Eucharistie du Lundi 26 Mars 2018 : L’Église Célèbre le Lundi-Saint.

Eucharistie du Lundi 26 Mars 2018 : L’Église Célèbre le Lundi-Saint.

Fête de la Bienheureuse Maddalena Caterina Morano, Religieuse de l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice (1847-1908).


Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) :
Livre d'Isaïe 42,1-7... Psaume 27(26),1.2.3.13-14... Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 12,1-11.
Commentaire de Saint Bernard (1091-1153), Moine Cistercien et Docteur de l'Église.
Autre commentaire de Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), Prêtre à Antioche puis Évêque de Constantinople, Docteur de l'Église.
Autre commentaire de l’Abbé Jordi POU i Sabater (Sant Jordi Desvalls, Girona, Espagne).
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

Beata maddalena caterina morano 11

Lundi 26 Mars 2018 : Fête de la Bienheureuse Maddalena Caterina Morano, Religieuse de l’Institut des Filles de Marie Auxiliatrice (1847-1908).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Bienheureuse Maddalena Caterina Morano.

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre d'Isaïe 42,1-7.
Ainsi parle le Seigneur : « Voici mon serviteur que je soutiens, mon élu qui a toute ma faveur. J’ai fait reposer sur lui mon esprit ; aux nations, il proclamera le droit.
Il ne criera pas, il ne haussera pas le ton, il ne fera pas entendre sa voix au-dehors.
Il ne brisera pas le roseau qui fléchit, il n’éteindra pas la mèche qui faiblit, il proclamera le droit en vérité.
Il ne faiblira pas, il ne fléchira pas, jusqu’à ce qu’il établisse le droit sur la terre, et que les îles lointaines aspirent à recevoir ses lois. »
Ainsi parle Dieu, le Seigneur, qui crée les cieux et les déploie, qui affermit la terre et ce qu’elle produit ; il donne le souffle au peuple qui l’habite, et l’esprit à ceux qui la parcourent :
« Moi, le Seigneur, je t’ai appelé selon la justice ; je te saisis par la main, je te façonne, je fais de toi l’alliance du peuple, la lumière des nations :
tu ouvriras les yeux des aveugles, tu feras sortir les captifs de leur prison, et, de leur cachot, ceux qui habitent les ténèbres. »

 

Psaume 27(26),1.2.3.13-14.
Le Seigneur est ma lumière et mon salut ;
de qui aurais-je crainte ?
Le Seigneur est le rempart de ma vie ;
devant qui tremblerais-je ?

Si des méchants s'avancent contre moi
pour me déchirer,
ce sont eux, mes ennemis, mes adversaires,
qui perdent pied et succombent.

Qu'une armée se déploie devant moi,
mon cœur est sans crainte ;
que la bataille s'engage contre moi,
je garde confiance.

Mais, j'en suis sûr, je verrai les bontés du Seigneur
sur la terre des vivants.
« Espère le Seigneur, sois fort et prends courage ;
espère le Seigneur. »

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Jean 12,1-11.
Six jours avant la Pâque, Jésus vint à Béthanie où habitait Lazare, qu’il avait réveillé d’entre les morts.
On donna un repas en l’honneur de Jésus. Marthe faisait le service, Lazare était parmi les convives avec Jésus.
Or, Marie avait pris une livre d’un parfum très pur et de très grande valeur ; elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu’elle essuya avec ses cheveux ; la maison fut remplie de l’odeur du parfum.
Judas Iscariote, l’un de ses disciples, celui qui allait le livrer, dit alors :
« Pourquoi n’a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d’argent, que l’on aurait données à des pauvres ? »
Il parla ainsi, non par souci des pauvres, mais parce que c’était un voleur : comme il tenait la bourse commune, il prenait ce que l’on y mettait.
Jésus lui dit : « Laisse-la observer cet usage en vue du jour de mon ensevelissement !
Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous, mais moi, vous ne m’aurez pas toujours. »
Or, une grande foule de Juifs apprit que Jésus était là, et ils arrivèrent, non seulement à cause de Jésus, mais aussi pour voir ce Lazare qu’il avait réveillé d’entre les morts.
Les grands prêtres décidèrent alors de tuer aussi Lazare,
parce que beaucoup de Juifs, à cause de lui, s’en allaient, et croyaient en Jésus.

