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- Eucharistie du Vendredi 29 Avril 2016 : Vendredi de la 5ème semaine du Temps Pascal.
Eucharistie du Vendredi 29 Avril 2016 : Vendredi de la 5ème semaine du Temps Pascal.
Eucharistie du Vendredi 29 Avril 2016 : Vendredi de la 5ème semaine du Temps Pascal.
L’Église Célèbre la Fête (en Europe. Mémoire obligatoire ailleurs) de Sainte Catherine de Sienne, vierge, Tertiaire Dominicaine, Docteur de l'Église, Co-Patronne de l'Europe (1347-1380).
Fête de la Vénérable Élisabeth Bergeron, Fondatrice des Sœurs de Saint-Joseph (? 1936).
Textes du jour (1ère lecture, Psaume, Évangile), Liturgie de la Fête :
Première lettre de saint Jean 1,5-10.2,1-2… Psaume 103(102),1-2.3-4.8-9.13-14.17-18a… Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 10,38-42.
Commentaire de Saint Jean-Paul II (1920-2005), Pape.
Autre commentaire de Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), Tertiaire Dominicaine, Docteur de l'Église, Copatronne de l'Europe.
DES DIALOGUES DE SAINTE CATHERINE DE SIENNE.
Autre commentaire de Frère Antoine-Marie, o.c.d. (Carmel).
Autre commentaire du Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Hymne, Oraison et Parole de Dieu.
Vendredi 29 Avril 2016 : Fête de Sainte Catherine de Sienne, vierge, tertiaire Dominicaine, Docteur de l'Église, Co-Patronne de l'Europe (1347-1380).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Sainte Catherine de Sienne.
Vendredi 29 Avril 2016 : Fête de la Vénérable Élisabeth Bergeron, Fondatrice des Sœurs de Saint-Joseph (? 1936).
Pour voir sa vie et en découvrir davantage sur elle, aller dans le menu déroulant à « Vie des Saints » ou sur le lien suivant :
Vénérable Élisabeth Bergeron.
LITURGIE DE LA PAROLE. (Textes de la Fête de Ste Catherine de Sienne).
Première lettre de saint Jean 1,5-10.2,1-2.
Voici le message que Jésus Christ nous a fait entendre et que nous vous annonçons : Dieu est lumière, il n'y a pas de ténèbres en lui.
Si nous disons que nous sommes en communion avec lui, alors que nous marchons dans les ténèbres, nous sommes des menteurs, nous n'agissons pas selon la vérité ;
mais, si nous marchons dans la lumière, comme il est lui-même dans la lumière, nous sommes en communion les uns avec les autres, et le sang de Jésus son Fils nous purifie de tout péché.
Si nous disons que nous n'avons pas de péché, nous nous égarons nous-mêmes et la vérité n'est pas en nous.
Si nous reconnaissons nos péchés, lui qui est fidèle et juste nous pardonnera nos péchés et nous purifiera de tout ce qui nous oppose à lui.
Si nous disons que nous ne sommes pas pécheurs, nous faisons de lui un menteur et sa parole n'est pas en nous.
Mes petits enfants, je vous écris pour que vous évitiez le péché. Mais, si l'un de nous vient à pécher, nous avons un défenseur devant le Père : Jésus Christ, le Juste.
Il est la victime offerte pour nos péchés, et non seulement pour les nôtres, mais encore pour ceux du monde entier.
Psaume 103(102),1-2.3-4.8-9.13-14.17-18a.
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
bénis son nom très saint, tout mon être !
Bénis le Seigneur, ô mon âme,
n'oublie aucun de ses bienfaits !
Car il pardonne toutes tes offenses
et te guérit de toute maladie ;
il réclame ta vie à la tombe
et te couronne d'amour et de tendresse ;
Le Seigneur est tendresse et pitié,
lent à la colère et plein d'amour ;
il n'est pas pour toujours en procès,
ne maintient pas sans fin ses reproches ;
comme la tendresse du père pour ses fils,
la tendresse du Seigneur pour qui le craint !
Il sait de quoi nous sommes pétris,
il se souvient que nous sommes poussière.
