Eucharistie du Dimanche 31 Juillet 2016 : Dix-huitième Dimanche du Temps Ordinaire.

Eucharistie du Dimanche 31 Juillet 2016 : Dix-huitième Dimanche du Temps Ordinaire.

L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Ignace de Loyola, Prêtre, Fondateur de la Compagnie de Jésus (1491-1556).

(Mais la Célébration du Dix-huitième Dimanche du Temps Ordinaire a la préséance sur la mémoire de Saint Ignace de Loyola).
 
Fête de Saint Germain, Évêque d'Auxerre (c. 378-448).
Fête de la Bienheureuse Sidonie (Cécile Schelingova) martyre en Slovaquie (+ 1955).


Textes du jour (1ère lecture, Psaume, 2ème lecture, Évangile) :
Livre de l'Ecclésiaste 1,2.2,21-23... Psaume 90(89),3-4.5-6.12-13.14.17abc... Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 3,1-5.9-11... Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 12,13-21.
Commentaire de Saint Basile (v. 330-379), Moine et Évêque de Césarée en Cappadoce, Docteur de l'Église.
AUTOBIOGRAPHIE DE SAINT IGNACE RECUEILLIE PAR LOUIS CONSALVO.
Autre commentaire du Carmel.
Autre commentaire du Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autre commentaire de l’Abbé Jordi PASCUAL i Bancells (Salt, Girona, Espagne).
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.

Cartes prieres saint ignace cb1243 2 1Dimanche 31 Juillet 2016 : Fête de Saint Ignace de Loyola, Prêtre, Fondateur de la Compagnie de Jésus (1491-1556).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint Ignace de Loyola.

Sculpture saint germain l auxerrois 2Dimanche 31 Juillet 2016 : Fête de Saint Germain, Évêque d'Auxerre (c. 378-448).
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Saint Germain, Évêque d'Auxerre.

Bienheureuse sidonie 2Dimanche 31 Juillet 2016 : Fête de la Bienheureuse Sidonie (Cécile Schelingova), martyre en Slovaquie (+ 1955).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Bienheureuse Sidonie (Cécile Schelingova).

 

LITURGIE DE LA PAROLE.

Livre de l'Ecclésiaste 1,2.2,21-23.
Vanité des vanités disait Qohèleth. Vanité des vanités, tout est vanité !
Un homme s’est donné de la peine ; il est avisé, il s’y connaissait, il a réussi. Et voilà qu’il doit laisser son bien à quelqu’un qui ne s’est donné aucune peine. Cela aussi n’est que vanité, c’est un grand mal !
En effet, que reste-t-il à l’homme de toute la peine et de tous les calculs pour lesquels il se fatigue sous le soleil ?
Tous ses jours sont autant de souffrances, ses occupations sont autant de tourments : même la nuit, son cœur n’a pas de repos. Cela aussi n’est que vanité.

 

Psaume 90(89),3-4.5-6.12-13.14.17abc.
Tu fais retourner l'homme à la poussière ;
tu as dit : « Retournez, fils d'Adam ! »
A tes yeux, mille ans sont comme hier,
c'est un jour qui s'en va, une heure dans la nuit.

Tu les as balayés : ce n'est qu'un songe ; dès le matin, c'est une herbe changeante :
elle fleurit le matin, elle change ; le soir, elle est fanée, desséchée.
Apprends-nous la vraie mesure de nos jours :
que nos cœurs pénètrent la sagesse.

Reviens, Seigneur, pourquoi tarder ?
Ravise-toi par égard pour tes serviteurs.
Rassasie-nous de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.

Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l'ouvrage de nos mains.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu ! Consolide pour nous l'ouvrage de nos mains ; oui, consolide l'ouvrage de nos mains.

