Histoire de la nouvelle Cathédrale de Karaganda.

Kazakhstan : « Notre Dame de Fatima Mère de toutes les Nations ».
6a00d83451619c69e2017617880785970c-800wi.jpg
Histoire de la nouvelle cathédrale de Karaganda.

André Charton

ROME, lundi 10 Septembre 2012 (ZENIT.org) – Imaginez une cathédrale catholique romaine néogothique, destinée à être lieu de pèlerinage marial, se dressant au beau milieu de la steppe kazakhe, et qui plus est dans un pays ex-communiste, où la population est musulmane à plus de 50%, sur le sol du « Karlag »,  sinistre camp du Goulag, immortalisé par Soljenitsyne. Ne serait-ce pas une sorte de mirage, de phantasme fou ?  Et pourtant à en croire ses yeux, il n’en est rien. La construction est bel et bien là, de belles dimensions, pas encore terminée certes, mais déjà impressionnante. L’architecte, un Russe orthodoxe, m’avait un jour confié fièrement dans son allemand balbutiant : « Le style gothique, il n’y a pas au-dessus ! »

Une équipe de maçons et de tailleurs de pierre du Daghestan (république voisine située dans le Caucase à quelque 3.000 km à l’ouest), au demeurant tous musulmans ( !), a réalisé entre 2004 et 2006 un travail remarquable à partir de la pierre de parement originaire de leur pays. Car l’ « âme »  du bâtiment est en brique pleine et c’est cette jolie pierre du Caucase qui recouvre tous les murs et qui donne à l’édifice une noblesse qui attire les regards.

Genèse du projet

Du Kazakhstan faisons un vol de quelque 6.000 km à l’ouest pour nous retrouver dans un petit coin idyllique d’Autriche non loin du Lac de Constance. C’est là que tout a commencé dans ce petit hameau nommé Viktorsberg dans le Vorarlberg entre Bregenz et Feldkirch à 900 m d’altitude. Une dame du nom d’Agnès Ritter, âgée aujourd’hui de 74 ans, y a tenu un hôtel-restaurant dans un site exceptionnel. Le nom de l’établissement : « Bellevue » - « Schöne Aussicht » - n’est pas usurpé. Agnès a mené son affaire rondement avec tout le dynamisme des gens de la montagne.

Et voici qu’un jour, c’était en 1975, elle se sentit poussée par la Vierge Marie à construire en son honneur une église en Altaï. Cette église porterait le nom d’ « Église de toutes les Nations » (*).

Après une réflexion qui prit quelques années, mais finalement Agnès, après être passée par différentes épreuves, donna sa réponse à la Vierge Marie, son fiat, et elle se mit un jour en route vers ce pays inconnu, cette petite république née de l’effondrement de l’Union Soviétique, située entre le Kazakhstan, la Chine et la Mongolie au pied des monts du même nom. On était en 1995.

Elle trouva l’endroit où réaliser son vœu au bord du lac Teleskoye, où - elle l’apprit plus tard - toute une population locale avait été massacrée sous Staline. Les pourparlers avec les autorités s’étalèrent sur quelques années, dans l’ensemble de façon cordiale. Les « civils » ne voyaient que des avantages à voir se construire un tel sanctuaire qui attireraient des visiteurs d’un peu partout. Le permis de construire fut donc octroyé d’après les plans d’un architecte viennois. On se mit à faire quelques travaux de terrassement. On était à l’automne 2001.

Et lorsqu’on voulut reprendre le travail au printemps 2002, on se heurta au refus de l’évêque de Novossibirsk. Il  demanda à Agnès de mettre un terme à son projet. Elle obéit.

Mais des donateurs généreux de tant de pays s’étaient enthousiasmés pour le projet ! Tant de voyages aller et retour entre l’Autriche et l’Altaï pendant des années, tant d’énergie dépensée, tant de problèmes affrontés ! Pendant deux ans, Agnès ne fit plus rien.

Le soulagement

Or, dans le courant de l’année 2004, quelqu’un mit Agnès en relation avec l’archevêque de Karaganda, troisième ville du Kazakhstan, à environ 1500km à l’ouest de l’Altaï. Cet évêque cherchait depuis des années un financement pour un projet qui lui tenait particulièrement à cœur, à savoir la construction d’une vraie cathédrale, en remplacement de la modeste chapelle qui en fait encore fonction aujourd’hui. Il avait déjà fait établir des plans par un architecte de sa connaissance. Il avait même déjà fait l’acquisition d’un terrain pour le cas où… et choisi  le vocable de cette future cathédrale : Notre-Dame de Fatima. Il ne manquait plus que l’argent.

