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La Chaire de Saint Pierre, Apôtre. Fête le 22 Février.
Jeudi 22 Février 2024 : Fête de la Chaire de Saint Pierre, Apôtre.
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/683/Chaire-de-Saint-Pierre.html.
Chaire de Saint Pierre
Cette Fête désigne la charge apostolique de l'Apôtre et sa mission dans l'Église. Le Siège apostolique était ainsi célébré jadis le 18 Janvier à Rome et le 22 Février à Antioche où les disciples du Christ reçurent le nom de Chrétiens. La liturgie de Vatican II a regroupé ces deux dates.
Fête de la Chaire de Saint Pierre, Apôtre, à qui le Seigneur a dit: “Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église”.
Au jour où les Romains avaient coutume de faire mémoire de leurs défunts, l’Église célèbre la naissance du siège de cet Apôtre, qui est glorifié par son monument au Vatican et qui est appelé à présider à la Charité dans l’ensemble des Églises.
Martyrologe romain.
Le sens de la Fête de la Chaire de Saint Pierre : Texte intégral de la catéchèse de Benoît XVI
CHAIRE DE SAINT PIERRE, APÔTRE
Fête
BENOÎT XVI
Audience Générale
(22 Février 2006)
« La Chaire de Pierre, don du Christ à son Église »
Chers frères et sœurs !
La liturgie latine célèbre aujourd'hui la Fête de la Chaire de Saint-Pierre. Il s'agit d'une tradition très ancienne, attestée à Rome dès le IVe siècle, par laquelle on rend grâce à Dieu pour la mission confiée à l'Apôtre Pierre et à ses successeurs.
La « chaire », en latin « cathedra », est littéralement le siège fixe de l'Évêque, placé dans l'église mère d'un diocèse, qui pour cette raison est appelée « cathédrale », et elle est le symbole de l'autorité de l'Évêque et, en particulier, de son « magistère », c'est-à-dire de l'enseignement évangélique que, en tant que Successeur des Apôtres, il est appelé à garder et à transmettre à la communauté Chrétienne.
Lorsque l'Évêque prend possession de l'Église particulière qui lui a été confiée, il s'assoit sur la chaire en portant la mitre et en tenant la crosse.
De ce siège, il guidera, en tant que maître et pasteur, le chemin des fidèles dans la Foi, dans l'Espérance et dans la Charité.
Quelle fut donc la « chaire » de Saint Pierre ? Choisi par Le Christ comme « roc » sur lequel édifier l'Église (cf. Mt 16, 18), il commença son ministère à Jérusalem, après l'Ascension du Seigneur et la Pentecôte.
Le premier « siège » de l'Église fut le Cénacle, et il est probable que dans cette salle, où Marie, la Mère de Jésus, pria elle aussi avec les disciples, une place spéciale ait été réservée à Simon Pierre.
Par la suite, le Siège de Pierre devint Antioche, ville située sur le fleuve Oronte, en Syrie, aujourd'hui en Turquie, et à cette époque troisième grande ville de l'empire romain après Rome et Alexandrie d'Égypte.
Pierre fut le premier Évêque de cette ville, évangélisée par Barnabé et Paul, où « pour la première fois les disciples reçurent le nom de Chrétiens » (Ac 11, 26), où est donc né le nom de Chrétiens pour nous, si bien que le Martyrologe romain, avant la réforme du calendrier, prévoyait également une célébration spécifique de la Chaire de Pierre à Antioche.
De là, la Providence conduisit Pierre à Rome. Nous avons donc le chemin de Jérusalem, Église naissante, à Antioche, premier centre de l'Église rassemblée par les païens et encore unie également avec l'Église provenant des Juifs.
Ensuite, Pierre se rendit à Rome, centre de l'Empire symbole de l'« Orbis » - l'« Urbs » qui exprime l'« Orbis », la terre -, où il conclut par le martyre sa course au service de l'Évangile. C'est pourquoi au siège de Rome, qui avait reçu le plus grand honneur, échut également la tâche confiée par Le Christ à Pierre d'être au service de toutes les Églises particulières pour l'édification et l'unité du Peuple de Dieu tout entier.
