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Saint Eusèbe, Évêque de Verceil, Martyr († c. 371). Fête le 02 Août.
Vendredi 02 Août 2024 : Fête de Saint Eusèbe, Évêque de Verceil, Martyr († c. 371).
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/267/Saint-Eusebe-de-Verceil.html
Saint Eusèbe de Verceil
Évêque (? 371)
Que nous avons déjà fêté avec les Églises d'Orient le 1er Août.
Il connut l'exil durant la période de l'arianisme triomphant, d'abord en Cappadoce, puis en Égypte.
Il profita de l'apparente accalmie du règne de l'empereur Julien l'Apostat pour revenir dans son diocèse et c'est là qu'il s'endormit plein d'espérance dans le Seigneur.
Nous avons de lui deux lettres qu'il écrivit durant son exil.
Originaire de Sardaigne, Eusèbe est un lecteur agrégé au clergé de Rome. C'est là qu'il rencontre des Moines égyptiens, exilés pour leur fidélité à la Foi en la Divinité du Christ, proclamée au Concile de Nicée.
Vers 344, il est élu Évêque de Verceil en Italie. Il avait été frappé par l'exemple des Moines Cénobitiques (vie commune) qu'il avait connus à Rome.
Suivant l'exemple découvert auprès des moines d'Orient il introduisit une forme de cénobitisme dans son diocèse.
En fait il est le premier Évêque d'Occident à vivre en Communauté avec son clergé. Son exemple sera suivi par Saint Augustin.
Au cœur de la crise de l'arianisme, quand triomphent ceux qui nient la parfaite égalité du Père et du Fils, Eusèbe prend le parti de saint Athanase d'Alexandrie.
A son tour, il connaîtra l'exil en Orient.
Quand il revient en Italie, six ans plus tard, la situation est toujours confuse. Il soutient les efforts d'Athanase pour condamner l'arianisme tout en pardonnant aux ariens repentis.
Mort en 371, il fut tout de suite considéré comme martyr à cause de ses épreuves endurées pour la vraie Foi.
Audience générale du 17 Octobre 2007, Benoît XVI: "Solidement formé dans la foi nicéenne, Eusèbe défendit de toutes ses forces la pleine divinité de Jésus Christ, défini par le Credo de Nicée 'de la même substance' que le Père."
Mémoire de Saint Eusèbe, Évêque. Premier pasteur de Verceil en Piémont, il consolida l’Église dans toute la région sub-alpine et, à cause de la confession de Foi de Nicée, il fut relégué par l’empereur Constance à Scythopolis, puis en Cappadoce et en Thébaïde, d’où il revint à son siège au bout de huit ans d’exil, et il voulut mener avec ses clercs la vie commune.
Il mourut, confesseur de la Foi, le premier Août 371.
Martyrologe romain.
https://levangileauquotidien.org/FR/display-saint/c87e73f9-20b2-4473-85cf-498af3c20849
Saint Eusèbe de Verceil
Évêque de Verceil
(283-371)
Eusèbe, naît à Cagliari, en Sardaigne, vers le 283. Il perdit son père pendant la persécution de Dioclétien.
Sa mère le conduisit à Rome où il reçut le Baptême des mains du Pape Eusèbe qui lui donna son nom.
À Verceil, Eusèbe étudia avec soin les Saintes Lettres, les arts libéraux, et fut reçu lecteur. Il menait une vie si sainte en fréquentant les écoles qu'on le regardait comme un ange.
Ses éminentes vertus le distinguèrent au sein du clergé de la ville de Verceil et lorsque le siège épiscopal vint à vaquer en l'an 340, le Pape Jules Ier l'élut pour remplir la charge d'Évêque.
Eusèbe s'appliqua tout d'abord à former de dignes ministres de Jésus-Christ et un clergé instruit.
Il organisa dans son palais épiscopal une école où les jeunes ecclésiastiques unissaient la vie Monastique à la vie cléricale.
Saint Ambroise en parle avec admiration : « C'est, disait-il, une milice toute Céleste et toute évangélique, occupée jour et nuit à chanter les louanges de Dieu, à apaiser sa colère et à implorer sa Miséricorde. Ils ont toujours l'esprit appliqué à la lecture ou au travail. »
Le succès couronna ses efforts apostoliques, car de son clergé sortit un grand nombre de saints prélats aussi vertueux qu'éclairés. Plusieurs Églises sollicitèrent la faveur d'être gouvernées par les disciples de Saint Eusèbe.
