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Saint Yves Hélory de Kermartin, Avocat puis Prêtre et Juge. Fête le 19 Mai.
Dimanche 19 Mai 2024 : Fête de Saint Yves Hélory de Kermartin, Avocat puis Prêtre et Juge en Bretagne (1250-1303).
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/1dc4ee34-e3e9-4f4f-8251-95e7c41612c0
Saint Yves Hélory
Avocat puis Prêtre
(1250-1303)
Yves Hélory, dit l'Avocat des Pauvres, est né en Bretagne, au manoir de Kermartin près de Tréguier, en 1250.
Le jeune Yves est envoyé à Paris, vers 14 ans, pour étudier la philosophie et la théologie : il recevra des enseignements de Thomas d'Aquin.
Finalement, c'est le droit qui l'attire. Il étudiera à la faculté d'Orléans le droit laïc et ecclésiastique.
Puis il retourne en Bretagne où il est nommé juge ecclésiastique à Rennes en 1280. L'Évêque de Tréguier l'appelle auprès de lui et le décide à devenir Prêtre en 1283. Il est nommé curé de Trédrez en 1285, puis de Louannec, de 1292 à 1298.
Entre temps, Yves a mené une vie exemplaire. De nombreux témoins de son procès en Béatification parleront d'un Chrétien et d'un juge doux, équitable, attentif et compatissant aux sort des pauvres et plaidant leur cause.
Mais en 1291, Yves ressort transformé d'une visite au mouroir de l'hôpital de Tréguier qui le décide à devenir un pauvre parmi les plus pauvres.
Il se retira dans son manoir familial de Kermartin où il vécut dans la misère et accueillit les indigents, devenant leur avocat.
Restant aussi Prêtre et évangélisateur, il traverse la Bretagne à pied pour prêcher et apporter la Bonne nouvelle contre vents et marées.
Il mourut à Kermartin le 19 mai 1303 épuisé par le travail et la pénitence. Son corps sera transféré à la Cathédrale de Tréguier. Son tombeau devint un lieu de pèlerinage.
Il est Canonisé en 1347, devenant ainsi le second Saint Breton et sans doute le premier Prêtre diocésain élevé à ce rang.
Il est le saint patron des avocats, des avoués, des assureurs et des notaires, ainsi que de la Bretagne.
Saint Yves, Prêtre et Juge ecclésiastique en Bretagne.
Patron des avocats et hommes de loi.
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1186/Saint-Yves.html.
Saint Yves
Yves Hélory, Prêtre et juge en Bretagne (? 1303)
Il était le fils d'un pauvre chevalier breton. Orphelin très jeune, il est élevé par sa mère. Puis il s'en vient à l'Université de Paris.
Très doué, il y étudie les arts, c'est-à-dire les lettres, la théologie pour être Prêtre, et le droit. Ayant parachevé ses études dans la prestigieuse faculté de droit d'Orléans, il revient au pays. On le nomme à la fois Curé de Trédrez, petite paroisse près de Saint Michel en Grèves et official (juge ecclésiastique) à Tréguier.
Sous l'influence de moines Franciscains avec qui il a de longues discussions sur la perfection et la pauvreté, il se décide à partager ses ressources avec les pauvres.
Juge, il assume ses fonctions dans un esprit de conciliation et de justice et, gratuitement, se fait le conseiller ou le défenseur des plaideurs démunis, gardant, sous les attaques parfois acerbes de ses collègues d'en face, une joyeuse égalité d'humeur.
Fidèle à l'exemple des saints, saint Martin entre autres, à une vie de Prière centrée sur l'Eucharistie et l'étude de l'Écriture Sainte, il s'adonne aussi à la prédication, souvent dans plusieurs paroisses le même jour, et à l'assistance spirituelle. Sa maison, le manoir de Minihy, devient un abri pour les pauvres.
On l'appelle 'le Prêtre saint'. Après sa mort, il connaîtra un culte populaire très fervent, en Bretagne et bien au-delà.
*La mère de Saint Yves, Azou du Quinquis, était une femme très pieuse qui aimait répéter à son fils: 'Vivez mon fils de telle manière à devenir un Saint'. Tourisme catholique en Côtes d'Armor.
...A l’entrée de Pordic, près de la 4 voies, le village de Saint-Halory rappelle que la sœur de Saint Yves, Azou Héloury épousa en 1285 un noble pordicais, Yves Conen... - Communauté des paroisses du littoral ouest.
