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Saint Boniface, Apôtre des Germains - Archevêque de Mayence. Fête le 05 Juin.
Mercredi 05 Juin 2024 : Fête de Saint Boniface, Apôtre des Germains. Archevêque de Mayence, Martyr (? 754).
Saint Boniface. Statue.
Parvis de la Cathédrale Saint-Martin de Mayence.
Martin Bahmann — Travail personnel. CC BY-SA 3.0
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1274/Saint-Boniface.html
Saint Boniface
Apôtre des Germains - Archevêque de Mayence, Martyr (? 754)
Ordonné Prêtre en 710, le Bénédictin anglo-saxon Boniface gagne la Frise en 716, où il devient l'assistant de son compatriote saint Willibrord.
Puis il évangélise la Hesse, la Thuringe et la Bavière avec succès.
Consacré Évêque en 722, il établit son archevêché à Mayence. Retourné en Frise, il y est assassiné par des païens.
"La méthode missionnaire de Boniface était fondée sur deux points essentiels: il recherchait dans un premier temps à obtenir l'appui des rois et des grands et dans un deuxième temps il conviait les Monastères à être de véritables foyers de Vie chrétienne authentique et évangélisateurs.
C'est ainsi que la rechristianisation de l'Allemagne 'romaine' débuta. Ses succès vinrent aux oreilles du Pape Grégoire II qui le fit venir à lui et il le consacra Évêque en 722, dépendant directement du Saint-Siège, Boniface n'eut pas de diocèse particulier."
Source: site préparation aux Journées Mondiales de la Jeunesse 2005.
Saint Boniface nous encourage à accueillir la Parole de Dieu - Benoît XVI audience du 11 mars 2009:
Saxon né en Angleterre vers 675 sous le nom de Winifred, il fut très jeune attiré par l'idéal Monastique.
Ordonné Prêtre à trente ans, il entendit l'appel de Dieu à se consacrer à la conversion des païens du continent.
En 716, avec quelques compagnons, il prend le chemin de la Frise, "où échoua sa première initiative d'évangélisation à cause de l'opposition d'un chef local.
S'étant rendu à Rome deux ans plus tard pour y rencontrer le Pape, Grégoire II l'encouragea, lui donna le nom de Boniface et le chargea de mission officiellement auprès des peuples germaniques"...
Il fonda de nombreux Monastères, masculins et féminins, lesquels constituèrent "des phares de diffusion de la Foi et de la culture Chrétienne dans ces régions...
A près de 80 ans, il projeta une nouvelle mission évangélisatrice... dans le pays qui avait vu ses premières expériences.
Mais, en 754 probablement, des frisons païens l'assassinèrent à Dokkum tandis qu'il célébrait la Messe".
"Après tant de siècles, quel message pouvons-nous retenir de la prodigieuse œuvre de ce grand Missionnaire Martyr?", s'est demandé Benoît XVI: "D'abord, la centralité de la Parole, vécue et interprétée dans la Foi de l'Église, que Boniface prêcha jusqu'au sacrifice suprême du Martyre".
Ensuite, "sa fidélité au siège apostolique, le principe central de son action Missionnaire... Cet esprit de cohésion autour du Successeur de Pierre s'est transmis aux Églises sujets de sa prédication, unissant à Rome l'Angleterre, l'Allemagne et la France. Ce facteur a grandement contribué à la constitution des racines Chrétiennes de l'Europe, qui ont produit tant de fruits au cours des siècles suivants"...
"Le courageux témoignage de Boniface -a ajouté Benoît XVI- nous invite à accueillir dans nos vies la Parole de Dieu comme première référence, à aimer sincèrement l'Église, à se sentir co-responsables de son avenir dans l'unité autour du Successeur de Pierre.
Il nous rappelle aussi qu'en favorisant la diffusion de la culture, le Christianisme aide au progrès de l'humanité.
Nous devons être à la hauteur de ce prestigieux héritage pour le faire fructifier en faveur des nouvelles générations".
En comparant l'appel de la Foi et le service de l'Évangile de Boniface à "notre Foi, souvent chancelante et bureaucratique, il faut nous demander comment nous renouveler pour transmettre ce don précieux à notre temps". (source: VIS 090311)
Mémoire de Saint Boniface, Évêque et Martyr. Moine en Angleterre sous le nom de Winfrid, il vint à Rome, où le Pape Grégoire II l’ordonna Évêque en lui donnant le nom de Boniface et l’envoya en Germanie pour annoncer aux peuples de ce pays la Foi du Christ.
