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Sainte Maria Goretti, Vierge et Martyre de la Pureté (1890-1902). Fête le 06 Juillet.
Jeudi 06 Juillet 2023 : Fête de Sainte Maria Goretti, Vierge et Martyre de la Pureté (1890-1902).
Sainte Maria Goretti. Église St. Martin à Visé (Belgique)…(Pour voir la photo en grand format : vise-maria-goretti.jpg)
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1454/Sainte-Maria-Goretti.html.
Sainte Maria Goretti
Vierge et Martyre à 12 ans (? 1902)
Appelée aussi Marietta par certains...
Elle avait douze ans quand elle préféra mourir pour Le Christ, plutôt que de pécher. Maria est née au village de Corinaldo en Italie, dans un univers frappé de plein fouet par la crise économique.
Elle est l'aînée de six enfants et, de ce fait, reçoit très jeune de lourdes responsabilités. Elle les assume avec sérénité et piété afin de permettre à ses parents d'assurer la subsistance de la famille.
Malgré l'exil dans une métairie des Marais Pontins, la mort précoce du père et une promiscuité difficile, Maria, à 12 ans, rayonne par sa vie intérieure.
Toute à l'ardeur de sa première Communion, elle subit le harcèlement du jeune Alessandro Serenelli qui vit sous le même toit et veut abuser d'elle.
Elle résiste. Le garçon insiste. Le 5 juillet 1902, il s'est armé d'un couteau. Maria ne cède pas "C'est un péché, Alessandro!".
Le garçon perd la tête. Frappée de quatorze coups de couteau, Maria mourra le lendemain dans de grandes souffrances en ayant pardonné à son meurtrier. Alessandro se convertira en prison.
Quarante-cinq ans après la mort de Maria, il assistera à son procès de Béatification avant de finir ses jours comme jardinier dans un Monastère Franciscain.
"Assurément, nous ne sommes pas tous appelés à subir le martyre. Mais nous sommes tous appelés à posséder la vertu Chrétienne. Notre activité persévérante ne devra jamais se relâcher jusqu’à la fin de notre vie. C’est pourquoi on peut parler aussi d’un martyr lent et prolongé."
Pie XII à la Canonisation de sainte Maria.
"Marietta - c'est ainsi qu'on l'appelait familièrement - rappelle aux jeunes du troisième millénaire que le véritable Bonheur exige du courage et un esprit de sacrifice, le refus de tout compromis et d'être disposé à payer en personne, même par la mort, la fidélité à Dieu et à ses Commandements." (Jean-Paul II, le 6 décembre 2003 pour la clôture du centenaire de la mort de Maria Goretti)
Mémoire de Sainte Maria Goretti, vierge et martyre. Elle vécut une jeunesse austère, près de Nettuno dans le Latium, aidant sa mère dans les tâches domestiques et priant avec ferveur.
En 1902, à l’âge de douze ans, pour défendre sa chasteté contre un voisin qui voulait l’agresser, elle succomba, percée de coups de poignard.
Martyrologe romain.
http://www.vatican.va/holy_father/john_paul_ii/angelus/2003/documents/hf_jp-ii_ang_20030706_fr.html.
JEAN-PAUL II
ANGELUS
Dimanche 6 Juillet 2003
Très chers frères et sœurs!
1. Aujourd'hui, 6 Juillet, se conclut la Célébration du centenaire de la mort de Sainte Maria Goretti, "petite et douce martyre de la pureté", comme la définit mon vénéré prédécesseur Pie XII.
Sa dépouille mortelle repose dans l'église de Nettuno, dans le diocèse d'Albano, et sa belle âme vit dans la gloire de Dieu.
Que dit aux jeunes d'aujourd'hui cette jeune fille fragile, mais Chrétiennement mûre, à travers sa vie, mais surtout sa mort héroïque?
Marietta - c'est ainsi qu'on l'appelait familièrement - rappelle aux jeunes du troisième millénaire que le véritable Bonheur exige du courage et un esprit de sacrifice, le refus de tout compromis et d'être disposé à payer en personne, même par la mort, la fidélité à Dieu et à ses Commandements.
Comme ce message est actuel! Aujourd'hui, on exalte souvent le plaisir, l'égoïsme ou même l'immoralité, au nom de faux idéaux de liberté et de bonheur.
Il faut réaffirmer avec clarté que la Pureté du cœur et du corps doit être défendue, car la chasteté "préserve" l'Amour authentique.
