- Accueil
- Archives Eucharisties
- ANNÉE 2012
- JUIN 2012
- Eucharistie du Dimanche 24 Juin 2012 : Solennité de la Fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste.
Eucharistie du Dimanche 24 Juin 2012 : Solennité de la Fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste.
Eucharistie du Dimanche 24 Juin 2012 : Solennité de la Fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste.
Photo : Icône Orthodoxe sur la naissance de Jean-Baptiste.
Textes du jour (1ère lecture, Psaume, 2ème lecture, Evangile) :
Livre d'Isaïe 49,1-6… Psaume 139(138),1-3.13-14ab.14c-15... Livre des Actes des Apôtres 13,22-26… Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,57-66.80
Commentaire de la Liturgie byzantine.
Commentaire de Saint Bède le Vénérable (v. 673-735), moine, docteur de l'Église.
HOMÉLIE DE S. AUGUSTIN POUR LA NATIVITÉ DE JEAN BAPTISTE.
Chant, Hymne, Oraison.
Commentaires personnels.
Icône sur la naissance de Jean-Baptiste sur le site de l’Eglise Orthodoxe d’Antioche Saint Jean-Baptiste à Laval au Québec :
http://www.egliseorthodoxestjeanbaptiste-laval.org/viejohn.html.
Jean était le cousin du Christ, par sa mère Élisabeth. Son père, Zacharie, était un Rabbi, un prêtre (1 Chr. 24:10), et sa mère, Élisabeth, était une des filles d'Aaron (Grand prêtre, frère de Moïse) (Luc 1:5)
Malgré ces antécédents particulièrement relié au sacerdoce, selon la tradition orthodoxe Jean a reçu sa mission sacrée de Dieu lui-même, alors qu’il était encore dans le ventre de sa mère puisqu’il tressailli à la présence de Jésus dans le sein de sa mère la Vierge Marie, lors de sa visite à sa cousine Élizabeth.
Ainsi s’accompli la prédiction de l’ange Gabriel : « il sera rempli de L'Esprit-Saint dès le sein de sa mère ».
La naissance de Jean-Baptiste avait été prévue par la prophétie d’Isaïe. « Une voix crie dans le désert : Préparez le chemin du Seigneur, rendez droits ses sentiers » (Isa 53,3; Isa. 40:3; Mal. 3:1) et elle a été annoncée comme celle de Jésus, par l'Archange Gabriel.
En effet l’Ange Gabriel annonça à Zacharie la naissance de son fils dans des termes très détaillés : « Ne crains point, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Ta femme Élisabeth t'enfantera un fils, et tu lui donneras le nom de Jean. Il sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse, et plusieurs se réjouiront de sa naissance. Car il sera grand devant le Seigneur. Il ne boira ni vin, ni liqueur enivrante;… il ramènera plusieurs des fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu ; il marchera devant Dieu avec l'esprit et la puissance d'Élie, pour ramener les cœurs des pères vers les enfants, et les rebelles à la sagesse des justes, afin de préparer au Seigneur un peuple bien disposé. » (Luc 1.13-18)
Cependant le couple étant stérile, Zacharie douta des propos de l'archange, et il fut puni en devenant sourd et muet. Ce n'est qu'à la naissance de l'enfant, après qu’on ait demandé à Zacharie comment il appellerait son fils, et que celui-ci écrivit sur une tablette « Jean est son nom », qu’il retrouva la parole et l'ouïe.
Ainsi, sur les icônes représentant la naissance de Jean Baptiste, on peut voir, Zacharie habituellement assis au coin inférieur de l’icône, qui écrit le nom de Jean sur un parchemin. (Luc 1.18-23, 63-66).
Dimanche 24 Juin 2012 : Solennité de la Fête de la Nativité de Saint Jean-Baptiste.
Cousin de Jésus, né de Zacharie et Elisabeth, il est appelé " baptiste " car il baptisait dans le Jourdain pour préparer le baptême dans l'Esprit.
L'Église, dit saint Augustin, célèbre ordinairement la vie des Saints au jour de leur mort, qui est, à proprement parler, le jour de leur naissance à la vie éternelle.