 

Lettre de saint Paul Apôtre aux Colossiens 3,1-5.9-11.
Frères, si vous êtes ressuscités avec le Christ, recherchez les réalités d’en haut : c’est là qu’est le Christ, assis à la droite de Dieu.
Pensez aux réalités d’en haut, non à celles de la terre.
En effet, vous êtes passés par la mort, et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu.
Quand paraîtra le Christ, votre vie, alors vous aussi, vous paraîtrez avec lui dans la gloire.
Faites donc mourir en vous ce qui n’appartient qu’à la terre : débauche, impureté, passion, désir mauvais, et cette soif de posséder, qui est une idolâtrie.
Plus de mensonge entre vous : vous vous êtes débarrassés de l’homme ancien qui était en vous et de ses façons d’agir,
et vous vous êtes revêtus de l’homme nouveau qui, pour se conformer à l’image de son Créateur, se renouvelle sans cesse en vue de la pleine connaissance.
Ainsi, il n’y a plus le païen et le Juif, le circoncis et l’incirconcis, il n’y a plus le barbare ou le primitif, l’esclave et l’homme libre ; mais il y a le Christ : il est tout, et en tous.

 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 12,13-21.
En ce temps-là, du milieu de la foule, quelqu’un demanda à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage. »
Jésus lui répondit : « Homme, qui donc m’a établi pour être votre juge ou l’arbitre de vos partages ? »
Puis, s’adressant à tous : « Gardez-vous bien de toute avidité, car la vie de quelqu’un, même dans l’abondance, ne dépend pas de ce qu’il possède. »
Et il leur dit cette parabole : « Il y avait un homme riche, dont le domaine avait bien rapporté.
Il se demandait : “Que vais-je faire ? Car je n’ai pas de place pour mettre ma récolte.”
Puis il se dit : “Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j’en construirai de plus grands et j’y mettrai tout mon blé et tous mes biens.
Alors je me dirai à moi-même : Te voilà donc avec de nombreux biens à ta disposition, pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence.”
Mais Dieu lui dit : “Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?”
Voilà ce qui arrive à celui qui amasse pour lui-même, au lieu d’être riche en vue de Dieu. »

 

Commentaire du jour.
Saint Basile (v. 330-379), Moine et Évêque de Césarée en Cappadoce, Docteur de l'Église.
Homélie 6, sur les richesses ; PG 31, 261s (trad. Luc commenté, DDB 1987, p. 109 rev.)

« Être riche en vue de Dieu »

« Que vais-je faire ? Où trouver de quoi manger ? De quoi m'habiller ? » Voilà ce que dit ce riche. Son cœur souffre, l'inquiétude le dévore, car ce qui réjouit les autres accable l'avare. Que tous ses greniers soient remplis n'est pas pour lui un bonheur.
Ce qui tourmente douloureusement son âme, c'est ce trop-plein de richesses débordant de ses greniers…

Considère, homme, celui qui t'a comblé de ses largesses. Réfléchis un peu sur toi-même : Qui es-tu ? Qu'est-ce qui t'a été confié ? De qui as-tu reçu cette charge ? Pourquoi as-tu été choisi de préférence à bien d‘autres ?
Le Dieu de bonté a fait de toi son intendant ; tu as la charge de tes compagnons de service : ne va pas croire que tout est préparé pour ton seul estomac !
Dispose des biens que tu as entre les mains comme s'ils appartenaient à d'autres. Le plaisir qu'ils te procurent dure peu, bientôt ils vont t'échapper et disparaître, mais il t'en sera demandé un compte rigoureux.
Or toi, tu gardes tout, portes et serrures verrouillés ; et bien que tu aies tout enfermé, l'anxiété t'empêche de dormir…

« Que vais-je faire ? » Il y avait une réponse toute prête : « Je comblerai les âmes des affamés ; j'ouvrirai mes greniers et j'inviterai tous ceux qui sont dans le besoin…
Je ferai entendre une parole généreuse : Vous tous qui manquez de pain, venez à moi, prenez votre part des dons accordés par Dieu, chacun ce qu'il lui faut. »

 

AUTOBIOGRAPHIE DE SAINT IGNACE RECUEILLIE PAR LOUIS CONSALVO

Ignace s'adonnait volontiers à la lecture de ces livres mondains et menteurs qu'on appelle romans de chevalerie.
Se sentant dispos, il en demanda quelques-uns pour passer le temps. Mais dans toute la maison, on n'en trouva pas un seul de ceux qu'il avait coutume de lire ; on lui apporta donc une Vie du Christ et un livre sur la vie des Saints en espagnol.
Il y faisait de fréquentes lectures et éprouvait un certain attrait pour ce qu'on y racontait. Quand il s'interrompait, il réfléchissait tantôt à ce qu'il avait lu, tantôt aux choses du monde qui, auparavant, retenaient habituellement sa pensée.