L'hérésie d'Arius, favorisée par l'empereur Constance, commençait à se répandre en Occident. Le saint Évêque de Verceil résista ouvertement à l'empereur et lui reprocha hautement son impiété.
En l'an 355, dans un Concile tenu à Milan par le Pape Libère, Eusèbe demanda qu'on souscrivît avant tout au symbole de Nicée et refusa de signer la sentence prononcée par les hérétiques contre Saint Athanase d'Alexandrie.
Les Évêques ariens s'opposèrent et le firent exiler en Palestine, à Scythopolis, où on lui fit subir d'indignes traitements.
L'empereur Constance le transféra plus tard en Cappadoce et ensuite, dans la Haute-Thébaïde.
Les ariens le traînaient par terre à demi-nu ou lui faisaient descendre un escalier très élevé la tête en bas et l'accablaient de coups.
Saint Eusèbe souffrait tout sans se plaindre.
Dans son exil, il écrivit aux Églises d'Italie pour les exhorter à demeurer fermes au milieu des persécutions.
Remis en liberté après la mort de Constance, survenue en 361, Eusèbe alla rallumer le flambeau de la Foi dans les Églises d'Orient infestées par l'hérésie, et eut le bonheur de rencontrer le grand Athanase à Alexandrie.
Ce vaillant et fidèle défenseur de la Foi termina sa vie laborieuse et pénitente le 1er Août 371 à l'âge de quatre-vingt-cinq ans.
Ses précieuses reliques enchâssées reposent dans la Cathédrale de Verceil.
Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>> Saint Eusèbe de Verceil
[Allemand, Anglais, Croate, Espagnol, Français, Italien, Portugais]
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 17 Octobre 2007
Saint Eusèbe de Verceil
Chers frères et sœurs,
Ce matin, je vous invite à réfléchir sur saint Eusèbe de Verceil, le premier Évêque de l'Italie du Nord sur lequel nous ayons des données certaines.
Né en Sardaigne au début du IV siècle, sa famille se transféra à Rome alors qu'il était en bas âge.
Plus tard, il fut institué lecteur: il entra ainsi au sein du clergé de l'Urbs, à une époque où l'Église était gravement éprouvée par l'hérésie arienne.
La grande estime qui se développa autour d'Eusèbe explique son élection en 345 à la chaire épiscopale de Verceil.
Le nouvel Évêque commença immédiatement une intense œuvre d'évangélisation sur un territoire encore en grande partie païen, en particulier dans les zones rurales.
Inspiré par Athanase - qui avait écrit la Vie de saint Antoine, initiateur du monachisme en Orient -, il fonda à Verceil une Communauté Sacerdotale, semblable à une Communauté Monastique.
Ce Monastère donna au clergé de l'Italie du Nord une empreinte de sainteté apostolique significative, et suscita des figures importantes d'Évêques, comme Limenius et Honorat, successeurs d'Eusèbe à Verceil, Gaudentius à Novare, Exuperantius à Tortone, Eustasius à Aoste, Eulogius à Ivrée, Maxime à Turin, tous vénérés par l'Église comme des Saints.
Solidement formé dans la Foi nicéenne, Eusèbe défendit de toutes ses forces la pleine Divinité de Jésus Christ, défini par le Credo de Nicée "de la même substance" que Le Père.
Dans ce but, il s'allia avec les grands Pères du IV siècle - surtout avec Saint Athanase, le porte-drapeau de l'orthodoxie nicéenne - contre la politique philo-arienne de l'empereur.
Pour l'empereur, la foi arienne plus simple apparaissait politiquement plus utile comme idéologie de l'empire.Pour lui, ne comptait pas la vérité, mais l'opportunité politique: il voulait instrumentaliser la religion comme lien d'unité de l'empire.
Mais ces grands Pères résistèrent en défendant la vérité contre la domination de la politique. C'est pour cette raison qu'Eusèbe fut condamné à l'exil comme tant d'autres Évêques d'Orient et d'Occident: comme Athanase lui-même, comme Hilaire de Poitiers - dont nous avons parlé la dernière fois -, comme Osius de Cordoue.
