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Sainte Élisabeth de Hongrie, Veuve, Tertiaire de Saint-François (1207-1231). Fête le 17 Novembre.
Dimanche 17 Novembre 2024 : Fête de Sainte Élisabeth de Hongrie, Veuve, Tertiaire de Saint-François, Patronne du Tiers-Ordre Franciscain (1207-1231).
Elle devint ainsi la patronne du Tiers-Ordre régulier de Saint François et de l'Ordre Franciscain séculier".
Sainte Élisabeth de Hongrie partageant avec les pauvres. (Pour voir en grand format : elisabet-av-thuringen.jpg).
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/5/Sainte-Elisabeth-de-Thuringe.html.
Sainte Élisabeth de Thuringe
Élisabeth de Hongrie, duchesse (+ 1231)
Princesse de Hongrie, elle est fiancée à l'âge de quatre ans et mariée à quatorze au Landgrave de Thuringe. Ce sera une épouse aimante pour ce mari qu'elle n'a pas choisi, se parant pour lui faire honneur, alors qu'elle n'aime que la simplicité.
Des Franciscains venus d'Allemagne lui font connaître l'esprit de saint François et elle se met au service des pauvres et des familles éprouvées par la guerre.
En 1227, son époux tant aimé meurt au moment de s'embarquer pour la croisade. Élisabeth se retrouve veuve à 20 ans, enceinte d'un troisième enfant.
Comme on veut la remarier, elle refuse et, pour cette raison, connaît l'injustice de sa famille qui la chasse avec ses trois enfants et l'héberge dans une porcherie.
Son oncle l'Évêque de Bamberg calme le jeu. Elle peut revêtir l'habit du Tiers-ordre Franciscain. La famille ducale se charge des enfants.
Elle ne garde pour elle qu'une pauvre demeure et met alors tous ses revenus au service des pauvres. Elle leur fait construire un hôpital.
Joyeuse de tout ce qu'elle devait endurer, elle disait:
"Je ne veux pas faire peur à Dieu par une mine sinistre. Ne préfère-t-il pas me voir joyeuse puisque je l'aime et qu'il m'aime?" Elle meurt à 24 ans ayant voué sa vie et sa santé à rendre heureux les misérables.
A lire aussi: Sainte Élisabeth de Hongrie et de Thuringe (1207-1231) est la première patronne de notre paroisse (Paris IIIe)
La catéchèse du 20 octobre 2010 a été consacrée à sainte Élisabeth de Hongrie, dite aussi de Thuringe.
Benoît XVI a tout d'abord rappelé qu'elle naquit en 1207 à la cour de Hongrie, où elle vécut quatre ans avant d'être donnée en mariage à Louis de Thuringe.
"Bien que leur union ait été décidée pour raison politique, un amour sincère naquit entre les deux promis, animé par la Foi et la volonté d'accomplir la Volonté Divine".
Puis le Pape a raconté comment, devenue princesse, "elle agissait envers ses sujets comme envers Dieu... étant ainsi un exemple pour tous ceux qui revêtent des responsabilités de gouvernement.
A chaque niveau, l'exercice de l'autorité doit être vécu comme un service à la Justice et à la Charité, dans la recherche permanente du bien public".
Rappelant ensuite que la Sainte "pratiquait assidûment les œuvres de Miséricorde", le Saint-Père a dit que son mariage fut très heureux.
"Élisabeth aida son mari à élever ses qualités humaines vers le surnaturel, tandis qu'il la soutenait dans son action en faveur des pauvres et dans ses dévotions...
Ce fut un témoignage clair de ce que la Foi et l'Amour envers Dieu et le prochain renforcent la vie familiale et le lien matrimonial".
Élisabeth fut aidée aussi par les Frères Mineurs, qui accrurent son désir de suivre Le Christ Pauvre et Crucifié présent parmi les pauvres.
Puis le Pape a parlé de son veuvage, survenu en 1227. "Une nouvelle épreuve l'attendait, car son beau-frère usurpa le gouvernement de la Thuringe... accusant Élisabeth d'être pieuse mais incapable de gouverner.
Chassée de la Wartburg avec ses trois enfants, la jeune veuve se mit à la recherche d'un refuge... Durant un calvaire supporté avec grande Foi, Patience et Soumission à Dieu, des parents restés fidèles à sa légitimité la défendirent. En 1228, elle reçut une dotation suffisante pour se retirer au château familial de Marburg".
Élisabeth passa ses trois dernières années à l'hôpital qu'elle avait fondé, au service des malades et des moribonds.
Elle chercha sans cesse de se consacrer aux plus humbles, assumant les travaux les plus répugnants.
Elle devint une femme Consacrée au milieu du monde et fonda avec ses amies, vêtues de gris, une Communauté Religieuse.
Elle devint ainsi la patronne du Tiers-Ordre régulier de St.François et de l'Ordre Franciscain séculier".
En novembre 1231 elle mourut des suites d'une fièvre. "Les témoignages de sa sainteté -a conclu Benoît XVI- furent tels et si nombreux que quatre ans plus tard Grégoire IX la proclama Sainte.
Cette même année 1235 fut consacrée en son honneur la belle église de Marburg. Puisse cette grande Sainte de la Charité inspirer en nous un Amour intense de Dieu et du prochain, du Pauvre et du malade, de tout homme ayant besoin d'une assistance matérielle et spirituelle. En eux, nous sommes appelés à voir Le Christ Crucifié, Pauvre et Humble". (source: VIS 20101020 490)
Mémoire de Sainte Élisabeth de Hongrie. Mariée toute jeune à Louis, comte de Thuringe, elle lui donna trois enfants; devenue veuve, elle supporta avec courage de lourdes épreuves. Portée depuis longtemps à la méditation des réalités du Ciel, elle se retira à Marbourg en Hesse, dans un hôpital qu’elle avait fondé, embrassant la Pauvreté et se dépensant au soin des malades et des pauvres, jusqu’à son dernier souffle de vie, à l’âge de vingt-quatre ans, en 1231.
Martyrologe romain.
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/65e1e33c-77a2-417c-a6f2-93359163b3a2
Sainte Élisabeth de Hongrie
Veuve, Tertiaire de Saint-François
(1207-1231)
Élisabeth, fille d'André II, roi de Hongrie, connut toutes les joies et toutes les grandeurs, mais aussi toutes les épreuves de la vie, et Dieu a donné en elle un modèle accompli aux enfants, aux jeunes filles, aux épouses, aux mères, aux veuves et aux Religieuses, aux riches et aux pauvres.
