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Conversion de Saint Paul. Fête le 25 Janvier.
Jeudi 25 Janvier 2024 : Fête de la Conversion de Saint Paul.
Statue de Saint-Paul à Bab Kissan, Damas, Syrie. Auteur de la photo : Bernard Gagnon. (Pour voir en grand format : statue-of-saint-paul-damascus-1.jpg).
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/500/Conversion-de-Saint-Paul.html
Conversion de Saint Paul
Six ans après l'Ascension, l'Église reçoit du Christ une grâce particulière qui sera déterminante pour l'avenir.
Sur le chemin de Damas, le pharisien Saul de Tarse, qui avait obtenu des lettres de mission pour persécuter les sectateurs du charpentier de Nazareth, est jeté à bas de son cheval par un éblouissement de lumière.
Toute la doctrine de Saint Paul découlera de l'extraordinaire dialogue qui s'en suivit. L'Église et Le Christ ne font qu'un et c'est ce Corps Mystique qui sera l'une des bases de l'ecclésiologie de Saint Paul.
C'est la Résurrection qui s'affirme à lui comme une réalité incontournable. C'est un vivant qui lui parle et l'Humanité du Christ s'établit dans la Gloire de la Divinité.
L'Évangile s'impose avec une telle intensité qu'il en est aveuglé et terrassé jusqu'au moment où la lumière Baptismale lui révèlera le mystère.
Cité du Vatican, le 25 Janvier 2009 - Le Saint-Père a consacré l'angélus dominical à la conversion de Paul célébrée aujourd'hui, et à la semaine de Prière pour l'unité des Chrétiens qui se termine aussi.
Commentant le récit de Marc, où Le Christ invite à la conversion et à croire en l'Évangile, il a expliqué aux fidèles réunis Place Saint Pierre que, dans le cas de Paul, "certains préfèrent ne pas utiliser le terme conversion.
Ils soutiennent qu'il était déjà croyant, et même un juif fervent. Parce qu'il n'est pas passé de l'absence de Foi à la Foi, des idoles à Dieu, et qu'il n'a pas dû abandonner la Foi juive pour adhérer au Christ.
En réalité, l'expérience de l'Apôtre peut servir de modèle pour chaque véritable conversion Chrétienne".
"Saul -a-t-il poursuivi- s'est converti parce que, grâce à la Lumière Divine, il a cru en l'Évangile.
C'est en cela que consiste sa conversion et la nôtre: croire en Jésus mort et ressuscité et s'ouvrir à l'éclairage de sa Grâce Divine.
A ce moment, Saul a compris que son Salut ne dépendait pas des bonnes œuvres accomplies selon la loi, mais du fait que Jésus était mort pour lui aussi, le persécuteur, et qu'il était et est ressuscité.
Cette vérité qui, grâce au Baptême, éclaire l'existence de chaque Chrétien, rejaillit complètement sur notre façon de vivre".
Se confier à la puissance du Pardon du Christ signifie "pouvoir sortir des sables mouvants de l'orgueil et du péché, du mensonge et de la tristesse, de l'égoïsme et de toute sécurité illusoire, pour connaître et vivre la richesse de son Amour".
"Cette invitation à la conversion, avalisée par le témoignage de Saint Paul, résonne aujourd'hui en conclusion de la semaine de Prière pour l'unité des Chrétiens, particulièrement importante aussi au plan œcuménique.
L'apôtre nous indique l'attitude spirituelle adéquate pour progresser dans la voie de la communion.
"Je n'en ai sûrement pas encore fait la moitié, écrit-il aux Philippiens; je ne suis pas arrivé à la perfection, mais je m'efforce de courir pour l'atteindre parce que moi aussi j'ai été atteint par Jésus-Christ.
Certes, nous, Chrétiens, nous n'avons pas encore atteint l'objectif de la pleine unité, mais en nous laissant continuellement convertir par Le Seigneur Jésus, nous y arriverons sûrement".
(Source: VIS 090126 - 380)
Fête de la Conversion de Saint Paul, Apôtre. Quand il faisait route vers Damas, animé d’une rage meurtrière contre les disciples du Seigneur, Jésus en personne se révéla à lui dans sa Gloire et le choisit pour que, rempli de L’Esprit-Saint, il annonce parmi les nations l’Évangile du Salut, en souffrant beaucoup pour le Nom du Christ.
