Lundi 08 Juillet 2024 : Fête du Bienheureux Eugène III, Pape (165 ème) de 1145 à 1153 (+ 1153).
Statue du Pape Eugène III. Monument à Saint-Bernard de Clairvaux (1091-1153). Dijon, 27 Mars 2010.
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1467/Bienheureux-Eugene-III.html
Bienheureux Eugène III
Pape (165 ème) de 1145 à 1153 (? 1153)
D'abord Moine Cistercien à Clairvaux, puis au Monastère des Saints Vincent et Anastase, à Tre Fontane, aux portes de Rome, il fut élu Pape à une époque de pleine évolution politique.
Il resta fidèle à son père spirituel, saint Bernard à qui il demanda de prêcher une croisade, qui d'ailleurs échoua.
Nous trouvons Eugène III à Paris en 1147, à Trèves, et dans bien d'autres régions. Il intervient en Angleterre, réglemente l'Église d'Irlande, met sur pied l'organisation ecclésiastique de la Suède et de la Norvège, assure sa primauté devant l'empereur Frédéric Barberousse.
Il vécut pauvrement, plein de bienveillance et de justice. Théologien, il fit traduire les homélies de saint Jean Chrysostome.
Trois des Cardinaux qu'il avait nommés devinrent Papes : Adrien IV, Alexandre III et Victor IV.
Très tôt le petit peuple romain le considéra comme un Saint en raison de sa manière de vivre et de concevoir le rôle de la Papauté.
Voir aussi sur le site de l'Ordre Cistercien de la Stricte Observance: le Bienheureux Eugène III.
Saint Bernard écrivit pour lui le Traité «de Consideratione», où sont évoqués les devoirs du pontife.
Jean de Salisbury le décrit comme «une âme pleine de délicatesse et d’autorité, de grandeur et d’humilité».
"Le diocèse donne alors à l'Église un grand Pape, Calixte II (1119-1124), originaire de Quingey.
Les Abbayes nouvelles, surtout Cisterciennes, se multiplient : elles seront les principaux foyers de résistance au schisme de Frédéric Barberousse; Saint Pierre de Tarentaise, défenseur de l'orthodoxie, mourra à Bellevaux en 1174, et le Pape Eugène III, Cistercien également, viendra en 1148 Consacrer la Cathédrale reconstruite sous le titre de Saint Jean l'Évangéliste." (Histoire du diocèse de Besançon)
À Tivoli près de Rome, en 1153, le trépas du Bienheureux Eugène III, Pape. Disciple de Saint Bernard et premier Abbé du Monastère Cistercien des Saints Vincent et Anastase aux Eaux Salviennes (Saint-Paul aux Trois Fontaines), il fut élu au siège de Rome, alors que la ville était dans l’effervescence politique; il s’employa avec bonheur à défendre le peuple de la cité des incursions des infidèles et à améliorer la discipline ecclésiastique.
Martyrologe romain.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Eug%C3%A8ne_III
Eugène III
Eugène III (Bernardo Paganelli di Montemagno), né à Pise vers la fin des années 1080 et mort à Tivoli le 08 Juillet 1153, fut Pape de 1145 à 1153.
Biographie
Moine de l'abbaye de Clairvaux, Eugène III est disciple et ami de Bernard de Clairvaux avec qui il poursuit la réforme engagée par Grégoire VII.
Suivant les conseils de son maître à penser, il crée l'auditorium, ancêtre du tribunal de la Rote. Cette institution permet au Pape de se dégager des procès de plus en plus nombreux que la papauté devait régler.
Il crée le Sacré Collège, commence la construction du palais pontifical et approuve l'ordre de Saint-Jean de Jérusalem (devenu Ordre de Malte).
Lorsque le royaume de Jérusalem est menacé après la chute du comté d'Édesse, demandant à Bernard de Clairvaux de la prêcher, il lance la deuxième croisade, laquelle sera entreprise en grande partie à l'initiative du roi de France Louis VII le Jeune.
