Annonciation du Seigneur à la Très Sainte Vierge Marie. Fête le 08 Avril 2024.

Lundi 08 Avril 2024: Fête de l’Annonciation du Seigneur à la Très Sainte Vierge Marie.
La Fête de l’Annonciation du 25 Mars 2024 est repoussé au Lundi qui suit le Dimanche de la Miséricorde Divine, donc au Lundi 08 Avril 2024.
Lorsque le 25 mars est dans la Semaine Sainte (semaine qui précède Pâques), la fête de l'Annonciation est célébrée le premier jour hors fête, c'est-à-dire le lundi qui suit la semaine de Pâques; d'un point de vue liturgique, la semaine qui suit la fête de Pâques ne fait qu'un avec la fête elle-même.

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http://nominis.cef.fr/contenus/saint/856/Annonciation.html

Annonciation

L'Annonciation à la Vierge Marie

La scène nous est bien connue. Dieu propose et attend une réponse. Ce sera "Qu'il me soit fait selon ta parole."
Elle devient la Mère de Dieu et du Sauveur avant de devenir, au pied de la croix, la Mère de l'Église.
Cette Fête est d'abord la Fête de l'Incarnation puisque Dieu commence en Marie sa vie humaine qui conduira ce minuscule embryon jusqu'à la Croix et la Résurrection, jusqu'à la Gloire de Dieu.
NB: Lorsque, comme en 2005, le 25 Mars est le Vendredi saint, la Fête de l'Annonciation est célébrée le premier jour hors fête, c'est-à-dire le lundi qui suit la semaine de Pâques. (un internaute signale que, lorsque le Vendredi-Saint tombe un 25 Mars, jour de la Fête de l'Annonciation, Notre-Dame du Puy-en-Velay en Haute-Loire invite les fidèles à venir l’implorer et à recevoir l’indulgence plénière à l’occasion du Jubilé. Il y a 3 à 4 jubilés par siècle. Derniers jubilés: 1910, 1921, 1932, 2005; le prochain aura lieu en 2016.)
En 2013, le 25 Mars coïncide avec le Lundi-Saint. D’un point de vue Liturgique, la semaine qui suit la Fête de Pâques ne fait qu’un avec la Fête elle-même. Pour cette raison, la Fête de l’Annonciation est reportée au 8 Avril.
Solennité de l’Annonciation du Seigneur. Elle rappelle le jour où à Nazareth la Vierge Marie accueillit la parole qui lui fut dite par l’Ange de la part du Seigneur: ”Tu concevras et tu enfanteras un fils qui sera appelé Fils du Très-Haut”.
Ainsi quand fut venue la plénitude des temps, pour nous les hommes et pour notre Salut, par L’Esprit Saint, Le Fils unique de Dieu, qui était avant tous les siècles, a pris chair de la Vierge Marie et s’est fait homme.

Martyrologe romain.

2479a36b 1https://levangileauquotidien.org/main.php?language=FR&module=saintfeast&localdate=20180409&id=98&fd=1

 L'ANNONCIATION DU SEIGNEUR
Solennité

L'Annonciation de la Sainte Vierge et l'Incarnation de Jésus-Christ, base de notre sainte religion, ne forment, pour ainsi dire, qu'un seul et inséparable mystère.
Depuis plus de quatre mille ans, la terre attendait le Sauveur promis ; l'heure de la délivrance a sonné enfin : voici le Rédempteur !
Une scène d'une grandeur toute mystérieuse se passe dans les splendeurs du Ciel ; la sainte et adorable Trinité tient conseil.

Pour réparer l'injure infinie faite à la Divinité par le péché, il faut une réparation infinie et par conséquent Divine : Le Fils de Dieu descendra de son trône éternel, Il prendra une chair humaine et sera tout ensemble Dieu et homme.

