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Bienheureux Jean (John) Duns Scot, Prêtre o.f.m., théologien († 1308). Fête le 08 Novembre.
Vendredi 08 Novembre 2024 : Fête du Bienheureux Jean (John) Duns Scot, Prêtre o.f.m., théologien († 1308).
http://www.peintre-icones.fr/PAGES/CALENDRIER/Novembre/8.html.
Jean est son nom de Baptême, Duns, celui de sa famille qui était noble, et Scot, celui de son pays d'origine.
C’est un des trois Docteurs les plus célèbres de la scolastique, avec St Thomas d'Aquin et St Bonaventure, auxquels souvent il s'oppose. Il enseigne à Cambridge, Oxford, Paris et finalement à Cologne où il mourut.
"On reste confondu, écrit E. Gilson, devant l'immensité de l'effort accompli par ce maître mort à l'âge de 42 ans."
Ce fut à lui que la croyance à l'Immaculée Conception dut d'être acceptée dans les écoles, où elle était jusqu'alors universellement combattue.
Il professait que le Verbe se serait incarné, si même Adam n'avait pas péché ; mais dans ce cas, Il n'eût point souffert.
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/66/Bienheureux-Jean-Duns-Scott.html.
Bienheureux Jean Duns Scott
Frère Mineur, théologien (+ 1308)
Franciscain, né en Écosse d'où son surnom "Scot". Il est avec Saint Thomas d'Aquin, Dominicain, et Saint Bonaventure, Franciscain, l'un des trois plus grands scolastiques du Moyen Age, même s'il s'oppose à eux.
Il enseigna dans les plus grandes universités de l'époque: Cambridge, Oxford, Paris et Cologne, où il meurt à l'âge de quarante-deux ans, laissant une œuvre considérable. Alors que les doctes de l'époque refusaient la doctrine de l'Immaculée Conception de la Sainte Mère de Dieu, il la fit accepter dans les écoles.
Il a été Béatifié le 20 Mars 1993 par Jean-Paul II.
Le 7 Juillet 2010 - Benoît XVI, Cité du Vatican: Jean Duns Scott, né en Écosse en 1266. Franciscain, il devint Prêtre en 1291. "Sa brillante intelligence le fit surnommer Docteur subtil". Il enseigna la théologie à Oxford, Cambridge et Paris, qu'il quitta après l'affront fait par Philippe le Bel à Boniface VIII.
Il rentra en France en 1305 puis, toujours comme enseignant, il gagna Cologne où il mourut trois ans plus tard.
Sa réputation de sainteté fit que son culte se développa au sein de son ordre, et Jean-Paul II le proclama Bienheureux en 1993, en le décrivant comme un "chantre du Verbe incarné et défenseur de l'Immaculée Conception, résumant ainsi l'apport notable de Duns Scott à l'histoire théologique".
Puis le Saint-Père a expliqué que ce théologien, conscient de ce que Le Christ nous a rachetés du péché originel, rappela que "l'Incarnation est la plus haute et la plus belle œuvre de l'histoire du Salut, n'étant conditionnée par aucun autre acte.
Disciple de François, il aimait admirer et prêcher le mystère de la Passion, expression salvifique de l'immense Amour Divin...qui se révèle aussi dans l'Eucharistie que Duns Scott vénérait tant...
Sa vision théologique christocentrique ouvre à la Contemplation et à la gratitude, car le Christ est le cœur de l'histoire et du cosmos, qui donne sens, dignité et valeur à la vie humaine".
Évoquant ensuite le volet marial des travaux du saint écossais, Benoît XVI a rappelé qu'il défendit que Marie "fut épargnée par le péché dès sa conception" et mit en avant "l'argument de la rédemption préventive.
Selon cet argument, l'immaculée conception est le chef d'œuvre de la rédemption opérée par Le Christ.
La puissance de son Amour et de sa médiation a obtenu que la Mère soit préservée du péché originel.
Cette doctrine, diffusée avec enthousiasme par les Franciscains, fut perfectionnée et défendue, parfois solennellement, par d'autres théologiens".
Le Pape a alors souligné combien Duns Scott avait travaillé sur le rapport entre liberté, volonté et intelligence.
"L'idée d'une liberté innée et absolue, résidant dans la volonté avant l'intelligence, en Dieu comme dans l'homme, conduirait à celle d'un Dieu non lié à la vérité et au bien...