Notre Seigneur cependant venait à son secours et, à ces pensées, en faisait succéder d'autres, nées de ses lectures.
En effet, en lisant la vie de Notre Seigneur et des Saints, il se prenait à penser et à se dire en lui-même: « Et si je faisais ce que fit Saint François et ce que fit Saint Dominique ? »

Il songeait aussi à bien des choses qui lui paraissaient bonnes, et il envisageait toujours des entreprises difficiles et pénibles.
À se les proposer, il avait le sentiment qu'il lui serait facile de les réaliser. Toutes ces réflexions revenaient à se dire : «Saint Dominique a fait ceci, donc je dois le faire ; Saint François a fait cela, donc je dois le faire.»

Ces considérations, elles aussi, duraient tout un temps puis d'autres occupations les interrompaient et les pensés mondaines évoquées plus haut lui revenaient à l'esprit ; à elles aussi il s'arrêtait longuement.
Ces pensées si diverses se succédèrent longtemps en lui.

Il y avait pourtant entre elles cette différence : à penser aux choses du monde il prenait grand plaisir, mais lorsque, par lassitude, il les laissait, il restait sec et mécontent ; au contraire, à la pensée de se rendre nu-pieds à Jérusalem, de ne manger que des herbes et de se livrer à toutes les autres austérités qu'il voyait pratiquées par les Saints, non seulement il trouvait de la consolation sur le moment, mais il restait content et joyeux après l'avoir abandonnée.

Il n'y faisait pourtant pas attention et ne s'arrêtait pas à peser cette différence, jusqu'au jour où ses yeux s'ouvrirent quelque peu et où il commença à s'étonner de cette diversité et se mit à y réfléchir.
Son expérience l'amena à voir que certaines pensées le laissaient triste, d'autres joyeux, et peu à peu il en vint à se rendre compte de la diversité des esprits dont il était agité, l'esprit du démon et l'esprit de Dieu.

Telle fut sa première réflexion sur les choses de Dieu et plus tard, quand il fit les Exercices, c'est de là qu'il tira ses premières lumières sur la diversité des esprits.

 

Autre commentaire du jour.
http://www.carmel.asso.fr/18eme-Dimanche-T-O-C.html
Carmel.

18e Dimanche T.O.-C-

De la foule qui entoure Jésus se lève une requête : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage » mais il répond : « Qui m’a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? » (cf. Ex 2,14).
Jésus refuse d’intervenir et renvoie les protagonistes aux autorités que la société civile a mises en place pour résoudre ce genre de controverse.
Jésus ne s’attribue aucune charge étrangère à la mission qu’il reçoit du Père : « Mon Royaume n’est pas de ce monde » (Jn 18,36), dira-t-il à Pilate…

La singularité de Jésus consiste dans le regard “autre” qu’il sait porter sur les événements quotidiens et dans sa lecture des sentiments et des pensées profondes qui motivent l’agir humain.
Ici il dévoile un risque présent dans notre rapport avec les biens : la cupidité, l’avarice. En se tournant vers ses auditeurs il dit : « Gardez-vous bien de toute âpreté au gain, car la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses ».
C’est une parole qui dans sa désarmante simplicité et vérité nous met tous en question. En quoi faisons-nous consister notre vie ? Sur quoi la fondons-nous ?
Souvent nous sommes tentés de la faire dépendre de l’accumulation des richesses, comme si elles pouvaient combler notre soif de sens et d’amour.
Ainsi nous amassons des biens pour nous, sans tenir compte des autres ; et même nous finissons par les priver de ce qui leur reviendrait pour avoir de quoi vivre, comme le fait le riche de la parabole à l’encontre du pauvre Lazare (cf. Lc 16,19-31).
Bien plus, un tel comportement va jusqu’à être loué de nos jours par une société qui considère que l’enrichissement n’est pas un vice mais une vertu publique.