La Nativité de saint Jean-Baptiste a été exemptée de cette règle générale, parce qu'il fut sanctifié avant de naître, dans le sein de sa mère, par la présence de Jésus-Christ, dans la visite que fit la très Sainte Vierge à sainte Élisabeth.
La naissance de saint Jean-Baptiste fut une grande joie pour la terre, puisqu'elle lui annonçait l'approche de sa Rédemption.
La Puissance Divine était intervenue d'une manière extraordinaire dans la naissance de quelques prophètes, de Samuel et de Jérémie, par exemple; mais elle éclata bien davantage dans celle du saint Précurseur, que la dignité de son ministère futur et le degré éminent de grâce et de sainteté auquel il était élevé rendaient, selon la Parole de Jésus-Christ Lui-même, bien supérieur à tous les patriarches et à tous les prophètes.
Le message d'un Ange à Zacharie pour lui annoncer la naissance de Jean-Baptiste, la maternité d'Élisabeth à un âge très avancé, le mutisme subit de Zacharie depuis l'annonce de l'Ange jusqu'à la circoncision de l'enfant, et sa guérison miraculeuse, qui lui permit d'entonner le beau cantique Benedictus : tout est merveilleux dans l'apparition du Précurseur, qui allait montrer bientôt le Sauveur promis et attendu depuis quatre mille ans.
Parmi les récits évangéliques, il en est peu d'aussi intéressants ni d'aussi touchants que celui de la naissance de saint Jean-Baptiste.
Les miracles s'ajoutaient aux miracles autour du berceau de l'enfant ; les habitants du voisinage furent saisis d'une crainte respectueuse, et le bruit de ces merveilles se répandit dans toutes les montagnes de la Judée, de sorte que tous se disaient les uns aux autres : " Que pensez-vous de l'avenir de cet enfant ? "
Saint Jean-Baptiste occupe dans l'histoire de l'humanité une place incomparable : il sert de trait d'union entre les deux mondes, il résume en lui tout l'Ancien Testament et prépare le Nouveau ; il ferme la mission des prophètes et ouvre celle des Apôtres. " Prophète, apôtre, docteur, solitaire, vierge, martyr, il est plus que tout cela, parce qu'il est tout cela en même temps.
Il réunit tous les titres à la sainteté, et, rassemblant en lui seul tout ce qui constitue les différentes classes des saints, il forme au milieu d'eux une classe particulière. " (La Luzerne)
Le culte de saint Jean-Baptiste a toujours joui d'une immense popularité. Sa fête a été souvent célébrée par des feux de joie. Il est patron de nombreuses paroisses, de nombreuses confréries et des Canadiens français.
La fête nationale du Québec, traditionnellement appelée la Saint-Jean-Baptiste ou Saint-Jean, est la fête nationale des Québécois.
En vertu de la Loi sur la fête nationale, le 24 juin est une journée fériée et chômée au Québec.
La fête de la naissance de Saint Jean-Baptiste prend ses origines il y a plus de 2000 ans, dans l'Europe pré-chrétienne.
Elle était originellement la célébration païenne du solstice d'été.
Au début, cette fête se célébrait le 21, mais avec l'arrivée du christianisme, on l'a facilement assimilée à la fête de Saint-Jean Baptiste, le 24.
En effet, les deux fêtes font référence au symbole de "la lumière"; le soleil du solstice d'été et Saint Jean-Baptiste qui ouvre la voie à la Lumière : Jésus-Christ.
Les anciens allumaient un grand feu le soir en l'honneur du soleil, et cette tradition s'est perpétuée dans l'ère chrétienne (les Feux de la Saint Jean).
L'Église célèbre la naissance du Sauveur au solstice d'hiver et celle de Jean-Baptiste au solstice d'été.
Ces deux fêtes, séparées l'une de l'autre par un intervalle de six mois, appartiennent au cycle de l'Incarnation ; elles sont, par leur objet, dans une mutuelle dépendance ; à cause de ces relations, on peut leur donner le même titre, c'est en latin : nativitas, naissance ; natalis dies, Noël.
Pourquoi célébrer la naissance de Jean-Baptiste, se demande saint Augustin, dans un sermon qui se lit à l'office nocturne ?
