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Eucharistie du Dimanche 31 Janvier 2016 : Quatrième Dimanche du Temps Ordinaire.
Eucharistie du Dimanche 31 Janvier 2016 : Quatrième Dimanche du Temps Ordinaire.
L’Église fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Jean (Giovanni) Bosco, Prêtre et Fondateur de la « Congrégation Salésienne (SDB) » et de l'Institut des « Filles de Marie-Auxiliatrice (FMA) » (1815-1888).
(Mais la Célébration du Quatrième Dimanche du Temps Ordinaire a la préséance sur la Célébration de la mémoire de Saint Jean Bosco).
Fête de Saint François-Xavier-Marie Bianchi, Prêtre Barnabite « Apôtre de Naples » (1743-1815).
Fête de Sainte Ulphe, Ermite (8ème s.).
Textes du jour (1ère lecture, Psaume, 2ème lecture, Évangile) :
Livre de Jérémie 1,4-5.17-19… Psaume 71(70),1-2.3.5-6ab.15ab.17… Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 12,31.13,1-13… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 4,21-30.
Commentaire de Saint Cyrille d'Alexandrie (380-444), Évêque et Docteur de l'Église.
LETTRE DE SAINT JEAN BOSCO À SES CONFRÈRES.
Autre commentaire de Frère Jean-Christian Lévêque o.c.d. (Carmel).
Autre commentaire du Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Autre commentaire de l’Abbé Pere SUÑER i Puig SJ (Barcelona, Espagne).
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.
Dimanche 31 Janvier 2016 : Fête de Saint Jean (Giovanni) Bosco, Prêtre et Fondateur de la « Congrégation Salésienne (SDB) » et de l'Institut des « Filles de Marie-Auxiliatrice (FMA) » (1815-1888).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint Jean (Giovanni) Bosco.
Dimanche 31 Janvier 2016 : Fête de Saint François-Xavier-Marie Bianchi, Prêtre Barnabite « Apôtre de Naples » (1743-1815).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur lui, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Saint François-Xavier-Marie Bianchi.
Dimanche 31 Janvier 2016 : Fête de Sainte Ulphe, Ermite (8ème s.).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Sainte Ulphe.
LITURGIE DE LA PAROLE.
Livre de Jérémie 1,4-5.17-19.
Au temps de Josias, la parole du Seigneur me fut adressée :
« Avant même de te façonner dans le sein de ta mère, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les nations. »
Toi, mets ta ceinture autour des reins et lève-toi, tu diras contre eux tout ce que je t’ordonnerai. Ne tremble pas devant eux, sinon c’est moi qui te ferai trembler devant eux.
Moi, je fais de toi aujourd’hui une ville fortifiée, une colonne de fer, un rempart de bronze, pour faire face à tout le pays, aux rois de Juda et à ses princes, à ses prêtres et à tout le peuple du pays.
Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer – oracle du Seigneur. »
Psaume 71(70),1-2.3.5-6ab.15ab.17.
En toi, Seigneur, j'ai mon refuge :
garde-moi d'être humilié pour toujours.
Dans ta justice, défends-moi, libère-moi,
tends l'oreille vers moi, et sauve-moi.
Sois le rocher qui m'accueille,
toujours accessible ;
tu as résolu de me sauver :
ma forteresse et mon roc, c'est toi !
Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance,
mon appui dès ma jeunesse.
Toi, mon soutien dès avant ma naissance,
tu m'as choisi dès le ventre de ma mère.
Ma bouche annonce tout le jour
tes actes de justice et de salut ;
Mon Dieu, tu m'as instruit dès ma jeunesse,
jusqu'à présent, j'ai proclamé tes merveilles.
Première lettre de saint Paul Apôtre aux Corinthiens 12,31.13,1-13.
Frères, recherchez avec ardeur les dons les plus grands. Et maintenant, je vais vous indiquer le chemin par excellence.
J’aurais beau parler toutes les langues des hommes et des anges, si je n’ai pas la charité, s’il me manque l’amour, je ne suis qu’un cuivre qui résonne, une cymbale retentissante.
