Eucharistie du Vendredi 27 Mai 2016 : Vendredi de la 8ème semaine du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (facultative) de la Fête de Saint Augustin de Cantorbéry, Moine Bénédictin et Archevêque (534-605).
Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile) :
Première lettre de saint Pierre Apôtre 4,7-13... Psaume 96(95),10.11-12a.12b-13ab.13bcd... Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 11,11-25.
Commentaire de Saint Jérôme (347-420), Prêtre, traducteur de la Bible, Docteur de l'Église.
Autre commentaire de Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autre commentaire de l’Abbé Agustí BOADAS Llavat OFM (Barcelona, Espagne).
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.
Vendredi 27 Mai 2016 : Fête de Saint Augustin de Cantorbéry, Moine Bénédictin et Archevêque (534-605).
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Saint Augustin de Cantorbéry.
LITURGIE DE LA PAROLE.
Première lettre de saint Pierre Apôtre 4,7-13.
Bien-aimés, la fin de toutes choses est proche. Soyez donc raisonnables et sobres en vue de la prière.
Avant tout, ayez entre vous une charité intense, car la charité couvre une multitude de péchés.
Pratiquez l’hospitalité les uns envers les autres sans récriminer.
Ce que chacun de vous a reçu comme don de la grâce, mettez-le au service des autres, en bons gérants de la grâce de Dieu qui est si diverse :
si quelqu’un parle, qu’il le fasse comme pour des paroles de Dieu ; celui qui assure le service, qu’il s’en acquitte comme avec la force procurée par Dieu. Ainsi, en tout, Dieu sera glorifié par Jésus Christ, à qui appartiennent la gloire et la souveraineté pour les siècles des siècles. Amen.
Bien-aimés, ne trouvez pas étrange le brasier allumé parmi vous pour vous mettre à l’épreuve ; ce qui vous arrive n’a rien d’étrange.
Dans la mesure où vous communiez aux souffrances du Christ, réjouissez-vous, afin d’être dans la joie et l’allégresse quand sa gloire se révélera.
Psaume 96(95),10.11-12a.12b-13ab.13bcd.
Allez dire aux nations : « Le Seigneur est roi ! »
Le monde, inébranlable, tient bon.
Il gouverne les peuples avec droiture.
Joie au ciel ! Exulte la terre !
Les masses de la mer mugissent,
la campagne tout entière est en fête.
Les arbres des forêts dansent de joie
devant la face du Seigneur, car il vient,
Le Seigneur vient pour juger la terre.
Le Seigneur vient pour juger la terre.
Il jugera le monde avec justice,
et les peuples selon sa vérité !
Évangile de Jésus Christ selon saint Marc 11,11-25.
Après son arrivée au milieu des acclamations de la foule, Jésus entra à Jérusalem, dans le Temple. Il parcourut du regard toutes choses et, comme c’était déjà le soir, il sortit pour aller à Béthanie avec les Douze.
Le lendemain, quand ils quittèrent Béthanie, il eut faim.
Voyant de loin un figuier qui avait des feuilles, il alla voir s’il y trouverait quelque chose ; mais, en s’approchant, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues.
Alors il dit au figuier : « Que jamais plus personne ne mange de tes fruits ! » Et ses disciples avaient bien entendu.
Ils arrivèrent à Jérusalem. Entré dans le Temple, Jésus se mit à expulser ceux qui vendaient et ceux qui achetaient dans le Temple. Il renversa les comptoirs des changeurs et les sièges des marchands de colombes,
et il ne laissait personne transporter quoi que ce soit à travers le Temple.
Il enseignait, et il déclarait aux gens : « L’Écriture ne dit-elle pas : Ma maison sera appelée maison de prière pour toutes les nations ? Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits. »
Apprenant cela, les grands prêtres et les scribes cherchaient comment le faire périr. En effet, ils avaient peur de lui, car toute la foule était frappée par son enseignement.
