Samedi 10 Février 2024 : Fête de Sainte Scholastique, Moniale, sœur de Saint Benoît (480-543).
Illustration: Anne d'Autriche et ses fils priant devant Saint Benoît et Sainte Scholastique (Philippe de Champaigne, XVIIe siècle).
(Pour voir en grand format: annaofaustria04-1.jpg).
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/609/Sainte-Scholastique.html.
Sainte Scholastique
Moniale, sœur de Saint Benoît (+ 543)
Sœur jumelle de saint Benoît, elle se consacra comme lui au Seigneur et vint habiter non loin de son frère dans un Monastère au pied du Mont-Cassin. Elle le rencontre une fois par an, dans une petite maison située à mi-chemin.
C'est là que, trois jours avant sa mort, désirant passer sa nuit en entretiens spirituels avec son frère, elle obtient du Ciel un orage si violent qu'il empêche Saint Benoit de partir.
Elle est patronne de l'église du Mans.
Mémoire de Sainte Scholastique, vierge. Sœur de Saint Benoît, consacrée à Dieu dès son enfance, elle eut en Dieu un seul cœur avec son frère, au point qu’une fois par an ils passaient ensemble toute une journée en louange de Dieu et en saints entretiens.
Vers 547 elle fut, en ce jour, mise au tombeau que Saint Benoît avait préparé pour lui-même au Mont-Cassin.
Martyrologe romain.
"- Que Dieu tout puissant te pardonne, ma sœur! Qu’as-tu fait là!
- Voilà, je t’ai prié, tu n’as pas voulu m’entendre. J’ai prié Mon Seigneur, et il m’a écoutée."
Dialogue de Saint Benoît et Sainte Scholastique, selon Saint Grégoire le Grand.
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/0f4dd204-354d-4fd1-95ee-3e5787b3060c
Sainte Scholastique
Moniale, sœur de Saint Benoît
(480-543)
Scholastique était la sœur de Saint Benoît, patriarche des Moines d'Occident.
Jeune encore, elle fit, au foyer paternel, de grands progrès dans la vertu.
Loin d'imiter les illusions des filles du siècle, elle méprisa la beauté, les richesses, l'alliance des plus grands princes pour s'allier à Jésus-Christ.
Suivre Benoît dans la solitude était son unique aspiration. Elle se consacra à Dieu dès sa plus tendre jeunesse, et elle se rapprocha de son frère, quand il se fut établi au Mont-Cassin, afin de profiter de ses leçons et de ses exemples.
Benoît ne consentait à voir sa sœur qu'une fois par an, avant le carême, et alors la Sainte sortait de son cloître, et le frère, de son côté, allait au-devant de la sœur ; ils se rejoignaient sur le flanc de la montagne, et on voit encore le petit sanctuaire érigé, croit-on, sur les ruines de la chaumière où Saint Benoît et Sainte Scholastique eurent leur suprême entretien resté si célèbre.
Le 9 Février 543, Scholastique était allée visiter son frère, comme de coutume. La journée se passa dans de grandes conversations, et la nuit arriva sans qu'ils s'en aperçussent. « Il est trop tard pour vous retirer, dit la Sainte à son frère ; parlons jusqu'à l'aurore des joies de la Vie Céleste. “Que dites-vous là, ma sœur ? reprit Benoît ; je ne puis passer la nuit hors de mon Couvent” ».
Scholastique, affligée de ce refus, se pencha sur la table, et, la tête entre ses mains, pria Dieu en versant d'abondantes larmes.
Sa prière fut si promptement exaucée, que le tonnerre grondait déjà quand elle releva la tête, et que la pluie tombait par torrents, bien que le Ciel fût auparavant serein et sans nuage : « Qu'avez-vous fait, ma sœur ? dit l'homme de Dieu.
“Je vous ai supplié, dit Scholastique, et vous n'avez pas voulu m'écouter ; j'ai invoqué Notre Seigneur, et voilà qu'il m'exauce.” »
Dans l'impossibilité de sortir, Benoît resta par force ; les deux Saints veillèrent toute la nuit, s'entretenant du Bonheur des élus.