Après une enfance tout angélique, elle fut fiancée au jeune prince Louis de Thuringe. Dès lors Élisabeth donnait tout ce qu'elle avait aux pauvres. Sa piété, son Amour de Dieu la poussait au Sacrifice.
Les deux jeunes époux, unis par la Foi encore plus que par la tendresse, eurent toujours Dieu comme lien de leur affection. Louis était un prince éminent par ses vertus et sa sagesse. La dévotion d'Élisabeth n'était ni triste, ni exagérée ; on ne la voyait jamais qu'avec un visage doux et aimable.
Elle aimait à porter aux pauvres de l'argent et des provisions. Un jour qu'elle portait dans son manteau du pain, de la viande, des œufs et autres mets destinés aux malheureux, elle se trouva tout à coup en face de son mari : « Voyons ce que vous portez » dit-il ; et en même temps il ouvre le manteau ; mais il n'y avait plus que des roses blanches et rouges, bien qu'on ne fût pas à la saison des fleurs.
Quelle douleur pour Élisabeth, quand son mari partit pour la croisade ! Elle souffrit avec courage cette séparation qui devait être définitive.
Élisabeth restait veuve avec trois enfants. Alors commença sa vie d'épreuves. Chassée du château, réduite à la pauvreté la plus entière, méprisée, elle sut se complaire en ses souffrances.
Elle mourut à Marbourg le 17 Novembre 1231, à l'âge de 24 ans, sous l'habit du Tiers-Ordre de Saint-François.
Élisabeth de Hongrie à été Canonisée à Péruse le 27 mai 1235 par le Pape Gregorio IX (Ugolino dei Conti di Segni, 1227-1241); la mémoire Liturgique, fixée, à l'origine, au 19 Novembre, fut déplacée, en 1969, au 17 Novembre, son “dies natalis”.
Mais en Hongrie sa Fête est toujours célébrée le 19 Novembre.
Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>> Sainte Elisabeth de Hongrie
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Place Saint-Pierre
Mercredi 20 octobre 2010
[Vidéo]
Élisabeth de Hongrie
Chers frères et sœurs,
Aujourd’hui, je voudrais vous parler de l’une des femmes du Moyen Age ayant suscité le plus d’admiration; il s’agit de Sainte Élisabeth de Hongrie, appelée également Élisabeth de Thuringe.
Elle naquit en 1207; les historiens débattent sur son lieu de naissance.
Son père était André II, riche et puissant roi de Hongrie qui, pour renforcer les liens politiques, avait épousé la comtesse allemande Gertrude d’Andechs-Merania, sœur de Sainte Edwige, elle-même épouse du duc de Silésie.
Élisabeth vécut à la cour de Hongrie les quatre premières années de son enfance uniquement, avec sa sœur et ses trois frères.
Elle aimait le jeu, la musique et la danse; elle récitait fidèlement ses Prières, et manifestait déjà une attention particulière pour les pauvres, qu’elle aidait au moyen d’une bonne parole ou d’un geste affectueux.
Son enfance heureuse fut brusquement interrompue lorsque, de la lointaine Thuringe, arrivèrent des chevaliers pour la conduire à son nouveau domicile, en Allemagne centrale. Selon la coutume de l’époque, en effet, son père avait établi qu’Élisabeth devienne princesse de Thuringe.
Le Landgrave ou comte de cette région était l’un des souverains les plus riches et influents d’Europe au début du XIIIe siècle, et son château était un centre de splendeur et de culture. Mais derrière les fêtes et la gloire apparente se cachaient les ambitions des princes féodaux, souvent en guerre entre eux, et en conflit avec les autorités royales et impériales.
Dans ce contexte, le Landgrave Herman accueillit bien volontiers les fiançailles entre son fils Ludovic et la princesse hongroise.
Élisabeth quitta sa patrie pourvue d’une riche dot et d’une importante suite, composée notamment de ses demoiselles de compagnie personnelles, dont deux demeureront ses amies fidèles jusqu’à la fin. Ce sont elles qui nous ont laissé de précieuses informations sur l’enfance et la vie de la Sainte.
Après un long voyage, ils arrivèrent à Eisenach, pour monter ensuite vers la forteresse de Wartburg, l’imposant château dominant la ville. C’est là que furent célébrées les fiançailles de Ludovic et Élisabeth.
Au cours des années qui suivirent, tandis que Ludovic apprenait le métier de chevalier, Élisabeth et ses compagnes étudiaient l’allemand, le français, le latin, la musique, la littérature et la broderie.
Bien que les fiançailles aient été décidées pour des raisons politiques, entre les deux jeunes gens naquit un amour sincère, animé par la Foi et le désir d’accomplir la Volonté de Dieu.
A l’âge de 18 ans, Ludovic, après la mort de son père, commença à régner sur la Thuringe. Mais Élisabeth devint l’objet de critiques voilées, car sa façon de se comporter ne correspondait pas à la vie de la cour.
Ainsi, la célébration du Mariage se déroula elle aussi sans faste, et les dépenses pour le banquet furent en partie dévolues aux pauvres.
Dans sa profonde sensibilité, Élisabeth voyait les contradictions entre la Foi professée et la pratique Chrétienne.
Elle ne supportait pas les compromis. Un jour, en entrant dans l’église en la Fête de l’Assomption, elle enleva sa couronne, la déposa devant la Croix et demeura prostrée au sol, le visage couvert.
Lorsque sa belle-mère lui reprocha son geste, elle répondit: «Comment moi, misérable créature, puis-je continuer de porter une couronne de dignité terrestre, lorsque je vois Mon Roi Jésus Christ couronné d’épines?».
Elle se comportait devant Dieu comme envers ses sujets. Dans les Dépositions des quatre demoiselles de compagnie, nous trouvons ce témoignage: «Elle ne consommait aucune nourriture sans s’assurer auparavant qu’elle provenait des propriétés et des biens légitimes de son époux.
Tout en s’abstenant des biens procurés de façon illicite, elle se prodiguait pour dédommager ceux qui avaient subi une violence» (nn. 25 et 37).
Un véritable exemple pour tous ceux qui occupent des rôles de guide: l’exercice de l’autorité, à tous les niveaux, doit être vécu comme un service à la Justice et à la Charité, dans la recherche constante du bien commun.
Élisabeth pratiquait assidûment les œuvres de Miséricorde: elle donnait à boire et à manger à ceux qui frappaient à sa porte, elle procurait des vêtements, elle payait les dettes, elle prenait soin des malades et enterrait les morts.
En descendant de son château, elle se rendait souvent avec ses servantes dans les maisons des pauvres, apportant du pain, de la viande, de la farine et d’autres aliments.
Elle remettait la nourriture personnellement et contrôlait avec attention les vêtements et les lits des pauvres.
