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Solennité de l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie. Fête le 08 Décembre.
Vendredi 08 Décembre 2023 : Fête de la Solennité de l'Immaculée Conception de la Très Sainte Vierge Marie.
http://nominis.cef.fr/contenus/saint/235/Immaculee-Conception.html.
Immaculée Conception
Depuis toujours, les Églises d'Orient fêtaient la Pureté originelle de Marie, en une Fête de "la Conception de la Sainte Mère de Dieu." ou, plus exactement, la Fête de la Conception de Marie dans le sein de Sainte Anne.
Les Latins l'adoptèrent progressivement à partir du Xe siècle, mais saint Bernard, saint Bonaventure, comme saint Thomas d'Aquin se refusaient encore à admettre cette "Immaculée Conception".
Saint Jean Dun Scot fut le premier à la faire triompher et à y faire se rallier la Sorbonne de Paris.
Les Papes intervinrent maintes fois au cours des siècles pour imposer silence à cette querelle jusqu'au jour où Pie IX la définit comme un dogme de Foi, en 1854:
"Dès le premier instant de sa Conception, par Grâce et privilège uniques du Dieu Tout-Puissant, la Bienheureuse Vierge Marie a été préservée du péché originel".
Comme au premier jour de la Création quand Adam et Eve sortaient des mains du Créateur, la mère de son Fils était là, minuscule cellule humaine pourvue d'une âme toute sainte. Elle est ainsi "devenue la Gloire de notre nature pécheresse."
Solennité de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie. Vraiment comblée de Grâce et Bénie entre toutes les femmes, elle fut préservée de toute souillure de la faute originelle dès le premier instant de sa Conception, par un privilège unique de Dieu en prévision de la naissance et de la mort salvifique du Fils de Dieu.
Cette doctrine transmise par une tradition très ancienne, a été solennellement définie en ce jour en 1854 par le Bienheureux Pie IX.
Martyrologe romain
Il faut comprendre l’Immaculée-Conception, non pas seulement comme une exemption virginale de la tache originelle, mais comme une sanctification qui s’opère dès la naissance de la vie de la Vierge, dans la vision des mérites de Jésus-Christ.
Saint Jean Duns Scot.
http://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20171208&id=26&fd=1
Solennité de l'Immaculée Conception
Homélie de Saint Jean-Paul II
(Mercredi 8 Décembre 2004)
1. "Réjouis-toi, comblée de grâce, le Seigneur est avec toi !" (Lc 1, 28).
A travers ces paroles de l'Archange Gabriel, nous nous adressons à la Vierge Marie plusieurs fois par jour. Nous les répétons aujourd'hui avec une joie fervente, en la Solennité de l'Immaculée Conception, en rappelant la date du 8 Décembre 1854, lorsque le Bx Pie IX (Giovanni Maria Mastai Ferretti, 1846-1878) proclama cet admirable dogme de la Foi Catholique précisément dans cette Basilique vaticane [...]
2. Combien est grand le mystère de l'Immaculée Conception, que nous présente la Liturgie d'aujourd'hui !
Un mystère qui ne cesse d'attirer la Contemplation des croyants et qui inspire la réflexion des théologiens.
Le thème du Congrès qui vient d'être rappelé - « Marie de Nazareth accueille le Fils de Dieu dans l'histoire »- a permis un approfondissement de la doctrine de la Conception immaculée de Marie comme présupposé pour l'accueil en son sein virginal du Verbe de Dieu incarné, Sauveur du genre humain.
« Pleine de grâce », « 6gP"D4JTµX<0 » : c'est à travers cette appellation, selon l'original en grec de l'Évangile de Luc, que l'Ange s'adresse à Marie. Tel est le nom avec lequel Dieu, à travers son messager, a voulu qualifier la Vierge. C'est de cette façon qu'Il l'a pensée et vue depuis toujours, ab aeterno.
3. Dans l'hymne de la Lettre aux Éphésiens, qui vient d'être proclamé, l'Apôtre loue Dieu le Père car il « nous a Bénis par toutes sortes de Bénédictions spirituelles aux Cieux, dans Le Christ » (1, 3).
Avec quelle Bénédiction très spéciale Dieu s'est-il adressé à Marie depuis le début des temps ! Marie est véritablement Bénie entre toutes les femmes (cf. Lc 1, 42)!
Le Père l'a choisie dans Le Christ avant la création du monde, afin qu'elle soit sainte et immaculée en sa présence dans l'Amour, la prédestinant d'avance à l'adoption filiale par Jésus Christ (cf. Ep 1, 4-5).
4. La prédestination de Marie, comme celle de chacun de nous, est relative à la prédestination du Fils.
Le Christ est la souche qui devait écraser la tête de l'antique serpent, selon le Livre de la Genèse (cf. Gn 3, 15) ; c'est l'Agneau sans tache (cf. Ex 12, 5; 1 P 1, 19), immolé pour racheter l'humanité du péché.
En prévision de sa mort salvifique, Marie, sa Mère, a été préservée du péché originel et de tout autre péché.
Dans la victoire du nouvel Adam, il y a également celle de la nouvelle Ève, mère des rachetés. L'Immaculée est ainsi un signe d'espérance pour tous les vivants, qui ont vaincu Satan par le Sang de l'Agneau (cf. Ap 12, 11).
5. Nous contemplons aujourd'hui l'humble jeune fille de Nazareth sainte et immaculée en présence de Dieu dans la Charité (cf. Ep 1, 4), cette Charité qui, dans sa source originelle, est Dieu Lui-même, Un et Trine.
Trinité que l'Immaculée Conception de la Mère du Rédempteur! Pie IX, dans la Bulle Ineffabilis Deus, rappelle que le Tout-Puissant a établi « par un seul et même décret l'origine de Marie et l'incarnation de la Sagesse Divine » (Pii IX Pontificis Maximi Acta, Pars prima, p. 559).
Le oui de la Vierge à l'annonce de l'Ange prend place dans la situation concrète de notre condition terrestre, en humble Obéissance à la Volonté Divine de sauver l'humanité non pas de l'histoire, mais dans l'histoire.
En effet, préservée de toute tache de péché originel, la "nouvelle Ève" a bénéficié de façon particulière de l'œuvre du Christ comme Médiateur et Rédempteur très parfait. Rachetée la première par son Fils, participant en plénitude à sa sainteté, Elle est déjà ce que toute l'Église désire et espère être. Elle est l'icône eschatologique de l'Église.
6. C'est pourquoi l'Immaculée, qui marque « le début de l'Église, épouse du Christ sans tache et sans ride, resplendissante de Beauté » (Préface), précède toujours le Peuple de Dieu, dans le pèlerinage de la Foi vers le Royaume des Cieux (cf. Lumen gentium, n. 58 ; Enc. Redemptoris Mater, n. 2).
Dans la Conception immaculée de Marie, l'Église voit se projeter, anticipée à travers son membre le plus noble, la Grâce salvifique de Pâques.
Dans l'événement de l'Incarnation, elle trouve le Fils et la Mère indissolublement associés: "Celui qui est son Seigneur et sa Tête et celle qui, en prononçant le premier fiat de la Nouvelle Alliance, préfigure sa condition d'épouse et de Mère" (Redemptoris Mater, n. 1).
7. A Toi, Vierge Immaculée, prédestinée par Dieu par-dessus toute autre créature comme avocate de grâce et modèle de sainteté pour son peuple, je renouvelle aujourd'hui de façon particulière l'acte de Consécration de toute l'Église.
Puisses-tu guider ses fils dans leur pèlerinage de Foi, les faisant devenir toujours plus obéissants et fidèles à la Parole de Dieu.
Puisses-tu accompagner chaque Chrétien sur le chemin de la Conversion et de la sainteté, dans la lutte contre le péché et dans la recherche de la beauté véritable, qui constitue toujours la marque et le reflet de la Beauté Divine.
Puisses-tu encore obtenir la Paix et le Salut pour tous les peuples. Que le Père éternel, qui T'a voulue Mère immaculée du Rédempteur, renouvelle également dans notre temps, à travers toi, les prodiges de son Amour Miséricordieux. Amen !
L'Immaculée Conception et le drapeau de l'Europe
Arsène HEITZ, le dessinateur du drapeau de l'Europe, revendiqua plus tard le drapeau comme étant effectivement une allusion à la Vierge Marie, telle qu'elle était apparue à Catherine Labouré, même si ce sens n'avait pas été évoqué ouvertement avant l'adoption du projet.
Par coïncidence, l'adoption eut lieu un 8 Décembre, jour de la Fête de l'Immaculée Conception.
Cette information est reprise par Danièle SALLENAVE dans son ouvrage dieu.com (Gallimard, 2004), y associant le résistant Paul G. Lévy, converti au catholicisme après la seconde guerre mondiale.
Source: Wilkipédia
http://nouvl.evangelisation.free.fr/immaculee_conception_dogme.htm.
Immaculée Conception
Le Dogme
Le 8 Décembre 1854 le Pape Pie IX publie le texte suivant solennellement :
« Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine, qui tient que la Bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa Conception par une Grâce et une faveur singulière du Dieu tout-puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché Originel, est une doctrine révélée de Dieu, et qu’ainsi elle doit être crue fermement, et constamment par tous les fidèles.
