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Saint Maximilien-Marie Kolbe, Prêtre, Frère Mineur, Fondateur de la Milice de l'Immaculée, Martyr (1894-1941). Fête le 14 Août.
Mercredi 14 Août 2024 : Fête de Saint Maximilien-Marie Kolbe, Prêtre, Frère Mineur, apôtre de l'Immaculée Conception, il fonde la Milice de l'Immaculée, Martyr (1894-1941).
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/1669/Saint-Maximilien-Kolbe.html
Saint Maximilien Kolbe
Frère mineur, Martyr, Fondateur de la Milice de l'Immaculée (? 1941)
Il naît à Lodz en Pologne. Il entre à 16 ans chez les Franciscains conventuels de Lvov. En 1917, alors qu'il est encore étudiant, il fonde avec quelques Frères "la Milice de l'Immaculée", mouvement marial au service de l'Église et du monde.
Prêtre en 1918, il enseigne la philosophie et l'histoire.
Dès 1922, il fonde un mensuel pour diffuser la pensée de la Milice et, un peu plus tard, il crée un centre de vie religieuse et apostolique appelé "la Cité de l'Immaculée".
En 1930, il se rend au Japon où il fonde encore une autre "Cité".
Maximilien est très soucieux de la diffusion de la pensée religieuse par les moyens modernes, les médias. Il rentre définitivement en Pologne en 1936.
Fait prisonnier en 1939, battu, libéré, puis de nouveau arrêté en Février 1941, il est déporté au camp d'Auschwitz en Mai.
A la suite d'une évasion, dix prisonniers sont condamnés à mourir de faim enfermés dans un bunker.
Parmi eux, un père de famille. Maximilien s'offre de mourir à sa place.
On lui demande "Qui es-tu ?" - "Prêtre Catholique". Il meurt dans le bunker, le dernier après avoir aidé ses compagnons dans la patience, la paix et le réconfort. Le père de famille sera présent au jour de la Canonisation du P. Kolbe à Rome.
Sur le site Internet du Vatican, 10 Octobre 1982, Place Saint-Pierre, Canonisation de Massimiliano Maria Kolbe, O.F.M.Conv. (1894-1941) Photo - Biographie [Italien, Polonais] et lire le Discours aux Missionnaires de l'Immaculée - Père Kolbe (19 juin 2000)
Mémoire de Saint Maximilien-Marie Kolbe, Prêtre Franciscain conventuel et martyr. Fondateur de la Milice de Marie immaculée, il fut déporté pendant la seconde guerre mondiale dans différents lieux d’internement, pour finir au camp d’extermination d’Auschwitz, près de Cracovie, où il se livra aux bourreaux à la place d’un co-détenu, en 1941, achevant ainsi sa vie d’apostolat comme un sacrifice de Charité et un exemple de fidélité à Dieu et aux hommes.
Martyrologe romain
Que notre amour se manifeste particulièrement quand il s’agit d’accomplir des choses qui ne nous sont pas agréables.
Pour progresser dans l’Amour de Dieu, en effet, nous ne connaissons pas de livre plus beau et plus vrai que Jésus-Christ crucifié.
Saint Maximilien Kolbe - Lettre à un ami .
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/21b9a465-2849-457a-86a9-3ad3cbdbacf7
Saint Maximilien-Marie Kolbe
Prêtre o.f.m. conv. et Martyr
Fondateur de la : « Mission de l'Immaculée »
Maximilien Kolbe (de son prénom de Baptême: Raymond) naît le 8 Janvier 1894 à Zdunska Wola, pas très loin de Lodz, en Pologne, petite cité alors dépendante de la Russie des Tsars.
Il était le fils de Jules et Marie Dabrowska.
Doué d'un naturel vif, spontané et têtu, il lui arrivait souvent de mettre la patience de sa maman à l'épreuve.
À l'âge de dix ans, un jour qu'il s'adressait à sa Mère du Ciel après une nouvelle étourderie, la Vierge lui apparut et lui présenta deux couronnes, une blanche et une rouge, symbolisant la pureté et le martyre.
Comme elle l'invitait à choisir, sa générosité le poussa à choisir les deux. Dès ce moment, le privilégié de Marie prit cette généreuse décision :
« Je deviendrai meilleur de jour en jour. »
Et en effet, le petit Raymond ne fut plus le même.
L'élu de la Vierge rêvait déjà du martyre et en parlait avec effusion : Marie avait canalisé cette énergie bouillonnante.
Adolescent, il se sentit fasciné par l'idéal de Saint François d'Assise et à l'âge de treize ans, Raymond entre au Couvent St-François, à Lemberg, et y fait profession sous le nom de Maximilien-Marie. Il entra ainsi au petit séminaire des Franciscains conventuels (dits Cordeliers) de Léopoli.
En 1912, après le noviciat, il sort de Russie déguisé en paysan, poursuit ses études à l'université Grégorienne de Rome, au Collège International de l'ordre, pour y faire ses études ecclésiastiques.
En 1915, il fut diplômé en philosophie puis, en 1919, en théologie.
En 1917, alors que l'Europe est déchirée par la Première Guerre Mondiale, Maximilien songe à une grande œuvre au service de l'Immaculée pour l'avènement du Royaume du Christ et fonde la Milice de l'Immaculée qui constituera l'idée et l'œuvre maîtresse de toute sa vie.
Le soir du 16 octobre 1917, il fonde avec quelques compagnons la « Mission de l'Immaculée », qui a pour but la conversion et la sanctification de tous les hommes par l'offrande inconditionnelle à la Vierge Marie.
Les sept premiers Chevaliers d'avant-garde se consacrent à Marie Immaculée le 17 octobre 1917.
Ces dévoués serviteurs de la Vierge affronteront tous les ennemis de Dieu et de l'Église, particulièrement les partisans de la franc-maçonnerie en Italie, en Pologne, et dans le monde entier.
Il est ordonné Prêtre en 1918 et, en 1919, une fois ses études ecclésiastiques terminées, il rentre en Pologne pour commencer à Cracovie un travail d'organisation et d'animation du mouvement de la « Mission de l'Immaculée ».
L'apostolat extérieur du Père Kolbe débute en Pologne, en janvier 1922, par la Fondation de la revue mensuelle intitulée : Le Chevalier de l'Immaculée, comme moyen de liaison entre les adhérents du mouvement
En 1927, encouragé par la progression importante du nombre de collaborateurs consacrés et de membres de la M.I., il transfère le centre d'édition à Niepokalanow, ou « Cité de l'Immaculée », près de Varsovie, qui accueillera plus de 700 Religieux.
Ceux-ci se consacreront à évangéliser le monde grâce à l’utilisation des moyens de communication sociale.
En 1930, Saint Maximilien-Marie part implanter une seconde Cité de Marie au Japon, près de Nagasaki.
Il part avec quatre autres Frères pour le Japon, où il fonde « Mugenzai No Sono », ou « Jardin de l'Immaculée », dans la banlieue de Nagasaki et y imprime une revue mariale.
Cette « cité » restera intacte après l'explosion, en 1945, de la bombe atomique sur Nagasaki.
