Mardi 14 Mai 2024 : Fête de Sainte Julienne de Norwich, Recluse et auteur mystique (1342-1430).
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/6862/Sainte-Julienne-de-Norwich.html.
Sainte Julienne de Norwich
Recluse (? v. 1416)
La Communion anglicane célèbre cette mystique Bénédictine dont le livre "Les Révélations de la Vie Divine" est encore l'un des livres mystiques anglais lu et relu de nos jours.
"Dieu est notre Mère", texte des "Révélations de l’Amour Divin" de sainte Julienne de Norwich (1342-1416), (LIX, LXXXVI). 7 août 2001: Ste Julienne de Norwich, Chemins de l'Esprit (site du Vatican).
Le 1er décembre 2010, Benoît XVI a tracé le portrait de Julienne de Norwich, une Mystique anglaise qui vécut entre 1342 et 1430 environ, "une période difficile pour l'Église, déchirée par le schisme ayant suivi le retour du Pape à Rome et par la guerre de Cent Ans entre la France et l'Angleterre".
Puis il a expliqué que, en 1373, soudainement frappée par une grave maladie elle eut seize révélations ayant pour thème l'Amour de Dieu.
"Inspirée par cet Amour, elle décida de changer radicalement de vie en devenant recluse près de l'église St.Julien de Norwich...
Ces reclus se consacraient à la Prière, à la Méditation et à l'étude, développant ainsi une sensibilité religieuse qui attirait les gens.
Des personnes de tout âge et condition venaient leur demander conseil et soutien... Les hommes et les femmes qui se retirent du monde pour vivre avec Dieu...acquièrent un fort sens de Compassion pour les peines et les faiblesses d'autrui.
Amis de Dieu, ils ont une sagesse que le monde dont ils se sont éloignés ne possède pas. Ils la partagent avec qui vient les solliciter.
C'est donc avec admiration et reconnaissance que je pense aux Monastères qui, plus que jamais, sont des oasis de Paix et d'Espérance, et constituent un trésor pour l'Église dans le rappel notamment du primat de Dieu et de l'importance de la Prière".
Puis le Saint-Père a rappelé que les Révélations de l'Amour Divin de Julienne de Norwich "sont un message d'optimisme fondé sur la certitude d'être aimés de Dieu et protégés par sa providence".
Elle y compare l'Amour Divin à l'Amour maternel, ce qui est le point central de sa théologie Mystique.
"La Tendresse, la sollicitude et la Bonté de Dieu envers l'homme sont tels qu'ils nous rappellent l'Amour d'une mère envers ses enfants...
Julienne de Norwich a compris que le cœur du message et de la vie spirituelle est l'Amour de Dieu, qui s'ouvre à qui accepte qu'il devienne le guide unique de l'existence.
Tout en étant ainsi transfiguré, il est possible de diffuser autour de soi la Paix et la Joie véritables".
Le Catéchisme de l'Église cite des paroles de Julienne de Norwich lorsqu'il traite de l'existence du mal et des souffrances des innocents:
Dans les desseins mystérieux de la Providence, Dieu sait tirer du mal un bien plus grand.
J'ai appris de la Grâce qu'il faut demeurer forts dans la Foi et croire fermement que tout finira pour le mieux.
Les promesses de Dieu dépassent nos attentes. Si nous confions à l'Amour de Dieu nos désirs les plus purs nous ne serons jamais déçus.
Tout ira bien, tout tend au bien. Tel est le message résumé de Julienne de Norwich, que je vous propose aujourd'hui", a conclu Benoît XVI. (source: VIS 20101201 (470)
A lire: Le Livre des révélations par Julienne de Norwich. "Mal connue, Julienne de Norwich (1342-1416), recluse, Mystique et visionnaire, est aujourd’hui tenue pour l’une des très hautes figures de l’histoire mystique universelle.
Grâce à seize visions liées à la Passion, Julienne reçoit un enseignement sur les multiples présences invisibles de Dieu."
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/2414325a-022e-4d1b-b20e-66485e68b7ae
Sainte Julienne de Norwich
Recluse et auteur mystique :
« Révélations de l'Amour Divin »
(1342-1430)
Julienne naît en 1342 à Norwich, où elle passe sa vie comme recluse. Les informations dont nous disposons sur sa vie - en petit nombre - sont tirées principalement du livre dans lequel cette femme noble et pieuse a recueilli le contenu de ses visions, intitulé « Révélations de l'Amour Divin ».
On sait qu'elle a vécu entre 1342 et 1430.