2. Que Sainte Maria Goretti aide tous les jeunes à faire l'expérience de la beauté et de la joie de la béatitude évangélique: "Heureux les cœurs purs, car ils verront Dieu" (Mt 5, 8).
La pureté de cœur, comme toute vertu, exige un entraînement quotidien de la volonté et une discipline intérieure constante.
Elle exige avant tout le recours assidu à Dieu dans la Prière.
Les multiples occupations et les rythmes accélérés de la vie rendent parfois difficile de cultiver cette importante dimension spirituelle.
Les vacances d'été, toutefois, qui pour certains commencent précisément ces jours-ci, si elles ne sont pas "brûlées" dans la dissipation et le simple divertissement, peuvent devenir une occasion propice pour redonner un souffle à la vie intérieure.
3. Alors que je vous souhaite de tirer profit du repos estival pour croître spirituellement, je confie les jeunes à Marie, resplendissante de beauté.
Que Marie, qui a soutenu Maria Goretti dans l'épreuve, aide chacun, en particulier les adolescents et les jeunes, à découvrir la valeur et l'importance de la chasteté pour édifier la civilisation de l'Amour.
MESSAGE DU PAPE JEAN PAUL II
À L'ÉVÊQUE D'ALBANO
À L'OCCASION DU CENTENAIRE DE LA MORT
DE SAINTE MARIA GORETTI
A mon Vénéré frère Mgr Agostino VALLINI
Évêque d'Albano
1. Il y a cent ans, le 6 juillet 1902, à l'hôpital de Nettuno, mourait Maria Goretti, sauvagement poignardée le jour précédent dans le petit village de Le Ferriere, dans l'Agro Pontino.
En raison de son histoire spirituelle, de la force de sa Foi, de sa capacité à Pardonner son bourreau, elle figure parmi les saintes les plus aimées du XXème siècle.
C'est donc de façon opportune que la Congrégation de la Passion de Jésus-Christ, à laquelle est confié le soin du Sanctuaire dans lequel repose la dépouille mortelle de la sainte, a voulu célébrer cet événement avec une solennité particulière.
Sainte Maria Goretti fut une jeune fille à laquelle L'Esprit de Dieu accorda le courage de rester fidèle à la vocation Chrétienne, jusqu'au sacrifice suprême de la vie.
Son jeune âge, le manque d'instruction scolaire et la pauvreté du milieu dans lequel elle vivait n'empêchèrent pas à la grâce de manifester ses prodiges en elle.
C'est même précisément dans ces conditions qu'apparut de façon éloquente la prédilection de Dieu pour les personnes humbles. Les paroles avec lesquelles Jésus bénit le Père céleste pour s'être révélé aux petits et aux humbles, plutôt qu'aux sages et aux savants du monde (cf. Mt 11, 25) nous reviennent à l'esprit.
Il a été observé à juste titre que le martyre de sainte Maria Goretti ouvrit ce qui devait être appelé le siècle des martyrs.
C'est précisément dans cette perspective, au terme du grand Jubilé de l'An 2000, que j'ai souligné comment "la vive conscience de la Pénitence ne nous a pas empêchés de rendre Gloire au Seigneur pour ce qu'il a fait au cours de tous les siècles, en particulier au cours du siècle que nous laissons derrière nous, assurant à son Eglise une vaste cohorte de saints et de martyrs" (Novo millennio ineunte, n. 7).
2. Maria Goretti, née à Corinaldo, dans les Marches, le 16 octobre 1890, dut très tôt prendre la route de l'émigration avec sa famille, arrivant, après plusieurs étapes, à Le Ferriere di Conca, dans l'Agro Pontino.
Malgré les problèmes liés à la pauvreté, qui ne lui permirent pas d'aller à l'école, la petite Marie vivait dans un milieu familial serein et uni, animé par la Foi Chrétienne, où les enfants se sentaient accueillis comme un don et étaient éduqués par leurs parents au respect d'eux-mêmes et des autres, ainsi qu'au sens du devoir accompli par Amour de Dieu.
Cela permit à la petite fille de grandir de façon sereine en nourrissant en elle une Foi simple, mais profonde.
L'Église a toujours reconnu à la famille le rôle primordial et fondamental de lieu de sanctification pour ceux qui en font partie, à commencer par les enfants.
Dans ce contexte familial, Maria acquit une solide confiance dans l'amour providentiel de Dieu, une confiance qui s'est manifestée en particulier au moment de la mort de son père, frappé par la malaria. "Maman, ne perds pas courage, Dieu nous aidera", disait la petite fille dans ces moments difficiles, réagissant avec force au profond vide laissé en elle par la mort de son père.