Martyrologe romain.
Fresque de Decani (Serbie, XIVe). http://www.religion-orthodoxe.eu/article-conversion-de-saint-paul-97849000.html
La Conversion de Saint Paul
Fête
Paul était Juif, de la tribu de Benjamin ; il naquit à Tarse, en Cilicie, dont les habitants étaient considérés comme citoyens romains.
Son attachement aux traditions de ses pères, sa haine contre les Chrétiens, sa présence au supplice de saint Étienne, son acharnement à poursuivre les disciples de Jésus-Christ, à les traîner en prison, à les battre, ont poussé les interprètes de l'Écriture à voir en lui la réalisation de la prophétie de Jacob, concernant son fils Benjamin :
« Benjamin est un loup ravisseur. »
Mais une hymne chrétienne a heureusement complété l'application de la prophétie, en disant : « Le loup ravisseur s'est changé en agneau. »
Saul (c'était le premier nom du grand Apôtre) approchait de Damas, où il allait persécuter les Chrétiens, accompagné de soldats et d'émissaires de la synagogue de Jérusalem, quand tout à coup il fut renversé à terre par une force invisible.
Une éblouissante clarté l'environna et une voix lui dit :
« Saul, pourquoi me persécutes-tu ? - Qui es-tu, Seigneur ? -- Je suis Jésus, que tu persécutes. -- Seigneur, que veux-tu que je fasse ? -- Lève-toi, entre dans la ville, et là tu apprendras ce que tu dois faire. »
Saul était devenu aveugle ; ses compagnons le conduisirent à Damas.
Un serviteur de Dieu, nommé Ananias, averti en songe, alla le trouver, lui rendit la vue et lui conféra le Baptême.
Dès lors, Saul, devenu Paul, n'est pas seulement un converti, un Chrétien, c'est un apôtre, c'est l'Apôtre par excellence, qui étonnera le monde et fera l'admiration des siècles par ses écrits sublimes et inspirés, par ses saintes audaces, ses travaux, les merveilles de son apostolat et la gloire de son martyre.
Que de leçons dans cette conversion étrange et foudroyante ! Nous y voyons la puissance toute Divine de la grâce à laquelle rien ne résiste ; la Sagesse de Dieu qui se plaît à confondre la fausse sagesse du monde ; la Miséricorde inénarrable du Seigneur, qui ne rebute personne et peut faire du plus grand des pécheurs le plus insigne des saints.
Ne désespérons jamais du Salut de personne, tout est possible à la Prière et à la Grâce. Nous ne comprendrons bien qu'au Ciel quelle a été l'influence de la Prière dans le monde et combien de pécheurs devront leur Salut à l'intercession des justes.
Saint Augustin a dit fort justement : « Si Étienne n'avait pas prié, nous n'aurions pas Saint Paul ! ».
Pour approfondir, lire la Catéchèse du Pape Benoît XVI :
>>> La conversion de Paul
BENOÎT XVI
AUDIENCE GÉNÉRALE
Mercredi 3 Septembre 2008
La conversion de Paul
Chers frères et sœurs,
La catéchèse d'aujourd'hui sera consacrée à l'expérience que saint Paul fit sur le chemin de Damas et donc sur ce que l'on appelle communément sa conversion.
C'est précisément sur le chemin de Damas, au début des années 30 du 1er siècle, et après une période où il avait persécuté l'Église, qu'eut lieu le moment décisif de la vie de Paul.
On a beaucoup écrit à son propos et naturellement de différents points de vue.
Il est certain qu'un tournant eut lieu là, et même un renversement de perspective. Alors, de manière inattendue, il commença à considérer "perte" et "balayures" tout ce qui auparavant constituait pour lui l'idéal le plus élevé, presque la raison d'être de son existence (cf. Ph 3, 7-8).
Que s'était-il passé?
Nous avons à ce propos deux types de sources. Le premier type, le plus connu, est constitué par des récits dus à la plume de Luc, qui à trois reprises raconte l'événement dans les Actes des Apôtres (cf. 9, 1-19; 22, 3-21; 26, 4-23).
Le lecteur moyen est peut-être tenté de trop s'arrêter sur certains détails, comme la lumière du ciel, la chute à terre, la voix qui appelle, la nouvelle condition de cécité, la guérison comme si des écailles lui étaient tombées des yeux et le jeûne.
