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Saint Pierre-Julien Eymard, Prêtre, Fondateur de la Congrégation des Pères du Saint-Sacrement. Fête le 02 Août.
Vendredi 02 Août 2024 : Fête de Saint Pierre-Julien Eymard, Prêtre, Apôtre de l’Eucharistie, Fondateur de la Congrégation des Pères du Très Saint-Sacrement et de celle des Servantes du Très Saint-Sacrement (1811-1868).
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1610/Saint-Pierre-Julien-Eymard.html
Saint Pierre-Julien Eymard
Fondateur des Pères du Saint-Sacrement (? 1868)
Fils d'un boutiquier de village dans la région de Grenoble, il fut d'abord Prêtre séculier. En 1839, il entre chez les Pères Maristes dont il quitte la Congrégation en 1856, à la suite des apparitions qu'il reçut de la Vierge Marie, le chargeant de fonder un institut Sacerdotal voué à l'Adoration perpétuelle du Saint Sacrement.
Ses dernières années furent remplies de souffrances venant de ses Religieux qui n'avaient plus confiance en lui.
"Donnez-moi la croix, Seigneur, disait-il, pourvu que vous me donniez aussi votre Amour et votre Grâce."
Site européen des Religieux du Saint Sacrement.
Un internaute nous écrit: "Né le 4 Février 1811 à La Mure (Isère) dans une famille d’artisan profondément Chrétienne, Pierre-Julien, après un essai chez les Oblats à Marseille, a été ordonné Prêtre de Grenoble en 1834.
Pendant 5 ans, il exerce son Ministère dans son diocèse d’abord comme vicaire à Chatte puis comme curé à Monteynard.
En 1839, il entre chez les Maristes et, pendant 17 ans, y exerce des charges variées : directeur spirituel au collège de Belley en 1840, assistant général du P. Colin à Lyon en 1844, puis visiteur général et directeur du Tiers-Ordre de Marie en 1846, enfin supérieur du collège de La Seyne-sur-Mer en 1851.
A la suite d’une ‘grâce de vocation’ reçue à Fourvière le 21 Janvier 1851, il se sent appelé à créer un corps Religieux destiné à promouvoir le culte de l’Eucharistie.
Après bien des épreuves, il quitte la Société de Marie et fonde à Paris le 13 Mai 1856 la Société du Saint-Sacrement, institut Contemplatif et Apostolique, avec l’Adoration du Saint-Sacrement et des œuvres pour les laïcs, notamment la Première Communion des adultes et l’Agrégation du Saint-Sacrement.
En 1858, avec Marguerite Guillot, une Tertiaire lyonnaise qu’il a accompagnée, il forme la branche féminine des Servantes du Saint-Sacrement, à laquelle Mgr Angebault, Évêque d’Angers, conférera en 1864 son statut canonique.
En 1865, le P. Eymard reçoit à Rome une grâce singulière, celle du don total de lui-même à Dieu – le ‘vœu de la personnalité’.
Adorateur et prédicateur infatigable, il révèle à Paris, en province et en Belgique la richesse de l’Eucharistie et il invite les fidèles à la Communion fréquente.
En réponse aux défis de son époque, il promeut une spiritualité animée par l’Amour et dont l’Eucharistie est la source et le terme.
Épuisé, il meurt à La Mure le 1er Août 1868. – Béatifié par Pie XI en 1925, Canonisé par Saint Jean XXIII le 9 Décembre 1962 à l’issue de la 1e session du concile Vatican II, Saint Pierre-Julien Eymard a été inscrit en 1995 au calendrier liturgique de l’Église à la date du 2 Août.
Cet ‘apôtre éminent de l’Eucharistie’, Fondateur de deux Congrégations répandues sur tous les continents, a laissé un nombre considérable de manuscrits.
Ceux-ci ont fait l’objet d’une édition électronique, accessible sur le site www.eymard.org, et d’une édition imprimée, ses Œuvres complètes en 17 vol., Centro eucaristico, Ponteranica (Italie) et Nouvelle Cité (France), 2008."
- Saint Pierre-Julien Eymard (1811-1868) Véritable apôtre de l'Eucharistie, ce Prêtre dauphinois a fondé en 1856 à Paris la Congrégation du Saint-Sacrement.
Il a été Canonisé par Saint Jean XXIII en 1962.
Figures de sainteté - site de l'Eglise catholique en France
Mémoire de Saint Pierre-Julien Eymard, Prêtre, d’abord diocésain, puis membre de la Société de Marie.
Il fut un propagateur merveilleux du culte du mystère Eucharistique, ce qui le conduisit à fonder deux nouvelles Congrégations, celle des Prêtres, et celle des Servantes du Saint-Sacrement pour vénérer et diffuser la piété envers le Sacrement de l’Eucharistie.
Il mourut, en 1868, à La Mure, près de Grenoble où il était né.
Martyrologe romain.
Saint Pierre-Julien Eymard
Prêtre et Fondateur de la :
« Congrégation du Très Saint-Sacrement »
Pierre-Julien Eymard naît à La Mure, diocèse de Grenoble, le 4 Février 1811, de parents de modeste condition, mais très Chrétiens.
On put comprendre, dès ses premières années, qu'il serait un grand serviteur de l'Eucharistie, car il ressentit de très bonne heure un irrésistible attrait pour le Très Saint-Sacrement.
Tout jeune, il aimait à visiter l'église, se cachait derrière l'autel, fixait les yeux sur le Tabernacle « pour y prier plus près de Jésus et l'écouter ».
Être Prêtre, monter un jour à l'Autel, Consacrer et distribuer l'Eucharistie, tel était dès lors le rêve de cet enfant prédestiné.
Sa vocation fut longtemps éprouvée par la résistance de son père et par sa mauvaise santé ; mais son énergie triompha de tous les obstacles, par le secours de Marie, dont il aimait à visiter les sanctuaires vénérés, surtout celui de Notre-Dame du Laus.
Prêtre en 1834, vicaire, puis curé, pendant plusieurs années, il se montra partout un saint et un apôtre.
Son Amour pour la Sainte Vierge le fit entrer dans la Société de Marie, où il remplit bientôt de hautes fonctions avec toutes les Bénédictions de Dieu.
Sa Mère Céleste lui révéla, à Fourvière, sa vraie vocation, celle de fonder une « Congrégation du Très Saint-Sacrement ».
Sa grande Foi triompha de toutes les difficultés, et ses œuvres prospérèrent merveilleusement, pour la Gloire de Jésus-Hostie.
Épuisé de fatigues, il meurt prématurément le 1er Août 1868. On peut dire sans exagération qu'il fut le promoteur, par lui-même et par ses Religieux, de toutes les grandes œuvres Eucharistiques de notre temps.
Pie XI le Béatifia le 12 Juillet 1925 et Saint Jean XXIII le proclama Saint le 9 Décembre 1962 à l'issue de la première session du Concile Vatican II.
