Dimanche 02 Juin 2024 : Fête (Dies natalis) du Père Jacques de Jésus (Lucien Bunel), Prêtre du Carmel (1900-1945).
En France, sa cause en Béatification est introduite à Rome le 29 Avril 1997.
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/12594/Lucien-Bunel--Jacques-de-Jesus.html
Lucien Bunel, Jacques de Jésus
"Serviteur de Dieu" Prêtre du Carmel (? 1945)
Lucien Bunel, Père Jacques de Jésus (1900-1945)
"Serviteur de Dieu"
Éducateur d’exception, le Père Jacques a été victime de sa Charité en voulant sauver des enfants juifs.
le Serviteur de Dieu Jacques de Jésus, prêtre de notre Ordre (1900-1945) - site du Carmel en France
Natif de Barentin, près de Rouen, Lucien Bunel rejoignit les Carmes déchaux à Lille en 1931, six ans après son Ordination Sacerdotale.
Directeur du collège d'Avon, il abrita des enfants juifs menacés par les lois injustes de l'Occupation allemande.
Dès janvier 1944, il subit l'arrestation par la Gestapo, la prison, puis les camps de la mort. Il mourut victime de sa Charité quelques semaines après la Libération.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Jacques_de_J%C3%A9sus
Jacques de Jésus
Lucien Louis Bunel, dit Jacques de Jésus ou le père Jacques de Jésus, né à Barentin (Seine-Maritime) le 29 Janvier 1900 et mort à Linz (Autriche) le 02 Juin 1945, est un Prêtre Catholique français et Religieux Carme. Son procès de Béatification est en cours.
Biographie
Très jeune, Lucien Bunel décide de devenir Prêtre. Il entre au petit séminaire de Rouen où on le juge « forte tête » et où ses professeurs apprécient son ardeur au travail, mais nullement son caractère.
Il fait son service militaire alors qu'il est séminariste, au fort de Montlignon près de Paris. « Militaire au fort Montlignon en 1920, Lucien Bunel – en Religion Père Jacques de Jésus – s'attacha à la commune et à ses habitants.
Il y créa le premier patronage et y revint chaque été jusqu'en 1941 ». Il fait deux retraites à la Trappe de Notre-Dame de Port-du-Salut et se croit appelé à la vie Cistercienne.
L'influence de la Prieure du Carmel du Havre et une retraite au Couvent des Carmes d'Avon l'orientent définitivement vers le Carmel.
Il est ordonné Prêtre le 1er Juillet 1925. Souhaitant s'orienter vers l'Ordre du Carmel, l'Archevêque de Rouen lui refuse son consentement.
Ce n'est qu'en 1931 que Lucien Bunel peut entrer au noviciat au Couvent des Carmes déchaux de Lille où il prend le nom de Frère Jacques de Jésus.
« C'est la vie du Prêtre, oublier tout, quitter tout, même la vie, pour les autres. N'exister que pour les autres, que pour leur faire connaître Jésus et Le leur faire aimer. »
Il cherche Dieu dans la solitude, la nature, la vie d'Oraison, « le calme du bois, dans le murmure des arbres, dans la prière des oiseaux » ».
Un pédagogue
En 1934, il fonde et dirige le Petit Collège Sainte-Thérèse de l'Enfant-Jésus à Avon (Seine-et-Marne) à la demande de son provincial, le Père Louis de la Trinité (futur amiral d’Argenlieu), dans une partie du Couvent des Carmes.
Il y enseigne les lettres classiques.
C'est un grand pédagogue, pas un théoricien mais un praticien. Sa manière d’éduquer est un succès. Il y est professeur de lettres classiques et surveillant : les élèves l'appellent parfois « El Santo », le saint.
En 1936, il fait une retraite au Carmel de Chaville, puis à Pontoise.
La guerre de 1939-1945
Pendant la guerre, il s'engage très vite, tout en continuant ses activités au collège d'Avon, il participe à un groupe clandestin lié au réseau de résistance Vélite-Thermopyles.
Il offre la protection du collège à des réfractaires du STO.
Il permet à Lucien Weil, professeur de sciences naturelles interdit d’enseignement au lycée de Fontainebleau, parce qu'il est Juif, de donner quelques cours au Petit Collège.
Le Père Jacques accueille également trois enfants Juifs, Hans-Helmut Michel, Jacques Halpern, et Maurice Schlosser, sous les identités de Bonnet, Dupré et Sabatier.
L’arrestation du père Jacques et des trois enfants le 15 Janvier 1944 a inspiré le film de Louis Malle Au revoir les enfants.
Si son arrestation du 15 Janvier 1944 est directement liée à celle des trois enfants Juifs à la suite d'une dénonciation, c'est surtout son implication dans la Résistance qui a motivé sa déportation finale au Gusen.