Deux ans plus tard, les Indes reçoivent le Missionnaire de la Vierge dont le labeur demeure apparemment infécond à cause de sa santé ruinée par la tuberculose.
En 1936, il est rappelé en Pologne où il doit reprendre la direction de sa première Cité, le Père Kolbe continue de se dépenser à la cause du règne de Marie avec un quart de poumon seulement.
Son action évangélisatrice embrasse tous les moyens d'apostolat : la parole, la diffusion de milliers de médailles miraculeuses, la presse, le cinéma, le théâtre, la radio, l'avion, etc. « Mais par-dessus tout, disait-il à ses Frères, le bon exemple, la Prière, la souffrance voulue par Amour, voilà l'action par excellence.
Notre plus grande mission est de montrer dans la vie pratique ce que doit être le Chevalier de l'Immaculée. »
En 1936, il rentre donc en Pologne, appelé par la croissance de la Communauté Religieuse et l'expansion de l'activité éditoriale : onze publications, parmi lesquelles un quotidien de grande audience dans les classes populaires : il tire à 228.560 exemplaires, et le « Le Chevalier de l'Immaculée » à un million d'exemplaires.
La deuxième guerre mondiale le trouve à la tête de la plus importante organisation Catholique de publications dans toute la Pologne.
Le 1er Septembre 1939, la Seconde Guerre Mondiale éclate. Niepokalanow est bombardée et saccagée.
Les Religieux doivent l’abandonner. Les bâtiments sont utilisés comme lieu de premier accueil pour les réfugiés et les militaires
Avec une patience et une soumission aussi héroïque qu'admirable, Saint Maximilien-Marie Kolbe accepta l'entière destruction de son œuvre par les Nazis.
Le 17 Février 1941, le Père Kolbe est arrêté par la Gestapo et incarcéré dans la prison Pawiak de Varsovie.
Le 28 Mai de la même année, il est déporté au camp d’extermination d’Auschwitz, où on lui assigna le numéro 16670.
Condamné aux travaux forcés dans le camp de mort d'Auschwitz, il fut un rayon de soleil pour les prisonniers.
Fin Juillet, un prisonnier s'échappa. En guise de représailles, le commandant Fritsch décide de choisir dix compagnons du même bloc et les condamne injustement à mourir de faim et de soif dans le « souterrain de la mort ».
A la stupeur de tous les prisonniers et des nazis eux-mêmes, le Père Maximilien sort des rangs et s'offre pour remplacer l'un des condamnés, le jeune sergent polonais François Gajowniczek.
De cette manière inattendue et héroïque, le Père Maximilien descend avec les neuf autres prisonniers dans le « souterrain de la mort » où, les uns après les autres, les prisonniers meurent, consolés, assistés et bénis par un Saint.
Le 14 Août 1941, le Père Kolbe quitte sa demeure terrestre, pour la rencontre avec Dieu, suite à une injection d’acide phénique. Le jour suivant, son corps fut brûlé dans le four crématoire et ses cendres dispersées au vent.
En 1941, la veille de la Fête de l'Assomption le Saint mourut dans le bunker de la faim, après avoir offert sa vie pour sauver celle d'un père de famille condamné à mort. Ce père de famille survécut à la guerre.
Maximilien-Marie Kolbe a été Béatifié le 17 Octobre 1971 par le Pape Paul VI (Giovanni Battista Montini, 1963-1978) et élevé à la gloire des autels le 10 Octobre 1982 par le Saint Jean-Paul II (Karol Józef Wojty?a, 1978-2005).
Voici, glanée dans ses écrits spirituels, sa recette de sainteté : « v égale V. C'est la formule qu'il donne et explique longuement. En peu de mots, elle signifie : « Si je veux ce que Dieu veut, je serai un Saint. »
Tiré de la notice biographique sur une image de Saint Maximilien-Marie Kolbe, aux éditions Magnificat.
Pour un approfondissement biographique :
>>> Biographie
http://missel.free.fr/Sanctoral/08/14.php.
Biographie de St Maximilien Kolbe
Un jour de 1915, à Rome, un homme d'âge mûr vocifère devant frère Maximilien Kolbe contre le Pape et l'Église.
Le jeune franciscain engage la discussion. «Je m'y entends, jouvenceau! Je suis docteur en philosophie», s'exclame l'inconnu. «Et moi aussi», riposte le petit frère de vingt et un ans qui en paraît seize. Stupéfait, l'homme change de ton.
Alors patiemment, avec une inexorable logique, le frère reprend un à un les arguments de son interlocuteur et les retourne contre lui. «Vers la fin de la discussion, raconte un témoin, le mécréant se tut. Il semblait profondément réfléchir».
Qui est donc cet apôtre ardent, décrit par le Pape Paul VI comme un «type d'homme auquel nous pouvons conformer notre art de vivre, lui reconnaissant le privilège de l'apôtre Paul de pouvoir dire au peuple chrétien: Montrez-vous mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ (1 Co 11, 1)»?
Les deux couronnes
Raymond Kolbe, le futur saint Maximilien (canonisé par le Pape Jean-Paul II, le 10 octobre 1982), est né le 7 janvier 1894 de modestes tisserands polonais. Son père est très doux, un peu taciturne. Sa mère, Marie, est énergique et travailleuse.
Outre deux enfants morts en bas âge, le foyer compte trois garçons, François, Raymond et Joseph. Raymond est violent, indépendant, entreprenant et têtu.
D'un naturel vif et primesautier, il éprouve souvent la patience de sa mère qui s'écrie un jour: «Mon pauvre enfant, que deviendras-tu?»
La réprimande provoque chez le petit une véritable conversion. Il devient sage et obéissant. La maman s'aperçoit qu'il disparaît souvent derrière l'armoire où se trouve un petit autel de Notre-Dame de Czestochowa. Là, il prie et pleure.
«Voyons, Raymond, lui demande sa mère, pourquoi pleures-tu comme une fille? - Lorsque vous m'avez dit: "Raymond, que deviendras-tu?" j'ai eu beaucoup de peine et je suis allé demander à la Sainte Vierge ce que je deviendrai... La Sainte Vierge m'est apparue, en tenant deux couronnes, l'une blanche et l'autre rouge.
Elle m'a regardé avec amour et m'a demandé laquelle je choisissais; la blanche signifie que je serai toujours pur et la rouge que je mourrai martyr.
J'ai répondu: "Je choisis les deux!"»
L'âme de l'enfant conserve depuis cette rencontre un amour indéfectible pour la Sainte Vierge. La lecture des écrits de saint Louis-Marie Grignion de Montfort lui apprend que «Dieu veut révéler et découvrir Marie, le chef-d'oeuvre de ses mains, dans ces derniers temps Marie doit briller, plus que jamais, en miséricorde, en force et en grâce» (Traité de la vraie dévotion à la Sainte Vierge).