Le message Céleste est confié à l'Archange Gabriel. Où trouvera-t-il celle qui, d'après les plans divins, doit donner naissance au Sauveur du monde ?
Sera-ce dans un grand empire ? Non, mais dans la petite province de Galilée, perdue au milieu de l'immense empire romain.
Ne convient-il du moins de prendre sur un trône celle qui doit devenir la Mère de son Dieu ? Non : il y a dans la petite ville de Nazareth une humble et pauvre maison où habite une jeune vierge inconnue ; son nom est Marie ; elle est promise en mariage à un ouvrier, Joseph, homme juste.

En ce moment, elle prie à genoux, et soupire peut-être après la venue du Messie promis. L'Ange soudain paraît devant elle : « Je te salue, pleine de grâce, dit-il, le Seigneur est avec toi, tu es Bénie entre toutes les femmes ! »

Marie se trouble, à ces étonnantes paroles. L'ange ranime aussitôt la confiance de la timide vierge : « Ne crains rien, Marie, ajoute-t-il, tu as trouvé grâce devant Dieu ; tu concevras et tu enfanteras un Fils, à qui tu donneras le nom de Jésus ; Il sera grand, et on l'appellera le Fils du Très-Haut, et son règne n'aura pas de fin. »

Quelle promesse, quel honneur et quel Bonheur ! Mais comment s'opérera cette merveille en celle qui a voué à Dieu sa virginité ?
La réponse est facile à l'envoyé du Ciel : « L'Esprit-Saint descendra en toi, et la vertu du Très-Haut te couvrira de Son ombre. »
Marie n'a plus qu'à prononcer le Fiat qui va faire tressaillir la terre d'espérance : « Voici la servante du Seigneur, qu'il me soit fait selon ta parole. »

À cet instant Béni, le mystère s'accomplit, le Verbe se fait chair, et Marie pourra entonner bientôt le cantique de la reconnaissance : « Mon âme glorifie le Seigneur, et mon cœur exulte en Dieu mon Sauveur !
À cause des grandes choses que Dieu a opérées en moi, toutes les nations m'appelleront Bienheureuse ! »
Abbé L. Jaud, Vie des Saints pour tous les jours de l'année, Tours, Mame, 1950.

Annonciation 1http://www.vatican.va/holy_father/benedict_xvi/homilies/2012/documents/hf_ben-xvi_hom_20120326_santiago-cuba_fr.html.

VOYAGE APOSTOLIQUE AU MEXIQUE ET À CUBA
(23-29 MARS 2012)

SOLENNITÉ DE L'ANNONCIATION DU SEIGNEUR

HOMÉLIE DU PAPE BENOÎT XVI

Place Antonio Maceo de Santiago de Cuba
Lundi 26 Mars 2012

[Vidéo]

Chers frères et sœurs,
Je rends grâce à Dieu qui m’a permis de venir jusqu’à vous et d’accomplir ce voyage tant désiré.
 Je salue Mgr Dionisio García Ibáñez, Archevêque de Santiago de Cuba, le remerciant de ses aimables paroles d’accueil au nom de vous tous ; je salue également les Évêques cubains et ceux venus d’ailleurs, ainsi que les Prêtres, les religieux, les séminaristes et les fidèles laïcs présents lors de cette Célébration.
Je ne peux pas oublier ceux qui, pour cause de maladie, de leur âge avancé et pour d’autres raisons, n’ont pas pu être ici avec nous. Je salue aussi les autorités qui ont gentiment voulu nous accompagner.
Cette sainte messe, que j’ai la joie de présider pour la première fois durant ma visite pastorale dans ce pays, s’insère dans le contexte de l’Année mariale jubilaire, convoquée pour honorer et vénérer la Vierge de la Charité de Cobre (Virgen de la Caridad del Cobre), patronne de Cuba, à l’occasion du quatre centième anniversaire de la découverte et de la présence de sa vénérable image en ces terres bénies.