C’est pourquoi, s’il en était, ce qu’à Dieu ne plaise, qui eussent la présomption d’avoir des sentiments contraires à ce que nous venons de définir, qu’ils sachent clairement qu’ils se condamnent eux-mêmes par leur propre jugement, qu’ils ont fait naufrage dans la Foi et se sont séparés de l’unité de l’Eglise, et que de plus, par le fait même, ils encourent les peines portées par le droit s’ils osent manifester par parole, par écrit ou par quelques signes extérieurs, ce qu’ils pensent intérieurement ». (Bulle Ineffabilis Deus)
Pie IX met donc fin solennellement et vigoureusement à une controverse qui agitait l’Église depuis au moins dix siècles.
Controverse qui agitait tout particulièrement Paris et qui va coûter la vie à l’Archevêque Mgr Sibourg assassiné à l’occasion de la fête patronale de Paris, la Sainte Geneviève, célébrée comme chaque année à l’église Saint Etienne du Mont, au cri de « à bas la déesse ! » par un Prêtre (reconnu comme fou) le 3 Janvier 1857.
En effet Dun Scot, les Franciscains et la Sorbonne s’opposaient à Saint Thomas d’Aquin, un des plus grands théologiens de l’Église et aux Dominicains qui soutenaient que la Vierge Marie ne pouvaient pas être né sans le péché originel car tout homme est sauvé par Le Christ et qu’elle ne pouvait pas faire exception et que née avant l’acte de la Rédemption elle ne pouvait donc en bénéficier.
Malheureusement Saint Thomas et ses successeurs n’avaient pas compris que les mérites du Christ peuvent s’appliquer rétrospectivement car Dieu est en dehors du temps.
Il en est de même d’ailleurs pour tous ceux qui sont morts avant Le Christ et qui sont néanmoins sauvés par Lui c’est le sens de la descente aux enfers du Christ le Samedi Saint exposé dans cette très belle homélie ancienne et anonyme lue à l’office du matin de ce jour.
Ainsi chaque année depuis le Moyen Age les chanoines de Paris organisaient une procession en l’honneur de la Vierge Marie afin de réparer les offenses qui lui étaient faites par le thomistes !
La Foi en l’Immaculée n’était pas nouvelle mais en raison de la controverse n’avait jamais été proclamée si solennellement. Mais d’autres Papes s’étaient prononcés en sa faveur.
Ainsi :
En 1617 Paul V interdit d’exprimer en public une opinion contraire à l’Immaculée Conception.
En 1622 Grégoire XV interdit d’écrire en privé une opinion contraire à l’Immaculée Conception.
Le Pape Alexandre VII publie :
Ancienne est la Piété des fidèles du Christ à l’égard de la Bienheureuse Vierge Marie sa mère, qui pensent que son âme, au premier instant de sa création et de son infusion dans le corps a été par une grâce et une faveur spéciales de Dieu, en considération des mérites de Jésus-Christ son fils, Rédempteur du genre humain, pleinement préservée intacte de la tache du péché originel, et qui, dans cet esprit, honorent et célèbrent solennellement la Fête de sa Conception. Leur nombre s’est accru… au point que presque tous les Catholiques l’ont adoptée.
Nous renouvelons les constitutions et décrets publiés par les Pontifes romains… en faveur de la croyance tenant que l’âme de la bienheureuse Vierge Marie a été, au moment de sa création et de son infusion dans le corps, ornée de la grâce du Saint Esprit et préservée du péché originel (bref SOLLICITUDO ECCLESIARUM)
En 1708 Clément XI institue la Fête de l’Immaculée Conception pour l’Église universelle.
La réalité du dogme a donc été admise et célébrée bien avant la promulgation du dogme officiel par Pie IX.
Source : La Foi Catholique GERVAIS DUMEIGE éditons de l’orante pp229 à 231.
Faisons un peu de théologie
Ce privilège de la Vierge Marie n'a été défini qu'en 1854 par le Pape Pie IX. Les théologiens Protestants, et même certains théologiens de l'Église Orthodoxe, y ont dénoncé par suite une nouveauté sans fondement dans l'Écriture ou l'ancienne tradition, et ils l'interprètent comme s'il fallait y voir une attribution à la Vierge d'une qualité native qui la mettrait en dehors de l'humanité fille d'Adam et la soustrairait au besoin universel de Salut auquel Le Christ seul pouvait répondre.
Il y a là une confusion que devrait dissiper le texte de la définition pontificale (D.B. 1641), laquelle déclare qu'il s'agit là d'une Grâce singulière accordée par Dieu « dans la vision (intuitu) des mérites du Christ Jésus Sauveur du genre humain».
Plus précisément encore, ce qui est défini, ce n'est pas que les parents de la Vierge, par un miracle inexplicable, n'auraient pas transmis à celle-ci la vie humaine corrompue en Adam, mais bien que, « au premier instant de sa Conception », en vertu de la Grâce énoncée, elle a été préservée de toute tache de la faute Originelle » (ab omni originalis culpae labe praeservatam immuotem).
Autrement dit, l'immaculée Conception, au sens où elle a été finalement définie par l'Église, ne signifie nullement que la Vierge n'aurait pas eu besoin du même Salut que nous, en tant que fils d'Adam, mais, comme le dit encore la bulle Ineffabilis Deus où se trouve cette définition, qu'elle a été sauvée, au contraire, d'une manière particulièrement admirable (sublimiori modo), en raison de sa liaison tout particulièrement étroite avec Le Christ Sauveur.
Pour bien saisir ce point de la doctrine Catholique et comprendre en même temps comment il peut être l'objet d'incompréhensions si persistantes, il faut rappeler en quelques mots l'histoire de l'expression immaculée Conception.
La certitude que Marie, en raison de son rôle unique dans l'histoire du Salut, où elle était appelée à être la propre Mère du Sauveur, avait été sanctifiée d'une manière proportionnée à cette vocation apparaît dès les premiers textes Chrétiens concernant la Vierge.
C'est là, en particulier, le sens que l'Église a toujours reconnu au mot de l'Ange la saluant comme kekharitôménè (en latin gratia plena) dans Le., 1, 28 (voir l'article Marie).
Dès le haut moyen âge, les byzantins devaient concrétiser cette conviction de l'Église dans une Fête de la Conception de Marie, où celle-ci serait saluée comme immaculée (akhrantos). L'idée en était venue évidemment des récits bibliques concernant Jérémie (ch. 1 de son livre) ou le Baptiste (Le., 1) et qui nous montrent sanctifiés dès le sein de leur mère ceux que Dieu désigne à une mission d'une particulière importance en vue de l'avènement du Messie.
Lorsque la Fête en question, avec cette expression appliquée d'abord à la Vierge elle-même, se mit à se répandre largement en Occident, la question se posa bientôt du sens où il fallait l'entendre.
Comme on le voit avec la lettre adressée par Saint Bernard à ce propos aux chanoines de Lyon, la crainte se fit jour qu'on n'interprétât la Conception de la Vierge par ses parents comme immaculée en ce sens qu'elle n'aurait pas eu besoin d'être sauvée.
C'est ce qui explique qu'un peu plus tard, Saint Thomas lui-même, tout en enseignant formellement la sanctification de Marie dès le sein maternel, demeure réticent à l'égard de l'expression Immaculée Conception.
En fait, c'est le Bienheureux Duns Scot qui devait le premier déclarer formellement qu'il fallait entendre l'immaculée Conception non comme une exemption pour la Vierge de la transmission de la faute originelle dans la transmission même de la vie par ses parents, mais bien comme une sanctification s'opérant dès cette transmission, de sorte que la Grâce du Christ la préservât de toute existence dans un état irrégénéré, si brève qu'on l'imaginât (Scriptum oxo-niense, In IV. Sent., lib. IlI, dist. 3, q. 1).
En dépit de ces précisions, et parce qu'elles ne s'étaient pas encore imposées à tous les théologiens, on verra encore les Papes, jusqu'au XVe siècle, pour dissiper toute équivoque ou possibilité d'équivoque, insister sur l'emploi de l'expression « Conception de Marie immaculée » de préférence à l'expression « Immaculée Conception de Marie » (voire même à l'exclusion de celle-ci).
Si, finalement, ils devaient pourtant canoniser cette expression elle-même, ce ne serait, on le voit, qu'à la condition de l'entendre au sens défini plus haut, comme une réalisation en Marie du Salut dont son Fils est la source, commençant dès le premier instant de sa Conception. Encore faut-il bien préciser que cette définition ne signifie aucunement que Marie aurait été d'emblée portée au comble de la perfection, mais simplement qu'elle a été d'emblée préservée de toute atteinte actuelle de la faute Originelle.
Quant à l'objection : comment Marie a-t-elle pu bénéficier de la Grâce du Christ avant que celui-ci naquît d'elle? - il faut y répondre que son cas n'est que le cas le plus éminent de toutes les Grâces de l'Ancien Testament, lesquelles, au moins depuis la justification d'Abraham, étaient toutes préparatoires à la venue du Christ et données intuitu meritorum Christi.
Louis BOUYER in Dictionnaire théologique Desclée.
8 Décembre 2012 Solennité de l'Immaculée Conception de la Vierge Marie
Bonne Fête de l'Immaculée Conception à tous!
La définition du dogme de l'Immaculée Conception par Pie IX, le 8 Décembre 1854, s'exprime ainsi:
"Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine suivant laquelle, par une Grâce et un privilège spécial de Dieu tout-puissant, et en vertu des mérites de Jésus-Christ, sauveur du genre humain, la Bienheureuse Vierge Marie a été préservée de toute tache du péché Originel au premier instant de sa Conception, est révélée de Dieu et doit, par conséquent, être crue fermement et constamment par tous les fidèles" (Denzinger, n° 1641).