Mais tous ces détails se réfèrent au centre de l'événement: Le Christ ressuscité apparaît comme une lumière splendide et parle à Saul, il transforme sa pensée et sa vie elle-même.
La splendeur du Ressuscité le rend aveugle: il apparaît ainsi extérieurement ce qui était sa réalité intérieure, sa cécité à l'égard de la vérité, de la Lumière qu'est Le Christ.
Et ensuite son "oui" définitif au Christ dans le Baptême ouvre à nouveau ses yeux, le fait réellement voir.
Dans l'Église antique le Baptême était également appelé "illumination", car ce Sacrement donne la Lumière, fait voir réellement.
Ce qui est ainsi indiqué théologiquement, se réalise également physiquement chez Paul: guéri de sa cécité intérieure, il voit bien.
Saint Paul a donc été transformé, non par une pensée, mais par un événement, par la présence irrésistible du Ressuscité, de laquelle il ne pourra jamais douter par la suite tant l'évidence de l'événement, de cette rencontre, avait été forte.
Elle changea fondamentalement la vie de Paul; en ce sens on peut et on doit parler d'une conversion.
Cette rencontre est le centre du récit de Saint Luc, qui a sans doute utilisé un récit qui est probablement né dans la communauté de Damas.
La couleur locale donnée par la présence d'Ananie et par les noms des rues, ainsi que du propriétaire de la maison dans laquelle Paul séjourna (cf. Ac 9, 11) le laisse penser.
Le deuxième type de sources sur la conversion est constitué par les Lettres de Saint Paul lui-même.
Il n'a jamais parlé en détail de cet événement, je pense que c'est parce qu'il pouvait supposer que tous connaissaient l'essentiel de cette histoire, que tous savaient que de persécuteur il avait été transformé en apôtre fervent du Christ.
Et cela avait eu lieu non à la suite d'une réflexion personnelle, mais d'un événement fort, d'une rencontre avec le Ressuscité.
Bien que ne mentionnant pas de détails, il mentionne plusieurs fois ce fait très important, c'est-à-dire que lui aussi est témoin de la Résurrection de Jésus, de laquelle il a reçu directement de Jésus Lui-même la révélation, avec la mission d'apôtre.
Le texte le plus clair sur cepoint se trouve dans son récit sur ce qui constitue le centre de l'histoire du Salut: la mort et la Résurrection de Jésus et les apparitions aux témoins (cf. 1 Co 15).
Avec les paroles de la très ancienne tradition, que lui aussi a reçues de l'Église de Jérusalem, il dit que Jésus mort crucifié, enseveli, ressuscité, apparut, après la Résurrection, tous d'abord à Céphas, c'est-à-dire à Pierre, puis aux Douze, puis à cinq cents frères qui vivaient encore en grande partie à cette époque, puis à Jacques, puis à tous les Apôtres.
Et à ce récit reçu de la tradition, il ajoute: "Et en tout dernier lieu, il est même apparu à l'avorton que je suis" (1 Co 15, 8).
Il fait ainsi comprendre que cela est le fondement de son apostolat et de sa nouvelle vie. Il existe également d'autres textes dans lesquels la même chose apparaît:
"Nous avons reçu par Lui [Jésus] grâce et mission d'Apôtre" (cf. Rm 1, 5); et encore: "N'ai-je pas vu Jésus Notre Seigneur?" (1 Co 9, 1), des paroles avec lesquelles il fait allusion à une chose que tous savent.
Et finalement le texte le plus diffusé peut être trouvé dans Ga 1, 15-17: "Mais Dieu m'avait mis à part dès le sein de ma mère, dans sa grâce il m'avait appelé, et, un jour, il a trouvé bon de mettre en moi la révélation de son Fils, pour que moi, je l'annonce parmi les nations païennes.
Aussitôt, sans prendre l'avis de personne, sans même monter à Jérusalem pour y rencontrer ceux qui étaient les Apôtres avant moi, je suis parti pour l'Arabie; de là, je suis revenu à Damas".
Dans cette "auto-apologie" il souligne de manière décidée qu'il est lui aussi un véritable témoin du Ressuscité, qu'il a une mission reçue directement du Ressuscité.