Le 9 Décembre 1995, Saint Jean-Paul II inscrit son nom au calendrier de l'Église universelle et fixe sa Fête liturgique à la date du 2 Août, en reconnaissant en lui « un apôtre éminent de l'Eucharistie ».
Pour un complément biographique
> > > Saint Pierre-Julien Eymard
> > > Une Vocation Eucharistique
http://missel.free.fr/Sanctoral/08/02.php
Homélie pour la Canonisation
de Pierre-Julien Eymard,
Antonio-Maria Pucci et Francesco da Camprosso
Vie Eucharistique avant tout, car la Sainte Eucharistie est la source et l'aliment de toute sainteté. Notre Prédécesseur saint Léon le Grand disait : La participation au Corps et au Sang du Christ n'a pas d'autre effet que de nous transformer en Celui que nous recevons (Sermon LXIII 7).
Cette transformation progressive en la vie-même du divin Sauveur, oh ! Combien elle est visible dans l'admirable développement des vertus des Saints Canonisés aujourd'hui.
Et quels rapports d'intimité particulière avec Jésus Eucharistie ne découvre-t-on pas dans leurs ascensions !
Le nom de Pierre-Julien Eymard suffit pour dévoiler à nos yeux les splendides triomphes Eucharistiques auxquels, malgré des épreuves et des difficultés en tout genre, il voulut consacrer sa vie, qui se prolongea au sein de la famille fondée par lui.
Ce petit enfant de cinq ans qu'on trouva sur l'autel, le front appuyé à la petite porte du Tabernacle, c'est le même qui, en son temps, fondera la Société des Prêtres du Saint-Sacrement, ainsi que les Servantes du Saint-Sacrement, et fera rayonner en d'innombrables phalanges de Prêtres-Adorateurs son Amour et sa tendresse pour Le Christ vivant dans l'Eucharistie.
Jean XXIII,
le 9 Décembre 1962.
Statue du Père Pierre-Julien Eymard (1811-1868) dans la Cathédrale de Grenoble.
https://www.clairval.com/index.php/fr/lettre/?id=6140104
Bien cher Ami de l'Abbaye Saint-Joseph,
«Comme la femme de l'onction à Béthanie, l'Église n'a pas craint de «gaspiller», plaçant le meilleur de ses ressources pour exprimer son admiration et son Adoration face au don incommensurable de l'Eucharistie.
De même que les premiers disciples chargés de préparer la «grande salle», elle s'est sentie poussée, au cours des siècles et dans la succession des cultures, à célébrer l'Eucharistie dans un contexte digne d'un si grand Mystère»
(Jean-Paul II, Encyclique Ecclesia de Eucharistia, EE, 17 avril 2003, n. 48).
Saint Pierre-Julien Eymard, Fondateur de la Congrégation des Prêtres du Saint-Sacrement, avait écrit dans le même sens:
«Je ne m'inquiète pas du tout du pain de chaque jour. C'est au Roi de nourrir ses soldats. Pour nous, tout notre soin, c'est de Le loger convenablement, de Lui donner un Tabernacle, un autel, des ornements...
Nous y consacrerons tout ce que nous avons: le Roi Eucharistique le mérite bien».
Qui est donc ce Saint?
La tête contre le Tabernacle
Un jour de 1804, un rémouleur arrive dans la petite ville de La Mure, au diocèse de Grenoble (France): il s'appelle Julien Eymard.
La mort a fait des ravages dans sa famille, dont ne survivent que deux enfants, Antoine et Marie-Anne; celle-ci a douze ans quand vient au monde Pierre-Julien, le 4 Février 1811.
M. Eymard fait Baptiser le nouveau-né dès le lendemain.
La mère de Pierre-Julien ne passe pas un seul jour sans aller s'agenouiller quelques minutes à l'église: elle y emporte dans son tablier le petit Pierre-Julien, et l'offre à Jésus.
Dès que l'enfant sait marcher, il accompagne sa mère à l'église, et bientôt y va tout seul plusieurs fois par jour.
Marie-Anne le surprend une fois derrière l'autel, sur un escabeau, la tête penchée contre le Tabernacle:
«C'est que j'écoute, et je l'entends mieux d'ici», explique Pierre-Julien.
Une extraordinaire passion pour le Saint-Sacrement prend racine en son cœur. Il n'est cependant pas sans défauts: entêté, coléreux, curieux.
Mais sa nature loyale ne peut vivre dans le mensonge. Studieux, il a aussi le goût du travail manuel.
Comme les noyers croissent nombreux dans la région, Julien Eymard construit un pressoir d'huile, souhaitant que son fils devienne fabricant d'huile de noix.
Le jour tant attendu de la première Communion arrive alors que Pierre-Julien a déjà 12 ans. «Quelles grâces Le Seigneur m'a faites ce jour-là!» s'écrira-t-il trente ans plus tard avec larmes. Il y perçoit l'appel au Sacerdoce.
Le jeune homme parle à son père de son désir d'entrer au séminaire, mais celui-ci ne comprend pas quel honneur Dieu lui fait en appelant son fils.
Non! Son garçon lui succédera dans son commerce.
L'enfant est même retiré de l'école: il en sait suffisamment pour fabriquer et vendre de l'huile.
La maman se tait, prie et garde espoir.
Au Sanctuaire marial de Notre-Dame du Laus, Pierre-Julien rencontre le Père Touche, Oblat de Marie Immaculée qui, admirant la beauté de son âme, lui conseille d'orienter sa vie vers le Sacerdoce, en étudiant le latin et en Communiant plus souvent.
Rempli de joie et d'espérance, Pierre-Julien, revenu au moulin, étudie, en cachette, la grammaire latine.
La Providence le met en contact avec l'Abbé Desmoulins qui obtient de M. Eymard de l'emmener avec lui à Grenoble pour le faire étudier gratuitement, moyennant quelques services.
Là, l'enfant apprend brutalement la mort de sa mère et se jette en larmes aux pieds de la statue de la Sainte Vierge:
«Ah! Dès ce jour, soyez mon unique Mère, s'écrie-t-il. Mais plus que tout, cette grâce: que je sois Prêtre un jour!»
Le jour de la sépulture, son père, bouleversé lui aussi, le supplie de rester avec lui. Il acquiesce.
Tout espoir semble perdu, quand un Père Oblat de Marie, de passage, l'ayant écouté, lui dit: «Si vous veniez chez nous à Marseille? – Mon père voudra-t-il? – Oui, oui, il voudra».
Le père sursaute, se trouble, objecte, se met à pleurer, puis... consent.
À Marseille, Pierre-Julien se met à étudier avec un tel acharnement qu'il tombe gravement malade.
Ramené chez son père, il guérit mais sa convalescence est longue.
Le 3 Mars 1828, après avoir demandé pardon à son fils pour son opposition à sa vocation, M. Eymard rend son âme à Dieu.
Pierre-Julien entre alors au Grand-Séminaire de Grenoble.
Il lui faut présenter la recommandation écrite de son Curé, qui la lui remet cachetée. Se doutant de quelque chose, Marie-Anne, inconsciente de son geste imprudent, ouvre l'enveloppe: la lettre décrit le candidat comme «sans esprit et incapable».