C’est alors que le nœud se dénoua comme par enchantement et que l’impossible devint possible. En un tourne main tous les problèmes furent réglés, tant au niveau du projet de l’évêque qu’à celui d’Agnès. Au terme d’une journée de pourparlers tous deux se mirent d’accord pour un projet commun. C’était le 3 septembre 2004. L’édifice serait à la fois cathédrale et sanctuaire marial sous l’appellation « Notre-Dame de Fatima – Mère de toutes les Nations », dénomination non usurpée pour une ville qui compte une centaine de groupes ethniques différents. Agnès Ritter s’engageait à financer les travaux au nom de l’association autrichienne au moyen des dons de ses généreux bienfaiteurs.

Et c’est ainsi que le chantier démarra sur les chapeaux de roues. Un an plus tard le gros œuvre était déjà pas mal avancé. Toutefois ne nous laissons pas abuser par les apparences. On sait que gros œuvre et finitions font deux ! Fin 2010 il reste encore énormément à faire.

Agnès fut habitée d’une grande joie et d’une grande paix ainsi que de l’intime conviction qu’elle était sur le bon chemin. La façon dont tous les problèmes avaient été aplanis en un instant était la meilleure preuve que le Ciel avait donné son accord et qu’Il fournirait l’aide voulue.

En visite sur le chantier

Début août 2005, à peine un an après le début des travaux, Agnès prit l’avion pour Karaganda en vue de s’informer de leur avancement. Avec son dynamisme et son énergie à couper le souffle elle échangea en connaisseuse avec les responsables du chantier, se fit expliquer dans le détail, fit des propositions. Tous ceux qui l’accompagnaient pouvaient témoigner de son intérêt et de sa joie à voir le chantier si bien amorcé. Il faut dire que le bâtiment était le rêve de sa jeunesse. Adolescente elle avait manifesté le désir d’embrasser le métier d’architecte. Mais la situation de l’après-guerre n’avait pas permis la réalisation de ce rêve.

Quelques semaines après son retour du Kazakhstan Agnès subit un premier AVC, peu de temps après un deuxième, où elle frôla la mort. Trois semaines de coma et plus de six mois paralysée sur un lit d’hôpital. Un mois dans un établissement de rééducation, où elle réapprit un peu à marcher. Et c’est après huit mois qu’elle revint enfin chez elle où son mari s’occupa d’elle du mieux qu’il put. Par chance elle n’avait perdu ni l’usage de la parole ni la mémoire.

Pour elle, le signe de la Providence était clair : cette épreuve il fallait qu’elle l’offre pour la construction de la cathédrale. À présent elle ne peut plus guère que faire une courte promenade jusqu’à l’église et elle remercie le Ciel. C’est son mari qui vaque aux occupations du ménage. Chaque fois qu’on lui demande comment elle va, elle répond invariablement : « Ça va, je ne me plains pas ».

Pour toute question : 

André Charton, membre français de l’association

5 chemin de Cadet Roussel

F - 88000 Epinal

(*) En publiant ce récit, Zenit ne se prononce pas sur les faits mystiques évoqués, et s’en remet strictement au jugement de l’Eglise

Je souhaite envoyer cette information á un ami

 

Kazakhstan : la Dédicace de la nouvelle Cathédrale de Karaganda.
3339903507.jpg
Paroles de Benoît XVI après l'angélus du 9 septembre 2012.

A. Bourdin

ROME, dimanche 9 Septembre 2012 (ZENIT.org) –  Benoît XVI évoque la nouvelle cathédrale dédiée à Notre Dame de Fatima érigée au Kazakhstan, à Karaganda (cf. Zenit des 30 et 31 août 2012).

Le Pape a en effet présidé la Prière de l’angélus de midi, dimanche, depuis Castelgandolfo.

Après l’angélus, le Pape a dit en italien : « Je salue cordialement les catholiques et tous les citoyens du Kazakhstan, où le Cardinal Sodano, célèbre aujourd’hui la Dédicace de la nouvelle Cathédrale de Karaganda, en tant que mon légat ».