3. Dans l'homélie pour sa Canonisation, le Pape Pie XII, de vénérée mémoire, indiqua Maria Goretti comme "la petite et douce martyre de la Pureté" (cf. Discours et radio-messages, XII [1950-1951], 121), car malgré la menace de mort, elle ne manqua pas au Commandement de Dieu.
Quel exemple lumineux pour la jeunesse! La mentalité privée d'engagements, qui envahit une grande partie de la société et de la culture de notre temps, a parfois du mal à comprendre la beauté et la valeur de la chasteté.
Il ressort du comportement de cette jeune sainte une perception élevée et noble de sa propre dignité et de celle d'autrui, qui se reflétait dans les choix quotidiens, en leur conférant pleinement leur sens humain.
N'y a-t-il pas en tout cela une leçon d'une grande actualité? Face à une culture qui accorde trop d'importance à l'aspect physique de la relation entre homme et femme, l'Église continue à défendre et à promouvoir la valeur de la sexualité comme un élément qui touche chaque aspect de la personne et qui doit donc être vécu selon une attitude intérieure de liberté et de respect réciproque, à la lumière du dessein originel de Dieu. Dans cette perspective, la personne se découvre être à la fois la destinataire d'un don et appelée à devenir, à son tour, un don pour l'autre.
Dans la Lettre apostolique Novo millennio ineunte, j'observai que "dans la vision Chrétienne du mariage, la relation entre un homme et une femme - relation réciproque et totale, unique et indissoluble - répond au dessein originel de Dieu, qui s'est obscurci dans l'histoire par la "dureté du cœur", mais que Le Christ est venu restaurer dans sa splendeur originelle, en révélant ce que Dieu a voulu "depuis le commencement" (Mt 19, 8).
Dans le mariage, élevé à la dignité de Sacrement, est aussi exprimé le "grand mystère" de l'Amour sponsal du Christ pour son Église (cf. Ep 5, 32)" (n. 47).
Il est indéniable que l'unité et la stabilité de la famille humaine doivent aujourd'hui faire face à de nombreuses menaces.
Mais, heureusement, à côté de celles-ci, on constate une conscience renouvelée des droits des enfants à être élevés dans l'amour, protégés de tous les types de dangers et formés de façon à pouvoir, à leur tour, affronter la vie avec force et confiance.
4. Dans le témoignage héroïque de la sainte de Le Ferriere, le Pardon offert à l'assassin et le désir de pouvoir le retrouver, un jour, au paradis est également digne d'une attention particulière. Il s'agit d'un message spirituel et social d'une importance extraordinaire pour notre temps.
Le récent grand Jubilé de l'An 2000, parmi d'autres aspects, a été caractérisé par un profond appel au Pardon, dans le contexte de la Célébration de la Miséricorde de Dieu.
L'indulgence Divine pour les difficultés humaines se présente comme un modèle exigeant de comportement pour tous les croyants.
Le Pardon, dans la pensée de l'Église, ne signifie pas relativisme moral ou permissivité. Au contraire, il exige la pleine reconnaissance de la faute et la prise en charge de ses propres responsabilités, comme condition pour retrouver la paix véritable et reprendre avec confiance son chemin sur la route de la perfection évangélique.
Puisse l'humanité avancer de façon décidée sur la voie de la Miséricorde et du Pardon!
L'assassin de Maria Goretti reconnut la faute commise, il demanda Pardon à Dieu et à la famille de la martyre, il expia avec conviction son crime et garda pendant toute sa vie cette disposition d'esprit.
La mère de la sainte, pour sa part, lui offrit sans réticence le Pardon de la famille, dans la salle du tribunal où se tint le procès.
Nous ne savons pas si ce fut la mère qui enseigna le Pardon à sa fille ou le Pardon offert par la martyre sur son lit de mort qui détermina le comportement de sa mère.
Il est toutefois certain que l'esprit de Pardon animait les relations au sein de toute la famille Goretti, et c'est pourquoi il put s'exprimer avec tant de spontanéité chez la martyre et sa mère.
5. Ceux qui connaissaient la petite Maria, dirent le jour de ses funérailles: "Une sainte est morte!".
Son culte s'est diffusé sur tous les continents, suscitant partout l'admiration et la soif de Dieu.
En Maria Goretti resplendit le caractère radical des choix évangéliques, qui ne connaît pas d'obstacles, mais au contraire est soutenu par les sacrifices inévitables requis par l'appartenance fidèle au Christ.