Ce comportement fut rapporté à son mari, qui non seulement n’en fut pas ennuyé, mais qui répondit aux accusateurs: «Tant qu’elle ne vend pas le château, j’en suis content!».
C’est dans ce contexte que se situe le miracle du pain transformé en roses: alors qu’Élisabeth marchait sur la route avec son tablier rempli de pain pour les pauvres, elle rencontra son mari qui lui demanda ce qu’elle portait.
Elle ouvrit son tablier et, au lieu du pain, apparurent des roses magnifiques.
Ce symbole de Charité est présent de nombreuses fois dans les représentations de Sainte Élisabeth.
Son mariage fut profondément heureux: Élisabeth aidait son mari à élever ses qualités humaines à un niveau surnaturel, et lui, en échange, protégeait sa femme dans sa générosité envers les pauvres et dans ses pratiques religieuses.
Toujours plus admiratif en raison de la Foi profonde de son épouse, Ludovic, se référant à son attention envers les pauvres, lui dit: «Chère Élisabeth, c’est Le Christ que tu as lavé, nourri et dont tu as pris soin».
Un témoignage clair de la façon dont la Foi et l’Amour envers Dieu et envers le prochain renforcent la vie familiale et rendent l’union matrimoniale encore plus profonde.
Le jeune couple trouva un soutien spirituel chez les Frères mMineurs, qui, à partir de 1222, se diffusèrent en Thuringe.
Parmi eux, Élisabeth choisit le Frère Roger (Rüdiger) comme directeur spirituel. Lorsqu’il lui raconta l’épisode de la conversion du jeune et riche marchand François d’Assise, Élisabeth s’enthousiasma encore plus sur son chemin de Vie Chrétienne.
A partir de ce moment-là, elle fut encore davantage décidée à suivre Le Christ Pauvre et Crucifié, présent chez les pauvres.
Même lorsque son premier fils naquit, suivi de deux autres, notre Sainte ne négligea jamais ses œuvres de Charité.
En outre, elle aida les Frères Mineurs à construire à Halberstadt un Couvent, dont Frère Roger devint le supérieur. La direction spirituelle d’Élisabeth passa, ainsi, à Conrad de Marbourg.
Une dure épreuve fut l’adieu à son mari, à la fin de juin 1227, lorsque Ludovic IV s’associa à la croisade de l’empereur Frédéric II, rappelant à sa femme qu’il s’agissait d’une tradition pour les souverains de Thuringe.
Élisabeth répondit: «Je ne te retiendrai pas. Je me suis entièrement donnée à Dieu et à présent je dois aussi te donner».
Mais la fièvre décima les troupes et Ludovic tomba malade et mourut à Otrante, avant même d’embarquer, en Septembre 1227, à l’âge de vingt-sept ans.
Élisabeth, ayant appris la nouvelle, ressentit une telle souffrance qu’elle se retira dans la solitude, mais ensuite, fortifiée par la Prière et réconfortée par l’espérance de le revoir au Ciel, elle recommença à s’intéresser aux affaires du royaume.
Mais une autre épreuve l’attendait: son beau-frère usurpa le gouvernement de la Thuringe, se déclarant le véritable héritier de Ludovic et accusant Élisabeth d’être une femme pieuse incompétente pour gouverner.
La jeune veuve, avec ses trois enfants, fut chassée du château de Wartburg et se mit à la recherche d'un lieu où trouver refuge.
Seules deux de ses servantes demeurèrent à ses côtés, l'accompagnèrent et confièrent les trois enfants aux soins des amis de Ludovic.
En voyageant de village en village, Élisabeth travaillait là où elle était accueillie, elle assistait les malades, elle filait et elle cousait.
Au cours de ce calvaire supporté avec beaucoup de Foi, avec Patience et dévouement à Dieu, certains parents qui lui étaient restés fidèles et considéraient comme illégitimes le gouvernement de son beau-frère, réhabilitèrent son nom.
Ainsi Élisabeth, au début de l'année 1228, put recevoir un revenu approprié pour se retirer dans le château de famille à Marbourg, où habitait aussi son directeur spirituel Conrad.
C'est lui qui rapporta au Pape Grégoire IX le fait suivant: «Le Vendredi-Saint de 1228, les mains posées sur l'autel dans la chapelle de sa ville de Eisenach, où elle avait accueilli les Frères Mineurs, en présence de plusieurs frères et de parents, Élisabeth renonça à sa propre volonté et à toutes les vanités du monde.
Elle voulait renoncer aussi à toutes ses possessions, mais je l'en dissuadais par Amour des pauvres.
Peu après, elle construisit un hôpital, elle recueillit les malades et les invalides et elle servit à sa table les plus misérables et les plus abandonnés. L’ayant moi-même réprimandée à ce propos, Élisabeth répondit qu'elle recevait des pauvres une grâce spéciale et l’Humilité» (Epistula magistri Conradi, 14-17).
Nous pouvons percevoir dans cette affirmation une certaine expérience mystique semblable à celle vécue par Saint François: le Poverello d'Assise déclara en effet dans son testament, qu'en servant les lépreux, ce qui auparavant lui était amer fut transmué en douceur de l'âme et du corps (Testamentum, 1-3).
Élisabeth passa les trois dernières années de sa vie dans l'hôpital qu'elle avait fondé, servant les malades, veillant avec les mourants.
Elle essayait toujours d'accomplir les services les plus humbles et les travaux répugnants. Elle devint ce que nous pourrions appeler aujourd'hui une femme Consacrée dans le monde (soror in saeculo) et forma, avec d'autres amies, vêtues de gris, une Communauté Religieuse. Ce n'est pas par hasard qu'elle est la patronne du Tiers-Ordre régulier de Saint François et de l'Ordre Franciscain séculier.
En novembre 1231, elle fut frappée par de fortes fièvres. Lorsque la nouvelle de sa maladie se propagea, une foule de gens accourut lui rendre visite.
Après une dizaine de jours, elle demanda que les portes fussent fermées, pour demeurer seule avec Dieu.
Dans la nuit du 17 Novembre, elle s'endormit doucement dans Le Seigneur. Les témoignages sur sa sainteté furent si nombreux qu’à peine quatre ans plus tard, le Pape Grégoire IX la proclama Sainte et, la même année, fut Consacrée la belle église construite en son honneur à Marbourg.
Chers frères et sœurs, dans la figure de Sainte Élisabeth, nous voyons que la Foi et l'amitié avec Le Christ créent le sens de la Justice, de l'égalité entre tous, des droits des autres et créent l'Amour, la Charité.