"La renommée d’Yves Hélory de Kermartin est mondiale. Le 19 Mai 1947, le VIe centenaire de sa Canonisation par Clément VI (19 Mai 1347) attirait à Tréguier, où la Basilique-Cathédrale garde son tombeau et ses reliques, cent mille pèlerins 'de toute nation et de toute langue', deux Cardinaux, le nonce apostolique, de nombreux Archevêques et Évêques, des centaines de Prêtres, les représentants officiels du gouvernement français et de plusieurs gouvernements étrangers, les délégués des universités, des barreaux de France, de Belgique, de Hollande, du Luxembourg, d’Angleterre, des Etats–Unis…
Cet invraisemblable triomphe, suite et prélude à beaucoup d’autres, est la preuve de l’extraordinaire survie de Saint Yves.
Depuis plus de 600 ans, sa mémoire est une Bénédiction.
Pourquoi cet humble Prêtre breton a-t-il laissé après lui un tel rayonnement?" (site du diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier)
"Juge intègre, avocat des pauvres, des veuves et des orphelins, providence de tous les nécessiteux, Yves Hélory fut aussi le modèle des pasteurs: prédicateur infatigable, il parcourut les campagnes, bouleversant les foules par le feu de sa parole et le rayonnement de sa vie.
A sa mort, le 19 Mai 1303, son tombeau ne tarda pas à devenir un véritable centre de pèlerinage...
Il n'est guère de Paroisses en Bretagne où le culte de saint Yves ne soit rappelé par une statue ou un vitrail." (diocèse de Quimper et Léon - Saint Yves)
Il fut Canonisé le 19 Mai 1347 par le Pape Clément VI.
A lire aussi:
Message du Pape à Mgr Lucien Fruchaud, évêque de Saint-Brieuc et Tréguier, à l'occasion du septième centenaire de la naissance de saint Yves, le 19 mai 2003.
Près de Tréguier en Bretagne, l’an 1303, Saint Yves, Prêtre, qui, dans sa charge d’officiel, rendit la justice sans faire acception de personnes, favorisa la concorde, défendit pour l’amour du Christ les causes des orphelins, des veuves et des pauvres et accueillit chez lui les miséreux.
Martyrologe romain.
http://nouvl.evangelisation.free.fr/yves_de_bretagne.htm.
YVES DE BRETAGNE
Official, Recteur, Saint
1252-1303
Yves Hélory, issu d'une famille également illustre et vertueuse, naquit en 1253, près de Tréguier, en Basse-Bretagne. Il étudia la grammaire dans son pays, et ses succès répondirent à son application.
A l'âge de quatorze ans, il fut envoyé à Paris pour y suivre des cours de philosophie et de théologie, et de droit tant civil autant que canonique.
Il se rendit ensuite à Orléans, où il étudia les Décrétales sous le célèbre Guillaume de Blaye, qui devint Évêque d'Angoulême, et les Institutes sous Pierre de la Chapelle, qui devint Évêque de Toulouse et Cardinal.
Dans les instructions que lui donnait sa mère, elle lui répétait souvent qu'il devait vivre de façon qu'il pût devenir, un saint. « C'est bien le but où je tends », répondait-il alors.
De tels sentiments se fortifiaient en lui tous les jours, et faisaient sur son âme les plus profondes impressions.
Cette pensée : Je dois devenir un saint, le portait puissamment à la vertu, et l'éloignait de tout ce qui avait l'apparence du mal.
Les mauvais exemples de ses compagnons d'étude ne servaient qu'à lui inspirer plus d'horreur pour le vice, et à le rendre plus exact à veiller sur lui-même.
La sainte gravité de sa conduite toucha plusieurs libertins, et les retira du désordre. Son temps était partagé entre l'étude et la Prière.
Dans ses heures de récréation, il visitait les hôpitaux, servait les malades avec charité, et les consolait dans leurs peines.
Pendant le séjour qu'il fit à Paris et à Orléans, il s'attira l'admiration des Universités de ces deux villes par la beauté de son esprit et par sa piété extraordinaire.
Toujours il portait le cilice, et s'interdisait l'usage du vin et de la viande. Il jeûnait au pain et à l'eau, l'Avent, le Carême et plusieurs autres jours de l'année.
Le peu de repos qu'il accordait à la nature, il le prenait sur une natte de paille, n'ayant qu'un livre ou une pierre pour chevet.
Jamais il ne se couchait qu'il ne fût accablé par le sommeil. Il avait fait secrètement le vœu de chasteté perpétuelle.
Comme personne n'en était instruit, on lui proposa d'entrer dans l'état du mariage, et on lui offrit même plusieurs partis honorables.
Il les refusa tous avec modestie, alléguant pour raison qu'une vie d’étude telle que la sienne renfermait une sorte d'incompatibilité avec le mariage.
