Mardi 21 Mai 2024 : Fête des Bienheureux Moines de Tibhirine assassinés en 1996.
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Christian de Chergé et ses compagnons, Moines Trappistes de Tibherine (+1996)
Le 21 Mai 1996, un communiqué du Groupe Islamique Armé, organisation extrémiste algérienne, annonce qu’a eu lieu l’exécution des sept Moines Trappistes enlevés deux mois auparavant au Monastère Notre Dame de l’Atlas.
C’est le point final d’un itinéraire de témoignage évangélique poussé jusqu’à rendre présent l’Emmanuel, le Dieu-avec-nous, au cœur de la haine qui se répand entre les hommes.
Le chemin des Moines de l’Atlas avait commencé depuis longtemps, depuis 1938, par l’installation de certains d’entre eux dans la région de Tibhirine, pour témoigner, dans le silence, la prière et l’amitié discrète, la fraternité universelle des chrétiens.
La Communauté avait été très près de se fermer dans les années ’60, mais elle avait connu un fort sursaut spirituel grâce à l’intervention directe de divers Abbés français et grâce aussi à la direction du nouveau Prieur, Frère Christian de Chergé.
C’est ce dernier précisément qui a laissé à la postérité des écrits de grande valeur évangélique, où transpire la makrothymia, la magnanimité de celui qui, à l’exemple de son Maître, sait désormais voir l’autre, même l’ennemi, avec les yeux de Dieu.
A ses côtés, ses frères Bruno, Célestin, Christophe, Luc, Michel et Paul seront là pour partager jusqu’à la mort toute joie et toute douleur, toute angoisse et toute espérance, pour donner totalement leur vie à Dieu et à leurs frères algériens.
Lorsque les événements s’étaient précipités, ensemble, ils avaient décidé de rester en Algérie et avaient tissé là des liens étroits de dialogue et d’approfondissement spirituel avec les Musulmans de la région.
La mort sanglante de ces Moines a rappelé à l’attention des Chrétiens d’Occident que le martyre est potentiellement présent dans toute vie vraiment Chrétienne ; elle a transmis à tout homme capable d’écoute la conviction que seul celui qui a une motivation pour laquelle il est prêt à mourir a une véritable motivation pour laquelle il vaut la peine de vivre.
https://nominis.cef.fr/contenus/saint/13262/Bienheureux-moines-de-Tibhirine.html
Bienheureux Moines de Tibhirine
Christian, Christophe, Luc, Michel, Bruno, Célestin et Paul, Martyrs en Algérie (? 1996)
De 1994 à 1996, dix neuf religieux catholiques installés dans le pays et qui œuvraient auprès des populations locales, dans un dialogue de fraternité et de paix, ont été assassinés par les groupes terroristes.
- Les martyrs d'Algérie béatifiés le 8 décembre 2018.
Les 7 Frères Trappistes: Dom Christian de Chergé, Frère Luc Dochier, Père Christophe Lebreton, Frère Michel Fleury, Père Bruno Lemarchand, Père Célestin Ringeard, Frère Paul Favre-Miville.
Dans la nuit du 26 Mars 1996, 6 Moines du Monastère de Tibhirine qui en comptaient huit, ainsi que le Prieur de l’annexe du Monastère au Maroc, étaient enlevés dans des circonstances jamais éclaircies.
Les 7 Moines ont été probablement assassinés dans la nuit du 21 Mai 1996. Ils ont été décapités et seules leurs têtes ont été ensevelies le 4 Juin dans le cimetière du Monastère, après des funérailles solennelles dans la Cathédrale d’Alger.
Les circonstances précises des 56 jours de détention et de leur mort restent encore partiellement enveloppées de mystère.
Leur choix de rester en Algérie, malgré un climat croissant de terreur, avait mûri en commun, après une visite intimidatrice d’un groupe armé la nuit de Noël 1993.
Cette décision libre exprimait leur volonté de rester ensemble, partageant avec les voisins les dangers de la violence qui frappait surtout les plus démunis.
Ils se voulaient, en solidarité avec la petite communauté ecclésiale, donnés à Dieu et à l’Algérie et offerts, comme Le Christ, pour le Salut du peuple.
Ils savaient qu’ils allaient vers la mort et ils l’acceptaient sans réserve. L’offrande de leurs vies et le pardon des agresseurs sont témoignés de façon merveilleuse dans le testament du Prieur, dans l’agenda du maître des novices et dans les lettres des autres Frères à leurs familles.