Cette définition contient surtout trois points importants:
1° la Bienheureuse Vierge Marie a été préservée de toute tache du péché originel au premier instant de sa Conception. ... L'Église n'a pas défini quelle est la nature intime du péché originel, mais elle a fait connaître ses effets: inimitié ou malédiction divine, souillure de l'âme, état d'injustice ou de mort spirituelle, servitude sous l'empire du démon, assujettissement à la loi de la concupiscence, de la souffrance et de la mort corporelle, considérée comme peine du péché commun (IIe Concile d'Orange, Denz., 174, 175. - Concile de Trente, Denz., 788, 789). Ces effets supposentla privation de la grâce sanctifiante qu'Adam avait reçue avec l'intégrité de nature pour lui et pour nous, et qu'il a perdue pour lui et pour nous (Concile de Trente, Denz., 789).
2° c'est en vertu des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain que Marie a été préservée du péché originel, comme l'avait déclaré en 1661 Alexandre VII (Denz., 1100). On ne saurait donc plus admettre comme le soutinrent quelques théologiens au XIIIe siècle que Marie est immaculée en ce sens qu'elle n'a pas eu besoin de rédemption, et que la première grâce en elle est indépendante des mérites futurs de son Fils.
Selon la bulle Ineffabilis Deus, Marie a été rachetée par les mérites de son Fils, et de la façon la plus parfaite par une Rédemption, non pas libératrice du péché Originel déjà contracté, mais par une Rédemption préservatrice.
A l'idée de Rédemption préservatrice se rattache celle-ci que Marie, fille d'Adam, descendant de lui par voie de génération naturelle, devait encourir la tache héréditaire et l'aurait encourue de fait, si Dieu n'avait pas décidé de toute éternité de lui accorder ce privilège singulier de la préservation en dépendance des mérites futurs de son Fils.
Ce point de doctrine était déjà affirmé par la liturgie dans l'oraison propre de l'Immaculée Conception, qui fut approuvée par Sixte IV (1476) et où il est dit: "Ex morte ejusdem Filii tui praevisa, eam (Mariam) ab omni labe praeservasti". La Sainte Vierge a été préservée du péché originel par la mort future de son Fils, c'est-à-dire par les mérites de Jésus mourant pour nous sur la Croix.
On voit dès lors que cette préservation de Marie diffère beaucoup de celle du Sauveur Lui-même, car Jésus ne fut nullement racheté par les mérites d'un autre, ni par les siens; il a été préservé du péché originel et de tout péché à un double titre: premièrement par l'union personnelle ou hypostatique de son humanité au Verbe, ... et secondement de par sa conception virginale, due à l'opération du Saint-Esprit, Jésus ne descend pas d'Adam par voie de génération naturelle (selon la parole de Saint-Augustin, De Genesi ad litteram, liv. X, c. 19 et 20, le Christ fut en Adam "non secundum seminalem rationem", mais seulement "secundum corpulentam substantiam"). Cela n'appartient qu'à Lui seul.
3° La définition du dogme de l'Immaculée Conception propose cette doctrine comme révélée, et donc comme contenue au moins implicitement dans le dépôt de la Révélation, c'est-dire dans l'Ecriture et la Tradition, ou dans l'une de ces deux sources.
Le témoignage de l'Ecriture
La bulle Ineffabilis Deus cite deux textes de l'Ecriture: Gen., III, 15 et Luc, I 28, 42.
Dans le Genèse, ce privilège est implicitement ou confusément révélé comme en germe dans ces paroles de Dieu adressées au serpent, figure du démon (Gen., III, 15): "Je mettrai une inimitié entre toi et la femme, entre ta postérité et sa postérité; celle-ci t'écrasera la tête et tu la mordras au talon". Celle-ci, c'est-à-dire la postérité de la femme, car dans le texte hébreu, le pronom est masculin et désigne les descendants de la femme; de même dans les Septantes et la version syriaqye. La Vulgate a mis ipsa qui se rapporte à la femme elle-même. Le sens d'ailleurs n'est pas essentiellement différent, car la femme sera associée à la victoire de celui qui représentera éminemment sa postérité en lutte avec le démon au cours des âges.
Par elles-mêmes ces paroles ne suffisent certainement pas à prouver que le privilège de l'Immaculée Conception est révélé, mais les Pères, dans leur comparaison d'Eve et Marie, y ont vu une allusion à cette grâce, c'est à ce titre que Pie IX cite cette promesse.
La tradition chrétienne a vu dans cette promesse, qui a été appelée le protévangile, le premier trait qui sert à désigner le Messie et sa victoire sur l'esprit du mal. Jésus représente, en effet, éminemment la postérité de la femme, en lutte avec la postérité du serpent.
La bulle Ineffabilis Deus cite aussi dans la salutation de l'ange à Marie (Luc I, 28): "Je vous salue, pleine de grâce, vous êtes bénie entre les femmes", et les mêmes paroles dites par sainte Elisabeth sous la révélation Divine (Luc, I, 42). Pie IX ne dit point que ces paroles suffisent par elles-mêmes à prouver que le privilège de l'Immaculée Conception est révélé; pour qu'elles aient cette efficacité, il faut y joindre la tradition exégétique des Pères.
Cette tradition devient explicite avec saint Ephrem le Syrien (+373) (Dict. Théol., art. Ephrem, col. 192) et chez les Pères grecs au lendemain du Concile d'Ephèse (431), en particulier chez deux Évêques adversaires de Nestorius: saint Proclus, un des successeurs de saint Jean Chrysostome sur le siège de Constantinople (434-446) et Théodote, Évêque d'Ancyre (430-439), puis chez saint Sophrone, Patriarche de Jérusalem (634-638), André de Crète (+ 740), saint Jean Damascène, mort vers le milieu du VIIIe siècle, dont les témoignages sont assez longuement rapportés par le P. X.-M. Le Bachelet, Dict. Apol., art., Marie, col. 223-231.
A la lumière de cette tradition exégétique les paroles de l'ange à Marie: "Je vous salue, pleine de grâce", ... la Sainte Vierge n'aurait pas reçu cette plénitude de grâce si son âme avait été un instant dans l'état de mort spirituelle par suite du péché Originel, si elle avait été un instant privée de la Grâce, détournée de Dieu, fille de colère, dans un état de servitude sous l'empire du démon.
Saint Proclus dit qu'elle a été "formée d'un limon pur" (Orat. VI). Théodote d'Ancyre dit que le "Fils du Très-Haut est issu de la Trsè-Haute" (Hom VI, in sanctam Mariam Dei genitricem, 11-12).
Saint Jean Damascène écrit que Marie est la fille très sainte de Joachim et d'Anne qui "a échappé aux traits enflammé du malin" (Hom. I in Nat., 7), qu'elle est un paradis nouveau "où le serpent n'a pas d'entrée furtive" (Hom. II in dormit., 2 col 725) qu'elle est exempte de la dette de la mort, qui est une des suites du péché Originel (Hom. II in dormit., 3, col 728), elle doit donc être exempte de la déchéance commune.
Si Marie avait contracté le péché originel, la plénitude de la Grâce aurait été restreinte en ce sens qu'elle ne se serait pas étendue à toute sa vie.
L'Eglise, en lisant les paroles de la salutation angélique à la Lumière de la Tradition et avec l'assistance du Saint-Esprit, y a vu le privilège de l'Immaculée Conception, implicitement révélé, non pas comme l'effet dans la cause qui peut exister sans lui, mais comme une partie dans le tout; la partie est actuellement dans le tout au moins implicitement énoncée.
Le témoignage de la Tradition
La Tradition elle-même affirme de plus en plus explicitement cette vérité. Saint Justin (Dial. cum Tryphone, 100), saint Irénée (Ad. Haereses, III, XXII, 3, 4; V, XIX), Tertullien (De Carne Christi, XVII), opposent Eve cause de la mort et Marie cause de la Vie et du Salut. Cette antithèse est constamment rééditée par les Pères (par exemple saint Cyrille de Jérusalem, saint Ephrem, saint Epiphane, saint Ambroise, saint Jérôme, saint Augustin, saint Jean Chrysostome, etc.), et elle trouve place dans les documents les plus personnels du magistère suprême, en particulier dans la bulle Ineffabilis Deus. ...
Les Pères disent souvent de Marie qu'elle est immaculée, qu'elle a toujours été Bénie de Dieu pour l'honneur de son Fils, qu'elle est intemerata, intacta, impolluta, illibata, entièrement sans souillure.
Saint Ambroise dit de même de Marie qu'elle est exempte de toute souillure du péché "per gratiam ab omni integra labe peccati" (in Ps. CXVIII, 22, 30; P. L., XV, 1521).
Saint Augustin dit que "au sujet seulement de la Sainte Vierge Marie, l'honneur du Seigneur ne permet pas de soulever la question du péché" (De natura et gratia XXXVI, 42; P. L. XLIV, 267).
Il faut ajouter que, depuis le VIIe et le VIIIe siècle, on célèbre dans l'Eglise, surtout dans l'Eglise grecque, la Fête de la Conception de la Bienheureuse Vierge Marie: en Sicile au IXe, en Irlande au Xe, presque dans toute l'Europe au XIIIe.
Le Concile de Latran de 649 (Denz., 256) appelle Marie "Immaculée".
En 1476 et 1483, Sixte IV parle en faveur du privilège à propos de la Conception de Marie (Denz. 734 s.)
Le Concile de Trente (Denz., 792) déclare lorsqu'il parle du péché Originel qui atteint tous les hommes, qu'il n'est pas de son intention d'y inclure la bienheureuse et immaculée Vierge Marie.