A la fin pourtant il fit connaître ses intentions, et se déterminant pour l’état ecclésiastique. Le désir de servir le prochain influa principalement sur son choix.
Il eût bien voulu, par humilité, rester toujours dans les ordres mineurs; mais son Évêque l'obligea de recevoir la Prêtrise.
La réception du Sacerdoce lui coûta beaucoup de larmes ; il s'y était cependant préparé par une vie toute remplie de bonnes œuvres, et surtout par une inviolable pureté d'âme et de corps.
Maurice, archidiacre de Rennes, qui en cette qualité était vicaire perpétuel de l'Évêque, le fit officiai du diocèse.
Yves s'acquitta de cet emploi avec toute la vertu et toute la sagesse possibles. Les orphelins, les veuves et les pauvres trouvèrent en lui un père et un défenseur.
L'impartialité la plus exacte dictait tous ses jugements ; ceux même qui perdaient leur cause ne pouvaient s'empêcher de lui rendre justice.
Jamais il ne prononçait de sentence sans verser des larmes ; il se rappelait alors le dernier jour où il paraîtrait devant le tribunal du souverain juge, pour y répondre sur toutes les actions de sa vie.
Sa sainteté jetait au loin un tel éclat, que plusieurs Évêques se disputaient l'avantage de l'attacher à leurs diocèses.
Ce fut ce qui priva l'église de Rennes du trésor qu'elle possédait. Alain de Bruc, Évêque de Tréguier, qui croyait avoir des droits sur lui, le détermina enfin à venir dans son diocèse, et le fit son officiai.
Le saint eut bientôt établi partout la réforme. S'il était le fléau des médians, les personnes vertueuses l'aimaient et le respectaient comme leur père.
Quoiqu'il fût juge par sa place, il ne laissait pas de s'intéresser en faveur des pauvres dans les autres cours ; il se chargeait lui-même du soin de plaider leurs causes.
Aussi était-il surnommé l'avocat des pauvres.
Sa charité le portait encore à visiter et à consoler ceux qui étaient détenus en prison. II employait toutes sortes de moyens pour terminer les différends.
N'ayant pu réussir une fois à réconcilier une mère et un fils qui plaidaient l'un contre l'autre, il pria pour eux, dit la messe à leur intention, et obtint de Dieu qu'ils se prêtassent à un accommodement. Son désintéressement égalait son intégrité; il refusait ce qu'il eût pu exiger avec justice.
Quelque temps après, il fut nommé recteur de Tresdretz, et il desservit huit ans cette paroisse. Geoffroi de Tournemine, successeur d'Alain de Bruc, le transféra à la paroisse de Lohanec, où il demeura jusqu'à sa mort.
Il se levait toujours à minuit pour réciter Matines, et ne laissait passer aucun jour sans dire la Messe.
On le voyait à l'autel pénétré de la plus grande ferveur. Dans sa préparation, il était longtemps prosterné, afin de mieux considérer la bassesse de son néant, ainsi que la majesté du Dieu auquel il allait offrir le Sacrifice, et la Sainteté de la victime qui devait s'immoler par son Ministère.
Quand il se relevait, ses yeux étaient ordinairement baignés de larmes, qui continuaient de couler avec abondance pendant tout le temps qu'il employait à célébrer les divins mystères.
Lorsqu'il accepta le rectorat de Tresdretz, il renonça à tous les ornements de sa première dignité, et se réduisit à ne plus porter que des habits simples et pauvres : les jours où il ne jeûnait point et qui étaient en petit nombre, il ne mangeait qu'un potage, ou quelques légumes. Toujours il couchait sur la paille, et même sur une claie.
Il s'attendrissait jusqu'aux larmes quand il parlait des choses de Dieu : aussi ses discours avaient-ils une onction admirable.
Non content d'instruire son troupeau, il allait encore prêcher dans d'autres églises éloignées de la sienne.
Il y avait des jours où il prêchait quatre à cinq fois.
On le faisait juge de toutes les contestations qui survenaient dans le pays ; il réunissait les cœurs divisés, et par là prévenait un grand nombre de procès.
Le saint fit bâtir auprès de son presbytère un hôpital où les pauvres et les malades étaient reçus.
Il leur lavait les pieds, pansait " leurs ulcères, les servait à table, et mangeait souvent leurs restes.
Dès que la récolte était finie, il distribuait aux indigents son blé, ou le prix qu'il l'avait vendu. On lui conseillait un jour d'attendre quelques mois pour le vendre plus cher.