J’aurais beau être prophète, avoir toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu, j’aurais beau avoir toute la foi jusqu’à transporter les montagnes, s’il me manque l’amour, je ne suis rien.
J’aurais beau distribuer toute ma fortune aux affamés, j’aurais beau me faire brûler vif, s’il me manque l’amour, cela ne me sert à rien.
L’amour prend patience ; l’amour rend service ; l’amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ;
il ne fait rien d’inconvenant ; il ne cherche pas son intérêt ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ;
il ne se réjouit pas de ce qui est injuste, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ;
il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout.
L’amour ne passera jamais. Les prophéties seront dépassées, le don des langues cessera, la connaissance actuelle sera dépassée.
En effet, notre connaissance est partielle, nos prophéties sont partielles.
Quand viendra l’achèvement, ce qui est partiel sera dépassé.
Quand j’étais petit enfant, je parlais comme un enfant, je pensais comme un enfant, je raisonnais comme un enfant. Maintenant que je suis un homme, j’ai dépassé ce qui était propre à l’enfant.
Nous voyons actuellement de manière confuse, comme dans un miroir ; ce jour-là, nous verrons face à face. Actuellement, ma connaissance est partielle ; ce jour-là, je connaîtrai parfaitement, comme j’ai été connu.
Ce qui demeure aujourd’hui, c’est la foi, l’espérance et la charité ; mais la plus grande des trois, c’est la charité.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 4,21-30.
En ce temps-là, dans la synagogue de Nazareth, après la lecture du livre d'Isaïe, Jésus déclara : « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre. »
Tous lui rendaient témoignage et s’étonnaient des paroles de grâce qui sortaient de sa bouche. Ils se disaient : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? »
Mais il leur dit : « Sûrement vous allez me citer le dicton : “Médecin, guéris-toi toi-même”, et me dire : “Nous avons appris tout ce qui s’est passé à Capharnaüm ; fais donc de même ici dans ton lieu d’origine !” »
Puis il ajouta : « Amen, je vous le dis : aucun prophète ne trouve un accueil favorable dans son pays.
En vérité, je vous le dis : Au temps du prophète Élie, lorsque pendant trois ans et demi le ciel retint la pluie, et qu’une grande famine se produisit sur toute la terre, il y avait beaucoup de veuves en Israël ;
pourtant Élie ne fut envoyé vers aucune d’entre elles, mais bien dans la ville de Sarepta, au pays de Sidon, chez une veuve étrangère.
Au temps du prophète Élisée, il y avait beaucoup de lépreux en Israël ; et aucun d’eux n’a été purifié, mais bien Naaman le Syrien. »
À ces mots, dans la synagogue, tous devinrent furieux.
Ils se levèrent, poussèrent Jésus hors de la ville, et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où leur ville est construite, pour le précipiter en bas.
Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin.
Commentaire du jour.
Saint Cyrille d'Alexandrie (380-444), Évêque et Docteur de l'Église.
Sur le prophète Isaïe, 5, 5; PG 70, 1352 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 394)
« Mais lui, passant au milieu d'eux, allait son chemin »
Le Christ a voulu amener à lui le monde entier et conduire à Dieu Le Père tous les habitants de la Terre...
Les gens venus du paganisme, enrichis de la Foi dans Le Christ, ont bénéficié du divin trésor de la proclamation qui apporte le Salut.
Par elle, ils sont devenus participants du Royaume des Cieux et compagnons des Saints, héritiers des réalités inexprimables (Ep 2,19.3,6)...
Le Christ promet la guérison et le pardon des péchés à ceux qui ont le cœur brisé, et il rend la vue aux aveugles.
Comment ne seraient-ils pas aveugles ceux qui ne reconnaissent pas celui qui est Le Dieu véritable ? Leur cœur n'est-il pas privé de la Lumière Divine et spirituelle ?
A eux, Le Père envoie la Lumière de la vraie connaissance de Dieu. Appelés par la Foi, ils l'ont connu ; plus encore, ils ont été connus par Lui.
Alors qu'ils étaient fils de la nuit et des ténèbres, ils sont devenus enfants de la lumière (Ep 5,8), car le jour les a illuminés, le Soleil de Justice s'est levé pour eux (Ml 3,20), et l'étoile du matin leur est apparue dans tout son éclat (Ap 22,16).
