégation Passioniste le modèle d'un Prêtre tirant son inspiration, sa force, et sa raison d'être, de la Contemplation assidue de la Passion de Jésus Christ.
De fait, c'est « sur le Golgotha » que Paul Célèbre la Messe et qu'il prépare ses enseignements pour les fidèles.
La situation du clergé au temps de Paul de la Croix
A l'époque de Paul le clergé était très nombreux en Italie ; et cependant, il y avait fort à faire pour que les Prêtres prennent leur vocation au sérieux.
Ils avaient en effet tendance à se laisser porter par la vie, plutôt qu'à prendre en main les affaires du Seigneur : Quelle est alors la situation du clergé ? Mgr. Ciani, évêque de Massa Marittima, la résume en 1731 de façon lapidaire :
« Les Prêtres abondent, mais ils ne valent presque rien, parce qu’ils manquent totalement de formation. Ils ne peuvent être d’aucune utilité, et ils sont déjà à peine capables de Célébrer la Messe. Il est donc impossible de les charger d’offices plus difficiles »[5].
Dans les paroisses de la Maremme, voisines du mont Argentario, pas plus du quart des Prêtres en réalité ne s’occupent des fidèles.
L’ignorance et l’oisiveté sont les deux caractéristiques du clergé de cette région, comme du clergé en général en Europe à cette époque d’ailleurs »[6].
A l'époque de Paul de la Croix, beaucoup de Prêtres vivaient sans charge Pastorale, demeurant en famille, et vivant de la Célébration des Messes.
Dans un contexte aussi oisif, la tenue morale du clergé manquait le plus souvent de rigueur. Le P. Gaétan, qui contribua grandement en son temps à faire connaître Paul de la Croix, résume la situation par une citation :
« Beaucoup de Prêtres, dit le P. Berthe, ne se distinguaient point des laïques par leur costume. Des vêtements séculiers, parfois même tout à fait mondains, remplaçaient la soutane. Plusieurs portaient des cheveux frisés, bouclés, parfumés ; d'autres, des perruques selon la mode des grands seigneurs ...
Les ecclésiastiques portaient des habits ornés de galons d'or, de rubans et de dentelles ; des manteaux de couleur qui les faisaient ressembler à de jeunes pages.
Des Prêtres allaient à la chasse, aux chasses les plus bruyantes, en dépit des saints canons. Les jeux de hasard, même dans des lieux publics, ne leur semblaient pas prohibés.
Certains fréquentaient les théâtres et assistaient à des comédies, honnêtes sans doute, mais qui n'en constituaient pas moins un amusement indécent pour des hommes Consacrés à Dieu.
A la suite de ces habitudes profanes, on avait à déplorer bien des fréquentations dangereuses, sinon des désordres scandaleux »[7].
Paul de la Croix, sa vie durant, tentera de remédier à cette situation qui le faisait beaucoup souffrir :
« Le bien et le mal du peuple proviennent du bon ou du mauvais exemple des ecclésiastiques, parce que les laïcs observent leur comportement. Et souvent ils ont beaucoup à dire et à commenter à leur sujet !
Tous les jours, ils voient les Prêtres de divers états et de toutes conditions occupés à certaines choses que les fidèles sont invités à rejeter.
Tout le jour, on les voit oisifs, allant ci ou là, et d’une maison à une autre. Oh ! Que vois-je ! Des ecclésiastiques débordant de paresse ! »[8].
« Le diocèse de Pitigliano, dont dépend l’Argentario, est à la fois riche et pauvre en Prêtres. En 1724, il y a à Orbetello 22 prêtres pour 1500 habitants ; pourtant, seulement quatre ou cinq d’entre eux ont une activité réelle !
Aussi l’évêque, Mgr. Palmieri, va-t-il rapidement favoriser l’action apostolique des deux frères Danei.