Le Pape a également salué « les fidèles de Lvov des Latins, en Ukraine », qui, en présence de son Légat, le Cardinal Tomko, ont commémoré samedi, 8 septembre, « le sixième centenaire de la fondation de cet archidiocèse ».

Je souhaite envoyer cette information á un ami

 

Kazakhstan : Consécration de la nouvelle Cathédrale de Karaganda (1/2).
« Un signe et un moyen d'évangélisation silencieux mais puissant ».

Propos recueillis par Paul De Maeyer
Traduction d’Hélène Ginabat

ROME, jeudi 30 Août 2012 (ZENIT.org) – Au Kazakhstan, où les catholiques représentent moins de 2% de la population, la construction d’une Cathédrale représente « un signe et un moyen d’évangélisation silencieux mais puissant », déclare Mgr Schneider, évêque auxiliaire du diocèse de Karaganda.

La nouvelle Cathédrale sera consacrée dimanche 9 septembre 2012 au cours d’une Concélébration solennelle présidée par le Cardinal Angelo Sodano, doyen du Collège Cardinalice et Légat Pontifical pour la Consécration (cf. Zenit du 9 juillet 2012).

Nous publions ici la première partie d’un entretien de Zenit avec Mgr Athanasius Schneider, qui donne les motifs historiques et pastoraux de la construction de l’édifice religieux.

Zenit – Quelle est la signification historique et spirituelle de la construction de cette Cathédrale à Karaganda ?

Mgr Schneider – La première raison était celle-ci : avoir une Cathédrale dans un lieu plus digne et plus visible. Parce que le diocèse de Karaganda se servait jusqu’à maintenant d’un édifice construit au temps de la persécution, qui se trouve dans la périphérie de la ville et qui, de l’extérieur, n’est pas identifiable comme une église.

Une Cathédrale située dans un endroit plus central, construite dans un style traditionnel incontestablement catholique, c’est-à-dire dans le style néogothique, sera un signe et un moyen d’évangélisation silencieux mais puissant, dans un monde où les catholiques forment environ 1 à 2% de la population, où la majorité des habitants sont musulmans et où les orthodoxes sont très minoritaires. En outre, une partie considérable de la population n’appartient à aucune religion, ce sont des personnes qui cherchent Dieu.

L’architecture de la Cathédrale et les objets qui sont à l’intérieur ont été travaillés avec le plus grand soin afin de donner forme à une œuvre d’art vraiment belle et qui a en même temps un caractère sacré et un sens du surnaturel. Tout ceci est adapté tant pour éveiller chez les fidèles et les visiteurs un sens religieux et un sens de la foi que pour exprimer un acte d’adoration de la Sainte Trinité. Tout est donc fait pour faciliter le respect du premier commandement et la finalité ultime de toute la création : l’Adoration et la Glorification de Dieu.

La signification historique et spirituelle a aussi une autre dimension : la nouvelle Cathédrale est un lieu sacré à la mémoire des innombrables victimes du régime communiste, puisqu’il y avait, autour de Karaganda, un des plus grands et des plus terribles camps de concentration – les goulags – dans lequel ont souffert des personnes appartenant à plus de 100 ethnies différentes. La Cathédrale sera donc aussi un sanctuaire pour la Prière d’expiation pour les crimes du régime athée et communiste.

La beauté architectonique, les œuvres d’art, l’orgue de la nouvelle Cathédrale sont aussi un moyen de promouvoir la culture.

Comment cette initiative a-t-elle été reçue par les autorités politiques et par la communauté islamique ?

Elle a été accueillie avec un sentiment de respect pour la communauté catholique. Les autorités civiles et la population se sentent honorées de pouvoir avoir dans leur ville un tel édifice d’une beauté architectonique extraordinaire et d’une grande signification culturelle. Les autorités civiles considèrent la nouvelle Cathédrale comme un geste de la part de l’Eglise catholique en faveur de la promotion de la culture.

Une petite communauté catholique capable de construire une Cathédrale en terre de mission… cela peut-il encourager la renaissance de la Foi dans la vieille Europe ?

La petite communauté catholique a été capable de donner surtout une contribution spirituelle à la construction. Mais l’essentiel de la contribution matérielle est venue de nos frères et sœurs de la vieille Europe. Et c’est beau parce que cela manifeste une solidarité fraternelle, un échange de dons fraternel, comme dans les premiers temps de l’Eglise, quand les communautés plus riches aidaient celles qui étaient dans le besoin.