Après ces migrations de Saint Pierre, le siège de Rome fut ainsi reconnu comme celui du Successeur de Pierre, et la « chaire » de son Évêque représenta celle de l'Apôtre chargé par le Christ de paître tout son troupeau.
C'est ce qu'attestent les plus anciens Pères de l'Église, comme par exemple Saint Irénée, Évêque de Lyon, mais qui était originaire d'Asie mineure, qui dans son traité Contre les hérésies, décrit l'Eglise de Rome comme la « plus grande et la plus ancienne, connue de tous;... fondée et constituée à Rome par les deux très glorieux Apôtres Pierre et Paul »; et il ajoute: « Avec cette Église, en raison de son éminente supériorité, doit s'accorder l'Église universelle, c'est-à-dire les fidèles qui sont partout » (III, 3 2-3).
Tertullien, quant à Lui, affirme un peu plus tard : « Que cette Église de Rome est bienheureuse! Ce furent les Apôtres eux-mêmes qui lui donnèrent, en versant leur sang, la doctrine dans sa totalité » (De la prescription des hérétiques, n. 36). La chaire de l'Évêque de Rome représente donc non seulement son service à la communauté romaine, mais aussi sa mission de guide du Peuple de Dieu tout entier.
Célébrer la « Chaire » de Pierre, comme nous le faisons aujourd'hui, signifie donc attribuer à celle-ci une profonde signification spirituelle et y reconnaître un signe privilégié de l'amour de Dieu, Pasteur bon et éternel, qui veut rassembler toute son Église et la guider sur la voie du salut.
Parmi les nombreux témoignages des Pères, j'ai plaisir à rapporter celui de Saint Jérôme, tiré de l'une de ses lettres, adressée à l'Évêque de Rome, qui est particulièrement intéressante, car elle fait une référence explicite à la « chaire » de Pierre, en la présentant comme havre sûr de vérité et de Paix.
Jérôme écrit ce qui suit : « J'ai décidé de consulter la Chaire de Pierre, où l'on trouve la Foi que la parole d'un Apôtre a exaltée ; je viens à présent demander une nourriture pour mon âme, là où je reçus autrefois le vêtement du Christ.
Je ne crois en aucun autre primat que celui du Christ ; c'est pourquoi je me mets en communion avec ta béatitude, c'est-à-dire avec la chaire de Pierre. Je sais que l'Église est édifiée sur cette pierre » (Les lettres I, 15, 1-2).
Chers frères et sœurs, dans l'abside de la Basilique Saint-Pierre, comme vous le savez, se trouve le monument de la Chaire de l'Apôtre, œuvre de maturité du Bernin, réalisée sous la forme d'un grand trône de bronze, soutenu par les statues de quatre docteurs de l'Église, deux d'Occident, saint Augustin et saint Ambroise, et deux d'Orient, saint Jean Chrysostome et saint Athanase.
Je vous invite à vous arrêter devant cette œuvre suggestive, qu'il est aujourd'hui possible d'admirer décorée par de nombreux cierges, et à prier en particulier pour le ministère que Dieu m'a confié.
En levant le regard vers le vitrail d'albâtre qui s'ouvre précisément au-dessus de la Chaire, invoquez L'Esprit Saint, afin qu'il soutienne toujours par sa lumière et par sa force mon service quotidien à toute l'Église. Je vous remercie de tout cœur de cela, ainsi que de votre pieuse attention.
La statue de bronze de Saint-Pierre avec les clés du Paradis, attribuée à Arnolfo di Cambio.
CHAIRE DE SAINT PIERRE, APÔTRE
Fête
La Fête de la Chaire de Saint Pierre était à l’origine célébrée le 18 Janvier en Gaule et le 22 Février à Rome même.
En 1558, le Pape Paul IV introduisit la Fête du 18 Janvier à Rome qui devint « Fête de la Chaire de Saint Pierre » à Rome tandis que la Fête du 22 Février pris le titre de « Chaire de Saint Pierre » à Antioche.