La célébration de l'entrée de Jésus-Christ dans ce monde s'explique fort bien ; mais les hommes - et Jean-Baptiste en est un - sont d'une condition différente ; s'ils deviennent des saints, leur fête est plutôt celle de leur mort : leur labeur est consommé, leurs mérites sont acquis ; après avoir remporté la victoire sur le monde, ils inaugurent une vie nouvelle qui durera toute l'éternité.
Saint Jean-Baptiste est le seul à qui soit réservé cet honneur ; et cela dès le cinquième siècle, car la nativité de la Vierge Marie ne fut instituée que beaucoup plus tard.
Ce privilège est fondé sur ce fait que Jean a été sanctifié dès le sein de sa mère Élisabeth, quand elle reçut la visite de Marie sa cousine ; il se trouva délivré du péché originel ; sa naissance fut sainte, on peut donc la célébrer.
C'est un homme à part, il n'est inférieur à personne, non surrexit inter natos mulierum major Jobanne Baptista.
L'ange Gabriel vint annoncer sa naissance, son nom et sa mission, nous dit saint Maxime, dans une leçon de l'octave ; sa naissance merveilleuse a été suivie d'une existence admirable, qu'un glorieux trépas a couronnée ; l'Esprit Saint l'a prophétisé, un ange l'a annoncé, le Seigneur a célébré ses louanges, la gloire éternelle d'une sainte mort l'a consacré.
Pour ces motifs, l'Église du Christ se réjouit dans tout l'univers de la naissance du témoin qui signala aux mortels la présence de celui par lequel leur arrivent les joies de l'éternité.
Saint Augustin, qui s'appliquait à découvrir les raisons mystérieuses des événements, a voulu savoir pourquoi Jésus-Christ est né à l'équinoxe d'hiver et Jean-Baptiste à celui d'été.
Dans le sermon du quatrième jour dans l'octave, il nous propose ce qu'il a découvert : Jean est un homme, Le Christ est Dieu.
Que l'homme se fasse petit, pour que Dieu apparaisse plus grand, suivant ces paroles dites par Jean au sujet du Sauveur : il faut qu'il croisse et que moi, je diminue.
Pour que l'homme soit abaissé, Jean naît aujourd'hui, où les jours commencent à diminuer ; pour que Dieu soit exalté, Le Christ naît au moment où les jours commencent à grandir. Tout cela est très mystérieux.
La naissance de Jean-Baptiste, que nous célébrons, est, comme celle du Sauveur, pleine de mystère.
Quel est ce mystère, si ce n'est celui de notre humiliation, comme la naissance du Christ est pleine du mystère de notre élévation.
L'Ange Gabriel avait annoncé à Zacharie que la naissance de Jean serait, pour un grand nombre, une occasion de joie, multi in nativitate ejus gaudebunt.
En souvenir de cette prophétie, sa fête est joyeuse ; elle a pour signe caractéristique une allégresse qui ne se trouve pas ailleurs.
L'Église invite les fidèles à s'y abandonner ; il lui suffit de leur répéter, par ses antiennes, les paroles de Gabriel.
Mais la piété chrétienne ne s'est pas contentée du chant liturgique pour manifester sa joie ; elle a emprunté, en les transformant, les usages par lesquels les païens célébraient le solstice : on sait que l'instinct qui portait ces derniers à substituer, dans leur vénération religieuse, les forces créées de la nature à leur auteur, les faisait rendre un culte au soleil et au feu dont il est le grand foyer ; leur dévotion s'épanchait en manifestations bruyantes, au moment des équinoxes ; les fêtes, qui bénéficiaient d'une popularité extraordinaire, consistaient surtout en des réjouissances publiques ; la principale était d'allumer de grands feux autour desquels dansait la population.
Le paganisme grec et romain avait eu l'art de mêler ainsi son culte à la vie extérieure des peuples, et c'est ce qui contribua le plus à le faire entrer dans les mœurs, si profondément même que ces coutumes ont survécu au paganisme.
La réaction contre les pagania solsticiales avait sans nul doute accru la note joyeuse de la fête de saint Jean-Baptiste.