Il gagna à la religion Chrétienne des foules immenses et fixa son siège épiscopal à Mayence.
Enfin à Dokkum chez les Frisons, en 754, il fut massacré à coups d’épée par des païens furieux, en même temps qu’Eoban, son co-Évêque, et quelques autres serviteurs de Dieu: les Saints Adelaire Vintruge et Gautier, Prêtres - Amond, Savibald et Bose, diacres - Vaccare, Gondecair, Ellur et Atevulf, Moines, consommant ainsi son Martyre.
Martyrologe romain.
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/79a903f2-ad31-442c-83ba-c7704541d62b
Saint Boniface
Archevêque de Mayence, Martyr
Boniface, appelé d'abord Winfrid, naît en Angleterre, vers 673-680. Une maladie grave décida son père à le laisser partir dans un Monastère.
Devenu professeur après de brillantes études, Winfrid, par sa science et son éloquence, acquiert une réputation dont il est effrayé ; alors, refusant tous les honneurs, il tourne toute l'ambition de son zèle vers les contrées encore païennes de la Germanie, et n'a qu'un désir : devenir apôtre de l'Allemagne.
En 718, il va s'agenouiller aux pieds de Saint Grégoire II et reçoit de lui tous les pouvoirs apostoliques.
Après avoir traversé, en exerçant sa charité pour les âmes, la Lombardie, la Bavière et la Thuringe, il va se joindre à Saint Willibrord, apôtre des Frisons ; mais il s'enfuit dès que celui-ci veut lui conférer l'épiscopat.
Winfrid évangélise alors la Thuringe, dont les sauvages forêts se couvrent bientôt de Monastères et se peuplent de saints.
La moisson est trop abondante, il lui faut des auxiliaires ; le Pape l'appelle à Rome, le sacre Évêque et change son nom en celui de Boniface.
L'apôtre, secondé par de vaillants missionnaires, travaille avec plus d'ardeur que jamais à étendre le règne de l'Évangile.
Ses saintes audaces sont bénies du Ciel.
Un jour, il fait abattre un arbre de superstition, qui servait d'idole à un peuple aveugle, et quand la foule en fureur va se jeter sur lui, un prodige vient soudain la calmer : l'arbre énorme se plie sous une main invisible et va tomber en quatre tronçons aux pieds du Saint. Le Christ avait vaincu ; des milliers de païens demandèrent le Baptême.
Boniface était de nouveau débordé par l'immensité de ses succès; il fait un appel à sa patrie, et bientôt de nombreux Missionnaires viennent se joindre à lui.
Archevêque, légat du Pape, Boniface ne s'attribue point la gloire de ses œuvres ; Dieu est sa seule force et son seul recours ; voilà le secret de ses conquêtes pacifiques.
À ce héros, il ne manquait plus qu'un combat ; à ce triomphateur, il ne manquait plus qu'une victoire.
Le 05 Juin 754, jour de Pentecôte, Boniface se préparait à offrir le Saint Sacrifice, quand une foule armée se précipite vers lui en poussant des cris sauvages ; son entourage court aux armes ; mais Boniface sort de sa tente : « Cessez le combat, mes enfants, dit-il, voici l'heure de la délivrance ! »
Bientôt l'apôtre tombe sous les coups de ces barbares avec tous ceux qui l'accompagnent. On le trouva criblé de blessures, tenant en main le livre de Saint Ambroise : « Du bienfait de la mort ».
Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>> Saint Boniface
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
http://missel.free.fr/Sanctoral/06/05.php
Saint Boniface,
Évêque et Martyr
Winfrid, qui prendra plus tard le nom de Boniface, naquit vers 680, dans le royaume anglo-saxon de Wessex, récemment conquis au Christianisme, où sa famille brillait par sa Foi et par son rang.
À l'âge de quatre ou cinq ans, il suppliait son père de lui laisser embrasser la vie Monastique ; à sept ans quand il entra comme oblat à l'Abbaye d'Exeter [1] où il commença ses études qu’il poursuit à l’abbaye de Nursling (diocèse de Winchester).
Le souvenir de ses anciens maîtres, restera comme un parfum qui embaumera toute sa vie, singulièrement Aldheln qui, à Nursling, lui apprit les disciplines littéraires.
Devenu professeur, il composa une grammaire latine. Outre la science profane, il fut initié aux sciences sacrées, surtout à l'Écriture sainte dont il ne fit pas l'objet d'une vaine érudition mais de la prédication qu’il exerça sans aucun détriment pour sa vie Monastique car il était assidu aux offices comme au travail manuel. Cependant, Winfrid ne songeait qu'à porter aux païens déshérités la lumière de la Foi.