« Que sais-je, répondit-il, si je serai alors en vie ? — En attendant ainsi, lui dit ensuite la même personne, j'ai gagné un cinquième, — Et moi, répliqua le saint, j'ai gagné le centuple pour n'avoir pas gardé mon blé. »
Un jour qu'il n'avait qu'un pain dans sa maison, il commanda de le donner aux pauvres. Son vicaire lui ayant fait là-dessus des réflexions, il lui en donna la moitié. Les pauvres eurent le reste; il ne se réserva rien pour lui-même. Il comptait sur la Providence, qui ne lui manqua jamais dans le besoin.
Durant le Carême de l'année 13o3, il s'aperçut que ses forces diminuaient chaque jour; il n'en continua pas moins ses austérités, persuadé qu'il devait redoubler de ferveur à mesure qu'il approchait de l'éternité.
La veille de l'Ascension, il se trouva très faible. Il prêcha néanmoins encore, et dit la Messe, à l'aide de deux personnes qui le soutenaient. Il répondit aussi à ceux qui étaient •venus le consulter.
Enfin, il succomba, et fut obligé de se mettre au lit. Ayant reçu les derniers Sacrements, il ne s'entretint plus qu'avec Dieu jusqu'à son dernier soupir.
Il mourut le 19 mai 13o3, à l'âge de cinquante ans °. La plus grande partie de ses reliques se garde à Tréguier.
Charles de Blois, duc de Bretagne, en mit une portion dans l'église de Notre-Dame de Lambale, chef-lieu du duché de Penthièvre. Une autre portion fut donnée à l'abbaye de Saint Sauveur, ordre de Cîteaux. Il s'est fait encore plusieurs autres distributions des reliques du saint...
Jean de Montfort, duc de Bretagne, alla à Rome solliciter la Canonisation du serviteur de Dieu.
Il déclara qu'il avait été guéri par sonintercession d'une maladie que les médecins avaient jugée incurable.
Les commissaires nommés en 133o par Jean XXII constatèrent la vérité de plusieurs autres miracles.
Le Bienheureux Yves fut Canonisé en 1347 par Clément VI.
Son nom se trouve dans le Martyrologe romain au 19 de mai, et l'on fait sa Fête en ce jour dans plusieurs diocèses de Bretagne. L'université de Nantes l'avait choisi pour patron. Il y avait à Paris une église dédiée sous son invocation, et qui avait été bâtie aux dépens des Bretons, en 1348.
SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.
Saint Yves de Tréguier
La renommée d’Yves Hélory de Kermartin est mondiale.
Le 19 Mai 1947, le VIe centenaire de sa Canonisation par Clément VI (19 Mai 1347) attirait à Tréguier, où la Basilique-Cathédrale garde son tombeau et ses reliques, cent mille pèlerins « de toute nation et de toute langue », deux Cardinaux, le nonce apostolique, de nombreux Archevêques et Évêques, des centaines de Prêtres, les représentants officiels du gouvernement français et de plusieurs gouvernements étrangers, les délégués des universités, des barreaux de France, de Belgique, de Hollande, du Luxembourg, d’Angleterre, des Etats–Unis…
Cet invraisemblable triomphe, suite et prélude à beaucoup d’autres, est la preuve de l’extraordinaire survie de Saint Yves.
Depuis plus de 600 ans, sa mémoire est une Bénédiction.
Pourquoi cet humble Prêtre breton a-t-il laissé après lui un tel rayonnement ?
Qui était Yves ?
Yves Hélory de Kermartin est né le 17 Octobre 1253 au Minihy, près de Tréguier.
Sa famille, d’ancienne noblesse, se distinguait par ses vertus.
Dès son plus jeune âge, l’enfant montra une propension, hors du commun, vers les choses de Dieu.
Il reçut, au manoir paternel, les leçons d’un vieux précepteur. Puis il fut ensuite envoyé, à l’âge de 14 ans, à l’université de Paris ; il y étudia pendant dix ans les lettres et les sciences, la théologie et le droit canon.
En 1277, à 24 ans, Yves étudia à Orléans le droit civil. La vie qu’il menait était celle d’un étudiant sérieux et pieux.
Il partit ensuite à Rennes compléter ses longues études en suivant des exposés sur la Bible et les Sacrements.
Son entourage n’était pas sans remarquer ses talents, talents intellectuels : c’était un savant et un lettré ; talents spirituels de piété et d’ascèse, si bien que l’archidiacre de Rennes lui proposa la charge d’official.
Yves resta à Rennes de 1280 à 1284.
L’Évêque de Tréguier, Alain de Bruc avait besoin, lui aussi d’un official et il obtint le retour d’Yves au pays natal.
