Samedi 16 Décembre 2023 : Fête de Saint Adon de Vienne, Évêque († 875).
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/265/Saint-Adon-de-Vienne.html.
Saint Adon de Vienne
Archevêque de Vienne (+ 875)
Moine Bénédictin qui, chassé de son Monastère de Trèves s'en fut à Rome puis à Lyon et devint Évêque de Vienne en Dauphiné où il rédigea l'un des premiers "martyrium".
Il joua un rôle dans la politique religieuse de son temps.
Du Pape Nicolas Ier, nous avons une lettre à Saint Adon où l'Évêque de Rome écrit à l'Évêque de Vienne "son très saint confrère."
À Vienne, alors dans le royaume de Provence, en 875, Saint Adon, Évêque, qui fut Moine auparavant et composa un Martyrologe, où il inscrivit pour chaque jour des éloges de Saints.
Martyrologe romain.
http://nouvl.evangelisation.free.fr/adon_de_vienne.htm.
ADON DE VIENNE
Évêque, Saint
† 875
Adon, né vers l'an 800, était d'une des familles les plus riches et les plus nobles du Gâtinais, au diocèse de Sens.
Ses parents, qui étaient fort religieux, le formèrent à la piété dès son enfance. Ils le mirent dans le Monastère de Ferrières en Gâtinais, afin qu'il y apprît en même temps les sciences et les saintes maximes du Christianisme.
Il y donna des preuves de la vivacité de son esprit, et de la solidité de son jugement. Il joignait à ces heureuses qualités une grande docilité et un amour tendre pour la religion.
Ses maîtres voyaient avec plaisir qu'il faisait tous les jours de nouveaux progrès. Quelques-uns de ses amis, animés de l'esprit du monde, cherchèrent à lui inspirer la passion des hommes et des plaisirs ; ils applaudissaient à ses talents, et l'exhortaient à entrer dans la carrière où l'appelait sa naissance.
Mais il découvrit les pièges qu'on lui tendait, et sentit le danger du parti qu'on lui proposait. Pour rompre entièrement avec le monde, et se consacrer sans retour au service de Dieu, il prit l'habit dans le Monastère de Ferrières.
Il était encore jeune, lorsque Marcuard, Abbé de Prùm, qui avait été lui-même Moine de Ferrières, le demanda pour enseigner les saintes lettres à ses Religieux.
Adon, en inspirant l'amour de l'étude à ses disciples, leur apprenait en même temps à éviter l'écueil où la science conduit quelquefois, et à profiter pour leur sanctification des connaissances qu'ils acquéraient.
Son objet principal était de faire de vrais serviteurs de Dieu. Mais il plut au Ciel de l'éprouver pour perfectionner sa vertu.
Après la mort de Marcuard, la jalousie lui suscita des ennemis. Ils employèrent contre lui les outrages et la calomnie, et le chassèrent de Prùm [1].
Il alla visiter les tombeaux des apôtres à Rome, et passa cinq ans dans cette ville. De là il vint à Ravenne.
Il y trouva un ancien martyrologe dont il tira copie, et qu'il publia vers l'an 858, avec des additions et des corrections. Il donna aussi une chronique, avec les vies de Saint Didier et de Saint Chef.
A son retour d'Italie, il vint à Lyon, et s'y arrêta quelque temps. Saint Rémy, Archevêque de cette ville, le retint auprès de lui, et le chargea du gouvernement de la paroisse de Saint-Romain, près de Vienne, après avoir obtenu le consentement de l'Abbé de Ferrières.
C'était le célèbre Loup, dont nous avons un recueil de lettres, et plusieurs petits traités. Il prit avec zèle la défense d'Adon contre ses ennemis, et le siège de Vienne étant devenu vacant, notre Saint fut élu pour le remplir.
On le sacra au mois de Septembre de l'année 860. Le Pape Nicolas lui envoya le pallium, avec les décrets d'un Concile de Rome, lesquels avaient pour objet de remédier à différons abus qui s'étaient glissés dans plusieurs églises de France.
Le même Pape écrivit encore à notre Saint quatre autres lettres, sur divers sujets. On lit entre autres dans la seconde, que les églises subordonnées ne doivent pas s'écarter dans leurs usages de ce qui se pratique dans l'église de Rome [2].
Il reçut en outre plusieurs autres lettres flatteuses, notamment du Roi Charles, qui lui témoignait beaucoup de considération.
Adon ne changea rien à sa première manière de vivre ; il conserva la même humilité, la même modestie, le même amour pour la mortification. Il annonçait avec un zèle infatigable les vérités du Salut.
Sa coutume était de commencer ses instructions par ces paroles : « Écoutez la vérité éternelle qui vous parle dans l’Évangile, ou, écoutez Jésus-Christ qui vous parle, etc. ».