Le lendemain, la vierge retourna à son Couvent, et, Benoît à son Monastère ; mais le troisième jour, l'homme de Dieu, dans sa cellule, élevant les yeux en haut, vit l'âme de sa sœur s'envoler dans les airs sous la forme d'une colombe.
Benoît voulut faire déposer le corps de sa sœur dans le tombeau qu'il avait préparé pour lui, afin que leurs corps fussent unis dans la mort comme leurs âmes l'avaient été dans la vie.
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.
Sous l’aspect d’une colombe, l’âme innocente de Sainte Scholastique s’envola vers le Ciel ; puissions-nous, nous aussi, vivre dans l’innocence et parvenir aux Joies éternelles.
Lecture
Scholastique adressa à Benoît cette Prière : « Je t’en prie vraiment : ne me quitte pas durant cette nuit, mais attardons-nous jusqu’au matin pour goûter, dans nos échanges, les joies du Ciel ».
Mais lui répondit : « Mais que dis-tu, ma sœur ? Je ne puis absolument pas passer la nuit en dehors du Monastère ».
A la réponse négative de son frère, Scholastique posa ses mains jointes sur la table, y appuya sa tête et se plongea dans une profonde Prière. Quand elle releva la tête de la table, un orage se déchaîna et ni le vénérable Benoît ni les Moines qui l’accompagnaient ne purent mettre le pied hors de l’hôtellerie.
Benoît fut contraint contre sa volonté à demeurer là. C’est ainsi qu’ils passèrent toute la nuit à veiller et leurs âmes furent comblées par leurs saints conciliabules.
Il ne faut pas s’étonner qu’une femme, mue par le désir de s’entretenir plus longuement avec son frère, ait eu plus de pouvoir que lui : en effet, selon que Jean nous l’enseigne : « Dieu est Amour » : rien de plus juste alors que celle-ci qui aimait davantage ait eu plus de pouvoir.
(Grégoire le Grand, Dialogues 2,33).
Sainte Scholastique, détail (Acrylique sur bois). (Pour voir en grand format : ste-scholastique-de-tail-ii.jpg).
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/gueranger/anneliturgique/septuagesime/040.htm.
La vie de Scholastique s'est écoulée ici-bas, sans laisser d'autre trace que le gracieux souvenir de cette colombe qui, se dirigeant vers le Ciel d'un vol innocent et rapide, avertit le frère que la sœur le devançait de quelques jours dans l'asile de l'éternelle félicité.
C'est à peu près tout ce qui nous reste sur cette admirable Epouse du Sauveur, avec le touchant récit dans lequel saint Grégoire le Grand nous a retracé l'ineffable débat qui s'éleva entre le frère et la sœur, trois jours avant que celle-ci fût conviée aux noces du Ciel.
Mais que de merveilles cette scène incomparable ne nous révèle-t-elle pas! Qui ne comprendra tout aussitôt l'âme de Scholastique à la tendre naïveté de ses désirs, à sa douce et ferme confiance envers Dieu, à l'aimable facilité avec laquelle elle triomphe de son frère, en appelant Dieu même à son secours?
Les anciens vantaient la mélodie des accents du cygne à sa dernière heure; la colombe du cloître Bénédictin, prête à s'envoler de cette terre, ne l'emporte-t-elle pas sur le cygne en charme et en douceur ?
Mais où donc la timide vierge puisa-t-elle cette force qui la rendit capable de résister au vœu de son frère, en qui elle révérait son maître et son oracle? qui donc l'avertit que sa prière n'était pas téméraire, et qu'il pouvait y avoir en ce moment quelque chose de meilleur que la sévère fidélité de Benoît à la Règle sainte qu'il avait donnée, et qu'il devait soutenir par son exemple ?
Saint Grégoire nous répondra. Ne nous étonnons pas, dit ce grand Docteur, qu'une sœur qui désirait voir plus longtemps son frère, ait eu en ce moment plus de pouvoir que lui-même sur le cœur de Dieu ; car, selon la parole de saint Jean, Dieu est amour, et il était juste que celle qui aimait davantage se montrât plus puissante que celui qui se trouva aimer moins. »
Sainte Scholastique sera donc, dans les jours où nous sommes, l'apôtre de la charité fraternelle.
