Vendredi 18 Octobre 2024 : Fête de Saint Isaac Jogues, Prêtre Missionnaire s.j. au Canada et Martyr (1607-1646).
Isaac Jogues: une peinture à l'huile de Donald Guthrie McNab
La mémoire Liturgique de Saint Isaac Jogues est célébrée le 18 Octobre au martyrologe romain (jour de sa naissance au Ciel : dies natalis), alors que sa mémoire est célébrée avec ses compagnons le lendemain 19 Octobre.
Samedi 19 Octobre 2024 : Fête de Saints Jean de Brébeuf, Isaac Jogues et leurs compagnons, Martyrs († 1649).
La Célébration liturgique des Saints martyrs canadiens a lieu le 26 Septembre au Canada (Solennité) et le 19 Octobre dans l'Église universelle.
Pour voir leur vie et en découvrir davantage sur eux, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » au 19 Octobre, ou sur le lien suivant :
Saints Jean de Brébeuf, Isaac Jogues et leurs compagnons.
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/7a6c47fa-f689-44ac-b5ca-3c0bd27b1688
Saint Isaac Jogues
Missionnaire s.j. au Canada et Martyr
(1607-1646)
Isaac Jogues naît à Orléans le 10 Janvier 1607 ; il joignit les rangs de la Société de Jésus en 1624. Il enseigna la littérature à Rouen pendant plusieurs années avant d'être envoyé comme missionnaire en Nouvelle-France en 1636.
Il alla presqu'immédiatement rejoindre le Père Brébeuf qui œuvrait déjà en Huronie. Il s'aventura très profondément en territoire inconnu, se rendant jusqu'à Sault-Sainte-Marie pour prêcher l'Évangile aux Amérindiens.
Jogues rêvait de convertir non seulement les Hurons, mais aussi les Sioux qui vivaient plus au sud.
Malheureusement ses plans furent interrompus par sa capture le 3 Août 1642, alors qu'il quittait Trois-Rivières en direction de la Huronie.
Après 13 mois de tortures et de supplices insupportables, les Iroquois décidèrent qu'il serait brûlé vif.
Toutefois, les Calvinistes hollandais de Fort Orange (aujourd'hui Albany dans l'état de New York) lui offrirent une occasion de s'évader en se cachant dans un bateau qui l'amena à New Amsterdam (aujourd'hui la ville de New York).
Jogues fut ainsi le premier Français à visiter l'île de Manhattan. La description qu'il fit du petit établissement hollandais est aujourd'hui l'un des plus précieux documents historiques de la ville.
Il retourna par la suite en France et fut accueilli avec tous les honneurs.
Le Pape Urbain VII (Giovanni Battista Castagna, 15/27 décembre 1590) lui accorda l'exceptionnel privilège de célébrer une Messe en sa compagnie, ce qui s'avéra difficile vu l'état pitoyable de ses mains.
En effet, pendant sa captivité, plusieurs de ses doigts avaient été arrachés ou brûlés.
Le courageux Jogues fut toutefois de retour en Nouvelle-France en 1644. Il fut envoyé auprès des Iroquois en 1646 afin de négocier une nouvelle paix.
Il arriva à Ossernenon et fut bien accueilli par ses anciens bourreaux.
Le traité de paix fut signé mais dès son retour à Québec, il demanda à retourner en Iroquoisie en tant que Missionnaire.
Ses supérieurs lui accordèrent leur permission et Jogues reprit, pour la dernière fois, le chemin de l'Iroquoisie.
Mais depuis sa dernière visite, plusieurs Iroquois étaient tombés malades et les récoltes avaient été très mauvaises.
Les Iroquois blâmèrent Jogues (qu'ils croyaient être un sorcier) et décidèrent de se venger.
Jogues apprit la nouvelle mais décida de se rendre quand même à Ossernenon. Il fut déserté de tous ceux qui l'accompagnaient, sauf par Jean de Lalande qui resta avec lui.
Les Iroquois se saisirent de lui aux environs du lac George, le déshabillèrent et lui firent subir de nouveaux supplices.