Rien pourtant ne s'oppose à ce que nous appliquions tout ce que nous venons de dire aux descendants d'Israël. Eux aussi, en effet, avaient le cœur brisé, ils étaient pauvres et comme prisonniers, et remplis de ténèbres...
Mais Le Christ est venu annoncer les bienfaits de son avènement, précisément aux descendants d'Israël avant les autres, et proclamer en même temps l'année de grâce du Seigneur (Lc 4,19) et le jour de la récompense.
L'année de grâce, c'est celle où Le Christ a été crucifié pour nous. Car c'est alors que nous sommes devenus agréables à Dieu Le Père.
Et nous portons du fruit par Le Christ, comme Lui-même nous l'a enseigné : « Amen, amen, je vous le dis : si le grain de blé tombé en terre ne meurt pas, il reste seul ; mais s'il meurt, il donne un fruit plus abondant » (Jn 12,24).
Il a dit encore : « Quand j'aurai été élevé de terre, j'attirerai à moi tous les hommes » (Jn 12,32).
En vérité, il a repris vie le troisième jour, après avoir foulé aux pieds la puissance de la mort. Puis il a dit aux saints disciples : « Tout pouvoir m'a été donné au Ciel et sur la Terre. Allez ! De toutes les nations faites des disciples » (Mt 28,18-19).
LETTRE DE SAINT JEAN BOSCO À SES CONFRÈRES.
Avant tout, si nous voulons nous montrer les amis du vrai bien de nos élèves et les amener à faire leur devoir, nous ne devons jamais oublier que nous représentons les parents de cette chère jeunesse qui fut toujours le tendre sujet de mes occupations, de mes études, de mon Ministère Sacerdotal, et de notre Congrégation Salésienne.
Que de fois, mes chers fils, dans ma longue carrière, j'ai dû me persuader de cette grande vérité : il est toujours plus facile de s'irriter que de patienter, de menacer un enfant, que de le persuader !
Je dirai même qu'il est plus facile, pour notre impatience et pour notre orgueil, de châtier les récalcitrants que de les corriger, en les supportant avec fermeté et douceur.
Je vous recommande la Charité que saint Paul employait envers les nouveaux convertis à la religion du Seigneur, et qui le faisait souvent pleurer et supplier quand il les voyait peu dociles et répondant mal à son zèle.
Écartez tout ce qui pourrait faire croire qu'on agit sous l'effet de la passion. Il est difficile, quand on punit, de conserver le calme nécessaire pour qu'on ne s'imagine pas que nous agissons pour montrer notre autorité ou pour décharger notre emportement.
Considérons comme nos enfants ceux sur lesquels nous avons un pouvoir à exercer. Mettons-nous à leur service, comme Jésus qui est venu pour obéir, non pour commander. Redoutons ce qui pourrait nous donner l'air de vouloir dominer, et ne les dominons que pour mieux les servir.
C'est ainsi que Jésus se comportait avec ses Apôtres, en supportant leur ignorance, leur rudesse et même leur manque de Foi. Il traitait les pécheurs avec gentillesse et familiarité, au point de susciter chez les uns l'étonnement, chez d'autres le scandale, et chez beaucoup l'espoir d'obtenir le Pardon de Dieu. C'est pourquoi il nous a dit d'apprendre de Lui à être doux et humbles de cœur.
Puisqu'ils sont nos enfants, éloignons toute colère, quand nous devons corriger leurs manquements, ou du moins modérons-la pour qu'elle semble tout à fait étouffée.
Pas d'agitation dans notre cœur, pas de mépris dans nos regards, pas d'injures sur nos lèvres. Ayons de la Compassion pour le présent, de l'espérance pour l'avenir : alors vous serez de vrais pères, et vous accomplirez un véritable amendement.
Dans les cas très graves, il vaut mieux vous recommander à Dieu, lui adresser un acte d'humilité, que de vous laisser aller à un ouragan de paroles qui ne font que du mal à ceux qui les entendent, et d'autre part ne procurent aucun profit à ceux qui les méritent.