La réforme du calendrier de Saint Jean XXIII a supprimé la Fête du 18 Janvier dont il ne reste plus que le jour Octave le 25 Janvier avec la Fête de la Conversion de Saint Paul.
L'Église célèbre solennellement, en ce jour, le souvenir de l’entrée du Prince des Apôtres à Rome et de sa prise de possession du siège épiscopal de la ville éternelle.
Les Actes des Apôtres font allusion à cet événement d’une importance primordiale dans l’histoire du monde.
Quand Saint Pierre, emprisonné par le roi Hérode, eut été délivré par l’ange, il visita dans la nuit la communauté Chrétienne rassemblée, lui donna les recommandations nécessaires puis, disent les Actes, « il se leva et se rendit dans un autre lieu » (Act. XII, 17).
Où se rendit Pierre ? Les Actes ne le disent pas, peut-être pour ne pas trahir sa résidence, mais la tradition indique Rome.
C’était en l’an 42 après J.-C. C’est pourquoi la Tradition admet que Pierre a été Évêque de Rome pendant 25 ans.
En 1558, Paul IV décida que l’accession de Pierre au siège de Rome serait célébrée solennellement, le 18 Janvier.
Jusque là on ne célébrait que le pontificat de Pierre (le 22 Février). Dès lors, le 18 Janvier fut consacré à la Chaire de Saint Pierre à Rome, et le 22 Février, on fêta la Fondation de l’Église d Antioche, la première que Saint Pierre ait gouvernée.
Il y a maintenant dans l’Église deux Fêtes de la Chaire de Saint-Pierre. La vénérable Chaire de Pierre qui, jusqu’au Ve siècle se trouvait dans le Baptistère de Saint-Pierre, se trouve aujourd’hui dans l’abside de la Basilique vaticane.
La précieuse relique ne se compose plus que de quelques morceaux de bois, reliés depuis les temps anciens par des plaques d’ivoire, sur lesquelles se trouvent des figures.
Malheureusement, le Pape ne peut plus s’asseoir sur cette antique Chaire, car, au temps de la Renaissance, elle fut renfermée dans un reliquaire colossal, œuvre de Bernin.
La Messe (Statuit)
La Messe (assez récente) place au milieu de nous le premier Évêque de Rome, Saint Pierre. A l’Introït, nous le voyons dans la personne du Prêtre célébrant.
A l’Épître, nous l’entendons nous parler, à nous "les élus étrangers de la dispersion" et il nous annonce le message vraiment joyeux de l’héritage que rien ne peut détruire ni corrompre ni flétrir, qui nous est réservé dans le Ciel et dont le gage est la Sainte Eucharistie.
Assurément il vaut la peine d’être, « pendant un court temps », purifiés comme l’or dans le feu des épreuves, pour la manifestation de Jésus-Christ, qui se réalise aujourd’hui au Saint-Sacrifice.
A l’Évangile, nous revivons, avec Saint Pierre, le grand jour de Césarée de Philippe où Le Christ l’établit le rocher de son Église.
Mais notre âme, à nous aussi, doit être ferme comme le roc, afin que Le Christ y bâtisse le Royaume de Dieu.
Cette parole : « Tu es Petrus » est le leitmotiv de la messe (All., Off., Comm.) et elle s’applique non seulement à Pierre, mais à nous.
Au Graduel, l’Église chante l’exaltation de Saint Pierre sur sa Chaire. Dans l’Eucharistie, le Seigneur bâtit en nous son Église (Comm.).
L’Église romaine.
La Fête d’aujourd’hui a, pour notre vie liturgique, une grande importance. Nous rendons-nous bien compte que toute notre liturgie est, à proprement parler, celle de la ville de Rome ?
Nous célébrons, en majorité, des Saints romains, nous célébrons la dédicace des églises romaines.
