Eucharistie du Jeudi 28 Juin 2012 : Jeudi de la 12ème semaine du Temps Ordinaire. L’Eglise fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Irénée.

Eucharistie du Jeudi 28 Juin 2012 : Jeudi de la 12ème semaine du Temps Ordinaire. L’Eglise fait mémoire (obligatoire) de la Fête de Saint Irénée, Évêque et Martyr (120-202).

 

Textes du jour (1ère lecture, Cantique, Evangile) :  

Deuxième livre des Rois 24,8-17… Psaume 79(78),1.2.3.4a.5.9acd… Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 7,21-29.

Commentaire sur la Vie de St François d'Assise dite « Compilation de Pérouse » (v. 1311).

DU TRAITÉ DE S. IRÉNÉE CONTRE LES HÉRÉSIES : La Gloire de Dieu, c'est l'homme vivant.

 

saint-irenee-eveque-et-martyr-120-202.jpg 

Jeudi 28 Juin 2012 : Fête de Saint Irénée, Évêque et Martyr (120-202).

http://missel.free.fr/Sanctoral/06/28.php.

 

Irénée de Lyon (en grec ancien Εἰρηναῖος Σμυρναῖος / Eirênaĩos « pacifique » Smyrnaĩos « de Smyrne ») est le deuxième Évêque de Lyon au IIe siècle entre 177 et 202.

Il est un des Pères de l'Église. Il est le premier occidental à réaliser une œuvre de théologien systématique. Il rédige ses œuvres afin de présenter la doctrine catholique contre les thèses gnostiques.

Vénéré comme saint, il est fêté le 28 juin dans l'Église catholique et le 23 août dans l'Église orthodoxe.

 

Saint Irénée naquit en Asie Mineure et y passa ses premières années. Il eut le bonheur insigne d'être, jeune encore, disciple de l'admirable évêque de Smyrne, Polycarpe qui avait été lui-même un disciple de saint Jean l'Apôtre. C'est peut-être ce qui lui donna le sens aigu de la tradition dans l'Église: transmission d'homme à homme du dépôt de la Foi.

Irénée conçut une telle vénération pour son saint maître, que, non content de se pénétrer de sa doctrine et de son esprit, il modelait sur lui ses actions et jusqu'à son pas et sa démarche.

 

Il fut bientôt fort instruit dans les Saintes Écritures et dans les traditions apostoliques, et déjà l'on pouvait prévoir en lui l'auteur futur de tant de saints ouvrages et surtout de ce travail si remarquable contre les hérésies, où devaient puiser, comme à une source riche et sûre, tous les savants de l'avenir.

Irénée était l'enfant chéri de Polycarpe ; mais il était aussi l'espoir et la joie de toute la chrétienté.

Jamais diacre ne s'acquitta de toutes ses fonctions avec tant de zèle. L'ardeur du jeune apôtre s'enflammait de plus en plus à la vue des missionnaires que Polycarpe envoyait dans les Gaules ; aussi bientôt il reçut de son maître l'ordre impatiemment désiré d'aller au secours du vieil évêque de Lyon, saint Pothin. Polycarpe fit, au jour de la séparation, un grand sacrifice ; mais il fit aussi une œuvre féconde.

Le bonheur du vénérable évêque des Gaules dépassa toutes ses espérances, quand il reconnut tout le mérite de son jeune auxiliaire.

Avec Irénée, l'avenir de l'Église occidentale était sauvé. Une terrible persécution fit disparaître saint Pothin et un grand nombre de fidèles ; les païens avaient cru noyer l'Église lyonnaise dans le sang de ses enfants ; mais Irénée restait encore, et, par l'ordre du Pape Éleuthère, il montait bientôt sur le siège épiscopal de Lyon.

Au 2 juin, nous fêtions les martyrs de Lyon, immolés en 177. Les survivants, émus du trouble que suscitait le mouvement prophétique montaniste[1], né en Asie Mineure, envoyèrent des lettres aux Eglises d'Asie et de Phrygie[2], et au Pape Eleuthère[3].

