Mercredi 05 Avril 2023 : Fête de la Vénérable Mère Élisabeth Bruyère, Fondatrice des Sœurs de la Charité d’Ottawa (1818 – 1876).
Un portrait de Mère Élisabeth Bruyère, Fondatrice des Sœurs de la Charité d'Ottawa.
Photo : Radio-Canada
https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1095119/mere-elisabeth-bruyere-ottawa-pape-francois-venerable
Mère Élisabeth Bruyère déclarée « Vénérable » par le Pape François
Publié le Samedi 14 Avril 2018.
Le Vatican a annoncé samedi que Mère Élisabeth Bruyère, Fondatrice des Sœurs de la Charité d'Ottawa, était maintenant « Vénérable ».
C'est une première étape vers la Canonisation, se réjouit l'archidiocèse d'Ottawa.
Les 200 Sœurs de la Charité d'Ottawa, dont Sœur Rachelle, attendaient cette annonce depuis 40 ans.
La Compassion qu'a démontrée Mère Bruyère tout au long de sa vie est encore un modèle à suivre aujourd'hui selon Sœur Rachelle Watier, supérieure générale des Sœurs de la Charité.
« Mère Bruyère, c'était une femme avant son temps et c'était une femme extraordinaire. Une femme qui était ancrée dans sa Foi, oui, mais c'était aussi une femme pour qui la Charité n'était pas seulement des paroles.
C'était une femme pour qui la Charité s'est transformée en action », explique Sœur Rachelle.
Elle arrive à Bytown.
Élisabeth Bruyère a fondé les Sœurs de la Charité d'Ottawa, alors que la ville s'appelait Bytown, en 1844.
« Mère Bruyère et les Sœurs de la Charité ont été les instigatrices et les Fondatrices de plusieurs œuvres caritatives dans notre Communauté, notamment dans les domaines de l’éducation et de la santé, et leur œuvre se poursuit encore aujourd’hui », s'est réjoui l'Archevêque d'Ottawa, Mgr Terrence Prendergast, par voie de communiqué.
Pour Michel Prévost, président de la Société d'histoire de l'Outaouais, la déclaration du Pape témoigne de l'apport exceptionnel de cette Religieuse pour la région.
« On est dans un monde d'hommes. Quand on fait l'étude de la région de la capitale, au 19e siècle, ce ne sont que des hommes et il y a une exception notoire et c'est Mère Élisabeth Bruyère.
Ce qui est intéressant, c'est de voir à quel point elle est encore présente dans notre toponymie », a jugé M. Prévost.
Une rue à Ottawa et deux rues à Gatineau portent son nom, tout comme l'Hôpital Élisabeth-Bruyère.
Une longue attente.
Des démarches sont entamées depuis plusieurs années pour obtenir sa Béatification.
Mgr Durocher, l’Archevêque de Gatineau, affirme qu’il s'agit d'une consécration.
« Nous savions, ceux qui connaissent son histoire, ceux qui sont de son héritage, qu'elle est un modèle, mais cette reconnaissance officielle de Rome est vraiment un cadeau », a précisé Mgr Durocher.
Il aura fallu plusieurs représentations de l'Archevêque d'Ottawa pour que le bureau du Saint-Père se penche sur ce dossier.
La vie de bienfaisance de mère Bruyère.
Dorénavant, Mgr Prendergast et d'autres vont prier Élisabeth Bruyère.
« J'ai déjà reçu un appel d'un ami ce matin, qui m'a dit que son frère avait eu une souffrance, un ACV, il prie pour un miracle et s'est dit je vais commencer à prier Mère Bruyère.
Vous voyez, déjà avec les médias sociaux, les gens le savent et se disent : on commence une nouvelle étape », a indiqué Mgr Prendergast.
Complément biographique
> > > Mère Élisabeth Bruyère
https://www.diocese-edmundston.ca/fr/docs/saint_elisabeth_bruyere.pdf
ÉLISABETH BRUYÈRE
Fondatrice des Sœurs de la Charité d'Ottawa
« Élisabeth Bruyère n'a cessé de consacrer son temps, toute sa santé, toute sa belle intelligence et toute son indomptable énergie au service de Dieu, c'est-à-dire au service des pauvres, des enfants, des jeunes filles à instruire et à former » (Le Foyer domestique, 1er mai 1876).
Ce témoignage du docteur J.-C. Taché, alors sous-ministre du gouvernement du Canada, s'avère un écho fidèle de la vie de la Servante de Dieu.
De l'Asssomption à Bytown Élisabeth Bruyère, fille aînée de Charles Bruguier et de Sophie Mercier, naquit le 19 Mars 1818, à l'Assomption, Québec.
Le décès de son père, survenu en 1824, laisse la maman et ses trois enfants dans une situation précaire.
À seize ans, la jeune fille enseigne dans une école rurale où elle fait preuve d'esprit de devoir, de dévouement et d'un souci de formation peu communs à son âge.
En 1839, Elisabeth répond à l'appel du Seigneur qui l'oriente vers une Congrégation essentiellement vouée au service des pauvres, les Sœurs de la Charité de Montréal.
En raison de son expérience auprès des jeunes, on lui confie le soin des orphelines.