Bien plus, dans l’office des stations, la liturgie nous conduit, une centaine de fois, dans la ville de Rome où nous assistons aux solennités de la Messe, avec l’Évêque de Rome.
Or il importe que nous puissions nous sentir membres de l’Église de Rome, que cette Église soit notre diocèse.
C’est ce qu’exige le développement actuel de la liturgie occidentale.
Les choses auraient pu se passer autrement. Si la liturgie avait suivi la ligne des trois premiers siècles, les diverses nations auraient pu avoir un patriarcat spécial et une liturgie particulière, à laquelle il aurait été plus facile de s’accoutumer.
Mais il faut tenir compte de ce qui existe. Il faut nous unir à l’Église romaine, nous sommes membres de la communauté romaine.
Dans l’église de chez nous, il faut voir souvent une église de Rome et célébrer les saints mystères avec l’Évêque de Rome.
De cette façon, la liturgie romaine nous deviendra familière.
Quelle différence y a-t-il maintenant entre la Fête d’aujourd’hui et la Fête de Saint Pierre et de Saint Paul ?
C’est que, le 29 Juin, nous célébrons l’Apôtre et le Vicaire de Jésus-Christ, le Pape de l’Église universelle.
Aujourd’hui nous fêtons l’Évêque de l’Église romaine à laquelle nous sommes incorporés (c’est pourquoi on a, au bréviaire, le commun des confesseurs Pontifes).
C’est comme une Fête patronale de notre liturgie romaine.
La Chaire de Saint Pierre, évêque de Rome
Fête de la Chaire de Saint Pierre, Apôtre, à qui le Seigneur a dit: « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église. »
Au jour où les Romains avaient coutume de faire mémoire de leurs défunts, l’Église célèbre la naissance du siège de cet Apôtre, qui est glorifié par son monument au Vatican et qui est appelé à présider à la charité dans l’ensemble des Églises. (Martyrologe romain)
La Fête de la Chaire de Saint Pierre est très ancienne. Elle est marquée en ce jour du 22 Février dans le calendrier qui fut dressé sous le Pape Libère en 354.
Dans la primitive Église, les Chrétiens, et surtout ceux d’Orient, célébraient l’anniversaire de leur Baptême ; ils renouvelaient en ce jour les vœux qu’ils avaient faits à Dieu et le remerciaient de ce que, par un effet de sa Miséricorde, il les avait reçus au nombre de ses enfants : c’est ce qu’ils appelaient le jour de leur naissance spirituelle.
Les Évêques, conformément à cette pratique, célébraient aussi l’anniversaire de leur Ordination.
Le peuple continua souvent, après la mort des Évêques, de fêter le jour de leur Ordination. Telle fut l’origine de la Fête de la Chaire de Saint Pierre.
« Nous devons la célébrer, disait Saint Léon, avec autant de Joie que nous ferions pour celle du martyre du prince des apôtres (le 29 juin) ; par là, nous nous rappelons tout à la fois, et son entrée glorieuse dans le Ciel, et son élévation à la dignité de premier pasteur de l’Église militante. »
Notre devoir en ce jour est de remercier Dieu de l’établissement de son Église, et de lui en demander l’exaltation par des prières ferventes.
L’Église est ce Royaume spirituel que Jésus-Christ est venu fonder sur la Terre, et qu’il ne cesse de gouverner du haut des Cieux en la personne de ceux qu’il en a établis les chefs visibles.
Or, si nous aimons véritablement Jésus-Christ, si nous désirons qu’il soit de plus en plus glorifié, si nous nous intéressons vivement au Salut de nos frères, pourrons-nous ne pas demander leur conversion avec toute l’ardeur dont nous sommes capables ?
Mais notre piété doit encore aller plus loin. Combien dans l’Église de membres morts, qui, destitués de la Divine Charité, ne tiennent plus au Corps Mystique de Jésus-Christ que par les liens d’une Foi stérile, et qui ne servira de rien sans les œuvres ?
Prions Le Seigneur Jésus de les ressusciter à la Grâce, et d’établir invariablement dans tous les cœurs le règne de son saint Amour.