Elle nous animera à l'amour de nos semblables, que Dieu veut voir se réveiller en nous, en même temps que nous travaillons à revenir à Lui.
La sainte Église nous fait lire aujourd'hui la narration que Saint Grégoire a consacrée à la dernière entrevue du frère et de la sœur.
Du second livre des Dialogues de Saint Grégoire, Pape.
Scholastique était sœur du vénérable Père Benoît. Consacrée au Seigneur tout-puissant dès son enfance, elle avait coutume de venir visiter son frère une fois chaque année.
L'homme de Dieu descendait pour la recevoir dans une maison dépendante du monastère, non loin de la porte. Scholastique étant donc venue une fois, selon sa coutume, son vénérable frère descendit vers elle avec ses disciples.
Ils passèrent tout le jour dans les louanges de Dieu et les pieux entretiens ; et, quand la nuit fut venue, ils prirent ensemble leur repas.
Comme ils étaient encore à table, et que le temps s'écoulait vite dans leur entretien sur les choses divines, la vierge sacrée adressa cette Prière à Benoît : « Je te prie, mon frère, de ne me pas abandonner cette nuit, afin que nous puissions jusqu'au matin parler encore des Joies de la Vie Céleste. »
Le Saint lui répondit : « Que dis-tu là, ma sœur ? Je ne puis en aucune façon passer la nuit hors du Monastère. »
Dans ce moment, le Ciel était si pur qu'il n'y paraissait aucun nuage. La servante de Dieu, ayant entendu le refus de son frère, appuya sur la table ses doigts entrelacés ; et, cachant son visage dans ses mains, elle s'adressa au Seigneur tout-puissant.
Au moment où elle releva la tête, des éclairs, un violent coup de tonnerre, une pluie à torrents, se déclarèrent tout à coup : au point que ni le vénérable Benoit, ni les frères qui étaient avec lui ne purent mettre le pied hors du lieu où ils étaient.
La pieuse servante de Dieu, pendant qu'elle avait tenu sa tête appuyée sur ses mains, avait versé sur la table un ruisseau de larmes ; il n'en avait pas fallu davantage pour charger de nuages le Ciel serein jusqu'à cette heure.
Après la Prière de la Sainte, l'orage ne s'était pas fait longtemps attendre ; mais cette Prière et les torrents de pluie qu'elle amenait s'étaient si parfaitement rencontrés ensemble, que, au même instant où Scholastique levait sa tête de dessus la table, le tonnerre grondait déjà : en sorte qu'un même instant vit la Sainte faire ce mouvement, et la pluie tomber du Ciel. Quand elle releva la tête, éclairs et tonnerre éclatèrent avec une telle force et l'inondation fut telle que ni le vénérable Benoît, ni les frères qui l'accompagnaient ne purent mettre le pied dehors pour remonter au Monastère.
Scholastique avait répandu sur la table des fleuves de larmes qui avaient attiré un déluge de pluie !
Au milieu des éclairs, du tonnerre et du déluge de pluie, Benoît, contrarié, commença à se plaindre : « Que Le Dieu tout-puissant te pardonne, ma sœur ! Que viens-tu de faire? »
Elle répondit : « Je t'ai adressé une demande, et tu n'as pas voulu m'écouter : j'ai eu recours à Mon Dieu, et il m'a exaucée. Maintenant sors, si tu peux, laisse-moi, et retourne à ton Monastère. »
Mais le Saint était dans l'impossibilité de sortir de la maison, et lui qui n'avait pas voulu y rester volontairement, demeura contre son gré.
Ainsi, les deux Saints passèrent la nuit entière dans les veilles, et reprenant leurs pieux entretiens sur la Vie spirituelle, ils se rassasièrent à loisir par l'échange des sentiments qu'ils éprouvaient.
Le lendemain, la vénérable Mère retourna à son Monastère, et l'homme de Dieu reprit le chemin de son cloître.