La Foi renaîtra aussi dans la vieille Europe quand on donnera davantage et en tout la première place à Jésus, quand la vie de foi redeviendra plus concrète, plus visible et plus « incarnée ».

Quels sont les problèmes que la communauté catholique affronte au quotidien au Kazakhstan ?

Les problèmes quotidiens sont le manque de Prêtres, les énormes distances entre les communautés paroissiales, le manque de moyens matériels pour la construction d’églises et pour les œuvres sociales et éducatives, l’émigration des jeunes à l’étranger et certains freins d’ordre bureaucratique.

Quels sont les relations avec les autres confessions chrétiennes ?

Les rapports avec les autres confessions chrétiennes sont bons. Nous avons parfois des rencontres avec des évêques et des prêtres de l’Eglise russe-orthodoxe et avec des représentants des communautés protestantes. Nous pratiquons, pour ainsi dire, un œcuménisme de vie, où les rapports humains sont plus importants que les discussions théoriques ou doctrinales. Nous avons des œuvres communes avec nos frères orthodoxes et protestants dans le domaine de la défense de la vie.

A suivre, demain, 31 août 2012

Je souhaite envoyer cette information á un ami

 
Kazakhstan : Consécration de la nouvelle Cathédrale de Karaganda (2/2).
Le devoir de l'Eglise : donner à Dieu une place visible.

Propos recueillis par Paul De Maeyer

Traduction d’Hélène Ginabat

ROME, vendredi 31 Août 2012 (ZENIT.org) – « La construction d’une nouvelle Cathédrale avec une véritable esthétique sacrée et des œuvres d’art est aussi une proclamation du premier devoir de l’Eglise : donner à Dieu, au Dieu qui s’est incarné, la première place, une place visible », déclare Mgr Schneider, évêque auxiliaire du diocèse de Karaganda, où une nouvelle Cathédrale sera Consacrée dimanche 9 septembre 2012 (cf. Zenit du 9 juillet 2012).

Nous publions ici la seconde partie d’un entretien de Zenit avec Mgr Athanasius Schneider (cf. Zenit du 30 août 2012 pour la première partie).

Zenit – Quels sont les perspectives de l’Eglise catholique avec les autres confessions chrétiennes au Kazakhstan?

Mgr Schneider – Nous voulons conserver des rapports de respect mutuel, des relations personnelles d’amitié et continuer d’entreprendre des œuvres communes pour la défense de la vie et des valeurs morales.

Vous avez voulu que l’art et la beauté soient très présents dans votre diocèse, en signe de témoignage de la Foi catholique ?

La construction d’une nouvelle Cathédrale avec une véritable esthétique sacrée et des œuvres d’art est aussi une proclamation du premier devoir de l’Eglise : donner à Dieu, au Dieu qui s’est incarné, la première place, une place visible, parce que Dieu s’est rendu visible dans l’Incarnation et dans l’Eucharistie ; donner à Dieu la première place dans le sens où l’on offre en son honneur une œuvre artistique qui est belle, parce que Dieu est l’auteur de toute la beauté et mérite de recevoir en son honneur de la part des croyants quelque chose de vraiment beau.

Par ailleurs, une telle Cathédrale peut être une manifestation concrète de l’amour plein de tendresse de la communauté croyante, l’épouse du Christ, envers le Corps du Christ : elle offre, en l’honneur de ce Corps du Christ, d’une certaine façon, la sainte prodigalité de la femme pécheresse qui a offert, en l’honneur du Christ, le vase de parfum précieux d’un prix extrêmement élevé (« plus de trois cents deniers », cf. Mc 14, 4). Pour oindre le Corps du Christ, la femme pécheresse a dépensé une somme avec laquelle on pouvait faire vivre une famille pendant une année. Les personnes présentes se sont indignées devant un tel gaspillage. Mais Jésus a loué ce saint gaspillage en disant : « C'est une bonne œuvre qu'elle a accomplie sur moi » (Mc 14, 6). Il faut encore ce « saint gaspillage » pour Jésus.