Cette joie spirituelle, par son charme, contribuait à détourner les chrétiens de ces réjouissances profanes ; elle servit à ménager l'évolution, qui débarrassa ces dernières de toute pensée superstitieuses, en les associant à la fête de saint Jean-Baptiste.
Le solstice d'été tomba dans l'oubli ; les feux furent allumés pour manifester la joie que la naissance du Précurseur causait au monde, celle d’ouvrir la voie à La véritable Lumière : Jésus-Christ.
Le feu devint ecclésiastique : le clergé alla processionnellement le Bénir ; la Jouannée, ainsi que nos pères la nommaient, resta l'une des fêtes les plus populaires et les bourgeois des villes ne l'appréciaient pas moins que les campagnards.
Livre d'Isaïe 49,1-6.
Écoutez-moi, îles lointaines ! Peuples éloignés, soyez attentifs ! J'étais encore dans le sein maternel quand le Seigneur m'a appelé ; j'étais encore dans les entrailles de ma mère quand il a prononcé mon nom.
Il a fait de ma bouche une épée tranchante, il m'a protégé par l'ombre de sa main ; il a fait de moi sa flèche préférée, il m'a serré dans son carquois.
Il m'a dit : « Tu es mon serviteur, Israël, en toi je me glorifierai. »
Et moi, je disais : « Je me suis fatigué pour rien, c'est pour le néant, c'est en pure perte que j'ai usé mes forces. » Et pourtant, mon droit subsistait aux yeux du Seigneur, ma récompense auprès de mon Dieu.
Maintenant le Seigneur parle, lui qui m'a formé dès le sein de ma mère pour que je sois son serviteur, que je lui ramène Jacob et que je lui rassemble Israël. Oui, j'ai du prix aux yeux du Seigneur, c'est mon Dieu qui est ma force.
Il parle ainsi : « C'est trop peu que tu sois mon serviteur pour relever les tribus de Jacob et ramener les rescapés d'Israël : je vais faire de toi la lumière des nations, pour que mon salut parvienne jusqu'aux extrémités de la terre. »
Psaume 139(138),1-3.13-14ab.14c-15.
Tu me scrutes, Seigneur, et tu sais ! Tu sais quand je m'assois, quand je me lève ; de très loin, tu pénètres mes pensées.
Que je marche ou me repose, tu le vois, tous mes chemins te sont familiers.
C'est toi qui as créé mes reins, qui m'as tissé dans le sein de ma mère.
Je reconnais devant toi le prodige, l'être étonnant que je suis.
Étonnantes sont tes œuvres toute mon âme le sait.
Mes os n'étaient pas cachés pour toi quand j'étais façonné dans le secret, modelé aux entrailles de la terre.
Livre des Actes des Apôtres 13,22-26.
Dans la synagogue d’Antioche de Pisidie, Paul disait aux Juifs : « Dieu a suscité David pour le faire roi, et il lui a rendu ce témoignage ; J’ai trouvé David, fils de Jessé, c’est un homme selon mon cœur ; il accomplira toutes mes volontés.
Et, comme il l'avait promis, Dieu a fait sortir de sa descendance un sauveur pour Israël : c'est Jésus,
dont Jean Baptiste a préparé la venue en proclamant avant lui un baptême de conversion pour tout le peuple d'Israël.
Au moment d'achever sa route, Jean disait : 'Celui auquel vous pensez, ce n'est pas moi. Mais le voici qui vient après moi, et je ne suis pas digne de lui défaire ses sandales. '
Fils de la race d'Abraham, et vous qui adorez notre Dieu, frères, c'est à nous tous que ce message de salut a été envoyé.
Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 1,57-66.80.
Quand arriva le moment où Élisabeth devait enfanter, elle mit au monde un fils.
Ses voisins et sa famille apprirent que le Seigneur lui avait prodigué sa miséricorde, et ils se réjouissaient avec elle.
Le huitième jour, ils vinrent pour la circoncision de l'enfant. Ils voulaient le nommer Zacharie comme son père.
Mais sa mère déclara : « Non, il s'appellera Jean. »
On lui répondit : « Personne dans ta famille ne porte ce nom-là ! »
On demandait par signes au père comment il voulait l'appeler.
Il se fit donner une tablette sur laquelle il écrivit : « Son nom est Jean. » Et tout le monde en fut étonné.