Je n’ignore pas le sacrifice et le dévouement avec lesquels s’est préparé ce jubilé, spécialement du point de vue spirituel. Connaître la ferveur avec laquelle Marie, lors de son pèlerinage à travers tous les recoins et les lieux de l’Ile, a été saluée et invoquée par tant de Cubains m’a rempli d’émotion.
Ces événements importants pour l’Église à Cuba sont illuminés d’un éclat inhabituel par la Fête que l’Église universelle Célèbre aujourd’hui : l’Annonciation du Seigneur à la Vierge Marie.

En effet, l’incarnation du Fils de Dieu est le Mystère central de la Foi Chrétienne, et en lui, Marie occupe un rôle de premier ordre. Mais, que veut dire ce Mystère ? Et quelle importance a-t-il pour nos vies concrètes ?
Voyons avant tout ce que signifie l’Incarnation. Dans l’évangile de saint Luc, nous avons écouté les paroles de l’ange à Marie : « L’Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très Haut te prendra sous son ombre.
C'est pourquoi celui qui va naître sera saint, et il sera appelé Fils de Dieu » (Lc 1, 35). En Marie, le Fils de Dieu se fait homme, accomplissant ainsi la prophétie d’Isaïe : « Voici, la jeune fille deviendra enceinte, elle enfantera un fils, et elle lui donnera le nom d'Emmanuel, qui signifie ‘Dieu-avec-nous’ » (Is 7, 14).

Oui, Jésus, le Verbe fait chair, est le Dieu-avec-nous, qui est venu habiter parmi nous et partager notre condition humaine elle-même.
L’apôtre saint Jean l’exprime de la manière suivante : « Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous » (Jn 1, 14).
L’expression « s’est fait chair » souligne la réalité humaine la plus concrète et la plus tangible. Dans Le Christ, Dieu est venu réellement au monde, il est entré dans notre histoire, il a installé sa demeure parmi nous, accomplissant ainsi l’intime aspiration de l’être humain que le monde soit réellement un foyer pour l’homme.

En revanche, quand Dieu est jeté dehors, le monde se transforme en un lieu inhospitalier pour l’homme, décevant en même temps la vraie vocation de la création d’être un espace pour l’alliance, pour le « oui » de l’Amour entre Dieu et l’humanité qui lui répond. C’est ce que fit Marie, étant la prémisse des croyants par son « oui » sans réserve au Seigneur.

Pour cela, en Contemplant le Mystère de l’Incarnation, nous ne pouvons pas nous empêcher de tourner notre regard vers elle et nous remplir d’étonnement, de gratitude et d’amour en voyant comment notre Dieu, en entrant dans le monde, a voulu compter avec le consentement libre d’une de ses créatures.
Ce n’est que quand la Vierge répondit à l’ange : « Voici la servante du Seigneur; que tout se passe pour moi selon ta parole » (Lc 1, 38), que le Verbe éternel du Père commença son existence humaine dans le temps.

Il est émouvant de voir comment Dieu non seulement respecte la liberté humaine, mais semble en avoir besoin.
Et nous voyons aussi comment le commencement de l’existence terrestre du Fils de Dieu est marqué par un double « oui » à la volonté salvatrice du Père : celui du Christ et celui de Marie.
Cette obéissance à Dieu est celle qui ouvre les portes du monde à la Vérité et au Salut.

En effet, Dieu nous a créés comme fruit de son Amour infini, c’est pourquoi vivre conformément à sa volonté est la voie pour rencontrer notre authentique identité, la vérité de notre être, alors que s’éloigner de Dieu nous écarte de nous-mêmes et nous précipite dans le néant.
L’obéissance dans la Foi est la vraie liberté, l’authentique Rédemption qui nous permet de nous unir à l’Amour de Jésus en son effort pour se conformer à la Volonté du Père.
La Rédemption est toujours ce processus de porter la volonté humaine à la pleine communion avec la Volonté Divine (cf. Lectio divina avec le clergé de Rome, 18 février 2010).

Chers frères, nous louons aujourd’hui la Très Sainte Vierge pour sa Foi et nous lui disons aussi avec sainte Elisabeth : « Heureuse celle qui a cru » (Lc 1, 45).
Comme dit saint Augustin, avant de concevoir le Christ dans son sein, Marie le conçut dans la Foi de son cœur.

