Jeudi 10 Octobre 2024 : Fête de la Bienheureuse Angèle-Marie Truszkowska, Fondatrice des Sœurs de Saint-Félix de Cantalice (+ 1899).
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Bienheureuse Angèle-Marie Truszkowska
Fondatrice des Sœurs de Saint-Félix de Cantalice (? 1899)
Née en 1825 à Kalisz en Pologne, Sophie-Camille Truszkowska, elle fonda la Congrégation Franciscaine de Saint Félix de Cantalice, pour venir en aide aux enfants abandonnés, aux pauvres et aux personnes marginalisées.
"Aimer signifie donner" écrivit-elle, "donner tout ce que l'amour exige; donner immédiatement, sans regret, avec joie, et vouloir que l'on nous demande encore plus".
(Discours du Saint Père Jean-Paul II au chapitre général de soeurs de Saint Felix de Cantalice le 16 Juin 2000)
Béatifiée le 18 Avril 1993 à Rome par le Pape Saint Jean Paul II.
À Cracovie, en 1899, la Bienheureuse Angèle-Marie (Sophie-Camille Truszkowska), vierge, qui fonda la Congrégation Franciscaine de Saint-Félix de Cantalice, pour venir en aide aux enfants abandonnés, aux pauvres et aux personnes marginalisées.
Martyrologe romain.
Reliques de la Bienheureuse Marie-Angèle à Cracovie
Pour un approfondissement biographique
> > > Bienheureuse Angèle-Marie Truszkowska
http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/speeches/2000/apr-jun/documents/hf_jp-ii_spe_20000616_sisters-st-felix_fr.html.
DISCOURS DU SAINT PÈRE JEAN PAUL II
AU CHAPITRE GÉNÉRAL
DES SOEURS DE SAINT FÉLIX DE CANTALICE
Vendredi 16 Juin 2000
Chères soeurs,
1. "Grâce et Paix vous soient données par "Il est, Il était et Il vient"" (Ap 1, 4). Je suis particulièrement heureux de vous accueillir tandis que vous vous réunissez à l'occasion du vingt-et-unième Chapitre général de la Congrégation des Soeurs de Saint-Félix de Cantalice, qui a lieu en l'année du grand Jubilé. Il s'agit d'une année au cours de laquelle toute l'Eglise chante les louanges de Dieu pour le don du Verbe fait chair et célèbre l'Incarnation non seulement comme un événement du passé, mais comme l'expression de l'Amour de Dieu en tout lieu et en tout temps. Parmi les Soeurs de Saint-Félix également, le Verbe est venu habiter de façon profonde et puissante; et pour les grandes choses qu'il a accomplies parmi vous, nous rendons grâce au Père de toutes les Miséricordes.
2. Votre Congrégation a vu le jour à une période troublée de la Pologne. La nation avait perdu son indépendance, et la question de savoir comment recouvrer la liberté brûlait dans le coeur des Polonais. Pour certains, la seule réponse était la lutte armée; toutefois, toute tentative visant à renverser par la force le joug de l'oppression conduisait immanquablement à une plus grande souffrance. Dans une telle situation, Dieu présenta la Bienheureuse Marie Angela Truszkowska, qui proposa une réponse radicalement différente à la question de savoir comment réacquérir la liberté, en puisant son inspiration à saint François d'Assise et à saint Félix de Cantalice. Votre Fondatrice a appris d'eux que le chemin vers la véritable Liberté n'était pas la violence, mais le dépouillement dans la Joie. Il ne s'agissait pas de la logique du monde, mais du Fils de Dieu qui "s'anéantit Lui-même prenant condition d'esclave" (Ph 2, 7); et c'était cela qui devait distinguer toute la vie de la Bienheureuse Marie Angela et aider à tirer une nation de sa léthargie spirituelle.
La logique de l'Incarnation conduisit le grand saint François à se libérer de l'attachement à toutes les choses, afin de posséder toutes les choses en Dieu. Cela signifiait accepter les blessures de la Croix dans l'imitation joyeuse du Sauveur souffrant. Pour saint Félix, la logique de l'Incarnation signifiait parcourir les rues de Rome comme "l'âne des Capucins", quémandant de la nourriture pour ses frères, répondant toujours par son célèbre "Deo Gratias" et nourrissant les pauvres des fruits de son aumône. Pour la bienheureuse Marie Angela, cela signifiait s'immerger dans les souffrances de l'époque, en embrassant les "petits" dans une vie d'action profondément enracinée dans la Contemplation. Une telle vie la plaça fermement dans une tradition de sainteté remontant, à travers saint Félix et saint François, au Seigneur Crucifié Lui-même.