Ils demandèrent à Irénée d’être leur ambassadeur auprès du Pape ; Irénée était muni de cette recommandation : « Nous avons chargé de te remettre cette lettre notre frère et compagnon, Irénée, et nous te prions de lui faire bon accueil, comme à un zélateur du testament du Christ. Si nous pensions que le rang crée la justice, nous le présenterions d'abord comme prêtre d'Eglise, car il est cela. » Le nom d'Irénée dérive du mot grec qui veut dire « paix. » Irénée recevait une mission de paix. Il serait toujours agent de liaison, d'union, de paix. A son retour, le vieil évêque Pothin était mort martyr [4], et Irénée fut élu pour lui succéder.

 

Ses prières, ses prédications, ses exhortations, ses réprimandes, eurent bientôt reconstitué cette Église dévastée.

Il ne cesse de se dépenser au service de la paix des Églises.

La paix toutefois n'était que précaire, et la persécution fit couler de nouveau le sang des martyrs. Le temps d'Irénée n'était pas encore venu, son œuvre n'était que commencée, et Dieu voulait lui donner le temps de l'accomplir.

 

Un grand danger le préoccupe: les doctrines gnostiques qui se répandent dangereusement. Elles nient l'Incarnation du Fils de Dieu et mettent en péril l'intégrité de la Foi. Saint Irénée les étudie très minutieusement, enquête, interroge, lit.

Armé par cette connaissance approfondie de l'adversaire, il rédige un important traité "Contre les hérésies" pour réfuter ces doctrines ésotériques.

En même temps, il intervient auprès du Pape pour l'empêcher d'exclure de la communion de l'Église les communautés qui fêtent Pâques à une autre date que l'Église romaine.

Il n'oubliait pas que son nom signifie: "le pacifique". L'intelligence, la Charité et le sens de la Tradition Apostolique resplendissent dans ses œuvres.

 

L’esprit d’Irénée, formé à l'admiration « des témoins du Verbe de vie », avait donc reçu à un haut degré le culte de la Tradition. On comprend que les nouveautés gnostiques aient trouvé en lui un adversaire décidé.

« Il est meilleur et plus utile d’être ignorant et de peu de savoir, mais de s’approcher de Dieu par l’Amour, que de se croire savant et habile au point de se trouver blasphémateur à l’égard de Son Seigneur pour avoir imaginé un autre Dieu et Père que Lui ».

 

La gnose (ce mot grec signifie science, connaissance) prétendait offrir à une élite des connaissances supérieures sur Dieu et l'univers.

Le passage difficile de l'infini au fini se faisait dans ce système grâce à des émanations d'êtres intermédiaires, les éons, dont les accouplements étranges faisaient revivre les théogonies mythologiques.

Saint Irénée écrivit contre la gnose [7] « La réfutation de la fausse science » qu'on appelle aussi « Adversus hœreses » (Contre les hérésies). Il s'excusait de son mauvais style grec : « Nous vivons chez les Celtes, et dans notre action auprès d'eux, usons souvent de la langue barbare. »

Mais le contact avec ces barbares, qui portaient, gravé dans leur cœur par l'esprit, le message du salut, était salutaire. Pour vaincre les novateurs, il suffisait presque de révéler leurs doctrines.

L'emploi de l'ironie, à propos de tous ces enfantements d'éons, eût été facile. Mais Irénée cherchait surtout à convertir les gnostiques : « De toute notre âme, nous leur tendons la main, et nous ne nous lasserons pas de le faire. »

En face des rêveries morbides de ses adversaires, comme sa théologie apparaît simple, saine et optimiste :

« Le Verbe de Dieu, poussé par l'immense Amour qu'il vous portait, s'est fait ce que nous sommes afin de nous faire ce qu'il est Lui-même. »

 

Sans négliger la théologie rationnelle, Irénée a exposé avec bonheur l'argument de la Tradition :

« La Tradition des Apôtres est manifeste dans le monde entier : il n'y a qu'à la contempler dans toute église, pour quiconque veut voir la vérité. Nous pouvons énumérer les évêques qui ont été institués par les apôtres, et leurs successeurs jusqu'à nous : ils n'ont rien enseigné, rien connu qui ressemblât à ces folies.