Supplions-le de faire par sa Miséricorde, que le péché ne nous sépare jamais de Lui, et que nous nous fortifiions de plus en plus dans cette Charité qui donne la vie à toutes les autres vertus.
Adapté d’un texte anglais d’Alban Butler (1711-1773).
http://missel.free.fr/Sanctoral/02/22.php.
Il convient ici de rappeler que la chaire est le siège éminent réservé à l’Évêque lorsqu’il préside une assemblée.
Il importe peu de savoir s’il y eut jamais, à Rome, une chaire regardée comme la vraie chaire de saint Pierre, mais il faut souligner que l’on y fit grand cas de chaires qui rappelaient le magistère suprême de Pierre que, dès le IV° siècle on célébrait par une fête particulière, Natale Petri de Cathedra, fixée au 22 février.
On se souvient que les anciens Romains, comme en témoignent les vestiges du Cœmeterium Maius, creusaient dans le tuf des sièges qui, aux banquets funéraires (refrigeria), symbolisaient la présence du défunt et sur lesquels ils déposaient de la nourriture.
Jusqu’au V° siècle, les Chrétiens, dans un tout autre esprit, poursuivirent ces usages et attribuèrent la nourriture déposée aux pauvres.
Cette célébration pour les défunts se déroulait au 22 février ; les anciens gallicans qui refusaient toute festivité pendant le Carême qui, parfois, était déjà commencé le 22 février, la reportèrent au 18 janvier, ce qui explique les deux Fêtes de la Chaire de saint Pierre dont un scribe besogneux du diocèse d’Auxerre fit maladroitement de la deuxième une Fête de la Chaire de saint Pierre à Antioche.
Ces antiques Fêtes de la Chaire de saint Pierre furent remises à l’honneur par Paul IV, en 1547, qui, par la bulle Ineffabilis, décréta que l’on célébrerait désormais la chaire de saint Pierre à Rome le 18 février et celle d’Antioche le 22 février.
La réforme du calendrier par Paul VI n’a laissé qu’une seule de ces Fêtes, le 22 février, qui les conjugue toutes les deux.
Le meuble de bois et d’ivoire que renferme la Gloire du Bernin, loin de pouvoir être réputé la vraie chaire de saint Pierre, fut offert au Pape Jean VIII par Charles le Chauve, sans doute pour son couronnement impérial, à la Noël 875 : comme on peut le voir sur la reproduction qui se trouve dans le musée historique de la sacristie, le buste de l’Empereur est représenté au centre de la partie transversale horizontale du tympan ; les plaques d’ivoire qui datent du troisième ou du quatrième siècle, grossièrement assemblées, montrent les douze travaux d’Hercule et des animaux fantastiques.
Alexandre VII Chigi ordonna que l’on mît la prétendue chaire de saint Pierre dans l’abside de la Basilique (3 mars 1656) pour que les fidèles pussent la vénérer. Depuis 1667, la chaire de saint Pierre ne fut exposée qu’une seule fois, en 1867, pour le dix-huitième centenaire du martyre des saints apôtres Pierre et Paul.
Gloire du Bernin, faite de marbres colorés, de bronze et de stuc dorés, montre le trône pontifical qui, porté par les nuées, descend du ciel comme la nouvelle Jérusalem, au grand émerveillement des docteurs dont il est bon de souligner qu’ils ne la soutiennent pas mais en reçoivent les splendeurs.
Portant le regard de haut en bas, le spectateur est progressivement emporté de la terre vers la lumière Céleste ; les marbres sont la terre, où le regard est limité par les deux colonnes de marbre précieux, tandis que le Ciel ne connaît aucune limite.
Le lien entre la terre et le ciel se fait par les quatre docteurs émerveillés par la vérité que le Seigneur a révélée et qu’enseigne l’Eglise par le magistère de Pierre (saint Augustin, mitré, et saint Jean Chrysostome, tête nue, d’une part et, d'autre part, saint Ambroise, mitré, et saint Athanase, tête nue).