C'est alors qu'une autre voie s'ouvre devant elle. En 1844, les Sœurs de la Charité de Montréal acceptent la Fondation d'un établissement de Charité à Bytown, aujourd'hui Ottawa, « en vue de procurer à cette ville, un asile pour les infirmes et les orphelins, des écoles pour les petites filles pauvres et, de plus, de faire visiter les malades à domicile ».
Le choix de la supérieure-Fondatrice « tomba sur une vaillante jeune Sœur », Élisabeth Bruyère.
Surprise autant qu'effrayée, elle s'en remet à la prudence de ses supérieures, « ne se réservant que l'obéissance».
Le 20 Février 1845, les cloches de l'église de Bytown carillonnent pour accueillir Élisabeth et trois compagnes Religieuses.
Quand les cloches se taisent, l'Esprit murmure au cœur d'Élisabeth: « Sois Bonne Nouvelle pour les pauvres. »
Voilà quelle sera sa mission dans l'Église de Bytown. Fidélité à sa mission Le champ d'action ouvert aux pionnières est vaste et complexe.
Bytown est un centre de ravitaillement de chantiers.
Dès le 3 Mars, deux classes aménagées dans un hangar accueillent les écolières à instruire selon leur langue.
Peu après, ce sont des enfants trouvés et des orphelins qui lui sont amenés. Dans sa maison comme dans son cœur, il y a toujours place pour eux.
Sa conception de l'éducation est judicieuse: « Faites-vous aimer des élèves, dit-elle à ses collaboratrices, reprenez-les avec douceur, comme des mères, mais soyez fermes. »
La sollicitude vouée aux malades ne le cède en rien à l'attention portée aux enfants. Dès le lendemain de son arrivée, Élisabeth et ses compagnes inaugurent les visites à domicile: malades, pauvres, vieillards, tous reçoivent compassion et secours.
Des vivres sont distribués selon les besoins. En moins de trois mois, un embryon d'hôpital assure des soins continus aux malades et une présence réconfortante aux vieillards hébergés.
L'arrivée de nouvelles recrues permet à la Fondatrice elle-même et à ses Sœurs de se dépenser jusqu'à l'héroïsme, en 1847, auprès des émigrés irlandais atteints du typhus.
Ces débuts ont connu des lendemains marqués grâce à la fidélité d'Élisabeth à sa mission: « Si nous perdons l'Amour du pauvre, redit-elle souvent, nous perdons notre esprit propre. »
Lors du décès d'Élisabeth survenu le 5 Avril 1876, quelque deux cents Religieuses se dévouent dans des œuvres éducatives et caritatives édifiées en Ontario, au Québec et aux États-Unis.
La mission liée à la Fondation se continue par l'engagement actuel des Sœurs de la Charité d'Ottawa dans les services de la santé, de l'éducation, de la promotion humaine, de la pastorale et de la catéchèse.
Les activités apostoliques s'étendent aujourd'hui à l'Afrique, au Brésil, en Haïti, au Japon et en Papouasie.
Spiritualité.
La spiritualité d'Élisabeth Bruyère plonge ses racines dans l'esprit de Sainte Marguerite d'Youville.
Nourrie de cette sève, la Servante de Dieu manifeste la ferveur de son élan filial vers le Père dans une soumission constante à sa Volonté.
Elle puise au Cœur du Père la Compassion qui inspire tous ses services aux pauvres, y compris l'enseignement puisque, pour elle, l'ignorance est pauvreté.
Devant les exigences et les difficultés liées à l'innovation d'œuvres multiples, elle trouve force et persévérance dans une inébranlable confiance en la Divine Providence.
Son audace pour l'évangélisation s'alimente de sa grande intimité avec Le Christ.
La réalité de son union à Dieu affleure sans cesse dans ses gestes, ses propos, à travers ses écrits, entre autres 1600 lettres, de façon simple et tout à fait naturelle.
Vie intérieure et zèle apostolique s'unifient chez elle dans une insigne dévotion à l'Église.
« Que nous sommes heureuses, affirme-telle, de pouvoir nous dire filles de l'Église. »
Actualité de la Cause
Par son témoignage de Vie Chrétienne intensément vécue, par ses qualités de cœur, par sa façon de s'engager au soulagement des grandes misères physiques et morales, par la loyauté et la simplicité qui l'ont toujours caractérisée, Élisabeth Bruyère apparaît comme un modèle particulièrement apte à toucher encore aujourd'hui des jeunes et des moins jeunes avides d'authenticité, de dépassement et de charité.
Son exemple plaide en faveur de la dignité de la femme, du respect de la vie, de la promotion humaine; il s'oppose à toute discrimination.
Il suggère le sens de l'absolu et la primauté des valeurs évangéliques.
Depuis 1978, la Cause en vue la Canonisation est introduite à la Congrégation pour les Causes des Saints.
La Positio a été déposée en octobre 1999. La confirmation d'un miracle obtenu par l'intercession d'Élisabeth Bruyère est maintenant nécessaire pour que la Servante de Dieu soit reconnue Vénérable par l'Église.
Reconnue Vénérable par le Pape François le 14 Avril 2018.