Originelle, la liberté aide à bâtir la civilisation lorsque l'homme se réconcilie avec la vérité. Détachée de la vérité, la liberté devient un principe tragique de destruction de l'harmonie intérieure de l'être, et la source des pires prévarications et souffrances".
La liberté "grandit et se renforce, selon Duns Scott, lorsque l'homme s'ouvre à Dieu...lorsqu'on se met à l'écoute de la Révélation, de la Parole.
Alors se manifeste le message qui remplit de lumière et d'espérance la vie et nous libère vraiment.
Le Bienheureux Jean Duns Scott -a conclu Benoît XVI- enseigne que l'essentiel dans la vie est de croire que Dieu nous est proche et qu'il nous aime en Jésus-Christ. Il faut donc cultiver un Amour profond du Seigneur et de l'Église, et en témoigner ici bas". (source: VIS 20100707 560)
A lire aussi: "Alors que Saint Thomas restait mesuré dans l’étude de la sanctification de Marie, Duns Scott appliquait la notion générale de la grâce opérante prévenante pour conclure que Marie était sans péché depuis le premier instant de sa conception." Commentaire du document 'Marie : Grâce et Espérance dans le Christ' de la Commission internationale anglicane–catholique romaine - 2005 - Jared Wicks, s.j. (John Carroll University, Cleveland/Ohio, USA)
Né en Écosse, il enseigna la philosophie et la théologie à Cantorbéry, Oxford et enfin Cologne, maître renommé par son esprit subtil et son admirable ferveur.
Martyrologe romain.
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/5e2fdf21-afdd-4f80-96ac-8d28abb497c3
Jean Duns Scot
Frère Mineur Franciscain, théologien et philosophe, Bienheureux
ca. 1266-1308
Les recherches entreprises au XXe siècle ont permis de déterrer quelques faits concernant la vie de Jean Duns Scot sur laquelle on ne savait jusque là pratiquement rien. Jean (John) naît en 1266 (peut-être fin 1265) dans la petite ville de Duns en Écosse (d'où son surnom de Duns Scot), et commence sa scolarité à l'école de Haddington.
Il entre au Couvent Franciscain de Dumfries comme novice puis est admis, en 1280, dans l'Ordre des Frères Mineurs.
Il est ordonné Prêtre le 17 Mars 1291 à Northampton. Les preuves manquent sur son passage à Paris de septembre 1293 à Juillet 1297, pour compléter sa formation, comme sur son installation à Cambridge entre 1297 et 1300 en tant qu'enseignant.
Plus probablement passe-t-il ces années, de 1288 à 1300, dans les collèges de son ordre, puis à l'Université d'Oxford où il a comme maître Guillaume de Ware. Il y enseigne en commentant les Sentences de Pierre Lombard, puis passe peut-être quelque mois à l'Université de Cambridge.
En 1302 (ou 1300) il enseigne à l'Université de Paris comme bachelier. Le milieu universitaire connaît, l'année suivante, une grave crise consécutive à la querelle entre le roi Philippe le Bel et le Pape Boniface VIII (Benedetto Caetani, 1294-1303).
Pour entretenir financièrement ses armées en conflit avec l'Angleterre, Philippe taxe les biens de l'Église. Boniface réplique par l'excommunication.
Philippe tente alors de réunir un Concile pour le déposer : 80 frères, parmi lesquels Duns Scot et son maître Gonzalves d'Espagne, refusent de signer un manifeste anti-papal et doivent prendre le chemin de l'exil.
Pour avoir défendu la doctrine de l'Immaculée Conception de Marie, il est persécuté par les siens.
Après la mort de Boniface et grâce à la diplomatie de son successeur Benoit XI, le roi autorise les exilés à revenir enseigner à Paris.
Duns Scot quitte donc sa retraite d'Oxford (ou de Cambridge ?) vers la fin de l'année 1304, et rentre en France.
Gonzalves d'Espagne recommande au provincial de son Ordre "l'excellente science, le très subtil génie" de Duns Scot, dont la réputation grandit auprès de ses pairs.