En mars 1729, l’évêque examine leur Règle, les interroge en matière de dogmes et de morale, et les autorise à Confesser dans leur ermitage de l’Argentario, ainsi que dans tout son diocèse. Cette permission doit être renouvelée chaque année, mais dès 1731 Mgr. Palmieri les dispense de cette obligation ! Sa confiance est totale.
En 1738, Paul et Jean-Baptiste obtiennent, grâce à l’évêque et aux amis de Rome, le titre de « missionnaires apostoliques » pour toute l’Italie.
Paul est très fier de ce titre qui constitue en effet une belle reconnaissance de ses efforts. Une promotion aussi rapide ne s’explique que par la perfection de l’existence menée par les deux fondateurs de la Congrégation Passioniste. Le contraste de leur vie avec celle du clergé est en effet patent »[9].
Paul était rempli de Compassion pour la Pauvreté Spirituelle où se trouvait le clergé de son temps, comme en témoigne ce qu'il en dit à un évêque, Mgr Oldo :
« L'expérience que j'ai de tant d'années de missions prêchées dans les pauvres maremmes de la Toscane, et aussi dans les états pontificaux, m'a fait toucher du doigt les besoins extrêmes qui se rencontrent très souvent chez les pauvres ecclésiastiques, qui sont non rarement en plus grand état de besoin que les laïcs eux-mêmes. Ô Dieu, comme cela me fait pleurer ! »[10].
Paul de la Croix « réformateur du clergé »
L'Amour de Paul de la Croix pour les Prêtres
Paul avait un grand amour des Prêtres. Nous l'avons vu au temps de sa jeunesse supporter sans murmurer leurs excès ; et sa vie durant, il cultivera un profond respect à leur égard. Il éprouvait, en effet, un immense respect envers le Sacerdoce, au point de se comporter de manière un peu excessive :
« A Troia, dans la chapelle privée de Mgr Cavalieri, ayant assisté pour la première fois à une Ordination, il fut si illuminé de la dignité Sacerdotale qu'il décida de ne plus jamais s'asseoir auprès des Prêtres ».
Il multipliait les signes d'Humilité en leur présence : « Je me souviens encore que le serviteur de Dieu donna une grande démonstration de sa profonde Humilité, lorsqu’à Capranica il fit venir le clergé dans la Sacristie de l’insigne collégiale st Jean, et où, après avoir fait un discours très fervent, il voulut baiser les pieds de tous les Prêtres … »[11].
Son affection pour les Prêtres était vraiment sincère, au point qu'il pouvait affirmer : « J'ai confessé tant de Prêtres, et de toutes les sortes ; cependant, je n'ai jamais eu besoin de me Confesser pour avoir mal jugé aucun d'eux, parce que j'ai toujours eu pour eux une grande estime et une bonne opinion, les ayant regardés avec l'œil de la Foi »[12].
La grande responsabilité des Prêtres devant Dieu
Paul savait combien est grande la responsabilité d'une âme Sacerdotale. C'est pourquoi il affirmait que la ferveur est une nécessité, en particulier dans les commencements :
« Malheur au Prêtre qui devient tiède dès les commencements de sa vie Sacerdotale. A mon avis, cela est un signe très clair de sa damnation »[13].
Il confia à Rosa Calabresi une de ses visions de l'Enfer, tandis qu'il priait pour quelqu'un, et où la place des Prêtres est mise en grand relief :
« Je vis des démons effrayants. Ils me montrèrent les tortures qu'ils préparaient pour le pauvre pécheur pour le Salut duquel je priais.
Oh ! Quelles peines ! Oh ! Quelles peines ! De plus, ils me montrèrent un lieu de douleur beaucoup plus terrible, préparé pour un Prêtre, il me fut dit : 'Ceci est pour un semblable, un comme toi'.
Mon épouvante grandissait, mais dans le fond de mon cœur je demeurais dans la Paix. Ainsi, Dieu me fit comprendre de façon particulière la peine du damné [14].
