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Eucharistie du Dimanche 07 Octobre 2018 : Vingt-septième Dimanche du Temps Ordinaire (Année B).
Eucharistie du Dimanche 07 Octobre 2018 : Vingt-septième Dimanche du Temps Ordinaire (Année B).
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Notre-Dame du Rosaire. Fête dans le calendrier propre à Malte ; Mémoire obligatoire le 08 Octobre en Finlande.
(Mais la Célébration du 27ème Dimanche du Temps Ordinaire a la préséance sur la mémoire de la Fête de Notre-Dame du Rosaire).
Fête de la Bienheureuse Chiara-Luce Badano (1971-1990).
Textes du jour (1ère lecture, Psaume, 2ème lecture, Évangile) :
Livre de la Genèse 2,18-24… Psaume 128(127),1-2.3.4-5.6… Lettre aux Hébreux 2,9-11… Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10,2-16.
Commentaire de Saint Jean-Paul II (1920-2005), Pape.
Autre commentaire de Frère Antoine-Marie, o.c.d. (Carmel).
Autre commentaire du Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autre commentaire de l’Abbé Fernando PERALES i Madueño (Terrassa, Barcelona, Espagne).
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.
Dimanche 07 Octobre 2018 : Fête de Notre-Dame du Rosaire.
Mémoire obligatoire le 07 Octobre dans le calendrier de l'Église universelle.
Fête dans le calendrier propre à Malte ; Mémoire obligatoire le 08 Octobre en Finlande.
Pour en découvrir davantage sur cette Fête, aller dans le menu déroulant à « Les Fêtes Catholiques » ou sur le lien suivant :
Fête de Notre-Dame du Rosaire.
Dimanche 07 Octobre 2018 : Fête de la Bienheureuse Chiara-Luce Badano (1971-1990).
Contrairement à l’usage courant, le jour de la mémoire n’est pas celui de la naissance au Ciel (dies natalis : 07 Octobre) mais celui de sa naissance sur Terre.
A Sassello en Italie, en 1990, la naissance au Ciel de la Bienheureuse Chiara-Luce Badano, dont la mémoire est célébrée le 29 Octobre.
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » en date du 29 Octobre, ou sur le lien suivant :
Bienheureuse Chiara-Luce Badano.
LITURGIE DE LA PAROLE.
Livre de la Genèse 2,18-24.
Le Seigneur Dieu dit : « Il n’est pas bon que l’homme soit seul. Je vais lui faire une aide qui lui correspondra. »
Avec de la terre, le Seigneur Dieu modela toutes les bêtes des champs et tous les oiseaux du ciel, et il les amena vers l’homme pour voir quels noms il leur donnerait. C’étaient des êtres vivants, et l’homme donna un nom à chacun.
L’homme donna donc leurs noms à tous les animaux, aux oiseaux du ciel et à toutes les bêtes des champs. Mais il ne trouva aucune aide qui lui corresponde.
Alors le Seigneur Dieu fit tomber sur lui un sommeil mystérieux, et l’homme s’endormit. Le Seigneur Dieu prit une de ses côtes, puis il referma la chair à sa place.
Avec la côte qu’il avait prise à l’homme, il façonna une femme et il l’amena vers l’homme.
L’homme dit alors : « Cette fois-ci, voilà l’os de mes os et la chair de ma chair ! On l’appellera femme – Ishsha –, elle qui fut tirée de l’homme – Ish. »
À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère, il s’attachera à sa femme, et tous deux ne feront plus qu’un.
Psaume 128(127),1-2.3.4-5.6.
Heureux qui craint le Seigneur
et marche selon ses voies !
Tu te nourriras du travail de tes mains :
Heureux es-tu ! A toi, le bonheur !
Ta femme sera dans ta maison
comme une vigne généreuse,
et tes fils, autour de la table,
comme des plants d'olivier.
Voilà comment sera béni
l'homme qui craint le Seigneur.
De Sion, que le Seigneur te bénisse !
Tu verras le bonheur de Jérusalem tous les jours de ta vie.
et tu verras les fils de tes fils. Paix sur Israël !
Lettre aux Hébreux 2,9-11.