Il donne sa vie à la Sainte Vierge. La consécration mariale est un don d'amour qui offre toute la personne et qui la lie à l'Immaculée. «De même que l'Immaculée est à Jésus, à Dieu, de même chaque âme va être par Elle et en Elle à Jésus, à Dieu, et cela beaucoup mieux que sans Elle», écrira saint Maximilien. «L'Église catholique a toujours affirmé que l'imitation de la Vierge Marie, non seulement ne détourne pas de l'effort pour suivre fidèlement le Christ, mais qu'elle le rend plus aimable et plus aisé» (Paul VI, Exhortation apostolique Signum Magnum, 13 mai 1967, n. 8).
Attiré par Marie, Raymond Kolbe embrasse la vie religieuse. Le 4 septembre 1910, il revêt l'habit franciscain, et prend pour nom "frère Maximilien Marie".
À l'automne 1912, ses supérieurs l'envoient à l'université grégorienne de Rome. Ses études ne le détournent pas de son idéal de sainteté: il veut procurer à Dieu la plus grande gloire possible. «la gloire de Dieu consiste dans le salut des âmes. Le salut des âmes et la parfaite sanctification de celles-ci, déjà rachetées à grand prix par la mort de Jésus en croix, en commençant naturellement par notre âme, est donc notre noble idéal».
Mais la voie du salut se trouve dans l'accomplissement de la volonté de Dieu. Aussi le jeune frère écrit-il à sa mère: «Je ne vous souhaiterai ni la santé, ni la prospérité. Pourquoi? Parce que je voudrais vous souhaiter mieux que cela, quelque chose de tellement bon que Dieu lui-même ne saurait vous souhaiter mieux: qu'en toutes choses la volonté de ce très bon Père se fasse en vous, maman, que vous sachiez en toutes choses accomplir la volonté de Dieu! C'est tout ce que je puis vous souhaiter de mieux».
Sauver toutes les âmes
Puissante contre le mal, Notre-Dame est victorieuse du démon. Aussi, frère Maximilien fonde-t-il la "Mission de l'Immaculée" sur cette parole de Dieu au serpent (le diable): Elle (la Sainte Vierge) t'écrasera la tête (Gn 3, 15 - Vulgate).
Le saint relie cette prophétie divine à l'affirmation de la liturgie: «Par vous seule, ô Marie, ont été vaincues toutes les hérésies».
Le but de son oeuvre est d'obtenir «la conversion des pécheurs, hérétiques, schismatiques, etc., et particulièrement des francs-maçons; et la sanctification de tous les hommes sous la direction et par l'intermédiaire de la Bienheureuse Vierge Marie Immaculée».
Dans son ardeur, il désire la conversion de tous les pécheurs, car le saint ne dira jamais «sauver des âmes», mais «toutes les âmes».
Ce désir correspond au dessein de Dieu. Dieu a tant aimé le monde qu'Il a donné son Fils unique afin que quiconque croit en Lui ne se perde pas, mais ait la vie éternelle (Jn 3, 16). C'est Dieu qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés (1 Jn 4, 10).
Il est la victime offerte pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier (1 Jn 2, 2).
Les membres de la "Mission" feront l'offrande totale d'eux-mêmes à la Bienheureuse Vierge Marie Immaculée, comme instruments dans ses mains, et porteront la Médaille Miraculeuse. Ils réciteront, une fois par jour, la prière suivante:
«Ô Marie conçue sans péché, priez pour nous qui avons recours à Vous et pour tous ceux qui n'ont pas recours à Vous, plus particulièrement pour les francs-maçons et pour tous ceux qui vous sont recommandés».
Christianiser la culture
La santé de frère Maximilien n'est pas robuste. Malgré cela, il s'adonne avec courage aux études, passe brillamment ses examens et devient, en 1915, docteur en philosophie. Quatre ans plus tard, il obtient, avec le même succès, un doctorat en théologie. Entre temps, il a reçu l'ordination sacerdotale le 28 avril 1918. Il envisage sa formation intellectuelle dans le but d'instruire le prochain et de contribuer ainsi au salut des âmes.
Son désir est de «faire servir tout progrès à la gloire de Dieu», c'est-à-dire de christianiser la culture moderne.
«Les problèmes nouveaux et les recherches suscitées par le progrès du monde moderne, déclare, de nos jours, le Concile Vatican II, seront étudiés très soigneusement.
On saisira plus profondément comment la Foi et la raison s'unissent pour atteindre l'unique vérité...
De la sorte, se réalisera comme une présence publique, durable et universelle, de la pensée chrétienne dans tout l'effort intellectuel vers la plus haute culture; et les étudiants de ces instituts (écoles supérieures, universités et facultés) seront formés à devenir des hommes éminents par leur science, prêts à assumer les plus lourdes tâches dans la société, en même temps que témoins de la foi dans le monde» (Gravissimum educationis, 10).
Mais le saint doit expérimenter que le bien ne se fait pas sans la croix. En effet, comme le rappelle sainte Thérèse de l'Enfant-Jésus, «seule la souffrance enfante les âmes».
Vers la fin de 1919, on l'envoie à Zakopane, dans un sanatorium où les secours religieux font défaut. Bien que malade, il entreprend un difficile apostolat auprès de ses compagnons, à l'aide de médailles miraculeuses.
Il gagne les coeurs et les esprits un à un et fait si bien qu'on l'invite à donner des conférences. L'apôtre de Marie n'attendait que cela. Beaucoup d'incrédules se convertissent.
Le poison de l'indifférence
Puis, le Père inaugure une série de "causeries apologétiques", sur l'existence de Dieu et la divinité du Christ. L'amour qu'il manifeste pour la vérité transparaît dans une lettre écrite à son frère Joseph: «De nos jours, le plus grand poison est l'indifférence, qui trouve ses victimes non seulement parmi les bourgeois mais aussi parmi les religieux, à des degrés divers, bien entendu».
«Tous les chrétiens, dit le Pape Pie XII, devraient avoir, autant que possible, une instruction religieuse profonde et organique. Il serait, en effet, dangereux de développer toutes les autres connaissances et de laisser le patrimoine religieux sans changement, tel qu'il était dans la première enfance.
Nécessairement incomplet et superficiel, il serait étouffé, et peut-être détruit, par la culture areligieuse et par les expériences de la vie adulte, comme en témoignent tous ceux dont la Foi fit naufrage pour des doutes demeurés dans l'ombre, des problèmes restés sans solution. Comme il est nécessaire que le fondement de la foi soit rationnel, une étude suffisante de l'apologétique devient indispensable» (24 mars 1957).
En 1927, le Père Maximilien fonde la cité mariale franciscaine de Niepokalanow (littéralement: la cité de l'Immaculée). Tout y est consacré à Marie.
Nombreux sont ceux qui demandent leur admission au noviciat, au point que le couvent comptera jusqu'à mille religieux. «À Niepokalanow, dit le Père, nous vivons d'une idée fixe, si l'on peut s'exprimer ainsi, volontairement choisie et aimée: l'Immaculée!»
La presse, dont l'influence ne cesse de grandir, lui apparaît comme un terrain privilégié d'apostolat.
Il lance, en vue de l'évangélisation, la revue "Le Chevalier de l'Immaculée", qui devient bientôt la plus importante publication de Pologne. En 1939, son tirage atteindra un million d'exemplaires.