Son clergé attirait sa principale attention ; il n'admettait aux saints ordres que ceux qu'il avait bien éprouvés et bien examinés ; il exigeait qu'ils réunissent à la science toutes les vertus qui caractérisent les vrais ministres de Jésus-Christ.
Il fit aussi de sages règlements pour la décence du culte public. La réformation des mœurs parmi le peuple était encore un objet dont il s'occupait avec beaucoup de zèle.
Il avait soin que ceux qui se présentaient pour être mariés ou pour recevoir les autres Sacrements, fussent suffisamment instruits des principes du Christianisme.
Il travaillait sans relâche à bannir toutes les pratiques vicieuses, et tous les abus qui pouvaient porter atteinte à la pureté des mœurs. Ses exemples ajoutaient une nouvelle force è ses instructions.
Sa vie était fort austère ; il se traitait en tout avec une grande sévérité, et les ecclésiastiques attachés à sa personne avaient ordre de l'avertir de ses moindres fautes.
S'il était inflexible envers les pécheurs opiniâtres, il recevait avec bonté ceux qui se convertissaient sincèrement.
Il regardait les pauvres comme ses enfants ; il pourvoyait à tous leurs besoins ; il fonda des hôpitaux où ils étaient admis et entretenus à ses dépens.
Pour achever de caractériser Adon, nous dirons qu'il connaissait parfaitement tous ses devoirs, et qu'il n'y en avait aucun qu'il ne remplît avec la plus grande fidélité.
Il parut avec éclat dans divers Conciles ; il en tint lui-même plusieurs à Vienne pour maintenir la pureté de la Foi et des mœurs.
Mais les actes de ces Conciles sont perdus, et il ne nous reste plus qu'un fragment de celui qui fut tenu par le Saint en 870.
Lorsque le Roi Lothaire, dégoûté de la Reine Thietberge, voulut la renvoyer, Adon s'éleva contre ce divorce, et fit au prince les plus fortes représentations pour l'en détourner.
Il eut beaucoup de part aux affaires publiques qui se traitèrent de son temps, et la religion trouva toujours en lui un zélé défenseur.
Le Pape Nicolas I, Charles-le-Chauve et Louis de Germanie l'estimaient autant pour sa prudence que pour sa sainteté, et déféraient avec confiance à ses avis.
Mais l'embarras des affaires ne nuisait point à son recueillement. Il priait avec la même persévérance et s'assujettissait aux mêmes mortifications.
Il aimait à lire les vies des Saints, afin de se pénétrer de leur esprit, et de s'exciter à imiter leurs actions.
Il mourut le 16 Décembre 875. Il est honoré dans l'église de Vienne, et nommé en ce jour dans le martyrologe romain.
Cette vie mortelle est un pèlerinage rempli de peines, de difficultés, de dangers ; nous avons à traverser un désert que mille routes détournées rendent presque impraticable, et où nous avons beaucoup à craindre des bêtes féroces qui se rencontrent de toutes parts.
La multitude de ceux qui s'égarent devant nous est souvent le plus grand danger dont nous soyons menacés ; nous suivons leurs traces sans réflexion, nous nous égarons avec eux, et nous finissons par nous précipiter dans cet abyme où brûle un feu qui ne s'éteindra jamais.
La seule route qui soit sûre, est étroite ; elle paraît semée de ronces et d'épines, et n'est fréquentée que par un petit nombre d'âmes courageuses : mais elle mène au bonheur.
Parmi ceux qui y entrent, il en est encore plusieurs qui s'en écartent, et qui ont le malheur de se perdre.
Voulons-nous un guide assuré ? Ouvrons les yeux à la lumière de la révélation, écoutons Jésus-Christ, marchons sous la direction de son esprit, laissons-nous conduire par ses maximes et ses exemples.
Il est la voie, la vérité et la vie. C'est en suivant cette règle que les Saints ont échappé aux dangers qui les environnaient comme nous.
Ils semblent nous crier : « La voie étroite est celle où nous avons marché ; vous devez y marcher après nous. »
Quel motif de consolation et d'encouragement que de les avoir sans cesse devant les yeux ! Chacun d'eux nous dit avec saint Paul : Imitez-moi, comme j'ai imité Jésus-Christ.
Le souvenir de leurs combats nous soutiendra, la vue de leur couronne nous animera, leur exemple en un mot nous empêchera d'être submergés dans le torrent rapide de ce monde. Quoi de plus propre à nous consoler dans cette vallée de larmes, que de penser que nous avons les mêmes moyens qu'eux pour obtenir la gloire dont ils jouissent ?
Nous touchons en quelque sorte à ce moment. La vie la plus longue est bien courte : à chaque heure, l'éternité peut commencer pour nous.
Pourrions-nous soupirer après le bonheur des Saints, sans les aimer, sans les honorer, sans penser fréquemment à eux ?
SOURCE : Alban Butler : Vie des Pères, Martyrs et autres principaux Saints… – Traduction : Jean-François Godescard.