A Scitopolis, en Palestine, où il fut assigné entre 355 et 360, Eusèbe écrivit une page merveilleuse de sa vie. Là aussi, il fonda un Monastère avec un petit groupe de disciples et, de ce lieu, il s'occupa de la correspondance avec ses fidèles du Piémont, comme le démontre en particulier la deuxième des trois Lettres eusébiennes reconnues comme authentiques.
Par la suite, après 360, il fut exilé en Cappadoce et dans la Thébaïde, où il subit de graves mauvais traitements physiques.
En 361, Constance II mourut, et lui succéda l'empereur Julien, dit l'apostat, qui ne s'intéressait pas au christianisme comme religion de l'empire, mais voulait simplement restaurer le paganisme.
Il mit fin à l'exil de ces Évêques et permit à Eusèbe de reprendre possession de son siège. En 362, il fut envoyé par Anastase pour participer au Concile d'Alexandrie, qui décida de pardonner les Évêques ariens s'ils retournaient à l'état de laïc.
Eusèbe put encore exercer le Ministère épiscopal pendant une dizaine d'années, jusqu'à sa mort, entretenant avec sa ville une relation exemplaire, qui ne manqua pas d'inspirer le service pastoral d'autres Évêques de l'Italie du Nord, dont nous nous occuperons dans les prochaines catéchèses, comme Saint Ambroise de Milan et Saint Maxime de Turin.
La relation entre l'Évêque de Verceil et sa ville est en particulier éclairée par deux témoignages épistolaires.
Le premier se trouve dans la Lettre déjà citée, qu'Eusèbe écrivit de son exil de Scitopolis "à mes bien-aimés frères et aux Prêtres tant désirés, ainsi qu'aux saints peuples solides dans leur Foi de Verceil, Novare, Ivrée et Tortone" (Ep. secunda, CCL 9, p. 104).
Ces expressions initiales, qui marquent l'émotion du bon pasteur face à son troupeau, trouvent un large écho à la fin de la Lettre, dans les saluts très chaleureux du père à tous et à chacun de ses enfants de Verceil, à travers des expressions débordantes d'affection et d'amour.
Il faut tout d'abord noter le rapport explicite qui lie l'Évêque aux sanctae plebes non seulement de Vercellae/Verceil - le premier et, pendant quelques années encore, l'unique diocèse du Piémont -, mais également de Novaria/Novare, Eporedia/Ivrée et Dertona/Tortone, c'est-à-dire de ces Communautés Chrétiennes qui, au sein du diocèse lui-même, avaient trouvé une certaine consistance et autonomie.
Un autre élément intéressant est fourni par le salut avec lequel se conclut la Lettre: Eusèbe demande à ses fils et à ses filles de saluer "également ceux qui sont en dehors de l'Église, et qui daignent nourrir pour nous des sentiments d'amour: etiam hos, qui foris sunt et nos dignantur diligere".
Signe évident que la relation de l'Évêque avec sa ville ne se limitait pas à la population Chrétienne, mais s'étendait également à ceux qui - en dehors de l'Église - en reconnaissaient d'une certaine manière l'autorité spirituelle et aimaient cet homme exemplaire.
Le deuxième témoignage du rapport singulier de l'Évêque avec sa ville provient de la Lettre que saint Ambroise de Milan écrivit aux habitants de Verceil autour de 394, plus de vingt ans après la mort d'Eusèbe (Ep. extra collectionem 14: Maur. 63).
L'Église de Verceil traversait un moment difficile: elle était divisée et sans pasteur. Ambroise déclare avec franchise qu'il hésite à reconnaître chez ces habitants de Verceil "la descendance des saints pères, qui approuvèrent Eusèbe à peine l'eurent-ils vu, sans jamais l'avoir connu auparavant, oubliant même leurs propres concitoyens".
Dans la même Lettre, l'Évêque de Milan témoigne de la manière la plus claire son estime à l'égard d'Eusèbe: "Un homme aussi grand", écrit-il de manière péremptoire, "mérita bien d'être élu par toute l'Église".