A l'instant même, sa bouche s'ouvrit, sa langue se délia : il parlait et il bénissait Dieu.
La crainte saisit alors les gens du voisinage, et dans toute la montagne de Judée on racontait tous ces événements.
Tous ceux qui les apprenaient en étaient frappés et disaient : « Que sera donc cet enfant ? » En effet, la main du Seigneur était avec lui.
L'enfant grandit et son esprit se fortifiait. Il alla vivre au désert jusqu'au jour où il devait être manifesté à Israël.
Commentaire du jour.
Liturgie byzantine.
Lucernaire des Grandes Vêpres de la fête de la Nativité de Jean Baptiste.
« Il fera revenir de nombreux fils d'Israël au Seigneur, leur Dieu. Il marchera devant lui..., pour préparer au Seigneur un peuple capable de l'accueillir» (Lc 1,16-17).
En ce jour vient au monde le grand Précurseur,
issu de sein stérile d'Élisabeth.
Il est le plus grand parmi les prophètes ;
nul autre n'a surgi comme lui,
car il est la lampe qui précède de peu la clarté suprême
et la voix qui précède la Verbe.
Il conduit au Christ l'Église, sa fiancée,
et prépare pour le Seigneur un peuple choisi,
le purifiant par l'eau en vue de l'Esprit.
De Zacharie naît cette jeune plante,
le plus beau parmi les fils du désert,
le héraut du repentir,
celui qui purifie par l'eau ceux qui s'égaraient,
qui porte en précurseur l'annonce de la résurrection
jusqu'au séjour des morts,
et qui intercède pour nos âmes.
Dès le sein de ta mère, bienheureux Jean,
tu as été le prophète et le précurseur du Christ :
tu as tressailli d'allégresse
en voyant la Reine venir auprès de la servante,
portant devant toi Celui que le Père engendre sans mère de toute éternité,
toi qui est né d'une femme stérile et d'un vieillard,
selon la promesse du Seigneur.
Prie-le de prendre nos âmes en pitié.
(Références bibliques : Mt 11,11; Jn 5,35; Mt 3,3; Jn 3,29; Lc 1,17; 3,16; Mc 6,28; Lc 1,40; 1,13).
Commentaire du jour.
Saint Bède le Vénérable (v. 673-735), moine, docteur de l'Église.
Homélie II, 20 ; CCL 122, 328-330 (trad. Delhougne, Les Pères commentent, p. 487-488).
« Jean n'était pas la Lumière, mais il était là pour lui rendre témoignage » (Jn 1,8).
Que la naissance de Jean soit commémorée quand les jours diminuent, et celle du Seigneur lorsqu'ils commencent à augmenter, comporte une signification symbolique.
Jean, en effet, a lui-même révélé le secret de cette différence.
Les foules le prenaient pour le Messie en raison de ses vertus éminentes, tandis que certains considéraient le Seigneur non comme le Messie mais comme un prophète, à cause de la faiblesse de sa condition corporelle.
Et Jean a dit : « Il faut que lui il grandisse et que moi je diminue » (Jn 3,30). Le Seigneur a vraiment grandi car, alors qu'on le regardait comme un prophète, il a fait connaître aux croyants du monde entier qu'il était le Messie.
Jean a décru et diminué car lui qu'on prenait pour le Messie est apparu non comme le Messie, mais comme l'annonciateur du Messie.
Il est donc normal que la clarté du jour commence à diminuer à partir de la naissance de Jean, puisque la réputation de sa divinité allait s'évanouir et son baptême bientôt disparaître.
Il est également normal que la clarté des jours les plus courts recommence à grandir dès la naissance du Seigneur : il est, en vérité, venu sur terre pour révéler à tous les païens la Lumière de sa connaissance dont, auparavant, les juifs seuls possédaient une partie, et pour répandre partout dans le monde le Feu de Son Amour.
HOMÉLIE DE S. AUGUSTIN POUR LA NATIVITÉ DE JEAN BAPTISTE.