Nous pouvons ainsi voir que les deux sources, les Actes des Apôtres et les Lettres de saint Paul, convergent et s'accordent sur un point fondamental: le Ressuscité a parlé à Paul, il l'a appelé à l'apostolat, il a fait de lui un véritable apôtre, témoin de la résurrection, avec la charge spécifique d'annoncer l'Évangile aux païens, au monde gréco-romain.
Et dans le même temps, Paul a appris que, malgré le caractère direct de sa relation avec le Ressuscité, il doit entrer dans la communion de l'Église, il doit se faire Baptiser, il doit vivre en harmonie avec les autres apôtres.
Ce n'est que dans cette communion avec tous qu'il pourra être un véritable apôtre, ainsi qu'il l'écrit explicitement dans la première Epître aux Corinthiens:
"Eux ou moi, voilà ce que nous prêchons. Et voilà ce que vous avez cru" (15, 11). Il n'y a qu'une seule annonce du Ressuscité car Le Christ est un.
Comme on peut le voir, dans tous ces passages Paul n'interprète jamais ce moment comme un fait de conversion.
Pourquoi? Il y a beaucoup d'hypothèses, mais selon moi le motif était tout à fait évident. Ce tournant dans sa vie, cette transformation de tout son être ne fut pas le fruit d'un processus psychologique, d'une maturation ou d'une évolution intellectuelle et morale, mais il vint de l'extérieur: ce ne fut pas le fruit de sa pensée, mais de la rencontre avec Jésus Christ.
En ce sens, ce ne fut pas simplement une conversion, une maturation de son "moi", mais ce fut une mort et une résurrection pour lui-même: il mourut à sa vie et naquit à une autre vie nouvelle avec Le Christ ressuscité.
D'aucune autre manière on ne peut expliquer ce renouveau de Paul. Toutes les analyses psychologiques ne peuvent pas éclairer et résoudre le problème.
Seul l'événement, la rencontre forte avec Le Christ, est la clé pour comprendre ce qui était arrivé; mort et résurrection, renouveau de la part de Celui qui s'était montré et avait parlé avec lui.
En ce sens plus profond, nous pouvons et nous devons parler de conversion. Cette rencontre est un réel renouveau qui a changé tous ses paramètres.
Maintenant il peut dire que ce qui auparavant était pour lui essentiel et fondamental, est devenu pour lui "balayures"; ce n'est plus un "gain", mais une perte, parce que désormais seul compte la vie dans Le Christ.
Nous ne devons toutefois pas penser que Paul ait été ainsi enfermé dans un événement aveugle.
Le contraire est vrai, parce que Le Christ ressuscité est la Lumière de la Vérité, la Lumière de Dieu Lui-même.
Cela a élargi son cœur, l'a ouvert à tous.
En cet instant il n'a pas perdu ce qu'il y avait de bon et de vrai dans sa vie, dans son héritage, mais il a compris de manière nouvelle la Sagesse, la Vérité, la profondeur de la loi et des prophètes, il se l'est réapproprié de manière nouvelle.
Dans le même temps, sa raison s'est ouverte à la sagesse des païens; s'étant ouvert au Christ de tout son cœur, il est devenu capable d'un large dialogue avec tous, il est devenu capable de se faire tout pour tous.
C'est ainsi qu'il pouvait réellement devenir l'apôtre des païens.
Si l'on en revient à présent à nous-mêmes, nous nous demandons: qu'est-ce que tout cela veut dire pour nous?
Cela veut dire que pour nous aussi le Christianisme n'est pas une nouvelle philosophie ou une nouvelle morale.
Nous ne sommes Chrétiens que si nous rencontrons Le Christ. Assurément, il ne se montre pas à nous de manière irrésistible, lumineuse, comme il l'a fait avec Paul pour en faire l'apôtre de toutes les nations.
Mais nous aussi nous pouvons rencontrer Le Christ, dans la lecture de l'Écriture Sainte, dans la Prière, dans la vie liturgique de l'Église.
Nous pouvons toucher le Cœur du Christ et sentir qu'il touche le nôtre. C'est seulement dans cette relation personnelle avec Le Christ, seulement dans cette rencontre avec Le Ressuscité que nous devenons réellement Chrétiens.
Et ainsi s'ouvre notre raison, s'ouvre toute la Sagesse du Christ et toute la richesse de la Vérité.