«Savez-vous le japonais?»
Loin d'être l'unique objectif du Père Maximilien, la Pologne n'est qu'un tremplin. Trois ans à peine après la fondation de Niepokalanow, il rencontre, dans un train, des étudiants japonais. La conversation s'engage et le Père offre des médailles miraculeuses. En échange, les étudiants lui donnent de petits éléphants en bois qui leur servent de fétiches.
Depuis ce temps, le saint ne cesse de penser à la grande pitié de ces âmes sans Dieu. Aussi se présente-t-il, un beau jour, chez son provincial et lui demande-t-il la permission d'aller au Japon pour y fonder un Niepokalanow japonais.
«Avez-vous de l'argent? demande le Père provincial - Non. - Savez-vous le japonais? - Non. - Avez-vous, du moins, des amis là-bas, quelque appui? - Pas encore, mais j'en trouverai, avec la grâce de Dieu»..
Toutes les autorisations obtenues, le Père part en 1930 avec quatre Frères pour le Japon. À force de travail, d'audace, de prières et de confiance en l'Immaculée, ils parviennent à créer la "Mugenzai no Sono", textuellement: le jardin de l'Immaculée.
Deux ans après la Fondation au Japon, le Père Maximilien s'embarque pour fonder aux Indes. Aux prises avec de grosses difficultés, il prie Sainte Thérèse de Lisieux: n'avait-il pas convenu avec elle, jadis à Rome, qu'il prierait chaque jour pour sa Canonisation, mais qu'en retour elle serait patronne de ses oeuvres? Sainte Thérèse honore le contrat.
Tous les obstacles tombent comme par enchantement. Mais, exténué et miné par la fièvre, l'apôtre de Marie Immaculée doit rentrer en Pologne, en 1936.
L'Amour ou le péché
Septembre 1939: la guerre s'abat sur le pays. Saint Maximilien s'adonne, avec plus d'ardeur que jamais à l'apostolat. «Si le bien consiste en l'Amour de Dieu et en tout ce qui jaillit de l'Amour, le mal, dans son essence, est une négation de l'Amour», lit-on dans la publication de son dernier article.
Voilà le vrai conflit. Au fond de chaque âme, il y a ces deux adversaires: le bien et le mal, l'Amour et le péché.
Saint Augustin a exprimé ce conflit en ces termes: « Deux amours ont fait deux cités: l'amour de soi jusqu'au mépris de Dieu a fait la cité terrestre; l'Amour de Dieu jusqu'au mépris de soi a fait la cité Céleste» (Cité de Dieu, XIV, 28).
Le 17 Février 1941, des policiers de la Gestapo se saisissent du Père et de quatre autres Frères qu'ils emmènent d'abord à la prison de Pawiak à Varsovie.
Le Père y est violemment frappé en tant que Religieux et Prêtre. Il écrit à ses enfants restés à Niepokalanow: «L'Immaculée, Mère très aimante, nous a toujours entourés de tendresse et veillera toujours Laissons-nous conduire par Elle, de plus en plus parfaitement où qu'elle veuille et quel que soit son bon plaisir, afin que, remplissant nos devoirs jusqu'au bout, nous puissions, par Amour, sauver toutes les âmes». Quelques jours plus tard, le Père Kolbe est transféré au camp d'Auschwitz.
Bientôt hospitalisé, à la suite des sévices endurés, il confesse à longueur de nuits, malgré l'interdiction et la menace de représailles.
Il sait convertir en bien le mal lui-même, et explique un jour à un malade: «La haine n'est pas une force créatrice. Seul l'Amour est créateur.
Ces douleurs ne nous feront pas plier, mais elles doivent nous aider, toujours davantage, à être forts. Elles sont nécessaires, avec d'autres sacrifices, pour que ceux qui resteront après nous soient heureux».
Il fait partager à ses compagnons l'expérience du Mystère Pascal, où la souffrance vécue dans la Foi se transforme en Joie.
«Le paradoxe de la condition Chrétienne éclaire singulièrement celui de la condition humaine: ni l'épreuve ni la souffrance ne sont éliminées de ce monde, mais elles prennent un sens nouveau dans la certitude de participer à la Rédemption opérée par Le Seigneur et de partager sa gloire» (Paul VI, Exhortation Apostolique sur la Joie Chrétienne, 9 Mai 1975).
Travailler des deux mains
À la fin de Juillet 1941, un prisonnier du bloc 14, celui du Père Maximilien, s'est évadé. Le chef de camp avait prévenu que, pour chaque évadé, dix hommes seraient condamnés à mourir de faim et de soif.
Un des malheureux désignés pour la mort s'écrie: «Oh! Ma pauvre femme et mes enfants que je ne reverrai plus!»
Alors, au milieu de ses camarades interdits, le Père Maximilien se fraie un chemin et sort des rangs. «Je voudrais mourir à la place d'un de ces condamnés», et il désigne celui qui vient de se lamenter.
«Qui es-tu?» demande le chef. «Prêtre Catholique», répond le Père. Car c'est comme Prêtre Catholique qu'il veut donner sa Vie. L'officier, stupéfait, garde un moment le silence puis accepte l'héroïque proposition.
Dans le bloc de la mort, les geôliers se rendent compte qu'il se passe quelque chose de nouveau.
Au lieu des cris de détresse habituels, ce sont des chants qu'ils entendent. La présence du Père Maximilien a changé l'atmosphère de l'affreuse cellule.
Le désespoir a fait place à une aspiration pleine d'espérance, d'acceptation et d'Amour, vers le Ciel, vers la Mère de Miséricorde.
À la veille de l'Assomption, seul le Père Maximilien est pleinement conscient. Au moment où les gardes entrent pour l'achever, il est en prière. Voyant la seringue, il tend lui-même son bras décharné à la piqûre mortelle.
Le père de famille sera présent au jour de la Canonisation du P. Kolbe à Rome.
De son vivant, Saint Maximilien Kolbe aimait à répéter: «Sur cette Terre, nous ne pouvons travailler que d'une seule main, car de l'autre nous devons bien nous cramponner pour ne point tomber nous-mêmes.
Mais au Ciel, ce sera différent! Point de danger de glisser, de tomber! Alors nous travaillerons bien plus encore, de nos deux mains!»
Nous lui demandons d'intercéder pour vous et pour tous ceux qui vous sont chers, vivants et défunts, auprès de la Vierge Immaculée et de Saint Joseph.
Acte de Consécration à l'Immaculée
Daignez recevoir ma louange, ô Vierge bénie ! Immaculée Conception, Reine du Ciel et de la Terre, Refuge des pécheurs et Mère très-aimante, à qui Dieu a voulu confier tout l'ordre de la Miséricorde, me voici à vos pieds, moi, pauvre pécheur.
Je vous en supplie, acceptez mon être tout entier comme votre bien et votre propriété. Agissez en moi selon votre Volonté, en mon âme et mon corps, en ma vie et ma mort et mon éternité. Disposez avant tout de moi comme vous le désirez, pour que se réalise enfin ce qui est dit de vous : La Femme écrasera la tête du serpent et aussi : Vous seule vaincrez les hérésies dans le monde entier.