Et de cette Charité naît aussi l'espérance, la certitude que nous sommes aimés par Le Christ et que l'Amour du Christ nous attend et ainsi nous rend capables d'imiter Le Christ et de voir Le Christ dans les autres.
Sainte Élisabeth nous invite à redécouvrir Le Christ, à l'Aimer, à avoir la Foi et trouver ainsi la vraie Justice et l'Amour, ainsi que la Joie d'être un jour plongés dans l'Amour Divin, dans la Joie de l'éternité avec Dieu, Merci.
https://site-catholique.fr/index.php?post/Priere-a-Sainte-Elisabeth-de-Hongrie
(Ouvrir le lien ci-dessus pour découvrir les Prières à Ste Élisabeth).
Élisabeth naquit en 1207, vraisemblablement à Sàrospatak, troisième enfant du roi André II de Hongrie (1177-1235), descendant du roi apostolique Saint Etienne 1er (975-1038), et de Gertrude d'Andechs-Meran (+1213), fille de Berthold IV, duc de Méranie, qui avait dans ses ancêtres Charlemagne.
Élisabeth fut fiancée au fils du landgrave Hermann Ier de Thuringe (+1217), pour des raisons politiques. André II de Hongrie avait fait la croisade, et disposait d'une impressionnante fortune.
En 1211, une députation solennelle alla chercher en Hongrie, à Presbourg, la petite princesse royale Élisabeth, âgée de quatre ans, et l’amena en Thuringe, au château de la Wartbourg, pourvue d’une dot impressionnante.
Le landgrave Hermann Ier favorisait les arts et les lettres et aimait s’entourer de poètes. En cette cour brillante, Sophie de Wittelsbach, sa seconde épouse, éleva Élisabeth avec ses propres enfants.
Élisabeth, durant ses jeux, dirigeait déjà ses désirs et ses actes vers Dieu et se révélait pour son âge d'une grande Charité.
L’assassinat de sa mère, en 1213, endeuilla profondément son enfance. Après la mort du landgrave Hermann 1er, qui lui avait toujours porté une grande affection, Élisabeth subit les persécutions d'un parti qui voulait la renvoyer dans son pays.
Elle avait cessé de représenter une alliance avantageuse, en raison de la désastreuse politique de son père le roi d’André II de Hongrie. Mais le jeune landgrave Louis IV de Thuringe, monté sur le trône à l'âge de 17ans, après le décès de son père le 25 avril 1217, ne se laissa pas influencer.
Un grand Amour réciproque unissait Élisabeth à Louis. Le mariage eut lieu en 1221 à l'église Saint-Georges d'Eisenach. Les jeunes époux adoptèrent un style de vie pieux et eurent une vie de famille très heureuse.
Élisabeth, tout en se conformant aux devoirs de son état princier, fit preuve d'une inlassable Charité envers les pauvres et les malades.
Le 28 mars 1222 naquit leur fils aîné, qui règnera peu de temps sous le nom d'Hermann II de Thuringe et mourra en 1241 sans descendance.
Le 20 mars 1224, vint au monde leur première fille Sophie, qui épousera plus tard le duc de Brabant et mourra en 1284, après avoir lutté pour obtenir le trône de Hesse pour son fils.
Leur troisième enfant, Gertrude, née le 29 Septembre 1227, après la mort de son père, fut mise dès son plus jeune âge au Monastère Prémontré d’Altenberg, dont elle devint Abbesse et où elle mourut en 1297. Elle fut déclarée Bienheureuse.
Les Franciscains s’étant établis en Allemagne, à la fin de 1221, Élisabeth fit venir le Frère Rüdiger à la Wartbourg, vers 1223, et le prit comme directeur spirituel.
Son Amour de la Prière, son Humilité, trouvèrent un épanouissement dans l’idéal prôné par François d‘Assise.
Elle fila la laine avec les servantes, aida les pauvres, soigna les lépreux.
En 1226, Maître Conrad de Marbourg, Prêtre austère et dur, remplaça le frère Rüdiger auprès d’elle.
Élisabeth lui fit vœu d'obéissance. Il lui ordonna de n’user des biens de son époux que si elle peut le faire en bonne conscience, en s'assurant de l'honnêteté de leur provenance, ce qui la mit dans des situations très difficiles vis-à-vis de la cour car ce comportement fut considéré comme une prise de position politique.
Le landgrave Louis IV de Thuringe, prince féodal préoccupé de ses intérêts territoriaux, n’en laissa pas moins la plus grande latitude à Élisabeth dans l’obéissance à ce commandement et l’exercice de la Charité envers le peuple.
Pendant la famine et l’épidémie de 1226, alors que, appelé par l’empereur Frédéric II d‘Allemagne, Louis IV de Thuringe était parti à la diète de Crémone, Élisabeth installa un hôpital aux pieds de la Wartbourg, soigna les malades, recueillit les pauvres, chercha à leur procurer du travail, vendit ses parures, et prit le blé des granges du château pour subvenir à leur besoins. A son retour, Louis invita au silence les conseillers qui reprochèrent à Élisabeth ces prodigalités.
Le landgrave Louis IV de Thuringe accompagna l'empereur d'Allemagne Frédéric II en Croisade et mourut à Brindisi lors de l'épidémie qui sévit alors parmi les croisés, avant de s'embarquer pour la Terre Sainte, laissant Élisabeth veuve à l'âge de 20 ans.
Sa détresse en apprenant cette nouvelle montre une fois de plus la profondeur de son Amour pour son époux.
Louis avait laissé Élisabeth disposer à son gré de sa dot et des revenus du douaire qu’elle tenait de lui. Elle les distribuait en aumônes.
Au décès du landgrave, les membres de la famille héritaient des biens familiaux qui demeuraient indivis, les revenus du douaire étaient donnés à la veuve, mais après la mort de Louis, Henri Raspe, son frère, prit la régence et ne permit plus à Élisabeth de disposer librement de ses revenus.
Élisabeth fut chassée de la Wartbourg, en plein hiver. Elle passa la nuit dans une porcherie, et au matin demanda au Couvent des Franciscains de chanter le Te Deum aux laudes. Élisabeth mena quelques temps une vie précaire à Eisenach avec ses suivantes et ses trois enfants.
Elle tissait la laine pour subvenir à leurs besoins.
Ayant appris sa détresse, la tante maternelle d'Élisabeth, Mechtilde, Abbesse du Couvent des Bénédictines de Kitzingen, la confia à son frère Ekbert, Évêque de Bamberg, qui, pour la contraindre à se remarier, la relégua au château de Pottenstein, en Haute-Franconie.