En 1567, Baius est condamné pour avoir enseigné le contraire (Denz., 1073). En 1661, Alexandre VII affirme le privilège en disant que presque tous les Catholiques l'admettent, quoiqu'il ne soit pas défini (Denz., 1100). Enfin, le 8 décembre 1854, est promulgué la définition solennelle (Denz., 1641).
(P. Reginald Garrigou-Lagrange O. P., La Mère du Sauveur et notre vie intérieure, Les Editions du Cerf, Imprimatur 1941, rééd. Editions Saint-Rémi, p. 36-45).
Grotte Mariale à Marana, Madagascar. (Pour la voir en grand format : 1479229-181943618669563-1057962023-n.jpg).
Réflexion personnelle sur cette grande Fête de Marie.
Aujourd’hui, L’Église nous montre un autre point tellement important, tellement négligé de nos jours, voire même tellement rejeté de nos jours : La Pureté.
Notre Dieu est Amour, mais Son Amour est Lumière et Pureté…et non pas vice et ténèbre !!!
Marie, Sa Très Sainte Maman, ne pouvait pas recevoir Son Dieu en elle, ne pouvait pas mélanger son corps et son sang avec Le Pur en étant impure elle-même.
La Pureté de Dieu ne peut se mélanger avec notre impureté…et je ne parle pas là de notre sensualité et de nos vices qui sont des formes « amplifiées » par Satan et ses démons, de notre impureté propre.
Comme il est dit dans La Solennité du jour :
La Mère de Dieu devait être une demeure toute pure, un Tabernacle sans tache pour le Fils de Dieu. Si la gloire des parents rejaillit sur leurs enfants, il en est ainsi de leur déshonneur ; la tache originelle, en Marie, rejaillirait donc sur Jésus-Christ Lui-même, ce qu'on ne peut admettre sans faire injure à la Sagesse de Dieu.
Non, Satan n'eût jamais pu dire au Sauveur : "Toi qui prétends vaincre ma puissance, souviens-Toi que j'ai régné sur Ta Mère."
Comme Saint Jean de Damas nous le dit aussi dans le commentaire de ce jour :
Tu es plus précieuse que toute la création, car de toi seule le Créateur a reçu en partage les prémices de notre Humanité.
Sa Chair a été faite de ta chair, son Sang de ton sang ; Dieu s'est nourri de ton lait, et tes lèvres ont touché les lèvres de Dieu...
Comme je l’ai souvent fait remarqué, si Jésus est Le Fils Unique du Père éternel par Sa Divinité, Jésus est aussi Le Fils Unique de La Très Sainte Vierge Marie par son Humanité et donc, lors de sa Conception dans le sein de Marie, son Sang provient du sang de Marie (comme tout bébé avec sa maman), sa Chair provient de la chair de Marie et son Cœur battait grâce aux battements du cœur de Marie dont Jésus tirait sa vie humaine.
Et comme tout bébé, le Sang de Jésus et celui de Marie n’ont fait qu’un et le cœur de Marie battait à l’unisson du Cœur de Jésus.
Puis Jésus, une fois né, s’est nourrit du lait maternel de Marie.
Tout cela ne pouvait se réaliser que si ce Tabernacle Saint où Jésus Notre Dieu a habité et s’est développé, était totalement Pur de toute souillure du péché, donc exempte du péché originel à l’exemple d’Eve avant qu’elle ne succombe au serpent.
Marie ne pouvait être que L’Immaculée Conception et rester ensuite Immaculée par sa propre volonté le reste de sa vie.
En effet, si La Très Sainte Vierge Marie a obtenu La Grâce de L’Immaculée Conception… elle a ensuite dut lutter contre toute tentation d’impureté provoqué par Satan…car si Satan a réussi à faire tomber Eve qui était aussi totalement Pure…et vivait dans un monde totalement Pur…Il avait d’autant plus de pouvoir contre La Très Sainte Vierge Marie…qui vivait dans un monde corrompu au milieu de gens corrompus !!!
En effet, Marie a eu beaucoup plus de mérites qu’Eve, car Eve s’est laissée volontairement séduite par le Serpent en désobéissant à Dieu, alors qu’elle était Pure dans un monde Pur, tandis que Marie, bien que Pure, a dut vaincre Satan par son obéissance à Dieu en toute circonstance (même les plus pénibles et les plus horribles, comme accepter une nouvelle maternité (la notre, nous, les humains, les assassins de Son Fils !!!) devant Son Fils mourant et cloué sur le bois de Sa Croix) et cela dans un monde totalement impur et esclave de Satan.
Révélations de Jésus à Maria Valtorta sur cette grande Fête de Marie.
(Ezéchiel 44 1-3) :
Il me ramena vers la porte extérieure du sanctuaire, face à l’Orient. Elle était fermée. Yahvé me dit :
« Cette porte sera fermée. On ne l’ouvrira pas, on n’y passera pas, car Yahvé, le Dieu d’Israël, y est passé. Aussi sera-t-elle fermée. Mais le prince, lui, s’y assiéra pour y prendre son repas en présence de Yahvé. C’est par le vestibule de la porte qu’il entrera et par là qu’il sortira ».
Paroles mystérieuses au sens obscur jusqu’à ce que la conception de Marie et sa maternité Divine les rendent claires à ceux qui, sous le rayon de la lumière éternelle, surent reconnaître la juste signification.
Marie était vraiment cette porte fermée, cette porte extérieure du sanctuaire tournée vers l’Orient.
Porte fermée, car rien de terrestre n’entra jamais en celle qui était La Pleine de Grâce.
Porte extérieure parce qu’elle se tenait entre le Ciel (la demeure du Dieu Un et Trin) et le monde, si près de Dieu qu’elle était semblable à la porte qui, du Saint des Saints, s’ouvrait sur Le Saint.
Marie fut et demeure réellement une porte pour les hommes, afin qu’ils passent par Le Saint pour entrer dans le Saint des Saints et y établissent leur demeure éternelle avec Celui qui y habite.
Porte tournée vers l’Orient, autrement dit vers Dieu seul, que les hommes inspirés de l’Antiquité appelaient l’Orient.
Et, en vérité, Marie avait les yeux de son âme fixés sur Dieu.
Porte fermée par laquelle personne n’allait entrer hormis Le Seigneur, pour l’Aimer comme Père, comme Fils et comme Esprit, pour la rendre féconde sans lésion, pour se nourrir d’elle et prendre corps, se nourrir devant Son Père Divin.
Ainsi accomplissait-Il Son premier acte d’obéissance de Fils de l’Homme qui, dans l’obscurité d’un sein de femme, ferme et limite Son Immensité et Sa Liberté Divines pour s’assujettir à toutes les phases qui règlent une gestation de même que, ensuite et toujours en se nourrissant d’elle, Il suivra toutes les phases de la croissance pour passer de la condition de bébé à celle d’enfant.
Porte fermée qui ne s’ouvrit pas même pour la plus Sainte des maternités. En effet, tout comme Dieu passa par le vestibule brûlant d’Amour de Marie pour entrer en elle par un moyen connu de Lui seul, Il vint à la lumière de la même manière, Lui qui est La Lumière et L’Amour Infinis, tandis que l’ardeur de l’extase brûlait en Marie et faisait d’elle un Autel étincelant sur lequel l’Hostie fut déposée et offerte pour apporter Le Salut aux hommes.
Bien des siècles après Ezéchiel, Paul dira, dans sa lettre aux Hébreux (He 9 11) :
« Le Christ …, traversant le Tabernacle le plus grand et le plus parfait qui n’est pas fait de main d’homme ».
Jésus vint aux hommes, parmi les hommes, en traversant un Tabernacle plus grand, à la Beauté surnaturelle, et plus parfait que celle qui était le but des Hébreux de Palestine et de la Diaspora : Celui-ci, en effet, n’est pas parfait du point de vue architectural, mais par sa Sainteté.
Il n’était pas fait de main d’homme avec du marbre, de l’or et des vélariums ornés, mais crée (on pourrait presque dire « fait » par Dieu tant Il veilla sur sa formation afin que Le Verbe trouve, le temps de Son Incarnation venu, un Tabernacle en bon état, Saint, choisi, parfait en tout point, digne d’accueillir Sa Divine Sainteté en d’en être la demeure temporaire).
Jésus, Le Verbe, la Sagesse du Père, fit de Sa Mère un maître en Sagesse.
Et cette dernière transmit à Son Fils, avec son seul sang, son lait et ses soins maternels, les pensées élevées qui avaient toujours occupé son intelligence sans faille ainsi que les sentiments éminents qui, seuls, vivaient dans son cœur sans tache.
Autre commentaire (Carmel).
http://www.carmel.asso.fr/Exercice-pour-la-Fete-de-l-Immaculee-Conception-de-la.html
Exercice pour la Fête de l’Immaculée Conception de la Sainte Vierge.
Deux objets doivent m’occuper dans cette Solennité : d’abord l’excellence de la Grâce de Dieu conférée à Marie, ensuite la grandeur du mal dont il l’a préservée ; l’une et l’autre de ces faveurs me donnent l’idée de son Immaculée Conception : j’y découvre en même temps tout ce qu’une âme Chrétienne doit d’estime et de préférence à l’amitié de Dieu, et tout ce qu’elle doit concevoir de crainte et d’horreur, pour tout ce qui peut la lui enlever.
I. Je considérerai l’aveuglement d’une infinité de Chrétiens, dont tous les désirs, les démarches, les efforts se bornent aux biens terrestres et sensuels, et qui n’ont que de l’indifférence pour l’unique trésor qu’ils doivent ambitionner.