Et quand le soir tomba, Jésus et ses disciples s’en allèrent hors de la ville.
Le lendemain matin, en passant, ils virent le figuier qui était desséché jusqu’aux racines.
Pierre, se rappelant ce qui s’était passé, dit à Jésus : « Rabbi, regarde : le figuier que tu as maudit est desséché. »
Alors Jésus, prenant la parole, leur dit : « Ayez foi en Dieu.
Amen, je vous le dis : quiconque dira à cette montagne : “Enlève-toi de là, et va te jeter dans la mer”, s’il ne doute pas dans son cœur, mais s’il croit que ce qu’il dit arrivera, cela lui sera accordé !
C’est pourquoi, je vous le dis : tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l’avez obtenu, et cela vous sera accordé.
Et quand vous vous tenez en prière, si vous avez quelque chose contre quelqu’un, pardonnez, afin que votre Père qui est aux cieux vous pardonne aussi vos fautes. »
Commentaire du jour.
Saint Jérôme (347-420), Prêtre, traducteur de la Bible, Docteur de l'Église.
Homélies sur l'Évangile de Marc, n°9 (trad. Marc commenté, DDB 1986, p. 87s)
« Ne faites pas de la maison de Mon Père une maison de trafic » (Jn 2,16)
« Alors Jésus entra dans le Temple et se mit à expulser ceux qui vendaient et ceux qui achetaient. »
Certains s'étonnent de la résurrection de Lazare (Jn 11,44), ils sont stupéfaits que le fils d'une veuve soit ressuscité (Lc 7,15), d'autres sont frappés par d'autres miracles.
Sans aucun doute, il est admirable de rendre la vie à un corps mort. Pour ma part, je suis davantage frappé par l'évènement présent.
Cet homme, fils de charpentier, un pauvre sans demeure, sans gîte où se reposer, sans armée, qui n'était ni chef ni juge — quel pouvoir l'a autorisé à... chasser une foule si nombreuse alors qu'il était seul ?
Personne n'a protesté, personne n'a osé opposer de résistance, car personne n'a osé s'opposer au Fils qui réparait l'injure faite à Son Père...
« Il se mit à chasser ceux qui vendaient et achetaient dans le Temple. » Si cela a été possible chez les Juifs, pourquoi cela ne l'est-il pas à plus forte raison chez nous ?
Si cela arrive dans le cadre de la Loi, pourquoi n'en est-il pas de même à plus forte raison dans l'Évangile ?...
Le Christ, un pauvre, chasse les acheteurs et les vendeurs, qui sont riches. Celui qui vend est jeté au même titre que celui qui achète.
Que personne ne dise : « Moi, j'offre tout ce que je possède, je fais des offrandes aux prêtres, comme Dieu l'a ordonné ».
Dans un passage de Matthieu, nous lisons ceci : « Vous avez reçu gratuitement, donnez gratuitement » (Mt 10,8).
La grâce de Dieu ne se vend pas, elle se donne.
Autre commentaire du jour.
http://www.homelies.fr/homelie,ferie,4216.html
Frère Dominique, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Alors Jésus, prenant la parole, leur dit : Ayez Foi en Dieu.
Le début de cet Évangile a l’air un peu hésitant. Jésus va d’abord au Temple, « il inspecte du regard toutes choses », mais comme il est déjà tard, il est obligé de rentrer à Béthanie pour la nuit.
Ces détails d’un grand réalisme nous permettent d’entrer dans l’intimité du Seigneur, de sortir des grandes mises-en-scène démontrant la souveraineté de Jésus et semblent insinuer qu’il y avait, comme pour chacun d’entre nous, une part de banalités dans la vie de Jésus.
L’Évangéliste ne nous parle pas de la nuit à Béthanie ni de l’accueil que Jésus et ses disciples y ont reçu, mais il se rappelle ce qui semble d’abord être un détail insignifiant : au matin, Jésus eut faim et s’approcha d’un figuier. « Mais, en s’approchant, il ne trouva que des feuilles, car ce n’était pas la saison des figues ».