Elle fut délivrée par le retour des croisés qui ramenaient les ossements de son mari. Louis IV de Thuringe, après une grandiose cérémonie à la Cathédrale de Bamberg, sera inhumé dans le Couvent Bénédictin de Reinhardsbrunn.
Élisabeth séjourna quelques temps en Thuringe, puis des arrangements ayant été conclus avec ses beaux-frères, elle obtint la restitution de sa dot et l’usufruit des biens fonciers de Marbourg, où elle se rendit avec Maître Conrad de Marbourg, son directeur spirituel.
Elle fit vœu de renoncer au monde, dans la chapelle des Franciscains d’Eisenach, le Vendredi Saint 1228 et prit, ainsi que ses servantes, l'habit gris des Pénitents.
Elle distribua tous ses biens aux nécessiteux et fit construire un hôpital dédié à Saint François d'Assise.
Elle passa ses dernières années dans la plus profonde Pauvreté et Humilité, Maître Conrad de Marbourg ayant même chassé les dames de compagnie qui vivaient avec elle depuis l’enfance.
Élisabeth se dévoua totalement aux pauvres et aux malades et mourut d’épuisement, à l'âge de 24 ans, dans la nuit du 16 au 17 Novembre 1231.
Le Pape Grégoire IX éleva Élisabeth au rang de Sainte le 27 Mai 1235 à Pérouse pour son inlassable Charité envers les pauvres.
La bulle de Canonisation Gloriosus in majestate, publiée les 1er et 4 Juin 1235, proclama les vertus d'Élisabeth et son immense Amour de Dieu.
De très nombreux miracles se produisirent, de son vivant et après sa mort. Une imposante église, sous l'impulsion de son beau-frère Conrad de Thuringe, Grand Maître de l'Ordre Teutonique, qui en posa la première pierre le 14 août 1235, fut construite à Marbourg, où ses restes furent solennellement transférés en 1236, lors d'une grandiose cérémonie en présence de l'empereur Frédéric II d'Allemagne.
Ses reliques reposèrent dès lors dans une châsse, exécutée entre 1236 et 1249, en chêne recouvert de plaques d'argent et de cuivre doré.
La petite ville de Marbourg devint dès lors un très haut lieu de pèlerinage et la popularité de la Sainte, s'étendant à toute l'Europe, draina des foules jusqu'en 1539 où la Réforme y mit fin.
Le descendant d'Élisabeth, le landgrave de Hesse Philippe 1er le Magnanime, converti au protestantisme, profana lui-même la châsse et dès lors les ossements de la Sainte furent dispersés.
Statue de Sainte Élisabeth du portail sud. Cathédrale Sainte-Élisabeth de Košice.
De nombreuses Congrégations Religieuses, surtout hospitalières, se placèrent sous le patronage de Sainte Élisabeth. La mémoire d'Élisabeth fut célébrée par de multiples textes littéraires.
Une première biographie fut rédigée dès 1237 par le Cistercien Césaire d'Heisterbach d'après les actes du procès de Canonisation, puis par Thierry d'Apolda, un Dominicain d'Erfurt à la fin du XIIIe siècle.
Le poète Rutebeuf composa, entre 1258 et 1270, une Vie de Sainte Elysabel.
Les biographies de Sainte Élisabeth de Hongrie furent florissantes tout au long des siècles, celle qu'écrivit Charles de Montalembert, et qui parut en 1834, connut un vif succès.
Élisabeth inspira également des musiciens tels que Richard Wagner dans son Tannhäuser en 1845 et Franz Liszt lui dédia un oratorio commencé à Weimar en 1857 et terminé à Rome en 1862.
Depuis le XIIIe siècle, Élisabeth est la patronne du Tiers-Ordre Franciscain. En 1885, le Pape Léon XIII l’a proclamée patronne des femmes et des jeunes filles d’Allemagne. Sa Fête est fixée au 19 Novembre.
Suzanne de La Messelière
Docteur designata en Théologie de l’Université de Fribourg/Suisse,
D.E.A. Histoire des religions, Paris IV Sorbonne,
Docteur en Médecine de la Faculté de Paris,
Auteur de la Thèse : « Sainte Élisabeth de Hongrie, biographie et hagiographie »,
soutenue en 2007 à l’Université de Fribourg / Suisse.
Un manteau voyageur de Saints en Saints.
À la demande du Cardinal Hugolin, futur Grégoire IX, Saint François donna son manteau à Sainte Élisabeth en gage de leur lien spirituel.
Sainte Élisabeth garda près d’elle ce manteau jusqu’à sa mort : elle le considérait comme son « bijou le plus précieux ».
Le beau frère d’Élisabeth, Conrad devint grand maître des chevaliers teutoniques et leur remit le manteau. Ces derniers le donnèrent à Saint Louis en remerciement de son rôle de conciliateur dans les démêlés entre le Pape Grégoire IX et l'empereur Frédéric II.
Saint Louis était membre du Tiers-Ordre Franciscain et il avait accueilli dans sa cour Hermann, le fils de Sainte Élisabeth de Hongrie.
Blanche de Castille aimait à embrasser Hermann sur le front par dévotion, en pensant qu'Élisabeth en avait fait de même. Saint Louis offrit lui-même le manteau aux cordeliers (Franciscains), qui le conservèrent jusqu'à la Révolution.
Lors de la Révolution, Jaques Christophe Auguin, un Tertiaire Franciscain, cacha le manteau et le remit, une fois les événements calmés, en 1800, au dernier père gardien du Couvent, le Père Claude Agrave ofm, devant l’officialité de Paris représentée par Mgr Jacques André Emery.
Le manteau devait alors être remis à la première Communauté Franciscaine qui se rétablirait à Paris.
Le manteau est remis aux récollettes, qui en firent don aux Capucins en 1865. Un Frère Capucin le cacha lors des évènements de la Commune. Les Capucins emportent le manteau en Belgique en 1905 lorsqu'ils s'y retirent. Ils le rapportèrent par la suite au Mans.
En 1926, le manteau est rapporté à Paris chez les Capucins de la rue Boissonnade.
La relique du Cœur de Sainte Élisabeth
Le but de ma thèse de théologie fut de retrouver l'authenticité de la spiritualité de Sainte Élisabeth de Hongrie et de la restituer dans toute sa pureté. J’ai tenté de la dégager des surcharges de la légende et des influences diverses qu'elle avait subies au cours du temps. J’avais renoncé à toute élaboration romanesque de sa vie, mon unique souci ayant été de rassembler et de traduire, si nécessaire, les documents historiques.
Je n’avais retenu comme crédibles que les sources les plus anciennes, émanant de personnes ayant connu Élisabeth, et dont la fiabilité du témoignage ne peut être mise en doute.