Tout son corps fut tailladé à coups de couteaux et il fut battu à coups de bâtons.
Ils l'emmenèrent ensuite dans leur village où, le 18 Octobre 1646, il fut décapité par un tomahawk.
Sa tête fut embrochée au bout d'un bâton que les Iroquois fixèrent à leurs palissades. Lalande subit un sort identique le lendemain.
Isaac Jogues et 7 sept autres Missionnaires Jésuites, ont été Béatifiés le 21 Juin 1925 et Canonisés le 29 Juin 1930, par Pie XI (Ambrogio Damiano Ratti, 1922-1939).
Le Vénérable Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958) a déclaré les Saints martyrs Canadiens, Patrons secondaires du Canada.
Pour un approfondissement biographique des Martyrs, cliquer sur les noms ci-dessous :
Antoine Daniel
Charles Garnier
Gabriel Lalemant
Isaac Jogues
Jean Brébeuf
Jean de La Lande
Noël Chabanel
René Goupil
Père Isaac Jogues Dessin au fusain. Vers 1905.
BAnQ, Centre d’archives de Montréal
Fonds Albert Ferland MSS004/019/124
Provenance : Avec la permission de Bibliothèque et Archives nationales du Québec /
http://www.jesuites.com/saint-isaac-jogues-sj/
Lettre de Saint Isaac Jogues
Après huit années passées au milieu des tribus huronnes et iroquoises, après avoir enduré de terribles tortures, Isaac Jogues écrit :
Si je suis barbare par les coutumes et le vêtement, bien plus si je suis presque sans Dieu dans une vie si agitée, cependant je veux mourir comme j’ai vécu en fils de la très Sainte Église romaine et de la Compagnie.
– Je mène une vie vraiment misérable dans laquelle toutes les vertus sont en danger. La Foi, certes, dans de si épaisses ténèbres de l’infidélité ; l’Espérance, dans de si longues et si dures épreuves ; la Charité dans une si grande corruption et l’absence de tout Sacrement ; la Chasteté, bien qu’elle ne soit pas ici beaucoup menacée par les plaisirs, est cependant menacée par la cohabitation.
Jogues rentre en France. Ses mains sont mutilées, tout son corps porte les marques de la torture.
L’amour des Iroquois qui ne connaissent pas Dieu l’emporte sur l’appréhension à la pensée de nouvelles souffrances.
Il sera martyrisé peu de temps après avoir écrit la lettre suivante :
Quand commencerai-je à servir et à aimer celui qui n’a jamais commencé à nous aimer ; et quand commencerai-je à me donner à celui qui s’est donné à moi sans réserve ?
Quoique je sois extrêmement misérable et que j’aie fait un mauvais usage des grâces que Notre Seigneur m’a faites en ce pays, je ne perds pas courage, puisqu’il prend soin de me rendre meilleur, me fournissant encore de nouvelles occasions de mourir à moi-même et de m’unir inséparablement à Lui.
Mon Espérance est en Dieu, qui n’a que faire de nous pour l’exécution de ses desseins. C’est à nous de tâcher de lui être fidèles et de ne pas gâter son ouvrage par nos lâchetés.
J’espère que vous m’obtiendrez cette faveur de Notre Seigneur et qu’après avoir mené une vie si lâche jusques à maintenant, je commencerai à le mieux servir.
Le cœur me dit que, si j’ai le bien d’être employé en cette Mission, j’irai et je ne reviendrai pas , mais je serai heureux si Notre Seigneur voulait achever le sacrifice où il l’a commencé, et que ce peu de sang que j’ai répandu en cette terre fût comme les arrhes de celui que je lui donnerai de toutes les veines de mon corps et de mon cœur.
Enfin, ce peuple-là est pour moi un époux de sang, je me suis fiancé à lui par mon sang.
Notre bon maître, qui se l’est acquis par son Sang, lui ouvre, s’il lui plaît, la porte de son Évangile comme aussi à quatre nations, ses alliés, qui sont proches de Lui.