La mître de saint Ambroise, comme celle de saint Augustin, mesure 1,80 mètre de haut. Sur le dossier de la chaire, le Seigneur communique à saint Pierre le pouvoir de paître ses ouailles. Au sommet de la chaire deux anges présentent la tiare et les clefs. Le Saint-Esprit, figuré sous la forme de la colombe, irradie le trône du pontife romain de lumière divine. La colombe est haute de 95 centimètres et ses ailes ont 1,75 mètre d'envergure.
Homélie de Saint Léon le Grand
Dans tout l'univers, Pierre seul est choisi pour présider à la vocation de tous les peuples, à la direction de tous les Apôtres et de tous les Pères de l'Eglise.
Ainsi, bien qu’il y ait dans le peuple de Dieu beaucoup de prêtres et beaucoup de pasteurs, Pierre en personne les gouvernerait tous, alors que Le Christ les gouverne aussi à titre de chef.
Dieu a daigné remettre à cet homme une grande et admirable participation à sa puissance. Et s'il a voulu que les autres chefs aient quelque chose de commun avec lui, tout ce qu'il n'a pas refusé aux autres, c'est toujours par lui qu'il le leur a donné.
Le Seigneur demande à tous les Apôtres quelle est l'opinion des hommes à son sujet. Et ils disent tous la même chose aussi longtemps qu'ils exposent les doutes venus de l'ignorance humaine.
Mais lorsque le Seigneur exige de connaître le sentiment des disciples eux-mêmes, le premier à confesser le Seigneur est celui qui est le premier dans la dignité d'Apôtre.
Comme il avait dit : « Vous êtes le Messie, le Fils du Dieu vivant », Jésus lui répondit : « Heureux es-tu, Simon, fils de Yonas, car ce n'est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais Mon Père qui est aux Cieux. »
C'est-à-dire : Heureux es-tu parce que c'est Mon Père qui t'a enseigné ; l'opinion de la terre ne t'a pas égaré, mais c'est une inspiration Céleste qui t'a instruit ; et ce n'est pas la chair et le sang, mais celui dont je suis le Fils unique qui t'a permis de me découvrir.
« Et moi, dit-il, je te le déclare », c'est-à-dire : de même que Mon Père t'a manifesté ma Divinité, de même moi, je te fais connaître ta supériorité.
« Tu es Pierre », c'est-à-dire : moi, je suis le rocher inébranlable, la pierre d'angle, qui fais l'unité de deux réalités séparées, le fondement tel que nul ne peut en poser un autre ; mais toi aussi, tu es pierre, car tu es solide par ma force, et ce que j'ai en propre par ma puissance, tu l'as en commun avec Moi du fait que tu y participes.
« Et sur cette pierre je bâtirai mon Église, et la puissance de la mort ne l'emportera pas sur elle. »
Sur cette solidité j'érigerai un temple éternel, et la hauteur de mon Église, qui doit la faire pénétrer dans le Ciel, s'élèvera sur la fermeté de cette Foi.
Les puissances de l'enfer n'arrêteront pas cette confession, les liens de la mort ne l'enchaîneront pas : car cette parole est une parole de vie. Et de même qu'elle porte jusqu'au Ciel ceux qui la confessent, de même plonge-t-elle dans les enfers ceux qui la refusent.
C'est pourquoi il est dit à saint Pierre : « Je te donnerai les clefs du Royaume des Cieux ; tout ce que tu auras lié sur la terre sera lié dans les Cieux, et tout ce que tu auras délié sur la terre sera délié dans les Cieux. »
Sans doute, la possession de ce pouvoir a passé encore aux autres Apôtres et l'institution née de ce décret s'est étendue à tous les chefs de l'Eglise.
Mais ce n'est pas en vain que ce qui doit être signifié à tous est confié à un seul. En effet, ce pouvoir est remis à Pierre personnellement, parce que Pierre est donné en modèle à tous ceux qui gouvernent l'Église.
Saint Léon le Grand
Date de dernière mise à jour : 22/02/2024
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