Je montre l'exemple de cette sainte en particulier aux jeunes, qui sont l'espérance de l'Église et de l'humanité.
A la veille, désormais, de la XVIIème Journée mondiale de la Jeunesse, je désire leur rappeler ce que j'ai écrit dans le Message qui leur était adressé en préparation à cet événement ecclésial tant attendu:
"Au plus fort de la nuit, on peut se sentir apeuré et peu sûr, et l'on attend alors avec impatience l'arrivée de la lumière de l'aurore.
Chers jeunes, il vous appartient d'être les sentinelles du matin (cf. Is 21, 11-12) qui annoncent l'arrivée du soleil qui est Le Christ ressuscité!" (n. 3).
Marcher sur les traces du Divin Maître comporte toujours une prise de position décidée en Sa faveur. Il faut s'engager à le suivre partout où il va (cf. Ap 14, 4).
Toutefois, les jeunes savent qu'ils ne sont pas seuls sur ce chemin. Sainte Maria Goretti et les nombreux adolescents qui, au cours des siècles, ont payé par le martyre l'adhésion à l'Evangile, se trouvent à leurs côtés pour communiquer à leurs âmes la force de rester fermes dans la Foi.
C'est ainsi qu'ils pourront être les sentinelles d'un matin radieux, illuminé par l'espérance. Que la Très Sainte Vierge, Reine des Martyrs, intercède pour eux!
En élevant cette Prière, je m'unis spirituellement à tous ceux qui prendront part aux célébrations jubilaires au cours de ce centenaire et je vous envoie, Vénéré pasteur diocésain, ainsi qu'aux Pères Passionnistes bien-aimés qui œuvrent dans le Sanctuaire de Nettuno, aux fidèles de sainte Maria Goretti et, en particulier, aux jeunes, une Bénédiction apostolique spéciale, propitiatoire d'abondantes faveurs célestes.
Du Vatican, le 6 juillet 2002
http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/passionistes/saints-passionistes/sainte-maria-goretti.html
Maria Goretti naît le 16 Octobre 1890 à Corinaldo, village perché entre deux monts sur une hauteur fouettée par le vent, situé au sud d'Ancône dans la province des Marches, sur l'Adriatique.
Dans ce village, les habitants vénèrent une "Madone, Reine des Martyrs", la dernière parole de Maria en mourant sera un cri d'amour: "ô Madonna".
Ses parents, Luigi et Assunta, sont pauvres mais très pieux: prière en famille le soir, éducation des enfants dans la crainte de Dieu et le respect de ses commandements. Mais le petit lopin de terre n'arrive pas à nourrir la nombreuse maisonnée: 7 enfants dont Maria est l'aînée.
On leur fait miroiter des conditions de vie meilleure dans des exploitations vacantes au sud de Rome.
Assunta est attachée à sa maisonnette qu'elle entretient avec un soin méticuleux et elle ne voudrait pas la quitter; mais nécessité fait loi: ils vendent leur ferme et partent.
Après un premier séjour au village de Colle Gianturco, ils se fixent en 1899 dans celui de Ferriere di Conca, au diocèse d'Albano, au sud de Rome sur le bord de la Méditerranée.
C'est la région des "marais Pontins" (appelée maintenant Pontine).
Malheureusement, à cette époque, les marais ne sont pas encore asséchés et la région est insalubre.
Luigi travaille d'arrache-pied, mais il sera bientôt arrêté par le paludisme. Pour comble de malheur, la famille doit collaborer avec un veuf et son fils.
Le père, Jean Serenelli, auquel Luigi est associé, est fainéant et buveur. Son fils Alessandro est un jeune homme de 19 ans grossier et vicieux. Luigi a compris le danger de cette proximité.
Avant de mourir, en 1900, rongé par la fièvre paludéenne, le typhus et une pneumonie, il dit à sa femme: "Assunta, retourne à Corinaldo!" Mais c'est impossible car elle est liée par son fermage et endettée.
La petite Marietta (Maria) n'a que dix ans à la mort de son père. Elle en est très affligée; elle va souvent au cimetière pour prier sur sa tombe.
D'autre part elle fait tout pour consoler sa mère et la seconder dans sa lourde tâche. Elle lui dit: "Courage, maman, n'ayez pas peur, nous grandissons. Il suffit que Notre Seigneur nous donne la santé. La Providence nous aidera. Nous lutterons, nous lutterons !"