Autre commentaire du jour.
http://www.carmel.asso.fr/4eme-Dimanche-TO-C.html
Frère Jean-Christian Lévêque o.c.d. (Carmel).
« Amen, je vous le dis : aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays. »
Ce n’était sans doute pas la première fois que Jésus assurait une des lectures dans cette synagogue de Nazareth ; mais c’était la première fois qu’il allait y prendre la parole.
D’où la curiosité de tout l’auditoire.
Marie, de sa place parmi les femmes, ne perdait pas un mot ; et tous avaient les yeux fixés sur son fils. D’habitude l’homélie consistait à éclairer un texte par l’autre, la première lecture par la deuxième ; mais ce jour-là, semble-t-il, Jésus part directement du texte d’Isaïe 61 qu’il vient de proclamer.
On attendait une exégèse ; on entend une annonce, inattendue, étrange, inouïe : « Aujourd’hui cette Écriture est accomplie pour vous qui entendez ! »
En un instant, venues du fond des âges, les paroles des prophètes se concentrent sur cet artisan, assis dans la chaire, et qui explique calmement ce texte qu’il a médité tant de fois, spécialement depuis son Baptême :
« L’Esprit du Seigneur est sur moi qui vous parle. C’est moi qui ai reçu son onction pour annoncer aux pauvres la bonne nouvelle. C’est moi qui suis envoyé proclamer de la part du Seigneur une »année d’accueil".
À ce message d’espérance, à ces « paroles de grâce », les gens de Nazareth, dont beaucoup sont des compagnons d’enfance de Jésus, se montrent d’abord accueillants ; mais tout de suite le doute, l’affreux doute, s’insinue : « N’est-ce pas là le fils de Joseph ? Sur quoi appuie-t-il ses prétentions ? On raconte beaucoup de choses à Capharnaüm ; mais nous, ici, nous n’avons vu aucun signe ! »
Et Jésus répond, en substance : « Si vous ne voulez pas croire, vous qui me connaissez, d’autres croiront à votre place, car Dieu, comme au temps des prophètes, va faire grâce même à des étrangers, et sa Miséricorde ignore les frontières ».
Face au doute, Jésus proclame l’universalité de sa Mission et l’extension à tous les peuples du plan de Salut de Dieu. La discussion se prolonge et s’envenime, si bien que la foule s’apprête à lyncher l’enfant du pays.
Pour nous, qui entendons ce récit après vingt siècles de Christianisme, l’Écriture s’accomplit de nouveau : Le Fils de Dieu nous appelle à notre propre liberté, mais son message suscite en nous la contradiction.
Depuis trop longtemps, sans doute, nous sommes ses compagnons, et parce qu’il s’est voulu tout proche de nous, nous laissons s’estomper dans notre intelligence et notre cœur le mystère de sa personne.
Le drame de la Foi se poursuit en chacune de nos vies : Jésus prophète ne trouve pas accueil dans sa patrie, et « les siens » continuent à ne pas le recevoir, ou du moins à ne rien attendre de lui.
Les gens de Nazareth croyaient tout savoir à propos de Jésus parce qu’ils connaissaient l’échoppe de Joseph ; mais ils ignoraient qu’en Jésus « Dieu était à l’œuvre, se réconciliant le monde » (2 Co 5,19).
La même tentation nous guette lorsque nous jugeons nos frères : à force de voir en chacun le simple fils d’Untel, nous ne voyons plus en lui le fils que Dieu aime ; à force de jauger la vie d’un homme en fonction de son efficacité ou de ses limites, nous ne savons plus voir l’œuvre que Dieu fait en lui ou pourrait faire par lui.
Certains de nos comportements rejoignent même un peu, toutes proportions gardées, le réflexe de la foule mécontente à Nazareth : nous sommes prompts, au moins en pensée, à mener quelqu’un jusqu’à l’escarpement de la colline … Mais regardons bien celui qui va tomber : il ressemble étrangement à Jésus.
Fr. Jean-Christian Lévêque o.c.d.
Autre commentaire du jour.
http://www.homelies.fr/homelie,,4464.html
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Cette Parole de l’Écriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit.