En plus de la fonction d’official, l’Évêque voulut lui confier une paroisse. Il fallut donc qu’Yves Hélory acceptât enfin de recevoir le Sacerdoce, ce que son humilité lui avait fait jusque-là refuser.
La première paroisse à lui être confiée fut Trédrez, la seconde Louannec, où il restera six ans. Ce ministère paroissial lui permit de ne pas se laisser dessécher par l’administration, de coller au réel, de rester près de ces petites gens qu’il affectionnait énormément.
Yves ne se borna pas à faire prévaloir le droit dans ses fonctions judiciaires ; il se constitua l’avocat du faible, du pauvre, du persécuté.
La violence et l’injustice lui causaient une telle horreur qu’il les combattait d’office, et n’épargnait ni peine ni argent pour faire rendre justice.
Sa parole ardente et éloquente, l’autorité de son savoir, son renom de droiture et de fermeté gagnaient toutes les causes dont il se chargeait ; et il attaquait sans hésiter, même devant les tribunaux cléricaux, les hommes puissants qui, en offensant l’équité, avaient excité son courroux.
La réputation de ce vengeur du droit s’étendit dans tout l’ouest de la France.
L’Évêque de Tréguier députa d’ailleurs plusieurs fois son illustre official auprès du duc de Bretagne, pour la défense des intérêts diocésains.
L’éloquent jurisconsulte était aussi un prédicateur zélé ; par humilité, il prêchait de préférence en langue bretonne et dans les campagnes.
Il se tenait à la disposition de ses paroissiens, donnant aux pauvres la nourriture matérielle, à tous la nourriture spirituelle des Sacrements, passant des heures au confessionnal, portant souvent sur lui, dans une pyxide d’argent, l’Eucharistie pour pouvoir la distribuer sans retard aux malades, restant parfois toute la nuit à l’église, s’y reposant dans les conditions les plus précaires, ne ménageant pas le pain de la parole.
Yves donnait son argent jusqu’au dernier sou ; il donnait ses vêtements. Il tenait porte ouverte ; il tenait table ouverte aux gueux et aux miséreux, leur distribuant sa propre part, leur réservant les meilleurs morceaux, se faisant lui-même leur serviteur, ne se souciant pas de la gêne ni du dérangement qu’ils pouvaient provoquer.
En 1297, sentant ses forces décliner, bien qu’il n’eût que 44 ans (mais les veilles et les macérations l’avaient usé prématurément), il démissionna de toutes les fonctions officielles et se retira dans son manoir de Kermartin pour pouvoir mener ses dernières années dans l’union avec Dieu, loin des préoccupations de la terre.
Il s’enfermait des journées entières dans sa chambre. Ses biens, ils les avaient légués à celui qui desservait la chapelle de Kermartin, qu’il avait fait aménager : chapelle du Minihy, élevée en l’honneur de Notre Dame et de St Tugdual, Fondateur du diocèse de Tréguier.
Et il avait beaucoup fait aussi pour la restauration de la Cathédrale. En 1302, il alla en pèlerinage à Locronan ; il revint par Quimper et Landerneau, prêchant en cours de route, malgré la fatigue.
Dans les derniers jours d’avril 1303, il était à Trédrez, où il prédit sa mort prochaine. Il rentra à Kermartin ; mais, malade il dût s’aliter.
Le 15 Mai, il se leva pour aller dire une dernière fois la Messe, fit une Confession générale et passa le reste de la journée à prêcher Dieu à son entourage.
Le 18 Mai, il reçût le Sacrement des malades, s’unissant d’un bout à l’autre aux prières. Et, jusqu’au lendemain matin, il ne parlera plus, les yeux fixés sur le Crucifix.
Aux premières clartés du jour, le Dimanche 19 : le dernier soupir.
Représentation
Plus que pour tout autre Saint, le culte des bretons pour Yves s’est traduit dans l’iconographie : il est quasiment impossible de faire un relevé complet des vitraux, tableaux ou statues qui, dans les églises ou chapelles de Bretagne, rappellent Yves Hélory et expriment sa popularité.
C’est souvent Saint Yves entre le riche et le pauvre, qui est représenté ; ce choix dit bien que c’est l’homme condescendant aux malheureux que les bretons veulent vénérer
Yves, le Patron des Avocats
Les Barreaux de France et de l’étranger ont élu Saint Yves pour Patron, parce qu’il lui arrivait souvent de quitter son siège de Magistrat pour se faire l’avocat bénévole et ô combien éloquent des malheureux : conduite qui nous paraît aujourd’hui singulière, mais conforme à la législation du temps.