Car si les apôtres avaient connu des mystères cachés dont ils auraient instruit les parfaits, en dehors et à l'insu du reste (des chrétiens), c'est surtout à ceux auxquels ils confiaient les Églises qu'ils les auraient communiqués.

Ils exigeaient la perfection absolue, irréprochable, de ceux qui leur succédaient et auxquels ils confiaient, à leur place, la charge d'enseigner... Il serait trop long... d'énumérer les successeurs des apôtres dans toutes les Églises ; nous ne nous occuperons que de la plus grande et la plus ancienne, connue de tous, de l'Église fondée et constituée à Rome par les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul ; nous montrerons que la tradition qu'elle tient des apôtres et la Foi qu'elle a annoncée aux hommes sont parvenues jusqu'à nous, par des successions régulières d'évêques...

C'est avec cette Église (romaine), en raison de l'autorité de son origine, que doit être d'accord toute Eglise, c'est-à-dire tous les fidèles venus de partout ; et c'est en elle que tous ces fidèles ont conservé la tradition apostolique.[8] »

 

Quand, en 202, les horreurs de la persécution éclatèrent encore, l'Église de Lyon, toujours en vue, était prête à subir le choc. Irénée, plus que jamais, ranimait la Foi de ses enfants et leur montrait le Ciel. Il fut au nombre des premières victimes ; c'était la juste récompense due à ses longs travaux.

Parmi tous les éloges que lui ont donnés les Saints, citons les titres glorieux de Zélateur du Nouveau Testament, Flambeau de la Foi, homme versé dans toutes les sciences.

 

Est-il mort martyr ? Il y a dans ce sens une indication du martyrologe hiéronymien, une autre de saint Jérôme et une autre de saint Grégoire de Tours. Les anciens bollandistes (Tillemont, Ruinart) opinaient dans ce sens. Mais on ne peut rien affirmer.

D'après les témoignages tardifs de Jérôme au Ve siècle et de Grégoire de Tours au VIe siècle, il serait mort martyr à Lyon en 202, victime d'un édit de persécution de Septime Sévère.

Il avait converti presque tous les habitants de son diocèse par ses prédications et l'exemple de sa vie.

Saint Irénée, d'après saint Grégoire de Tours, fut enterré dans la crypte de la basilique Saint-Jean, sous l'autel.

A cette basilique, succéda une église Saint-Irénée, qui a donné son nom à un quartier de Lyon (rive droite de la Saône, sud-ouest de l'ancienne cité).

En 1562, les calvinistes dispersèrent les reliques du saint. Un antique calendrier de marbre, retrouvé à Naples, marque la Passion d'Irénée au 27 juin.

 

Il est l'auteur d'un important ouvrage : Réfutation de la prétendue gnose au nom menteur connu généralement sous le nom de Contre les hérésies (Adversus Hæreses). Il s'agit d'un traité contre Valentin d'Égypte et les gnostiques. Dans son traité, il mentionne, entre autres, l'existence d'un Évangile de Judas. Jusqu'à la découverte des manuscrits de Nag Hammadi, Irénée était notre principale source de connaissances sur ce courant de la gnose. Il reste aujourd'hui encore une source indispensable.

Outre le Traité contre les Hérésies, Irénée est aussi l'auteur d'un Exposé de la prédication des Apôtres dont la visée est à la fois apologétique (au sens où Irénée veut défendre la Foi chrétienne menacée par les sectes gnostiques) et catéchétique.

Enfin, il est possible qu'il soit l'auteur de la Lettre aux Églises d'Asie et de Phrygie, par les survivants de la persécution de Lyon (177). Nous connaissons ce document par Eusèbe de Césarée qui le transmet in extenso dans son Histoire ecclésiastique.