Impatients de s’élever au-dessus de leurs rivaux, de les détruire ou de les écarter, ils ne travaillent qu’à captiver la bienveillance, ou à se ménager les grâces des maîtres qu’ils servent, encore ne seraient-ils pas répréhensibles dans leurs vues et leurs tentatives, s’ils savaient les régler sur la volonté du premier de tous les maîtres.
Mais, hélas ! J’en gémis devant Dieu ; je n’aperçois, dans le séjour où j’habite, que des cœurs insensibles aux dons Célestes, pour ne chercher que ceux de la Terre. Pour me garantir d’une illusion aussi dangereuse, qu’elle est séduisante et commune, je me rappellerai la conduite de la Sagesse éternelle en faveur de la Sainte Vierge.
Quelle espèce de prééminence fait sa grandeur aux yeux de Dieu ? Ce n’est point la noblesse des ancêtres dont elle est issue, ni la pureté du sang royal qui coule dans ses veines.
D’autres, qui l’ont précédée, ou qui l’ont suivie avec ces prérogatives, n’en ont pas moins été des victimes de la haine Divine.
C’est donc un avantage singulier qui la distingue ; le Bonheur de posséder, dès le premier instant de sa Conception, l’amitié de Dieu.
Son âme est devenue dès lors le sanctuaire du Saint-Esprit, la dépositaire de ses richesses les plus abondantes, l’asile des plus héroïques dispositions à toutes les vertus.
Heureux état de la Grâce, qui seul fait ma véritable grandeur ! Sans lui, je ne suis qu’une grande pécheresse ; le vain éclat des honneurs du monde, les respects qu’on m’y rendrait, la pompe qui m’y environnerait, les douceurs et les plaisirs que j’y goûterais, ne feraient pas le moindre accroissement à mon mérite ; il ne peut y en avoir de réel, qu’autant que je suis agréable à Dieu, et que je possède son cœur.
Prévenue de ces principes, que m’enseigne ma Foi, quelle circonspection ne doit point régner dans toutes mes pensées et mes œuvres, pour que je conserve cet état de Grâce, pour que j’étudie tous les moyens de l’accroître, au moins pour que j’en préfère l’acquisition à tout autre bien qui flatterait ici-bas mes désirs !
On ne me défend pas d’en user selon l’ordre de la Providence ; on ne m’ordonne pas de m’en séparer par un divorce entier et éclatant ; je le fais, et vous m’êtes témoin, ô mon Dieu !
Que si c’était là votre Volonté, mon cœur volerait bientôt au-devant du saint asile que vous m’auriez choisi.
Tant que je serai enchaînée à ces honneurs qui m’environnent, Dieu veut que, préférablement à tous les apanages de ma naissance et de mon rang, j’estime, je désire, je recherche ce qui m’assure son amitié, et ce qui me maintient dans sa Grâce.
Si ce grand objet m’échappe dans le tourbillon des distractions ou des passions du monde, si je suis indifférente à la perte de ce trésor, je n’ai plus rien qui distingue et qui caractérise dans moi l’enfant de Dieu ; il ne me regarde plus comme sa bien-aimée ; je suis devant Lui comme cette Terre, dont parle David, qui cesse de fixer ses regards de complaisance, et qui n’a plus de part à la rosée de ses Bénédictions.
Rien ne me coûtera pour me précautionner contre un sort aussi redoutable : mon Dieu m’Aime : que ne dois-je pas faire pour cultiver cet Amour par le mien ? Ce sera donc le but principal de mes Prières, de mes communions, de mes sacrifices, de persévérer dans l’état de la grâce, et de m’appliquer en tout à lui plaire.
Autant l’état de grâce doit animer tous mes désirs et tous mes travaux, pour l’obtenir, autant dois-je redouter l’unique mal, capable de m’en priver, le péché, ce mal affreux aux yeux de Dieu, et le plus grand de tous aux yeux d’une âme soumise et pénitente.
C’est ce que j’apprends encore dans ce mystère. Dieu ne veut pas laisser un seul instant, sous la tyrannie du péché, une Vierge destinée à devenir la Mère de son Fils unique, du Rédempteur des hommes ; une âme qui ne devait jamais cesser de fixer ses adorables complaisances.
L’ombre seule du péché, même le plus passager, eût été une flétrissure pour la gloire de Marie ; c’en eût été assez pour fermer le cœur d’un Dieu à son égard, et pour allumer sa haine contre elle.
Le Saint des Saints eût-il choisi une demeure que le démon eût occupée un seul moment ? Ah ! Celle qui devait être toujours la plus aimée, comme la plus fidèle, ne participera point à cette tache commune à tous les enfants d’Adam ; elle ne sera point pendant le moindre moment, l’esclave du péché, ni l’ennemie de son Dieu.
L’état du péché est donc le plus grand, ou plutôt le seul malheur dont je suis avertie, dans ce jour, de me garantir.
Épreuves humaines, infirmités, humiliations, disgrâces de la terre, rien dans tout cela qui ne me laisse apercevoir une main amie et paternelle, ou qui me châtie ou qui me purifie. Mais le péché, mais l’ingratitude et la révolte, qui en sont inséparables, me dépouillent des plus beaux privilèges, et des plus riches trésors.
Je perds tous les mérites acquis par de longues années de victoires et de sacrifices, s’il est vrai que j’aie eu le bonheur d’en faire pour le bien-aimé de mon cœur ; le Sang de Jésus Christ n’est plus à mon égard qu’un organe de condamnation ; je ne suis plus moi-même qu’une victime due à ses vengeances éternelles ; sa Miséricorde seule les suspend à chaque instant de ma vie ; il n’a contre moi que des foudres à la main, et le courroux dans le cœur.
O l’affreux état ! Ô l’extrémité de misères, dont je ne puis assez me défendre ? Oserais-je être jamais assez malheureuse pour y tomber, assez insensible pour m’y complaire, assez hardie pour en tirer gloire, assez aveugle pour y persévérer ?
Quoi ! J’aurais aimé Dieu, j’en aurais été aimée, et un péché mortel de pensée ou d’action me ferait préférer sa haine et ses châtiments, au glorieux avantage d’être son enfant et l’objet de ses faveurs !
http://missel.free.fr/Sanctoral/12/08.php.
Vous êtes toute belle, ô ma Bien-Aimée ! et il n'y a point de tache en vous !... Voici la Fête privilégiée de Marie, celle qu'elle aime entre toutes ses Fêtes, celle qu'elle veut voir Célébrer par ses enfants avec le plus de ferveur et de zèle, et à laquelle sont attachées les plus précieuses faveurs.
Marie, devant porter dans son sein l'Auteur même de la sainteté, ne pouvait être souillée d'aucune tache ; il ne convenait pas que le démon eût quelque droit sur celle qui ne venait au monde que pour lui écraser la tête.
Non, jamais cet esprit impur n'eut aucun pouvoir sur l'auguste Vierge prédestinée pour être la Mère de Dieu.
Il ne lui fut point donné de siéger, même un instant, sur ce trône élevé pour l'adorable Trinité ; jamais il n'entra dans ce sanctuaire préparé pour le Verbe fait chair, pour le Rédempteur du genre humain.
Satan fut vaincu de nouveau, comme au jour de sa révolte contre le Tout-Puissant, le jour où Marie a été conçue sans péché.
La croyance à l'Immaculée Conception, de tout temps autorisée et approuvée, a été déclarée dogme de Foi, et l'Église prodigue ses plus riches faveurs à ceux qui l'honorent.
Récitez avec ferveur, chaque jour de l'Octave, quelques unes des Prières pour honorer l'Immaculée Conception, et comme hommage spécial, ajoutez-y l'hymne ci-après, imitée du Te Deum.
Nous vous louons, ô Marie, et nous proclamons avec joie votre Conception immaculée.
La terre et les cieux admirent votre pureté divine, ô Vierge, Mère du Sauveur !
Dans tous les lieux du monde, les âmes coupables ont recours à vous, ô Marie, refuge des pécheurs !
Les Chrétiens de toutes les nations, les cœurs les plus purs s'unissent pour célébrer votre Conception sans tache.
Ô Immaculée, toujours immaculée !
Ô Immaculée Vierge Marie, Mère de Dieu !
Vous êtes aimable comme une aurore naissante ; votre clémence est pour les mortels comme un soleil bienfaisant.
Toute la cour céleste célèbre votre gloire, ô Fille bien-aimée de Dieu le Père !
À votre nom l'enfer tremble, ô Mère admirable de Dieu le Fils !
Vous abrégez la peine des âmes qui souffrent dans le Purgatoire, ô épouse du Saint Esprit !
Tous les enfants de la sainte Église se plaisent à répéter : Salut à vous, Reine des Cieux, Mère de miséricorde !
Bienheureuse est votre mère sainte Anne ; saint Joseph, fidèle gardien de votre virginité, est digne de tout respect.
C'est par vos mains toutes célestes que Dieu répand l'abondance de ses grâces et de ses faveurs.
C'est en vous, Vierge très pure, que le Fils de Dieu est descendu pour racheter tous les hommes.
L'archange vous a saluée pleine de grâces, et le Très-Haut a mis en vous toutes ses complaisances.
C'est près du trône de Dieu même que vous êtes assise, ô Reine du Ciel, et les Séraphins admirent la gloire qui vous environne.
Vous êtes notre Avocate, et vous demandez miséricorde pour les pécheurs.
Daignez donc, ô Marie, nous vous en supplions, daignez nous secourir, nous qui célébrons avec joie et amour votre immaculée Conception.
Obtenez-nous de partager un jour, dans le Ciel, la félicité des Anges et des Saints.
Protégez votre famille chérie, protégez vos enfants.
Comblez-les de vos faveurs, enrichissez-les de vos vertus.
