Jeudi 06 Juin 2024 : Fête de Saint Raphaël Guízar Valencia, Évêque de Veracruz au Mexique (1878-1938).
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/11793/Saint-Rapha%EBl-Guizar-Valencia.html
Saint Raphaël Guízar Valencia
Évêque de Veracruz au Mexique (? 1938)
Né au Mexique en 1878, il a connu l'époque des persécutions, grand prédicateur, risquant sa vie, nommé Évêque de Veracruz, il s'appliqua à faire vivre le séminaire.
Il vivait très pauvrement, soulageait la misère des autres, il a passé pas mal de temps en exil.
Rafael Guízar Valencia (1878-1938) Béatifié par Saint Jean-Paul II le 29 Janvier 1995 - Biographie - Canonisé par Benoît XVI le 14 Octobre 2006
Voir aussi le site officiel - en espagnol - de San Rafael Guizar y Valencia, qui contient des informations, sa biographie, l'histoire de sa cause, la galerie de photos, des vidéos, des événements, entre autres sujets.
À Mexico, en 1938, le trépas de Raphaël Guizar Valencia, Évêque de Veracruz. Au temps de la persécution mexicaine, il exerça sans relâche son Ministère épiscopal, soit en exil, soit dans la clandestinité.
Martyrologe romain
"Que son exemple aide les fidèles Catholiques à suivre avec bonheur et cohérence le chemin du Christ, en témoignant auprès de toute la société de la beauté de son Amour et de sa Paix.
Joyeuse Fête à tous!"
Benoît XVI à l'angélus le 15 Octobre 2006 aux mexicains venus pour la Canonisation.
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/3573d149-4c01-4467-ba7b-3af36af62868
Saint Rafael Guízar Valencia
Évêque de Veracruz (Mexique)
Rafael Guízar Valencia naquit à Cotija (diocèse de Zamora, Mexique) le 26 Avril 1878. Orphelin de mère à l'âge de neuf ans, il suivit ses études dans un collège des Pères Jésuites, où il mûrit sa vocation au Sacerdoce.
En 1891, il entra au petit séminaire de Cotija et, en 1896, au grand séminaire de Zamora. Il fut ordonné Prêtre le 01 Juin 1901.
Au cours des premières années de son Ministère, il se consacra avec un grand zèle aux « missions » populaires dans la ville de Zamora et dans diverses régions du Mexique.
Nommé en 1905 Missionnaire apostolique et Directeur spirituel du séminaire de Zamora, il enseigna aux séminaristes l'Amour de l'Eucharistie et la dévotion à la Vierge.
En 1911, voulant s'opposer aux hostilités contre l'Église, il ouvrit une typographie à Mexico pour imprimer un journal Catholique, qui fut rapidement fermé par les révolutionnaires.
Persécuté et menacé de mort, il vécut plusieurs années sans domicile fixe, supportant toutes sortes de privations.
Afin d'exercer son Ministère, il se déguisait en vendeur ambulant, en musicien ou en médecin pour pouvoir s'approcher des malades et leur donner les Sacrements.
A la fin de 1915, il dut se réfugier aux États-Unis, puis l'année suivante au Guatemala, où il prêcha un grand nombre de Missions.
Sa réputation de Missionnaire atteignit l'île de Cuba, où il fut invité à tenir des Missions. Son apostolat y fut exemplaire et fécond.
Le 01 Août 1919, alors qu'il exerçait son apostolat à Cuba, il fut nommé premier Évêque de Veracruz et ordonné dans la Cathédrale de La Havane le 30 Novembre 1919.
Il consacra les deux premières années de son épiscopat à visiter le territoire étendu du diocèse, transformant ses visites en véritables Missions et portant une assistance spirituelle et matérielle aux victimes d'un violent tremblement de terre qui avait semé la destruction à Veracruz.
L'une de ses principales préoccupations était la formation des Prêtres.
En 1921, il réussit à restaurer le vieux séminaire de Xalapa, qui avait été confisqué par le gouvernement en 1914; mais il fut à nouveau confisqué.
Il transféra alors le séminaire à Mexico, où il fonctionna clandestinement pendant quinze ans.
Ce fut le seul séminaire à poursuivre son activité, comptant jusqu'à 300 séminaristes.
Il passa neuf années de son épiscopat en exil, car les révolutionnaires le menaçaient de mort.
En Décembre 1937, alors qu'il prêchait une Mission, il eut une crise cardiaque, mais il poursuivit malgré tout sa Mission jusqu'à sa mort, le 6 Juin 1938 à Mexico.