Qu'en vos mains immaculées, si riches de Miséricorde, je devienne un instrument de votre Amour, capable de ranimer et d'épanouir pleinement tant d'âmes tièdes ou égarées.
Ainsi s'étendra sans fin le règne du Coeur divin de Jésus. Vraiment, votre seule présence attire les grâces qui convertissent et sanctifient les âmes, puisque la grâce jaillit du Coeur divin de Jésus sur nous tous, en passant par vos mains maternelles.
Saint Maximilen-Marie Kolbe
http://fr.wikipedia.org/wiki/Maximilien_Kolbe.
Rajmund Kolbe, en religion Maximilien Marie Kolbe, né le 7 janvier 1894 à Zdu?ska Wola en Pologne, mort au camp de concentration d'Auschwitz le 14 août 1941 était un frère franciscain conventuel polonais, qui s'est offert de mourir à la place d'un père de famille dans le camp de concentration nazi à Auschwitz .
Il est vénéré dans l'Église Catholique sous le nom de « Saint Maximilien Kolbe » et fêté le 14 août.
Biographie
Pendant son enfance, il aurait eu une vision de la Vierge de Cz?stochowa, celle-ci lui proposait deux couronnes : une blanche pour la sainteté (ou pureté) et une rouge pour le martyre.
Elle lui demanda de choisir et il accepta les deux. Il décida par la suite de devenir prêtre Franciscain conventuel. Entré au noviciat des Franciscains conventuels, il fut ordonné prêtre le 28 avril 1918.
En 1917, il fonda la Mission de l'Immaculée : spiritualité fondée sur le don total et sans réserve de soi à l'Immaculée pour devenir un instrument entre ses mains. Sur la même lancée, il crée en janvier 1922 le journal Le Chevalier de l'Immaculée.
En août 1927, il fonde Niepokalanow, « la cité de l'Immaculée », près de Varsovie où ils seront jusqu'à près de 800 Religieux.
Il y met en place une maison d'édition et une station de radio (il était lui même radioamateur sous l'indicatif SP3RN), toutes deux destinées à promouvoir la vénération de la Vierge tout particulièrement dans le mystère de l'Immaculée Conception. Il passera aussi quelques années au Japon où il vivra le même apostolat.
En 1939, sa fraternité fournit l'abri à des réfugiés polonais, y compris des Juifs. Le 17 février 1941, il est arrêté par la Gestapo, puis transféré en mai dans le camp d'Auschwitz, sous le matricule 16670.
En juillet 1941, un homme disparaît dans le bloc 14, où se trouve le père Kolbe. Aussitôt, les nazis sélectionnent dix hommes de la même baraque et les condamnent à mourir de faim et de soif, afin de décourager les tentatives d'évasion.
Kolbe se porte volontaire pour remplacer Franciszek Gajowniczek, père de famille. Les nazis consentent à la substitution ; les dix prisonniers sont enfermés dans un bunker souterrain du camp à peine éclairé par des ouvertures étroites.
Bien que la faim et la soif poussent les condamnés à la folie de s'entretuer après quelques jours seulement, le prêtre Maximilien réussit à faire régner le calme et la piété entre ses compagnons de cette tragédie au moyen de prières et d'oraisons.
Après deux semaines de famine, seul le père Kolbe qui a soutenu et vu mourir tous ses compagnons, est encore miraculeusement en vie.
La place venant à manquer, il est exécuté d'une injection de phénol dans le bras. Son corps est brûlé dans un four crématoire le 15 août (fête de l'Assomption de la Vierge Marie).
Franciszek Gajowniczek qui survit à la captivité assistera à la canonisation de son sauveteur en 1982. Il décède en 1995.
Maximilien Kolbe a été Béatifié comme confesseur en 1971. Le 10 octobre 1982, il a été Canonisé comme martyr par le Pape Saint Jean-Paul II. Il est le seul à avoir été honoré d'abord comme confesseur, puis comme Martyr.
http://imagessaintes.canalblog.com/archives/2009/08/14/14743187.html.
(Ouvrir le lien et lire en entier pour voir en détail la vie de Saint Maximilien-Marie Kolbe).
Quelques extraits :
Un nouveau Saint François.
Après avoir connu une forte tentation d’entrer dans l’armée, tentation qu’une visite inattendue de sa mère chassa, il revêtit l’habit franciscain et reçut le nom de Frère Maximilien, le 4 Septembre 1910.
Il a seize ans et huit mois. (...) Le 5 Septembre 1911, il faisait sa profession simple. Un an plus tard, il était désigné pour se rendre au Collège séraphique international de Rome, en vue d’obtenir des diplômes en philosophie et en théologie. Il y restera sept ans.
C’est pendant cette période romaine, le 1er Novembre 1914, qu’il fait profession solennelle et ajoute à son nom religieux celui de “ Marie ”, expression significative de la note dominante de sa spiritualité, qui s’affirme de plus en plus. (…)
À Rome, il sera le disciple du Père Stéphane Ignudi, qui avait été lui-même le confident et le confesseur de Saint Pie X. (…)
Le Frère Maximilien recevra de lui son amour pour la Vierge Immaculée, son esprit romain et sa vénération pour le Pape, sa volonté de lutter contre le mal, particulièrement la franc-maçonnerie, et pour la défense inflexible des droits spirituels et temporels de l’Église. (…)
Le P. Ignudi notera en 1919 dans le registre journalier du Collège cette appréciation sur son disciple : sanctus juvenis (“ un jeune Saint ”). (…)
1917: Le choc de la secte impie
Frère Maximilien-Marie souffrait cruellement de tout ce qu’il voyait se produire contre l’Église dans la ville de Rome. (…)
L’anticléricalisme rageur et vulgaire éclatait en toute occasion contre les catholiques et contre le Pape et atteignit son paroxysme en pleine guerre, en 1917, année où l’on célébrait le quatrième centenaire de la Réforme protestante (1517) et le bicentenaire de la Fondation de la franc-maçonnerie (1717). (…)
Le jeune Religieux en fut fortement impressionné, il écrira plus tard : « Cette haine mortelle pour l’Église de Jésus-Christ et pour son Vicaire n’était pas une simple gaminerie d’individus dévoyés, mais une action systématique découlant du principe de la franc-maçonnerie : Détruisez toute religion quelle qu’elle soit, surtout la Religion Catholique. »(…)
La Consécration à l'Immaculée (16 Octobre 1917)
Le 20 janvier 1917, alors que le Père Ignudi lit et commente la prodigieuse apparition de la Vierge Immaculée à Alphonse Ratisbonne et la conversion fulgurante du jeune juif, frère Maximilien-Marie conçoit l’institution de la Milice de l’Immaculée.
Dès le lendemain, il confie son audacieux projet à six confrères parmi les clercs les plus exemplaires du Collège.