Marietta a été confirmée dès l'âge de 6 ans. Elle prie sans cesse, avec une prédilection pour le chapelet qu'elle tient toujours enroulé autour de son poignet.
"Pourquoi pries-tu tant ?" lui demande un jour une amie. "Je prie pour consoler Jésus et Marie de tant de péchés" répond-elle et elle se met à pleurer.
Elle désire ardemment faire sa première Communion. "Je veux Jésus - dit-elle à sa mère - je ne veux plus être sans Jésus."
Mais elle a 10 ans et à l'époque, on ne Communie pas avant 11 ans. De plus elle est illettrée et sa mère n'a pas de quoi lui acheter une robe de première Communiante.
Marietta insiste. Alors l'Archiprêtre de Nettuno, la ville voisine, l'interroge et il est surpris par ses connaissances.
Les habitants du village se cotisent pour lui fournir le nécessaire et le 29 mai 1902, en la Solennité de la Fête-Dieu, Maria, avec son frère Angelo et d'autres enfants fait sa première Communion dans la petite église de Ferriere.
En le recevant dans son cœur Marietta dit à Jésus qu'elle veut se conserver tout entière pour Lui.
Le spectacle de cette famille pieuse a quelque influence sur Alessandro. Parfois il participe à la prière du soir et il va à l'église de temps en temps pour une grande Fête.
Mais peu à peu, la passion le prend à la vue de cette fille, qui, bien qu'elle n'ait pas encore 12 ans, est déjà grande et belle.
Il lui fait des sollicitations que d'abord elle ne comprend pas. Puis il se fait menaçant tout en lui disant: "Si tu le dis à ta mère, je te tue."
Maria, terrorisée, supplie souvent sa mère de ne pas la laisser seule, mais sans lui dire pourquoi, à cause des menaces d'Alessandro, et Assunta ne comprend pas.
Le vendredi 5 juillet 1902, elle lui a réitéré sa demande. Croyant à un caprice, Assunta part tout de même au travail, non loin de là.
Maria reste seule pour garder la petite Thérèse encore au berceau. A trois heures de l'après-midi, Alessandro demande à Assunta de le remplacer pour conduire les bœufs.
Il gagne alors la maison toute proche et entraîne Maria de force dans la cuisine et exige qu'elle se plie à ses désirs. Maria se débat et lui dit: "Ne fais pas cela! C'est un péché! Tu iras en enfer !"
Exaspéré par la résistance de Maria, il la menace d'un poinçon de 20 cm de long qu'il a fabriqué exprès et il la frappe de coups répétés.
Il s'éloigne un peu, puis l'entendant encore gémir, il revient à la charge et lui porte de nouveaux coups: 14 en tout.
Alerté par les cris de la petite Thérèse, le père Serenelli accourt suivi d'un ouvrier agricole et d'Assunta.
Alessandro s'est barricadé dans sa chambre. Les gendarmes interviennent et l'emportent, lié, marchant entre deux chevaux. Ils empêchent ainsi la foule hostile qui s'est formée de le lyncher.
Maria est conduite à l'hôpital de Nettuno, placée sur un char à bancs dont les secousses avivent la douleur de ses blessures. Le convoi n'arrive qu'à six heures du soir. Les médecins sont étonnés qu'elle vive encore car elle a été atteinte au cœur, au péricarde, aux intestins et au poumon gauche.
Attachée sur la table d'opération, Maria a la consolation de voir arriver un Prêtre; puis on l'opère pendant deux heures, sans l'endormir.
Pendant l'opération et jusqu'à sa mort, Maria meurt de soif, comme Jésus sur la Croix, mais on ne peut lui donner à boire par crainte de la péritonite.
Avant de mourir, deux grandes grâces lui sont accordées: elle est inscrite dans la "Congrégation des enfants de Marie", et on en dépose la médaille sur sa poitrine haletante.
La seconde grâce, c'est la Sainte Communion avec l'Extrême Onction.
Avant de lui donner l'hostie, le Prêtre demande à la victime si elle Pardonne à son agresseur comme Jésus a pardonné sur la Croix à ses bourreaux.
Surmontant un mouvement de répulsion, elle déclare: "Oui, pour l'Amour de Jésus je Pardonne.
Je veux qu'il vienne lui aussi avec moi au Paradis. Que Dieu lui Pardonne, car moi je lui ai déjà Pardonné." Puis vient l'agonie. Elle meurt le 6 juillet à 3 heures de l'après-midi, premier samedi du mois.