Mais Jésus, qui a été abaissé un peu au-dessous des anges, nous le voyons couronné de gloire et d’honneur à cause de sa Passion et de sa mort. Si donc il a fait l’expérience de la mort, c’est, par grâce de Dieu, au profit de tous.
Celui pour qui et par qui tout existe voulait conduire une multitude de fils jusqu’à la gloire ; c’est pourquoi il convenait qu’il mène à sa perfection, par des souffrances, celui qui est à l’origine de leur salut.
Car celui qui sanctifie, et ceux qui sont sanctifiés, doivent tous avoir même origine ; pour cette raison, Jésus n’a pas honte de les appeler ses frères,
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 10,2-16.
Des pharisiens l’abordèrent et, pour le mettre à l’épreuve, ils lui demandaient : « Est-il permis à un mari de renvoyer sa femme ? »
Jésus leur répondit : « Que vous a prescrit Moïse ? »
Ils lui dirent : « Moïse a permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation. »
Jésus répliqua : « C’est en raison de la dureté de vos cœurs qu’il a formulé pour vous cette règle.
Mais, au commencement de la création, Dieu les fit homme et femme.
À cause de cela, l’homme quittera son père et sa mère,
il s’attachera à sa femme, et tous deux deviendront une seule chair. Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair.
Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! »
De retour à la maison, les disciples l’interrogeaient de nouveau sur cette question.
Il leur déclara : « Celui qui renvoie sa femme et en épouse une autre devient adultère envers elle.
Si une femme qui a renvoyé son mari en épouse un autre, elle devient adultère. »
Des gens présentaient à Jésus des enfants pour qu’il pose la main sur eux ; mais les disciples les écartèrent vivement.
Voyant cela, Jésus se fâcha et leur dit : « Laissez les enfants venir à moi, ne les empêchez pas, car le royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemblent.
Amen, je vous le dis : celui qui n’accueille pas le royaume de Dieu à la manière d’un enfant n’y entrera pas. »
Il les embrassait et les bénissait en leur imposant les mains.
Commentaire du jour.
Saint Jean-Paul II (1920-2005), Pape.
Homélie du 12 Octobre 1980
« Ils ne font plus deux ; ils ne font qu'un ».
« Ce que Dieu a uni, l'homme ne doit pas le séparer ». Cette expression « contient la grandeur essentielle du mariage et en même temps l'intensité morale de la famille ».
Nous souhaitons aujourd'hui une telle grandeur et une telle dignité pour tous les époux du monde ; nous souhaitons une telle intensité sacramentelle et une telle intégrité morale pour toutes les familles.
Et nous le demandons pour le bien de l'homme ! Pour le bien de chaque homme. L'homme n'a pas d'autre voie vers l'humanité sinon à travers la famille.
Et la famille doit être située aux bases mêmes de tout effort afin que notre monde humain devienne toujours plus humain.
Personne ne peut échapper à cette sollicitude : aucune société, aucun peuple, aucun système ; ni l'État, ni l'Église, ni même l'individu.
L'amour, qui unit homme et femme en tant qu'époux et parents, est en même temps don et commandement... L'amour est don : « L'amour est de Dieu et quiconque aime est né de Dieu et connaît Dieu » (1Jn 4,7).
Et en même temps l'amour est un commandement, le plus grand commandement...: « Tu aimeras » (Mt 22,37-39).
Obéir au commandement de l'amour veut dire réaliser toutes les obligations de la famille chrétienne.
En fin de compte, toutes se réduisent à celle-ci : la fidélité et l'honnêteté conjugale, la paternité responsable et l'éducation.
La « petite église » — l'Église domestique — indique la famille vivant dans l'esprit du commandement de l'amour : sa vérité intérieure, son effort quotidien, sa beauté spirituelle et sa force...
Si Dieu est aimé au-dessus de tout autre chose, alors l'homme aime et est aimé avec toute la plénitude de l'amour qui lui est accessible.
Si l'on détruit cette structure inséparable, dont parle le commandement du Christ, alors l'amour de l'homme se détachera de sa racine la plus profonde, perdra sa racine de plénitude et de vérité, qui lui sont essentielles.
Nous implorons en faveur de toutes les familles chrétiennes, de toutes les familles du monde, pour que soit concédée cette plénitude et vérité de l'amour, tel que l'évoque le commandement du Christ.