Prions donc Le Seigneur de nous éclairer, de nous offrir dans notre monde de rencontrer sa présence: et qu'ainsi il nous donne une Foi vivace, un cœur ouvert, une grande Charité pour tous, capable de renouveler le monde.
Je suis heureux de vous accueillir chers pèlerins francophones. A l’exemple de Saint Paul laissez-vous saisir par Le Christ.
C’est en lui que se trouve le sens ultime de votre vie.
Vous aussi, soyez des témoins ardents du Sauveur des hommes, parmi vos frères et vos sœurs.
Que Dieu vous Bénisse !
"Dieu qui as instruit le monde entier par la parole de l'apôtre Saint Paul dont nous célébrons aujourd'hui la conversion, accorde-nous d'aller vers Toi en cherchant à lui ressembler, et d'être dans le monde, les témoins de ton Évangile. Par Jésus-Christ, Ton Fils, Notre Seigneur." (Prière du jour).
http://www.carmel.asso.fr/81-Homelie-d-Avon-Conversion-de-saint-Paul.html
Homélie d’Avon : Conversion de Saint Paul
Frères et Sœurs,
Jésus envoie ses apôtres dans le monde entier. Il leur rappelle que celui qui sera baptisé sera sauvé.
Et il leur indique les « signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants. »
Il n’est pas étonnant que l’Église nous donne à entendre cet Évangile, finale de l’Évangile selon Saint Marc pour la Fête de la conversion de l’apôtre Paul.
Évangile de Jésus Christ selon Saint Marc 16,15-18.
Jésus ressuscité dit aux onze Apôtres : « Allez dans le monde entier. Proclamez la Bonne Nouvelle à toute la Création.
Celui qui croira et sera baptisé sera sauvé ; celui qui refusera de croire sera condamné.
Voici les signes qui accompagneront ceux qui deviendront croyants : en mon nom, ils chasseront les esprits mauvais ; ils parleront un langage nouveau ;
ils prendront des serpents dans leurs mains, et, s'ils boivent un poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux malades, et les malades s'en trouveront bien. »
Paul a cru en Jésus. Il a été Baptisé, nous l’avons entendu dans la première lecture. Il a « proclamé la Bonne Nouvelle dans la monde entier et à toute la création. »
Lorsque nous relisons les Actes des Apôtres, nous nous rendons compte que Paul accomplit les signes qui accompagnent ceux qui croient.
Il chasse les esprits mauvais (Ac 19, 12). En Actes 28, un serpent, plus exactement une vipère, le mord à la main alors qu’il ramasse du bois.
Les spectateurs pensent que si un serpent le mord alors qu’il vient d’échapper à un naufrage c’est le signe que les dieux sont contre lui.
Paul secoue simplement la main au-dessus du feu et la vipère lâche prise sans ne lui faire aucun mal.
Il impose les mains aux malades et ils sont guéris (Ac 19, 11-12 ; 28, 8). Il impose également les mains sur les nouveaux baptisés et ceux-ci sont alors remplis de L’Esprit Saint (Ac 19,6).
Oui, Paul fait partie des croyants, il est même du rang des Apôtres, même si dans ses écrits, il affirme : « Je suis le moindre des apôtres ; je ne mérite pas d’être appelé apôtre » (I Co 15, 9). Au cours de cette “année Saint Paul”, nous avons la chance de nous mettre à l’écoute et à l’école de l’Apôtre des Nations.
Un homme surprenant dont le parcours est étonnant. Depuis sa naissance à Tarse, au début de l’ère chrétienne, en passant par ce chemin de Damas dont nous faisons mémoire aujourd’hui, jusqu’à son martyre à Rome.
Dans un premier temps, il s’est attaché à la Foi de ses Pères, qu’il a étudié auprès de Gamaliel (Ac 22, 3) et pour laquelle il montre un zèle jaloux (Phil 3, 7).
Mais il sait accueillir la nouveauté de la Bonne Nouvelle, la nouveauté du Christ Jésus, vivant qui fait irruption dans sa vie sur le chemin de Damas et cette rencontre le transforme.
Ce parcours étonnant se révèle également d’une manière géographique. Quand nous regardons sur une carte, les voyages missionnaires de Paul, nous sommes frappés de voir que les “cercles” ne cessent de s’élargir.