Forcé de s'éloigner de Rome, la ville étant contrôlée par Arnaud de Brescia, il voyage en Italie, en Allemagne, en France et ne peut rentrer que momentanément à Rome. Pendant son séjour en France, il tient un synode à Paris pour examiner la doctrine de Gilbert de la Porrée, qu’il condamne. Il visite également Clairvaux, l'abbaye de sa jeunesse (1146).
Le 27 Avril 1147, il assiste à Paris au chapitre général de l'ordre du Temple. À cette occasion, il accorde aux Templiers le port de la croix rouge sur leur manteaux blancs.Il consacre l'église Saint-Pierre à Montmartre, puis la Cathédrale Saint-Étienne de Châlons le 26 Octobre.
Eugène III meurt le 8 juillet 1153 à Tivoli.
La Consécration de la Cathédrale Saint Étienne de Châlons-en-Champagne (Marne) par le Pape Eugène III. Panneau peint du XVe siècle. Restauré en 2001-2008.
La scène avec les personnages est peinte sur un support constitué de 9 planches de chêne verticales. Cet ensemble est placé sur une planche horizontale sur laquelle est inscrit le texte.
http://passionistedepolynesie.e-monsite.com/pages/saints-et-saintes/sts-e/bx-eugene-iii.html
Bienheureux Eugène III
Né à Pise, en Italie, Bernardo PAGANELLI était probablement Prieur de Saint Zénon quand il rencontra Saint Bernard, en 1138. Devenu Moine à Clairvaux, il en repartit à l’automne 1139 pour aller fonder en Italie. D’abord implantée près de Farfa, la nouvelle Communauté, sur l’ordre d’Innocent II se transféra le 25 Octobre 1140 au Monastère des Saints Vincent et Anastase, à Tre Fontane, aux portes de Rome.
Cinq ans plus tard, à la mort de Lucius II, Bernardo, qui depuis 1141 était Abbé de Tre Fontane, est élu Pape à l’unanimité sous le nom de Eugène III, le 15 Février 1145. Saint Bernard confie à ses correspondants ses appréhensions devant ce choix d’une personne « inexperte et faible ». Mais l’un d’eux répond : « le Seigneur daigna lui accorder sur le champ de telles grâces, qu’il l’emporta sur nombre de ses prédécesseurs en grandes actions et en réputation. »
Son pontificat fut troublé par des difficultés politiques chroniques, notamment avec le Sénat de Rome, ce qui l’obligea souvent à résider hors de Rome. Inquiet de la situation des lieux saints, il suscita la seconde croisade et demanda à Saint Bernard de la prêcher (6 mars 1146).
Il entreprit en France en 1147-1148 un voyage qui lui permit de revoir Saint Bernard, Clairvaux et Cîteaux, voyage marqué par les Conciles de Paris, les synodes de Trèves et Reims, où furent examinées entre autres les positions doctrinales de Gilbert de la Porrée et les visions d’Hildegarde de Bingen.
En Décembre 1149, il retourne à Rome sous la protection de Roger II de Sicile, mais il doit en repartir, car l’hostilité du Sénat romain reste vive. Eugène commence alors à traiter avec Conrad III, puis avec son successeur, Frédéric I Barberousse.
Eugène meurt à Tivoli le 8 Juillet 1153.
Cistercien de cœur, Eugène faisait partie de ceux qui « désirent rester aux pieds du Seigneur avec Marie, et qui se voient ramenés à nourrir les foules et à servir avec Marthe » (Lettre 412 de St Bernard). Il garda toujours la simplicité de vie et l’habit cistercien, et on sait que Saint Bernard écrivit pour lui le Traité « de Consideratione », où sont évoqués les devoirs du pontife. Jean de Salisbury le décrit comme « une âme pleine de délicatesse et d’autorité, de grandeur et d’humilité ».