Yves prenait en mains, sans en être requis, la cause des faibles et des affligés : veuves, orphelins, indigents formaient sa clientèle.
Et il consacrait sa compétence exceptionnelle, son cœur et ses deniers à faire triompher leur bon droit contre toutes les puissances du temps.
Même de son vivant, son renom de science et d’éloquence et surtout d’incomparable générosité a largement débordé les frontières de la Bretagne
La Canonisation d’Yves Hélory de Kermartin
Le 20 Février 1330 le duc de Bretagne Jean III obtient du Pape Jean XXII l’ouverture du procès Canonisation.
On a la chance extraordinaire de posséder à peu près toutes les pièces de ce procès, qui ont été éditées en un très fort volume au début de ce siècle, à St-Brieuc : un document de premier ordre retrouvé à la fin du siècle dernier par l’historien De La Borderie.
Pour appuyer la demande de Canonisation, on y relève soixante-dix-neuf miracles de tous genres, dont quatorze résurrections.
Même si Rome n’apportait pas alors autant d’exigences scientifiques qu’aujourd’hui pour les contrôles d’authenticité, il ne faut pas prendre les contemporains de St Yves pour des gens naïfs et crédules.
Les témoins ont été interrogés, les dépositions soigneusement consignées ; et beaucoup avaient connu Yves.
La Canonisation n’était pas tant justification des miracles que de l’héroïsme de ses vertus.
Le rapport de la commission d’enquête, composée d’Évêques et d’abbés, conclut : « Nous, délégués apostoliques, avons vu en l’église de Tréguier, où repose le corps de dom Yves, une foule de pèlerins, de paralytiques, d’aveugles, de déments, d’affligés de tous genres, suppliant Saint Yves de leur rendre la santé.
Nous avons vu vingt-sept navires d’argent, plus de quatre-vingt-dix de cire, d’innombrables figures de cire représentant des têtes, des yeux, des mains, des bras, des jambes, des pieds, ainsi que plusieurs suaires, des potences en bois et bien d’autres objets appendus autour du tombeau en souvenir des miracles faits à l’invocation de Saint Yves.
Il n’y a qu’une voix dans la ville et le diocèse de Tréguier, dans toute la Bretagne, en Angleterre, en France, en Espagne, en Normandie, en Gascogne et autres pays voisins, pour attester que, de son vivant, Yves était appelé saint, comme il l’est aujourd’hui encore, et pour dire que pendant sa vie et depuis sa mort, à cause de ses mérites, Dieu a opéré et opère chaque jour une infinité de miracles. »
Il fut Canonisé le 19 Mai 1347 par le Pape Clément VI.
Le culte de Saint Yves
Sa mort le 19 Mai 1303 élargira merveilleusement son crédit : les clients affluent à son tombeau et les miracles se multiplient : « Après St Martin, écrira dom Guéranger, il est le plus fécond thaumaturge de France ».
En 1347, après une enquête dont nous conservons les documents originaux, il est inscrit au Catalogue officiel des Saints…
Et son culte se répand avec une incroyable rapidité.
En France, en Italie, aux Pays-Bas, Outre-Rhin, Saint Yves est le patron immédiat des universités, des jurisconsultes, des clercs.
Ne signalait-on pas naguère sa statue à Nuremberg, au fronton de la Tour Internationale de Justice ?
Même le Canada et les Etats–Unis se réclament du Céleste patronage : en 1936, des avocats américains ont été jusqu’à offrir à la Basilique trécoroise, sous la forme d’une verrière, un somptueux ex-voto…
En complément :
> > > Prière à Saint Yves
> > > Autres Prières à Saint Yves
MESSAGE DU PAPE SAINT JEAN-PAUL II
À L'ÉVÊQUE DE SAINT-BRIEUC ET TRÉGUIER (FRANCE)
À L'OCCASION DU VII CENTENAIRE
DE LA NAISSANCE DE SAINT YVES
À Monseigneur Lucien FRUCHAUD,
Évêque de Saint-Brieuc et Tréguier
1. Le 19 mai 2003, le diocèse de Saint-Brieuc et Tréguier célèbre le septième centenaire du dies natalis d’Yves Hélory de Kermartin, fils de la Bretagne.
À l’occasion de cet événement, qui se situe dans le cadre d’une année consacrée à saint Yves, je m’unis à vous par la prière, ainsi qu’à toutes les personnes rassemblées à l’occasion des festivités et à tous vos diocésains, me souvenant avec émotion de mon passage en terre bretonne, à Sainte-Anne d’Auray en 1996.