Trois jours après, étant dans sa cellule, et ayant élevé ses yeux en haut, il vit l'âme de sa sœur, qui venait de briser les liens du corps, et qui, sous la forme d'une colombe, se dirigeait vers les hauteurs mystérieuses du Ciel.
Ravi dé Joie pour la Gloire dont elle était entrée en possession, il rendit grâces au Dieu tout-puissant par des hymnes et des cantiques, et annonça aux frères le trépas de Scholastique.
Il les envoya aussitôt au lieu qu'elle avait habité, afin qu'ils apportassent le corps au Monastère, et qu'il fût déposé dans le tombeau qu'il s'était préparé pour lui-même.
Il arriva ainsi que ceux dont l'âme avait toujours été unie en Dieu ne furent point séparés par la mort, leurs corps n'ayant eu qu'un même tombeau.
HYMNE.
Heureuse épouse du Christ, Scholastique, colombe des vierges, les habitants du Ciel te comblent de louanges ; nos cœurs te saluent en faisant monter vers toi l'hommage d'un joyeux concert.
Tu foulas aux pieds les honneurs du monde et ses couronnes ; dirigée par les enseignements de ton frère et les préceptes de sa Règle sainte, attirée par l'odeur des grâces célestes, tu appris de bonne heure à prendre le chemin de la patrie.
O force invincible de l'Amour ! O victoire à jamais glorieuse, en ce jour où par la force de tes larmes tu fais descendre les pluies du ciel, et contrains le Patriarche de Nursie à continuer ses entretiens célestes.
Aujourd'hui tu brilles, au plus haut des Cieux, de l'éclat de cette lumière vers laquelle tu soupirais ; les feux de la Charité, les splendeurs de la grâce embellissent ton front; unie à l'Epoux, tu reposes au sein de la gloire.
Daigne donc maintenant écarter du cœur des fidèles les nuages d'ici-bas, afin que le Soleil éternel, versant sur nous sa splendeur sereine, nous comble des joies de la lumière sans fin.
Chantons Gloire au Père et Gloire au Fils unique; hommage égal au Paraclet Divin ; honneur éternel à celui qui créa les siècles et qui les gouverne.
Amen.
HYMNE.
Les ombres de la nuit disparaissent, le jour désiré se lève, auquel l'Epoux éternel s'unit à la vierge Scholastique.
Le temps des frimas est passé, les nuages pluvieux ont disparu, les plaines du ciel s'émaillent de fleurs éternelles.
A l'appel du Dieu qui est amour, la bien-aimée déploie ses ailes ; conviée au baiser mystique, la colombe s'élance d'un vol rapide.
Que tu es belle dans ta marche triomphante, fille chérie du grand Roi ! L'œil de ton frère contemple ton départ ; son cœur rend grâces au Dieu éternel.
De sa droite l'Epoux la presse sur son sein ; elle recueille les couronnes qui lui sont dues ; plongée dans un fleuve de gloire, elle s'enivre des joies divines.
O Christ, fleur des vallons, que tous les siècles vous adorent, avec le Père et le Paraclet, dans toute l'étendue de cet univers. Amen.
Colombe chérie de l'Epoux, que votre vol fut rapide, lorsque, quittant cette terre d'exil, vous prîtes votre essor vers Lui !
L'œil de votre illustre frère, qui vous suivit un instant, vous perdit bientôt de vue ; mais toute la cour Céleste tressaillit de joie à votre entrée.
Vous êtes maintenant à la source de cet amour qui remplissait votre cœur, et rendait ses désirs tout-puissants sur celui de votre Epoux.
Désaltérez-vous éternellement à cette fontaine de vie; et que votre suave blancheur devienne toujours plus pure et plus éclatante, dans la compagnie de ces autres colombes, vierges de l'Agneau comme vous, et qui forment un si noble essaim autour des lis du jardin Céleste.
Souvenez-vous cependant de cette terre désolée qui a été pour vous, comme elle l'est pour nous, le lieu d'épreuve où vous avez mérité vos honneurs.