Nous nous réunissons en cette solennité pour vous bénir ; et les siècles futurs rediront vos louanges.
Nous exaltons le nom de Marie, aimable par-dessus tous les noms ; ce nom est la gloire de la terre et des cieux.
Daignez, en mémoire de votre Conception sans tache, nous obtenir une inviolable pureté.
Montrez-vous toujours notre Mère, en vertu des paroles sacrées de votre divin Fils sur la Croix.
Qu'à votre prière, Jésus montre à son Père les plaies qu'il a reçues pour nous.
Qu'il montre surtout son cœur percé par la lance en faveur des pauvres pécheurs.
Ô Marie pleine de clémence ! ô Marie notre Mère ! ne nous abandonnez jamais.
Que tous les esprits, tous les cœurs et toutes les bouches s'unissent pour célébrer le privilège de votre immaculée Conception, ô Marie !
Ainsi soit-il.
Vous êtes toute belle, ô Marie !
- Et la tache originelle ne fut jamais en vous.
Prions. Ô Dieu, qui, par l'Immaculée Conception de la Vierge Marie, avez préparé à votre Fils une demeure digne de Lui, accordez à tous ceux qui célèbreront cette Fête sacrée, la prospérité et la Paix en cette vie, et donnez-leur, après leur mort, la félicité et la Gloire du Paradis : par les mérites de Notre-Seigneur Jésus-Christ votre Fils, qui, étant Dieu, vit et règne avec vous, en l'unité du Saint-Esprit, dans tous les siècles des siècles. Ainsi soit-il.
PIE IX, le 8 Décembre 1854
... Nous déclarons, prononçons et définissons que la doctrine, qui tient que la bienheureuse Vierge Marie a été, au premier instant de sa Conception, par une Grâce et une faveur singulière du Dieu Tout-Puissant, en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché Originel, est une doctrine révélée de Dieu, et qu'ainsi elle doit être crue fermement et constamment par tous les fidèles.
C'est pourquoi, s'il en était, ce qu'à Dieu ne plaise, qui eussent la présomption d'avoir des sentiments contraires à ce que nous venons de définir, qu'ils sachent très clairement qu'ils se condamnent eux-mêmes par leur propre jugement, qu'ils ont fait naufrage dans la Foi et se sont séparés de l'unité de l'Eglise, et que, de plus, par le même fait, ils encourent les peines portées par le droit s'ils osent manifester par parole, par écrit ou par quelque signe extérieur, ce qu'ils pensent intérieurement..
C'est, depuis le 8 Décembre 1854, un dogme de Foi que Notre Dame a été, en raison de sa maternité Divine et en vue des mérites de Jésus-Christ, Sauveur du genre humain, préservée intacte de toute souillure du péché originel qui depuis la désobéissance d'Adam atteint tous les humains.
Il ne s'ensuit pas, cependant, que l'union d'Anne et de Joachim, parents de la Vierge, ait eu quoi que ce soit de miraculeux pour lui donner la vie.
Cette doctrine, tardivement obligée pour tous les fidèles, s'enracine dans la longue histoire spirituelle de l'Église dont on trouve, semble-t-il, une première approche, bien avant le Concile de Nicée, lorsque des Pères, en particulier Saint Justin (+ vers 165), Saint Irénée (+ vers 202), l'antipape Saint Hippolyte (+ 235) ou Grégoire le Thamaturge (+ vers 270), montrent en Marie, déjà nommée la Sainte Vierge, la nouvelle Eve.
Ce thème de la nouvelle Eve est souvent repris par la suite, comme en témoignent, en Orient, les écrits de Saint Epiphane (+ 403) ou de Saint Ephrem (+ 373) et, en Occident, ceux de Saint Jérôme, de Saint Ambroise ou de Saint Augustin.
S'il est bien hasardeux de prétendre qu'on professait, dès le Vème siècle, la Conception Immaculée de la Vierge, dans l'Occident latin il faut toutefois y remarquer le développement d'une littérature spirituelle propre à la suggérer, singulièrement chez le Saint Archevêque de Ravenne, Pierre Chrysologue (+ vers 450), chez Saint Maxime de Turin (+ vers 480) et chez le poète Sédulius (vers 431), dont les enseignements préparaient ceux de Saint Grégoire le Grand à propos de la préparation lointaine de Marie pour sa maternité Divine.
On pensait alors communément à Rome que si Marie écrasait la tête de l'antique serpent sous son talon, elle ne le pouvait faire qu'en bénéficiant d'une préparation exceptionnelle et, développant à l'envie ses privilèges de sainteté virginale, on finissait par conclure, implicitement, qu'elle n'avait pas totalement partagé le sort du reste de l'humanité quant au péché originel.
Il semble que ce fut la conviction de l'Évêque Pulchrone de Verdun lorsque, revenant de Rome, en 470, il fit construire une église pour abriter une statue de la Vierge écrasant le dragon.
Il en va de même, au siècle suivant, pour l'Évêque Venance Fortunat de Poitiers (+ 600) et, par la suite, pour Saint Ildephonse de Tolède (+ 667), l'Abbé Ambroise Autpert (+ 778) ou le diacre Warnefride d'Aquilée.
Toujours est-il qu'à l'époque carolingienne, lorsqu'on célèbre la Nativité de la Sainte Vierge, les prédicateurs, Paschase Radbert (+ 860) en fait foi, orientent vers la Conception que l'on commence, en des situations particulières, à fêter vers le milieu du IXème siècle à Naples, au cours du Xème siècle en Irlande et dans le premier quart du XIème siècle en Angleterre.
C'est dans la seconde moitié du XIème siècle qu'éclate, à propos de l'Immaculée Conception, la grande controverse qui embrasera le siècle suivant.
Saint Pierre Damien (+ 1072) et Saint Bruno (+ 1101) qui touchaient de très près les pontifes romains, ont fort suggéré la Conception Immaculée vers quoi s'achemine aussi Saint Anselme (+ 1109) dont les disciples anglais, Eadmer de Cantorbéry (+ 1124) et Osbert de Clare (+ 1160), professeront explicitement la véracité que Saint Bernard réfutera contre Abélard (+ 1142) et Pierre le Chantre (+ 1197) à une époque où la croyance à ce privilège s'ancre progressivement dans les milieux populaires et Monastiques.
La première apologie De Conceptione S. Mariæ fut rédigée, au début du XIIème siècle par le secrétaire et l'ami de Saint Anselme de Cantorbery, le Moine Eadmer.
Ainsi, au cours du XIIème siècle, la Conception de la Vierge, encore que fort contestée, est cependant de plus en plus fêtée à travers la Chrétienté latine, mais la Fête préconisée n'allait pas sans d'âpres discussions et l'on se souvient que Saint Bernard, dans une lettre adressée aux chanoines de Lyon, prenait vivement parti contre cette nouveauté que rien, selon lui, ne motivait, ce qui, par la suite, sera l'avis de nombreux Dominicains contre l'avis de nombreux Franciscains.
Si les théologiens scolastiques du XIIIème siècle ne sont guère favorables à l'Immaculée Conception, ils ne peuvent, pour autant, empêcher ni la croyance ni la Fête qui progressent séparément tout au long du XIVème siècle où Duns Scot (+ 1308) entraîne une forte réaction théologique ; la légende veut que la statue de la Sainte Vierge placée au trumeau de la Sainte-Chapelle basse ait approuvé un jour de la tête le Bienheureux Duns Scot qui avait bien parlé de son Immaculée Conception.
Boniface VIII (1294-1303) réfugié à Agnani, accorde une indulgence à ses habitants qui célèbrent de la Fête de la Conception à laquelle Clément V assiste chez les Carmes d'Avignon.
Avec les Dominicains,les Papes Jean XXII (1316-1334), Benoît XII (1334-1342) et Clément VI (1342-1352) s'opposent à la doctrine de l'Immaculée Conception soutenue par les Franciscains, les Carmes, les Augustins et la Sorbonne qui, contre Jean de Monzon, se sont probablement rallié le Pape Clément VII (1378-1394) et l'obédience avignonnaise.
La Fête de l'Immaculée Conception est assez ancienne dans l'Église grecque où, vers le milieu du VIIIème siècle, on la trouve à la date du 9 Décembre dans le synaxaire de Constantinople et, un peu avant, dans les canons de Saint André de Crète (+ 740).
Par ailleurs, à peu près à la même époque, une homélie du Moine Jean d'Eubée la mentionne dans l'énumération des dix Fêtes Mariales, encore qu'elle ne soit pas célébrée partout.
Sans doute a-t-on commencé à la célébrer vers la fin du VIème siècle dans les Laures Monastiques.
Quoi qu'il en fût, Georges de Nicomédie, dans le dernier quart du IXème siècle, la considérait comme la Fête de la Vierge la plus récente, et ce n'est qu'en 1166 que l'empereur Manuel Comnène la rangea parmi les Fêtes de précepte à laquelle on donna, au siècle suivant, une vigile.
C'est au milieu du IXème siècle qu'on trouve, à Naples, dans un calendrier gravé sur le marbre, cette inscription : CCEPTIO S. ANNE MARIE VIR (Conception de Sainte Anne Marie la Vierge).
En Occident, il faut attendre le début du IXème siècle pour trouver une attestation de cette Fête dans deux calendriers de Winchester, un martyrologe de Saint-Augustin de Cantorbery, un pontifical-bénédictionnaire de Cantorbery et un autre d'Exerter à quoi s'ajoute le sacramentaire de Léofric.
C'était une Fête saxonne que les Normands voulurent écarter du calendrier après qu'ils eurent conquis l'Angleterre (1066).