Il leur propose de fonder une Association mariale, avec l’approbation de l’autorité ecclésiastique : le but principal serait d’endiguer ce flot d’impiété, d’arrêter ces mouvements hostiles à l’Église qui augmentaient sans cesse. (…)
Selon le P. Pignalberi, présent lors de la Fondation de la M.I., Frère Maximilien proposa cette réflexion : « Est-il possible que nos ennemis doivent déployer tant d’activité jusqu’à avoir la supériorité, tandis que nous resterions oisifs tout au plus appliqués à prier, sans pourtant nous mettre à l’œuvre ?
N’avons-nous pas, peut-être, des armes plus puissantes, la protection du Ciel et de la Vierge Immaculée ?
L’Immaculée, victorieuse et triomphatrice de toutes les hérésies, ne cédera pas la place à l’ennemi qui relève la tête, si elle trouve des serviteurs fidèles dociles à son commandement ; elle remportera de nouvelles victoires plus grandes que tout ce que l’on peut imaginer. (...) « Il faut que nous nous mettions, tels des instruments dociles, entre ses mains, employant tous les moyens licites, nous introduisant partout par la parole, par la diffusion de la presse mariale et de la médaille miraculeuse, valorisant notre action par la prière et le bon exemple. » (…) C’est ainsi que le soir du 16 octobre 1917, ces six premiers candidats à la nouvelle “ chevalerie ”, guidés par frère Maximilien-Marie, faisaient leur consécration à Marie devant l’autel de l’Immaculée, dans la chapelle du Collège séraphique.
C’était trois jours après la sixième apparition de Notre-Dame le 13 Octobre 1917 à Fatima.
Mugenzai no sono « Le Jardin de l'Immaculée »
Pour fonder la nouvelle Cité de l’Immaculée, le Père Maximilien-Marie ne put acquérir qu’un terrain dans les faubourgs de Nagasaki, à cause de la précarité de ses moyens.
Ce lieu était éloigné, difficile d’accès, mais de là la vue pouvait embrasser la ville entière, et l’Immaculée rayonnerait sur tous.
On ne manqua pas de critiquer ce choix, mais le Père refusa de changer sa décision. Plus tard, on y verra une inspiration divine, puisque, grâce à la pente du terrain, Mugenzai no Sono fut totalement épargnée lorsque éclata la bombe atomique le 9 Août 1945 ! (…)
En 1933, le Chevalier japonais tirait à plus de 50 000 exemplaires. En trois ans, il avait pris la première place parmi les périodiques catholiques.
Cet apostolat n’était fructueux que parce qu’il était inspiré et soutenu par l’attrait qu’exercent sur les âmes, même païennes, la Vierge Immaculée, la pauvreté franciscaine de ses chevaliers et leur esprit vraiment apostolique. (…)
En moins de deux ans, les baptêmes se succèdent, et parmi les baptisés de nombreux jeunes sont attirés par l’Immaculée et désirent recevoir la bure.
En Août 1931, le Père ouvre un noviciat et l’année suivante il crée un petit séminaire avec l’accord de ses Supérieurs. Mais tout cela ne se faisait pas sans difficultés.
Le P. Kolbe les acceptait pour l’amour de Marie, les appelant des “ douceurs ” et des “ bonbons ”. Sa mauvaise santé était cause des “ douceurs ” les plus ordinaires.
Le médecin qui le traitait a témoigné : « Comme médecin, je fus convaincu qu’il avait un besoin absolu de repos.
Comme je le lui prescrivais, il me dit que les médecins européens avaient déjà déclaré sa maladie incurable, et que, voulant faire quelque chose sur cette terre, il ne le pourrait qu’avec de grands sacrifices.
Son activité m’apparaissait impossible à mener à bien avec les seules forces humaines, sans une intervention spéciale de Dieu. Il avait souvent quarante degrés de fièvre, et malgré tout son activité était vraiment extraordinaire. »
Mais lui, il exhortait ainsi ses frères : « Notre tâche ici est très simple : trimer toute la journée, se tuer au travail, passer pour fou à lier auprès des nôtres, et, anéanti, mourir pour l’Immaculée.
Étant donné que nous ne vivons pas deux fois sur cette terre, mais une seulement, il est nécessaire par conséquent d’approfondir au maximum chacune des expressions indiquées pour manifester le plus possible notre amour pour l’Immaculée. N’est-ce donc pas un bel idéal de vie que celui-là ? (…)
Notre espérance est toute entière dans l’Immaculée ; courage donc, frère, viens mourir de faim, de fatigue, d’humiliations et de souffrances pour l’Immaculée. » (…)
La crucifiante dissension
Entre 1930 et 1933, (…) les peines les plus amères lui vinrent de certains confrères, venus comme missionnaires au Japon, et qui n’acceptaient pas l’ “ esprit de Niepokalanów ”, c’est-à-dire le don sans limites à l’Immaculée, fondement de l’activité missionnaire.
Ils refusaient également de reconnaître la médiation universelle de Marie, qui était le point central de la spiritualité du P. Kolbe, principe moteur de son activité, qui conférait à la Milice de l’Immaculée son caractère théologique. (…)
Le Père Maximilien dira n’avoir jamais eu une croix aussi lourde à porter. Il souffrit profondément de voir qu’on condamnait une œuvre approuvée et bénie par l’autorité ecclésiastique, et que l’on menaçait de supprimer ou de vider de leur idéal les Cités de l’Immaculée. (...)
Le Père Kolbe est déposé (Juillet 1933)
Le 8 Avril 1933, le Père Maximilien-Marie quitta Nagasaki afin de participer en Juillet au chapitre qui devait élire un nouveau Père provincial. (…)
Au Chapitre provincial de Cracovie, il est démis de sa charge de Supérieur et reçoit l’obédience de repartir pour le Japon, avec la simple charge de professeur de philosophie et de théologie au collège, et de rédacteur du Chevalier japonais. (…)
Dans les trois années qui vont suivre, le Père Maximilien-Marie se montrera pour son supérieur, qui le remplace à la tête de la Mugenzai no Sono, un collaborateur sincèrement et fidèlement soumis.
Celui-ci lui confia la direction spirituelle des Frères, car il mesurait à quel point le Père Kolbe était l’âme de ce Monastère.
Au Chapitre général de 1936, le Père Maximilien-Marie est rappelé en Pologne pour reprendre la tête de la Cité de l’Immaculée, où il arrive en Juillet.
Au cours de ce Chapitre, les Pères firent bon accueil à une motion qu’il avait déposée l’année précédente pour demander la Consécration de l’Ordre tout entier à l’Immaculée.
Ils fixèrent cette Consécration au 8 Décembre et décidèrent de la renouveler chaque année à la même date.
Ainsi, à partir de ce 8 Décembre 1936, Fête de l’Immaculée Conception, l’esprit de la M.I. pouvait officiellement pénétrer et vivifier l’Ordre Franciscain tout entier. (…)
Un « autre Christ »
Les témoignages nous font connaître comment il puisait dans la prière toutes les forces nécessaires : (…) « Le P. Maximilien savait prier dans toutes les circonstances de sa vie ; et c’est à cette source qu’il puisait les forces nécessaires.