Ici-bas, cachée dans le creux de la pierre, comme parle le divin Cantique, vous n'avez pas déployé vos ailes, parce que rien n'y était digne de ce trésor d'amour que Dieu Lui-même avait versé dans votre cœur.
Timide devant les hommes, simple et innocente, vous ignoriez à quel point vous aviez « blessé le cœur de l’Epoux. »
Vous traitiez avec Lui dans l'humilité et la confiance d'une âme qu'aucun remords n'agita jamais, et il se rendait à vos désirs par une aimable condescendance; et Benoit, chargé d'années et de mérites, Benoit accoutumé à voir la nature obéir à ses ordres, était vaincu par vous, dans une lutte où votre simplicité avait vu plus loin que sa profonde sagesse.
Qui donc vous avait révélé, ô Scholastique, ce sens sublime qui, en ce jour-là, vous fit paraître plus sage que le grand homme choisi de Dieu pour être la règle vivante des parfaits?
Ce fut celui-là même qui avait élu Benoît comme l'une des colonnes de la Religion, mais qui voulut montrer que la sainte tendresse d'une charité pure l'emporte encore à ses yeux sur la plus rigoureuse fidélité à des lois qui n'ont été faites que pour aider à conduire les hommes au but que votre cœur avait déjà atteint.
Benoît, l'ami de Dieu, le comprit; et bientôt, reprenant le cours de leur Céleste entretien, vos deux âmes se confondirent dans la douceur de cet amour incréé qui venait de se révéler et de se glorifier lui-même avec tant d'éclat.
Mais vous étiez mûre pour le Ciel, ô Scholastique ; votre Amour n'avait plus rien de terrestre ; il vous attirait en haut.
Encore quelques heures, et la voix de l'Epoux allait vous faire entendre ces paroles de l'immortel Cantique, que L'Esprit-Saint semble avoir dictées pour vous: « Lève-toi, ô mon amie, ma belle, et viens; ma colombe, montre-moi ton visage; que ta voix résonne à mon oreille ; car ta voix est douce, et ton visage est plein d'attraits. » Dans votre départ de la terre, ne nous oubliez pas, ô Scholastique !
Nos âmes sont appelées à vous suivre, bien qu'elles n'aient pas les mêmes charmes aux yeux de l'Epoux.
Moins fortunées que la vôtre, il leur faut se purifier longtemps pour être admises dans le séjour où elles contempleront votre félicité.
Votre prière força les nuées du ciel à envoyer leur pluie sur la terre ; qu'elle obtienne pour nous les larmes de la Pénitence.
Vos délices furent dans les entretiens sur la vie éternelle ; rompez nos conversations futiles et dangereuses ; faites-nous goûter ces discours du Ciel, dans lesquels les âmes aspirent à s'unir à Dieu.
Vous aviez trouvé le secret de cette Charité fraternelle dont la tendresse même est un parfum de vertu qui réjouit le cœur de Dieu ; ouvrez nos cœurs à l'Amour de nos frères ; chassez-en la froideur et l'indifférence, et faites-nous aimer comme Dieu veut que nous aimions.
Mais, ô colombe de la solitude, souvenez-vous de l'arbre sous les rameaux duquel s'est abritée votre vie.
Le cloître Bénédictin vous réclame, non seulement comme la sœur, mais encore comme la fille de son auguste Patriarche.
Du haut du Ciel, contemplez les débris de cet arbre autrefois si vigoureux et si fécond, à l'ombre duquel les nations de l'Occident se sont reposées durant tant de siècles.
De toutes parts, la hache dévastatrice de l'impiété s'est plu à frapper dans ses branches et dans ses racines.
Ses ruines sont partout ; elles jonchent le sol de l'Europe entière. Cependant, nous savons qu'il doit revivre, qu'il poussera de nouveaux rameaux, et que votre Divin Epoux, ô Scholastique, a daigné enchaîner le sort de cet arbre antique aux destinées mêmes de l'Église. Priez pour que la sève première revive en lui; protégez d'un soin maternel les faibles rejetons qu'il produit encore ; défendez-les de l'orage, Bénissez-les, et rendez-les dignes de la confiance que l'Église daigne avoir en eux.