« Au IIe siècle, à Lyon, saint Irénée dit encore la messe en grec, longtemps resté la langue liturgique ».

Irénée était une figure importante dans la défense des quatre principaux évangiles de Matthieu, de Marc, de Luc, de Jean dans le Nouveau Testament en 170.

Ainsi Irénée est le premier écrivain chrétien connu à avoir listé les quatre évangiles canoniques comme inspirés divinement.

Par là il s'opposait à Marcion qui affirmait que l'évangile de Luc était le seul et véritable évangile.

Irénée fut aussi le premier à affirmer que l'évangile de Jean était écrit par Jean l'apôtre, et que l'évangile de Luc était écrit par Luc, le compagnon de Paul.

 

(Suite….quelques explications et approfondissements).

Le mouvement prophétique montaniste [1] :

[1] Montan, prêtre païen converti, qui se mit à prophétiser la fin du monde et à prêcher la pénitence, vers 172, aux confins de la Mysie et de la Phrygie, et envoya des missionnaires dans toute l'Asie Mineure.

Il en vint à prétendre être le Paraclet lui-même, venu compléter la révélation du Christ. Montan était mort avant 179.

Le Montanisme est donc un mouvement de prophétisme et d'ascétisme. Il conservait à l'origine la Foi commune, les Ecritures, l'attachement à l’Eglise, mais sa prétention à incarner la seule véritable Eglise de l'Esprit, comme son prophétisme incontrôlé, amenèrent une vive réaction de l'épiscopat, qui eut pour conséquence la séparation de Montan et de ses partisans d'avec l'Eglise.

La propagande montaniste s'étendit dès le deuxième siècle jusqu’en Occident ; en Afrique au troisième siècle, elle entraîna Tertullien. La secte qui survécut plusieurs siècles, n’avait pas encore entièrement disparu au neuvième siècle.

 

[2] « Lettre des serviteurs du Christ qui habitent Vienne et Lyon, en Gaule, aux frères qui sont en Asie et en Phrygie, ayant la même Foi et la même Espérance de la Rédemption. »

 

[3] Saint Eleuthère, grec, originaire de Nicopolis en Epire,  est le douzième successeur de saint Pierre (174-189).

Selon Hégésippe, qui était à Rome pendant les années 160, il était diacre du pape Anicet. Agbard, aussi appelé Lucius, roi d'Edesse, lui écrivit pour demander à devenir chrétien, ce qu’il fit ultérieurement.

En 177, lorsque le Pape Eleuthère reçut la visite d'Irénée de Lyon, la Nouvelle Prophétie, qui avait débuté peu avant en Phrygie et faisait l'objet de discussions assidues. L’attitude du Pape Eleuthère au sujet du montanisme est incertaine, mais il n’y vit manifestement pas un danger et ne se prononça pas sur ses prétentions prophétiques. Son règne (quinze ans et trois mois) fut paisible.

Il mourut dans la dixième année de l’empereur Commode (180-192), soit en 189. Mentionné pour la première fois comme martyr dans le martyrologe d’Adon de Vienne, il est fêté le 26 mai.

 

[4] Le vénérable évêque de Lyon, Pothin, âgé de plus de quatre-vingt-dix ans, avait dû être porté jusqu'au tribunal où, interrogé par le légat sur ce qu'était le Dieu des chrétiens, il répondait : « Tu le connaîtras, si tu en es digne. »

Cette réponse lui valut d'être accablé d'injures, de coups de pieds et de coups de pierres, puis il fut de nouveau jeté en prison où il rendit l'âme quarante-huit heures plus tard.

 

[5] Saint Polycarpe appartient au groupe des Pères apostoliques qui sont disciples immédiats des apôtres. Il naquit sous Vespasien (vers 70), et fut converti au christianisme dès l’enfance. Attaché à l'Eglise de Smyrne, il fut un disciple de saint Jean.