Jésus connaissait bien le cœur de l’homme : le lieu où naît cet insatiable appétit d’accumuler les biens (cf. Mc 7,22).
Oui, le cœur peut connaître cette maladie du repli sur l’avoir, qui empêche la capacité de donner et de recevoir.
Quiconque est la proie d’une telle « fixation » finit par s’identifier avec ce qu’il possède. Jésus savait, comme le dit Paul à Timothée, que “la racine de tous les maux, c’est l’amour de l’argent” (1Tm 6,10) ; “c’est une idôlatrie” (Col 3,5), car la cupidité implique une adhésion confiante aux biens plutôt qu’à Dieu.
Autrement dit, cette manie de posséder nous éloigne du Royaume de Dieu et empêche Dieu de régner sur nos vies.
C’est pourquoi Jésus dit : « Aucun domestique ne peut servir deux maîtres : ou bien il détestera le premier, et aimera le second ; ou bien il s’attachera au premier, et méprisera le second. Vous ne pouvez pas servir à la fois Dieu et l’Argent » (Lc 16,13).
Devant le refus qu’oppose à son appel un homme qui avait de grands biens, il commente : « Comme il sera difficile à ceux qui possèdent des richesses de pénétrer dans le Royaume de Dieu ! Car il est plus facile à un chameau de passer par un trou d’aiguille qu’à un riche d’entrer dans le Royaume de Dieu » (Lc 18,24).

Une sagesse qui lui vient de l’observation de la réalité fait chanter au psalmiste : « Ne crains pas l’homme qui s’enrichit, qui accroît le luxe de sa maison : aux enfers il n’emporte rien ; sa gloire ne descend pas avec lui » (Ps 48, 17-18).
Jésus semble lui faire écho en racontant la parabole de l’homme tellement riche qu’il ne sait plus où entreposer les ressources acquises par son travail.
L’insensé, “l’homme comblé qui n’est pas clairvoyant et ressemble au bétail qu’on abat” (Ps 48, 21) se dit en lui-même : “Te voilà avec des réserves en abondance pour de nombreuses années. Repose-toi, mange, bois, jouis de l’existence”.
Jésus lui répond en lui opposant la voix de Dieu : « Tu es fou : cette nuit même, on te redemande ta vie. Et ce que tu auras mis de côté, qui l’aura ? »
Comme le chante encore le psalmiste : « L’homme ici-bas n’est qu’un souffle ; il va, il vient, il n’est qu’une image. Rien qu’un souffle, tous ses tracas ; il amasse, mais qui recueillera ? ».

La petite Thérèse a compris dès son enfance « la vanité de tout ce qui passe » et elle aime à citer le livre de l’Ecclésiaste comme elle le fait en racontant sa visite chez des amis d’Alençon en août 1883 : « Je pourrais dire que ce fut pendant mon séjour à Alençon que je fis ma première entrée dans le monde. Tout était joie, bonheur autour de moi, j’étais fêtée, choyée, admirée, en un mot ma vie pendant quinze jours ne fut semée que de fleurs… J’avoue que cette vie avait des charmes pour moi.
La Sagesse a bien raison de dire : "Que l’ensorcellement des bagatelles du monde séduit l’esprit même éloigné du mal."
A dix ans le cœur se laisse facilement éblouir, aussi je regarde comme une grande grâce de n’être pas restée à Alençon ; les amis que nous y avions étaient trop mondains, ils savaient trop allier les joies de la terre avec le service du Bon Dieu.
Ils ne pensaient pas assez à la mort et cependant la mort est venue visiter un grand nombre de personnes que j’ai connues, jeunes, riches et heureuses !!!
J’aime à retourner par la pensée aux lieux enchanteurs où elles ont vécu, à me demander où elles sont, ce qui leur revient des châteaux et des parcs où je les ai vues jouir des commodités de la vie ?…
Et je vois que tout est vanité et affliction d’esprit sous le Soleil…Que l’unique bien, c’est d’aimer Dieu de tout son cœur et d’être ici-bas pauvre d’esprit » (Ms A 32 v°).

C’est vrai, souvent nous amassons des richesses pour nous défendre de la peur de la mort, comme si d’avoir beaucoup de biens pouvait empêcher l’événement qui nous attend tous au terme de l’existence.
Ainsi nous reportons sine die notre confrontation avec la mort.
Si nous méditions intelligemment sur elle nous pourrions en revanche reconnaître ce qui dans la vie est vraiment essentiel.
Car celui-là seul qui a une raison pour laquelle il vaut la peine de mourir, de donner sa vie, a aussi une raison de vivre.