En 716, avec trois compagnons, il quitta Nursling pour la Frise, située en face de l'estuaire de la Tamise, qui était la terre la plus réfractaire à l'Évangile.
À peine effleurée par Saint Amand et Saint Éloi, la Frise était devenue le partage de Saint Willibrord qui, après la mort de Pépin d'Héristal (714), se sentant peu en sécurité s'était retiré à l'Abbaye d'Echternach.
Winfrid ne put davantage s'y établir et regagna bientôt Nursling d'où il faillit ne plus revenir, car il fut élu pour succéder au vieil abbé Winbrecht, mort peu après son retour.
Ses instances et celles de l'Évêque de Winchester ayant fait élire un autre candidat, Winfrid, de nouveau libre, partit pour Rome à l'automne 718.
Au printemps de 719, Grégoire II [2] lui remit une lettre d'investiture pour prêcher la Foi aux idolâtres de Germanie.
Il lui recommandait de suivre dans l'administration des Sacrements les règles de la liturgie romaine et, dans les cas difficiles, d'en référer au Saint-Siège. Le Pape changea aussi le nom de Winfrid en celui de Boniface.
La situation de la Germanie étant confuse, le Pape n'avait désigné au zèle de Boniface aucune province bien déterminée.
Après avoir visité la Bavière et la Thuringe, Boniface jeta son dévolu sur la Frise que les Francs venaient de reconquérir et où Saint Willibrord était retourné.
Celui-ci, déjà âgé, voulut bientôt faire de Boniface son coadjuteur et successeur, mais il résolut, après trois ans de labeurs et d'expériences fécondes, d'aller porter la Foi à des contrées plus déshéritées, à l'intérieur de l'Allemagne. En route il s’adjoint Grégoire, un adolescent, neveu de l'Abbesse de Pfalzel, près de Trèves.
Il s’établi en Hesse qui relevait des Francs et qui, malgré les Missionnaires irlandais, demeurait foncièrement païen.
Fort des conseils et des Prières de ses amis d'Angleterre, Boniface en entreprit l'évangélisation méthodique et pour cela établit à Amoenburg sa première Fondation Monastique. Il voulut sans tarder porter à la connaissance du Pape ses premiers résultats et ses difficultés.
Grégoire II l'invita à le venir voir à Rome.
Le Pape, après lui avoir fait écrire une profession de Foi, lui conféra la Consécration épiscopale (30 novembre 722) sans lui attribuer un diocèse particulier mais en le rattachant directement au Saint-Siège, et lui remit, avec un recueil des conciles, des lettres de recommandation, notamment pour Charles Martel qui lui fit bon accueil et lui délivra un sauf-conduit.
La protection du prince, la mission de Rome et le caractère épiscopal conféraient à Boniface un nouveau prestige aux yeux des Germains qui lui permit de faire un coup d'éclat en abattant le chêne sacré de Thor, sur la montagne de Gudenberg (Geismar, près de Fritzlar) que les populations de la Hesse vénéraient à l'égal d'un dieu.
À peine entamé, l'arbre s'abattit, comme renversé par un vent impétueux ; les païens y virent une sorte de jugement de Dieu et, devant l'impuissance des idoles à se défendre, passèrent en grand nombre à la Foi Chrétienne. Le bois du chêne servit pour édifier une chapelle en l'honneur de saint Pierre.
Au bout d'un an, Boniface, jugeant que l'évangélisation de la Hesse était suffisamment avancée, passa en Thuringe (724) où il resta jusqu'en 731.
En Thuringe, effleurée par la prédication Chrétienne, la vie religieuse, aux mains d’un clergé ignorant ou relâché, était extrêmement languissante.
Boniface fonda le Monastère de Saint-Michel d'Ohrdruff, près de Gotha, qu’il peupla de Missionnaires anglo-saxons qui se distinguaient par leur attachement au Saint-Siège et aux coutumes romaines.
Boniface recherche tout d'abord l'appui des rois et des grands, sans jamais s'inféoder à eux.
Puis, pour appuyer son apostolat et en maintenir les résultats, il fait appel aux Monastères tels ceux qu’il établit en Hesse (Amoenburg et Fritzlar) ou en Thuringe (Ohrdruff, pour les hommes, Kitzigen, pour les femmes, Ochsenfurt et Bischoffsheim, sur la Tauber) qui étaient des foyers de civilisation, enseignant l'agriculture et les arts en même temps que la Foi.