Mais l'amour du Seigneur, sur ceux qui le craignent,
est de toujours à toujours,
et sa justice pour les enfants de leurs enfants,
pour ceux qui gardent son alliance.
Évangile de Jésus Christ selon saint Luc 10,38-42.
Chemin faisant, Jésus entra dans un village. Une femme nommée Marthe le reçut.
Elle avait une sœur appelée Marie qui, s’étant assise aux pieds du Seigneur, écoutait sa parole.
Quant à Marthe, elle était accaparée par les multiples occupations du service. Elle intervint et dit : « Seigneur, cela ne te fait rien que ma sœur m’ait laissé faire seule le service ?
Dis-lui donc de m’aider. »
Le Seigneur lui répondit : « Marthe, Marthe, tu te donnes du souci et tu t’agites pour bien des choses.
Une seule est nécessaire. Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas enlevée. »
Commentaire du jour.
Saint Jean-Paul II (1920-2005), Pape.
Lettre apostolique pour le 6e centenaire de la mort de Ste Catherine de Sienne (trad. DC n°1793 du 5/10/1980, p. 851 © Libreria Editrice Vaticana)
Sainte Catherine de Sienne : une vie mystique et une vie d'action
Quand Catherine voit le jour en 1347, la situation en Italie et en Europe est devenue très difficile. Déjà s'annonçait la peste noire, qui devait semer la dévastation ; la société était troublée par la Guerre de Cent Ans et des invasions de mercenaires ; les papes avaient dû quitter Rome pour Avignon ; le schisme d'Occident allait se prolonger jusqu'en 1417.
Fille d'un teinturier, Catherine prend très rapidement conscience des besoins du monde qui l'entoure. Attirée par la forme de vie apostolique des Dominicains, elle demande à être agrégée au Tiers-Ordre (on appelait ces pieuses femmes les « Mantellate »).
Celles-ci n'étaient pas des Religieuses à proprement parler et ne vivaient pas la vie commune, mais elles portaient la robe blanche et le manteau noir des Frères Prêcheurs...
Catherine était entourée d'une foule bigarrée de disciples, de toute classe sociale et de toute origine. Elle les attirait par la pureté de sa Foi et par la liberté de son acceptation de la Parole de Dieu, sans adoucissement ni compromis...
Elle atteignit le sommet de son progrès intérieur par les noces spirituelles... ; on aurait donc pu penser que sa vie s'écoulerait dans la solitude et dans la Contemplation.
Mais Dieu, au contraire, l'avait attachée à Lui pour qu'elle lui soit unie dans l'œuvre de son Royaume...
Le dessein du Christ était de la lier étroitement à Lui par « l'Amour du prochain », c'est-à-dire aussi bien par la douceur des liens de l'âme que par les travaux extérieurs ; ce fut ce que l'on a appelé « la mystique sociale »...
Après s'être appliquée à la conversion de pécheurs individuels, elle passa à la réconciliation de personnes ou de familles opposées par de mauvaises querelles, puis à la pacification des villes ou des États...
L'impulsion intérieure du Maître Divin lui ouvrit pour ainsi dire une humanité de surcroît. C'est ainsi que cette humble fille d'artisan, illettrée, pratiquement sans études et sans culture, eut l'intelligence des besoins de son temps au point de dépasser les limites de sa cité et d'atteindre une dimension mondiale par son action.
Commentaire du jour.
Sainte Catherine de Sienne (1347-1380), Tertiaire Dominicaine, Docteur de l'Église, Copatronne de l'Europe.
Dialogues, ch.134 (trad. Seuil 1953, p. 455 rev.).
« Marie a choisi la meilleure part ; elle ne lui sera pas enlevée »
Je ne veux plus, ô Feu ineffable, Père éternel, ni que mon désir se lasse de vouloir ton honneur et le Salut des âmes, ni que mes yeux tarissent ; je te demande que par ta grâce ils deviennent deux fleuves qui sortent de Toi, océan de Paix.
Louange, louange à Toi, Père, car tu as répondu à ma demande et même à ce que j'ignorais et même à ce que je ne t'avais pas demandé.