Marie crut et s’accomplit dans ce qu’elle croyait (cf. Sermon 215, 4 : PL 38, 1074). Demandons au Seigneur de faire grandir notre Foi, qu’il la rende vive et féconde dans l’Amour.
Demandons-lui de savoir accueillir en notre cœur comme elle la Parole de Dieu et de l’appliquer avec docilité et constance.
La Vierge Marie, de par son rôle irremplaçable dans le Mystère du Christ, représente l’image et le modèle de l’Église.
L’Église aussi, de même que fit la Mère du Christ, est appelée à accueillir en soi le Mystère de Dieu qui vient habiter en elle.

Chers frères, je connais les efforts, l’audace et l’abnégation avec lesquels vous travaillez chaque jour pour que, dans les réalités concrètes de votre pays, et en cette période de l’histoire, l’Église reflète toujours plus son vrai visage comme un lieu où Dieu s’approche et rencontre les hommes.
L’Église, Corps vivant du Christ, a la mission de prolonger sur la terre la présence salvatrice de Dieu, d’ouvrir le monde à quelque chose de plus grand que lui-même, l’Amour et la Lumière de Dieu.
Cela vaut la peine, chers frères, de dédier toute sa vie au Christ, de grandir chaque jour dans son amitié et de se sentir appelé à annoncer la beauté et la bonté de sa vie à tous les hommes, nos frères.
Je vous encourage dans cette tâche de semer dans le monde la Parole de Dieu et d’offrir à tous le vrai aliment du corps du Christ.
Pâques s’approchant déjà, décidons-nous sans peur et sans complexe à suivre Jésus sur le chemin de la Croix.

Acceptons avec Patience et Foi n’importe quel contrariété ou affliction, avec la conviction que dans sa résurrection il a vaincu le pouvoir du mal qui obscurcit tout, et a fait se lever un monde nouveau, le monde de Dieu, de la Lumière, de la Vérité et de la Joie.
Le Seigneur n’arrêtera pas de Bénir par des fruits abondants la générosité de votre dévouement.

Le mystère de l’incarnation, dans lequel Dieu se fait proche de nous, nous montre également la dignité incomparable de toute vie humaine.
C’est pourquoi, dans son projet d’Amour, depuis la création, Dieu a confié à la famille fondée sur le mariage, la très haute mission d’être la cellule fondamentale de la société et la vraie Église domestique.
C’est avec cette certitude que, vous, chers époux, vous devez être spécialement pour vos enfants, le signe réel et visible de l’Amour du Christ pour l’Église. Cuba a besoin du témoignage de votre fidélité, de votre unité, de votre capacité à accueillir la vie humaine, spécialement celle sans défense et dans le besoin.

Chers frères, devant le regard de la Vierge de la Charité de Cobre, je désire lancer un appel pour que vous donniez un nouvel élan à votre Foi, pour que vous viviez du Christ et pour le Christ, et qu’avec les armes de la Paix, le Pardon et la compréhension, vous luttiez pour construire une société ouverte et rénovée, une société meilleure, plus digne de l’homme, qui reflète davantage la Bonté de Dieu. Amen.

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http://www.saintjosephduweb.com/L-Annonciation-du-Seigneur-texte-de-Henri-Caffarel_a201.html.

L’Annonciation du Seigneur, texte du Père Henri Caffarel

Nous reproduisons ce texte du Fondateur des équipes Notre-Dame, magnifique texte sur l’Annonciation du Seigneur, publié dans " Prends chez toi Marie, ton épouse", éditions du feu Nouveau, p28 à 35.

La scène qui va faire de Marie, en quelques instants, la Mère de Dieu, et la mettre ainsi au sommet de la Création et de la Rédemption, se déroule dans une simplicité absolue.
Saint Luc, dans son évangile, le souligne par le contraste qu’il établit entre l’annonce à Zacharie, père de Jean-Baptiste ( 1, 5-22), et l’annonce à Marie, mère de Jésus ( luc, 1, 26-38). Il faut relire ces deux écrits volontairement parallèles, pour éprouver la force de l’opposition.