D'un commun accord, ils brûlent l'injuste témoignage. Se confiant à la grâce de Dieu, Pierre-Julien part pour Grenoble, où, providentiellement, il rencontre Mgr de Mazenod, le saint Fondateur des Oblats de Marie.
Pierre-Julien lui raconte tout: «Eh bien, dit l'Évêque, c'est moi qui vais vous présenter au Supérieur du Séminaire».
Le jeune homme peut donc suivre sa vocation; il est ordonné Prêtre à l'âge de 23 ans, le 20 Juillet 1834.
On lui confie le Ministère de vicaire puis de curé dans le diocèse, mais, secrètement, Pierre-Julien désire être Religieux.
Le 20 Août 1839, avec la permission de son Évêque, malgré les pleurs de sa sœur et les regrets de ses paroissiens, il entre au noviciat des Maristes, Congrégation fondée par le Père Colin.
Il note dans son journal intime ses thèmes favoris de méditation: «Jésus au Saint-Sacrement et le Paradis».
Après son noviciat, il est nommé successivement directeur spirituel du collège de Belley (Ain), puis Provincial de France et Directeur du Tiers-Ordre de Marie.
En 1850, il devient Supérieur au collège de la Seyne-sur-Mer, près de Toulon. Dans tous ses emplois, comme Prêtre séculier ou comme Religieux Mariste, le Père Eymard encourage toujours les âmes dont il a spirituellement la charge à pratiquer l'Adoration du Saint-Sacrement.
Les résultats sont remarquables, tant auprès des enfants et jeunes gens que dans les foyers; l'ensemble de la société en est régénérée.
Valeur inestimable
«Le culte rendu à l'Eucharistie en dehors de la Messe est d'une valeur inestimable dans la vie de l'Église, affirme le Pape Saint Jean-Paul II.
Ce culte est étroitement uni à la Célébration du Sacrifice Eucharistique. La présence du Christ sous les Saintes espèces conservées après la Messe – présence qui dure tant que subsistent les espèces du pain et du vin – découle de la Célébration du Sacrifice et tend à la Communion sacramentelle et spirituelle.
Il revient aux pasteurs d'encourager, y compris par leur témoignage personnel, le culte Eucharistique, particulièrement les expositions du Saint-Sacrement, de même que l'Adoration devant Le Christ présent sous les espèces Eucharistiques» (EE, n. 25).
Le Bon Dieu inspire à Pierre-Julien l'idée de fonder une Congrégation de Religieux et de Religieuses voués à l'Adoration du Saint-Sacrement et à la propagation de cette dévotion parmi les laïcs.
C'est aux pieds de Notre-Dame de Fourvière qu'il conçoit le dessein de cette Fondation. Ce sera la grande préoccupation de sa vie.
Le Pape Pie IX, dont il réussit à obtenir une audience, lui affirme: «Votre œuvre vient de Dieu, j'en suis convaincu. L'Église en a besoin».
Mais que d'obstacles à franchir! Si Dieu ne poussait le Père Eymard, il n'oserait jamais se lancer dans une aventure qui, humainement, n'a aucune chance d'aboutir.
Son Supérieur Général Mariste, après avoir longuement examiné ce projet, le relève de ses vœux, pour lui laisser toute liberté de faire sa Fondation.
Puis, il se ravise et l'adresse à l'Archevêque de Paris.
L'Évêque auxiliaire, qui doit recevoir Pierre-Julien au nom de l'Archevêque, tient sa réponse toute prête: un «non» catégorique.
Mais la divine Providence sauve tout: le Père Eymard, en compagnie de son premier disciple, attend dans le vestibule de l'Archevêché, lorsque l'Archevêque de Paris lui-même, Mgr Sibour, les aperçoit:
«Qui êtes-vous? – Deux Prêtres étrangers – Que désirez-vous? – Monseigneur, c'est l'Évêque auxiliaire que nous attendons.
– Mais enfin, reprend Mgr Sibour, ce que l'Évêque auxiliaire fait ici, l'Archevêque peut bien le faire!»
Le Père Eymard expose le but de sa visite. «Vous êtes un Père Mariste? – Oui, Monseigneur. – Mgr l'Auxiliaire m'a mis au courant».
Croyant que le Père désire fonder une Congrégation Contemplative, il ajoute: «C'est purement Contemplatif... Je ne suis pas pour ces choses là... Non! Non! – Mais, Monseigneur, ce n'est pas une Congrégation purement Contemplative.
Nous Adorons, sans doute, mais nous voulons aussi faire Adorer. Nous devons nous occuper de la première Communion des adultes».
À ces mots, le visage de l'Archevêque s'illumine. «La première Communion des adultes! s'écrie-t-il. Ah! C’est l'œuvre qui me manque, l'œuvre que je désire».
L'Eucharistie est, en effet, «comme la sourceet le sommetde toute l'évangélisation, puisque son but est la Communion de tous les hommes avec Le Christ et en Lui avec Le Père et L'Esprit-Saint» (EE, n. 22).
La cause est gagnée: la Congrégation des Prêtres et des Servantes du Saint-Sacrement reçoit une première approbation avant même d'exister.
Un geste intempestif
Cependant l'aventure est loin d'être terminée. Le Père Eymard n'a pas où loger sa future Communauté.
Il n'a pas d'argent et les premiers novices, qui souffrent de la faim, se retirent l'un après l'autre.
La mort de Mgr Sibour le prive d'une protection précieuse.
Son successeur, Mgr Morlot, refuse d'entendre le Fondateur et brûle ses titres de Fondation sans les lire, persuadé qu'il s'agit d'une «société secrète»; puis il se repent de son geste intempestif, écoute le Père Eymard, et confirme les approbations de Mgr Sibour.
Pierre-Julien, toujours à la rue, confie son projet à la Providence qui lui donne bientôt la possibilité d'acheter deux immeubles, rue du Faubourg-Saint-Jacques.
L'apostolat Eucharistique s'exerce au pied même des autels.
L'Adorateur est aussi un remplaçant: il entend offrir réparation pour les offenses commises contre le Saint-Sacrement; il Adore et aime pour les pécheurs innombrables qui ne connaissent, n'adorent et n'aiment pas.
Mais celui qui aime, cherche à faire aimer.
Les Religieux du Saint-Sacrement travaillent donc à convertir les pécheurs par l'apostolat Eucharistique.
À cette époque, dans les vieux quartiers de Paris, la plupart des adolescents en âge de gagner quelques sous ignorent presque tout de la religion de leur Baptême.
Bien des adultes se trouvent dans le même cas, comme encore de nos jours.
Le Père Eymard organise des cours de catéchisme pour préparer ces âmes à la réception de la Sainte Communion.
Un soir, il reçoit au parloir deux chiffonniers, un homme et une femme, sans Foi ni instruction, qui vivent en concubinage.
Au fil des jours, il leur apprend le catéchisme, les confesse, les admet à la première Communion et les marie.