En me donnant de pleurer tu m'as invitée à t'offrir tous mes désirs, doux, amoureux, angoissés, et mes Prières, humbles et continuelles.
Je te demande maintenant de faire Miséricorde au monde et à ta Sainte Église. Je te prie d'accomplir ce que tu me fais te demander…
Ne tarde plus à faire Miséricorde au monde, consens à accomplir le désir de tes serviteurs. Tu es celui qui les fait crier, écoute donc leur voix.
Ta vérité a dit que si nous appelions il nous serait répondu, que si nous frappions il nous serait ouvert, que si nous demandions il nous serait donné (Lc 11,9).
Père éternel, vers Toi tes serviteurs clament Miséricorde. Réponds-leur donc.
DES DIALOGUES DE SAINTE CATHERINE DE SIENNE
O Divinité éternelle, ô éternelle Trinité, par l'union de la Divine nature tu as donné un si grand prix au Sang de Ton Fils unique !
Toi, éternelle Trinité, tu es comme un océan profond : plus j'y cherche et plus je te trouve ; plus je trouve et plus je te cherche.
Tu rassasies insatiablement notre âme car, dans ton abîme, tu rassasies l'âme de telle sorte qu'elle demeure indigente et affamée, parce qu'elle continue à souhaiter et à désirer te voir dans ta Lumière, ô Lumière, éternelle Trinité.
J'ai goûté et j'ai vu avec la lumière de mon intelligence et dans ta Lumière, éternelle Trinité, et l'immensité de ton abîme et la beauté de ta créature.
Alors, j'ai vu qu'en me revêtant de Toi, je deviendrais ton image, parce que tu me donnes, Père éternel, quelque chose de ta puissance et de ta Sagesse.
Cette sagesse est l'attribut de Ton Fils unique.
Quant au Saint-Esprit, qui procède de Toi, Père, et de ton Fils, il m'a donné la volonté qui me rend capable d'aimer.
Car Toi, éternelle Trinité, tu es le Créateur, et moi la créature ; aussi ai-je connu, éclairée par Toi, dans la nouvelle création que tu as faite de moi par le Sang de Ton Fils unique, que tu as été saisie d'Amour pour la beauté de ta créature.
Abîme ! Éternelle Trinité ! Divinité ! Océan profond ! Et que pourrais-tu me donner de plus grand que Toi-même ?
Tu es le feu qui brûle toujours et ne s'éteint jamais; tu consumes par ton ardeur tout amour égoïste de l'âme.
Tu es le feu qui dissipe toute froideur, et tu éclaires les esprits de ta lumière, cette lumière par laquelle tu m'as fait connaître ta vérité. ~
C'est dans la Foi, ce miroir de la Lumière, que je te connais : tu es le souverain bien, bien qui surpasse tout bien, bien qui donne le bonheur, bien qui dépasse toute idée et tout jugement ; beauté au-dessus de toute beauté, sagesse au-dessus de toute sagesse : car tu es la sagesse elle-même, tu es l'aliment des anges qui, dans l'ardeur de ton Amour, s'est donné aux hommes.
Tu es le vêtement qui couvre ma nudité, tu nourris les affamés de ta douceur, car tu es douce, sans nulle amertume, ô éternelle Trinité.
Autre commentaire du jour.
http://www.carmel.asso.fr/16eme-Dimanche-T-O-Luc-10-38-42.html
Frère Antoine-Marie, o.c.d. (Carmel).
Servir et prier, c’est apprendre à aimer.
L’Évangile de ce jour nous présente deux figures bien connues des Chrétiens : Marthe et Marie. Et on les identifie rapidement, en les opposants, aux actifs et aux contemplatifs. Marthe serait celle qui sait être efficace, réaliser une tâche utile, tandis que Marie saurait prendre le temps d’écouter Jésus, la Parole de Dieu.
Et selon que nous sommes plus sensibles aux besoins matériels immédiats, ou aux biens spirituels, on justifiera l’un et critiquera l’autre.