 

Commentaire du jour.
Saint Bernard (1091-1153), Moine Cistercien et Docteur de l'Église.
10ème sermon sur le Cantique des Cantiques, 4-6 (trad. Beguin, Seuil 1953, p. 152 rev)

« La maison fut remplie par l'odeur du parfum »

« L'arôme de tes parfums est exquis » lit-on dans le Cantique des Cantiques (1,3). J'en distingue plusieurs espèces... Il y a le parfum de la contrition, et celui de la piété ; il y a aussi celui de la Compassion...
Il y a donc un premier parfum que l'âme compose à son propre usage lorsque, prise au filet de nombreuses fautes, elle commence à réfléchir sur son passé.
Elle rassemble alors dans le mortier de sa conscience, pour les agglomérer et les broyer, les multiples péchés qu'elle a commis ; et dans la marmite de son cœur brûlant, elle les fait cuire au feu de la pénitence et de la douleur...
Tel est le parfum dont l'âme pécheresse doit couvrir les débuts de sa conversion et oindre ses plaies récentes ; car le premier sacrifice qu'il faut offrir à Dieu, c'est celui d'un cœur repentant.
Tant que l'âme, pauvre et misérable, ne possède pas de quoi composer un onguent plus précieux, elle ne doit pas négliger de préparer celui-là, même s'il se fait avec des matières bien viles.
Dieu ne méprisera pas un cœur qui s'humilie dans la contrition (Ps 50,19)...

Ce parfum invisible et spirituel ne pourra pas d'ailleurs nous sembler vulgaire, si nous comprenons qu'il est symbolisé par le parfum que, selon l'Évangile, la pécheresse a répandu sur les pieds du Seigneur.
Nous lisons, en effet, que « toute la maison fut remplie de cette odeur »... Souvenons-nous du parfum qui envahit toute l'Église par la conversion d'un seul pécheur ; tout pénitent qui se repent devient pour une foule d'autres une odeur de Vie qui les éveille à la Vie.
L'arôme de la pénitence monte jusqu'aux demeures Célestes puisque, selon l'Écriture, « le repentir d'un seul pécheur est une grande Joie pour les anges de Dieu » (Lc 15,10).

 

Commentaire du jour.
Saint Jean Chrysostome (v. 345-407), Prêtre à Antioche puis Évêque de Constantinople, Docteur de l'Église.
Homélie 15 sur la Lettre aux Romains ; PG 60, 543-548 (trad. Bouchet, Lectionnaire, p.126)

« Des pauvres, vous en aurez toujours avec vous »

Le Père n'a pas épargné Son propre Fils (Rm 8,32) ; toi, tu ne donnes même pas un morceau de pain à celui qui a été livré et immolé pour toi.
Le Père, pour toi, ne l'a pas épargné ; toi tu passes, méprisant, à côté du Christ qui a faim, alors que tu ne vis que de ses bienfaits...
Il a été livré pour toi, immolé pour toi, il vit dans le besoin pour toi, il veut que la générosité te soit avantageuse et, même ainsi, tu ne donnes pas.

Y a-t-il des pierres aussi dures que vos cœurs alors que tant de raisons les interpellent ? Il n'a pas suffi au Christ d'endurer la mort et la Croix ; il a voulu devenir pauvre, mendiant et nu, être jeté en prison (Mt 25,36) afin que cela au moins te touche.
« Si tu ne me rends rien pour mes douleurs, dit-il, aie pitié de Moi à cause de ma pauvreté. Si tu ne veux pas me prendre en pitié pour ma pauvreté, que mes maladies te fléchissent, que mes chaînes t'attendrissent.
Si tout cela ne te touche pas, consens du moins à cause de la petitesse de la demande. Je ne te demande rien de coûteux, mais du pain, un toit et des paroles d'amitié...