Plus d’une fois Niepokalanów eut à traverser de grandes difficultés dans son activité de Milice de l’Immaculée. Tout le monde, effrayé, se confiait au P. Kolbe :
Quel va être le sort de notre Couvent ? Mais lui, en ces moments là, préférait mettre le ciel en alarme.
Avec une confiance sans faille, il se jetait aux pieds de l’Immaculée de Lourdes, dans la chapelle, saisissait à pleines mains la statue, et ainsi, quasi immobile, il persistait à prier durant quelques quarts d’heure.
Souvent j’ai assisté à cette scène, et en moi même j’ai alors réfléchi : ces prières par lesquelles le P. Kolbe “ attaque ” le Ciel, ne peuvent pas rester sans être exaucées. » Un autre frère témoigne : « Quand les choses allaient mal, il était encore heureux et nous disait : “ Pourquoi être triste ? L’Immaculée ne sait-Elle pas tout ? ”. » (…)
Pour comprendre les raisons de l’arrestation du P. Kolbe, il faut y reconnaître l’aversion radicale du nazisme pour la religion catholique : « En Allemagne, de courageux évêques avaient proclamé l’incompatibilité de l’idéologie nazie avec le christianisme. Les nazis avaient répondu par de très dures persécutions contre la religion.
Les premiers camps de concentration furent créés pour les juifs et pour les chrétiens fidèles à leur conscience ; y furent enfermés beaucoup de dirigeants d’associations catholiques et de nombreux prêtres. (…)
« C’est donc dans la haine anti-catholique que l’on doit rechercher avant tout la cause déterminante de l’arrestation et de la mort du Père Kolbe.
Il était un représentant brillant et influent de la religion catholique ; c’est pourquoi ils voulurent l’éliminer lorsqu’ils eurent compris qu’ils ne pouvaient s’en faire un collaborateur. Toutes les autres motivations –dénonciations, activités de conspirateur, publications de revues et du quotidien – ne furent que des prétextes. »
La trahison d'un ancien Frère
Dès le mois de Janvier 1941, le Père ne cessa de répéter à ses fils qu’il ne vivrait pas jusqu’à la fin de la guerre. (…)
La Gestapo obtint un témoignage sur les “ activités subversives ” du Père Kolbe, en interrogeant un ancien frère de Niepokalanów qu’il avait dû renvoyer.
En cachette de son supérieur, ce Frère avait essayé de fabriquer de la fausse monnaie allemande.
Heureusement le Père découvrit son trafic avant les Allemands, et chassa ce Judas.
Le Père vit la déclaration de son ex-fils. « Il en fut rempli de tristesse, puis il pria, non pour lui-même mais pour celui qui le livrait.
Pour ne pas inquiéter les Religieux, il ne leur dit rien de ce qui se tramait, mais on le sentait soucieux. » (…)
« Au matin du 17 Février 1941, deux automobiles camouflées se présentèrent à Niepokalanów. En descendirent un interprète et quatre soldats des SS qui appartenaient à la Gestapo, laquelle, par ses méthodes brutales et aveugles, inspirait de la crainte même aux soldats allemands. Ils réclamèrent le P. Kolbe qui était en train de dicter à son secrétaire ses réflexions pour un “ projet de livre ” sur l’Immaculée.
Il se présenta à la Gestapo avec gentillesse, mais sans complaisance et en toute tranquillité. (…) « Puis, ils ordonnèrent le rassemblement de tous les Frères – ils étaient environ 350 – dans une cour et commencèrent une perquisition minutieuse des bâtiments.
Vers midi, sans aucune justification, le P. Maximilien et cinq autres Pères furent arrêtés et on les fit monter à bord des voitures des SS. (...)
« Ils furent conduits à Varsovie et enfermés à la prison Pawiak, où se faisait le triage vers des camps de concentration. (…)
Les gardiens, dès la fin de 1940, étaient exclusivement des soldats et des officiers des SS, aidés plus tard par des Ukrainiens.
La haine et le mépris anti-polonais des SS s’exprimaient par des brutalités de tous genres envers les prisonniers ; leur férocité redoublait lorsqu’il s’agissait de Prêtres. S’ils découvraient, au cours de leurs minutieuses perquisitions, des médailles, des crucifix ou autres signes religieux, ils les arrachaient avec rage.
Le Père Kolbe y entra vêtu de sa bure Franciscaine, ce qui l’exposa particulièrement aux mauvais traitements. « Un jour du mois de Mars 1941, pénétra dans sa cellule, qu’il partageait avec deux autres prisonniers, un chef de groupe des SS et, le voyant vêtu de sa bure de Frère, le crucifix pendant du chapelet attaché à sa corde, il se jeta sur lui, saisit le crucifix et, en le secouant, siffla :
– Tu crois à ça ? Toi ?
– J’y crois, répondit le Père avec conviction.
« Le garde SS le frappa alors avec violence. Il répéta la question avec plus de rage encore :
– Tu y crois ?
« Le Père Kolbe répondit encore :
– J’y crois !
« Les coups redoublèrent jusqu’à ce que le gardien, rouge et écumant de haine, sortît en claquant la porte, laissant le Père meurtri et ensanglanté. « Ses deux compagnons de cellule, durant cette scène de haine sauvage, étaient restés silencieux ; ensuite, cependant, ils exhortèrent le Père à se défaire de sa bure Franciscaine ; mais lui, avec une grande douceur, comme si rien ne s’était passé, fit remarquer qu’il n’y avait pas lieu de tellement se tourmenter : “ Cela, ce n’est rien du tout, c’est tout pour la Petite Mère. ” » (…)
Le Père Kolbe resta cent jours à la prison de Pawiak. Comme il l’avait été à Amtitz et comme il le sera à Auschwitz, il se montra « le protecteur spirituel et le père de tous ses pauvres compagnons de prison.
Il était très respecté des prisonniers, à cause de sa simplicité et de sa manière de réagir aux conditions de vie souvent dures de la prison.
Toute sa personne respirait le calme, une douceur pénétrante, si bien que tous se serraient autour de lui. » (…)
« Ma vie, c'est Moi qui la donne » (Jn.10: 18)
Quelques jours après son arrivée au bloc 14, un prisonnier s’évada. Le lendemain, tous les détenus du bloc 14 durent rester au garde-à-vous toute la journée, avec un seul repas, sous un soleil brûlant. À l’appel du soir, dans un silence total, le commandant choisit dix condamnés qui iraient mourir dans le “ bunker de la faim ”.
L’un d’eux sanglote, le sergent François Gajowniczek : “ Adieu, adieu, ma pauvre femme, mes pauvres enfants ”.
Alors, le P. Kolbe s’avance : il est digne, droit, le visage très calme.
Il s’arrête devant le commandant.“ Qu’est-ce que veut ce cochon de Polonais ? ” Le Père, désignant François Gajowniczek, répondit : “ Je suis un Prêtre Catholique polonais ; je suis vieux, je veux prendre sa place parce qu’il a femme et enfants... ”
Le commandant, stupéfait, ne put parler. (…) D’un geste, il autorisa le Père Maximilien à prendre la place du condamné.