« Cette Parole de l’Écriture que vous venez d’entendre, c’est aujourd’hui qu’elle s’accomplit » : avec quelle joie Jésus ne devait-il pas prononcer ces paroles solennelles qui inaugurent son ministère ! Elles en constituent à la fois le programme et anticipent son accomplissement.
La paisible confiance qui émane de Notre-Seigneur jaillit de la conscience de son identité et de sa mission : « L’Esprit du Seigneur est sur moi parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction » (Lc 4, 18). Et dans cet Esprit, Jésus entend le Père lui murmurer : « Avant même de te former dans le sein de la Vierge Marie, je te connaissais ; avant que tu viennes au jour, je t’ai consacré ; je fais de toi un prophète pour les peuples » (1ère lect.).
Notre-Seigneur se sait envoyer par Le Père pour « rassembler dans l’unité les enfants de Dieu dispersés » (Jn 11, 52). Il sait que pour ce faire, il devra les arracher de haute lutte à celui qui les tient assujettis dans le cruel esclavage de l’ignorance et du péché.
Il est conscient que même si au désert il a déjà vaincu l’Ennemi, le combat sera rude, en raison de nos complicités avec l’Antique Serpent qui nous a séduits par ses propositions mensongères.
Jésus sait aussi que tous n’accepteront pas d’être guéris de leur cécité et de venir à la lumière, d’être libérés de leurs chaînes et d’accéder à la liberté ; nombreux même seront ceux qui se boucheront les oreilles à l’annonce de la Bonne Nouvelle et refuseront d’entrer dans l’année jubilaire de réconciliation accordée par le Seigneur (Lc 4, 19).
C’est « dans son propre pays » que Jésus fait en premier cette douloureuse expérience ; l’épisode de la synagogue de Nazareth placé en exergue de la vie publique, annonce que l’ombre du rejet pèsera sur tout le Ministère de Notre-Seigneur. L’opposition, d’abord lancinante et diffuse, deviendra progressivement de plus en plus explicite et organisée, pour conduire finalement au drame de la Passion.
Le dernier paragraphe de la péricope de ce jour résonne d’ailleurs comme une véritable anticipation de la Pâque : rendus « furieux » par l’action occulte du Malin dans leurs cœurs, les Juifs « se levèrent tous ensemble » (Lc 23, 1), « poussèrent Jésus hors de la ville et le menèrent jusqu’à un escarpement de la colline où la ville est construite ». « En ce lieu dit “le crâne ” ou “ calvaire ”, ils le crucifièrent avec deux malfaiteurs » (Lc 23, 33).
Cette issue dramatique de son Ministère, Jésus l’a pressentie. Il connaît les Écritures : il sait qu’ « aucun prophète n’est bien accueilli dans son pays ».
Mais il ne faiblira pas, car il marche « dans la puissance de L’Esprit » (Lc 4, 14), c’est-à-dire dans la force invincible de l’Amour de Dieu Son Père dont la voix résonne sans cesse à ses oreilles : « C’est Toi Mon Fils : Moi, aujourd’hui, je t’ai engendré » (Lc 3, 22).
« Je fais de toi aujourd’hui une ville fortifiée, une colonne de fer, un rempart de bronze, pour faire face à tout le pays, aux rois de Juda et à ses chefs, à ses prêtres et à tout le peuple. Ils te combattront, mais ils ne pourront rien contre toi, car je suis avec toi pour te délivrer » (1ère lect.).
Pourtant, au moment d’entrer dans sa Passion, Jésus trahira son angoisse par ces paroles bouleversantes : « Maintenant mon âme est troublée. Que puis-je dire ? Dirai-je : Père, délivre-moi de cette heure ? Mais non ! C’est pour cela que je suis parvenu à cette heure-ci ! Père glorifie ton Nom ! » (Jn 12, 27).
La Gloire de Dieu que Jésus va manifester dans la puissance de l’Esprit qui repose sur lui, ne triomphe pas du mal en s’y opposant par la force, mais tout au contraire en y consentant ; en laissant la violence s’épuiser en vain à vouloir triompher de sa douceur ; et en triomphant de la haine meurtrière par le Pardon qui redonne la Vie : « Père, pardonne-leur : ils ne savent pas ce qu’ils font » (Lc 23, 34).