L’explication est sobre et claire et devrait clore l’anecdote.
Mais, à la surprise de tous, Jésus maudit l’arbre : « que jamais plus personne ne mange de tes fruits ! ».
La journée fut ensuite frappée par un événement plus marquant encore. Voici que Jésus s’en prend violemment à tous les marchants du Temple et qu’il renverse les comptoirs des changeurs.
Il est difficile de soupçonner là un geste d’humeur : Jésus avait inspecté du regard la veille. En outre, pour bien montrer qu’il accomplit un geste prophétique, Jésus l’accompagne d’une parole qui en donne le sens : « L’Écriture ne dit-elle pas : Ma maison s’appellera maison de prière pour toutes les nations ? Or vous, vous en avez fait une caverne de bandits ».
Ainsi, Jésus fait appel aux prophètes Isaïe et Jérémie pour expliquer son acte.
Puis, après la réaction violente mais cachée des chefs des prêtres et des scribes, le soir tombe, contraignant à nouveau Jésus à quitter la ville pour rejoindre la maison de ses amis.
Le schéma se répète : au matin, ils passent devant le figuier maudit la veille. Saint Pierre en fait la remarque au nom de tous : le figuier est desséché.
Une telle application dans la construction du récit dévoile un projet théologique.
La malédiction du figuier est plus qu’une anecdote.
Dans l’Ancien Testament en effet, l’image du figuier improductif sert à annoncer le jugement sur le peuple de Dieu.
Le jugement de stérilité est donc clairement adressé au Temple. Ce dernier est devenu un lieu où sont accumulés les sacrifices et les offrandes, mais il ne conduit plus à la conversion du cœur, la seule qui plaise à Dieu.
Jésus le quitte à la nuit tombante, c’est-à-dire que la Gloire de Dieu abandonne ce lieu. Le Temple est disqualifié.
« Ayez Foi en Dieu » explique Jésus. Accueillir dans la Foi le Messie, reconnaître l’Envoyé de Dieu et placer en Lui sa confiance, est la seule chose importante dans la vie du croyant.
Il entre ainsi dans le jour nouveau que Jésus inaugure, il se met en marche à sa suite au petit matin, laissant derrière lui le figuier desséché.
Le disciple, par sa Foi, a autorité pour dire à cette montagne sur laquelle est bâti le Temple ancien : « va te jeter dans la mer », c’est-à-dire que le disciple peut rejeter la religiosité qui ne conduit pas à Dieu et rendre à Dieu le culte qui lui est agréable, il peut le prier en esprit et vérité.
Car désormais la pierre angulaire sur laquelle il construit sa Vie est Le Christ Lui-même.
Jésus l’explique, le véritable Culte est celui du Pardon. Seigneur Jésus, donne-nous de quitter les vieux Temples de nos cultes intéressés et égoïstes.
Fais nous tenir debout face à Notre Père rétablis dans notre dignité, priants et capables de pardonner.
Ainsi nous porterons le fruit qui te plaît, celui dont tu as faim et nous vivrons à jamais dans la Lumière de ton jour.
Frère Dominique.
Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/IV_77
Abbé Agustí BOADAS Llavat OFM (Barcelona, Espagne).
«Tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l'avez déjà reçu»
Aujourd'hui, fruit et prière sont les mots-clés de l'Évangile. Le Seigneur s'approche d'un figuier et, n'y trouvant que des feuilles, Il réagit en le maudissant.
D'après Saint Isidore de Séville, “figue” et “fruit” ont la même racine. Le lendemain, les Apôtres, surpris, lui disent: «Rabbi, regarde: le figuier que tu as maudit est desséché» (Mc 11,21).
En réponse, Jésus-Christ leur parle de la Foi et de la prière: «Ayez Foi en Dieu» (Mc 11,22).