Si je pouvais exprimer par la Parole et faire comprendre par des gestes comment je compris alors cette réalité, je ferais descendre vivants tous mes auditeurs dans la fosse, vivants ! »
Il ajouta qu'il s'était empressé de Prier avec succès pour le laïc, mais aussi pour le Prêtre, et il conclut :
« Dieu m'épargne de descendre en ces abîmes. Les Prêtres s'y trouvent sous les pieds de tous, de tous ... »[15].
Pour voir la vie détaillée de Saint Paul de la Croix, écrite par Saint Vincent-Marie Strombi, aller sur le lien suivant :
CHAPITRE 1
NAISSANCE ET PREMIÈRES ANNÉES DU B. PAUL DE LA CROIX.
Pour se terminer par :
CHAPITRE 44
DERNIÈRE MALADIE DU PÈRE PAUL. SA MORT PAISIBLE. SA SÉPULTURE.
Saint Vincent-Marie Strombi : Né en Italie en 1745. Après son Ordination Sacerdotale il entre chez les Passionistes où il se donne avec succès au charisme apostolique de la toute jeune congrégation de la Passion de Jésus Christ, celui de la prédication itinérante et populaire.
Il écrit plusieurs ouvrages de dévotion forts goûtés.
Grand directeur spirituel, il assiste entre autre, saint Gaspar de Bufalo et la bienheureuse Anne-Marie Taigi.
Il rédigera la première "vie de st Paul de la Croix" en 1786, à genoux, comme le fit avant lui saint Bonaventure pour saint François d'Assise.
Sacré évêque de Macerata il s'adonne à la réforme du Clergé et du peuple. Sa Charité envers les pauvres était infatigable. Le Pape Léon XII l'appelle auprès de lui pour devenir son conseiller. Il meurt à Rome en 1824.
Le texte fut traduit en français en 1891. C'est cette traduction que nous mettons ici à la disposition de tous.
Cette vie de saint Paul de la Croix est la « meilleure » car elle est rédigée par un témoin oculaire qui connaissait intimement Paul de la Croix.
Elle est aussi le récit d'un saint par un autre saint qui partageait en tout le même charisme de Prière, de direction des âmes et de prédication. Nous pouvons lui faire confiance : c'est bien le cœur du P. Paul qu'il nous dévoile.
Lecture.
Quand l’Epoux Divin vous découvre sa Divine Charité, que l’Amour vous jette à ses pieds, faites silence et aimez ; bien plus, vivez d’une vie toute d’Amour, Divine et Sainte.
Comme il est doux de se tenir ainsi à genoux !
Marie-Madeleine aussi, amoureuse impénitente, à la vue de Jésus, se jetait à ses pieds par Amour. Oh, doux abaissement ! Aux pieds de Jésus, elle aimait et faisait silence, écoutant sa Parole toute sainte et elle se consumait d’Amour.
Son Amour parlait plus par son silence que par des mots : l’Epoux veut que vous aussi vous fassiez de même.
Oh, combien je vous recommande cette Divine solitude, ce désert sacré dont je vous ai tant parlé.
Oh, comme je vous prie de demeurer cloîtrée dans ce désert, loin de tous regards !
N’oubliez pas de faire vôtres les peines de l’Aimé. L’Amour est le cœur d’une vie qui fait siennes les peines de celui qu’elle chérit, son aimable Sauveur.
Je pose votre cœur dans le Sang de Jésus, bien mieux je le pose dans le Cœur même de Jésus très doux, pour qu’il le brûle, le consume et le réduise en cendres dans ces flammes sacrées.
Que Jésus vous rende sainte autant que je le désire pour vous, et qu’il vous Bénisse.
(Paul de la Croix, extraits de Lettres aux religieuses).
Prière.
Que Saint Paul de la Croix, entièrement voué au mystère de la Passion, nous obtienne ta grâce, Seigneur, afin que, stimulés par son exemple, nous ayons plus de courage pour prendre notre Croix. Par Jésus Christ.
Date de dernière mise à jour : 19/10/2024
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