L'admiration d'Ambroise pour Eusèbe se fondait surtout sur le fait que l'Évêque de Verceil gouvernait son diocèse à travers le témoignage de sa vie: "Avec l'austérité du jeûne, il gouvernait son Église".
De fait, Ambroise était fasciné - comme il le reconnaît lui-même - par l'idéal Monastique de la Contemplation de Dieu, qu'Eusèbe avait poursuivi sur les traces du prophète Élie.
Tout d'abord - note Ambroise -, l'Évêque de Verceil rassembla son propre clergé en vita communis et l'éduqua à l'"observance des règles Monastiques, bien que vivant dans la ville". L'Évêque et son clergé devaient partager les problèmes de leurs concitoyens, et ils l'ont fait de manière crédible précisément en cultivant dans le même temps une citoyenneté différente, celle du Ciel (cf. He 13, 14).
Et ainsi, ils ont réellement construit une véritable citoyenneté, une véritable solidarité, comme entre les citoyens de Verceil.
Ainsi Eusèbe, alors qu'il faisait sienne la cause de la sancta plebs de Verceil, vivait au sein de la ville comme un Moine ouvrant la ville vers Dieu.
Cette caractéristique n'ôta donc rien à son dynamisme pastoral exemplaire. Il semble d'ailleurs qu'il ait institué à Verceil des paroisses pour un service ecclésial ordonné et stable, et qu'il ait promu des sanctuaires mariaux pour la conversion des populations rurales païennes.
Ce "caractère Monastique" conférait plutôt une dimension particulière à la relation de l'Évêque avec sa ville.
Comme déjà les Apôtres, pour lesquels Jésus priait au cours de la Dernière Cène, les pasteurs et les fidèles de l'Église "sont dans le monde" (Jn 17, 11), mais ils ne sont pas "du monde". C'est pourquoi les pasteurs - rappelait Eusèbe - doivent exhorter les fidèles à ne pas considérer les villes du monde comme leur demeure stable, mais à chercher la Cité future, la Jérusalem du Ciel définitive.
Cette "réserve eschatologique" permet aux pasteurs et aux fidèles de préserver la juste échelle des valeurs, sans jamais se plier aux modes du moment et aux prétentions injustes du pouvoir politique en charge.
L'échelle authentique en charge des valeurs - semble dire la vie tout entière d'Eusèbe - ne vient pas des empereurs d'hier et d'aujourd'hui, mais vient de Jésus Christ, l'Homme parfait, égal au Père dans la Divinité, et pourtant homme comme nous.
En se référant à cette échelle de valeurs, Eusèbe ne se lasse pas de "recommander chaudement" à ses fidèles de "conserver la Foi avec le plus grand soin, de préserver la concorde, d'être assidus dans la Prière" (Ep. secunda, cit.).
Chers amis, je vous recommande moi aussi de tout cœur ces valeurs éternelles, alors que je vous salue et que je vous bénis avec les mêmes paroles par lesquelles le Saint Évêque Eusèbe concluait sa deuxième Lettre:
"Je m'adresse à vous tous, mes frères et saintes sœurs, fils et filles, fidèles des deux sexes et de tout âge, afin que vous vouliez bien... apporter notre salut également à ceux qui sont en dehors de l'Église, et qui daignent nourrir à notre égard des sentiments d'amour" (ibid.).
http://www.abbaye-saint-benoit.ch/voragine/tome02/109.htm
SAINT EUSÈBE
Eusèbe, qui conserva sa virginité, n'était encore que catéchumène quand il fut Baptisé par le Pape Eusèbe qui lui donna son nom.
A son Baptême, on vit les mains des anges le lever des fonts sacrés. Une dame, qui s'était éprise de sa beauté, voulut entrer dans sa chambre, mais elle en fut empêchée par les anges qui le gardaient : alors elle vint le lendemain matin se jeter à ses pieds et lui demander pardon.
Après avoir été ordonné Prêtre, il brilla par une sainteté telle que dans la solennité de la messe, on voyait les anges qui le servaient.
En ce temps-là, comme l’hérésie d'Arius infectait l’Italie entière de ses poisons, favorisée qu'elle était par l’empereur Constance, le Pape Julien sacra Eusèbe Évêque de Verceil : c'était alors une des principales villes de l’Italie.