Ce jour-là, il les invite à dîner au parloir et veut les servir lui-même, leur adressant de bonnes paroles que ces braves gens écoutent avec ravissement.
Pour recevoir la Sainte Communion, certaines dispositions sont requises. Commentant le verset de saint Paul: Que chacun, donc, s'éprouve soi-même, et qu'ainsi il mange de ce pain et boive de cette coupe (1 Co 11, 28), le Saint-Père les rappelle clairement:
«Avec toute la force de son éloquence, Saint Jean Chrysostome exhortait les fidèles: «Moi aussi, j'élève la voix, je prie et je vous supplie de ne pas vous approcher de cette table sainte avec une conscience souillée et corrompue.
Une telle attitude en effet ne s'appellera jamais Communion, même si nous recevions mille fois le Corps du Seigneur, mais plutôt condamnation, tourment et accroissement des châtiments».
Dans cette même perspective, le Catéchisme de l'Église Catholique établit à juste titre: «Celui qui est conscient d'un péché grave doit recevoir le Sacrement de la Réconciliation avant d'accéder à la Communion».
Je désire donc redire que demeure et demeurera toujours valable dans l'Église la norme par laquelle le Concile de Trente a appliqué concrètement la sévère admonition de l'Apôtre Paul, en affirmant que, pour une digne réception de l'Eucharistie, «si quelqu'un est conscient d'être en état de péché mortel, il doit, auparavant, confesser ses péchés»» (EE, n. 36).
Une perle brillante
Le 3 Juin 1863, la Congrégation du Père Eymard est définitivement approuvée par le Bienheureux Pie IX.
«À partir de ces années-là, dira Saint Jean XXIII, les Religieux du Saint-Sacrement commencèrent à être, dans l'Église, de valeureux soutiens et propagateurs de ce mouvement des âmes vers la Très Sainte Eucharistie, l'une des perles les plus brillantes de la substantielle Piété Chrétienne».
Le Père Eymard ne cesse d'accueillir de nouvelles vocations pour son institut, grâce à ses sermons dont on a peine à imaginer la flamme.
Il dit lui-même: le prédicateur est un homme «qui prie haut... mais avant de prier haut, il doit avoir prié tout bas».
En chaire, il fait passer à son auditoire ses convictions, son amour, son feu sacré. Tout est éloquent en lui.
Sa parole contribue puissamment à réveiller dans les âmes l'Amour pour l'Eucharistie et à développer la dévotion par excellence de l'Adoration.
Avant de prêcher, le Père Eymard a coutume de se préparer devant le Saint-Sacrement exposé.
L'Hostie, voilà le vrai foyer de sa prédication. «Il est bon de s'entretenir avec Jésus, rappelle le Saint-Père, et, penchés sur sa poitrine comme le disciple bien-aimé (cf. Jn 13, 25), d'être touchés par l'Amour infini de son cœur.
Si, à notre époque, le Christianisme doit se distinguer surtout par «l'art de la Prière», comment ne pas ressentir le besoin renouvelé de demeurer longuement en conversation spirituelle, en Adoration silencieuse, en attitude d'Amour, devant Le Christ présent dans le Saint-Sacrement?
Bien des fois, chers frères et sœurs, j'ai fait cette expérience et j'en ai reçu force, consolation et soutien!» (EE, n. 25).
Le Père Eymard affirme: «Au témoignage de la Parole de Jésus-Christ, l'Église ajoute celui de son exemple, de sa Foi pratique.
Ces splendides Basiliques sont l'expression de sa Foi envers le Très Saint-Sacrement. Elle n'a pas voulu bâtir des tombeaux mais des Temples, mais un Ciel sur la Terre, où son Sauveur, son Dieu, trouve un trône digne de Lui.
Par une attention jalouse, l'Église a réglé jusqu'aux moindres détails le culte de l'Eucharistie; elle ne se décharge sur personne du soin d'honorer son Époux Divin: c'est que tout est grand, tout est important, tout est Divin quand il s'agit de Jésus-Christ présent.
Elle veut que tout ce qu'il y a de plus pur dans la nature, de plus précieux dans le monde, soit consacré au service royal de Jésus».
Et il conseille: «Après être entrés (dans une église), restez un moment en repos; le silence est la plus grande marque de respect; et la première disposition à la Prière, c'est le respect.
La plupart de nos sécheresses dans la Prière et de nos indévotions viennent de ce que nous avons manqué de respect à Notre-Seigneur en entrant, ou de ce que nous nous tenons irrespectueusement».
Dans le même esprit, le Saint-Père lance un vigoureux appel «pour que, dans la Célébration Eucharistique, les normes liturgiques soient observées avec une grande fidélité...
Le Prêtre qui célèbre fidèlement la Messe selon les normes liturgiques, et la communauté qui s'y conforme, manifestent, de manière silencieuse mais éloquente, leur Amour pour l'Église» (EE, n. 52).
Le sacrifice décisif
À partir de 1864, échecs et épreuves associent davantage le Père Eymard à la Croix Rédemptrice, seul moyen du Salut des âmes.
Il puise toujours plus sa force dans l'Eucharistie, qui a été instituée «pour perpétuer le sacrifice de la Croix au long des siècles» (Vatican II, Sacrosanctum concilium, n. 47).
«Ce sacrifice est tellement décisif pour le Salut du genre humain, écrit le Pape Jean-Paul II, que Jésus-Christ ne l'a accompli et n'est retourné vers Le Père qu'après nous avoir laissé le moyen d'y participer comme si nous y avions été présents.
Tout fidèle peut ainsi y prendre part et en goûter les fruits d'une manière inépuisable... Je désire encore une fois redire cette vérité, en me mettant avec vous, chers frères et sœurs, en Adoration devant ce Mystère:
Mystère immense, Mystère de Miséricorde. Qu'est-ce que Jésus pouvait faire de plus pour nous?
Dans l'Eucharistie, il nous montre vraiment un Amour qui va jusqu'au bout (cf. Jn 13, 1), un Amour qui ne connaît pas de mesure.
Cet aspect de Charité universelle du Sacrement Eucharistique est fondé sur les paroles mêmes du Sauveur.
En l'instituant, Jésus ne se contenta pas de dire Ceci est Mon Corps, Ceci est Mon Sang, mais il ajouta livré pour vous et répandu pour la multitude (Lc 22, 19-20).
Il n'affirma pas seulement que ce qu'il leur donnait à manger et à boire était son Corps et son Sang, mais il en exprima aussi la valeur sacrificielle» (EE, nn. 11-12).
En union avec le Sacrifice du Christ, le Père Eymard accepte son élection à vie comme Supérieur général des Prêtres du Saint-Sacrement, alors qu'il espérait redevenir simple Religieux.
Dans le même temps, il assiste à la démolition de sa maison de Paris, qui doit céder la place au percement d'un nouveau boulevard.
De plus, le 11 Juin 1867, le Père de Cuers, son ami le plus ancien et le plus sûr, demande à Rome la relève de ses vœux, pour établir un institut d'Ermites Eucharistiques.
