Les laïcs sont "coresponsables" de l'Eglise.
Benoît XVI invite à un "changement de mentalité" sur le rôle des laïcs
Anne Kurian
ROME, jeudi 23 août 2012 (ZENIT.org) – Les laïcs sont coresponsables de l'être et de l'agir de l’Eglise, affirme Benoît XVI, livrant un véritable « vademecum » sur leur rôle, les exhortant à s’engager en assumant « la fin apostolique de l’Eglise » et en « communion » avec les pasteurs.
Le Pape a en effet adressé un message à Mgr Domenico Sigalini, assistant général du Forum international d’Action catholique (FIAC), dans le cadre de la VIe Assemblée ordinaire de ce Forum, qui s’est ouvert hier, 22 août 2012, à Iaşi, en Roumanie, sur le thème « coresponsabilité ecclésiale et sociale ».
Le Pape appelle à un « changement de mentalité », en particulier sur le rôle des laïcs dans l’Eglise, qui doivent être « considérés non pas comme des «collaborateurs» du clergé, mais comme des personnes réellement « coresponsables » de l’être et de l’agir de l’Eglise », estime-t-il.
Coresponsabilité dans l’Eglise
Benoît XVI exhorte les laïcs à « s’approprier l’engagement à œuvrer pour la mission de l’Eglise », notamment par « la prière, l’étude, la participation active à la vie ecclésiale », ceci avec « un regard attentif et positif envers le monde, dans la recherche continuelle des signes des temps ».
Il les encourage à « poursuivre avec générosité » leur service à l’Eglise, en « vivant pleinement leur charisme », qui « assume » fondamentalement « la fin apostolique de l’Eglise dans sa globalité, en équilibre fécond entre Eglise universelle et Eglise locale ».
Le Pape les appelle également à « assumer et partager les choix pastoraux des diocèses et des paroisses », en « favorisant des occasions de rencontre et de sincère collaboration avec les autres composantes de la communauté ecclésiale », et en « créant des relations d’estime et de communion avec les prêtres, pour une communauté vive, ministérielle et missionnaire ».
En l’occurrence, les laïcs sont invités à agir « en esprit d’intime union avec le successeur de Pierre » et « d’active coresponsabilité avec leurs pasteurs ».
En communion avec les pasteurs
Car, fait remarquer Benoît XVI, pour que la coresponsabilité soit possible, il faut « que s’affirme un laïcat mature et engagé, capable de donner sa contribution spécifique à la mission ecclésiale », tout en respectant « les ministères et les devoirs de chacun dans la vie de l’Eglise » et en étant « toujours en cordiale communion avec les évêques ».
En effet, si les laïcs doivent « cheminer sur le chemin de la sainteté », ils ne le font pas seuls, mais « avec l’accompagnement des prêtres et des responsables capables d’éduquer à la coresponsabilité ecclésiale et sociale », souligne le pape.
Sur ce dernier point, citant la Constitution dogmatique Lumen Gentium, il rappelle que le rapport entre laïcs et pasteurs doit être « familial » : « il est important d’approfondir et de vivre cet esprit de communion profonde dans l’Eglise, caractéristique des débuts de la communauté chrétienne », insiste-t-il.
Coresponsabilité envers la société
En définitive, les laïcs sont appelés à « cultiver des relations personnelles authentiques avec tous », en commençant « dans la famille », et à « offrir leur disponibilité pour participer, à tous les niveaux de la vie sociale, culturelle et politique » ayant toujours pour fin « le bien commun ».
Pour Benoît XVI, leur vie doit être « transparente », « guidée par l’Evangile » et « éclairée par la rencontre avec le Christ, aimé et suivi sans crainte ».
Il les encourage en ce sens à « ne pas se fatiguer d’affiner toujours plus, avec une formation sérieuse et quotidienne, les aspects de [leur] vocation particulière de laïcs, appelés à être des témoins courageux et crédibles dans tous les milieux de la société ».
Par eux, déclare-t-il, l’Evangile est « lumière qui porte espérance dans les situations problématiques, de difficultés, d’obscurité » du monde actuel.
C’est pourquoi il les exhorte à être, au cœur du monde, « un laboratoire de mondialisation de la solidarité et de la charité », et à avoir « le courage de formuler des propositions exigeantes », afin de « grandir, avec toute l’Eglise, dans la coresponsabilité d’offrir un futur d’espérance à l’humanité ».
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