Si on en reste à cette analyse simple, trop simple, la réflexion de Jésus à Marthe est incompréhensible, voire injuste. « Marie a choisi la meilleure part, elle ne lui sera pas retirée. »
Car selon cette analyse simpliste, alors, Jésus prend parti de l’un contre l’autre, et oublie le repas qu’il sera bien content de manger.
Si la Contemplation est supérieure à l’action, pourrait dire Marthe, alors que Jésus et Marie vivent d’amour et d’eau fraîche !
Et, à plusieurs reprises, Jésus nous invite à une Charité active, notamment quand il nous prévient : « Ce n’est pas en me disant : Seigneur, Seigneur, qu’on entrera dans le Royaume des Cieux, mais c’est en faisant la volonté de Mon Père qui est dans les Cieux. » (Mt 7,21).
Si Jésus se permet de reprendre Marthe, ce n’est pas parce qu’elle agit, mais parce qu’elle s’agite. « Marthe, Marthe, tu te soucies et tu t’agites pour beaucoup de choses. »
Agir et s’agiter, ce n’est pas la même chose.
Comme ne rien faire, ce n’est pas forcément prier et encore moins être un Contemplatif. Car dans toute vie, une seule chose est nécessaire, comme le précise Jésus et c’est parce que Marie, contrairement à Marthe, sait mettre en œuvre cette seule chose nécessaire que Le Seigneur la loue.
Mais quelle est donc cette chose unique et nécessaire ? En négatif, Marthe nous aide à le comprendre.
Que nous dit l’Évangile de l’attitude de Marthe : elle est absorbée par les multiples tâches du service, elle s’agite et se soucie, et enfin elle proteste contre sa sœur.
Reprenons brièvement ces attitudes.
Tout d’abord elle est absorbée par les tâches, c’est-à-dire que son regard se limite à ce qu’il y a à faire. Entièrement préoccupée par l’organisation, elle oublie pourquoi elle sert, pour qui elle rend service.
La valeur de nos actions tient pour une grande part à ce “pour quoi, pour qui”. Plus que l’ambition ou la réussite, l’Amour n’est-il pas le motif le plus puissant de nos actions ?
Si notre regard se fixe sur la matérialité de nos œuvres, si nous perdons le sens, la finalité de notre travail, de nos services, alors on risque fort d’être submergé par l’ampleur de nos devoirs, ou découragé par l’incessant recommencement.
En oubliant la raison de son service, ici l’Amour de Jésus, Marthe s’agite plus qu’elle n’agit.
Et ainsi, Marthe proteste : “ce n’est pas juste, il n’y a que moi qui travaille !” Elle perd ainsi le jugement juste sur ceux qui l’entourent.
La discorde s’installe entre ceux qui devraient être unis. En perdant le sens de son service, elle perd aussi la joie et la Paix intérieure.
Entre s’agiter et rouspéter, ou écouter paisiblement la Parole de Dieu, la meilleure part est facilement discernable.
Il ne s’agit pas dans cet Évangile de décrire la figure du Chrétien actif et celle du Contemplatif, en les opposant, mais de nous mettre en garde contre la perte du sens qui nous fait perdre pied.
Si nos services et notre travail ne trouvent pas un sens positif dans l’Amour, ils deviennent un esclavage dont il faut se libérer.
En oubliant que notre travail, nos services prennent place et sens dans une dynamique de vie qui tend, pour nous Chrétiens, à la perfection de la Charité, on en vient à se perdre, à se dissoudre dans un matérialisme insensé.
Pour le Chrétien, toute sa vie tend à exprimer l’Amour de Dieu qui est la Vie en plénitude. Dès lors on comprend que prière et action ne s’opposent que si l’un et l’autre se vivent dans leur médiocrité.
C’est-à-dire si la prière se définit comme une simple inactivité, et l’action comme une simple agitation.
Mais si la prière et l’action se vivent comme une mise en œuvre et un apprentissage de la Charité, alors elles deviennent toutes deux une manière unique et unifiée d’être à Dieu et d’être au monde.
On croit comprendre aisément comment l’action est mise en œuvre de la Charité, mais c’est, me semble-t-il, souvent de manière superficielle.
On pense que dès que je rends service à quelqu’un ou lui dit une parole aimable, alors je suis charitable.