Le Père Eymard en est atterré. Cependant, il apprend, par une révélation, que ce Père reviendra dans sa Congrégation; mais il ne verra pas ce retour de son vivant.
Dans ses souffrances, la douceur demeure sa vertu préférée. Il ne l'a pourtant pas trouvée toute faite à sa naissance.
Un Frère de sa Congrégation rendra ce témoignage:
«C'était un homme très énergique et d'une angélique douceur avec un caractère vif-argent». Lui-même avoue qu'il se sait très impatient.
Sur son cœur
Le 21 Juillet 1868 au soir, le Père Eymard usé, amaigri, incapable de prendre la moindre nourriture, arrive à La Mure, sur ordre formel du médecin, pour se reposer.
Il a célébré la dernière Messe de sa vie à Grenoble, dans la chapelle consacrée à l'Adoration perpétuelle.
Sans un mot, il se met péniblement au lit: sa sœur descend vite chercher le médecin qui diagnostique une hémorragie cérébrale doublée d'un épuisement général.
Le Père se confesse par signes.
Le samedi 1er Août, il reçoit l'Extrême-Onction à une heure du matin.
Dès le lever du jour, un Père de sa Congrégation célèbre la Messe dans sa chambre et lui donne la Sainte Communion.
On lui présente l'image de Notre-Dame de La Salette. Il la presse sur son cœur. Au début de l'après-midi, c'est à peine si l'on entend son dernier soupir: son âme est entrée au Ciel dans le Bonheur infini de Dieu, pour toujours.
Il est mort à 57 ans dans la maison où il était né.
La Canonisation de Pierre-Julien Eymard a bénéficié d'une Solennité peu ordinaire dans l'histoire de l'Église.
Le lendemain de la clôture de la 1ère session du Concile Vatican II, le 9 Décembre 1962, Saint Jean XXIII, en présence de 1500 Pères conciliaires, l'inscrivait au catalogue des Saints.
Dans son homélie, le Pape disait: «Ce petit enfant de cinq ans qu'on trouva sur l'autel, le front appuyé à la porte du Tabernacle, c'est le même qui, en son temps, fondera la Société des Prêtres du Saint-Sacrement, ainsi que les Servantes du Saint-Sacrement, et fera rayonner en d'innombrables phalanges de Prêtres-Adorateurs son Amour et sa Tendresse pour Le Christ vivant dans l'Eucharistie...
Saint Pierre-Julien Eymard propose la Très Sainte Vierge Marie comme modèle des Adorateurs, en l'invoquant sous le nom de «Notre-Dame du Saint-Sacrement»...
Oui, chers fils, honorez et fêtez avec Nous, celui qui fut un si parfait Adorateur du Saint-Sacrement; et, à son exemple, placez toujours au centre de vos pensées, de vos affections, des entreprises de votre zèle, cette source incomparable de toute grâce: le Mysterium fidei, qui cache sous ses voiles l'Auteur même de la grâce, Jésus, le Verbe incarné».
Aujourd'hui, les Religieux du Saint-Sacrement sont environ un millier, répartis en 140 maisons à travers 18 nations.
Les Servantes du Saint-Sacrement (près de 300 Religieuses) ont des maisons en France, en+Hollande, en Italie, au Canada, aux Etats-Unis, au Brésil, en Australie, aux Philippines, au Viêt-Nam et en République du Congo.
Saint Pierre-Julien Eymard, apprenez-nous à rendre souvent visite à Notre-Seigneur présent au Tabernacle, obtenez-nous de traverser en paix les orages de cette vie, et de voir face à face, dans le Paradis, Notre Jésus tant aimé.
Dom Antoine Marie osb, Abbé
Pour publier la lettre de l'Abbaye Saint-Joseph de Clairval dans une revue, journal, etc. ou pour la mettre sur un site internet ou une home page, une autorisation est nécessaire.
Elle doit nous être demandée par email ou à travers http://www.clairval.com.
33 jours de réflexion avec Saint Pierre-Julien Eymard
sur l'influence de la Vierge Marie dans sa vie
Nous célébrons cette année (2013) le 50ème anniversaire de la reconnaissance par l’Église du titre de Notre Dame du Saint Sacrement.
Il serait valable de faire un mois marial à toutes les intentions mentionnées ci-dessus ainsi qu'aux vôtres.
Confions à la Vierge Marie notre Mère les grandes intentions de l’Église et du monde pour que partout jaillisse une vie nouvelle avec un renouvellement de notre ferveur…
Pour nourrir ce mois marial, nous vous invitons à réfléchir avec ce cahier de ‘Références mariales dans la vie de Saint Pierre Julien’.
Ce travail, fait par un peintre, en 1943, a été découvert dans les archives des Religieux du Saint Sacrement et publié par le conseil général des Religieux.
Il a été envoyé à toutes leurs Communautés, pour souligner le 145è anniversaire de la mort de notre Fondateur.
Que Saint Pierre Julien vous guide dans l’organisation et la célébration de ce mois.
Que la Vierge Marie, Notre Dame du Saint Sacrement reçoive nos louanges et exauce toutes nos prières.
(Extrait d'une lettre circulaire adressée aux Servantes du Saint-Sacrement le 22 Août 2013
Sr Janine Bourque, sss
Supérieure générale.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Pierre-Julien_Eymard.
Pierre-Julien Eymard, (4 février 1811 à La Mure en France - 1er août 1868 à La Mure), est considéré comme l'apôtre de l'Eucharistie.
Biographie
Pierre-Julien est issu d'une famille très chrétienne, relativement pauvre mais travailleuse. Son père laissera à ses filles une maison et de quoi vivre.
Très vite, l'enfant se sentit attiré par l'église que sa mère Marie-Madeleine et sa sœur Marie-Anne fréquentaient assidûment.
Alors qu'il était tout jeune, cette dernière l'a trouvé un jour, la tête penchée vers le tabernacle, il lui a dit : « C'est que j'écoute, et je l'entends mieux d'ici ».
Dès sa première communion, à l'âge de 12 ans, il ressent une profonde attirance vers la vie religieuse, mais son père, qui souhaitait le voir reprendre son commerce d'huile d'olive s'oppose à sa vocation.
Toutefois, il rencontre l'abbé Desmoulins qui obtient de Monsieur Eymard l'autorisation de l'emmener avec lui à Grenoble pour le faire étudier gratuitement, moyennant quelques services.
Sa mère meurt peu après, et, malgré quelques réticences, son père accepte de le laisser partir à Marseille, pour y étudier chez les Pères Oblats.
Pierre-Julien n'y restera que quelques mois, avant de rentrer 'à la maison' y soigner sa santé compromise par son travail intensif.
Monsieur Eymard meurt le 3 mars 1831, à l'âge de 65 ans.
Pierre-Julien entre alors au grand séminaire de Grenoble et suit sa vocation. Il est ordonné prêtre à l'âge de 23 ans, le 20 juillet 1834.