J’apprécie l’accueil et le soutien réservés par les Autorités locales aux différentes manifestations religieuses; je sais gré au barreau de Saint-Brieuc d’avoir, à cette occasion, suscité une série de réflexions sur les questions juridiques.
Cela témoigne du grand intérêt de la société civile pour une figure qui a su associer une fonction sociale et une mission ecclésiale, puisant dans sa vie spirituelle la force pour l’action, ainsi que pour l’unification de son être.
2. Le 19 mai 1347, le Pape Clément VI élevait Yves Hélory à la gloire des autels. Le témoignage du petit peuple des campagnes, recueilli lors de son procès de Canonisation, est sans aucun doute le plus bel hommage qui puisse être rendu à celui qui consacra toute sa vie à servir le Christ en servant les pauvres, comme magistrat, comme avocat et comme Prêtre.
Saint Yves s’est engagé à défendre les principes de justice et d’équité, attentif à garantir les droits fondamentaux de la personne, le respect de sa dignité première et transcendante, et la sauvegarde que la loi doit lui assurer.
Il demeure pour tous ceux qui exercent une profession juridique, et dont il est le saint patron, le chantre de la justice, qui est ordonnée à la réconciliation et à la paix, pour tisser des relations nouvelles entre les hommes et entre les communautés, et pour édifier une société plus équitable.
Je rends grâce pour l’exemple lumineux qu’il donne aujourd’hui aux Chrétiens et plus largement à tous les hommes de bonne volonté, les invitant à marcher sur les chemins de la justice, du respect du droit et de la solidarité envers les plus pauvres, dans le but de servir la vérité et de participer à «une nouvelle imagination de la Charité» (Novo millennio ineunte, n. 50).
3. Saint Yves choisit aussi de se dépouiller progressivement de tout pour être radicalement conformé au Christ, voulant le suivre dans la pauvreté, afin de contempler le visage du Seigneur dans celui des humbles auxquels il a cherché à s’identifier (cf. Mt 25).
Serviteur de la Parole de Dieu, il la médita pour en faire découvrir les trésors à tous ceux qui cherchent l’eau vive (cf. Is 41, 17).
Il parcourut inlassablement les campagnes pour secourir matériellement et spirituellement les pauvres, appelant ses contemporains à rendre témoignage au Christ Sauveur par une existence quotidienne de sainteté.
Une telle perspective permit à «l’annonce du Christ d’atteindre les personnes, de modeler les communautés, d’agir en profondeur par le témoignage des valeurs évangéliques sur la société et sur la culture» (Novo millennio ineunte, n. 29).
4. Les valeurs proposées par saint Yves conservent une étonnante actualité. Son souci de promouvoir une justice équitable et de défendre le droit des plus pauvres invite aujourd’hui les artisans de la construction européenne à ne négliger aucun effort pour que les droits de tous, notamment des plus faibles, soient reconnus et défendus.
L’Europe des droits humains doit faire en sorte que les éléments objectifs de la loi naturelle demeurent la base des lois positives.
En effet, saint Yves fondait sa démarche de juge sur les principes du droit naturel, que toute conscience formée, éclairée et attentive, peut découvrir au moyen de la raison (cf. S. Thomas d’Aquin, Somme théologique I-II, q. 91, a. 1-2), et sur le droit positif, qui puise dans le droit naturel ses principes fondamentaux grâce auxquelles on peut élaborer des normes juridiques équitables, évitant ainsi que ces dernières soient un pur arbitraire ou le simple fait du prince.
Par sa façon de rendre la justice, saint Yves nous rappelle aussi que le droit est conçu pour le bien des personnes et des peuples, et qu’il a comme fonction primordiale de protéger la dignité inaliénable de l’individu dans toutes les phases de son existence, depuis sa conception jusqu’à sa mort naturelle.
De même, ce saint breton avait soin de défendre la famille, dans les personnes qui la composent et dans ses biens, montrant que le droit joue un rôle important dans les liens sociaux, et que le couple et la famille sont essentiels à la société et à son avenir.
La figure et la vie de saint Yves peuvent donc aider nos contemporains à comprendre la valeur positive et humanisante du droit naturel.
«Une conception authentique du droit naturel, entendu comme protection de la dignité éminente et inaliénable de tout être humain, est garante de l’égalité et donne un contenu véritable aux "Droits de l’homme"» (Discours aux participants de la VIIIe Assemblée générale de l’Académie pontificale pour la vie, 27 février 2002, n. 6).