A cette nouvelle, les hérétiques firent fermer, toutes les portes de l’église; mais Eusèbe étant entré dans la ville, se mit à genoux à la porte de l’église principale dédiée à la Bienheureuse Marie, et à l’instant toutes les portes ouvrirent à sa Prière.
Il chassa de son siège Maxence, Évêque de Milan, qui était gâté par le poison de l’hérésie, et il établit en sa place Denys, fervent Catholique.
C'est ainsi qu'Eusèbe en Occident et Athanase en Orient purgeaient l’Église de la peste des Ariens.
Cet Arius était un Prêtre d'Alexandrie : il prétendait que Le Christ était une pure créature : il avançait ce qu'il était, quand il n'était pas, et qu'il a été fait pour nous, afin que Dieu se servît de lui comme d'un instrument pour notre création.
Alors le grand Constantin fit célébrer le Concile de Nicée où cette erreur fut condamnée.
Arius finit, quelque temps après, d'une mort misérable, car il rendit dans le lieu secret toutes ses entrailles et ses intestins.
Constance, fils de Constantin, se laissa corrompre aussi par l’hérésie; c'est pour cela qu'irrité grandement contre Eusèbe, il convoqua en Concile beaucoup d'Évêques, et y manda Denys : il adressa mainte et mainte lettres à Eusèbe qui, sachant que la malice prévaut dans la multitude, refusa de venir et s'excusa sur son grand âge.
Alors pour lui enlever ce prétexte, l’empereur décida que le Concile serait célébré à Milan qui était tout proche.
Quand il vit que Eusèbe faisait encore défaut, il ordonna aux Ariens de mettre par écrit leur croyance, il força Denys, Évêque de Milan, et trente-trois autres Évêques de souscrire à cette doctrine.
Quand Eusèbe apprit cela, il se décida à quitter sa ville pour venir à Milan et il prédit qu'il y serait exposé à souffrir beaucoup (Bréviaire romain).
Comme il était sur le chemin de Milan, il arriva sur le bord d'un fleuve ; une barque, qui était sur la rive opposée, vint à lui, sur l’ordre qu'il lui en donna ; elle le transporta à l’autre rive, lui et ses compagnons, sans qu'il y eût aucun timonier.
Alors Denys, dont il vient d'être question, alla à sa rencontre et se jeta à ses pieds pour lui demander pardon.
Or, comme Eusèbe ne se laissait fléchir ni par les menaces ni par les flatteries de l’empereur, il dit en présence de toute l’assemblée :
«Vous avancez que Le Fils est inférieur au Père ; comment se fait-il donc que vous m’avez fait passer après mon fils et mon disciple?
Or, le disciple n'est pas au-dessus du maître ni l’esclave plus que son seigneur, ni le fils au-dessus du père. »
Frappés par cette raison, ils lui présentèrent l’écrit qu'ils avaient fait et que Denys avait signé. Et il dit : « Je ne souscrirai pas après mon fils sur lequel je l’emporte en autorité ; mais brûlez cet écrit, et faites-en un autre que je signerai, si vous le voulez. »
Et ce fut par une inspiration Divine que fut brûlé l’écrit que Denys et, trente-trois autres Évêques avaient signé.
Les Ariens écrivirent donc une autre pièce, et la donnèrent à Eusèbe et aux autres Évêques pour la signer : mais sur les exhortations d'Eusèbe ils s'y refusèrent entièrement, et ils se félicitèrent de ce que la première pièce qu'ils avaient été forcés de souscrire eût été totalement brûlée.
Constance irrité abandonna Eusèbe au bon plaisir des Ariens. Alors ceux-ci le saisirent au milieu des Évêques, l’accablèrent de coups, et le traînèrent sur les degrés du palais, du haut en bas, et depuis le bas jusqu'en haut.
Quoiqu'il perdît beaucoup de sang de sa tête meurtrie, il n'en persista pas moins dans ses refus; alors, ils lui lièrent les mains derrière le dos et le tirèrent par une corde attachée au cou.
Quant à lui, il rendait grâces à Dieu, et disant qu'il était prêt à mourir pour confesser la Foi Catholique.