Et ainsi, on s’imagine que la perfection de la charité consiste à multiplier au maximum les actes, et l’on s’accusera de tout ce qu’on n’a pas pu faire.
Mais alors comment comprendre cette phrase de St Paul dans son hymne à la Charité : « Quand je distribuerais tous mes biens en aumônes, quand je livrerais mon corps aux flammes, si je n’ai pas la Charité, cela ne me sert de rien. »
Comme Marthe, on peut faire tout cela sans avoir la Charité. Car du point de vue de la Foi, une œuvre charitable prend tout son poids et sa valeur quand elle n’est pas simplement œuvre de la volonté humaine, mais collaboration de notre liberté à l’œuvre de Dieu.
Le monde, comme notre vie, chacune de nos actions ne trouvent leur valeur et leur sens les plus profonds que lorsqu’ils trouvent en l’Amour trinitaire leur source et leur accomplissement.
Ainsi Jésus nous dit : « Je suis la vigne ; vous, les sarments. Celui qui demeure en Moi, et Moi en lui, celui-là porte beaucoup de fruit ; car hors de Moi vous ne pouvez rien faire.
Si quelqu’un ne demeure pas en Moi, il est jeté dehors comme le sarment et il se dessèche ; on les ramasse et on les jette au feu et ils brûlent. » (Jn 15, 5-6)
La véritable action chrétienne de Charité est une union intime avec Jésus, on ne peut donc pas l’opposer à la prière.
D’ailleurs la prière est elle-même une œuvre, un travail où l’on apprend à aimer. Il me semble que pour durer dans la prière personnelle et entrer dans une relation profonde avec Le Seigneur, mieux vaut aborder ce temps comme un lieu où je donne plutôt qu’un lieu où je reçois.
Nous apprenons à donner le temps sans espoir de pouvoir le reprendre, nous apprenons à renouveler une attention amoureuse qui semble se perdre dans le silence, nous accueillons ce qui nous est donné sans pouvoir saisir celui que nous désirons.
La Prière qui participe au mouvement de la Vie trinitaire de don et d’accueil, comme école de pauvreté et d’humilité, est certainement la meilleure école pour une vie évangélique et fraternelle.
Lorsqu’à la fin d’un enseignement sur la prière, une personne vient me dire : « Vous savez, Père, moi je suis plutôt Marthe que Marie », je crains que cette personne, oubliant l’Amour, n’ait pas compris ce qu’étaient ni la véritable prière ni la véritable action chrétienne.
Prier comme servir, c’est aimer, à l’oublier, on se laisse submerger, on s’agite, on proteste, et on abandonne l’un comme l’autre. Amen !
Fr. Antoine-Marie, o.c.d.
Autre commentaire du jour.
http://www.homelies.fr/homelie,16e.dimanche.du.temps.ordinaire,2850.html
Père Joseph-Marie, Moine de la Famille de Saint Joseph.
Récit de la rencontre de Jésus avec Marthe et Marie
Le récit de la rencontre de Jésus avec Marthe et Marie est inséparable de la parabole du Bon Samaritain. Ensemble ils constituent un diptyque représentant les deux pôles de la vie du disciple.
Certes, les genres littéraires des deux péricopes sont différents : d’un côté une parabole, de l’autre le récit d’un événement.
Mais la parabole du Bon Samaritain est à ce point parlante qu’elle ne requiert pas d’effort particulier d’interprétation : la leçon à en tirer est évidente.
Quant au récit de l’accueil de Jésus dans la maison de Marthe, la présentation sobre, dépouillée que nous en propose Saint Luc, laisse deviner que la tradition orale n’avait gardé que le noyau de l’événement, le faisant circuler au sein des premières communautés chrétiennes comme un exemple à suivre, au même titre que la parabole sur laquelle il s’articule.
Curieusement, les versets que nous venons d’entendre ne mentionnent même pas les apôtres, alors que pourtant Jésus fait route avec eux vers Jérusalem.
De plus, dans le dialogue avec Marthe, celle-ci l’appellera « Seigneur », titre que la communauté post-pascale réservait au Ressuscité.