On lui confie le ministère de vicaire puis de curé dans le diocèse. Mais, secrètement, il souhaitait devenir religieux.
Le 20 août 1839, il entre au noviciat des Pères maristes, congrégation fondée par le Père Colin.
Après son noviciat, il est nommé successivement directeur spirituel du collège de Belley (Ain), puis Provincial de France et Directeur du Tiers-Ordre de Marie.
Sa vie chez les Maristes
Le 20 août 1839, le Père Eymard devenait membre de la Congrégation mariste en faisant profession des vœux de pauvreté, de chasteté et d'obéissance.
Avec une Foi inébranlable et une grande énergie, il fut un remarquable organisateur d'associations laïques, un éducateur dévoué, un prédicateur recherché.
En 1851, après une révélation survenue au sanctuaire lyonnais de la Basilique Notre-Dame de Fourvière - pendant qu'il priait, il devint fortement impressionné par la pensée de l'état d'abandon spirituel dans lequel se trouvaient les prêtres séculiers, du manque de formation des laïcs, de la pitoyable dévotion envers le Saint-Sacrement et des sacrilèges commis contre la sainte Eucharistie - il lui vint à l'idée de fonder un Tiers-Ordre masculin dévoué à l'adoration réparatrice ; projet qui, dans les années suivantes, deviendra celui de créer une congrégation religieuse entièrement consacrée au culte et à l'apostolat de l'Eucharistie.
La Congrégation du Saint-Sacrement
Après de nombreuses et difficiles péripéties, dues à des conflits de personnalités, et des problèmes financiers, le Père Eymard réussit à ouvrir sa première communauté rue d'Enfer, à Paris. Fondée en 1856, sa congrégation a été définitivement approuvée le 3 juin 1863, par Pie IX.
Le Père Eymard accepte son élection à vie comme Supérieur général des Prêtres du Saint-Sacrement, alors qu'il espérait redevenir simple religieux.
Peu de temps après, il est contraint de quitter sa maison de Paris, vouée à la démolition pour laisser la place au percement d'un boulevard et de s'installer ailleurs, tandis que la pauvreté de la nouvelle congrégation était si grande qu'elle devait accepter l'aide matérielle de couvents voisins.
Le 21 juillet 1868 au soir, le Père Eymard usé, amaigri, incapable de prendre la moindre nourriture, arrive à La Mure, sur ordre formel du médecin, pour se reposer.
Il meurt le 1er août suivant, épuisé de fatigue, succombant à une hémorragie vasculaire cérébrale à l'âge de 57 ans.
Trois semaines avant sa mort, il dit au frère Tesnière :
"Oh! Que le diable est mauvais quand il vous bat. Ses soufflets sont secs, comme s’il frappait sur du marbre. Ah! C’est qu’il frappe vraiment et non pas seulement d’une manière imaginaire."
Béatification et canonisation
- Le lendemain de la clôture de la 1re session du concile Vatican II, le 9 décembre 1962, Jean XXIII, en présence de 1 500 pères conciliaires, l'inscrivait au catalogue des saints.
- 33 ans plus tard, le 9 décembre 1995, il est inscrit au calendrier grégorien et présenté à toute l'Église comme l'apôtre de l'Eucharistie. Sa fête est fixée au calendrier universel de l'Église à la date du 2 août.
Son œuvre aujourd'hui
Les Religieux du Saint-Sacrement sont environ un millier, répartis en 140 maisons à travers 29 nations. Les Servantes du Saint-Sacrement (près de 300 religieuses) ont des maisons en France, en Belgique, aux États-Unis, au Canada et au Vietnam.
Citations
- « Donnez-moi la croix, Seigneur, pourvu que vous me donniez aussi votre amour et votre grâce.»
- « Au témoignage de la Parole de Jésus-Christ, l'Église ajoute celui de son exemple, de sa foi pratique. Ces splendides basiliques sont l'expression de sa foi envers le Très Saint-Sacrement. Elle n'a pas voulu bâtir des tombeaux mais des temples, mais un ciel sur la terre, où son Sauveur, son Dieu, trouve un trône digne de Lui. Par une attention jalouse, l'Église a réglé jusqu'aux moindres détails le culte de l'Eucharistie; elle ne se décharge sur personne du soin d'honorer son Époux divin : c'est que tout est grand, tout est important, tout est divin quand il s'agit de Jésus-Christ présent. Elle veut que tout ce qu'il y a de plus pur dans la nature, de plus précieux dans le monde, soit consacré au service royal de Jésus »
- « La sainte Eucharistie est Jésus passé, présent et futur... C'est Jésus devenu sacrement. Bienheureuse l'âme qui sait trouver Jésus dans l'Eucharistie, et en Jésus-Hostie tout le reste »
- De Jean XXIII, lors de sa canonisation : « À partir de ces années-là (l'approbation pontificale de la congrégation en 1863) les religieux du Saint-Sacrement commencèrent à être, dans l'Église, de valeureux soutiens et propagateurs de ce mouvement des âmes vers la Très Sainte Eucharistie, l'une des perles les plus brillantes de la substantielle piété chrétienne»
Le Père Eymard, Prophète de L'Eucharistie
Décret de Canonisation à la fin de la première session du Concile Vatican II
Comment présenter le Père Eymard en quelques pages, lui qui a connu une vie si mouvementée, riche en événements, en relation avec tant de ses contemporains ? Néanmoins son existence présente une unité, dont il a eu conscience lui-même. Au terme de sa vie, lors de sa dernière retraite au mois d'avril 1868, il a noté : « La plus grande grâce de ma vie a été une foi vive au Très Saint Sacrement. - Dès mon enfance », ajoutait-il.
Ainsi relisait-il sa vie à la lumière de cette grâce qui lui apparaissait comme le fil rouge qui en reliait toutes les étapes dans leur diversité et leur assurait cohésion et unité. A sa suite, nous pouvons retracer quelques événements symboliques forts, et qui sont précisément « Eucharistiques ».
1 L’ardent désir de sa première Communion
« Grâce de communion : le désir de ma 8ème année : tout vers elle. » Telle est la première grâce que le P. Eymard note le 28 avril 1868 au cours de sa retraite. Il est âgé alors de 57 ans, mais c'est un homme usé, épuisé. Ses jours sont comptés et il en a conscience. Mais les souvenirs de son enfance demeurent vifs.