J'ai été enchaîné pour toi et je le suis encore pour toi, afin qu'ému par mes liens passés ou par ceux d'aujourd'hui, tu veuilles bien m'être miséricordieux.
J'ai souffert la faim pour toi, et je la souffre encore pour toi. J'ai eu soif lorsque j'étais pendu à la Croix et j'ai encore soif par les pauvres afin de t'attirer par cela vers Moi et de te rendre bon pour ton Salut »...

Il dit en effet : « Quiconque reçoit ces petits, me reçoit (Mc 9,37)... Je pourrais te couronner sans cela, mais je veux devenir ton débiteur afin que tu portes la couronne avec assurance. C'est pourquoi, alors que je pourrais me nourrir moi-même, je vais mendiant çà et là, je me tiens debout à ta porte et je tends la main.
C'est par toi que je veux être nourri, car je t'aime ardemment. Mon bonheur c'est d'être à ta table. »

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/II_54
Abbé Jordi POU i Sabater (Sant Jordi Desvalls, Girona, Espagne).

«Elle versa le parfum sur les pieds de Jésus, qu'elle essuya avec ses cheveux»

Aujourd'hui l'Évangile nous montre deux attitudes envers Dieu, envers Jésus-Christ et à l'égard de la vie elle-même.
Devant le parfum que Marie répand sur les pieds de son Seigneur, Judas proteste: «Judas Iscariote, l'un des disciples, celui qui allait le livrer, dit alors: ‘Pourquoi n'a-t-on pas vendu ce parfum pour trois cents pièces d'argent, que l'on aurait données à des pauvres?’» (Jn 12,4-5).

Ce n'est pas sot; c'est même en accord avec la doctrine de Jésus. Mais il est facile de critiquer ce que les autres font, même sans intentions cachées, comme c'était les cas de Judas.

N'importe quelle critique doit être un acte de responsabilité: avec la critique nous devons aussi expliquer ce que nous ferions à la place, ce que nous serions prêts à faire.
Autrement, la critique n'est —comme ici— que la plainte de ceux qui agissent de mauvaise foi face à ceux qui tâchent de faire de son mieux.

Marie répand du parfum sur les pieds de Jésus en les essuyant avec ses cheveux, car elle croit que c'est son devoir.
Cette action montre une magnanimité splendide: elle le fait en prenant «une livre d'un parfum très pur et de très grande valeur» (Jn 12,3).
C'est un acte d'Amour et, comme tout acte d'Amour, difficile à comprendre pour ceux qui ne le partagent pas.
Il me semble qu'à partir de ce moment-là, Marie sut ce que Saint Augustin devait écrire quelques siècles plus tard: «Il se peut que sur la terre les pieds du Seigneur soient dans le besoin. N'est-ce pas de ses membres, en effet, qu'il dira à la fin du monde: ‘Dans la mesure où vous l'avez fait à l'un de ces plus petits de mes frères, c'est à moi que vous l'avez fait? Trouvez un emploi à votre superflu; pour vous, il est inutile, mais il est nécessaire aux pieds du Seigneur’».

La protestation de Judas n'a aucune utilité, elle le mène seulement à la trahison. L'action de Marie la porte à aimer encore plus Son Seigneur et, en conséquence, à aimer encore plus les “pieds” du Christ qu'il y a dans notre monde.

 

HYMNE : NE DESCENDS PAS DANS LE JARDIN

Ne descends pas dans le jardin, 
Oh ! Jésus, 
Ne descends pas dans le jardin 
Avant le jour ! 
Si je ne descends pas dans le jardin 
En pleine nuit, 
Qui donc vous mènera vers les soleils 
Du Paradis ? 
Je descendrai dans le jardin 
En pleine nuit. 

Ne laisse pas lier tes mains, 
Oh ! Jésus, 
Ne laisse pas lier tes mains 
Sans dire un mot ! 
Si je ne laisse pas lier mes mains 
Comme un voleur, 
Qui donc pourra détruire les prisons 
Dont vous souffrez ? 
Je laisserai lier mes mains 
Comme un voleur. 

Ne t’étends pas sur cette croix, 
Oh ! Jésus, 
Ne t’étends pas sur cette croix 
Jusqu’à mourir ! 
Si je ne m’étends pas sur cette croix 
Comme un Oiseau, 
Qui donc vous gardera contre l’Enfer 
Où vous alliez ? 
Je m’étendrai sur cette croix 
Comme un oiseau. 