Son biographe, Pionius, dit qu’originaire du Levant, il fut amené à Smyrne par des marchands qui le vendirent à la noble Callisto.

Cette généreuse chrétienne l'éleva dans la crainte du Seigneur, lui confia le soin de sa maison. Héritier des biens de Callisto, Polycarpe n'en aurait usé que pour se perfectionner dans la connaissance des Ecritures, s'avancer dans la pratique de la piété, et aurait reçu le diaconat des mains de l'évêque de Smyrne, Bucolus, qui l'attacha à son Eglise.

Cependant, des autorités, comme celle de saint Irénée nous apprennent que Polycarpe suivit les leçons de Jean, l'apôtre bien-aimé de Jésus.

Ce fut par les apôtres eux-mêmes que Polycarpe fut établi évêque de Smyrne. L'épiscopat de Polycarpe fut assez tranquille sous le règne de Trajan, alors que la persécution agitait l'église dans les autres provinces de l'empire.

L'évêque de Smyrne alla à Rome et y séjourna ; il devait entretenir le Pape de divers sujets, défense des vérités de la foi, union et paix des fidèles, observances de discipline.

L'accord n'existait pas entre Rome et les Eglises d'Asie pour la célébration de la Pâque. Anicet et Polycarpe estimèrent que le plus sage, sur ce dernier point, était de laisser jusqu'à nouvel ordre l'Orient et l'Occident suivre leur coutume respective.

Le séjour de Polycarpe à Rome fut encore utile à beaucoup de personnes qui s'étaient laissé infecter du venin de l'hérésie ; l'évêque rendit un public témoignage à la vérité orthodoxe, fit rentrer dans le sein de l'Eglise des âmes séduites par les erreurs de Valentin et de Marcion. Rentré dans son Eglise de Smyrne, Polycarpe n'y jouit pas longtemps du calme et de la tranquillité, car alors s'éleva une grande persécution contre les chrétiens où Polycarpe fut martyrisé (22 février 155).

 

[7] La gnose (d'un mot grec signifiant connaissance) est une doctrine ésotérique, proposant à ses initiés une voie vers le salut par la connaissance de certaines vérités cachées sur Dieu, le monde et l'homme.

Dans ces théories, l’homme est un être divin, qui par suite d'un événement tragique, est tombé sur terre d'où il peut se relever pour retourner à son état premier par la Révélation.

Dès les temps apostoliques, l’Eglise s'opposa à la gnose pour les raisons suivantes : bien que reconnaissant le Christ comme porteur de la Révélation, elle en niait la réalité historique (docétisme) ; elle niait la Création comme œuvre de Dieu lui-même et refusait l'Ancien Testament ; elle évacuait l'attente chrétienne de l'accomplissement eschatologique.

 

Deuxième livre des Rois 24,8-17.
Jékonias devint roi de Jérusalem à l'âge de dix-huit ans. Il ne régna que trois mois.
Il fit ce qui est mal aux yeux du Seigneur, comme l'avait fait son père.
En ce temps-là, l'armée de Nabucodonosor, roi de Babylone, monta contre Jérusalem et l'encercla.
Le roi de Babylone vint en personne attaquer la ville, pendant que son armée l'assiégeait.
Alors, Jékonias, roi de Juda, avec sa mère, ses serviteurs, ses nobles et ses dignitaires, se rendit au roi de Babylone, qui les fit prisonniers. C'était en la huitième année du règne de Nabucodonosor.
Celui-ci emporta tous les trésors du Temple et les trésors du palais, après avoir brisé tous les objets en or que Salomon, roi d'Israël, avait fait faire pour le Temple. Tout cela, le Seigneur l'avait annoncé.
Nabucodonosor déporta tout Jérusalem, tous les dignitaires et tous les officiers de l'armée, soit dix mille hommes, sans compter tous les artisans et forgerons : on ne laissa sur place que la population la plus pauvre.
Le roi Jékonias fut emmené à Babylone avec la reine mère, les épouses royales, les dignitaires, l'élite du pays : tous partirent en exil de Jérusalem à Babylone.
Tous les soldats, au nombre de sept mille, les artisans et les forgerons au nombre de mille, tous ceux qui pouvaient combattre, furent emmenés à Babylone par le roi Nabucodonosor.
Celui-ci fit régner, à la place de Jékonias, son oncle Mattania, dont il changea le nom en celui de Sédécias.