Né à La Mure d'Isère le 4 février 1811 d'une modeste famille d'artisan, il a grandi dans un climat religieux fervent, mais aussi rude que celui du plateau matheysin. De nombreux traits évoquent sa piété précoce, ses visites à l'église, sa joie de servir la messe, ses pieuses extravagances aussi. Mais son désir profond, c'est de communier. En ce temps de disette spirituelle, il attendra l’âge de 12 ans pour accéder enfin à la Table sainte. Il s'y prépare avec une ferveur impressionnante, privations, visite au Calvaire paroissial l’hiver pieds nus dans la neige, souci d'une pureté angélique en recourant fréquemment au sacrement de pénitence. Comme quelque chose d'excessif. Mais le 16 mars 1823, dimanche de la Passion où l'on commence à « faire ses Paques », est un jour radieux pour le jeune Pierre-Julien. Dans un petit carnet, il transcrit les « actes après la communion ». « Mon doux Jésus, je vous remercie de la grâce que vous m'avez faite d'être venu loger dans mon coeur. » Et il ajoute: « Mon doux Jésus, je me donne à vous comme vous vous êtes donné tout à moi - Mon Dieu, mon tout. - Julien . »
Laissons à la candeur sa fraîcheur. Que pouvait signifier « Je me donne tout à vous ? » Ce qui est certain, c'est qu'il établit un lien entre son désir d'être prêtre et le jour de sa communion : « Quand je pressai jésus sur mon coeur, a-t-il confié, je serai prêtre, lui dis-je, je vous le promets. »
2. Prêtre du diocèse de Grenoble
Les difficultés sont à la mesure de son désir. Sans doute le P. Touche, au sanctuaire du Laus, le confirme-t-il dans son projet et lui accorde-t-il de communier « tous les dimanches », insigne faveur à l'époque. Mais les obstacles s'accumulent : refus de son père qui le retient dans son atelier, refus de le voir inscrit comme indigent au collège de La Mure, mort de sa mère, échec d'un essai au noviciat des Oblats de Marie Immaculée à Marseille, longue maladie qui l'immobilise pendant plus d'un an. Finalement, c'est après la mort de son père qu'il entre à la Toussaint 1831 au grand séminaire de Grenoble : il a 20 ans.
En trois ans, avec la force de caractère qui le caractérise et le désir de perfection qui l'anime, il accomplit le parcours de formation du séminaire et, le 20 juillet 1834, il est ordonné prêtre par Mgr Philibert de Brouillard. Ses notes de retraite le montrent plus soucieux de lui-même, de la mort que du don qui lui est fait : « être prêt à mourir après ma première messe. »
Nommé vicaire à Chatte, puis curé de Monteynard, l'abbé Eymard est un prêtre zélé, qui prie longuement à l'église, soucieux de sa formation personnelle, proche des gens, qui donne ce qu'il a, exigeant envers lui-même et envers ses paroissiens. Au Calvaire de Saint-Romans, il découvre un autre visage de Dieu, non justicier, mais miséricordieux. En deux ans, il transforme la paroisse de Monteynard. « C'est un saint prêtre... Il n'est pas fait pour nous. Nous ne le garderons pas », disent ses paroissiens. Et effectivement le 18 aoút 1839, à leur insu il les quitte pour devenir mariste.
3. Mariste, l’émergence de sa vocation Eucharistique
L’abbé Eymard a tôt fait de s'intégrer dans la Société de Marie, il y vivra 17 ans. Il occupera des fonctions diverses, directeur spirituel au collège de Belley de 1839 à 1844, puis assistant général du P. Colin, supérieur général et, deux ans plus tard, visiteur général, associé directement au gouvernement de la Société à Lyon, où il rénove le Tiers Ordre de Marie. En 1851, il est nommé supérieur du collège Sainte-Marie à La Seyne-surMer. Apparemment, tout lui réussit. En réalité, des événements vont ouvrir pour lui une voie inattendue.
Tout d'abord le 25 Mai 1845, durant la procession de la Fête-Dieu à Saint-Paul de Lyon, il reçoit une grâce qui oriente son ministère vers l'Eucharistie : « ne prêcher que Jésus-Christ et Jésus-Christ Eucharistique. »
Le 21 Janvier 1851, c'est une «grâce de vocation » qu'il reçoit alors qu'il prie à Fourvière : « Notre Seigneur est au Très Saint Sacrement, seul, sans un corps religieux qui le garde, l'honore, le fasse glorifier ! Pourquoi ne pas établir quelque chose ? » Une grâce qui est sanctionnée par une autre faveur, le 18 Avril 1853 à La Seyne : durant son action de grâce, il reçoit une grâce de force et de douceur qui l'engage à tout entreprendre pour réaliser l'oeuvre eucharistique qu'il pressent et appelle de ses voeux.
La naissance de cette nouvelle Société aura lieu hors de la Société de Marie : il quitte Lyon pour se rendre à Paris.
4. Fondateur
C'est à Paris, en effet, le 13 Mai 1856 qu'avec l'autorisation de Mgr Sibour, le P. Eymard fonde la Société du Saint-Sacrement avec la tâche de créer l'oeuvre de la Première communion des adultes. Le P. de Cuers, un ancien officier de marine à la retraite récemment ordonné, est son unique compagnon.
Il ouvre sa première communauté avec quelques prêtres le 6 Janvier 1857 dans un quartier des plus pauvres de la capitale, rue d'Enfer. Pauvreté de moyens, manque de vocations, précarité de sa situation, difficulté de relations avec ceux sur qui il aurait pu compter, rien n'arrête Eymard. Dans son dénuement, il est heureux et va de l'avant.
En 1858, il transfère sa communauté rue du Faubourg Saint-jacques et appelle Marguerite Guillot, une tertiaire lyonnaise, et quelques compagnes à le rejoindre pour y former le noyau de la branche féminine, les Servantes du Saint-Sacrernent. Il y développe l'oeuvre de la Première communion des adultes.
En 1859, il ouvre une nouvelle communauté à Marseille, puis une troisième à Angers en 1862. L'année suivante, il se rend à Rome pour solliciter le bref d'approbation pontificale, qu'il obtient. En 1864, il établit les Servantes du Saint-Sacrement à Angers où Mgr Angebault les accueille. Il projette d'ouvrir une quatrième communauté à Jérusalem, au Cénacle même. Mais son projet échoue. Celle-ci aura lieu à Bruxelles en 1866. Cette même année, il acquiert pour en faire le noviciat une propriété à Saint-Maurice Mont Couronne, non loin de Paris. En 1867, il ouvre enfin une seconde communauté à Bruxelles, chaussée de Wavre.
Au cours de cette même période, il prêche dans ses communautés, dans des paroisses parisiennes, et ailleurs, selon ses possibilités, partout où on le demande.
5. La grâce du Cénacle
Qu'est-ce qui anime le P. Eymard ?
1. Il crée dans l'Église une Congrégation, avec sa double composante, masculine et féminine, vouée à l'Eucharistie, avec la pratique de l'adoration solennelle et perpétuelle et le souci d'annoncer l'Eucharistie comme sacrement de vie pour l'Église et pour le monde. Il a conscience que l'indifférence vient du coeur, que « la perte de la foi vien t de la perte de l'amour » et qu'il faut, dès lors, ramener les fidèles à la Personne du Christ, redécouvrir la richesse de l'Eucharistie pour renouveler l'Église. C'est à partir du Cénacle, là où le Christ a célébré sa Pâque et a confié l'Eucharistie aux siens qu'il faut repartir et se laisser transformer par son amour. Il y a toute une approche du mystère chrétien et de la vie chrétienne qui, à son époque surtout, était nouvelle et source de renouveau.