Beaucoup de personnes ont visité la nouvelle Cathédrale. La majorité était des personnes non catholiques, et souvent non chrétiennes. Elles ont été attirées par la beauté. Elles ont exprimé leur admiration visiblement. Quelques femmes non chrétiennes ont même pleuré d’émotion en ma présence. Une fois, j’ai passé une demi-heure à montrer et à expliquer la Cathédrale à un jeune couple non chrétien, avec tous ses détails artistiques et ses objets sacrés. Lorsque j’ai terminé, nous sommes sortis de la cathédrale et la femme m’a dit : « Pendant cette demi-heure, j’ai purifié mon âme. Puis-je revenir seule ? Parce que je veux admirer toutes ces belles choses en silence ». J’ai répondu : « Certainement, vous pouvez venir autant de fois que vous le voulez ». En une demi-heure, à travers l’explication d’un art sacré qui est beau, j’ai donné une leçon sur la vérité de la Foi catholique. La réaction de presque toutes les personnes qui ont visité la Cathédrale jusqu’ici, en particulier celles qui ne sont pas chrétiennes, est toujours aussi spontanée : admiration, silence, ouverture au surnaturel. J’ai constaté dans ces situations cette vérité que l’âme humaine est naturellement chrétienne, comme le dit Tertullien, c’est-à-dire que Dieu a inscrit en elle la capacité de le connaître et de le vénérer. Les catholiques ont le devoir de guider ces âmes ouvertes vers la Foi et l’adoration surnaturelle, vers la Foi et l’adoration du Christ, de la Sainte Trinité, de mener les âmes au ciel. Sur les grandes portes de bronze de l’entrée de la cathédrale, ces paroles de l’Ecriture sainte sont inscrites : « C’est ici la porte de Dieu, c’est ici la porte du ciel » (Domus Dei – porta caeli). Ces paroles sacrées sont une devise tout à fait adaptée à cette cathédrale, pour ce travail d’évangélisation visible, comme pour l’œuvre d’évangélisation tout entière.

Pourriez-vous nous expliquer la signification spirituelle et théologique des peintures que vous avez fait réaliser dans la crypte ?

Je voulais exprimer de manière plus profonde, dans la Cathédrale, le mystère de la sainte Eucharistie, parce que l’Eucharistie construit spirituellement l’Eglise, l’Eucharistie fait vivre l’Eglise continuellement jusqu’à la fin des temps. Le véritable fondement de l’Eglise est l’Eucharistie. C’est pourquoi j’ai mis dans la crypte, qui constitue quasiment les fondations de la Cathédrale, un cycle de 14 images sur l’Eucharistie, en analogie avec les 14 stations de la Via Crucis de la nef principale. Toute l’Ecriture sainte nous annonce Le Christ fait chair, Le Christ fait homme. Mais Le Christ s’est fait Eucharistie, il nous a laissé sa chair qui est réellement, vraiment et substantiellement présente dans le mystère de l’Eucharistie. J’ai choisi les images Eucharistiques les plus connues de l’Ecriture Sainte, comme la symbolique Eucharistique la plus connue : le sacrifice d’Abel, celui de Melchisédech, celui d’Abraham, l’agneau pascal, la manne dans le désert, la nourriture ? du prophète Elie dans son chemin vers la montagne de Dieu, le temple de Jérusalem, Bethléem ou la « maison du pain », le miracle des noces de Cana, la multiplication des pains, le discours Eucharistique dans l’évangile de Jean, la dernière Cène, Emmaüs, l’Agneau de la Jérusalem céleste.

Pourriez-vous nous raconter votre expérience en tant que commanditaire de ces 14 toiles auprès d’un artiste et théoricien de l’art : Rodolfo Papa ?

Le « cycle Eucharistique » a été mon dernier rêve pour la Cathédrale. Je savais qu’il aurait manqué quelque chose sans le « cycle Eucharistique ». J’ai Prié le Seigneur de m’envoyer un artiste qui soit avant tout profondément Chrétien, un artiste qui aime l’Eucharistie, qui sache peindre dans un esprit vraiment sacré et édifiant pour les fidèles. Grâce à quelqu’un que je connaissais, j’ai rencontré le professeur Rodolfo Papa. Quand j’ai vu certaines de ses œuvres religieuses et que j’ai parlé avec lui de la Foi et de l’Eucharistie, j’ai compris que cet artiste était celui que le Seigneur m’envoyait. Ma conviction s’est encore affermie quand j’ai lu son livre sur la théologie de l’art sacré, « Discours sur l’art sacré » (Discorsi sull’arte sacra) avec une introduction du Cardinal Cañizares (Catagalli, Siena 2012).