Il y a des gens qui ne prient presque jamais et, lorsqu'ils le font, c'est en espérant que Dieu puisse résoudre pour eux un problème si compliqué qu'ils ne voient pas de solution.
Et ils justifient leur attitude par les paroles de Jésus que nous venons d'entendre: «tout ce que vous demandez dans la prière, croyez que vous l'avez déjà reçu, cela vous sera accordé» (Mc 11,24).
Ils ont raison. Il est très humain, compréhensible et légitime que, devant des problèmes qui nous dépassent, nous fassions confiance à Dieu, à une force supérieure à la nôtre.
Mais il faut ajouter que toute prière est “inutile” («votre Père sait de quoi vous avez besoin avant même que vous l'ayez demandé»: Mt 6,8), en ce sens qu'elle n'a pas d'utilité pratique directe, comme —par exemple— celle d'allumer une lumière.
Nous ne recevons rien en échange de notre prière, parce que tout ce que nous recevons de Dieu est grâce pour grâce.
Alors, faut-il prier? Certainement, car c'est maintenant que nous savons que nous recevons la grâce, que la prière a le plus de valeur: parce qu'elle est “inutile” et “gratuite”.
En plus, la prière de demande nous apporte trois bienfaits: la paix intérieure (rencontrer Jésus, notre ami, et avoir confiance en Dieu, c'est relaxant); réfléchir, rationaliser un problème et savoir comment le présenter, c'est l'avoir presque résolu; enfin, la prière nous aide à distinguer entre ce qui est bon et ce qui n’est peut-être qu'un caprice.
Alors, après-coup, nous comprendrons avec les yeux de la Foi ce que Jésus nous dit: «Tout ce que vous demanderez en invoquant mon Nom, je le ferai, afin que Le Père soit glorifié dans Le Fils» (Jn 14,13).
Hymne : Retournez-vous, voici l'Esprit
Retournez-vous, voici l'Esprit
Du Seigneur, au vent de la nuit,
Qui passe au monde ;
Accueillez-le, ne craignez rien ;
A la croisée de vos chemins,
Laissez-vous couvrir de son ombre.
N'alliez-vous pas vous desséchant
Dans vos lois de chair et de sang,
A perte d'être ?
Hébergez-le, vous renaîtrez,
Car Dieu travaille au plus secret :
Sa lumière luit aux ténèbres.
Ouvrez la fente de vos cœurs,
Et voyez celle du Seigneur,
L'arbre de vie ;
Rapprochez-les, restez greffés,
Buvez la sève désormais
Dont la plaie du Christ est remplie.
Et son Esprit brise les joints
Avec l'arbre mort du jardin
De sève humaine ;
Ne manquez pas ici le bond
Des derniers temps de création
Où l'amour de Dieu nous entraîne.
Ne rompez pas vos nouveaux liens :
Vous croîtrez avec l'Esprit Saint
Jusqu'à cette heure
Du Fils de l'homme éblouissant
Par tous les hommes de son sang
Qui l'auront choisi pour demeure.
Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu qui répandis la Lumière de l’Évangile sur les peuples de l’Angleterre par la prédication de Saint Augustin de Cantorbéry, permets que ses travaux continuent de porter des fruits dans ton Église.
Parole de Dieu : (Ga 2, 19b-20)... (Office des Laudes).
Avec Le Christ, je suis fixé à la Croix : je vis, mais ce n’est plus moi, c’est Le Christ qui vit en moi.
Ma vie aujourd’hui dans la condition humaine, je la vis dans la Foi au Fils de Dieu qui m’a aimé et qui s’est livré pour moi.
Parole de Dieu : (Rm 8, 1-2)... (Office des Vêpres).
Pour ceux qui sont dans Le Christ Jésus, il n’y a plus de condamnation. Car, en me faisant passer sous sa loi, L’Esprit qui donne la Vie dans Le Christ Jésus m’a libéré, moi qui étais sous la loi du péché et de la mort.