Quant à Alessandro, il ne manifeste aucun repentir. Il est condamné à 30 ans de travaux forcés. Il est dans une prison en Sicile.
Après un an, Mgr Blandini, l'Évêque du lieu, vient le visiter. Le gardien lui dit: "Vous perdez votre temps. C'est un dur, vous verrez !" Effectivement, il est mal reçu, mais quand il lui parle de Maria et de son Pardon, Alessandro se met à pleurer et il écrit une lettre de Pardon à l'Évêque.
Une nuit, en 1910, Maria lui apparaît en songe. Elle est vêtue de blanc; elle cueille des fleurs au jardin du Paradis et lui en offre.
Allessandro est libéré plus tôt, pour bonne conduite, après 27 ans de détention tout de même.
En 1937 il se rend à Corinaldo où Assunta est retournée vivre.
Il se jette à ses pieds. "C'est moi Alessandro! Je viens demander Pardon pour l'assassin de votre fille." "Maria vous a Pardonné, lui dit-elle, comment ne vous Pardonnerais-je pas à mon tour ?"
Le lendemain - c'était Noël - ils Communient côte à côte à la sainte table. Puis tous les deux sont invités à prendre leur repas chez l'Archiprêtre.
Par la suite Alessandro entre comme jardinier chez les Franciscains. Et c'est sous l'habit de Religieux Tertiaire Franciscain qu'en 1947 il participe à la Béatification de Maria, aux côtés d'Assunta et de la famille.
Et de même pour la Canonisation le 24 juin 1950, où Pie XII la Canonisa, comme vierge et martyre.
Note :
Pas plus que Gemma Galgani, Sainte Maria Goretti ne fut membre officiellement (c’est-à-dire par voie de vœux religieux) de la Congrégation Passioniste.
Comme Gemma, elle fut une laïque de spiritualité Passioniste. Les Religieux Passionistes tenaient le sanctuaire marial de Nettuno.
C’est là que Maria les connut.
Et c’est un Père Passioniste qui lui fit faire sa première Communion.
Il était son Confesseur, et la formait à la méditation de la Passion, la préparant ainsi sans le savoir au martyre qu’elle devait bientôt subir.
A sa mort, l’Église confia à la Congrégation Passioniste le soin de défendre son dossier pour la Canonisation.
Ce sont donc les Passionistes qui diffusèrent le culte de cette Sainte. Le Sanctuaire marial de Nettuno, encore tenu aujourd’hui par les Passionistes, devint par leur action un Sanctuaire également dédié à Sainte Maria Goretti.
Quant à la maison natale de la sainte, elle fut rachetée, et elle est gérée désormais, par les Sœurs apostoliques Passionistes de Signa.
http://missel.free.fr/Sanctoral/07/06.php.
Sainte Maria Goretti
Allocution pour le centième anniversaire
de la naissance de Sainte Maria Goretti
Le sang de Maria Goretti, versé en sacrifice de fidélité totale à Dieu, nous rappelle que nous sommes nous aussi appelés à faire don de nous-mêmes au Père.
Nous sommes appelés à accomplir la volonté divine pour nous retrouver saints et dignes à ses côtés.
Notre vocation à la sainteté qui est la vocation de tout baptisé, est encouragé par l'exemple de cette jeune martyre.
Regardez-la, surtout vous les adolescents, vous les jeunes. Soyez, comme elle, capables de défendre la pureté du cœur et du corps ; efforcez-vous de lutter contre le mal et le péché, en alimentant votre Communion avec Le Seigneur par la Prière, l'exercice quotidien de la mortification et la scrupuleuse observance des Commandements.
N'ayez pas peur d'aller à contre-courant, de rejeter les idoles du monde, lorsqu'il s'agit de témoigner par une conduite courageuse, de l'adhésion au Christ chaste et pauvre. Sachez toujours valoriser et aimer la Pureté et la Virginité.
Maria Goretti, avec son héroïsme silencieux, est maîtresse de Foi, de cohérence, de véritable Amour.
Elle nous enseigne à redécouvrir dans Le Christ la valeur de la vérité qui libère l'homme de l'esclavage des réalités matérielles, à savourer le goût de la beauté authentique et du bien qui vainc le mal.
Maria Goretti nous encourage à expérimenter la joie des pauvres qui savent renoncer à tout pourvu qu'ils ne perdent pas l'unique chose nécessaire : l'amitié avec Dieu, qui seul est capable d'affirmer pleinement notre dignité de personnes.