 

Psaume 79(78),1.2.3.4a.5.9acd.
Dieu, les païens ont envahi ton domaine ;
ils ont souillé ton temple sacré
et mis Jérusalem en ruines.

Ils ont livré les cadavres de tes serviteurs
en pâture aux rapaces du ciel
et la chair de tes fidèles, aux bêtes de la terre ;

ils ont versé le sang comme l'eau
aux alentours de Jérusalem :
les morts restaient sans sépulture.

Nous sommes la risée des voisins.
Combien de temps, Seigneur, durera ta colère
et brûlera le feu de ta jalousie ?

Aide-nous, Dieu notre Sauveur,
Délivre-nous, efface nos fautes,
pour la cause de ton nom !

 

Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu 7,21-29.
Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus, sur la montagne, il leur disait : « Il ne suffit pas de me dire : 'Seigneur, Seigneur !', pour entrer dans le Royaume des cieux ; mais il faut faire la volonté de mon Père qui est aux cieux.
Ce jour-là, beaucoup me diront : 'Seigneur, Seigneur, n'est-ce pas en ton nom que nous avons été prophètes, en ton nom que nous avons chassé les démons, en ton nom que nous avons fait beaucoup de miracles ? '
Alors je leur déclarerai : 'Je ne vous ai jamais connus. Écartez-vous de moi, vous qui faites le mal ! '
Tout homme qui écoute ce que je vous dis là et le met en pratique est comparable à un homme prévoyant qui a bâti sa maison sur le roc.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé et s'est abattue sur cette maison ; la maison ne s'est pas écroulée, car elle était fondée sur le roc.
Et tout homme qui écoute ce que je vous dis là sans le mettre en pratique est comparable à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable.
La pluie est tombée, les torrents ont dévalé, la tempête a soufflé, elle a secoué cette maison ; la maison s'est écroulée, et son écroulement a été complet. »
Jésus acheva ainsi son discours. Les foules étaient frappées par son enseignement,
car il les instruisait en homme qui a autorité, et non pas comme leurs scribes.

 

Commentaire du jour.
Vie de St François d'Assise dite « Compilation de Pérouse » (v. 1311).
§102 (trad. Desbonnets et Vorreux, Documents, 1968, p. 986 rev.).

Un homme prévoyant construit sa maison sur le roc.

 

Dès le début de sa conversion, le bienheureux François, en sage qu'il était, voulait, avec l'aide du Seigneur, établir solidement à la fois lui-même et sa maison, c'est-à-dire son Ordre des Frères mineurs, sur un roc solide, à savoir sur la très grande humilité et la très grande pauvreté du Fils de Dieu.

Sur une profonde humilité : c'est pourquoi dès le début, quand les frères commençaient à se multiplier, il leur a prescrit de demeurer dans les hospices pour servir les lépreux.

A ce moment-là, quand les postulants se présentaient, que ce soient des nobles ou des roturiers, on les prévenait qu'il leur faudrait servir les lépreux et résider dans leurs hôpitaux.

 

Sur une très grande pauvreté : il a dit en effet dans sa Règle que les frères doivent habiter leurs maisons « comme des étrangers et des pèlerins, et qu'ils ne doivent rien désirer sous le ciel », si ce n'est la sainte pauvreté, grâce à laquelle le Seigneur les nourrira en ce monde d'aliments corporels et de vertus, ce qui leur vaudra dans l'autre vie leur héritage, le ciel.

 

Pour lui-même aussi, François a choisi ce fondement d'une humilité parfaite et d'une pauvreté parfaite ; bien qu'il ait été un grand personnage dans l'Église de Dieu, par un choix libre il a voulu être tenu au dernier rang non seulement dans l'Église mais aussi parmi ses frères.