Le cadre, d’abord. D’un côté, la Ville Sainte, le Temple ; et dans ce Temple, le Sanctuaire, avec l’autel des parfums recouvert d’or, près du voile qui masque le Saint des Saints.
De l’autre côté, une province reculée, à l’écart des grandes communications, à la population mélangée, que les Juifs appelaient méprisamment " la Galilée des Gentils" ; et dans cette province, une bourgade inconnue, que l’Ancien testament ne nomme pas une seule fois, et la seule idée qu’il s’y passe quelque chose fait rire les voisins : " De Nazareth, s’esclaffera plus tard Nathanaël, peut-il sortir quelque chose de bon ? " ( Jn, 1, 46)

Les personnages, ensuite. D’un côté, le prêtre Zacharie qui, seul dans le Sanctuaire, accomplit un acte Solennel de son Sacerdoce : l’offrande de l’encens sur l’autel des parfums, tandis qu’à l’extérieur se presse une foule recueillie.
De l’autre, une petite villageoise de treize ou quatorze ans, seule dans une maison quelconque, et que sa vie de Prière n’empêche pas de vaquer aux soins domestiques.

L’action enfin. D’un côté, une manifestation spectaculaire, et qui va tout de suite faire du bruit.
De l’autre, un colloque de quelques mots, qui restera enfoui dans un profond secret.

Et pourtant ce qui se passe à Nazareth est incommensurable avec ce qui s’est passé au Temple.
Le miracle n’est pas seulement plus Divin, mais absolument Divin.
Dieu n’agit pas seulement, Il vient. Et c’est en même temps beaucoup plus simple, comme si Dieu voulait dire que, plus ses œuvres sont grandes, plus il tient à la modestie des choses et des êtres pour les accomplir.

Marie est donc dans sa maison comme tous les jours. Comme tous les jours, elle range, elle nettoie, elle cuisine. Inutile d’imaginer " Marie à son livre d’heures".
Elle s’occupe, mais son cœur est libre d’aller vers ce qu’elle aime. Et ce qu’elle aime, c’est d’abord la conversation avec Dieu ; pour la nourrir, il lui suffit de se rappeler les grands textes de la Bible qu’elle connaît bien, les psaumes qui chantent dans sa mémoire et sur ses lèvres, les prophéties qui, de siècle en siècle, ont annoncé le Messie à venir et qui bercent Israël d’un immense espoir, que certains prennent pour un rêve.
Mais elle, qui y croit passionnément, mystiquement, voudrait être pour quelque chose dans la venue du Sauveur.
Comment ? Elle n’en sait rien. Les vues de Dieu sont insondables. Et il suffit d’être disponible quand il parle ;
Ce qu’elle aime, c’est donc Dieu avant tout. Mais elle aime aussi ce jeune homme beau et viril, Joseph, qui s’est déjà engagé envers elle, et envers qui elle s’est engagée.
Comment ne pas penser à lui en même temps qu’à Dieu, puisque leur prochain mariage est voulu de Dieu ?

A l’instant où l’Ange se manifeste, Marie a le cœur rempli de Dieu mais aussi tout donné à Joseph.
Le Messager s’approche, parle. Marie le regarde sans surprise, étant de plein pied avec les choses de Dieu ; mais comme ses paroles sont étrangement solennelles !
Chaque mot tombe sur elle, lourd de mystère : " Réjouis-toi", c’est plus qu’un simple salut. C’est une invitation à la joie, et très particulièrement à la joie messianique.
Marie se souvient que cet impératif annonçait dans la Bible la venue de Dieu parmi son peuple : " Pousse des cris de joie, fille de Sion ! Pousse des cris d’allégresse, Israël ! Réjouis-toi et exulte à plein cœur, fille de Jérusalem ! Le roi d’Israël, le Seigneur, est en toi" ( So 3,14-15) se pourrait-il qu’enfin… ? Mais pourquoi ces paroles lui sont-elles adressées ?