Avec les neuf autres, il fut conduit au bunker de la mort. La Providence permit qu’un prisonnier polonais y fut employé par les geôliers. Grâce à lui, nous savons ce que fut la mort de notre saint : une mort d’amour dans la louange de Marie Immaculée.
« Je faisais alors office de secrétaire et d’interprète dans ce souterrain. En repensant à l’attitude sublime que cet homme héroïque a eue en face de la mort, à l’étonnement des gardes de la Gestapo eux-mêmes, je me souviens encore avec précision des derniers jours de sa vie. (…)
« Les dix prisonniers du bloc 14, furent contraints de se déshabiller entièrement, devant le bloc où se trouvaient déjà environ vingt autres victimes d’un précédent “ procès ”. Les nouveaux arrivants furent emmenés dans une cellule séparée.
En refermant, les gardes ricanèrent : “ vous vous dessécherez comme des tulipes ! ” « Depuis ce jour-là, ils n’eurent plus aucune nourriture. Chaque jour, les gardes faisaient les visites de contrôle et ordonnaient d’emporter les cadavres de ceux qui étaient morts dans la nuit.
François Gajowniczek, le père de famille sauvé par le P. Kolbe, en visite à la cellule de la mort. « De la cellule où se trouvaient les malheureux, on entendait chaque jour des prières récitées à haute voix, le chapelet et des chants religieux, auxquels les prisonniers des autres cellules se joignaient.
Quand les gardes étaient absents, je descendais dans le souterrain pour parler avec eux et les réconforter. Les prières ferventes et les hymnes à la Vierge se diffusaient dans tout le souterrain. J’avais l’impression d’être à l’église. Le P. Maximilien commençait, et tous les autres répondaient.
Quelquefois ils étaient si plongés dans leurs prières qu’ils ne s’apercevaient pas que les gardes arrivaient pour la visite habituelle ; finalement, ce sont les cris de ceux-ci qui les faisaient taire.
« Quand on ouvrait les cellules, les pauvres malheureux sanglotaient et imploraient un morceau de pain et un peu d’eau, ce qu’on leur refusait. Si l’un des plus forts s’approchait de la porte, il recevait aussitôt des coups de pied au ventre, et en retombant en arrière sur le ciment il se tuait, ou bien on l’abattait. (…) »
Le P. Maximilien Kolbe se comportait héroïquement, il ne demandait rien et ne se plaignait de rien ; il encourageait les autres, persuadait les prisonniers que le fugitif serait retrouvé et eux-mêmes libérés.
« Comme ils étaient déjà très affaiblis, ils récitaient les prières à voix basse. À chaque visite, tandis qu’ils étaient presque tous déjà étendus sur le sol, on voyait le P. Maximilien debout, ou à genoux au milieu, et son regard serein se posait sur les arrivants.
Les gardes savaient qu’il s’était proposé lui-même, ils savaient aussi que tous ceux qui mouraient avec lui étaient innocents, c’est pourquoi ils avaient du respect pour le P. Kolbe et se disaient entre eux :
“ Ce Prêtre est tout à fait un homme d’honneur. Jusqu’à présent nous n’en avons pas eu un comme lui ”. » (…)
« Et moi, ver et non plus homme » (Ps. 22: 7)
« À la fin de la troisième semaine il en resta seulement quatre, parmi lesquels le P. Kolbe. Les autorités trouvaient que cela se prolongeait trop, on avait besoin de la cellule pour d’autres victimes. « C’est pourquoi un jour (le 14 Août), on fit à chacun une piqûre intraveineuse de poison au bras gauche.
Le P. Kolbe priait, et de lui-même il tendit son bras au bourreau.
Ne pouvant supporter ce spectacle, je prétendis que j’avais du travail au bureau, et je sortis. « Le garde et le bourreau partis, je revins à la cellule, et j’y trouvai le P. Kolbe assis, appuyé au mur, les yeux ouverts, la tête inclinée sur le côté gauche (c’était son attitude habituelle).
Son visage était calme, beau, et rayonnant. (...) » Ricciardi conclut : « Le P. Maximilien mourut le 14 Août 1941, veille de la Solennité de l’Assomption, cette entrée dans la gloire de celle qu’il appelait “ Petite Mère ”.
Celle qui avait été tout pour lui, le poème de sa vie, la lumière de son intelligence et de son génie, le battement de son cœur, la flamme de son enthousiasme, son inspiratrice et son guide, la vie même de sa vie, l’attira au Ciel en ce jour de son entrée dans la Gloire du Ciel.
« Son pauvre corps lui-même, martyrisé, consumé, nu, parut ce jour-là comme transfiguré et lumineux. (...)
“ Quand j’ouvris la porte de fer, témoignera Borgowiec, il avait cessé de vivre ; mais il me paraissait vivant. Le visage était radieux, d’une manière insolite, les yeux grands ouverts et fixés sur un point. Tout le visage était comme en extase. Ce spectacle, je ne l’oublierai jamais. ” » (…)
Le Père Maximilien avait plusieurs fois exprimé le désir de mourir un jour de Fête Mariale. Comme si la Vierge Marie avait voulu exaucer son fidèle chevalier, c’est le jour de l’Assomption, vendredi 15 Août 1941, qu’on fit les “ funérailles ” : son corps, après avoir été ôté de la cellule mortuaire, fut placé dans une caisse de bois, porté au four crématoire et brûlé, tandis que son âme chantait, au Paradis, l’Immaculée triomphante. (…)
Béatifié par le Pape Paul VI le 17 Octobre 1971, le Père Maximilien-Marie Kolbe fut Canonisé le 10 octobre 1982 par Saint Jean-Paul II.
"La vie bouleversante de Saint Maximilien Kolbe" ou pourquoi donner sa vie pour ses amis ?
Mise en ligne le 28 Janv. 2012
Le Père René-Luc nous fait découvrir le courage extraordinaire de Saint Maximilien Kolbe qui a donné sa vie pour sauver un prisonnier dans un camp de concentration
Prière
Dieu qui as mis au cœur de Saint Maximilien un amour filial envers la Vierge Immaculée et une ardente Charité pour le prochain, accorde-nous par son intercession de travailler pour Ta Gloire et de nous mettre au service des hommes à la suite de Ton Fils Jésus-Christ, lui qui vit et règne avec Toi dans l'unité du Saint Esprit, pour les siècles et les siècles. Amen.
Date de dernière mise à jour : 14/08/2024
Commentaires
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1 mirabelle Le 14/08/2013
La Paix soit avec vous !
Merci pour le contenu de ces pages décorées de si belles images, pour la plus grande gloire de Dieu.
Je me suis permise de prendre une image, grand merci si c'est autorisé.Soyez béni.
Fraternellement...mirabelle -
2 Gnagne Le 30/09/2013
un seul mot MERCI Dieu vous le rendra au centuple -
3 koffi atta michel Le 10/08/2016
l apôtre de l amour du christ.
car le plus grand amour c est donner sa vie pour ceux qu on aime.
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