 

DU TRAITÉ DE S. IRÉNÉE CONTRE LES HÉRÉSIES : La Gloire de Dieu, c'est l'homme vivant.

 

La splendeur de Dieu est vivifiante : ceux qui voient Dieu, reçoivent la vie. C'est pourquoi, lui, l'insaisissable, l'incompréhensible, l'invisible, se donne aux hommes, en se rendant visible, compréhensible et saisissable, pour vivifier ceux qui le reçoivent et ceux qui le voient. ~ Car vivre sans la vie, c'est impossible : la substance de la vie vient de la participation à Dieu ; et participer à Dieu, c'est voir Dieu et jouir de sa bonté.

Ainsi les hommes verront Dieu pour vivre : par cette vue, ils deviennent immortels et arrivent à Dieu.

Je l'ai dit, il était annoncé en image par les prophètes que Dieu serait vu des hommes qui portent son Esprit et sans cesse attendent sa venue. C'est ainsi que Moïse dit dans le Deutéronome : En ce jour-là, nous verrons, car Dieu parlera à l'homme, et l'homme vivra.

La puissance et la grandeur de celui qui opère tout en tous est invisible et inexprimable pour tous ceux qui ont été faits par lui ; toutefois il ne leur est pas inconnu : tous apprennent de son Verbe qu'il n'y a qu'un seul Dieu Père qui contient tout et donne l'être à toutes choses : ainsi qu'il est écrit dans l'Évangile : Nul n'a jamais vu Dieu, le Fils unique, qui est dans le sein du Père, qui l'a révélé.

Depuis le commencement, le Fils est l'exégète du Père, puisqu'il est depuis le commencement auprès du Père : au temps voulu, il a montré aux hommes pour leur profit les visions prophétiques, la variété des charismes, ses ministères et la glorification du Père, de façon cohérente et claire : Qui dit cohésion dit harmonie, qui dit harmonie dit temps voulu, et qui dit temps voulu dit profit.

C'est pourquoi le Verbe s'est fait le dispensateur de la Gloire du Père au profit des hommes pour qui il accomplit de telles économies : ainsi il montre Dieu aux hommes, et présente l'homme à Dieu, tout en préservant l'invisibilité du Père, de peur que l'homme n'en vienne à mépriser Dieu, mais, en même temps, pour qu'il ait toujours des progrès en vue, il rend Dieu visible aux hommes en le montrant par de nombreuses économies, de peur que, totalement privé de Dieu, l'homme cesse d'être.

Car la Gloire de Dieu, c'est l'homme vivant, et la vie de l'homme, c'est la vue de Dieu.

Si la Révélation de Dieu par la Création donne la vie à tout être vivant sur la Terre, combien plus la manifestation du Père par Le Verbe donne-t-elle la Vie à ceux qui voient Dieu !

 

Oraison du matin (Office des Laudes).

Tu as donné, Seigneur, à l'évêque saint Irénée de faire triompher la vrai doctrine et d'affermir la Paix dans l'Église ; par son intercession, réveille notre Foi et notre Charité pour que nous cherchions en toute chose ce qui favorise l'Union entre les hommes.

 

Parole de Dieu : (Rm 8, 18-21)… (Office des Laudes).

J’estime qu’il n’y a pas de commune mesure entre les souffrances du temps présent et la Gloire que Dieu va bientôt révéler en nous.

En effet, la Création aspire de toutes ses forces à voir cette Révélation des fils de Dieu.

Car la Création a été livrée au pouvoir du néant, non parce qu’elle l’a voulu, mais à cause de celui qui l’a livrée à ce pouvoir.

Pourtant, elle a gardé l’Espérance d’être, elle aussi, libérée de l’esclavage, de la dégradation inévitable, pour connaître la Liberté, la Gloire des enfants de Dieu.

Date de dernière mise à jour : 05/07/2021

Ajouter un commentaire