Ayant reçu du successeur de Grégoire II (mort le 11 Février 731), Grégoire III, le titre d’Archevêque et le pallium (732), Boniface passa en Bavière, vaste territoire évangélisé depuis plusieurs générations, notamment par Saint Rupert et Saint Corbinien, mais qui n'avait pas encore reçu d’organisation hiérarchique.
Saint Boniface y resta de 732 à 741, exception faite d'un séjour qu’il fit à Rome (738-739) d’où il revint consolé, encouragé, éclairé et chargé de reliques pour les jeunes églises qu'il avait fondées.
Ce pèlerinage lui valut de recruter son compatriote Wunnibald, pèlerin devenu Moine dans la Ville éternelle, et son frère Willibad qui avait, après un pèlerinage à Jérusalem vint les rejoindre en Germanie.
De retour en Bavière, Boniface établit les évêchés de Salzbourg, Freysing, Ratisbonne et Passau, puis regagna la Hesse où il établit l’évêché de Buraburg (remplacé sous Charlemagne par Paderborn), et la Thuringe où il établit les évêchés d’Erfurt (remplacé sous Charlemagne par Halberstadt) et de Würzburg.
Pour joindre ces terres neuves aux anciennes cités de Bavière, aux confins de la Franconie et de la Bavière, Saint Boniface créa le siège épiscopal d’Eichstadt pour Willibad dont le frère Wunnibad et la sœur Walburge fondèrent un Monastère double à Heidenheim, alors que leur compatriote Sola bâtissait Solnhofen.
Ainsi, en une vingtaine d'années, Boniface avait édifié sur les territoires soumis aux Francs une vaste et solide Chrétienté.
Chacun de ses diocèses possédait un ou plusieurs Monastères, mais, depuis longtemps déjà, voulait en établir un au centre de l'Allemagne, qui lui fût à la fois un lieu de repos et un quartier général.
Il chargea un jeune Moine, Sturmi, de lui découvrir, dans les forêts de Hesse et de Thuringe, un emplacement assez large, assez riche et abrité tout à la fois, pour recevoir une nombreuse population de Moines et de Missionnaires.
Le roi Carloman fit la cession de ce terrain, et les défrichements commencèrent sans tarder.
Le 12 janvier 744, Sturmi en prit possession avec sept autres Moines.
Chaque année Boniface viendra s'y reposer et se recueillir auprès d'eux dans la solitude, prenant plaisir à initier ses Frères plus jeunes aux traditions Monastiques.
La Fondation qui comptera quatre cents Moines à sa mort, allait être la base solide pour l'évangélisation de l'Allemagne.
« Les quatre peuples auxquels, par la grâce de Dieu, j'ai porté la parole évangélique, sont à portée, écrivait-il au Pape ; je puis encore leur être utile tant que je vivrai. »
Après la mort de Charles Martel (741), ses deux fils, Pépin et Carloman, s'étaient partagés son royaume, et Boniface relevait du dernier qui avait obtenu l’Austrasie.
Tant Boniface que Carloman (qui devait finir ses jours au Mont-Cassin sous l'habit Monastique) gémissaient de voir des soldats et des séculiers détenir les bénéfices et les honneurs dans l'Église que Charles Martel avait cédés en récompense à ses fidèles.
Carloman résolut de mettre fin à ces abus et de placer à la tête des églises des hommes qui en fussent dignes.
La chose était d'autant plus nécessaire que d'autres abus venaient se greffer sur celui-là et l'aggraver.
Le relâchement de la discipline permettait à beaucoup d'aventuriers de tromper un peuple naïf et crédule.
Parmi eux, beaucoup de Moines celtes, pour qui les pèlerinages et les Missions lointaines avaient toujours eu le plus grand attrait.
Malheureusement leurs usages nationaux, auxquels ils tenaient farouchement, notamment leur façon de calculer la date de Pâques, et surtout leur indépendance à l'égard de la hiérarchie ecclésiastique, en faisaient des éléments de perturbation.
De plus, dans leurs rangs se glissaient inévitablement des hommes d'une vertu moins que certaine.
Avec l'assentiment du Pape Zacharie, Boniface convoqua des Conciles pour rappeler et préciser les prescriptions de la discipline ecclésiastique.
Bientôt d'ailleurs, piqué d'émulation, Pépin voulut aussi qu'on en convoquât un pour ses états à Soissons (743), et en 744 on put réunir un Concile général des Évêques francs.