Autre commentaire du jour.
https://www.carmel.asso.fr/27eme-Dimanche-TO-Marc-10-2-16.html
Frère Antoine-Marie, o.c.d. (Carmel).
« Ce que Dieu a uni »
Aujourd’hui, Jésus nous adresse une parole claire et nette. Cette clarté et cette netteté peuvent d’ailleurs dans le contexte actuel nous mettre mal à l’aise.
En effet, il est délicat actuellement d’affirmer, de manière aussi tranchée que le fait l’Évangile, « que celui qui a renvoyé sa femme pour en épouser une autre est coupable d’adultère envers elle. Et si une femme a renvoyé son mari et en épouse un autre, elle est coupable d’adultère ».
Tous, nous connaissons des couples qui se sont séparés, qui ont divorcé, nous connaissons les blessures et les douleurs que portent ces personnes et aussi leurs enfants. Conscient de ces douleurs, il nous est difficile de les accentuer en les condamnant comme adultères. Nous préférerons de beaucoup pouvoir soulager ces personnes et à les aider dans la mesure du possible.
Cependant, le texte de l’Évangile de ce jour vient nous rappeler l’exigence évangélique de l’unité et de la fidélité des couples Chrétiens. Comment pouvons-nous être à la fois fidèles à la Parole de Jésus et accueillant envers les personnes qui ont vécu un échec dans leur relation conjugale ? D’une part, cette Parole de Jésus doit venir interpeller tous ceux qui se préparent au mariage pour vérifier si c’est bien dans cette voie de l’unité et de la fidélité qu’ils veulent s’engager. D’autre part, pour ceux qui sont déjà engagés dans les liens du mariage, cette Parole les invite à trouver les solutions justes pour réussir leur relation conjugale en s’interrogeant sur la manière dont se construisent cette unité et cette fidélité.
Pour accueillir cette Parole comme une lumière et comme un point de repère pour mener votre vie conjugale et familiale, il faut en entendre toute la force spirituelle.
En effet, Jésus, en reprenant le texte de la Genèse, ne veut pas d’abord souligner l’obligation morale qu’ont les époux de demeurer ensemble toute leur vie, mais, en disant que l’homme et la femme ne font plus qu’un, Jésus souligne la dimension spirituelle du couple.
Ce petit mot « un » a un sens bien particulier car, dans la Bible, on n’utilise pas un terme de manière irréfléchi, sans avoir à l’esprit les occurrences de ce mot dans d’autres passages.
Or ce petit mot de « un » est utilisé dans un texte fondamental de l’Ancien Testament, au livre du Deutéronome (6,4) : « Écoute Israël, le Seigneur, notre Dieu, est un ». En disant au livre de la Genèse que l’homme et la femme qui s’unissent dans le mariage ne font plus qu’un, la révélation biblique ne veut pas dire d’abord que l’homme et la femme, dans le mariage, devront être bien d’accord entre eux sur tout. Mais, le texte biblique révèle avant tout que l’homme et la femme, engagés dans le mariage, sont image de Dieu et que Le Seigneur est celui qui les unit.
C’est ainsi que l’Eglise présente le Sacrement de Mariage aux futurs époux. En leur demandant de s’engager librement sur les valeurs d’unité, de fidélité et de fécondité, l’Église demande aux fiancés de s’engager à transformer leur amour humain dans l’Amour de Dieu.
En s’engageant dans un Amour unique et fécond, il s’engage à transformer l’amour qu’ils ressentent l’un pour l’autre dans l’Amour même de Dieu qui seul est véritablement unique, fidèle et fécond.
C’est donc au sens fort qu’il faut comprendre cette phrase « ce que Dieu a uni ». Car l’amour humain qui s’est engagé sur cette voie de l’unité, de la fidélité et de la fécondité n’est pas seul dans cet engagement. L’amour humain engagé dans le mariage est saisi par l’Amour même de Dieu qui d’une certaine manière veut le prendre en charge et le mener à son accomplissement. Et d’ailleurs, sans cette présence de Dieu à nos côtés pourrions-nous réussir notre engagement à aimer pour toujours une même personne ? Notre capacité à aimer est limitée si nous sommes laissés à nous-mêmes. La fidélité conjugale est presque une gageure humainement, car elle demande un véritable dépassement de soi qui est quelquefois héroïque. C’est pourquoi la présence et l’aide de notre Dieu-Trinité, qui est communion d’Amour, est l’appui nécessaire pour mener à bien notre engagement.