Je souhaite envoyer cette information á un ami

 

Kazakhstan : le Cardinal Sodano Légat du Pape à Karaganda.
Consécration de la nouvelle Cathédrale.

Anita Bourdin

ROME, lundi 9 Juillet 2012 (ZENIT.org) –  Le Cardinal Sodano a été choisi par Benoît XVI, le 7 juillet, comme « Légat Pontifical » pour la Consécration de la Cathédrale du diocèse de Karaganda, au Kazakhstan, prévue le 9 septembre 2012.

La nouvelle Cathédrale, revêtue de pierres du Caucase et de style néo-gothique est dédiée à « Notre-Dame de Fatima Mère des nations » en mémoire des représentants des nations prisonniers de quelque 60 camps – goulags – soviétiques. Il a fallu huit ans pour l’édifier (2004-2012).

Selon les chiffres de l’Aide à l’Eglise en détresse, la répartition de la population selon les religions indique 51,6 %
 de musulmans, 13,5 %
 de chrétiens (principalement orthodoxes), 34,4 % d’agnostiques et 0, 5 % d’autres religions. Les catholiques seraient 161 000, sur un total de quelque 16 millions d’habitants, pour un pays plus grand que l'Union européenne.

En recevant le nouvel ambassadeur du Kazakhstan près le Saint-Siège, Amanzhol Zhankuliyev, en décembre 2008, Benoît XVI a à la fois salué les efforts du gouvernement kazakh en faveur du dialogue entre les cultures et les religions, et il a insisté également sur l’importance du respect de la liberté de religion en disant : « Il est certes de la compétence de l'Etat de garantir la pleine liberté religieuse, mais il lui revient aussi d'apprendre à respecter le religieux en évitant d'interférer en matière de foi et dans la conscience du citoyen », (cf. Zenit du 18 décembre 2008).

Le doyen du collège des Cardinaux s’est déjà rendu au Kazakhstan, à Astana et à Karaganda, en 2003, du 16 au 19 mai, à l’invitation du président de la République, Nursultan Nazarbayev, pour commémorer l’anniversaire du voyage de Jean-Paul II de 2001. Une visite au cours de laquelle, justement, celui qui était alors secrétaire d’Etat n’avait pas accompagné Jean-Paul II, exceptionnellement, en raison du climat international provoqué par les attentats du 11 septembre.

A l’époque soviétique, le Kazakhstan devint, entre autres, un lieu de déportation: les opposants étaient systématiquement déportés dans les steppes immenses de l'Asie centrale, pour travailler dans les fermes collectives, ou étaient envoyés dans les camps de travail ou dans les terribles mines de charbon, dont le Kazakhstan est très riche.

Etant donné le besoin de main d'œuvre, des millions de personnes de différentes nationalités ont été déportées: le Kazakhstan est devenu « un immense camp de concentration ». Et parmi les prisonniers, des milliers de catholiques, surtout de nationalité polonaise, ukrainienne, allemande, mais aussi lituanienne et biélorusse, dont Jean-Paul II a évoqué le martyre au cours de son voyage.

La ville de Karaganda était au centre d'une toile de camps appelée "Karlag" - "Karaganda lager" -. Mais les nombreux Prêtres déportés favorisèrent le jaillissement d'une église clandestine. Parmi eux, le P. Alexij Saritski Béatifié par Jean-Paul II en 2001.

Karaganda compte quelque deux millions et demi d'habitants, elle a déjà sa mosquée et une église orthodoxe. La nouvelle cathédrale rassemblera la minorité catholique et rappellera les déportés de plus de 120 nations.

Jean-Paul II, qui a inauguré la nouvelle Cathédrale d'Astana, a lancé de la capitale du Kazakhstan, le dimanche 23 septembre 2001, un dramatique appel à la Paix dans le monde, afin que la religion ne soit jamais un motif de conflit.



S'adressant aux quelque 50.000 personnes, en majorité musulmanes, rassemblées sur la place de la Mère Patrie à Astana, le Pape a demandé aux musulmans et aux chrétiens d'élever une "intense Prière" vers Dieu pour la Paix (cf. Zenit du 23 septembre 2001).



"Je voudrais lancer un sérieux appel à chacun, chrétiens et fidèles d´autres religions, à travailler ensemble pour construire un monde sans violence, un monde qui aime la vie et qui grandit dans la justice et la solidarité", a déclaré le Pape, prononçant un discours préparé à la dernière minute.