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/f5114160-5e85-42ca-9d3f-d32a1b89b475
Sainte Maria Goretti
« Martyre de la Pureté »
(1890-1902)
Maria naît dans le petit village de Corinaldo, le 16 Octobre 1890, l’aînée d'une famille de six enfants.
En 1899, son père, cultivateur pauvre, déménagea dans une ferme au bord de la Méditerranée, près de Nettuno.
Il mourut peu de temps après, laissant six enfants à nourrir.
Assunta, son épouse, décida de continuer la rude tâche à peine commencée et confia la garde des petits à Marietta, âgée alors que de neuf ans.
La petite fille d'une maturité précoce devint très vite une parfaite ménagère. Le jour de la Fête-Dieu, elle Communia pour la première fois avec une ferveur angélique.
Elle s'appliquait avec délices à la récitation quotidienne du chapelet. Maria Goretti ne put apprendre à lire, car la pauvreté et l'éloignement du village l'empêchèrent de fréquenter l'école.
La pieuse enfant ne tint cependant aucun compte des difficultés et des distances à parcourir lorsqu'il s'agissait de recevoir Jésus dans le Saint Sacrement. « Je puis à peine attendre le moment où demain j'irai à la Communion », dit-elle l'après-midi même où elle allait sceller de son sang sa fidélité à l'Époux des vierges.
Les Serenelli, proches voisins de la famille Goretti, étaient des gens serviables et honnêtes, mais leur fils Alessandro se laissait entraîner par des camarades corrompus et des lectures pernicieuses.
Il venait aider la famille Goretti pour des travaux agricoles trop pénibles. Maria l'accueillait, reconnaissante, trop pure pour se méfier.
Ce jeune homme ne tarda pas à lui tenir des propos abjects, en lui défendant de les répéter.
Sans bien comprendre le péril qui la menaçait et craignant d'être en faute, Maria avoua tout à sa mère.
Avertie d'un danger qu'elle ignorait, elle promit de ne jamais céder.
Alessandro Serenelli devenait de plus en plus pressant, mais prudente, l'adolescente s'esquivait le plus possible de sa présence.
Furieux de cette sourde résistance, le jeune homme guettait le départ de la mère pour pouvoir réaliser ses desseins pervers.
L'occasion tant attendue se présenta le matin du 6 juillet 1902. Alessandro se précipita brutalement sur Maria, alors seule et sans défense.
Brandissant sous ses yeux un poinçon dont la lame acérée mesurait 24 centimètres, il lui fit cette menace :
« Si tu ne cèdes pas, je vais te tuer ! »
La jeune chrétienne s'écria : « Non! C'est un péché, Dieu le défend ! Vous iriez en enfer ! »
Déchaîné par la passion, n'obéissant plus qu'à son instinct, l'assassin se jette sur sa proie et la laboure de quatorze coups de poinçon.
Lorsque Assunta est mise au courant du drame, Maria gît mourante à l'hôpital de Nettuno. Le Prêtre au chevet de la martyre, lui rappelle la mort de Jésus en Croix, le coup de lance et la conversion du bon larron :
« Et toi, Maria, pardonnes-tu ? lui demanda-t-il. - “Oh, oui ! murmura sans hésitation la douce victime, pour l'amour de Jésus, qu'il vienne avec moi au Paradis.” »
Les dernières paroles que la Sainte prononça au milieu d'atroces douleurs, furent celles-ci : « Que fais-tu Alessandro ? Tu vas en enfer ! » et comme elle se détournait dans un ultime effort, son cœur cessa de battre.
Alessandro Serenelli fut condamné à une peine de trente ans de prison. Après huit années d'incarcération, une nuit de 1910, il rêva que Maria lui offrait des lys qui se transformaient en lumières scintillantes.
Ce rêve lui fit réaliser le mal qu'il avait fait et il se repentit. Il fut libéré en 1929, après vingt-sept années de détention.
Dans la nuit de Noël 1934, il alla jusqu'à Corinaldo, où était retournée la mère de Marietta, Assunta Goretti, qui à cette époque était au service du curé, et la supplia de lui Pardonner.
Elle accepta en disant : « Dieu vous a Pardonné, ma Marietta vous a Pardonné, moi aussi je vous Pardonne. »
Tous deux assistèrent à la messe ensemble le lendemain, recevant la Sainte Communion, l'un à côté de l'autre, sous le regard très étonné des paroissiens.