Afin de cerner au plus près la vérité historique, j’avais voulu me rendre personnellement dans les pays où vécut Sainte Élisabeth et d'emboîter son pas.
Ces voyages m’ont permis de visualiser les lieux précis où elle vécut, d'exploiter la riche mine des traditions de la piété populaire et ainsi de constater l'exceptionnelle actualité de son culte toujours vivant et l'ampleur de la dévotion des fidèles qui défie le temps.
J’avais entendu dire qu’un manuscrit ancien (ms 809) se trouvait à la Cathédrale de Cambrai.
Je téléphonais, la réponse fut courtoise, je pouvais venir le consulter. A ma grande surprise, mon interlocutrice me demanda ensuite si j’envisageais également d’aller voir le cœur de Sainte Élisabeth conservé à la Cathédrale de Cambrai.
Je restais stupéfaite, jamais je n’avais entendu parler de cette relique, il n’y avait aucune trace d’elle dans aucune bibliographie ni dans aucune biographie ancienne ou récente. Quelle découverte !
Je décidais d’aller immédiatement dans cette ville, accompagnée de ma famille et d’un ami photographe.
Le Père Denis Lecompte, Archiprêtre de la Cathédrale de Cambrai, nous reçut avec une grande gentillesse.
Je lui expliquais alors que j’avais entendu dire que le cœur de Sainte Élisabeth se trouvait dans la Cathédrale.
Etait-il au courant ? Il me sourit et me répondit que le cœur se trouvait sur son bureau. Quelques instants plus tard il revint avec la relique qu’il déposa dans ma main.
Etait-ce l’émotion ? J’avais l’impression que le cœur d’Élisabeth, cette Sainte que je vénérais tant, battait dans le creux de ma main !
Le Père Denis Lecompte m’expliqua alors qu’à l’époque où vivait Sainte Élisabeth, Cambrai était une ville libre d’Empire comme l’étaient les principautés d’Allemagne et les contacts étaient fréquents.
Déjà impressionnée par la dévotion Mariale qu’elle partageait et qui se vivait à Cambrai, Élisabeth avait procédé à de grandes largesses tant pour les travaux d’achèvement de la Cathédrale Notre-Dame de Cambrai, qu’en faveur des plus nécessiteux et défavorisés de la ville.
Selon les archives, l’Évêque de Cambrai se trouvait à Marbourg au moment de la mort d’Élisabeth.
C’est à cette occasion qu’il dût ramener le cœur à la Cathédrale, avant même la Canonisation de 1235, tant la renommée d’Élisabeth était grande.
Par la suite, le patronyme de Sainte Élisabeth fut donné à des chapelles, des églises, des béguinages, des établissements hospitaliers aussi bien à Cambrai que dans la région.
De même furent réalisés des sceaux, des miniatures, des gravures, deux offices de sa Fête à Cambrai.
La bibliothèque municipale possède encore trois importants manuscrits concernant Sainte Élisabeth.
Jusqu’à la Révolution Française, le cœur était vénéré dans l’ancienne Cathédrale. Dès 1235, l’année de la Canonisation de Sainte Élisabeth, un autel fut consacré avec le cœur.
Puis, lors des travaux de 1239, une chapelle fut dédiée à Sainte Élisabeth de Hongrie, en position d’honneur, juste à droite de la chapelle axiale dédiée à la Sainte Trinité, celle qui recevra en son temps l’Icône Notre-Dame de Grâce.
Aux Archives départementales du Nord, il est possible de consulter différents inventaires historiques des Reliques de la Cathédrale de Cambrai. Nous possédons notamment deux indications concernant le cœur de Sainte Élisabeth à la date du 20 Septembre 1401 : « Item une relique d’argent a maniere de pume ou il y a escript autour : de corde sancte Élizabeth …Item une petite relique ronde ou est escript autour : cor sancte Élisabeth ».
Jusqu’à la Révolution Française, le cœur était vénéré dans l’ancienne Cathédrale. La Révolution entraîna malheureusement de profondes fractures dans la continuité historique des biens et des traditions.
Ceci étant, quelques réalités des plus précieuses furent sauvegardées. Pour ce qui est de Sainte Élisabeth, la relique de son cœur fut enchâssée à l’arrière du Maître autel, dans le déambulatoire de l’actuelle Cathédrale, en face du monument funéraire de Fénelon; à l’entrée de ce déambulatoire un vitrail représente précisément Sainte Élisabeth de Hongrie. La pierre de l'autel fut travaillée en forme de cœur (35cm x 35 cm) pour recevoir le reliquaire.
En 1990, un malotru arracha le reliquaire pour s’emparer du métal précieux. Le cœur, ôté de son reliquaire et jeté à terre par les voleurs, fut retrouvé en poussières sur le sol par l'Archiprêtre de la Cathédrale et par le Chancelier de l'Archevêché de Cambrai, qui le recueillirent alors précieusement.
Le cœur fut ensuite sauvegardé grâce à l'actuel Archiprêtre le père Denis Lecompte. Il le déposa provisoirement dans un nouveau petit reliquaire en or, lui-même en forme de cœur, mis sous scellé.
Lorsque je lui dis qu’il avait sauvé le cœur de Sainte Élisabeth de Hongrie, le Père Denis Lecompte, avec son humilité habituelle, se contenta de sourire.
Mon émotion était immense. Immédiatement je décidais que le cœur de Sainte Élisabeth serait le joyau de ma thèse. Il le fut.
Quatre années se sont passées depuis ce jour, j’ai soutenu ma thèse sur la biographie de Sainte Élisabeth à l’Université de Fribourg, le Père Denis Lecompte et moi sommes devenus de grands amis.
Ceci dit, jamais je n’ai pu oublier ce moment où j’ai tenu le cœur d’Élisabeth dans le creux de ma main, battait-il ? Dans mon propre cœur, oui.
D’un commun accord, nous décidâmes de donner au Jubilé des huit cent ans de la naissance de Sainte Élisabeth de Hongrie, toute la magnificence qu’il méritait.
En effet, plusieurs pèlerinages réunissant des fidèles, des pauvres et des malades, s’organisent actuellement en direction de Cambrai. Le cœur a fait l’objet de nombreux articles dans la presse.
Un matin, le Père Xavier Snoëk, curé de la paroisse Sainte Élisabeth, me propose de coordonner le colloque historique et spirituel qu’il organise dans le cadre de la semaine de jubilé de la naissance de Sainte Élisabeth, du 10 au 10 Novembre 2007.
Intéressée par ce projet, je lui révèle que le cœur de Sainte Élisabeth se trouve à Cambrai et qu’il serait très beau de le faire venir à Paris pour le vénérer dans le cadre du jubilé.