Ces indices confirment qu’au-delà du rappel d’un événement particulier, ce récit avait acquis une valeur exemplaire pour la relation de tout disciple avec Le Seigneur de Gloire.
Ainsi donc Jésus s’arrête pour la nuit dans un village, où il est reçu dans la maison d’ « une femme appelée Marthe ». La suite du récit et la comparaison avec les autres Évangiles - en particulier celui de Jean - nous permet de reconnaître la maison de Lazare et de ses deux sœurs, ainsi que le village de Béthanie.
La scène et le dialogue sont bien connus : les attitudes contrastées de Marthe et de Marie, ainsi que la prise de position de Jésus en faveur de la dernière, ont suffisamment fait couler d’encre et suscité de discussions passionnées, pour qu’il ne soit pas nécessaire d’y revenir.
Disons le clairement : inutile de chercher dans la réponse de Jésus l’affirmation d’une supériorité de la vie Contemplative sur la vie active : là n’est pas l’enjeu de notre péricope. C’est la confrontation de l’ensemble du récit de l’accueil à Béthanie avec la parabole du Bon Samaritain qui nous conduira à l’interprétation juste de ces versets, et non la mise en opposition du comportement des deux personnages féminins qui animent notre péricope.
Le contraste, il est vrai, est saisissant. Dans la parabole que nous avons entendue Dimanche passé, Jésus encourageait un docteur de la Loi qui l’interrogeait sur le précepte de la Charité, à se dépenser sans compter au service de son prochain, quel qu’il soit, fût-il un étranger tombé entre les mains de brigands.
Aujourd’hui, le même Jésus reproche à Marthe de « s’inquiéter et de s’agiter » dans les « multiples occupations du service », c'est-à-dire les tâches ménagères indispensables pour faire bon accueil à son hôte, alors que celles-ci constituent un acte de Charité élémentaire.
Par contre il loue l’attitude de Marie, qui « se tenait assise à ses pieds », sans se soucier de ce qu’on servirait à table pour le repas.
Par ces prises de position apparemment contradictoires, Notre-Seigneur veut faire comprendre à ses disciples qu’ils ont à distinguer deux temps, qui ne sauraient être confondus :
- le temps du service du prochain, au cours duquel nous sommes invités à nous donner sans compter comme le bon Samaritain ; et
- le temps de repos avec Le « Seigneur », dans l’intimité de la « maison » - celle-ci désignant aussi bien l’Église que notre cœur.
Discerner le visage du Christ dans le frère souffrant que nous entourons de notre compassion active, suppose une connaissance intime du Seigneur. Or une telle connaissance nécessite de longs temps de rencontre personnelle avec Lui, afin de découvrir progressivement son visage dans la Contemplation de sa Parole.
Pour pouvoir servir Jésus comme il convient dans nos frères, nous avons besoin de retrouver la Paix dans l’intimité de sa présence, de laisser le Ressuscité de Pâques infuser en nous l’Esprit de Charité sans lequel nos œuvres seraient vaines.
Peut-être pouvons nous lire en filigrane de l’accueil par les deux sœurs, une allusion au repas Eucharistique : contrairement à ce que pense Marthe, ce n’est pas nous qui apprêtons un repas pour Le Seigneur, mais c’est Lui qui nous invite et nous sert à table.
La présentation que nous donne l’Évangile n’oppose donc pas la vie Contemplative et la vie active, mais souligne seulement que l’alternance action-contemplation devrait caractériser l’attitude de tout disciple, quelle que soit sa vocation particulière.
Le diptyque composé de l’icône du Bon Samaritain et de celle de Marie, représente les deux aspects complémentaires et inséparables de la Vie du parfait disciple.
Le va et vient du service concret du prochain à l’écoute recueillie de la Parole, nous préserve à la fois de l’éparpillement et du repli sur nous-mêmes.
Marthe n’a pas échappé à ces deux pièges : son agitation trahit sa dispersion ; et sa critique de l’inactivité de sa sœur et du silence de Jésus est un moyen détourné pour attirer l’attention sur son dévouement et obtenir ainsi la louange qu’elle espère en tirer.