Je souhaite envoyer cette information á un ami

 

Construire une belle cathédrale pour donner à Dieu la première place

mgr-schneider-eveque-auxiliaire-du-diocese-de-karaganda.jpgMgr Schneider, évêque auxiliaire du diocèse de Karaganda, où une nouvelle Cathédrale sera Consacrée dimanche 9 Septembre 2012, déclare à Zenit (suite de l'entretien) :

"La construction d’une nouvelle Cathédrale avec une véritable esthétique sacrée et des œuvres d’art est aussi une proclamation du premier devoir de l’Eglise : donner à Dieu, au Dieu qui s’est incarné, la première place, une place visible, parce que Dieu s’est rendu visible dans l’Incarnation et dans l’Eucharistie ; donner à Dieu la première place dans le sens où l’on offre en son honneur une œuvre artistique qui est belle, parce que Dieu est l’auteur de toute la beauté et mérite de recevoir en son honneur de la part des croyants quelque chose de vraiment beau.

Par ailleurs, une telle Cathédrale peut être une manifestation concrète de l’amour plein de tendresse de la communauté croyante, l’épouse du Christ, envers le Corps du Christ : elle offre, en l’honneur de ce Corps du Christ, d’une certaine façon, la sainte prodigalité de la femme pécheresse qui a offert, en l’honneur du Christ, le vase de parfum précieux d’un prix extrêmement élevé (« plus de trois cents deniers », cf. Mc 14, 4). Pour oindre le Corps du Christ, la femme pécheresse a dépensé une somme avec laquelle on pouvait faire vivre une famille pendant une année. Les personnes présentes se sont indignées devant un tel gaspillage. Mais Jésus a loué ce saint gaspillage en disant : « C'est une bonne œuvre qu'elle a accomplie sur moi » (Mc 14, 6). Il faut encore ce « saint gaspillage » pour Jésus.

Beaucoup de personnes ont visité la nouvelle cathédrale. La majorité était des personnes non catholiques, et souvent non chrétiennes. Elles ont été attirées par la beauté. Elles ont exprimé leur admiration visiblement. Quelques femmes non chrétiennes ont même pleuré d’émotion en ma présence. Une fois, j’ai passé une demi-heure à montrer et à expliquer la Cathédrale à un jeune couple non chrétien, avec tous ses détails artistiques et ses objets sacrés. Lorsque j’ai terminé, nous sommes sortis de la Cathédrale et la femme m’a dit : « Pendant cette demi-heure, j’ai purifié mon âme. Puis-je revenir seule ? Parce que je veux admirer toutes ces belles choses en silence ». J’ai répondu : « Certainement, vous pouvez venir autant de fois que vous le voulez ».

En une demi-heure, à travers l’explication d’un art sacré qui est beau, j’ai donné une leçon sur la vérité de la Foi catholique. La réaction de presque toutes les personnes qui ont visité la Cathédrale jusqu’ici, en particulier celles qui ne sont pas chrétiennes, est toujours aussi spontanée : admiration, silence, ouverture au surnaturel. J’ai constaté dans ces situations cette vérité que l’âme humaine est naturellement chrétienne, comme le dit Tertullien, c’est-à-dire que Dieu a inscrit en elle la capacité de le connaître et de le vénérer. Les catholiques ont le devoir de guider ces âmes ouvertes vers la Foi et l’adoration surnaturelle, vers la Foi et l’adoration du Christ, de la Sainte Trinité, de mener les âmes au ciel.

Sur les grandes portes de bronze de l’entrée de la Cathédrale, ces paroles de l’Ecriture sainte sont inscrites : « C’est ici la porte de Dieu, c’est ici la porte du ciel » (Domus Dei – porta caeli). Ces paroles sacrées sont une devise tout à fait adaptée à cette Cathédrale, pour ce travail d’évangélisation visible, comme pour l’œuvre d’évangélisation tout entière."

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

Commentaires

  • VOTRON Bernard Emmanuel

    1 VOTRON Bernard Emmanuel Le 27/12/2022

    je vous conseille de lire le livre de Mgr Athanasius Schneider "Christus Vincit" pour en savoir beaucoup plus : le triomphe du Christ sur les ténèbres de notre temps

Ajouter un commentaire