Nous voici renvoyés à la parole de Jésus : « là où est votre trésor, là aussi sera votre cœur » (Lc 12,34).
Si notre trésor est la communion avec Le Seigneur Jésus, si notre vie est fondée sur Lui, alors nous serons capables de partage fraternel, comme en sera capable le riche Zachée dans sa rencontre avec Jésus, lui qui « de riche s’est fait pauvre pour nous » (cf. 2Cor 8,9).
Le partage est le vrai nom de la pauvreté chrétienne. Celui qui s’exerce à partager connaît la joie de donner et de vivre en communion.
A l’exemple de Paul qui disait à ses communautés : « Je vous ai toujours montré qu’il faut travailler ainsi pour secourir les faibles, en nous rappelant les paroles du Seigneur Jésus, car Lui-même a dit : Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20, 35). Quiconque a fait l’expérience de cette joie ne peut plus s’en passer.
Voilà ce que peut signifier pour chacun de nous de « ne pas amasser pour lui-même, mais d’être riche en vue de Dieu » (Lc 12,21).

 

Autre commentaire du jour.
http://www.homelies.fr/homelie,18e.dimanche.du.temps.ordinaire,3548.html
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.

Mais Dieu lui dit : “Tu es fou : cette nuit même, on va te redemander ta vie. Et ce que tu auras accumulé, qui l’aura ?”

« Vanité des vanités, tout est vanité » : cette sentence désabusée du roi Qohélet est devenue proverbiale.
Pour se convaincre de sa sagesse, il suffit de porter un regard lucide sur les événements de ce monde : que d’injustices !
Que d’énergies englouties dans des projets éphémères ; que d’espoirs de prospérité légitimes détruits scandaleusement !
L’épisode présenté dans l’Évangile est une application directe de ce qui choque notre sage : « Un homme s'est donné de la peine ; et voilà qu'il doit laisser son bien à quelqu'un qui ne s'est donné aucune peine ».
Ce dernier – le bénéficiaire du travail d’un autre - trouve même le moyen de se disputer avec son frère, en refusant de partager avec lui le don gratuit qui leur est fait à tous deux.
Non seulement celui qui a amassé l’héritage ne jouit pas du fruit de son travail, mais en raison de leur « âpreté au gain », ses héritiers n’en profitent pas davantage : ils s’entredéchirent plutôt !
Celui qui se sent lésé élève la voix : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage ».
La démarche peut nous surprendre, mais il était normal dans le monde juif de l’époque, de consulter un « rabbi » pour résoudre ce genre de litige.
Pourtant Jésus le repousse vivement : « Homme - le terme est omis dans la traduction liturgique, mais il signifie qu’au-delà de cette rencontre particulière, c’est à tout homme que Jésus s’adresse - qui m'a établi pour faire vos partages ? » - sous entendu « les partages de vos biens terrestres ».
Rompant avec la tradition rabbinique, Jésus refuse d’entrer dans la résolution du différent, argumentant que « la vie d’un homme, fût-il dans l’abondance, ne dépend pas de ses richesses », car la jouissance de la Vie véritable ne saurait découler de la possession de biens éphémères.
Le seul problème de succession qui compte porte sur notre véritable héritage, auquel nous avons accès en devenant par la Foi, cohéritier avec Jésus de la Vie éternelle (cf. Rm 8, 17).

Nous nous acheminons ainsi vers l’interrogation que nous pose la liturgie de ce jour : à quoi notre cœur s’attache-t-il ? Vers quoi tendons-nous ? Quel sens donnons-nous à notre vie à travers nos choix quotidiens ?
Le problème de l’homme riche que Jésus met en scène n’est pas d’avoir amassé des richesses, mais de s’être coupé du réel.
Il s’est en effet construit un monde imaginaire où il se trouve seul avec lui-même, dans un illusoire dialogue sans interlocuteur, puisque c’est à son « âme » qu’il s’adresse.

Or que nous le voulions ou non, nous nous inscrivons dans une réalité organique qui englobe toute l’humanité, appelée à devenir le Corps du Christ, la Famille de Dieu.
Cet homme désire « se reposer », sans autre souci que de « jouir de l’existence » dans une vie centrée sur le « boire » et le « manger », c'est-à-dire la satisfaction égoïste de ses besoins.