C'est alors qu'en revenant du Danemark, l'Abbé Elsin, Moine de Winchester devenu Abbé de Saint-Augustin de Cantorbery, fut pris dans une tempête au cours de laquelle la Vierge lui apparut pour lui demander de créer un office de sa Conception.
Cela étant, cette Fête anglo-saxonne de la Conception semble différente de la Conceptio Sanctæ Mariæ que les calendriers mozarabes (Espagne) marquent au 18 Décembre ou au Dimanche avant Noël.
C'est d'Espagne que cette Fête passa dans quelques Ordines Monastiques de la Gaule carolingienne où elle était l'équivalent de l'Annonciation qui, empêchée par le Carême, était transférée avant Noël.
Sans doute peut-on affirmer que notre actuelle Fête latine de la Conception fut empruntée aux Monastères grecs de l'Italie méridionale et centrale car, outre le témoignage napolitain que nous signalions plus haut, on trouve un air singulier de parenté entre les textes de la liturgie byzantine et ceux du pontifical d'Exeter.
C'est au Concile de Verceil, en 1050, que le Saint Pape Léon IX (1048-1054) recommanda vivement qu'on honorât la Conception de la Vierge.
Toujours est-il qu'au début du XIVème siècle, dans l'Église latine, la Fête de la Conception est presque universelle et la cour pontificale la connaît au retour d'Avignon, encore que ni Clément VI (1342-1352), ni Benoît XIII (1389-1424), en Avignon, ni Eugène IV (1431-1447), à Rome, ne la citent parmi les grandes Fêtes de la Vierge.
La cinquième session du Concile de Trente renouvelle les constitutions de Sixte IV (17 juin 1546). Pie V (1566-1572), dans la bulle Ex omnibus afflictionibus (1er octobre 1567), a condamné, entre autres propositions, celle où Baïus prétendait que la Vierge était morte à cause du péché qu'elle avait contracté d'Adam ; par ailleurs, il lui suffit de confirmer les constitutions antérieures (bulle Super speculam Domini du 30 novembre 1570) et de conserver dans le bréviaire romain la Fête de la Conception (1568), Fête qu'il veut double, mais dont il supprime toutefois l'octave et, sauf pour les Franciscains, les Offices propres approuvés par Sixte IV et Paul III (1534-1549).
La Fête de l'Immaculée Conception est promue par Clément VIII (1592-1505) au rite double majeur (1602).
En dépit de la demande expresse de Philippe III d'Espagne et des sages avis du Saint Cardinal Robert Bellarmin, Paul V (1605-1621), dans la constitution Sanctissimus (12 Septembre 1617), se contente d'interdire l'expression publique d'opinions contraires à l'Immaculée Conception.
A la requête du roi Philippe IV d'Espagne, Grégoire XV (1621-1623) publie la constitution de son prédécesseur (4 juin 1622) à quoi il ajoute l'interdiction privée et l'obligation de fêter la Conception, mais il permet aux Dominicains d'en discuter entre eux (28 juillet 1622).
Philippe IV d'Espagne, avec cette fois le concours de l'Empereur Ferdinand II, du roi Sigismond de Pologne, de l'archiduc Léopold d'Autriche, de l'Archevêque-électeur de Cologne, du duc de Bavière et du comte palatin du Rhin, s'adresse à Urbain VIII (1623-1644) qui refuse d'aller plus loin (28 janvier 1627).
Si rien de nouveau ne se fait sous le pontificat d'Innocent X (1644-1655), en revanche, Alexandre VII (1655-1667), toujours à la demande du roi d'Espagne, donne la constitution Sollicitudo omnium ecclesiarum (8 Décembre 1661) où il renouvelle les interdictions de ses prédécesseurs et affirme avec plus de force la croyance sans pour autant lui donner la force d'une vérité de foi définie.
La Fête de l'Immaculée Conception est, en 1693, gratifiée d'une Octave par Innocent XI (1676-1689), avant que Clément XI (1700-1721) en fasse une Fête de précepte pour l'Église universelle (bulle Commissi nobis du 6 décembre 1708).
Au terme d'une large campagne d'opinion orchestrée par Saint Léonard de Port-Maurice, Benoît XIV (1740-1758) décrète, pour chaque 8 Décembre, la tenue, à Sainte-Marie Majeure, de la chapelle pontificale en l'honneur de l'Immaculée Conception (26 Novembre 1742).
Benoît XIV ne publie pas la bulle Mulierem pulchram, préparée par le Jésuite Budrioli, où, après avoir récapitulé les décisions pontificales en faveur de l'Immaculée Conception réaffirmée avec force, le Pape ne la proclame cependant pas comme un dogme.
L'apparition de la Vierge Marie à Catherine Labouré au noviciat des filles de la Charité de Paris et la diffusion de la médaille miraculeuse en l'honneur de Marie conçue sans péché (1830) incitèrent beaucoup d'Évêques à demander au Saint-Père que l'Immaculée Conception fût définie comme dogme de Foi.
La plupart des Évêques français, largement relayés par leurs collègues espagnols et italiens, supplient, sans succès, Grégoire XVI (1831-1846), arrêté par le silence des épiscopats germaniques et anglo-saxons, de définir l'Immaculée Conception comme vérité de Foi.
La campagne s'intensifie dès l'élection de Pie IX (1846-1878) qui institue à cet effet une consulte de vingt théologiens (1° juin 1848) et une Congrégation antépréparatoire de huit Cardinaux (avec un secrétaire et cinq consulteurs), présidée par le Cardinal Lambruschini (6 Décembre 1848), avant que de solliciter l'avis écrit de tous les Évêques (encyclique Ubi primum , 2 Février 1849).
Fort des avis favorables de la très grande majorité de l'épiscopat (546 sur 603) joints aux approbations conjuguées de la consulte (17 sur 20) et de la Congrégation, Pie IX demande d'abord à deux groupes théologiens (l'un sous Perrone et l'autre sous Passaglia) de préparer un projet de bulle (1851), puis, le 10 Mai 1852, il réunit, sous le Cardinal Fornari, une commission spéciale pour élaborer le texte définitif qui, après l'approbation d'un consistoire secret (1° Décembre 1854), est promulgué le 8 Décembre 1854 sous le titre Ineffabilis Deus .
Le dogme de l'Immaculée Conception définit, à partir de l'Écriture (Genèse III 15, S. Luc I 28 et I 42), que la Vierge Marie, en vue de sa maternité Divine, fut, dès sa Conception, préservée du péché Originel et mise en pleine possession de la Grâce Sanctifiante.
Pie IX fit publier un nouvel office en 1863.
Les apparitions de Lourdes furent saluées comme une confirmation Céleste du dogme et Léon XIII, en 1879, décida que la Fête serait de rite double de première classe avec Octave et une vigile.
C'est une Solennité dans l'Ordo liturgique de Paul VI.
O Vierge par excellence, toute pure et tout aimable Marie, vous avez paru sur la terre comme une aurore éclatante, prévenant par la lumière de votre sainteté la venue du Soleil de justice. Le jour où vous avez été donnée au monde peut être appelé, à juste titre, un jour de salut et de grâces.
O Marie ! vous dirai-je donc tout transporté de joie, d'espérance et d'amour, quelle serait notre pauvreté si le Père des miséricordes ne vous eût tirée de ses trésors pour vous donner à nous ! O mon bonheur, ô ma vie ! je sens que mon cœur veut vous aimer, que ma langue veut vous louer, que mon esprit veut vous contempler, que mon âme brûle d'être tout à vous. Vierge sainte, recevez-moi, et obtenez-moi un cœur digne de vous appartenir ; prêtez-moi votre secours contre vos ennemis, et mettez dans ma bouche des louanges qui vous soient agréables.
O Vierge comblée de Bonheur ! puisque vous avez dit : Je serai appelée bienheureuse par toutes les générations, je veux contribuer à l'accomplissement de cette prophétie ; je veux joindre ma faible voix à celles qui, dans tous les lieux du monde, vous proclament bienheureuse.
Vous êtes Bienheureuse, ô Marie, parce que dès votre Conception le Très-Haut a orné votre âme d'une incomparable beauté, et parce que vous avez été fidèle à conserver et à accroître sans cesse le trésor des grâces qu'il avait mises en vous. Vous êtes bienheureuse, parce que vous avez cru la parole que l'Ange vous a apportée de la part du Seigneur : parce que vous avez accepté avec soumission tous les desseins de Dieu sur vous, et que vous les avez accomplis avec amour, ô la plus sainte et la plus humble servante du Seigneur !
Vous êtes Bienheureuse, ô Vierge Immaculée, parce que votre âme possède, dans le degré le plus éminent, les vertus que votre divin Fils a lui-même qualifiées de béatitudes. Nous vénérons en vous, ô Marie, cette sublime pauvreté d'esprit, source de tant de biens que le monde ne connaît pas, et nous confessons avec bonheur que, selon la parole de Jésus-Christ, le royaume des cieux est à vous.
O heureuse Marie ! vous êtes la Mère de Dieu et la Mère de l'homme ; vous êtes la Mère du Juge et la Mère du coupable. Ah ! puisque vous êtes la Mère de l'un et de l'autre, puisque tous deux sont vos enfants, ne permettez pas que votre enfant pécheur soit condamné par votre Fils très-saint ; mais fléchissez par vos prières votre Fils souverain juge, et ouvrez les portes de la céleste patrie à votre enfant exilé, ô bienheureuse Marie !