L'Église considère la naissance de Jean comme particulièrement sacrée : on ne trouve aucun des saints qui nous ont précédés dont nous célébrions solennellement la naissance. Nous ne célébrons que celle de Jean et celle du Christ. Ce ne peut être sans motif ; et si peut-être nous n'y voyons pas très clair en raison de la noblesse d'un tel mystère, nous le méditerons cependant de façon fructueuse et profonde.
Jean naît d'une vieille femme stérile ; le Christ naît d'une jeune fille vierge. ~ La naissance de Jean rencontre l'incrédulité, et son père devient muet ; Marie croit à celle du Christ, et elle le conçoit par la foi. ~ Nous vous avons proposé d'en chercher la raison, nous vous avons annonce que nous allions y réfléchir. Mais c'était un simple préambule, et si nous ne sommes pas capables de scruter les replis d'un si grand mystère, faute de capacité ou de temps, vous serez mieux instruits par celui qui parle en vous, même en notre absence, celui à qui vous pensez avec affection, celui que vous avez accueilli dans votre cœur, celui dont vous êtes devenus les temples. ~
Jean apparaît donc comme une frontière placée entre les deux testaments, l'ancien et le nouveau. Qu'il forme une sorte de frontière, le Seigneur lui-même l'atteste lorsqu'il dit : La Loi et les Prophètes vont jusqu'à Jean. Il est donc un personnage de l'antiquité et le héraut de la nouveauté.
Parce qu'il représente l'antiquité, il naît de deux vieillards ; parce qu'il représente la nouveauté, il se révèle prophète dans les entrailles de sa mère.
En effet, avant sa naissance, lorsque Marie s'approcha, il bondit dans le sein de sa mère. Là déjà il était désigné pour sa mission, désigné avant d'être né.
Il apparaît déjà comme le précurseur du Christ, avant que celui-ci puisse le voir. Ces choses-là sont divines et elles dépassent la capacité de la faiblesse humaine. Enfin a lieu sa naissance, il reçoit son nom, son père retrouve la parole. Il faut rattacher ces événements à leur symbolisme profond. ~
Zacharie se tait et perd la parole jusqu'à la naissance de Jean, précurseur du Seigneur, qui lui rend la parole.
Que signifie le silence de Zacharie sinon que la prophétie a disparu, et qu'avant l'annonce du Christ, elle est comme cachée et close ?
Elle s'ouvre à son avènement, elle devient claire pour l'arrivée de celui qui était prophétisé. La parole rendue à Zacharie à la naissance de Jean correspond au voile déchiré à la mort de Jésus sur La Croix.
Si Jean s'était annoncé lui-même, la bouche de Zacharie ne se serait pas rouverte. La parole lui est rendue à cause de la naissance de celui qui est la voix ; car on demandait à Jean qui annonçait déjà le Seigneur : Toi, qui es-tu ?
Et il répondit : Je suis la voix qui crie dans le désert. La voix, c'est Jean, tandis que le Seigneur est la Parole :
Au commencement était le Verbe. Jean, c'est la voix pour un temps ; le Christ, c'est le Verbe au commencement, c'est le Verbe éternel.
Chant.
R/Prophète du Très-Haut,
tu marcheras devant le Seigneur
pour préparer ses voies.
Dieu enverra son messager devant lui,
et soudain il entrera dans son temple,
le Seigneur que vous cherchez.
Pour vous qui craignez le nom du Seigneur,
le Soleil de justice va briller
avec le salut dans ses rayons.
Hymne : Toi qui veilles en la nuit.
Toi qui veilles en la nuit,
Joyeuse est ta lumière !
Tu es la lampe qui brûle et qui luit
Jusqu'à l'aube attendue
depuis des siècles.
Tu précèdes le jour,
Tu portes l'espérance;
Eclaire l'homme en sa quête d'amour
Et ramène son coeur
A l'innocence.
A la Pâque de Dieu
Prépare notre terre !
Tu nous annonces un baptême de feu :
Qu'il embrase la vie
De tous les êtres !
Ta lumière décroît,
Une autre se révèle ;
C'est Dieu qui monte et devance tes pas :
Dans l'aurore du Christ,
La joie parfaite !
Oraison de l’aube (Office des Lectures).
Tu as voulu, Seigneur, que saint Jean-Baptiste prépare ton peuple à la venue du Messie ; accorde à Ton Église le Don de la Joie Spirituelle, et guide l'esprit de tous les croyants dans la voie du Salut et de la Paix.