Votre Fondatrice conduisait souvent les enfants confiés à ses soins à l'église des Capucins de Varsovie, où saint Félix est représenté portant l'Enfant Jésus dans ses bras. Dans la figure du Saint Enfant, la Bienheureuse Marie Angela reconnaissait les petits qu'elle était appelée à servir. Elle savait que saint Félix était représenté portant l'Enfant Jésus dans ses bras car en portant le fardeau des personnes dans le besoin, il portait dans ses bras le pauvre Christ Lui-même; et elle reconnaissait en cela son propre appel. En portant les fardeaux des plus faibles, elle et ses soeurs portaient dans leurs bras le "petit" Seigneur Jésus. La Bienheureuse Maria Angela savait également que c'était Marie qui avait placé le Saint Enfant dans les bras de saint Félix et que c'était Marie qui plaçait maintenant son Enfant dans les bras des Soeurs de Saint-Félix. Il était juste, dès lors, qu'elle consacre la Congrégation au Coeur Immaculé de Marie.
3. Pourtant, l'épée qui transperça le coeur de Marie (cf. Lc 2, 35) transperça également le coeur de la Fondatrice. "Aimer signifie donner" écrivit-elle, "donner tout ce que l'amour exige; donner immédiatement, sans regret, avec joie, et vouloir que l'on nous demande encore plus". En obéissant à la logique de l'Incarnation et en portant dans ses bras le Seigneur Lui-même, la Bienheureuse Marie Angela devint une victime de l'Amour. Pas à pas, elle gravit la colline du Calvaire dans un itinéraire de souffrance physique et spirituelle, jusqu'à ce que sa vie soit embrasée par le mystère de la Croix.
Tandis qu'elle pénétrait plus profondément dans les ténèbres du Calvaire, elle insista de plus en plus sur le fait qu'au coeur de la vie de la Congrégation devait tout d'abord se trouver la dévotion à la Sainte Eucharistie et au Coeur Immaculé de Marie. Elle transmit à ses Soeurs la devise: "Tout à travers le Coeur de Marie en honneur du Très Saint Sacrement". Au cours des longues heures de Prière face au Très Saint Sacrement, elle apprit que ses soeurs et elle étaient appelées à "lui [le Seigneur] devenir conforme dans sa mort" (Ph 3, 10), afin qu'elle puissent devenir Eucharistie. Et, dans la Mère du Christ, la Bienheureuse Marie Angela reconnut celle qui partageait intimement la Passion de son Fils, et elle sut que c'était l'appel des soeurs également. En Marie Immaculée, elle reconnut la femme du Magnificat, la femme dont l'abandon de soi permit à Dieu de l'emplir de la Joie de L'Esprit Saint. Telle était la vie des Soeurs de Saint-Félix.
4. Notre monde est très différent, mais nous sommes tout autant confrontés au défi de la léthargie spirituelle de notre époque et de la question de savoir où se trouve la véritable liberté. L'Eglise a le devoir sacré de proclamer au monde la véritable réponse à cette question; et les religieux et les religieuses ont un rôle crucial à jouer dans cette tâche. Pour les Soeurs de Saint-Félix, cela doit signifier une fidélité encore plus radicale au programme de vie qui vous a été transmis par votre Fondatrice, car si cette fidélité n'existe pas parmi vous, vous aussi pouvez devenir victimes de la confusion spirituelle de l'époque, et l'anxiété et le manque d'unité, qui sont ses fruits, pourraient apparaître parmi vous.
Je vous exhorte donc, chères Soeurs, en cette période cruciale de la vie de votre Congrégation, à vous engager, au cours de ce Chapitre général, à un culte plus ardent du Très Saint Sacrement, à une plus profonde dévotion à Marie Immaculée, et à un amour plus radical du charisme de votre Fondatrice. Embrassez la Croix du Seigneur comme le fit la Bienheureuse Angela! Alors, vous deviendrez Eucharistie; toute votre vie chantera le Magnificat: votre pauvreté sera emplie des "richesses insondables du Christ" (Ep 3, 8). En confiant le Chapitre général et toute la Congrégation à Marie, Mère des Souffrances et Mère de toutes nos joies, ainsi qu'à l'intercession de saint François, saint Félix et de votre Bienheureuse Fondatrice, je vous donne de tout coeur ma Bénédiction apostolique en signe de grâce infinie et de Paix en Jésus-Christ, "le témoin fidèle, le premier-né d'entre les morts" (Ap 1, 5).