Ces 7 Frères, très divers entre eux, étaient unis par l’Amour envers le peuple algérien, le respect de l’Islam et le désir de la pauvreté. Cette seconde vocation, branchée sur la grande vocation Chrétienne et Cistercienne, les a conduits à témoigner ensemble de la Pâque du Seigneur par l’offrande de leur vie.
Leur mort a soulevé l’émotion de la communauté internationale. Le testament spirituel de Frère Christian de Chergé, Quand un A-DIEU s'envisage..., résonne aujourd’hui comme l’un des grands textes du XXe siècle.
Cette petite communauté de l’Atlas vivant en proximité avec ses voisins algériens est allée jusqu’au bout de l’amitié et de la fidélité à une Vie Monastique plantée en terre d’Islam.
Ce qui a fait vivre cette Communauté continue d’inspirer bien des hommes et des femmes aujourd’hui, de tous horizons, aspirant à vivre cette fraternité qu’ils ont signée de leurs vies.
- les moines de Tibhirine, site qui leur est dédié
- Testament spirituel de Christian de Chergé, manuscrit original
- Le Mémorial de Tibhirine, abbaye Notre-Dame d'Aiguebelle
- les 19 bienheureux martyrs d'Algérie
- Promulgazione di Decreti della Congregazione delle Cause dei Santi, 27.01.2018, en italien, en anglais
- Annonce de la Béatification de 19 de nos Frères et Sœurs, Communiqué des évêques d'Algérie.
- Le Pape reconnait les martyres de Mgr Pierre Claverie et des moines de Tibhirine
- Mgr Jean-Paul Vesco, évêque d’Oran, salue la reconnaissance du martyre des Moines de Tibhirine, de Mgr Claverie et de onze autres Religieux français assassinés en Algérie entre 1994 et 1996.
Portraits des Frères Moines de Tibhirine assassinés en 1996. Oratoire du prieuré Notre-Dame de l'Atlas, Midelt, Maroc. (voir photo en grande taille : portraits-des-freres-de-la-cte-de-tibhirine-midelt-maroc.jpg)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Assassinat_des_moines_de_Tibhirine.
Assassinat des Moines de Tibhirine
Dans la nuit du 26 au 27 Mars 1996, sept Moines trappistes du Monastère de Tibhirine, en Algérie, sont enlevés lors de la guerre civile algérienne, et séquestrés pendant deux mois. L'assassinat des Moines est annoncé le 21 Mai 1996, dans un communiqué attribué au Groupe islamique armé.
Les têtes des Moines décapités ne sont retrouvées que le 30 Mai 1996, non loin de Medea,
mais pas leurs corps, ce qui suscite les doutes sur la thèse officielle expliquant leur décès.
Les commanditaires de cet enlèvement, leur motivation ainsi que les causes réelles de l'assassinat font l'objet de débats.
La version officielle d'Alger qui a longtemps prévalu est celle d'une culpabilité du Groupe islamique armé.
Une seconde thèse reposant sur le témoignage d'un ex-officier supérieur français, envisage une bavure de l'armée algérienne, dissimulée ensuite par celle-ci.
Elle est remise en cause par de nouveaux témoignages d'anciens agents du DRS rassemblés en 2011 dans le livre: "Le crime de Tibhirine, révélations sur les responsables".
Ces anciens militaires algériens affirment que les Moines furent victimes d'un faux "enlèvement islamiste" ordonné par le général Smain Lamari, alors patron de la Direction du contre espionnage.
Selon ces témoins, il visait un triple objectif: contraindre les Moines, qui soignaient les insurgés, à quitter la région, discréditer les islamistes, et obtenir la reconnaissance de la France en faisant libérer les otages par l'armée.
Selon ces nouveaux témoins, l'affaire aurait capoté en raison de soupçons grandissants sur le DRS, qui auraient incité les patrons de la sécurité militaire algérienne à éliminer secrètement les Moines fin Avril 1996, et non pas fin Mai 1996, comme on l'avait longtemps cru.
Monastère Trappiste de Tibhirine en Algérie, près de Médéa.
Le Monastère de Tibhirine
Fondé en 1938, ce Monastère trappiste se situe près de Médéa à 90 km au sud d'Alger dans une zone montagneuse.
L'Abbaye Notre-Dame de l'Atlas est située dans un domaine agricole. Les moines s'y consacrent à la prière et vivent du travail de la terre.
La ferme et les terres sont nationalisées en 1976, mais les moines gardent ce qu’ils peuvent cultiver.
Jean-Marie Rouart décrit les lieux lors de son discours académique à l'Académie française :
« C’était une grande bâtisse un peu austère mais chaleureuse et accueillante, construite en face d’un des plus beaux paysages du monde : les palmiers, les mandariniers, les rosiers se dessinaient devant les montagnes enneigées de l’Atlas.