L’Esprit du Seigneur, présent en nous, peut transformer notre amour, qui est limité, dans l’Amour immense de Dieu. C’est pourquoi l’Eglise croit à la possibilité de l’amour conjugal unique, fidèle, et fécond à l’image même de Dieu. Car L’Esprit-Saint uni à notre esprit peut nous permettre d’aller infiniment au-delà de ce que nous pouvons concevoir de l’Amour. Peu à peu notre amour humain est conduit et transformé pour participer à l’Amour même du Père pour Le Fils, et nous devenons ainsi participants de l’Amour de Dieu.
Nous découvrons alors qu’un Mystère nous habite, qu’il y a en chacun de nous quelque chose de plus grand que nous.
Quand les époux échangent entre eux, quand ils se pardonnent, même quand ils se donnent l’un à l’autre charnellement, leur amour n’est plus simplement le leur, il est l’œuvre de Dieu, et participation à l’Amour de Dieu. Car en Jésus-Christ, Dieu nous a adressé une parole, il nous a pardonné, il s’est donné à nous comme l’époux de l’humanité.
Il y a une véritable similitude entre la Vie de Jésus telle que nous la livrent les Évangiles, et votre manière de pratiquer l’amour conjugal. Jésus nous apprend à dialoguer, à pardonner, à donner sa vie et à porter du fruit.
C’est pourquoi le couple est Sacrement de l’Amour Trinitaire et image de l’Amour du Christ pour l’Église, c’est-à-dire de l’Humanité sauvée.
En comprenant ainsi le Sacrement du Mariage, nous voyons que la Parole biblique est une invitation pour les couples Chrétiens à prendre conscience du Mystère qu’ils sont eux-mêmes. Ils sont image de l’Amour Trinitaire et image de l’Amour du Christ pour les hommes.
La grandeur de cette vocation est de manifester aux yeux du monde cet Amour de Dieu qui est capable de transformer notre amour humain en un Amour Divin, fort, unique et fécond. De plus, nous sommes invités à la confiance quant à la réussite de votre vie familiale, car elle n’est pas simplement le résultat de votre bonne volonté.
C’est bien l’Amour de Dieu qui vous unit, et ce que Dieu a uni, même vos manques d’amour, vos infidélités, ne peuvent porter atteinte à ce fondement, à ce rocher sur lequel vous êtes bâtis.
Enfin, la révélation biblique nous permet aussi de comprendre pourquoi Jésus nous parle avec autant de clarté et de netteté, cars les échecs conjugaux sont aussi des échecs pour Dieu Lui-même.
Dès le début de la Création, comme fondement et comme couronnement de la Création, Le Seigneur a voulu que le couple soit son image sur Terre. En portant atteinte à l’unité du couple, les séparations portent atteinte à l’image de Dieu tel qu’il voudrait se faire connaître aux hommes.
Il ne peut donc pas rester indifférent ni impassible face à ces échecs. Le Seigneur nous rappelle aujourd’hui que face aux difficultés de la vie conjugale, la réponse essentielle est l’ouverture de la famille à la présence de l’Amour Trinitaire comme Source et Sommet de l’Amour conjugal.
Fr. Antoine-Marie, o.c.d.
Autre commentaire du jour.
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Ainsi, ils ne sont plus deux, mais une seule chair. Donc, ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas !
Jésus enseigne. Des pharisiens se sont mêlés à la foule. Brusquement ils interrompent le Maître, et « pour le mettre à l’épreuve » lui posent une question. Leur demande surprend car tout Juif pieux de l’époque aurait pu donner la réponse. Jésus les renvoie d’ailleurs à la Loi de Moïse qu’ils énoncent sans hésitation ; mais c’est la position de Jésus sur ce sujet délicat qu’ils désirent entendre : « Moïse a certes permis de renvoyer sa femme à condition d’établir un acte de répudiation, mais toi que dis-tu ? »
L’enseignement de Notre-Seigneur qu’ils viennent d’interrompre inopinément, portait probablement sur la famille, l’importance de la fidélité de l’amour conjugal et le respect dû à la femme. Les foules étaient touchées par l’autorité de sa parole qui ouvrait de nouveaux horizons.