Julienne a une série de visions au cours d'une maladie grave (1373) et rédige deux récits qui traitent des mystères les plus profonds de la Foi Chrétienne (prédestination, connaissance de Dieu, problème du mal).
La principale de ces 15 « révélations » porte sur l'Amour Divin, qui est compatible avec la crainte, mais une crainte filiale, agréable à Dieu.
L'enseignement de Julienne est fait de confiance : « Chercher est aussi bon que contempler ». Dieu soutient ses élus, même quand ils ont péché.
À la limite, Julienne voit une grande réparation finale, où l'univers, réconcilié avec Dieu, serait « tout bien ».
Julienne de Norwich a exercé de son vivant, un rôle considérable, assez comparable à celui de Catherine de Sienne ou Brigitte de Suède ; Norwich fut un centre de pèlerinage très actif.
Elle est célébrée le 13 ou le 14 Mai.
Pour approfondir, lire la catéchèse du Pape émérite Benoît XVI :
>>> Julienne de Norwich
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
>>> Sainte Julienne de Norwich
http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/audiences/2010/documents/hf_ben-xvi_aud_20101201_fr.html.
AUDIENCE GÉNÉRALE
Salle Paul VI
Mercredi 1er décembre 2010
[Vidéo]
Julienne de Norwich
Chers frères et sœurs,
Je me souviens encore avec une grande joie du voyage apostolique au Royaume-Uni au mois de septembre dernier.
L’Angleterre est une terre qui a donné naissance à de nombreuses figures illustres qui par leur témoignage et leur enseignement embellissent l'histoire de l'Eglise.
L'une d'elles, vénérée aussi bien par l'Église Catholique que par la Communion anglicane, est la mystique Julienne de Norwich, dont je voudrais vous parler ce matin.
Les informations dont nous disposons sur sa vie — en petit nombre — sont tirées principalement du livre dans lequel cette femme noble et pieuse a recueilli le contenu de ses visions, intitulé Révélations de l'Amour Divin.
On sait qu'elle a vécu entre 1342 et 1430 environ, des années tourmentées tant pour l'Église, déchirée par le schisme qui a suivi le retour du Pape d'Avignon à Rome, que pour la vie des populations qui subissaient les conséquences d'une longue guerre entre le royaume d'Angleterre et le royaume de France.
Toutefois, même dans ces temps de tribulations, Dieu ne cessa de susciter des figures comme Julienne de Norwich, pour rappeler les hommes à la paix, à l'amour et à la joie.
Comme elle le raconte elle-même, en mai 1373, probablement le 13 de ce mois, elle fut frappée soudainement par une maladie très grave qui en trois jours semblait devoir la porter à la mort.
Après que le Prêtre, accouru à son chevet, lui montra le Crucifix, Julienne non seulement retrouva promptement la santé, mais elle reçut ces seize révélations qu'elle rédigea ensuite par écrit et commenta dans son livre, les Révélations de l'Amour Divin.
Et ce fut précisément le Seigneur qui, quinze ans après ces événements extraordinaires, lui révéla le sens de ces visions. «Voudrais-tu savoir ce qu'a entendu ton Seigneur et connaître le sens de cette révélation?
Sache-le: l'Amour est ce qu'il a entendu. Qui te le révèle? L’Amour. Pourquoi te le révèle-t-il? Par Amour... Ainsi ai-je appris que Notre Seigneur signifie Amour» (Julienne de Norwich, Le livre des révélations, chap. 86).
Inspirée par l'Amour Divin, Julienne opéra un choix radical. Comme une antique anachorète, elle choisit de vivre à l'intérieur d'une cellule, située à proximité de l'église dédiée à saint Julien, dans la ville de Norwich, qui était à son époque un centre urbain important, proche de Londres.
Peut-être prit-elle le nom de Julienne précisément de celui du saint auquel était consacrée l'église où elle vécut pendant tant d'années, jusqu'à sa mort.
Nous pourrions être surpris, avoir quelques perplexités face à cette décision de vivre «recluse », comme on disait à son époque.
Mais elle n'était pas la seule à faire un tel choix: dans ces siècles-là, un nombre considérable de femmes opta pour ce genre de vie, en adoptant des règles élaborées explicitement pour elles, comme celle composée par saint Aelred de Rievaulx.
Les anachorètes ou «recluses», à l'intérieur de leur cellule, se consacraient à la Prière, à la Méditation et à l'étude.
Elles mûrissaient ainsi une sensibilité humaine et religieuse très aiguisée, qui leur apportait la vénération des populations.