Alors Constance fit conduire en exil le Pape Libère, Denys, Paulin et tous les autres Évêques qui avaient été entraînés par l’exemple d'Eusèbe.
Scylopolis, ville de la Palestine, fut le lieu où les Ariens menèrent Eusèbe : ils le renfermèrent dans une pièce si étroite qu'elle était plus courte que sa taille, et plus resserrée que son corps, en sorte qu'il était courbé au point de ne pouvoir ni étendre les pieds, ni se tourner d'un côte ou d'un autre.
Sa tête restait baissée; et il pouvait seulement remuer les épaules et les bras.
Mais Constance étant mort, Julien, son successeur, désirant plaire à tout le monde, fit rappeler les Évêques exilés, rouvrir les temples des dieux, et voulut que chacun jouit de la paix sous la loi qu'il préférait choisir.
Ce fut ainsi que Eusèbe, délivré de son cachot, vint trouver Athanase et lui exposer toutes les souffrances qu'il avait endurées:
A la mort de Julien et sous l’empire de Jovinien, les Ariens restant calmes, Eusèbe revint à Verceil où le peuple le reçut avec dès témoignages d'une vive allégresse.
Mais sous le règne de Valens, les Ariens, qui s'étaient multipliés de nouveau, entourèrent la maison d'Eusèbe, l’en arrachèrent et après l’avoir traîné sur le dos, ils l’écrasèrent sous des pierres. Il mourut de cette manière dans Le Seigneur et fut enseveli dans l’église qu'il avait construite.
On rapporte encore qu’Eusèbe obtint de Dieu par ses Prières pour sa ville qu'aucun Arien n'y pourrait vivre.
D'après la chronique, il vécut au moins 88 ans. Il florissant vers l’an du Seigneur 350.
http://www.introibo.fr/16-12-St-Eusebe-eveque-et-martyr.
Aux glorieux noms des défenseurs de la Divinité du Verbe dont l’Église honore la mémoire au temps de l’Avent, vient s’associer de lui-même le nom de l’intrépide Eusèbe de Verceil.
La Foi Catholique, ébranlée dans ses fondements au IVe siècle par l’hérésie arienne, se maintint debout par les travaux de quatre souverains Pontifes : Silvestre, qui confirma le Concile de Nicée ; Jules, qui fut l’appui de saint Athanase ; Libère, dont la Foi ne défaillit pas, et qui, rendu à la liberté, confondit les Ariens ; et Damase, qui acheva de ruiner leurs espérances.
L’un de ces quatre Pontifes brille sur le Cycle, au temps de l’Avent : c’est Damase, dont nous venons de célébrer la mémoire.
A côté des Pontifes romains, combattent pour la Divinité du Verbe quatre grands Évêques, desquels on peut affirmer que leur cause personnelle était en même temps celle du Fils de Dieu Consubstantiel : en sorte que leur dire anathème était dire anathème au Christ Lui-même ; tous quatre puissants en œuvres et en paroles, la lumière des Églises, l’amour du peuple fidèle, les invincibles témoins du Christ.
Le premier et le plus grand des quatre est l’Évêque du second Siège de l’Église, Saint Athanase, Patriarche d’Alexandrie ; le deuxième est Saint Ambroise de Milan, que nous avons fêté il va peu de jours ; le troisième est la gloire des Gaules, Saint Hilaire, Évêque de Poitiers ; le quatrième est l’ornement de l’Italie, Saint Eusèbe, Évêque de Verceil.
C’est ce dernier que nous avons à honorer aujourd’hui.
Hilaire aura son tour et confessera bientôt le Verbe éternel auprès de son berceau ; pour Athanase, il paraîtra en son temps, et célébrera dans sa Résurrection triomphante Celui qu’il proclama avec un courage magnanime, en ces jours de ténèbres où la sagesse humaine eût espéré volontiers que le royaume du Christ, après avoir triomphé de trois siècles de persécutions, ne survivrait pas à cinquante années de paix.
Saint Eusèbe a donc été élu par la souveraine Providence de Dieu pour conduire le peuple fidèle à la Crèche, et lui révéler le Verbe divin sous les traits de notre faible mortalité.