Il est tout d'abord transféré à la prison de Fontainebleau puis au camp de Royallieu, près de Compiègne en France, ensuite au camp de représailles de Neue Bremm, près de Sarrebruck en Allemagne, puis à Mauthausen et Gusen en Autriche.
Dans le camp
S'occupant des malades et de l'infirmerie, disant la Messe dans le camp et chaque jour, l'offrande de Sainte Thérèse à l'Amour Miséricordieux avec les prisonniers ; durant ses promenades, il porte une poutre autour des murs du camp ; il est très aimé de ses camarades prisonniers, et même des Allemands.
Il va s'appuyer sur des réseaux existants, même ceux des groupes de solidarité mis en place par les communistes, groupes qu'il étend et généralise : trois ou quatre déportés par groupe prélèvent une part de leur ration pour la donner à un plus faible.
Dans le souci de l'autre, et du plus faible, c'est encore l'homme qui se tient debout. Tous les témoins le diront : le Père Jacques était là, près d'eux, aidant ceux qui n'en pouvaient plus, relevant ceux qui tombaient, donnant même son pain à ceux qui avaient faim.
Alors que les SS et les gardiens cherchaient à réduire l'homme, à l'anéantir, le Père Jacques « réconciliait la guerre avec l'espèce humaine » :
« Quand on rencontrait le Père Jacques, particulièrement dans un camp de concentration, on n'avait plus honte d’être un homme...
C’était un homme qui vous réconciliait, dans la guerre, avec l’espèce humaine ». Au camp, il encourage chaque prisonnier : « N'en doutez pas, Le Christ est là, au milieu de nous, comme Il était sur sa Croix, et vous pouvez le Contempler ».
À la fin, il tombe malade, mais il trouve encore la force, à la libération du camp, de représenter les Français aux réunions du Comité international des déportés.
Il meurt à Linz le 02 Juin 1945, à l'hôpital Sainte-Élisabeth. Son corps est transféré à Avon dans le cimetière du Carmel.
Jean Cayrol, son compagnon de déportation, a écrit sur lui quelques poèmes, en particulier Chant funèbre à la mémoire du révérend Père Jacques (dans Larmes publiques, Poèmes de la nuit et du brouillard, Seghers, 1946).
Il est honoré à Yad Vashem comme un Juste parmi les nations. Le 9 Juin 1985 il reçoit de l'État d'Israël, la médaille de "Juste parmi les nations".
En France, sa cause en Béatification est introduite à Rome le 29 Avril 1997.
Communauté des Carmes d’Avon en 1941 (le Père Jacques est au premier rang, le troisième en partant de la droite)
Chronologie détaillée du Père Jacques
http://www.peintre-icones.fr/PAGES/CALENDRIER/Juin/2.html
Père Jacques de Jésus (1900-1945)
Né en 1900, dans une famille pauvre et laborieuse, le petit Lucien Bunel veut devenir « un grand monsieur le curé ».
Les campagnes déchristianisées, les enfants livrés à eux-mêmes donnent à sa passion d’apôtre et d’éducateur de s’éveiller et de s’affermir.
Quelques mois avant son Ordination diaconale, il est nommé professeur au collège Saint Joseph du Havre et se donne tout entier à sa nouvelle tâche.
Il est ordonné Prêtre le 11 Juillet 1925. Il répond à de nombreuses demandes et se laisse dévorer par mille et une activités.
Mais en secret, au profond de son cœur, il entend l’appel à suivre Jésus au désert. Après bien des luttes intérieures et extérieures, il quitte le diocèse de Rouen et entre dans l’Ordre des Carmes Déchaux à Avon où il devient le Fondateur et le directeur du petit collège.
Il va y déployer les multiples ressources pédagogiques de son âme d’éducateur. En janvier 1943, il accueille sous une identité d’emprunt, trois enfants juifs.
Le 15 Janvier 1944, avec le Père Jacques, ils sont arrêtés par la Gestapo. Celui qui porte le nom “de Jésus” est ému comme son Maître, Le Christ, par la détresse des compagnons d’infortune qu’il rencontre à la prison de Fontainebleau.
Il fait le choix de suivre ses camarades d’infortune, de se faire le compagnon de chacun d’eux dans la nuit de l’horreur et de l’angoisse.
Flamme d’espérance dans l’enfer des camps. Dans ces lieux de mort et de déchéances programmées, il parvient à célébrer l’Eucharistie et à donner le Pardon de Dieu, manifestant ainsi le triomphe de la Vie, signifiant la victoire sur le mal.
Quelques semaines après la libération du camp de Mauthausen par les américains, le 2 Juin 1945, il s’éteint, revêtu de l’habit du Carmel.
C'est son histoire qui a inspiré Louis Male pour son magnifique film "au revoir les enfants".