Il est honoré à Pâques en 1305 Docteur en théologie et est promu, l'année suivante, maître régent du studium général du Couvent Franciscain de Paris. Il semble qu'il participe à une dispute avec le maître Dominicain Guillaume Pierre Godin, à propos du rôle de la matière dans l'individuation.
A la requête du chapitre général de Toulouse, il part en Octobre 1307 enseigner à Cologne comme lector principalis.
En fait, la raison de son départ est probablement sa propre sécurité. Sa défense de l'Immaculée Conception provoque l'indignation des Dominicains, et le maître Jean de Pouilly en appelle aux sanctions que mérite ce qu'il qualifie d'hérésie.
De plus, les poursuites consécutives à la condamnation des Templiers par Philippe le Bel mettent en péril Duns Scott, qui avait fait parti des bannis au moment de la crise entre Philippe et Boniface.
Jean Duns Scot meurt à Cologne le 8 Novembre 1308.
Il a été Béatifié à Rome, le 20 Mars 1993, par le Pape Saint Jean Paul II (Karol Józef Wojty?a, 1978-2005).
Sources principales : mariedenazareth.com ; vatican.va (« Rév. x gpm»).
Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>> Jean Duns Scot
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle Paul VI
Mercredi 7 juillet 2010
[Vidéo]
Jean Duns Scot
Chers frères et sœurs,
Ce matin — après plusieurs catéchèses sur de nombreux grands théologiens — je veux vous présenter une autre figure importante dans l'histoire de la théologie: il s'agit du Bienheureux Jean Duns Scot, qui vécut à la fin du XIIIe siècle.
Une antique inscription sur sa tombe résume les points de référence géographiques de sa biographie : «L’Angleterre l'accueillit; la France l'instruisit; Cologne, en Allemagne, en conserve la dépouille; c'est en Ecosse qu'il naquit».
Nous ne pouvons pas négliger ces informations, notamment parce que nous possédons très peu d'éléments sur la vie de Duns Scot.
Il naquit probablement en 1266 dans un village qui s'appelait précisément Duns, non loin d’Edimbourg.
Attiré par le charisme de saint François d'Assise, il entra dans la Famille des Frères mineurs et, en 1291, il fut ordonné Prêtre. Doué d'une intelligence brillante et porté à la spéculation — cette intelligence qui lui valut de la tradition le titre de Doctor subtilis, «Docteur subtil» — Duns Scot fut dirigé vers des études de philosophie et de théologie auprès des célèbres universités d'Oxford et de Paris.
Après avoir conclu avec succès sa formation, il entreprit l'enseignement de la théologie dans les universités d'Oxford et de Cambridge, puis de Paris, en commençant à commenter, comme tous les Maîtres de ce temps, les Sentences de Pierre Lombard.
Les principales œuvres de Duns Scot représentent précisément le fruit mûr de ces leçons, et prennent le titre des lieux où il les professa: Ordinatio (appélée dans le passé Opus Oxoniense — Oxford), Reportatio Cantabrigiensis (Cambridge), Reportata Parisiensia (Paris). A celles-ci il faut ajouter au moins les Quodlibeta (ou Quaestiones quodlibetales), œuvretrès importante formée de 21 questions sur divers thèmes théologiques.
Lorsqu’un grave conflit éclata entre le roi Philippe IV le Bel et le Pape Boniface VIII, Duns Scot s’éloigna de Paris et préféra l'exil volontaire, plutôt que de signer un document hostile au Souverain Pontife, ainsi que le roi l'avait imposé à tous les religieux.
De cette manière — par amour pour le Siège de Pierre —, avec les Frères franciscains, il quitta le pays.
Chers frères et sœurs, ce fait nous invite à rappeler combien de fois, dans l’histoire de l'Eglise, les croyants ont rencontré l'hostilité et même subi des persécutions à cause de leur fidélité et de leur dévotion à l'égard du Christ, de l'Eglise et du Pape.
Nous tous regardons avec admiration ces chrétiens qui nous enseignent à conserver comme un bien précieux la Foi dans Le Christ et la communion avec le Successeur de Pierre et, ainsi, avec l'Eglise universelle.
Toutefois, les rapports entre le roi de France et le successeur de Boniface VIII redevinrent rapidement des rapports d'amitié, et en 1305, Duns Scot put rentrer à Paris pour y enseigner la théologie sous le titre de Magister regens, nous dirions aujourd'hui professeur titulaire.