Des sources, une eau claire, irriguaient le potager. Il y avait aussi des oiseaux, des poules, des ânes, la vie.
Des hommes avaient choisi de s’installer dans ce lieu loin de tout mais proche de l’essentiel, de la beauté, du ciel, des nuages.
Ce n’étaient pas des hommes comme les autres : ils n’avaient besoin ni de confort ni de télévision. Ce qui nous est nécessaire leur était inutile, et même encombrant. »
Article détaillé : Abbaye Notre-Dame de l'Atlas.
L'enlèvement et la mort des Moines
Premières alertes
Le 14 Décembre 1993, 12 ouvriers croates sont égorgés à quelques kilomètres du monastère. Les auteurs ont séparé Musulmans et Chrétiens, pour ne tuer que ces derniers.
Trois Croates en réchappent toutefois grâce à la solidarité d'un ouvrier bosniaque Musulman.
Les Moines en témoigneront dans une lettre écrite au journal La Croix le 22 Janvier 1994, qui sera publiée le 24 Février de la même année.
Le 24 Décembre 1993, un groupe armé de l'AIS fait irruption dans le Monastère. Il est dirigé par l'émir Sayad Attiya, qui exige l'impôt révolutionnaire pour sa cause et veut emmener le médecin de la Communauté, Frère Luc.
Christian de Chergé, Prieur du Monastère refuse, tout en rappelant que Frère Luc reste disponible pour tous les malades qui viendront au Monastère. L'émir repart alors sans leur faire de mal.
L'enlèvement
Dans la nuit du 26 au 27 Mars 1996, à 1 h 15 du matin, un groupe d'une vingtaine d'individus se présente aux portes du Monastère.
Ils pénètrent de force à l'intérieur et vont vers le cloître où ils enlèvent sept Moines. Deux membres de la Communauté, Frère Jean-Pierre et Frère Amédée, qui dormaient dans une autre partie du Monastère, échappent aux ravisseurs.
Aujourd'hui encore, l'identité des personnes ayant enlevé les Moines reste incertaine.
Les négociations
Pendant plusieurs jours, on n'a pas de nouvelles officielles des moines. Entre le 18 et le 27 Avril, un communiqué n° 43 attribué au Groupe islamique armé assure que les Moines sont toujours vivants.
Il propose un échange de prisonniers et se termine par cette phrase : « Si vous libérez, nous libérerons... ».
Le 30 Avril, un envoyé des ravisseurs, nommé Abdullah, se présente au consulat de France à Alger, et livre un message de Djamel Zitouni et une cassette audio sur laquelle on entend les voix, reconnaissables, des sept Moines.
Dans cet enregistrement datant du 20 Avril, Christian de Chergé dit notamment : « Dans la nuit du Jeudi au Vendredi, les moudjahiddin nous ont lu le bulletin de la Jamaa Islamiyya Moussalaha dans lequel il est demandé au gouvernement français de libérer un certain nombre d’otages appartenant à ce groupe en échange de notre libération, cet échange semblant être une condition absolue ». Une fois parti, cet émissaire ne reprendra plus contact avec les autorités.
En France, l'enquête est menée par la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) et par la Direction de la surveillance du territoire (DST).
Il semble que la rivalité entre ces deux services ait été préjudiciable aux négociations.
Parallèlement, Jean-Charles Marchiani, ex-préfet du Var tente lui aussi de faire libérer les otages.
Mais ses négociations séparées auraient été désavouées par Alain Juppé, alors premier ministre.
La mort des Moines
Le 21 Mai, le communiqué no 44 attribué au GIA annonce : « Nous avons tranché la gorge des sept Moines, conformément à nos promesses. ».
L'annonce du massacre suscite une très forte émotion en France. Le 28 Mai 1996, dix mille personnes se rassemblent sur le parvis des droits de l'homme du Trocadéro pour rendre un dernier hommage aux Moines assassinés.
Le 30 Mai, le gouvernement algérien annonce la découverte des dépouilles des Moines, près de Médéa.
Le Père Armand Veilleux, procureur général de l'Ordre Cistercien — Ordre auquel les Moines appartenaient — se rend en Algérie et demande à voir les corps.
Il essuie d'abord un refus de l'ambassade de France, puis est informé que seules les têtes ont, en réalité, été retrouvées.
Par la suite, aucune autopsie officielle ne sera mentionnée par les autorités algériennes.