Rafael Guízar Valencia a été Béatifié le 29 Janvier 1995, par Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojty?a, 1978-2005), et Canonisé, le 14 Octobre 2006, par le Pape Benoît XVI.
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/hagiographie/fiches/f0348.htm
Saint Raphaël GUIZAR VALENCIA
Nom: GUIZAR VALENCIA
Prénom: Raphaël (Rafael)
Pays: Mexique
Naissance: 26.04.1878 à Cotija (diocèse de Zamora, Michoacan)
Mort: 06.06.1938 à Mexico
Etat: Évêque
Note: Prêtre le 01.06.1901. Prédicateur de Missions populaires. Évêque de Veracruz, Ordonné le 30.11.1919 à Santiago de Cuba. Il est attentif à la formation de son clergé, et aux pauvres.
En cette période marquée par la persécution, il passe 9 années en exil.
Béatification: 29.01.1995 à Rome par Saint Jean Paul II
Canonisation: 15.10.2006 à Rome par Benoît XVI
Fête: 6 juin
Réf. dans l’Osservatore Romano: 1995 n.6 p.3 - 2006 n.42 p.1-4
Réf. dans la Documentation Catholique: 1995 n.5 p.249
Notice brève
Saint Raphaël Guizard, né au Mexique en 1878, a vécu dans une époque troublée par des persécutions.
Il fut un prédicateur inlassable de missions populaires, allant jusqu’à risquer sa vie. Nommé évêque de Veracruz, il poursuivit son activité de prédication et donna sa priorité au séminaire qu’il reconstruisit et maintint malgré l’interdiction du gouvernement.
Menant lui-même une vie très pauvre, il avait le souci de soulager la souffrance des autres.
Après avoir connu un épiscopat mouvementé dont il passa la moitié en exil, il mourut comme un pauvre, à Mexico en 1938.
Notice développée
Rafael (Raphaël) Guizard Valencia naît en 1878 à Cotija de la Paz dans le diocèse de Zamora, au Mexique.
Ses parents sont de riches propriétaires terriens qui éduquent leurs onze enfants très Chrétiennement (l’un des frères de Raphaël sera aussi Évêque).
Orphelin de mère à neuf ans, l’enfant entre au petit séminaire de Cotija en 1891 ; études interrompues quelques temps pour rendre service à sa famille.
Puis il continue au séminaire de Zamora et il est ordonné Prêtre dans la Cathédrale de ce diocèse, le 1er juin 1901.
D’emblée, il se livre avec ardeur à des Missions populaires. En 1903, il fonde les Sœurs Missionnaires de l’Espérance, crée une école pour filles pauvres et deux institutions pour garçons dans le but d’y cultiver des vocations Sacerdotales.
Son ardeur de prédicateur lui vaut, en 1905, le titre de “Missionnaire apostolique” décerné par le Pape Saint Pie X et il est nommé aussi directeur spirituel du séminaire de Zamora.
Vu que le gouvernement est anticlérical et souvent persécuteur, pour contrecarrer cette mauvaise influence, il crée une imprimerie à Mexico qui édite un journal Catholique que les révolutionnaires ne tardent pas à supprimer.
Plusieurs fois, il reçoit des menaces de mort. Il entre donc dans la clandestinité et continue son Ministère.
Il se déguise en médecin pour visiter les malades, où encore, excellent accordéoniste, il se met à jouer pour attirer les gens, et quand ils sont assez nombreux, il commence à prêcher ; il va même jusqu’à accompagner l’armée révolutionnaire de Zapata, déguisé en marchand ambulant, pour consoler les blessés et administrer les Sacrements, au milieu des balles.
Inutile de dire que ces activités ne sont pas appréciées du gouvernement qui, par deux fois, le condamne à mort ; il est même conduit jusqu’au peloton d’exécution et s’en tire in extremis.
Il comprend qu’il vaut mieux prendre ses distances et s’exile en 1915, d’abord aux États-Unis, puis au Guatemala où il continue à exercer son charisme de prédicateur, et enfin à Cuba, où “l’infatigable Missionnaire” prêche 153 Missions de 1917 à 1919.
La base de cette prédication populaire, qui était “alors la manière la plus adaptée pour évangéliser les populations” (Benoît XVI), est un simple catéchisme de sa composition.
Le Père Guizard est justement en train de prêcher une Mission à La Havane en août 1919, quand il apprend qu’il est nommé Évêque de Veracruz Jalapa au Mexique.
D’abord effrayé, sa première réaction est de fuir en Colombie puis il revient sur ses pas et accepte.