En rédigeant l’hymne à la Charité, qui Saint Paul contemplait-il avec tendresse et reconnaissance, émerveillement et Adoration ?
Où son regard se posait-il, sinon sur le visage de son Seigneur crucifié par Amour pour lui ? Certes Jésus avait donné la preuve qu’il était un « prophète, possédant toute la science des mystères et toute la connaissance de Dieu » (2nd lect.) ; mais c’est sur l’autel de la croix, où l’Agneau est offert en holocauste, qu’il révèle l’absolu de la Charité.
« Il m’a aimé, et s’est livré pour moi » (Ga 2, 20) : voilà la clé de lecture qui donne sens à la destinée paradoxale de ce Rabbi que l’on disait « Fils de Joseph » de Nazareth.
C’est l’Amour et rien d’autre qui motive sa marche persévérante, héroïque, affrontant toutes les oppositions, déjouant tous les pièges, franchissant tous les obstacles.
« Mais lui, passant au milieu d’eux, allait son chemin », s’avançant résolument vers sa Pâques. « Passant » au creux de notre mort, il « allait son chemin », ne prenant aucun repos avant de nous avoir préparé une place dans la Demeure de son Père et notre Père, de son Dieu et notre Dieu (cf. Jn 20, 17).
C’est en ressuscitant son Fils que Le Père révèlera aux yeux de tous que « l’Amour ne passera jamais ». « Ciel et Terre passeront » (Mc 13, 31), mais la Charité ne passera pas, car « Dieu est Amour » (1 Jn 4, 8).
Certes, « notre connaissance est actuellement partielle ; nous ne voyons qu’une image obscure dans un miroir ». Mais dans la mesure où nous consentons à l’action de L’Esprit Saint que le Fils nous a envoyé d’auprès du Père, nous grandirons dans la vraie connaissance de Dieu, jusqu’au jour où « nous le verrons face à face », dans la pleine lumière de l’Amour. Alors « nous connaîtrons vraiment, comme Dieu nous a connu ».
« Seigneur nous t’attendions dans la gloire imposante d’un Dieu majestueux qui manifeste sa toute-puissance ; et tu te révèle dans la fragilité d’un Enfant et l’impuissance d’un Crucifié. Donne-nous assez d’humilité pour te reconnaître dans ces visages paradoxaux de l’Amour, et le courage de nous mettre à ton école.
Que ta Croix glorieuse soit notre bâton pour la route dont l’Apôtre Paul nous indique le parcours : « L’Amour prend patience ; l’Amour rend service ; l’Amour ne jalouse pas ; il ne se vante pas, ne se gonfle pas d’orgueil ; il ne s’emporte pas ; il n’entretient pas de rancune ; il ne se réjouit pas de ce qui est mal, mais il trouve sa joie dans ce qui est vrai ; il supporte tout, il fait confiance en tout, il espère tout, il endure tout » (2nde lect.).
Père Joseph-Marie.
Autre commentaire de ce jour.
http://evangeli.net/evangile/jour/IV_36
Abbé Pere SUÑER i Puig SJ (Barcelona, Espagne).
«Aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays»
Aujourd'hui, quatrième Dimanche du Temps Ordinaire, la Liturgie nous présente à nouveau Jésus en train de parler dans la synagogue de Nazareth.
Il enchaîne avec l'Évangile de Dimanche dernier, dans lequel Jésus lisait une prophétie du prophète Isaïe: «L'Esprit du Seigneur est sur moi parce que Le Seigneur m'a consacré par l'onction. Il m'a envoyé porter la Bonne Nouvelle aux pauvres, annoncer aux prisonniers qu'ils sont libres, et aux aveugles qu'ils verront la lumière, apporter aux opprimés la libération (…)» (Lc 4,18-19). A la fin de cette lecture, Jésus affirme sans cachotterie que cette prophétie s'accomplit en Lui.
L'Évangile nous raconte que les gens de Nazareth s'étonnèrent d'entendre ces paroles de sagesse sortir de sa bouche.