Par la suite, ses supérieurs l'envoyèrent à Cologne comme professeur du Studium de théologie franciscaine, mais il mourut le 8 novembre 1308, à 43 ans à peine, laissant toutefois un nombre d’œuvres important.
En raison de la renommée de sainteté dont il jouissait, son culte se diffusa rapidement dans l'Ordre Franciscain et le vénérable Pape Jean-Paul II voulut le confirmer solennellement Bienheureux le 20 mars 1993, en le définissant «Chantre du Verbe incarné et défenseur de l'Immaculée Conception».
Dans cette expression se trouve synthétisée la grande contribution que Duns Scot a offerte à l'histoire de la théologie.
Il a avant tout médité sur le Mystère de l'Incarnation et, à la différence de beaucoup de penseurs chrétiens de l'époque, il a soutenu que le Fils de Dieu se serait fait homme même si l'humanité n'avait pas péché.
Il affirme dans la «Reportata Parisiensa»: «Penser que Dieu aurait renoncé à une telle œuvre si Adam n'avait pas péché ne serait absolument pas raisonnable! Je dis donc que la chute n'a pas été la cause de la prédestination du Christ et que — même si personne n'avait chuté, ni l'ange ni l'homme — dans cette hypothèse Le Christ aurait été encore prédestiné de la même manière» (in III Sent., d. 7, 4).
Cette pensée, peut-être un peu surprenante, naît parce que pour Duns Scot l'Incarnation du Fils de Dieu, projetée depuis l'éternité par Dieu le Père dans son plan d'Amour, est l'accomplissement de la création, et rend possible à toute créature, dans Le Christ et par son intermédiaire, d'être comblée de grâce, et de rendre grâce et gloire à Dieu dans l'éternité. Même s'il est conscient qu’en réalité, à cause du péché originel, Le Christ nous a rachetés à travers sa Passion, sa Mort et sa Résurrection, Duns Scot réaffirme que l'Incarnation est l’œuvre la plus grande et la plus belle de toute l'histoire du Salut, et qu'elle n'est conditionnée par aucun fait contingent, mais qu’elle est l'idée originelle de Dieu d'unir en fin de compte toute la Création à Lui-même dans la personne et dans la Chair du Fils.
Fidèle disciple de saint François, Duns Scot aimait Contempler et prêcher le Mystère de la Passion salvifique du Christ, expression de la volonté d'Amour, qui communique avec une très grande générosité en dehors de lui les rayons de sa Bonté et de son Amour (cf. Tractatus de primo principio, c. 4).
Et cet amour ne se révèle pas seulement sur le Calvaire, mais également dans la Très Sainte Eucharistie, pour laquelle Duns Scot avait une très grande dévotion et qu’il voyait comme le Sacrement de la présence réelle de Jésus et comme le Sacrement de l’unité et de la communion qui conduit à nous aimer les uns les autres et à aimer Dieu comme le Bien commun suprême (cf. Reportata Parisiensa, in IV Sent., d. 8, q. 1, n. 3).
« Et, — ainsi que je l'écrivais dans ma Lettre à l'occasion du Congrès international de Cologne pour le VIIème centenaire de la mort du bienheureux Duns Scot, rapportant la pensée de notre auteur — comme cet Amour, cette Charité, fut au commencement de tout, de même aussi dans l'Amour et dans la Charité seulement sera notre Béatitude: "le vouloir ou la volonté d'Amour est simplement la Vie éternelle, Bienheureuse et parfaite" » (AAS 101 [2009], 5).
Chers frères et sœurs, cette vision théologique, fortement «christocentrique», nous ouvre à la Contemplation, à l’émerveillement et à la gratitude: Le Christ est le centre de l’histoire et de l’univers, il est Celui qui donne un sens, une dignité et une valeur à notre vie!
Comme le Pape Paul VI à Manille, je voudrais moi aussi aujourd’hui crier au monde: «[Le Christ] est celui qui nous a révélés le Dieu invisible, il est le premier né de toute créature, il est le fondement de toute chose; Il est le Maître de l’humanité et le Rédempteur; Il est né, il est mort, il est Ressuscité pour nous; Il est le centre de l’histoire et du monde; Il est Celui qui nous connaît et qui nous aime; Il est le compagnon et l’ami de notre vie...