" Toi qui as la faveur de Dieu. " L’Ange ne dit pas " Marie" comme c’est la coutume. Il semble lui donner un autre nom que le sien, un nom prophétique, comme chaque fois que Dieu désigne un élu pour une mission. Mais alors, Marie serait-elle l’objet de la faveur Divine ? Pour quelle tâche ?
" Le Seigneur est avec toi". Elle sait bien que le Seigneur est avec ceux qui croient en Lui. Mais là, il s’agit bien, semble-t-il, d’une présence toute particulière, en rapport avec la " Joie" et la " prédilection" qui précèdent. Marie, la toute humble, la pauvre du Seigneur, plie sous le choc.
Que lui arrive-t-il ? L’Evangile, toujours avare de mots affectifs, note qu’elle fut " bouleversée".

L’Ange reprend alors les mêmes formules en d’autres termes : "Ne crains point ( = réjouis- toi), Marie, ( cette fois son nom est dit), tu as trouvé faveur auprès de Dieu ( = toi qui as la faveur de Dieu)"
Et d’un trait, il livre la nouvelle inouïe : " Tu vas concevoir et tu enfanteras un fils, auquel tu donneras le nom de Jésus. Il sera grand et on le tiendra pour le Fils du Très-Haut. Le Seigneur Dieu lui donnera le trône de David son père, il règnera à jamais sur la maison de Jacob, et son règne n’aura pas de fin" ( Luc, 1, 31-32)
Cette fois, plus de doute. C’est bien sur elle que déferle l’énorme vague de l’espérance messianique, venue du fond de l’histoire humaine.
Le règne du Seigneur au milieu de son peuple, la venue du Messie, fils de David, ces deux grandes promesses qui rythmaient l’Ancien Testament et qui avaient été l’âme de sa propre Prière, c’est par elle, Marie, qu’ils s’accompliront.

Mais pour s’engager plus lucidement dans le plan de Dieu, pour mettre son intelligence de pair avec le consentement profond de sa volonté, elle pose une question : " Comment cela se fera-t-il, puisque je ne connais pas d’homme ? "
Il ne s’agit pas d’une objection, d’une demi-incrédulité, comme celle de Zacharie ; sinon, elle ne recevrait pas une réponse favorable de l’Ange et, plus tard, Elisabeth ne la Bénirait pas pour " avoir cru en l’accomplissement de ce qui lui a été dit". Marie est tout élan vers Dieu et ne saurait rien refuser, ni rien mettre en doute.
Sa question signifie : " Si je dois être mère, comment garderai-je ma virginité ?" Car cette virginité n’est pas seulement, dans sa pensée, un état de fait provisoire, mais une volonté définitive.
Entre cette virginité et la mission qui lui est proposée, elle ne voit pas la compatibilité. Et elle veut la voir, pour entrer totalement dans le dessein de Dieu.


En même temps, " l’homme" qu’elle évoque en cet instant n’est pas simplement l’homme en général, c’est cet homme tendrement aimé, Joseph, dont son cœur de femme est rempli. L’homme " qu’elle-ne-connaît-pas", au sens biblique et physique du mot, mais qui est pourtant celui auquel elle a noué son destin et à qui elle pense sans cesse, ne sera-t-il pour rien dans ce mystère ? A l’arrière-plan de l’interrogation de Marie, se profile son amour pour Joseph.
L’Ange ne répond qu’à la question directement posée : " L’Esprit Saint viendra sur toi et l’ombre de la puissance du Très-Haut te couvrira ; aussi l’enfant à naître qui sera saint, sera tenu pour le Fils de Dieu". C’est à Joseph, un peu plus tard, qu’il apportera la réponse complémentaire.
Là encore, les mots ont pour Marie une profonde résonance biblique ; L’Esprit viendra sur toi, comme sur les hommes choisis par Dieu, comme sur le Messie, l’Emmanuel annoncé, comme sur la communauté de la fin des temps. La puissance du Très-Haut te couvrira de son ombre, comme la nuée qui précédait les Hébreux dans le désert, et qui enveloppait la tente de réunion où reposait l’Arche Sainte.