Mais il est intéressant de voir le parallèle qui existe entre l’élargissement géographique et l’élargissement ou l’approfondissement de la pensée théologique et spirituelle.
Les deux étant inséparables puisqu’une vraie et saine théologie ne peut se faire qu’à genoux.
Paul entre toujours plus profondément dans la révélation du mystère du Christ-Jésus, dans la révélation du dessein d’amour, du dessein de Salut pour tous les hommes que Dieu veut accomplir par le Mystère Pascal du Christ.
Au long des épîtres de Paul, nous voyons combien il approfondit, élargit sa pensée pour aboutir à la présentation d’une christologie éblouissante dans sa splendide Lettre aux Éphésiens.
Je vous invite, au cours de cette semaine, à lire ou à relire cette épître. Laissez-vous emporter dans les perspectives spirituelles que nous dévoile l’apôtre Paul ; laissez-vous émerveiller par ce dessein d’Amour de Dieu dès les commencements.
Paul va devoir faire face à deux types d’oppositions dans son annonce de l’Évangile. Celle qui vient des Juifs et celle qui vient des païens, des grecs.
Pour les uns et pour les autres, il va avoir un langage nouveau, le λογος σταυρου, le langage de la Croix, « scandale pour les Juifs, folie pour les païens » ( I Co 1, 28).
Cette Croix du Christ, qu’il met au centre de sa prédication : « Je n’ai rien voulu savoir parmi vous, sinon Jésus Christ, et Jésus Christ crucifié » (I Co 2, 2).
Paul nous rappelle que pour avoir part à la Résurrection, il nous faut être enfoui par le Baptême dans la mort de Jésus-Christ. (Cf. Rm 6.)
Mais en même temps, il nous rappelle la force et la puissance de la Résurrection. L’apôtre nous invite effectivement à entrer toujours plus profondément dans le Mystère Pascal, le mystère de la Croix, de la Mort et de la Résurrection de Jésus, pour pouvoir en vivre aujourd’hui.
Nous pourrions ce matin retenir deux points particuliers de l’enseignement de Paul, deux points de l’expérience Chrétienne fondamentale.
D’une part, la communion au Christ Jésus, dès maintenant, d’autre part, le don de L’Esprit Saint qui nous fait vivre déjà dans cette vie de la Vie du Ressuscité, même s’il nous faudra attendre de passer par la mort pour vivre pleinement de cette Vie de Ressuscité.
Paul, tout au long de ces épîtres, nous rappelle que si le Verbe s’est incarné, c’est pour qu’en Lui, Jésus, nous devenions les fils bien-aimés du Père, des fils mus par L’Esprit Saint et que nous puissions lui dire « Abba, Père » (Ga 4, 6 ; Rm 8, 15.)
Fils, nous sommes héritiers. Héritiers, nous sommes invités à vivre dans la liberté des enfants de Dieu.
Liberté qui ne consiste pas – comme on le croit parfois – à faire n’importe quoi, à se laisser conduire par ses pulsions et ses envies ; mais cette vraie liberté qui consiste à se laisser mouvoir et guider par L’Esprit Saint, pour que s’accomplisse en nous le dessein salvifique de Dieu.
L’apôtre Paul nous propose de faire nôtre, d’une certaine manière, l’expérience qu’il a vécu lui-même dans sa rencontre avec Le Christ Jésus sur le chemin de Damas.
Frères et sœurs, nous allons faire mémoire dans cette Eucharistie du Mystère Pascal, du mystère de Mort et de Résurrection du Christ Jésus.
Qu’il nous soit donné par l’intercession de l’apôtre Paul, d’entrer plus profondément dans ce Mystère, de l’actualiser dans notre vie, de vivre véritablement de cette vie de Ressuscité qui nous est offerte.
Accueillons la grâce qui nous est faite et pour l’accueillir, avec l’apôtre Paul soyons dans l’action de grâce.
Il écrit à la fin de la lettre aux Thessaloniciens : « Restez toujours joyeux et priez sans cesse. En toute condition, soyez dans l’action de grâce. C’est la Volonté de Dieu sur vous dans le Christ Jésus. » (I Thess 5, 16-18.)
Amen.
Fr. Didier-Marie Golay, ocd
Date de dernière mise à jour : 25/01/2024
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