Il reçoit la Consécration épiscopale dans la Cathédrale de La Havane le 30 Novembre 1919 et revient au Mexique.
À peine arrivé dans son diocèse, un tremblement de terre secoue la région et il se dépense pour les sinistrés.
Après cette activité d’urgence, son premier soin est de rouvrir le séminaire de Jalapa, jadis fermé par le gouvernement.
Il en restaure les bâtiments délabrés, car –dit-il –"À un Évêque peut manquer la mitre, la crosse et même la Cathédrale, mais il ne peut jamais manquer de séminaire, car du séminaire dépend l'avenir de son diocèse".
Il y tient comme à la prunelle de ses yeux.
Mais la persécution s’intensifie avec l’arrivée au pouvoir du Président Plutarco Calles et le séminaire est à nouveau fermé.
Il envoie ses séminaristes à Mexico où il continue à les former dans la clandestinité. Grâce à cela, à la fin de la persécution, son diocèse disposera d’un nombre suffisant de Prêtres, ce qui n’est pas le cas des autres diocèses.
Il parcourt son immense territoire, souvent à dos d’âne ou à cheval, faisant de chaque visite pastorale une véritable Mission qui renouvelle la vie Chrétienne des paroisses.
« Sa charité vécue à un degré héroïque lui vaut d'être appelé l’ "Évêque des pauvres" » (Benoît XVI).
Pauvre lui-même, il n’accepte aucun don. Quand il en reçoit, c’est pour les redistribuer immédiatement.
Tel un nouvel Athanase (défenseur de la Foi face à l’arianisme, au 4e siècle), il passe la moitié de ses dix-huit années d’épiscopat en exil.
Il faut dire que son Ministère se déroule dans une période difficile, notamment celle des ‘cristeros’, ces paysans qui se révoltent pour garder leur Foi.
Lui-même brave le pouvoir.
Cependant, le 24 Mai 1929, le gouvernement se montrant prêt à dialoguer, il envoie une lettre à tous ses fidèles en leur demandant de prier pour qu’il puisse négocier un règlement pacifique de la situation entre l’Église et l’État.
Le règlement, quoique provisoire, est rendu public le 22 Juin 1929. Mais la persécution ne tarde pas à reprendre et un jour, le gouverneur de Veracruz, Tejada, décrète qu’on peut tirer sur l’Évêque à volonté.
Alors Monseigneur Guizard va hardiment se présenter au gouverneur pour éviter aux gens l’ennui d’avoir à tirer sur lui.
Vaincu par cette audace, l’autre le laisse repartir.
Et l’Évêque continue ses activités en liberté, non sans subir d’autres tracasseries. Dans son Ministère épiscopal, il est, comme il le fut dans ses activités Sacerdotales, « un inlassable prédicateur de Missions populaires ».
Justement, alors qu’il est en train d’en prêcher une, il est frappé d’une crise cardiaque, ce qui ne l’empêche pas de continuer son Ministère.
Puis quand vient son heure, alors qu’il est dans une petite maison de Mexico loin de son diocèse, il se fait étendre sur le sol en signe de pauvreté et meurt le 6 Juin 1938.
Appendice - Contexte historique
Après le régime autoritaire du général Porfirio Diaz (1876-1911) le Mexique entre dans une période d’instabilité politique, et même de guerre civile (1914-1917), marquée par un caractère anticlérical prononcé jusqu’à la veille de la 2e guerre mondiale.
Ainsi dès 1913, un décret ordonne la fermeture des églises et l'arrestation des Prêtres. On interdit de dire "adios" ou "Si Dieu le veut" ("si Dios quiere"), de sonner les cloches, d'apprendre à prier aux enfants; on détruit les églises, expulse les Congrégations Religieuses, on met hors-la-loi les organisations professionnelles non gouvernementales, l'enregistrement des Prêtres est rendu obligatoire.
En visite au Vatican en 1915, l’Archevêque de Guadalajara dit à Benoît XV : « Nous payons les fautes de nos pères – Les cruautés des conquistadores ? demande le Pape. Et l’évêque de répondre : Moins ces cruautés que l’erreur d’avoir écarté les indigènes du Sacerdoce ».
On sait que les ‘Indios’ étaient déconsidérés. Quant au clergé alors en place, il n’est pas toujours à la hauteur.
On lui reproche souvent d’être intéressé et dissolu. (Graham Green, dans son roman “La Puissance et la gloire”, dresse le portrait saisissant d’un Prêtre à la fois trop humain et plein de Foi.)