Marie comprend, sans aucun doute, qu’une intervention spéciale de Dieu va faire de son sein virginal une nouvelle Tente de Réunion, une nouvelle Arche d’Alliance, où naîtra le Messie, sans qu’un homme ait besoin de l’approcher.
Comprend-elle aussi que le Saint qui naîtra d’elle sera le Fils de Dieu, au sens le plus absolu du terme, probablement non, car l’Ancien Testament n’a jamais dit que le Messie serait Dieu, et rien n’autorisait une hypothèse aussi audacieuse.
Elle voit bien que son Fils, le Messie, sera plus proche de Dieu qu’aucun libérateur d’Israël ; mais il faudra des mois, des années, pour qu’elle découvre que sa maternité messianique est aussi une maternité Divine.

Pourtant, si sa Foi, comme toute Foi, reste obscure, elle n’en est pas moins totale. Et elle prononce le mot que Dieu attendait d’elle, que l’univers entier attendait sans le savoir : " Je suis la servante du Seigneur ; qu’il m’advienne selon ta volonté".
La soumission est inconditionnelle. L’avenir de son enfant reste dans l’ombre, le sien également ; mais d’avance, elle souscrit à tout.
Et elle y souscrit, non passivement, mais de toute l’énergie de son être ; le " fiat" est impératif, c’est un ordre qu’elle se donne à elle-même, par lequel elle prend en main sa vie et la jette en avant.
Il y a ainsi des créatures qui restent dans l’attente et qui, une fois décidées, révèlent une force extrême.

L’Ange est parti. Marie est toujours là, dans sa maison, la même que tout à l’heure en apparence. Pourtant, c’est une autre Marie.
Elle médite le message, et peu à peu, il l’envahit et la transfigure. Comme toutes les femmes d’Israël, elle aura un enfant et se retrouvera sur la grand-route de la Bénédiction Divine traditionnelle.
Mais son enfant ne ressemblera à aucun autre ; elle même ne ressemblera à aucune autre mère. et du coup, tout s’éclaire et se coordonne.
Dieu lui avait inspiré de rester vierge ; Dieu lui demande aujourd’hui d’avoir un enfant ; Dieu ne se contredit pas, mais il fallait qu’en choisissant la virginité, elle renonçât à être mère pour pouvoir le devenir aujourd’hui.
Elle découvre qu’on ne possède jamais (mais alors au centuple) que ce que l’on donne. Parce qu’elle a renoncé délibérément aux joies pures et fortes de la maternité, elle les retrouvera et les éprouvera comme jamais aucune mère ne les a connues.

Et son enfant sera le Messie. A sa joie de mère, s’ajoute celle de donner un Sauveur au monde.
L’attente séculaire d’Israël, l’attente millénaire des hommes, a enfin trouvé sa réponse. Et Marie la Servante est la dépositaire de cet espoir comblé.
Pour l’instant, dans la maison de Nazareth, sa joie surpasse toute expression, et Marie s’abîme dans un silence adorant.
P. Henri Caffarel, Fondateur des équipes Notre-Dame.

Fete de l annonciation 11

http://reflexionchretienne.e-monsite.com/pages/reflexions-personnelles-26-50/44-l-annonciation/44-l-annonciation.html

L’Annonciation :

La Fête de L’Annonciation est avant tout, la Fête de L’Amour et la Fête du OUI qui vient suite au désir de Dieu de sauver L’Homme pour lui faire partager Son Royaume.
(Ouvrir le lien ci-dessus).