2. Le P. Eymard a non seulement proposé un idéaI de vie eucharistique dans l'Église, mais il l'a vécu de façon singulière.
Alors qu’il est à Rome pour traiter de la fondation du Cénacle à Jérusalem - une affaire qui le retiendra cinq mois dans la Ville éternelle - le P. Eymard, ayant épuisé tous les moyens, commence une retraite personnelle chez les Rédemptoristes près de Sainte-Marie Majeure et la poursuit jusqu'à ce que l'affaire soit tranchée par la Congrégation des Cardinaux. La retraite dura neuf semaines.
Lorsqu'il reçoit le 29 mars 1865, la réponse négative concernant l'affaire, le P. Eymard est épuisé, mais il est réconforté par une grâce singulière qu'il a reçue le 21 mars précédent, celle du « voeu de la personnalité », une grâce mystique où il a été comme dépouillé de tout désir propre pour revêtir l'Homme nouveau dans le Christ :
« Rien pour moi, personne. Rien par moi. Modèle : Incarnation du Verbe », transcrit-il dans ses notes. Plus que la création d'une communauté à Jérusalem, ce qui importe, c'est « le Cénacle-en-moi » : se laisser transformer par le Christ pour réaliser en profondeur la parole de l'Apôtre : « le vis. Mais ce n'est pas moi. C'est le Christ qui vit en moi. » Dès lors, son approche de l'Eucharistie en est renouvelée et sa spiritualité atteint un sommet.
Pour lui, au cours des deux années qu'il lui reste à vivre, s'il s'enfonce dans la « nuit de l'esprit » à travers de nombreuses épreuves, sa vie est rayonnante, il est tout donné.
Ultime confidence, celle de sa dernière retraite à Saint-Maurice à la fin du mois d'avril 1868. Il éprouve sécheresse spirituelle et aridité. Mais c'est l'action de grâce qui domine. Il crie sa désolation, mais dans la nuit de la passion, il est réconforté et se livre tout entier et n'aspire qu'à devenir « le journalier du bon Dieu ».
Trois mois plus tard, alors qu'il venait se reposer en sa maison familiale à La Mure auprès de son unique soeur, après quelques jours de maladie, il rend son âme à Dieu le ler août 1868. Humainement, il laissait une oeuvre très modeste : six communautés avec une cinquantaine de religieux, une communauté de Soeurs. Mais le grain est jeté en terre. « La vie suit la mort. C'est la voie de la Société et la mienne », écrivait-il, résumant en une ligne son expérience pascale.
A-t-il pressenti le renouveau de l’Église ? En 1862, il s'adressait aux Servantes en ces termes :
« Jusqu'ici le Soleil de l'Eucharistie ne s'était pas levé encore. Mais toutes les grandes richesses eucharistiques s’ouvrent devant nous. Il y a de quoi stupéfier. Nous n'en voyons qu'un rayon. Qu'en sera-t-il plus tard... »
http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2010/08/31/18944371.html.
Chemin de Croix Eucharistique
Texte de Saint Pierre-Julien Eymard
La Croix de Saint Pierre Julien Eymard, Fondateur des Pères du Saint-Sacrement.
SA VISION DE L'EUCHARISTIE
Saint Pierre Julien Eymard parviendra à se libérer peu à peu de l'aspect dévotionnel et réparateur dans lequel baignait de façon presque exclusive la piété eucharistique de son époque, et il réussira à faire de l'Eucharistie le centre de la vie de l'Église et de la société :
« Aucun autre centre que Jésus Eucharistique. »
Dans l'Eucharistie, Jésus concentre son amour pour le rendre plus puissant.
« Le Saint-Sacrement m'a toujours dominé » écrit-il, caractérisant ainsi de façon incisive la forme de vie chrétienne qu'il propose.
Au centre, il y a la présence du Christ dans l'Eucharistie.
Fidèle à la théologie post-tridentine, Eymard souligne fortement le fait de cette présence et son caractère unique :
l'Eucharistie est la personne du Seigneur.
D'où les affirmations suivantes par lesquelles il exprime sa foi :
« La sainte Eucharistie est Jésus passé, présent et futur...
C'est Jésus devenu sacrement.
Bienheureuse l'âme qui sait trouver Jésus dans l'Eucharistie,
et en Jésus-Hostie tout le reste. »
L'adoration est un moyen de se laisser pénétrer par l'amour du Christ.
Celle-ci découle de la messe et nous prépare à la messe.
C'est pour cela qu'il invite à prier selon la méthode des quatre fins du Sacrifice, dans le but de faire revivre, dans le culte suréminent de l'Eucharistie, tous les mystères de la vie de Notre Seigneur, dans l'attention et la docilité à l'Esprit Saint, pour progresser aux pieds du Seigneur dans le recueillement et la vertu du saint amour.
À l’initiative de Mnémotique, plus de 60 archivistes se sont retrouvés à la maison généralice des Frères des Écoles Chrétiennes à Rome pour une après-midi consacrée à la présentation des travaux archivistiques réalisés par les congrégations du Saint-Sacrement et les Soeurs de Saint-Joseph de l’Apparition.
Au travers de ces travaux, les archivistes ont pu découvrir comment mettre leurs documents historiques à la disposition des membres de leur congrégation ou d’un public plus vaste. Cette réunion a également été l’occasion d’aborder les missions de l’archiviste, les évolutions du travail archivistique et les possibilités offertes par les nouvelles technologies.
Congrégations du Saint-Sacrement.
(Rome, Italie)
Pour diffuser plus largement la pensée eymardienne, les Religieux et les Servantes du Saint-Sacrement ont chargé Mnémotique de réaliser une édition électronique des écrits de saint Pierre-Julien Eymard.
Sur base des documents originaux et des transcriptions réalisées par les Pères et les Soeurs, l’équipe de Mnémotique a procédé à un enregistrement rigoureux et à un contrôle systématique de l’ensemble des écrits.
En complément à l’édition électronique, Mnémotique a réalisé la première édition imprimée intégrale à partir des manuscrits originaux.
Pour assurer la préservation à longue échéance des documents autographes, ceux-ci ont été numérisés et microfilmés.
Père André Guitton, Secrétaire de la Commission d’Étude du Fondateur et de son Œuvre.
Ceux-ci ont fait l’objet d’une édition électronique, accessible sur le site www.eymard.org, et d’une édition imprimée, ses Œuvres complètes en 17 vol., Centro eucaristico, Ponteranica (Italie) et Nouvelle Cité (France), 2008."
Date de dernière mise à jour : 02/08/2024
Commentaires
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1 Jean Lefèvre Le 02/08/2014
Bonjour,
Le 2 août est aussi la Fête de Notre-Dame des Anges qui commémore le merveilleux chœur des anges célestes entendu par toute une foule au 17ème siècle et authentifié par l'Eglise.
Le sanctuaire de Notre-Dame des Anges se trouve sur la commune de Lurs, dans le diocèse de Digne.
Fraternelles salutations.
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