Ne laisse pas percer ton cœur, 
Oh ! Jésus, 
Ne laisse pas percer ton cœur 
Par tes bourreaux ! 
Si je ne laisse pas percer mon cœur 
Comme un fruit mûr, 
Qui donc vous baignera de sang et d’eau 
Pour vous guérir ? 
Je laisserai percer mon cœur 
Comme un fruit mûr. 

Ne descends pas dans le tombeau, 
Oh ! Jésus, 
Ne descends-pas dans le tombeau 
Qu’ils ont creusé ! 
Si je ne descends pas dans le tombeau 
Comme un froment, 
Qui donc fera lever de vos cercueils 
Vos corps sans vie ? 
Je descendrai dans le tombeau 
Pour y dormir.

 

HYMNE : QUEL EST CET AMOUREUX

Quel est cet amoureux
De la terre et de nous ?
Il donne un nom aux choses,
Il dit celui de Dieu,
Il tient son nom du nôtre...
Qui donc est l’homme-Dieu ?

Quel est cet amoureux
Sur la colline aux pains,
Au lac des trois tempêtes,
Au mont du clair de Dieu,
Au champ des grains froissés,
Qui donc est l’homme-Dieu ?

Quel est cet amoureux
Au chemin des rameaux,
Au bois des pleurs de sang,
Au jardin du baiser,
Au val du Prince-Nuit,
Qui donc est l’homme-Dieu ?

Quel est cet amoureux
Cour du Vendredi Saint,
Place du « Voici l’homme »,
Rue de la croix portée,
Montée du crève-cœur,
Qui donc est l’homme-Dieu ?

Quel est cet amoureux
Au lieu-dit Diable est mort,
Sur la grève aux poissons,
Dans l’auberge pascale,
Au rendez-vous du ciel,
Qui donc est l’homme-Dieu ?

Quel est cet amoureux
De la terre et de nous ?
Il donne un nom aux choses,
Il dit celui de Dieu,
Il tient son nom du nôtre...
Il est le fou de Dieu.

 

HYMNE : MYSTÈRE DU CALVAIRE

Mystère du Calvaire,
Scandale de la Croix :
Le Maître de la terre,
Esclave sur ce bois !
Victime dérisoire,
Toi seul es le Sauveur,
Toi seul, le roi de gloire,
Au rang des malfaiteurs.

Tu sais combien les hommes
Ignorent ce qu’ils font.
Tu n’as jugé personne,
Tu donnes ton pardon ;
Partout des pauvres pleurent,
Partout on fait souffrir ;
Pitié pour ceux qui meurent
Et ceux qui font mourir.

Afin que vienne l’Heure
Promise à toute chair,
Seigneur, ta Croix demeure
Dressée sur l’univers ;
Sommet de notre terre
Où meurt la mort vaincue,
Où Dieu se montre Père
En nous donnant Jésus.

 

Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu tout-puissant, nous t’en supplions : quand nous tombons à cause de notre faiblesse, donne-nous de reprendre vie par la Passion de Ton Fils bien-aimé.
Lui qui règne avec Toi et Le Saint-Esprit pour les siècles des siècles.

 

Parole de Dieu : (Jr 11, 19-20)... (Office des Laudes).
Moi, j’étais comme un agneau docile qu’on emmène à l’abattoir, et je ne savais pas ce qu’ils préparaient contre moi.
Ils disaient : « Coupons l’arbre à la racine, retranchons-le de la terre des vivants, afin qu’on oublie jusqu’à son nom. »
Seigneur de l’univers, Toi qui juges avec Justice, qui scrutes les reins et les cœurs, fais-moi voir la vengeance que tu leur infligeras, car c’est à Toi que je confie ma cause.

 

Parole de Dieu : (Rm 5, 8-9)... (Office des Vêpres).
La preuve que Dieu nous aime, c’est que Le Christ est mort pour nous, alors que nous étions encore pécheurs.
À plus forte raison, maintenant que le Sang du Christ nous a fait devenir des justes, nous serons sauvés par Lui de la colère de Dieu.

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