Aussi, pour casser son ascendant sur l’auditoire, les pharisiens cherchent-ils, par leur pseudo-question, à mettre Jésus en opposition à la Loi. Le piège est clair : si Jésus récuse la répudiation, il se prétend supérieur à Moïse ; s’il l’accepte, la preuve est faite qu’il n’est qu’un beau parleur qui, malgré les apparences, n’enseigne rien de neuf.
Notre Seigneur déjoue leur stratagème en remontant en amont de Moïse jusqu’à la Genèse, c'est-à-dire jusqu’au dessein originel de Dieu sur l’homme et la femme. Il s’appuie sur ces textes fondateurs pour argumenter en faveur de l’indissolubilité du mariage.
La différence sexuelle, inscrite dans la nature, est un don du Créateur qu’il convient d’interpréter comme un appel à la communion par la donation réciproque des époux. « A cause de cela », c’est-à-dire pour répondre à cet appel, « tous deux ne feront plus qu’un ». Et Jésus insiste : « Ainsi ils ne sont plus deux, mais ils ne font plus qu’un ». Cette unité est l’aboutissement du projet de Dieu sur l’homme et la femme. Projet dans lequel le Très-Haut s’investit - bien plus qu’il réalise lui-même avec les époux et en eux, puisque Jésus ajoute : « Ce que Dieu a uni, que l’homme ne le sépare pas ! ».
La doctrine concernant l’indissolubilité du lien matrimonial est exigeante mais cohérente : le mariage scelle le don réciproque total des personnes, jusque dans leur dimension charnelle. Or ce qui est donné ne peut plus être repris : « La femme ne dispose pas de son corps, mais le mari. Pareillement, le mari ne dispose pas de son corps, mais la femme » (1 Co 7,4). La symétrie et la réciprocité de la donation garantissent qu’aucun des deux époux ne dispose de l’autre au point de pouvoir le rejeter, puisqu’il ne s’appartient plus à lui-même.
Depuis les origines, l’union de l’homme et de la femme constitue l’image la plus parlante de l’Alliance entre Dieu et l’humanité. Aussi tolérer la possibilité d’une rupture entre les époux reviendrait à envisager une possible mise en cause de cet engagement réciproque, ce que Jésus refuse résolument.
La lettre aux Ephésiens nous révèle même que l’archétype des relations entre l’époux et l’épouse n’est rien de moins que l’union indéfectible du Christ et de l’Église : « L'homme quittera son père et sa mère pour s'attacher à sa femme, et les deux ne feront qu'une seule chair : ce mystère est de grande portée ; je veux dire qu'il s'applique au Christ et à l'Église » (Ep 5, 31-32).
Cet enseignement nous invite à convertir résolument notre regard sur la sexualité humaine, afin d’y discerner non pas un simple fruit de l’évolution biologique, mais une grâce et un appel qui viennent d’en-haut. La sexualité est un don au service de la relation d’amour et dès lors de la vie. La différence sexuelle nous révèle que le don réciproque est la caractéristique fondamentale de l’existence personnelle.
Nous sommes hélas loin, de nos jours, de cette approche contemplative qui permet de reconnaître, jusque dans des réalités aussi naturelles que la masculinité et la féminité, une Parole de Dieu qui confirme l’enseignement du Christ, nous invitant au don de nous-mêmes sans retour.
Hélas, l’éthique consensuelle contemporaine récuse l’objectivité de la « loi naturelle » ; au nom de l’autonomie absolue de l’individu, elle refuse d’envisager que le corps puisse nous parler d’un soi-disant dessein de Dieu sur nous. Elle promeut dès lors une conception purement contractuelle du lien matrimonial, fondé sur le principe du libre arbitre de chacun des époux - impliquant dès lors la possibilité du divorce par consentement mutuel.