Je n’en finirais plus de parler de Lui» (Homélie, 29 novembre 1970; cf. ORLF n. 50 du 11 décembre 1970).
Non seulement le rôle du Christ dans l’histoire du Salut, mais également celui de Marie est l’objet de la réflexion du Doctor subtilis.
A l’époque de Duns Scot, la majorité des théologiens opposait une objection, qui semblait insurmontable, à la doctrine selon laquelle la très Sainte Vierge Marie fut préservée du péché originel dès le premier instant de sa conception: en effet, l’universalité de la Rédemption opérée par Le Christ, à première vue, pouvait apparaître compromise par une telle affirmation, comme si Marie n’avait pas eu besoin du Christ et de sa Rédemption.
C’est pourquoi les théologiens s’opposaient à cette thèse. Alors, Duns Scot, pour faire comprendre cette préservation du péché originel, développa un argument qui sera ensuite adopté également par le Pape Pie IX en 1854, lorsqu’il définit solennellement le dogme de l’Immaculée Conception de Marie.
Et cet argument est celui de la «Rédemption préventive», selon laquelle l’Immaculée Conception représente le chef d’œuvre de la Rédemption opérée par Le Christ, parce que précisément la puissance de son Amour et de sa médiation a fait que sa Mère soit préservée du péché originel.
Marie est donc totalement rachetée par Le Christ, mais avant même sa Conception. Les Franciscains, ses confrères, accueillirent et diffusèrent avec enthousiasme cette doctrine, et d’autres théologiens — souvent à travers un serment solennel — s’engagèrent à la défendre et à la perfectionner.
A cet égard, je voudrais mettre en évidence un fait qui me paraît très important. Des théologiens de grande valeur, comme Duns Scot en ce qui concerne la doctrine sur l’Immaculée Conception, ont enrichi de la contribution spécifique de leur pensée ce que le Peuple de Dieu croyait déjà spontanément sur la Bienheureuse Vierge, et manifestait dans les actes de piété, dans les expressions artistiques et, en général, dans le vécu Chrétien.
Ainsi, la Foi tant dans l’Immaculée Conception que dans l’Assomption corporelle de la Vierge, était déjà présente chez le Peuple de Dieu, tandis que la théologie n’avait pas encore trouvé la clé pour l’interpréter dans la totalité de la doctrine de la Foi.
Le Peuple de Dieu précède donc les théologiens, et tout cela grâce au sensus fidei surnaturel, c’est-à-dire à la capacité dispensée par L’Esprit Saint, qui permet d’embrasser la réalité de la Foi, avec l’Humilité du cœur et de l’esprit.
Dans ce sens, le Peuple de Dieu est un «magistère qui précède», et qui doit être ensuite approfondi et accueilli intellectuellement par la théologie.
Puissent les théologiens se placer toujours à l’écoute de cette source de la Foi et conserver l’Humilité et la simplicité des petits!
Je l’avais rappelé il y a quelques mois en disant: «Il y a de grands sages, de grands spécialistes, de grands théologiens, des maîtres de la Foi, qui nous ont enseigné de nombreuses choses.
Ils ont pénétré dans les détails de l'Ecriture Sainte, [...] mais ils n'ont pas pu voir le mystère lui-même, le véritable noyau [...] L'essentiel est resté caché! [...] En revanche, il y a aussi à notre époque des petits qui ont connu ce mystère.
Nous pensons à sainte Bernadette Soubirous; à sainte Thérèse de Lisieux, avec sa nouvelle lecture de la Bible “non scientifique”, mais qui entre dans le cœur de l'Ecriture Sainte» (Homélie lors de la Messe avec les membres de la Commission théologique internationale, 1er décembre 2009; cf. ORLF n. 49 du 8 décembre 2009).
Enfin, Duns Scot a développé un point à l’égard duquel la modernité est très sensible. Il s’agit du thème de la liberté et de son rapport avec la volonté et avec l’intellect.
Notre auteur souligne la liberté comme qualité fondamentale de la volonté, en commençant par un raisonnement qui valorise le plus la volonté.
Malheureusement, chez des auteurs qui ont suivi le notre, cette ligne de pensée se développa dans un volontarisme en opposition avec ce qu’on appelle l’intellectualisme augustinien et thomiste.