59 annonciation

Icônes réalisées par Alain Chenal

http://iconesalain.free.fr/Presentations/59.Annonciation.Presentation.htm

Présentation de l’icône de l'Annonciation

(Evangile selon St. Luc 1, 26-38)

 

Cette icône est inspirée d’une fresque de Mgr Jean de St. Denis, évêque et grand icônographe orthodoxe, et a été réalisée dans le cadre de l’atelier orthodoxe copte de Dijon. Elle représente l’annonce faite à Marie, jeune vierge d’Israël d’une quinzaine d’années, qu’elle concevra par l’Esprit Saint et enfantera un fils qui sera appelé Fils de Dieu. C’est le mystère de « l’incarnation de Dieu », l’évènement le plus extraordinaire et déterminant pour l’humanité et la création. Le Dieu transcendant, créateur de toute chose, va prendre « chair », entrer dans notre monde, notre histoire pour nous sauver, nous remettre sur le chemin vers Sa ressemblance c'est à dire celui de notre vocation d’Amour. Ce « sauvetage », cette rédemption se fera par le 2ème événement capital que sera la mort et résurrection de ce fils Jésus. Le 3ème évènement déterminant sera la Pentecôte, la diffusion de l’Esprit Saint sur les croyants pour en faire aussi des fils de Dieu. Tout ceci a été enclenché par le « Oui – Fiat » de l’humble Marie. Comment as-t-elle pu faire cette réponse étonnante de foi totale et d’abandon à Dieu ?

D’après les évangiles apocryphes et les visions de mystiques, Marie, fille inespérée d’Elisabeth et de Joachim dans leur vieillesse, a été consacrée à Dieu et offerte au Temple par ses parents dès ses 3 ans. Là, comme vierge au service du Temple, elle a été instruite des saintes écritures, de la loi et des prophètes et élevée dans la grande attente messianique. Son désir le plus ardent était de hâter la venue du Messie d’Israël.

Gabriel, un des 7 archanges qui se tiennent devant Dieu dont le nom signifie « la Force de Dieu », est envoyé pour lui annoncer que c’est elle qui a été choisie pour cette venue. C’est le même qui avait annoncé au grand prêtre Zacharie dans le temple qu’Elisabeth la « stérile » aurait un fils, Jean - Baptiste. L’irruption de l’ange est fulgurante. Il prend un aspect humain mais sa matière est lumière. Sa parole est force agissante, à la fois respectueuse et impétueuse. Il salue Marie comme celle sur qui repose la grâce de Dieu.

Marie, en position assise sur un banc comme sur un trône, file la laine rouge comme celle qui sert pour le rideau du Temple. Elle est surprise dans son travail « contemplatif ». Elle est vêtue de blanc signe de sa virginité. Une structure représente sa demeure, formée d’un carré et d’un demi - cercle comme les églises romanes. Une frise sur la voûte chante sa virginité offerte à Dieu, par une guirlande de fleurs de lys. Elle est baignée dans un fond rouge, signe de l’Amour du Seigneur « qui est avec elle ». Elle devient le temple de l’Esprit Saint.

L’archange est passé par un jardin où figure un palmier, arbre de vie. C’est le nouveau jardin du Paradis où Marie, la « nouvelle Eve » ne va pas douter de la parole de Dieu, mais goûter le fruit de l’arbre de vie, de l’Esprit Saint. Le fil rouge de Marie y prend sa source. Par sa confiance en Dieu elle effacera la « faute » d’Eve. Elle donnera au monde celui qui est la Vie et rétablira par son Fils la relation originelle des hommes avec le Père.

Le palmier est aussi symbole d’Israël, le peuple choisi pour « épouser » Dieu. Ses 7 palmes sont les 7 dons de l’Esprit Saint qui feront de Marie, fille de Sion, figure de la Sagesse Divine, épouse de l’Esprit Saint et Mère de Dieu par Jésus-Christ.

Demandons à Marie, mère de Dieu, 
qu’elle soit aussi, 
par l’Esprit-Saint, en notre cœur,
mère de Jésus, notre sauveur.

Alain, Novembre 2009

Date de dernière mise à jour : 08/04/2024

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