Hommes et femmes de tous âges et conditions, cherchant conseils ou réconfort, les recherchaient avec dévotion.
Ce n'était donc pas un choix individualiste; à travers cette proximité au Seigneur mûrissait précisément en elles la capacité d'être conseillères pour beaucoup, d’aider ceux qui connaissaient des difficultés dans cette vie.
Nous savons que Julienne aussi recevait de fréquentes visites, comme en atteste l'autobiographie d'une autre fervente Chrétienne de son temps, Margery Kempe, qui se rendit à Norwich en 1413 pour recevoir des suggestions sur sa Vie Spirituelle.
Voilà pourquoi, de son vivant, Julienne était appelée, comme il est écrit sur le monument funéraire qui en recueille la dépouille: «Mère Julienne ». Elle était devenue pour beaucoup une mère.
Les femmes et les hommes qui se retirent pour vivre en compagnie de Dieu, précisément grâce à leur choix, acquièrent un sens élevé de Compassion pour les peines et les faiblesses des autres.
Amies et amis de Dieu, ils disposent d’une sagesse que le monde, dont ils s’éloignent, ne possède pas et, avec bonté, ils la partagent avec ceux qui frappent à leur porte.
Je pense donc avec admiration et reconnaissance aux Monastères de clôture féminins et masculins qui, aujourd’hui plus que jamais, sont des oasis de Paix et d’Espérance, précieux trésor pour toute l’Église, en particulier en rappelant le primat de Dieu et l’importance d’une Prière constante et intense pour le chemin de Foi.
Ce fut précisément dans la solitude habitée par Dieu que Julienne de Norwich composa les Révélations de l’Amour Divin, dont deux versions nous sont parvenues, une plus brève, probablement la plus ancienne, et une plus longue.
Ce livre contient un message d’optimisme fondé sur la certitude d’être aimés de Dieu et d’être protégés par sa Providence.
Nous lisons dans ce livre les merveilleuses paroles qui suivent: «Je vis avec une absolue certitude... que Dieu, encore avant de nous créer, nous a aimés, d’un Amour qui n’est jamais venu à manquer, et qui ne disparaîtra jamais.
Et dans cet Amour, Il a accompli toutes ses œuvres et, dans cet Amour, Il a fait en sorte que toutes les choses soient utiles pour nous, et dans cet Amour notre vie dure pour toujours... Dans cet Amour, nous avons notre principe, et tout cela nous le verrons en Dieu sans fin» (Le Livre des révélations, chap. 86).
Le thème de l’Amour Divin revient souvent dans les visions de Julienne de Norwich qui, avec une certaine audace, n’hésite pas à le comparer également à l’Amour maternel.
C’est l’un des messages les plus caractéristiques de sa théologie Mystique.
La Tendresse, la solitude et la douceur de la Bonté de Dieu envers nous sont si grandes que, à nous pèlerins sur la terre, elles évoquent l’Amour d’une mère pour ses enfants.
En réalité, les prophètes bibliques ont parfois eux aussi utilisé ce langage qui rappelle la Tendresse, l’intensité et la totalité de l’Amour de Dieu, qui se manifeste dans la création et dans toute l’histoire du Salut et qui atteint son sommet dans l’Incarnation du Fils.
Mais Dieu dépasse toujours tout Amour humain, comme le dit le prophète Isaïe: «Une femme oublie-t-elle son petit enfant, est-elle sans pitié pour le fils de ses entrailles? Même si les femmes oubliaient, moi, je ne t’oublierai pas» (Is 49, 15).
Julienne de Norwich a compris le message central pour la vie spirituelle: Dieu est Amour et ce n’est que lorsqu’on s’ouvre, totalement et avec une confiance totale, à cet Amour et qu’on le laisse devenir l’unique guide de notre existence, que tout est transfiguré, que l’on trouve la véritable Paix et la véritable Joie et que l’on est capable de la diffuser autour de soi.
Je voudrais souligner un autre point. Le Catéchisme de l’Eglise catholique rapporte les paroles de Julienne de Norwich quand il expose le point de vue de la Foi Catholique sur un thème qui ne cesse de constituer une provocation pour tous les croyants (cf. nn. 303-314).
Si Dieu est suprêmement bon et sage, pourquoi le mal et la souffrance des innocents existent-ils?
Même les saints, précisément les saints, se sont posé cette question. Illuminés par la Foi, ils nous donnent une réponse qui ouvre notre cœur à la confiance et à l’espérance: dans les mystérieux desseins de la Providence, Dieu sait également tirer du mal un bien plus grand, comme l’écrivit Julienne de Norwich:
«J’appris de la Grâce de Dieu que je devais rester fermement dans la Foi, et que je devais donc solidement et parfaitement croire que tout aurait bien fini...» (Le livre des révélations, chap. 32).