Son activité fébrile, qu’elle a beau jeu de justifier au nom du service de l’hospitalité, contraste singulièrement avec le zèle « léger » d’Abraham (1ère lect.).
Il manque à l’engagement de Marthe au service du Seigneur, la gratuité dont fait preuve le patriarche.
Aussi, contrairement à Saint Paul, ne trouve-t-elle aucune joie dans les souffrances qu’elle endure (2ème lect.) dans son service, car elle a perdu la Paix intérieure, et par le fait même la finalité de son action.
Pour pouvoir annoncer de manière crédible que « Le Christ est au milieu de nous, Lui, l’espérance de la Gloire » (Ibid.), il est indispensable que l’Apôtre vive lui-même de ce mystère de communion avec Son Seigneur.
Puisse la Marthe en nous accepter de devenir Marie, pour que nous puissions assurer le Ministère de bon Samaritain dans un véritable esprit de Charité.
Père Joseph-Marie.
Hymne : Il s'est levé d'entre les morts
Il s'est levé d'entre les morts,
Le Fils de Dieu, notre frère.
Il s'est levé libre et vainqueur ;
Il a saisi notre destin
Au cœur du sien
Pour le remplir de sa lumière.
Sur lui dans l'ombre sont passées
Les grandes eaux baptismales
De la douleur et de la mort ;
Et maintenant, du plus profond
De sa passion,
Monte sur nous l'aube pascale.
L'histoire unique est achevée :
Premier enfant du Royaume,
Christ est vivant auprès de Dieu ;
Mais son exode humble et caché,
Le Fils aîné
Le recommence pour chaque homme.
Ne cherchons pas hors de nos vies
À retrouver son passage :
il nous rejoint sur nos sentiers ;
Mais au-delà de notre mort
C'est lui encor
Qui nous attend sur le rivage.
Hymne : Le Seigneur vit ! Plus de larmes,
Le Seigneur vit ! Plus de larmes,
plus de plaintes, plus de peurs !
Ni la mort, ni le sépulcre,
de lui n'ont été vainqueurs !
Il n'est pas entre les morts,
celui qui pour toujours vivra !
Jésus vit, et la nouvelle
par le monde s'en ira !
Si le Christ ne ressuscite,
vaine alors est notre foi !
Mais il tient cette promesse :
Vous vivrez tous comme moi !
Par Adam nous vient la mort.
La vie, Jésus nous l'a donnée !
Plus de peur ! C'est la victoire
du Seigneur ressuscité !
La mort tient de notre faute,
du péché, son aiguillon.
N'ayez crainte, Jésus donne
et la vie et le pardon.
Rendons grâces ! Dieu le Père
nous veut en sécurité.
En Jésus, si l'homme espère,
il vivra l'éternité !
Oraison du matin (Office des Laudes).
Seigneur, tu as enflammé de ton Amour Sainte Catherine de Sienne en lui faisant Contempler la Passion de Jésus et en l'appelant à servir l'Église ; par son intercession, accorde à ton peuple d'être uni au mystère du Christ, pour exulter dans la découverte de sa Gloire.
Parole de Dieu : (Ac 5, 30-32)... (Office des Laudes).
Le Dieu de nos pères a ressuscité Jésus, que vous aviez exécuté en le pendant au bois du supplice.
C’est Lui que Dieu, par sa puissance, a élevé en faisant de Lui le Chef, le Sauveur, pour apporter à Israël la conversion et le pardon des péchés.
Quant à nous, nous sommes les témoins de tout cela, avec L’Esprit Saint, que Dieu a donné à ceux qui lui obéissent.
Parole de Dieu : (He 5, 8-10)... (Office des Vêpres).
Bien qu’il soit Le Fils, Le Christ a pourtant appris l’Obéissance par les souffrances de sa Passion ; et, ainsi conduit à sa perfection, il est devenu pour tous ceux qui lui obéissent la cause du Salut éternel.
Car Dieu l’a proclamé Grand-Prêtre selon le Sacerdoce de Melkisédek.
Date de dernière mise à jour : 29/04/2016
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