Sa stupéfaction à cette annonce laissa rapidement place à son enthousiasme !
Il ignorait jusqu’à ce jour l’existence du cœur et un tel ornement pour le jubilé le comblait de joie.
Je téléphonais alors à Monseigneur Garnier, Archevêque de Cambrai, pour lui demander son autorisation.
Il me l’accorda en me rappelant qu’une telle relique est unique : Élisabeth n’a qu’un cœur et cette relique acquière d’autant plus d’importance que malheureusement, à Marbourg, le corps de Sainte Élisabeth fut perdu lors des évènements de la Réforme.
Monseigneur n’acceptait qu’à condition que le cœur de Sainte Élisabeth soit honoré comme il le mérite, avec très grand respect.
Le Père Denis Lecompte accepta également mon projet. J’annonçais alors au Père Xavier Snoëk les autorisations données. En excellent organisateur, il se mit tout de suite au travail : une grande procession se fera à Paris, avec la relique du cœur de Sainte Élisabeth de Hongrie, portée par le Père Denis Lecompte, jusqu’à la Cathédrale Notre-Dame où sera célébrée une Messe Solennelle présidée par Monseigneur André Vingt-trois, Cardinal et Archevêque de Paris.
N’oublions pas le message de Sainte Élisabeth : « Nous avons l’obligation de rendre les gens heureux ». Le cœur d’Élisabeth était pour les pauvres et les malades, espérons que beaucoup d’entre eux viendront à cette procession.
Pourquoi Élisabeth de Hongrie est-elle Sainte ? (éditorial de la feuille paroissiale du 1er Novembre 2007, Abbé Xavier Snoëk).
Sainte Élisabeth a aimé Le Seigneur passionnément. Elle se relève la nuit pour Prier. Elle n’hésite pas, par tout temps, à descendre le chemin escarpé qui mène du château de la Warburg à Eisenach afin de se rendre à la Messe. Lorsqu’on relit sa vie, on y voit un Amour fou de Dieu.
Elle ressemble en cela à Saint François, son contemporain. Elle se dépouille de toutes richesses par Amour de Dieu. Elle veut lui laisser toute la place. Elle vit une grande union à Dieu. Ceci se manifeste également dans ses relations aux autres et en particulier dans certaines visions.
En effet, en son époux elle voit Le Christ. Elle l’aime avec autant de passion. Et il le lui rend bien ! Elle lui est très unie et il partage avec elle sa Prière (même nocturne) et son engagement au service des pauvres.
Ensemble, ils accomplissent de manière excellente le projet de Dieu sur le couple humain. C’est certainement ce qui a été le moins mis en valeur dans la vie de Sainte Élisabeth.
On a même été jusqu’à noircir Louis.
Saint Jean Paul II, dans son désir de proposer des couples Chrétiens en exemple aux fidèles, aurait certainement aussi Canonisé Louis s’il avait été Pape à la place de Grégoire ! Sainte Élisabeth s’accomplit parfaitement en tant qu’épouse.
Elle vit l’idéal d’union à son époux au sein de sa Communion au Christ.
Il en est de même pour son Amour des pauvres et des malades. Élisabeth leur donne tous ses biens, non par refus de sa condition de princesse, mais au nom de son Amour pour eux. Comblée de richesses face aux nécessités, face à la pauvreté et à la famine, elle donne tout pour que les autres aient le nécessaire.
Elle répond ainsi au commandement du Seigneur. Dans ceux qu’elle sert, elle voit Le Christ souffrant. Le lépreux couché dans son lit apparaît sous les traits du Christ. Elle vit à la lettre le service des pauvres qui est celui de Jésus Lui-même.
Ainsi donc, si Élisabeth est Sainte, c’est bien parce qu’elle a Aimé. Elle a aimé à la folie Dieu, Louis et les pauvres.
Dès son plus jeune âge, elle a ouvert son cœur à l’Amour et finalement nul n’a pu y résister. Après avoir étonnés, voir scandalisés certains de ses contemporains, elle est reconnue comme Sainte dès sa mort.
À La suite d’Élisabeth et de tous les Saints que nous célébrons en ces jours, devenons tous des Saints !
C’est cela que Le Christ veut pour nous lorsqu’il nous dit « soyez parfait comme votre père des Cieux est Parfait ! » C’est l’Amour qu’il veut pour nous dans l’éternité.
Une Sainte pour notre temps (éditorial de la feuille paroissiale du 19 novembre 2006, Abbé Xavier Snoëk).
Sainte Élisabeth a vécu au Moyen Age. Sa vie pourrait, donc, ne pas présenter beaucoup d’intérêt pour nous. Or il n’en est rien.
D’abord Sainte Élisabeth est une Sainte qui, d’une certaine façon, a participé à la construction de l’Europe Chrétienne.
En effet, si elle est peu connue en France et dans les pays latins il n’en est pas de même dans les pays germaniques où de nombreuses œuvres d’arts et des églises lui sont consacrées.
Elle a même suscité des œuvres musicales, un lied (que nous chantons en cette Fête dans une adaptation de notre organiste Christophe d’Alessandro) et un opéra de Wagner. Si elle a été choisie comme patronne de notre église c’est parce qu’elle est la patronne du Tiers-Ordre Franciscain et que notre église a été chapelle de Religieuses Franciscaines.
Cela montre que Sainte Élisabeth a été reconnue comme une des figures principales de la famille du poverello d’Assise.
Elle a, en effet, été séduite par l’idéal de Pauvreté de Saint François, comme Saint Louis d’ailleurs.
Cet idéal de Pauvreté est toujours et plus que jamais d’actualité. Sainte Élisabeth parvient à épouser Dame Pauvreté tout en restant l’épouse aimante du duc de Thuringe. Voilà qui est intéressant pour nous !
En effet Sainte Élisabeth est une épouse comblée, follement amoureuse de son époux pour lequel elle accepte de porter ses plus beaux atours de princesse ; mais dès qu’elle est seule, elle s’habille très pauvrement.
Elle se dévoue également au service des pauvres jusqu’à l’épuisement. Elle donne littéralement sa vie à la suite du Christ.
Au cœur de notre monde toujours soucieux du paraître, Sainte Élisabeth nous montre le chemin de l’essentiel, celui de l’Amour.
Le paraître doit être motivé par le désir de faire plaisir, le désir de montrer son Amour. Quant à la vie quotidienne, elle doit être marquée par la simplicité et, même au cœur d’un palais, une vie austère peut être vécue.
Alors, nous qui vivons dans une société repue, essayons d’entendre cet appel à la Pauvreté que nous lance notre Sainte patronne à travers les siècles.