Prosternés à vos pieds, divine Vierge, nous vous offrons ces cantiques de louanges. Daignez, ô Mère de bonté et de miséricorde, être notre conductrice durant le cours de cette vie, et nous assister à l'heure de notre mort. Ainsi soit-il.
C'est ici cette Vierge incomparable.
- En qui n'a jamais existé la moindre tache du péché.
Réflexions de docteurs de l'Eglise
Il convenait que cette Vierge à qui le Père se disposait à donner son Fils unique, ce Fils engendré de son cœur, égal à lui et qu'il aime comme lui-même, qu'il voulait lui donner de sorte qu'il fût naturellement un seul et même Fils, commun à Dieu et à la Vierge, il convenait que cette Vierge fût ornée de la plus haute sainteté qui se puisse concevoir après celle de Dieu.
Saint Anselme de Cantorbery
De conceptu virginali et originali peccato
Marie était le Ciel où devait se lever le soleil de justice, la Terre qui devait porter l'épi de vie, la Mer qui devait produire la perle d'un prix infini.
C'est une terre qui ne produira jamais l'épine du péché, qui produira, au contraire, un fruit de grâce. C'est une terre qui n'entendra jamais des paroles de malédiction, mais des paroles de bénédiction.
Ainsi, si les Anges, au témoignage de la Sainte Ecriture, louaient Dieu en contemplant la création naissante, cette création qui n'était pas sans défauts, quelles louanges ils adressaient à Dieu en contemplant cette créature toute remplie de Dieu !
Saint Jean Damascène
deuxième homélie sur la Nativité de la Vierge
Marie est un commencement des œuvres de Dieu: il n'est donc pas étonnant que le Dieu qui devait racheter le monde, ait commencé son œuvre par sa mère, afin que celle par qui le salut était préparé à tous, jouit la première du fruit du salut.
Saint Ambroise
Commentaire sur l'Évangile selon Saint Luc
La femme avait été cause que le genre humain croupissait, captif, dans sa corruption ; car il est écrit : Le commencement du péché est dans la femme, et c'est par elle que nous mourons (Eccl. XXV,35). Par elle le monde était prisonnier du démon. Les événements conjurés contre l'homme, les eaux du déluge pouvaient détruire l'homme, ils ne pouvaient détruire le péché. Isaac, né d'une mère stérile, mais non d'une vierge, mérita de porter la figure de la Croix : il mérita d'être pris, lié, mais non d'être immolé en Sacrifice. Moïse, sauvé des eaux, est envoyé par Dieu pour sauver son peuple, mais non pour sauver le monde ; il peut exterminer les égyptiens, mais non le péché ; le Pharaon et son armée, mais non le démon et ses légions. David déclare qu'il a été conçu dans le péché ; il demande la délivrance de son péché, mais il ne peut effacer le péché du monde. Le monde, dans sa course, voyait les fautes s'aggraver, les ruines s'accumuler, et il ne voyait venir ni remède, ni secours. Alors la cause revint à la femme, à celle qui se trouvait à nos origines. A une source de mort sera substituée une source de vie ; la mère du péché sera remplacée par la Mère du Christ.
Saint Augustin
Natal. Dom. Alias de tempore
ZENIT - 07 Décembre 2012.
A Massabielle, Marie en dit « plus que le dogme de 1854»
Un message « d'une importance exceptionnelle »
Mgr Jacques Perrier
ROME, Vendredi 7 Décembre 2012 (Zenit.org) – A Bernadette Soubirous, la Sainte Vierge en dit « plus que le dogme de 1854» : en cette Année de la Foi, et à l’occasion de la Fête de l’Immaculée Conception de la Vierge Marie, Mgr Jacques Perrier, ancien Évêque de Tarbes-Lourdes, offre aux lecteurs de Zenit cette lecture passionnante des événements de Massabielle.
« Non seulement Marie n’a jamais péché mais elle a été protégée de toutes les blessures que les péchés des hommes, depuis les origines, ont infligées à notre race », explique Mgr Perrier qui ajoute : « Comme l’Immaculée Conception est le privilège de Marie et d’elle seule, nous risquons de penser qu’elle ne nous concerne guère. Ce serait une triple erreur ».
« Je suis l’Immaculée Conception »
Le 25 mars 1858, la Dame de Massabielle donne, enfin, son nom : « Je suis l’Immaculée Conception. » C’était la 16ème fois qu’elle apparaissait à Bernadette mais, jusqu’ici, elle avait toujours refusé de décliner son identité.
Quand Bernadette le lui avait demandé, le 18 février, elle avait répondu : « Ce n’est pas nécessaire. » Depuis, cinq semaines s’étaient écoulées. Deux semaines pendant lesquelles Bernadette entendit l’appel répété à la Pénitence. Puis trois semaines de silence.
Si la préparation a été si longue, c’est parce que le message était d’une importance exceptionnelle.
Quatre ans plus tôt, le pape Pie IX, après avoir consulté tous les Évêques du monde, avait proclamé que la Vierge Marie « au premier instant de sa Conception… avait été préservée intacte de toute souillure du péché originel ».
Non seulement, elle n’a jamais péché mais elle a été protégée de toutes les blessures que les péchés des hommes, depuis les origines, ont infligées à notre race. Car le péché laisse des traces, comme la maladie même si le patient a guéri. Marie, au contraire, comme dit la préface de la Messe du 8 décembre, « a été préservée de toutes les séquelles du premier péché », un premier qui a été suivi de tant d’autres !
A Bernadette, la Sainte Vierge en dit même plus que le dogme de 1854. L’immaculée Conception est tellement exceptionnelle que Marie prend la Grâce qui lui a été donnée pour son nom propre : « Je suis l’Immaculée Conception. »
Au jour de l’Annonciation, quand l’ange du Seigneur s’adresse à elle, il ne l’appelle pas de son nom habituel, « Marie ».
C’était pourtant un beau nom, qui rappelait Myriam, la sœur de Moïse. Dans l’évangile selon saint Luc, l’ange emploie un mot qui ne se retrouve nulle part ailleurs dans le Nouveau Testament et que nous traduisons habituellement en « pleine de Grâce ».
Il serait plus juste de dire : perle de grâce, chef d’œuvre de la Grâce. C’est son nom propre.
Marie n’est pas la Grâce. Ce n’est pas elle qui donne la Grâce :
« La Grâce et la Vérité sont venues par Jésus Christ », dit saint Jean dans le Prologue de l’évangile. Mais elle est totalement habitée par la Grâce, comme le Temple l’était par la Gloire de Dieu. Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que la Grâce vienne en elle pour y prendre chair.
Par le privilège de l’Immaculée Conception, Dieu « préparait à Son Fils une demeure digne de Lui » (oraison et préface du 8 décembre).
Il y a donc un lien entre l’Immaculée Conception de Marie et sa mission, être la Mère de Dieu.
Non pas au sens habituel, qui confond l’Immaculée Conception de Marie et la conception virginale de l’enfant Jésus.
Si Marie a bénéficié d’un privilège unique, ce n’est pas pour son profit personnel, mais pour qu’elle puisse accepter librement la mission, humainement incroyable, qui lui est demandée. L’Ancien Testament connaît des conceptions miraculeuses chez des femmes âgées ou stériles. Mais de conception virginale, point !
Pour accepter cette mission, il faut, à Marie, une Foi absolument pure, plus pure que celle d’Abraham, de Zacharie ou de saint Pierre.
Dieu ne peut accepter que le « oui » d’un être libre. Mais la liberté, comme disait Jean Paul II à Lourdes en 2004, a besoin d’être libérée de toute entrave, de toute fragilité.
Pour l’acte de Foi de Marie au jour de l’Annonciation, acte unique et décisif dans l’histoire de l’Humanité, Dieu a doté Marie d’une liberté intégrale.
Le privilège de l’Immaculée Conception a rendu Marie suffisamment libre pour accepter l’invraisemblable.
Comme l’Immaculée Conception est le privilège de Marie et d’elle seule, nous risquons de penser qu’elle ne nous concerne guère. Ce serait une triple erreur.
Tout d’abord, ce que la Vierge est de naissance, c’est ce que nous sommes appelés à être, c’est la réalité de l’Eglise, la « sainte » Épouse du Christ comme nous le disons dans le Credo. Dans l’épître aux Ephésiens, saint Paul emploie le même mot - « immaculé » - pour parler de l’Eglise ou des Chrétiens. Comme dit la préface du 8 décembre, l’Immaculée Conception est le « modèle » de la sainteté.
Mais il ne faudrait pas se tromper sur le privilège accordé à la Vierge : il ne lui évite pas les épreuves de la Foi.
A part la Visitation, presque toutes les apparitions de la Vierge dans les évangiles sont des moments d’épreuve. Et il arrive qu’elle « ne comprenne » pas.
Sa Foi, que nul doute n’a jamais effleurée, doit grandir. Comme nous, Marie a vécu un « pèlerinage de la Foi » comme disait le Pape Jean Paul II. Qu’elle nous assiste dans les moments d’obscurité !
Enfin, si nous avons compris pourquoi Marie a joui de ce « privilège », nous ne devons pas être jaloux.
Car son privilège lui est accordé en vue de sa mission. Pour une mission unique, elle a reçu une Grâce unique. Cela signifie que nous aussi, pour les missions qui nous sont confiées, nous recevons la Grâce nécessaire.
Il existait autrefois une confrérie de la « félicitation » de la Vierge Marie. Elle-même disait que toutes les générations la proclameraient « bienheureuse ».
Le 8 décembre, nous prenons notre place dans cette suite de générations. Honorons-la !
+ Jacques Perrier
Ancien Évêque de Tarbes et Lourdes
Date de dernière mise à jour : 08/12/2023
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