En 1917, une Constitution anticléricale est votée. Elle est d’abord appliquée avec un certain pragmatisme par le général ‘indios’ Obregon, un anticlérical qui agit cependant avec prudence dans les régions où la Foi est plus vive.
Par contre, avec l’arrivée au pouvoir du général Plutarco Elias Calles en 1924, cette Constitution est appliquée strictement, et des décrets d’application sont promulgués; on a appelé le tout “les lois Calles”.
La persécution devient plus violente. Pour Calles, le Catholicisme est incompatible avec l’État. Un Catholique ne peut être un bon citoyen puisque sa loyauté première est à Rome. Il faut remarquer qu’à partir de 1917, la “Révolution mexicaine” s’inspire de plus en plus de la révolution bolchevique.
Le général Calles jure de détruire la Foi Chrétienne. Alors, un mouvement spontané de résistance naît dans le peuple.
L’Église ne s’en mêle pas, même si quelques Prêtres s’y engagent, pas toujours de façon heureuse d’ailleurs.
Le peuple autochtone des Indios montre par là que sa Religion n’est pas toujours aussi superstitieuse et syncrétique qu’on le dit.
Le soulèvement, formé essentiellement de paysans, concerne surtout la région du Centre-Ouest (Jalisco).
“Ils s’avancent comme en pèlerinage”, mais sont accueillis par l’armée à coups de fusils et de mitrailleuses, et dispersés sans peine.
A plusieurs reprises, ils sont battus en terrain découvert et le gouvernement ne s’inquiète pas, au contraire.
Mais, à chaque fois ils se replient dans les montagnes et font de la "guerrilla". Ceux qui sont faits prisonniers sont exécutés par la troupe et ils meurent en criant : "Vive le Christ-Roi!" On les appelle "Cristeros" par dérision, mais ensuite, ils revendiquent ce nom.
Parmi eux, il y a des Prêtres, non engagés dans le mouvement armé, mais continuant à se prodiguer pacifiquement au soin des âmes.
Certains seront Béatifiés. Ce mouvement de résistance, “le movimento cristero”, dure de 1926 à 1929.
L’État comprend qu’il n’en viendra pas à bout. Quant à Pie XI, dès le début, il a condamné cette persécution, notamment avec l’encyclique “Iniquitates afflictusque” (1926).
Mais pour sauver un minimum de liberté à l’Église, il est prêt, selon sa boutade, à “traiter avec le diable en personne”.
Finalement, on aboutit aux accords (‘arreglia’) du 21 Juin 1929. Les cloches sonnent à nouveau.
Mais les cristeros se sentent oubliés. Les accords ont été traités sans eux. D’ailleurs, les lois anticléricales ne sont pas abrogées, mais leur application est seulement suspendue ; c’est un modus vivendi.
Et de plus, la persécution reprend. Beaucoup de cristeros, qui ont rendu loyalement leurs armes par obéissance au Pape, sont alors assassinés.
Pie XI proteste contre cette violation des accords par l’encyclique “Acerbo nimis” en 1932, mais il cherche à éviter la rupture avec le gouvernement.
Quant à la "guerrilla", elle reprend (1932-1938) mais affaiblie, car l’épiscopat mène une politique d’apaisement et excommunie les Catholiques qui reprennent le maquis.
Rome et l’épiscopat voient sans doute sur le long terme, mais sur le coup, les cristeros, ne comprennent pas. Pourtant, ils se soumettent.
A la veille de la guerre de 1939, une évolution se dessine ; des équipes beaucoup moins teintées de marxisme arrivent au pouvoir et les lois Religieuses reçoivent une application plus souple. L’Église mexicaine se réorganise.
Les pauvres cristeros resteront longtemps oubliés, officiellement, même par la hiérarchie Catholique.
La Béatification en 1992 de 25 d’entre eux est venue les remettre en lumière. Beaucoup mouraient en criant aussi « Vive le Pape ! » et « Vive Notre-Dame de Guadalupe ! »
Aussi, lors de leur Canonisation qui a suivi en l’an 2000, Jean-Paul II a-t-il pu déclarer: "Le peuple mexicain s'est toujours distingué par son grand Amour pour Dieu, la Vierge, l'Église et le Pape."
Le Pape Benoît XVI procède à la Béatification d’un nouveau groupe en 2005. Ainsi les cristeros entrent-ils glorieusement dans l’histoire de l’Église, et l’histoire tout court !
Voir les fiches suivantes :
25 martyrs du Mexique (1915 - 1937)
9 martyrs du Mexique (1927-1928)
Bienheureux Michel Augustin PRO