Le fait que Jésus soit bien connu des nazaréens, puisqu'il avait vécu parmi eux pendant son enfance et son adolescence, ne les mettait pas dans de bonnes dispositions pour accepter de bonne foi qu'il était un prophète.
Rappelons-nous de la phrase de Nathanaël: «Peut-il sortir de Nazareth quelque chose de bon?» (Jn 1,46). Jésus leur reproche leur incrédulité, en leur rappelant: «Amen, je vous le dis : aucun prophète n'est bien accueilli dans son pays» (Lc 4,24). Et Il leur donne comme exemple Élie et Élisée qui ont accompli des miracles pour des étrangers mais par pour leurs concitoyens.
Cela dit, la réaction de nazaréens fut violente. Ils voulaient le lancer du haut de la falaise. Combien de fois considérons-nous que Dieu doit réaliser ses desseins en s'adaptant à nos grandioses critères!
Nous sommes offensés quand Il se sert de ce que nous considérons peu de chose. Nous voudrions un Dieu spectaculaire. Mais cela est propre du grand tentateur, depuis le pinacle: «Si tu es le Fils de Dieu, jette-toi en bas» (Lc 4,9).
Jésus se révèle comme un Dieu humble: Il est Le Fils de l'Homme «car Le Fils de l'homme n'est pas venu pour être servi, mais pour servir» (Mc 10,45).
Imitons-Le. Pour sauver des âmes, il n'est pas nécessaire d'être grand comme Saint Xavier. L'humble Thérèse de l'Enfant Jésus est sa compagne comme patronne des Missions.
Hymne : Peuples, criez de joie
Peuples, criez de joie
Et bondissez d’allégresse :
Le Père envoie son Fils
Manifester sa tendresse ;
Ouvrons les yeux :
Il est l’image de Dieu
Pour que chacun le connaisse.
Loué soit notre Dieu,
Source et Parole fécondes :
Ses mains ont tout créé
Pour que nos cœurs lui répondent ;
Par Jésus Christ,
Il donne l’être et la vie :
En nous sa vie surabonde.
Loué soit notre Dieu
Qui ensemence la terre
D’un peuple où son Esprit
Est plus puissant que la guerre ;
En Jésus Christ,
La vigne porte du fruit
Quand tous les hommes sont frères.
Loué soit notre Dieu
Dont la splendeur se révèle
Quand nous buvons le vin
Pour une terre nouvelle ;
Par Jésus Christ,
Le monde passe aujourd’hui
Vers une gloire éternelle.
Peuples, battez des mains
Et proclamez votre fête :
Le Père accueille en lui
Ceux que son Verbe rachète ;
Dans l’Esprit Saint
Par qui vous n’êtes plus qu’un,
Que votre joie soit parfaite !
Oraison du matin (Office des Laudes).
Dieu qui a suscité Saint Jean Bosco pour donner à la jeunesse un maître et un père, inspire-nous le même Amour qui nous fera chercher le Salut de nos frères en ne servant que Toi seul.
Parole de Dieu : (2 Tm 2, 8.11-13)… (Office des Laudes).
Souviens-toi de Jésus Christ, le descendant de David : il est ressuscité d’entre les morts. Voici une parole sûre : si nous sommes morts avec lui, avec lui nous vivrons. Si nous supportons l’épreuve, avec lui nous régnerons.
Si nous le rejetons, lui aussi nous rejettera. Si nous sommes infidèles, lui, il restera fidèle, car il ne peut se rejeter Lui-même.
Parole de Dieu : (He 12, 22-24)… (Office des Vêpres).
Vous êtes venus vers la montagne de Sion et vers la cité du Dieu vivant, la Jérusalem Céleste, vers des milliers d’anges en fête, et vers l’assemblée des premiers-nés dont les noms sont inscrits dans les Cieux.
Vous êtes venus vers Dieu, le juge de tous les hommes, et vers les âmes des justes arrivés à la perfection.
Vous êtes venus vers Jésus, le médiateur d’une Alliance nouvelle, et vers son Sang répandu sur les hommes, son Sang qui parle plus fort que celui d’Abel.
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