L'identité des Moines a toutefois pu être établie le 31 Mai, à la morgue de l’hôpital militaire d’Ain Nadja où Michel Lévêque, ambassadeur de France s'est rendu accompagné, entre autres, d'un médecin de la gendarmerie, de Mgr Henri Teissier, Archevêque d’Alger, du Père Armand Veilleux, procureur général des Cisterciens de la stricte observance (Trappistes), et du Père Amédée, un des deux Moines ayant échappé à l'enlèvement.
Les obsèques ont lieu à la Basilique Notre-Dame d'Afrique à Alger, le 2 Juin 1996. Ils sont enterrés au Monastère de Tibhirine, deux jours plus tard.
Les autorités ont dissuadé les familles de s'y rendre. Seuls, la sœur de Christophe Lebreton et son mari obtiennent un visa. Des déploiements de forces de l'ordre considérables ont lieu dans la région et le long du parcours.
Entre le printemps 1994 et l'été 1996, dix-neuf Prêtres et Religieux Catholiques ont été assassinés en Algérie.
Parmi eux, les Moines de Tibhirine, quatre pères Blancs de Tizi Ouzou, et Mgr Pierre Claverie, évêque d'Oran, tué le 1er Août 1996.
Cimetière du Monastère de Tibhirine en Algérie où sont enterrés les sept Moines assassinés en 1996.
Aperçu biographique des Moines assassinés
- Dom Christian de Chergé, Prieur de la Communauté depuis 1984, 59 ans, Moine depuis 1969, en Algérie depuis 1971.
- Le Frère Luc Dochier, 82 ans, Moine depuis 1941, en Algérie depuis Août 1946. A obtenu la nationalité algérienne. Médecin, il a exercé pendant la Deuxième Guerre mondiale avant de prendre la place d'un père de famille nombreuse en partance pour un camp de prisonniers en Allemagne. Présent cinquante ans à Tibhirine, il a soigné tout le monde gratuitement, sans distinction. Déjà en juillet 1959, il avait été enlevé par des membres de l'ALN (Armée de libération nationale). Il était avec le Frère Michel cuisinier de la Communauté.
- Le Père Christophe Lebreton, 45 ans, Moine depuis 1974, en Algérie depuis 1987, ordonné en 1990.
- Le Frère Michel Fleury, 52 ans, Moine depuis 1981, en Algérie depuis 1985. Membre de l'Institut du Prado, il était le cuisinier de la Communauté.
- Le Père Bruno Lemarchand, 66 ans, Moine depuis 1981, en Algérie et au Maroc depuis 1989.
- Le Père Célestin Ringeard, 62 ans, Moine depuis 1983, en Algérie depuis 1987. Son service militaire fait en Algérie le marqua pour le reste de sa vie, car notamment, en tant qu'infirmier, il soigna un maquisard blessé que l'armée française voulait achever.
- Le Frère Paul Favre-Miville, 57 ans, Moine depuis 1984, en Algérie depuis 1989. Il était chargé du système d'irrigation du potager du Monastère.
Article détaillé : Abbaye Notre-Dame de l'Atlas.
Lecture
S’il m’arrivait un jour – et çà pourrait être aujourd’hui – d’être victime du terrorisme qui semble vouloir englober maintenant tous les étrangers vivant en Algérie, j’aimerais que ma Communauté, mon Église, ma famille, se souviennent que ma vie était DONNEE à Dieu et à ce pays.(…)
J’aimerais, le moment venu, avoir ce laps de lucidité qui me permettrait de solliciter le Pardon de Dieu et celui de mes frères en humanité, en même temps que de pardonner de tout cœur à qui m’aurait atteint.(…)
Ma mort, évidemment, semblera donner raison à ceux qui m’ont rapidement traité de naïf, ou d’idéaliste : « Qu’il dise maintenant ce qu’il pense ! » Mais ceux-là doivent savoir que sera enfin libérée ma plus lancinante curiosité.
Voilà que je pourrai, s’il plaît à Dieu, plonger mon regard dans celui du Père pour Contempler avec lui ses enfants de l’islam tels qu’il les voit, tout illuminés de la Gloire du Christ, fruits de sa Passion, investis par le don de L’Esprit dont la joie secrète sera toujours d’établir la communion et de rétablir la ressemblance, en jouant avec les différences.(…)
Et toi aussi, l’ami de la dernière minute, qui n’auras pas su ce que tu faisais. Oui, pour toi aussi je le veux ce MERCI, et cet « A-DIEU » envisagé de toi.
Et qu’il nous soit donné de nous retrouver, larrons heureux, en paradis, s’il plaît à Dieu, notre Père à tous deux. AMEN ! Inch’ Allah !
(Frère Christian de Chergé, Testament spirituel).