Séduits par la personnalité de Saint François mais peut être désarçonnés par sa vie monastique, laissons-nous entraîner par celle qui, au milieu de son peuple, a répondu à sa vocation de Baptisée, recevant la Béatitude : « Heureux les pauvres de cœurs ils seront appelés fils de Dieu »
http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2010/07/25/18665888.html.
Sainte Élisabeth de Hongrie
Sainte Patronne du Tiers Ordre de Saint François
1207-1231
Fête le 17 Novembre
Sainte Élisabeth, naquit à Presbourg en 1207; elle était le troisième enfant du roi André II de Hongrie, descendant du saint roi Étienne, et de Gertrude, fille du duc Berthold IV de Méranie. Elle quitta la Hongrie à quatre ans, promise en mariage au fils du landgrave Hermann I° de Thuringe (mort en 1217), Louis (né en 1200) qu'elle épousa en 1221.
Élisabeth avait une âme de feu : « Élisabeth, dit sa dame de compagnie, Guta, rappelle fréquemment la présence de Dieu, dans toutes ses actions elle invoque le Seigneur et rapporte tout à Lui. »
L'influence de son mari, qu'elle aima d'un grand amour, lui apporta un équilibre humain et spirituel durant les années heureuses de leur vie commune dont naquirent deux enfants (Hermann en 1222 et Sophie en 1224) :
« Seigneur Jésus-Christ, je vous offre, ainsi qu'à votre chère mère Marie, ce nouveau né, fruit chéri de mon sein. Je vous le rends de tout cœur, tel que vous me l'avez donné. Recevez ce bébé, tout baigné de mes larmes, au nombre de vos serviteurs et amis. Bénissez-le à jamais. »
Une lumière éclatante brillait alors dans l'Église, celle de François d'Assise. Élisabeth rêvait de vivre en foyer l'idéal Franciscain et Louis était apte à partager les aspirations de sa femme.
Mais, le 24 juin 1227, Louis de Thuringe dut partir pour la cinquième croisade. Au bout de trois mois, il mourait sur un bateau, en rade d'Otrante, en s'écriant : « Voyez donc toutes ces colombes blanches ! Je vais partir avec elles vers Mon Dieu ! »
Encore qu'elle l'avait pressenti (« Malheur à moi, pauvre femme, sur terre je ne reverrai plus mon bien-aimé ! »), le coup fut terrible pour Élisabeth, qui attendait son troisième enfant, Gertrude (née vingt-sept jours après la mort de son père) :
« Désormais, j'ai tout perdu sur la terre. O cher ami de mon cœur, mon excellent et pieux époux, tu es mort et tu me laisses dans la misère.
Comment vais-je vivre sans toi ? Pauvre veuve abandonnée, faible femme ! Que le Dieu d'Amour, celui qui n'abandonne pas la veuve et l'orphelin, me console ! O Mon Dieu ! O mon Jésus, fortifiez-moi dans ma faiblesse ! »
Elle aurait eu besoin alors d'un François de Sales à ses côtés ; or elle avait pour directeur un maître qui la terrorisait et n'hésitait même pas à la frapper.
Spoliée de ses biens, elle est enfermée par son oncle, l'Évêque de Bamberg qui veut la remarier, jusqu'au retour de la dépouille de son mari (1228) :
« Mon Dieu, merci de me consoler miséricordieusement par ces restes mortuaires de mon mari. Si grand que soit mon Amour envers Louis, vous savez, Seigneur, que je ne me repens nullement de notre commun Sacrifice pour le secours de la Terre-Sainte.
Si je pouvais ramener à la vie mon cher époux, je donnerais le monde en échange. Pourtant, contre votre volonté sainte, je ne saurais racheter sa vie, ne serait-ce que pour un seul de mes cheveux ! Que la volonté du Seigneur soit faite ! »
Cédant à une recherche fiévreuse de l'abjection et de la Pénitence, elle rompit avec sa famille, qui la prenait pour folle, et elle confia à d'autres le soin de ses enfants, tandis qu'elle revêtait l'habit du Tiers-Ordre, à Marburg sur le Lahn, pour se donner au service des pauvres et des malades les plus abandonnés, en qui elle reconnaissait le Christ : « Quelle joie pour moi de servir Notre-Seigneur en ses membres souffrants les plus éprouvés ! »
Sa santé ne put résister à toutes ces austérités. Elle mourut le 16 Novembre 1231, à minuit, âgée de vingt-quatre ans : « C'est l'heure où Jésus vient racheter le monde. il me rachètera aussi. Quelle faiblesse j'éprouve donc ! Pourtant, je ne ressens pas de douleur. O Marie, venez à mon secours ! Le moment arrive où Dieu m'appelle à l'éternelle Noce. L'époux vient chercher son épouse ... Silence ! Silence ! »
Grégoire IX Canonisa Élisabeth en 1235 ; elle est, avec Saint Louis, Patronne du Tiers-Ordre Franciscain et, en 1885, Léon XIII la proclama Patronne des femmes et des jeunes filles allemandes.
Prière paroissiale à Sainte Élisabeth de Hongrie.
Sainte Élisabeth de Hongrie,
mère des pauvres et des petits,
pour les habitants du territoire de cette paroisse qui porte ton nom,
sois lumière du Christ, nous t’en prions.
Reine, tu as déposé ta couronne
aux pieds du Seigneur livré pour nos péchés,
renonçant à l’orgueil du monde
pour être toute à DIEU et au service de toute misère.
De Celui qui s’est fait notre Bon Samaritain,
tu as reçu cette recommandation :
« Va, et toi aussi fais de même » (Luc 10,37),
et tu as su trouver les gestes tout simples du lavement des pieds (Jn. 13,15).
Par ton intercession, que notre Seigneur et notre Maître
renouvelle en nous ses dons précieux
de présence et d’attention aux autres
et de dépassement de soi dans la petitesse de nos gestes humains.
Apprends aux époux à se recevoir comme un don de DIEU l’un pour l’autre,
comme tu as su en témoigner avec ton mari jusqu’au pardon.
Donne-leur de vivre une fidélité conjugale au-delà de toute espérance,
toi qui as porté l’épreuve d’un couple brisé par la mort.
La Charité que tu pratiquais comme en offrant des roses,
demandes-la pour nous à notre DIEU :
que les enfants, les jeunes, les humbles et les blessés de la vie
trouvent dans l’Eglise le geste simple qui construit et guérit.
Maintiens en nous le brûlant désir de changer
tout ce qui, en nous et par nous,
défigure dans l’Église
le vrai visage du Seigneur.
Amen
Date de dernière mise à jour : 17/11/2024
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