Hélas, le réveil de ce songe sera douloureux : « cette nuit même on te redemande ta vie ! » Au lieu de « s’enrichir aux yeux de Dieu » en partageant ici-bas ses biens avec ceux qui en ont besoin, il va se trouver pauvre et nu dans l’au-delà, tandis que d’autres jouiront de ce qu’il aura amassé dans ses greniers.
En ne vivant que pour lui-même, sans souci ni de Dieu ni des autres, ce pauvre homme est devenu « fou », c'est-à-dire insensé, n’ayant pas su interpréter le sens des richesses que Dieu lui confiait.

Cet insensé, c’est nous, chaque fois que, perdant de vue notre destinée de gloire, nous vivons ici-bas en n’ayant d’autre horizon que la satisfaction de nos désirs et de nos envies.
Dans la seconde lecture, Saint Paul nous aide vigoureusement à vérifier où nous en sommes de la gestion de notre vie : si nous nous adonnons « à la débauche ou à l’impureté », si nous cédons « aux passions, aux désirs mauvais, et à l’appétit de jouissance », il est clair que nous n’avons pas encore réalisé la « vanité » des plaisirs de ce monde.
Aussi longtemps que nous demeurons prisonniers de nos fantasmes, nous « ne recevrons pas en héritage le Royaume de Dieu », auquel nous ne pouvons accéder qu’en adoptant le comportement de l’homme nouveau, celui que Le Père « refait toujours neuf à l’image de son Fils pour nous conduire à la vraie connaissance » de son dessein (cf. 2nd lect.).

Ceci ne signifie pas pour autant que ce monde constituerait un piège satanique : entre l’idolâtrie et la diabolisation des biens éphémères, Saint Paul nous enseigne une voie médiane, qui consiste à rechercher « les réalités d’en haut », tout en poursuivant notre pèlerinage ici-bas.
La conclusion de la deuxième lecture est éloquente à cet égard : pour ceux qui orientent leur vie vers le Royaume qui vient, « iI n'y a plus de Grec et de Juif, plus d'esclave, d'homme libre, il n'y a que Le Christ : en tous, il est tout ».
L’unité finale de l’humanité est anticipée par le disciple, et détermine dès à présent son comportement, en particulier le souci de ses frères.
Par contre celui qui s’attache à des futilités, dresse autour de lui les barrières de l’avarice et de l’envie, qui conduisent aux divisions et à la violence.
C’est bien ce que confirme l’épisode de ces deux frères, qui au lieu de s’accorder en bonne intelligence par respect pour la mémoire de leur père et dans l’intérêt de leurs familles, viennent demander à Jésus de consacrer leur division.

L’Église nous invite à mettre à profit ce temps estival pour vérifier notre degré de liberté face aux sollicitations de ce monde.
Parvenons-nous à conduire nos activités dans l’Esprit de l’Évangile, ou sommes-nous aliénés par les pseudo-besoins créés par une économie de marché qui envahit tous les domaines de notre vie quotidienne ?
La prière du psaume de ce jour peut nous aider dans ce travail de conversion : « Apprends-nous la vraie mesure de nos jours : que nos cœurs pénètrent la sagesse ».
Le souvenir de l’échéance inévitable qui nous attend au terme de cette courte vie, est sans aucun doute un moyen efficace pour « nous débarrasser des agissements de l’homme ancien » (2nd lect.).

« Oui Seigneur : "apprends-nous la vraie mesure de nos jours", afin que faisant un bon usage des biens qui passent, nous puissions dès à présent et pour toujours, nous attacher aux biens qui ne passeront pas. »
Père Joseph-Marie.

 

Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/IV_162
Abbé Jordi PASCUAL i Bancells (Salt, Girona, Espagne).

«La vie d'un homme, fût-il dans l'abondance, ne dépend pas de ses richesses»

Aujourd'hui, l'Évangile nous rappelle et nous exige de nous tenir toujours prêts «car, c'est à l'heure où vous n'y penserez pas que le Fils de l'homme viendra» (Lc 12,40).
Il faut toujours veiller, nous devons vivre en tension permanente, “désinstallés”, nous sommes des pèlerins sur un monde qui passe, notre véritable patrie étant le Ciel.
C'est vers ce point où se dirige notre vie; que nous le voulions ou non, notre existence terrestre n'est qu'un projet face à notre rencontre définitive avec Le Seigneur, et c'est dans cette rencontre quand «à qui l'on a beaucoup donné, on demandera beaucoup; à qui l'on a beaucoup confié, on réclamera davantage» (Lc 12,48).
N'est-ce donc pas le moment le plus important de notre vie?
Vivons la vie de façon intelligente, rendons-nous compte de quel est le vrai trésor! N'allons guère derrière les trésors de ce monde, comme, d'ailleurs, tant des gens font souvent. N'ayons pas leur mentalité!