Eugène a été enseveli dans la Basilique Saint-Pierre, près de l’autel de la Vierge, dans le chœur des chanoines, là où fut aussi inhumé le Pape Grégoire III. Mais sa dépouille n’est plus localisable aujourd’hui, ayant été jointe à d’autres dans un « polyandre » (sépulture commune) qui regroupe les restes des Saints, dans les Grottes vaticanes, mais auquel les fidèles n’ont pas accès. Son épitaphe était la suivante :
Hic habet eugenius defunctus carne sepulchrum, / quem pia cum christo vivere cura facit. / Pisa virum genuit, quem claraevallis alumnum / exhibuit, sacrae religionis opus. / Hinc ad anastasii translatus martyris aedem / ex abbate pater summus in orbe fuit. / Eripuit solemne iubar mundique decorem / iulius octavam sole ferente diem : / conceptum sacrae referebant virginis anni / centum bis seni mille quaterque decem.
« En ce sépulcre est déposé le corps mortel d’Eugène, que la divine bonté fait vivre auprès du Christ. Pise a engendré l’homme et Clairvaux le disciple dans la sainteté de la Vie Religieuse. Passé de ce lieu au Monastère du Martyr Saint Anastase, d’Abbé, il devint Pontife universel. Au mois de juillet, quand le soleil éveillait le huitième jour, il l’emporta, phare de lumière et splendeur du monde, en l’année 1153 de la conception de la Vierge ».
Déjà considéré comme Saint de son vivant, les miracles se multiplièrent près de sa tombe tout de suite après sa mort. Pie IX le Béatifia en 1872.
(D’après Virgilio card. NOÈ, in : Le tombe e i monumenti funebri dei papi nella Basilica di San Pietro in Vaticano, Franco Cosimo Panini Editore, Modena, 2000)
Saint Bernard de Clairvaux au Pape Eugène III
Correspondance de Saint Bernard de Clairvaux au Pape Eugène III, ancien Moine de Clairvaux, devenu Pape en 1145.
I – « Désormais je parle à mon maître, je n’ose plus vous appeler mon fils, lui écrit Bernard. Celui qui me suivais a passé devant moi…
L’Église exulte et glorifie le Seigneur de votre élection, mais au sein de l’Église la joie est plus grande encore dans cette communauté dont vous avez été l’enfant, dont vous avez sucé les mamelles. Quoi donc ? J’exulte moi aussi et pourtant je l’avoue j’ai peur. Ma joie est mêlée de crainte et de tremblements… Je vois la dignité où vous êtes élevé et de quelle hauteur maintenant vous pouvez tomber. »
II – « À voir la pompe qui t’entoure on te prendrait plutôt pour le successeur de Constantin que pour le successeur de saint Pierre. Contemple-toi d’un regard dénudé dans ta première nudité puisque tu es sorti nu des entrailles de ta mère. Es-tu donc né coiffé de la tiare, brillant de joyaux, chatoyant sous la soie, couronné de plumes ou constellé de métaux précieux ? Éloigne tous ces ornements, dissipe-les comme les éphémères nuées du matin… Tu ne verras plus alors qu’un homme nu, pauvre, malheureux, pitoyable, un homme né de la femme et donc héritier du péché, destiné à une vie brève et donc dans la crainte… »
III – « Qui t’a chargé de régler les héritages et de faire le partage des propriétés ? Les affaires infimes et terrestres ont leurs juges naturels, ce sont les princes et les rois de ce monde. Pourquoi empiéter dans le domaine d’autrui ?… Et alors quand prierons-nous, quand enseignerons-nous les peuples, quand édifierons-nous l’Église, quand méditerons-nous sur la loi ? Le palais retentit chaque jour des lois de Justinien et non celles du Seigneur. Est-ce juste ? »
IV – « Tu n’es pas le souverain des Évêques, mais l’un d’entre eux, le frère de ceux qui aiment Dieu, le compagnon de ceux qui le craignent. Tu dois être au milieu d’eux comme le modèle de la justice, le miroir de la sainteté… l’ami de l’époux, le tuteur de l’épouse, la règle du clergé, le maître d’école des ignorants, l’avocat des pauvres, l’espoir des malheureux. »
Saint Bernard de Clairvaux
Extrait du livre de Pierre Riché
DDB 2004, 108 pages, 11 €
pp 64-67