On ne saurait énumérer ici toutes les mesures prises.
Notons que son grand souci fut de resserrer les liens des Prêtres avec leurs Évêques et de ceux-ci avec leurs métropolitains.
Les prélats indignes furent destitués et remplacés par de saints Évêques, parmi lesquels il faut nommer Saint Chrodegang, Évêque de Metz, qui travailla si efficacement à la réforme du clergé et à l'institution des chanoines réguliers.
Les biens ecclésiastiques accaparés par les nobles furent aussi rendus en partie. Enfin, en 747, l'œuvre était virtuellement achevée et un Concile général la sanctionna.
Tous les Évêques présents signèrent une profession de Foi qui fut portée à Rome sur la confession de Saint-Pierre, avant d'être remise au Pape, pour marquer l'union de l'Église franque et sa soumission au vicaire de Jésus-Christ.
Comme Boniface n'avait point encore de siège fixe, il choisit Cologne d’où il pourrait commander à la fois la Germanie, la Gaule et même la Frise, dont il rêvait de reprendre la conquête.
Carloman et Pépin donnèrent leur assentiment, le Pape le félicita ; or il demeurait dans le clergé franc, et sans doute à Cologne, bien des éléments irréductibles.
Toujours est-il qu'il ne prit pas possession de Cologne et accepta plus tard le siège de Mayence (747).
Carloman ayant abdiqué pour se retirer au Cassin (747), Pépin reçut la couronne du Pape Zacharie et Boniface le consacra à Soissons (751).
Septuagénaire, Boniface se retourne vers la Frise, son premier champ d'apostolat. À cet effet il fait choix d'un coadjuteur pour Mayence, son disciple et compatriote Lull, et retourna en Frise.
Il avait préparé le plus minutieusement possible son expédition.
Néanmoins l'âge, et peut-être un secret avertissement du Ciel, le prévenaient de sa fin prochaine.
Il fit donc ses adieux à ses amis les plus chers et leur demanda de rapporter, après sa mort, son corps à Fulda où il voulait reposer. Au printemps de 753, il s'embarqua sur le Rhin et aborda à Utrecht où il passa l'hiver.
Aux beaux jours il reprit ses courses apostoliques ; mais le fanatisme des païens s'était réveillé et une armée d'infidèles le massacra avec sa petite troupe, le 5 Juin 754, tandis qu'il attendait à Dokkum, tout au nord du pays, des néophytes qu’il devait confirmer.
Le Saint conjura ses compagnons de renoncer à la lutte, mais sa douceur ne désarma pas les assaillants.
Tandis qu'il se protégeait la tête d'un livre, un coup d'épée trancha le manuscrit et lui fendit le crâne.
Avec lui périrent cinquante-deux compagnons. Les chrétiens de Frise ne tardèrent pas à recueillir les ossements des Martyrs.
Ceux de Saint Boniface furent portés d'abord à Mayence, puis, selon sa volonté, à Fulda, où ils sont l'objet de la vénération de toute l'Allemagne Catholique.
Lecture
Dans l’Église où j’ai été appelé à exercer mon Ministère épiscopal, j’ai labouré les champs, j’ai fumé le sol, mais je sais que je ne suis pas arrivé à en garder les fruits.
Toute ma peine ressemble aux aboiements d’un chien qui surpris par l’arrivée inopinée de voleurs et de brigands, sans personne qui puisse l’aider, ne peut rien faire d’autre que de se recroqueviller, en gémissant et pousser des plaintes lamentables.
Nous ne devenons toutefois pas des chiens qui renoncent ainsi à aboyer, passants muets, ou mercenaires qui s’enfuient quand ils entendent le passage du loup.
Au contraire, nous restons des pasteurs vigilants, gardiens du troupeau du Christ .
Et avec la force que Dieu ne cesse de nous donner, nous prêchons à temps et à contre-temps, aux puissants comme aux faibles, aux riches comme aux pauvres, à tout un chacun, quel que soit son âge, les offres de salut qui habitent le cœur de Dieu.
(Boniface, Lettre 78, à Cuthbert de Canterbury).
Prière
Permets, Seigneur, qu’à l’intercession de Saint Boniface, nous puissions tenir sans défaillance et proclamer par toute notre vie la Foi qu’il a lui-même enseignée et dont il sut témoigner dans le Martyre.
Par Jésus Christ, Ton Fils, qui règne avec Toi et Le Saint-Esprit pour les siècles des siècles.
Date de dernière mise à jour : 05/06/2024
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