Pourtant, l’importance sociale de la famille demeure : les sondages révèlent que la majorité des jeunes d’aujourd’hui aspirent à la « réussite familiale ». Mais le nombre croissant de divorces révèle en même temps que le volontarisme ne suffit pas pour fonder une alliance. Si l’union ne dure pas, c’est que le but recherché au sein de ces couples qui se font et se défont, n’est pas le service du bien de l’autre dans la charité, mais l’accomplissement individuel de soi. Or deux individualités peuvent constituer une collectivité, mais pas une communauté, et encore moins une famille. Hélas, combien de temps encore allons-nous nous laisser tromper par le mensonge de l’individualisme, qui nous invite à ne voir en l’autre qu’un moyen au service de notre propre épanouissement ?
L’amour de convoitise - car c’est bien de cela qu’il s’agit - est une caricature de l’Amour authentique, que Benoît XVI dénonce fermement dans sa dernière Lettre encyclique Caritas in veritate : « Dépourvu de Vérité, l’amour bascule dans le sentimentalisme. L’amour devient une coque vide susceptible d’être arbitrairement remplie. C’est le risque mortifère qu’affronte l’amour dans une culture sans vérité. Il est la proie des émotions et de l’opinion contingente des êtres humains ; il devient un terme galvaudé et déformé, jusqu’à signifier son contraire » (n° 3).
Notre réflexion n’est sans doute pas sans rapport avec la seconde partie - quelque peu surprenante - de la péricope évangélique : Jésus passe abruptement d’un discours sur le couple, à l’accueil des enfants, qu’il nous donne comme modèles pour accéder au Royaume. Saint Marc précise que Jésus « se fâcha » en voyant que les disciples écartaient les enfants qui cherchaient à s’approcher de lui.
Leur spontanéité à son égard est en effet le témoignage le plus éloquent de l’attitude à laquelle Notre-Seigneur nous invite : « Laissez les enfants venir à moi. Ne les empêchez pas », mais faites de même : « car le Royaume de Dieu est à ceux qui leur ressemble. Amen je vous le dis : celui qui n’accueille pas le Royaume de Dieu à la manière d’un enfant, n’y entrera pas ».
Il nous faut retrouver l’humilité de l’enfant qui s’approche en toute simplicité de Jésus, pour recevoir sa bénédiction et jouir de sa proximité. Contrairement à l’individu qui vit dans l’illusion mensongère d’une autonomie absolue, l’enfant se reconnait dépendant et s’ouvre spontanément à la relation avec l’autre, dont il sait qu’il a besoin.
Puissions-nous nous laisser embrasser et bénir par Jésus comme ces enfants à qui il impose les mains. Et « puisque le Créateur et Maître de tout voulait avoir une multitude de fils à conduire jusqu’à la gloire », mettons-nous docilement à la suite de « Celui qui est à l’origine du Salut de tous : Jésus, abaissé un peu au-dessous des Anges, mais couronné de Gloire et d’Honneur à cause de la Passion et de la mort » (2nd lect.) endurées pour nous, c'est-à-dire pour son Église-Épouse, qu’« il voulait se présenter à lui-même resplendissante, sans tache, ni ride, ni aucun défaut : il la voulait sainte et irréprochable » (Ep 5, 27).
Père Joseph-Marie
Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/IV_242
Abbé Fernando PERALES i Madueño (Terrassa, Barcelona, Espagne).
«Que l'homme ne sépare pas ce que Dieu a joint»
Aujourd'hui, les Pharisiens veulent encore tendre un piège à Jésus en Lui exposant la question du divorce. Au lieu de leur donner une réponse définitive, Il leur demanda ce que disaient les écritures à ce sujet, et sans critiquer la loi de Moïse, leur fit comprendre qu'elle est légitime mais temporaire: «C'est à cause de la dureté de votre cœur que Moïse vous a donné ce précepte» (Mc 10,5).
Jésus leur rappelle ce qui est écrit dans le livre de la Genèse: «Au commencement de la Création Dieu fit l'homme et la femme» (Mc 10,6; cf. Gn 1,27). Jésus leur parle d'une unité qui formera l'humanité. L'homme laissera ses parents et s'unira à sa femme, formant ainsi un seul être pour établir l'Humanité.