D'après la mentalité du monde: autant tu vaux autant tu as! Les personnes sont valorisées à travers l'argent qu'elles possèdent, leur catégorie sociale, leur prestige, leur pouvoir...
Mais tout cela, aux yeux de Dieu ne vaut rien du tout!

Suppose qu'aujourd'hui l'on découvre que tu as une maladie incurable, et que l'on t'accorde tout au plus un mois de vie... qu'est ce que tu vas faire de tout ton argent?
Et de ton pouvoir, de ton prestige, de ta classe sociale, qu'est ce que tu vas en faire? Ils ne vont te servir à rien du tout!
Te rends-tu compte que tout ce que le monde évalue autant, au moment de la vérité ne sert à rien?
Et alors, lorsque tu regardes en arrière, autour de toi, tu vois que tous ces valeurs sont totalement changés: la relation des personnes qui t'entourent, l'amour, ce regard de paix et de compréhension, deviennent tout à coup les vrais valeurs, les trésors authentiques que tu —derrière les dieux de ce monde— avais toujours méprisés.

Aie l'intelligence évangélique de discerner quel est le vrai trésor! Que les richesses de ton cœur ne soient pas les dieux de ce monde, mais l'Amour, la vraie Paix, la Sagesse et tous les Dons que Dieu donne à ses fils préférés.

 

Hymne : Peuples, criez de joie

Peuples, criez de joie
Et bondissez d’allégresse :
Le Père envoie son Fils
Manifester sa tendresse ;
Ouvrons les yeux :
Il est l’image de Dieu
Pour que chacun le connaisse.

Loué soit notre Dieu,
Source et Parole fécondes :
Ses mains ont tout créé
Pour que nos cœurs lui répondent ;
Par Jésus Christ,
Il donne l’être et la vie :
En nous sa vie surabonde.

Loué soit notre Dieu
Qui ensemence la terre
D’un peuple où son Esprit
Est plus puissant que la guerre ;
En Jésus Christ,
La vigne porte du fruit
Quand tous les hommes sont frères.

Loué soit notre Dieu
Dont la splendeur se révèle
Quand nous buvons le vin
Pour une terre nouvelle ;
Par Jésus Christ,
Le monde passe aujourd’hui
Vers une gloire éternelle.

Peuples, battez des mains
Et proclamez votre fête :
Le Père accueille en lui
Ceux que son Verbe rachète ;
Dans l’Esprit Saint
Par qui vous n’êtes plus qu’un,
Que votre joie soit parfaite !

 

Oraison du matin (Office des Laudes)...(Propre à Saint Ignace de Loyola).
Pour ta plus grande Gloire, Seigneur, tu as suscité dans ton Église Saint Ignace de Loyola : permets qu'avec son aide et à son exemple, après avoir combattu sur la Terre, nous partagions sa victoire dans le Ciel.

 

Parole de Dieu : (Ez 36, 25-27)... (Office des Laudes).
Je verserai sur vous une eau pure, et vous serez purifiés. De toutes vos souillures, de toutes vos idoles, je vous purifierai.
Je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau. J’enlèverai votre cœur de pierre, et je vous donnerai un cœur de chair.
Je mettrai en vous mon esprit : alors vous suivrez mes lois, vous observerez mes Commandements et vous y serez fidèles.

 

Parole de Dieu : (2 Th 2, 13-14)... (Office des Vêpres).
Nous devons continuellement rendre grâce à Dieu pour vous, frères aimés du Seigneur, car Dieu vous a choisis dès le commencement, pour être sauvés par L’Esprit qui sanctifie et par la Foi en la Vérité.
C’est à cela qu’il vous a appelés par notre Évangile, à posséder la Gloire de Notre Seigneur Jésus Christ.

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