Oui, chers frères et sœurs, les promesses de Dieu sont toujours plus grandes que nos attentes. Si nous remettons à Dieu, à son immense Amour, les désirs les plus purs et les plus profonds de notre cœur, nous ne serons jamais déçus.
«Et tout sera bien», «chaque chose sera pour le bien»: tel est le message final que Julienne de Norwich nous transmet et que moi aussi je vous propose aujourd’hui. Merci.
Sainte Julienne de Norwich
Sainte Julienne de Norwich est une mystique anglaise ayant vécu aux XIVe et XVe siècles (1342 env.-1416). Elle est fêtée le 14 mai.
Cette recluse est connue grâce aux révélations reçues à l'âge de 30 ans. Le 13 Mai 1373, au cours d'une maladie grave, Julienne reçut en effet seize visions qu'elle mit ensuite par écrit. D'abord dans une version courte, et vingt ans plus tard, dans une deuxième version élargie et mûrie.
C'est le premier livre écrit par une femme en langue anglaise. Thomas Merton désigne Julienne comme étant la plus grande théologienne d'Angleterre avec John-Henry Newman.
Les écrits de Julienne sont d'une fraîcheur inouïe. Dans une époque troublée et tourmentée par la Guerre de Cent Ans, la peste noire, le schisme d'occident, le Christ vient redire, par l'entremise de cette jeune femme, qu'il a vaincu tout mal par sa mort sur la Croix.
Par les visions reçues, Julienne saisit profondément combien la confiance dans l'Amour Divin doit être plus forte que tout regard pessimiste.
Elle grandit dans cette même confiance en la Miséricorde Divine que Thérèse de Lisieux aura cinq siècles plus tard.
A lire: Le Livre des révélations par Julienne de Norwich "Mal connue, Julienne de Norwich (1342-1416) :
http://www.editionsducarmel.fr/librairie-chretienne,julienne-de-norwich-ecrits-mystiques,figures-chretiennes,nos-livres,520.html
Révélations de l'Amour Divin à Julienne de Norwich
Note: Abrégé par les Recluses Missionnaires des Révélations de l'Amour Divin, traduites par Dom G. Meunier, moine Bénédictin, (Maison Alfred Mame et Fils, 11e édition.)
Le 13 mai 1373, au cours d'une maladie, Julienne de Norwich reçut, à l'âge de 30 ans, seize révélations qu'elle mit elle-même par écrit vingt ans plus tard.
Après cette brève
introduction, chacune d'elle sera explicitée avec les mots mêmes de Julienne tirés du livre.
Julienne répète que ses visions lui furent accordées pour consoler et réconforter toute personne, sans exception, pour que tous comprennent combien Dieu les aime et pour leur apprendre à s'aimer les uns les autres.
Les révélations lui furent faites de trois manières: par représentation corporelle, par des paroles formées dans son intelligence, par une vue spirituelle
Durée des visions ne fut que de quelques heures et elles se succédèrent toutes sans interruption sauf la seizième.
Ensuite, elles se renouvelèrent toutes d'une façon plus précise en un temps très court.
Le 8 mai 1373, Julienne avait demandé trois choses au Seigneur : d'être profondément pénétrée de la Passion du Christ, d'éprouver une maladie corporelle à 30 ans, de recevoir trois blessures choisies par Dieu
La première demande avait pour but de grandir dans sa Foi et dans son Amour pour Dieu et de mieux connaître les souffrances de Jésus.
La deuxième était dans le but de la Purifier et de recommencer ensuite une vie toute nouvelle davantage à la gloire de Dieu que la première.
La troisième demande était chez Julienne un désir continuel. Elle désirait la blessure d'une vraie contrition, celle d'une Compassion naturelle et celle d'une soif ardente de Dieu.
À trente ans et demi, Julienne tomba malade. Elle demeura alitée pensant mourir; elle reçut donc les derniers sacrements.
Elle désirait toutefois vivre pour mieux aimer Dieu en ayant une connaissance plus profonde de Lui.
Paralysée partiellement, Julienne ne pouvait plus parler; un Prêtre lui présente alors un Crucifix qu'elle fixe des yeux.
Sa vue s'affaiblit et tout devient sombre sauf le Crucifix. Sa paralysie devient complète et tout à coup sa souffrance disparaît et les révélations commencèrent…