Cela suppose une réalité nouvelle: deux personnes formant une personne, non pas en tant qu'association mais en tant que géniteurs de l'Humanité tout entière. La conclusion est donc évidente: «Que l'homme donc ne sépare pas ce que Dieu a joint».
Tant que nous aurons une idée du mariage comme étant une "association", l'indissolubilité de celui-ci nous parait incompréhensible. Si le mariage se réduit à des intérêts communs d'association, on comprend que sa dissolution nous semble légitime. Alors parler du mariage est un abus du langage, puisqu'il s'agit uniquement de deux personnes célibataires qui s'associent pour rendre leur existence plus agréable.
Quand Jésus parle du mariage il est en train de nous décrire une autre chose! Le Concile Vatican II nous rappelle: «En vue du bien des époux, des enfants et aussi de la société, ce lien sacré échappa à la fantaisie de l'homme. Car Dieu Lui-même est l'auteur du Mariage qui possède en propre des valeurs et des fins diverses: tout cela est d'une extrême importance pour la continuité du genre humain» (Gaudium et spes, 48).
De retour à la maison les apôtres demandent quelles sont les exigences du mariage, suit alors un passage très émouvant de l'Évangile avec les enfants qui viennent vers Jésus. Les deux passages sont liés. Le deuxième étant comme une parabole qui nous explique comment le mariage est possible.
Le Royaume de Dieu est destiné à ceux qui ressemblent à un enfant et qui acceptent de construire quelque chose de nouveau.
De même pour le mariage, si on a bien saisi ce que cela veut dire : tout laisser pour l'autre, s'unir et devenir un avec l'autre.
Autre commentaire sur l'Évangile de ce jour et la correspondance dans Maria Valtorta.
https://us3.campaign-archive.com/?e=b033ba685c&u=bbaf519c73482457368060b5b&id=a21a7c5c05
HYMNE : QUAND L’ESPRIT-DIEU VIENT SUR TOI
Quand l'Esprit-Dieu vient sur toi,
ô notre Mère,
tu nous reçois
au cœur du mystère,
dans la croissance sainte
de ta joie !
Ô notre Mère !
Quand il paraît, le seul Roi,
ô notre Mère :
tu nous reçois !
Tu prends nos misères
avec le Fils de l'homme
dans tes bras !
Ô notre Mère !
Quand il descend de la croix,
ô notre Mère,
tu nous reçois !
Tu tends vers le Père
tous les enfants des larmes
de ta foi !
Ô notre Mère !
Le jour où l'homme s'en va,
ô notre Mère,
tu le reçois !
Il voit la lumière,
Jésus, Seigneur de gloire,
né de toi !
Ô notre mère !
HYMNE : PLEINE DE GRÂCE, NOUS TE LOUONS
Pleine de grâce, nous te louons :
Par toi le Père livre ses dons.
Joie de Dieu, toute bénie, Notre Dame,
Ta splendeur nous réjouit : Ave Maria.
Par toi la terre donne son fruit ;
Par toi l'eau vive donne la vie.
En ta chair Dieu s'est fait chair, Notre Dame,
Pour sauver tout l'univers : Ave Maria.
Et quand la mort viendra nous chercher,
Près de la croix sois là pour prier.
Montre-nous notre Sauveur, Notre Dame,
Guide-nous près du Seigneur : Ave Maria.
Oraison du matin (Office des Laudes).
Que ta Grâce, Seigneur Notre Père, se répande en nos cœurs : par le message de l'ange, tu nous as fait connaître l'Incarnation de Ton Fils Bien-Aimé, conduis-nous par sa Passion et par sa Croix, avec le secours de la Vierge Marie, jusqu'à la Gloire de la Résurrection.
Parole de Dieu : (cf. Is 61, 10)… (Office des Laudes).
Je tressaille de Joie dans Le Seigneur, mon âme exulte en Mon Dieu. Car il m’a enveloppée du manteau de l’innocence, il m’a fait revêtir les vêtements du Salut, comme une mariée met ses bijoux.
Parole de Dieu : (Ga 4, 4-5)… (Office des Vêpres).
Lorsque les temps furent accomplis, Dieu a envoyé Son Fils ; il est né d’une femme, il a été sujet de la Loi juive pour racheter ceux qui étaient sujets de la Loi et pour faire de nous des fils.
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