Pour cela, il faut donc poursuivre les recherches intellectuelles afin de retrouver les racines, la signification anthropologique et le contenu éthique du droit naturel et de la loi naturelle, dans la perspective philosophique de grands penseurs de l’histoire, tels Aristote et saint Thomas d’Aquin.
Il revient en particulier aux juristes, à tous les hommes de lois, aux historiens du droit et aux législateurs eux-mêmes d'avoir toujours, comme le demandait saint Léon le Grand, un profond «amour de la justice» (Sermon sur la Passion, 59) et de chercher à asseoir toujours leurs réflexions et leurs pratiques sur des principes anthropologiques et moraux qui mettent l’homme au centre de l’élaboration du droit et de la pratique juridique.
Cela fera apparaître que toutes les branches du droit sont un service éminent des personnes et de la société.
Dans cet esprit, je me réjouis que des juristes aient profité de l’anniversaire de saint Yves pour organiser successivement deux colloques sur la vie et le rayonnement de leur saint patron, et sur la déontologie des avocats européens, manifestant ainsi leur attachement à une recherche épistémologique et herméneutique de la science et de la pratique juridiques.
5. «N’an neus ket en Breiz, n’an neus ket unan, n’an neus ket eur Zant evel Zan Erwan», «Il n’y a pas en Bretagne, il n’y en a pas un seul, il n’y a pas un saint pareil à saint Yves».
Ces paroles, extraites du cantique à saint Yves, manifestent toute la ferveur et la vénération par lesquelles les foules de pèlerins, unis à leurs Évêques et à leurs Prêtres, mais aussi tous les magistrats, avocats, juristes, continuent à honorer aujourd’hui celui que la pitié populaire a surnommé «le père des pauvres». Puisse saint Yves les aider à réaliser pleinement leurs aspirations à pratiquer et à exercer la justice, à aimer la miséricorde et à marcher humblement avec leur Dieu (cf. Mi 6, 8) !
6. En ce mois de Marie, je vous confie, Monseigneur, à l’intercession de Notre-Dame du Rosaire.
Je demande à Dieu de soutenir les Prêtres, pour qu’ils soient des témoins saints et droits de la Miséricorde du Seigneur, et qu’ils fassent découvrir à leurs frères la joie qu’il y a à mener une existence personnelle et professionnelle dans la rectitude morale.
Je prie aussi saint Yves de soutenir la Foi des fidèles, notamment des jeunes, afin qu’ils n’aient pas peur de répondre généreusement aux appels du Christ à le suivre dans la vie Sacerdotale ou la vie Consacrée, heureux d’être des serviteurs de Dieu et de leurs frères.
J’encourage les séminaristes et l’équipe animatrice du Grand Séminaire Saint-Yves de Rennes à prier dans la confiance leur saint patron, spécialement en cette période préparatoire aux ordinations diaconales et Sacerdotales. Je confie enfin au Seigneur tous ceux qui ont une charge juridique ou judiciaire dans la société, pour qu’ils remplissent toujours leur mission dans une perspective de service.
Je vous accorde une affectueuse Bénédiction apostolique, ainsi qu’à Monsieur le Cardinal Mario Francesco Pompedda, mon Envoyé spécial, à tous les Évêques présents, aux Prêtres, aux diacres, aux religieux, aux religieuses, aux personnes qui participent au Colloque historique et juridique, aux diverses Autorités présentes et à tous les fidèles réunis à Tréguier à l’occasion de cette commémoration.
Du Vatican, le 13 mai 2003.
IOANNES PAULUS II
Prière à Saint-Yves (proposée dans l’Enclos paroissial de Guimiliau )
Saint-Yves, tant que tu as vécu parmi nous
Tu as été l’avocat des pauvres,
Le défenseur des veuves et des orphelins,
La Providence de tous les nécessiteux ;
Écoute aujourd’hui notre prière.
Obtiens nous d’aimer la justice comme tu l’as aimée.
Fais que nous sachions défendre nos droits,
Sans porter préjudice aux autres,
En cherchant avant tout la réconciliation et la paix.
Suscite des défenseurs qui plaident la cause de l’opprimé
Pour que « justice soit rendue dans l’amour ».
Donne nous un coeur de pauvre,
Capable de résister à l’attrait des richesses,
Capable de compatir à la misère des autres
Et de partager.
Toi, le modèle des prêtres,
Qui parcourais nos campagnes
Bouleversant les foules par le feu de ta parole
Et le rayonnement de ta vie,
Obtiens à notre pays les prêtres dont il a besoin.
Saint-Yves, priez pour nous,
Et priez pour ceux que nous avons du mal à aimer.
Date de dernière mise à jour : 19/05/2024
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