Pour saint Thomas d’Aquin, qui suit saint Augustin, la liberté ne peut pas être considérée comme une qualité innée de la volonté, mais comme le fruit de la collaboration de la volonté et de l’intellect.
Une idée de la liberté innée et absolue — comme justement elle évolue après Duns Scot — située dans la volonté qui précède l’intellect, que ce soit en Dieu ou dans l’homme, risque en effet de conduire à l’idée d’un Dieu qui ne serait même pas lié à la vérité et au bien.
Le désir de sauver la transcendance absolue et la différence de Dieu par une accentuation aussi radicale et impénétrable de sa volonté ne tient pas compte du fait que le Dieu qui s’est révélé en Christ est le Dieu «logos», qui a agi et qui agit rempli d’amour envers nous. Assurément, comme l’affirme Duns Scot dans le sillage de la théologie Franciscaine, l’Amour dépasse la connaissance et est toujours en mesure de percevoir davantage que la pensée, mais c’est toujours l’Amour du Dieu «logos» (cf. Benoît XVI, Discours à Ratisbonne, Insegnamenti di Benedetto XVI, II [2006], p. 261; cf. ORLF n. 38 du 19 septembre 2006). Dans l’homme aussi, l’idée de liberté absolue, située dans sa volonté, en oubliant le lien avec la vérité, ignore que la liberté elle-même doit être libérée des limites qui lui viennent du péché.
De toute façon, la vision scotiste ne tombe pas dans ces extrêmes: pour Duns Scot un acte libre découle du concours d'un intellect et d'une volonté et s'il parle d'un « primat » de la volonté, il l'argumente exactement parce que la volonté suit toujours l'intellect.
En m’adressant aux séminaristes romains — l’année dernière — je rappelais que «la liberté, à toutes les époques, a été le grand rêve de l’humanité, mais en particulier à l’époque moderne» (Discours au séminaire pontifical romain, 20 Février 2009).
Mais c’est précisément l’histoire moderne, outre notre expérience quotidienne, qui nous enseigne que la liberté n’est authentique et n’aide à la construction d’une civilisation vraiment humaine que lorsqu’elle est vraiment réconciliée avec la vérité.
Si elle est détachée de la vérité, la liberté devient tragiquement un principe de destruction de l’harmonie intérieure de la personne humaine, source de la prévarication des plus forts et des violents, et cause de souffrance et de deuils.
La liberté, comme toutes les facultés dont l’homme est doté, croît et se perfectionne, affirme Duns Scot, lorsque l’homme s’ouvre à Dieu, en valorisant la disposition à l’écoute de sa voix, qu’il appelle potentia oboedientialis: quand nous nous mettons à l’écoute de la Révélation Divine, de la Parole de Dieu, pour l’accueillir, alors nous sommes atteints par un message qui remplit notre vie de Lumière et d’Espérance et nous sommes vraiment libres.
Chers frères et sœurs, le Bienheureux Duns Scot nous enseigne que dans notre vie l’essentiel est de croire que Dieu est proche de nous et nous aime en Jésus Christ, et donc de cultiver un profond Amour pour Lui et son Eglise.
Nous sommes les témoins de cet Amour sur cette terre. Que la Très Sainte Vierge Marie nous aide à recevoir cet Amour infini de Dieu dont nous jouirons pleinement pour l’éternité dans le Ciel, lorsque finalement notre âme sera unie pour toujours à Dieu, dans la communion des saints.
J’accueille avec joie les pèlerins francophones, surtout les jeunes. Je vous exhorte, chers collégiens, lycéens et servants d’autel, à faire croître votre Amour pour le Saint Sacrement et pour la Vierge Immaculée.
Puissiez-vous aussi vous laisser guider par L’Esprit Saint pour témoigner joyeusement et librement des vérités de la Foi Chrétienne ! N’ayez pas honte de votre Foi et soyez fiers d’être Catholiques ! Bon pèlerinage et bonnes vacances !
© Copyright 2010 - Libreria Editrice Vaticana
Pour un complément biographique
> > > Bienheureux Jean Duns Scot
Date de dernière mise à jour : 08/11/2024
Commentaires
-
1 Landry CHOGOLOU Le 13/11/2019
Salut à l'équipe
Je voudrais un abonnement à ce site.
Merci
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