C'est ensemble également qu'ils assistèrent le 27 Avril 1947 aux cérémonies de la Béatification et à celles de la Canonisation de Marietta le 24 Juin 1950, par le Pape Pie XII (Eugenio Pacelli, 1939-1958). Ce fut la première fois qu'une mère assistait à la Canonisation de sa fille.
Dans son allocution, le Saint-Père déclarait : « Elle est le fruit mûr d'une famille où l'on a prié tous les jours, où les enfants furent élevés dans la crainte du Seigneur, l'obéissance aux parents, la sincérité et la pudeur, où ils furent habitués à se contenter de peu, toujours disposés à aider aux travaux des champs et à la maison, où les conditions naturelles de vie et l'atmosphère religieuse qui les entouraient les aidaient puissamment à s'unir à Dieu et à croître en vertu.
Elle n'était ni ignorante, ni insensible, ni froide, mais elle avait la force d'âme des vierges et des martyrs, cette force d'âme qui est à la fois la protection et le fruit de la virginité. »
Alessandro Serenelli, devenu membre du Tiers-Ordre Franciscain, travaillait depuis 1936 en tant que jardinier du Couvent des Pères Capucins d’Ascoli Piceno, puis, plus tard, au couvent de Macerata où il passa le reste de sa vie à leur service. Il y mourut le 6 Mai 1970, à l'âge de 88 ans, après avoir rédigé un testament des plus édifiants.
Alessandro Serenelli, testament autographe, 5 Mai 1961:
« Je suis âgé de presque 80 ans, et ma journée va bientôt se terminer. Si je jette un regard sur mon passé, je reconnais que dans ma première jeunesse j'ai pris un mauvais chemin : celui du mal qui m'a conduit à la ruine ; j'ai été influencé par la presse, les spectacles et les mauvais exemples que la plupart des jeunes suivent sans réfléchir, mais je ne m'en souciais pas. J'avais auprès de moi des personnes croyantes et pratiquantes, mais je ne faisais pas attention à elles, aveuglé par une force brutale qui me poussait sur une route mauvaise. À vingt ans j'ai commis un crime passionnel, dont le seul souvenir me fait encore frémir aujourd'hui.
Maria Goretti, qui est aujourd’hui une Sainte, a été le bon ange que la Providence avait mis devant mes pas.
Dans mon cœur j’ai encore l’impression de ses paroles de reproche et de Pardon. Elle a prié pour moi, intercédé pour moi, son assassin.
Trente ans de prison ont suivi. Si je n’avais pas été mineur, j’aurais été condamné à vie. J’ai accepté la sentence méritée ; j’ai expié ma faute avec résignation.
Marie a été vraiment ma lumière, ma Protectrice ; avec son aide j’ai acquis un bon comportement et j’ai cherché à vivre de façon honnête lorsque la société m’a accepté à nouveau parmi ses membres.
Avec une charité séraphique les fils de Saint François, les Frères Mineurs Capucins des Marches, m’ont accueilli parmi eux non comme un serviteur, mais comme un frère.
C’est avec eux que je vis depuis 1936.
Et maintenant j’attends avec sérénité le moment où je serai admis à la vision de Dieu, où j’embrasserai de nouveau ceux qui me sont chers, où je serai près de mon ange gardien et de sa chère maman, Assunta.
Puissent ceux qui liront ma lettre en tirer l’heureuse leçon de fuir dès l’enfance le mal et de suivre le bien.
Qu’ils pensent que la Religion avec ses préceptes n’est pas une chose dont on puisse se passer, mais qu’elle est le vrai réconfort, la seule voie sûre dans toutes les circonstances, même les plus douloureuses de la vie. Pax et Bonum (Paix et bien !) ».
Date de dernière mise à jour : 06/07/2023
Commentaires
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1 Vieda Remi Ouattara Le 28/02/2018
je rend grâce
à Dieu pour cette sainte, qui doit etre un modèle pour la jeunesse d'aujourd'hui. je souhaite avoir la neuvaine à Sainte Maria Goretti..parrot pierre Le 28/02/2018
https://www.leforumcatholique.org/print.php?num=726008 -
2 Claudette Laforest Le 06/07/2020
Merci, pour cette histoire qui fait frémir mais aussi une histoire que je vais sûrement en parler aux jeunes filles ....Aujourd'hui l'Évangile de Jésus Christ du dimanche,nous parlais "ce que tu as caché aux sages et aux savants,tu l'a ,.révélé aux tout-petits."Seigneur comme tu es bon et miséricordieux.
Merci et je vais prier pour cette petite et le garçon ainsi que la famille. Claudette laforest
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