Les souffrances qu’il a endurées pour la Divinité du Christ ont été si grandes, que l’Église lui a décerné les honneurs du Martyre, quoiqu’il n’ait pas répandu son sang dans les supplices.
Athlète invincible du Christ que nous attendons, Eusèbe, Martyr et Pontife, que vos fatigues et vos souffrances pour la cause de ce divin Messie ont été grandes !
Elles vous ont cependant paru légères, en comparaison de ce qui est dû à ce Verbe éternel du Père, que son Amour a porté à devenir, par l’Incarnation, le serviteur de sa créature.
Nous avons, envers ce Divin Sauveur, les mêmes obligations que vous.
C’est pour nous qu’il va naître d’une Vierge aussi bien que pour vous ; priez donc, afin que notre cœur lui soit toujours fidèle dans la guerre comme dans la paix, en face de nos tentations et de nos penchants, comme s’il s’agissait de le confesser devant les puissances du monde.
Fortifiez les Pontifes de la sainte Église, afin que nulle erreur ne puisse tromper leur vigilance, nulle persécution lasser leur courage. Qu’ils soient fidèles imitateurs du souverain Pasteur qui donne sa vie pour ses brebis, et qu’ils paissent toujours le troupeau dans l’unité et la charité de Jésus-Christ.
EUSÈBE DE VERCEIL
(+371)
Pasteur et martyr
Les Églises d’Orient et d’Occident font mémoire d’Eusèbe, Pasteur et Fondateur de l’Église locale piémontaise.
Né en Sardaigne au début du IVème siècle, Eusèbe fut élevé à Rome où il fut Ordonné lecteur, avant d’être envoyé à Verceil pour prendre en charge les Chrétiens de cette ville.
Peu de temps après, la population locale l’élit Évêque par acclamation, et le Pape Jules 1er le consacra en 345 comme premier Pasteur de cette Église qui recouvrait alors une vaste partie du territoire piémontais.
Homme de grande sagesse et orateur infatigable à la parole efficace, Eusèbe diffusa le Christianisme et le consolida dans les populations des régions subalpines.
Il s’inspira de la tradition Monastique naissante et fut le premier à introduire en Occident la Vie Cénobitique pour tous ses collaborateurs : il réunit les Prêtres de son diocèse dans le Monastère de Verceil et leur proposa une discipline faite de travail, d’étude et de Prière.
Dans sa communauté se formèrent ainsi des Évêques de bien d’autres diocèses de l’Italie du Nord.
Inébranlable défenseur de la Foi de Nicée et du patriarche Athanase d’Alexandrie, Eusèbe ne redouta pas d’affronter l’empereur Constance et le courroux des ariens ; mais il paya sa fermeté par l’exil, d’abord en Palestine, puis en Cappadoce et dans la Thébaïde, arrivant au seuil de la mort violente : pour cette raison, l’Église lui a reconnu, depuis toujours, le titre de martyr.
De retour à Verceil en 363, Eusèbe apporta sa collaboration jusqu’à sa mort à Hilaire de Poitiers pour rétablir la Foi des apôtres dans les Églises piémontaises et transalpines.
Lecture
Je me réjouis, frères très chers, de votre Foi ; je me réjouis du Salut qui suit la Foi ; je me réjouis des fruits que vous portez non seulement là où vous demeurez, mais aussi au loin.
Comme l’agriculteur greffe, en effet, le bon arbre qui, puisqu’il produit des fruits, ne subit pas les coups de la hache et n’est pas jeté au feu, de même nous aussi nous ne désirons pas et nous ne voulons pas proposer à votre sainteté simplement le service qui convient à la chair, mais notre propre Vie pour votre Salut.
(Eusèbe de Verceil, Lettres 2,2).
Prière
Notre Dieu, en faisant mémoire d’Eusèbe, Fondateur de notre Église locale et défenseur de la Foi en Christ, homme et Dieu, nous te prions : éclaire et fortifie nos Pasteurs, pour qu’attentifs à leur Ministère, nous soyons guidés sur le chemin de la vérité et de la sainteté.
Par Le Christ Notre Seigneur qui vit et règne avec Le Père et Le Saint-Esprit pour les siècles des siècles.
Date de dernière mise à jour : 02/08/2024
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