Commentaires personnels.
Jean-Baptiste est venu au monde pour préparer l’humanité à la venue du Messie attendu, de Jésus-Christ, notre Sauveur, Notre Dieu.
Il est né d’un prodige de Dieu, alors que ses parents (Elisabeth et Zacharie, cousins de La Très Sainte Vierge Marie) étaient très vieux, et ne pouvaient normalement plus avoir d’enfants.
A tel point que son père (Zacharie) qui était Prêtre, n’a pas cru l’Ange venu lui annoncer La Bonne Nouvelle…il est sorti alors du Temple où il célébrait l’office en étant devenu muet !!!
Il ne retrouvera l’usage de la parole qu’au moment où il sera décidé du nom qu’il portera …il s’appellera Jean.
Jean-Baptiste est avant tout Le Précurseur, L’Envoyé de Dieu, Le Témoin de La Lumière qui arrive pour l’Humanité toute entière, celui qui a prophétisé Le Christ et l’a montré aux Hommes.
« Je suis la voix de celui qui crie dans le désert : Rendez droit Le Chemin du Seigneur ». (Jean 1 23).
« Moi, je Baptise dans l’eau. Au milieu de vous se tient quelqu’un que vous ne connaissez pas, Celui qui vient derrière moi, dont je ne suis pas digne de dénouer la courroie de ses sandales ». (Jean 1 26-27).
Aujourd’hui, nous fêtons la naissance de Jean-Baptiste. Jean-Baptiste n’est pas né pour lui. Il ne vivra pas pour lui, mais pour nous appeler à la Conversion, La Conversion de nos cœurs, de nos âmes, de nos esprits et de nos corps, afin de pouvoir accueillir en nous, celui qui arrive après lui…Jésus, Notre Seigneur, Notre Dieu.
Comme je l’ai souvent dit, nous ne pouvons accueillir Dieu en nous, si nous sommes en état de péché….car Dieu et Satan ne peuvent cohabiter.
Ce n’est que dans un cœur contrit, regrettant le mal fait et prenant le chemin de la Conversion, en suppliant Dieu de lui Pardonner et de venir à son secours…que Dieu accours en nous pour nous délivrer, détruire les chaînes du péché qui nous enchaînaient, panser nos blessures et mettre dans notre âme…Son Amour, Sa Miséricorde et Sa Compassion.
Voilà pourquoi Dieu a fait naître Jean-Baptiste, pourquoi Il l’a envoyé en éclaireur, en Précurseur…pour qu’il aplanisse les montagnes de nos péchés, rende droit nos chemins tortueux du mal afin que nos cœurs soient prêts et dans de bonnes dispositions pour accueillir La Lumière, La Vérité et La Vie…pour accueillir Dieu.
Jean a été le dernier Prophète avant Jésus, celui qui a annoncé Sa Venue en appelant à La Conversion.
Mais celui qui reçoit de Dieu le Don de Prophète, même s’il donne envi aux autres, n’a rien d’une mission de tout repos…et se termine, en général par « le martyr »…voir comment dans la parabole des vignerons homicides…les envoyés de Dieu ont été traités !!!
Et puis, avant de devenir Prophète pour les autres, Le Prophète doit d’abord se laisser totalement convertir lui-même par Dieu qui taille en lui très profondément…comme le sarment qui doit pouvoir porter beaucoup de fruits.
Cela peut prendre de très nombreuses années pendant lesquels, le futur prophète disparaît pour se laisser travailler par Dieu qui façonne son esprit, son âme et son corps, et lui apprend à Aimer de Son Amour, à être Miséricordieux de Sa Miséricorde et à être porteur de Sa Compassion, à souffrir du mal fait à Dieu…et à s’offrir en victime agréable à Dieu pour La Conversion de tous ceux qui sont loin de Dieu et se plongent dans la puanteur du mal.
C’est ainsi qu’a vécu Jean-Baptiste. Il est né puis a vécu longtemps au désert pour se convertir lui-même et se laisser inonder par L’Amour de Dieu…avant d’appeler à la conversion.
Pourquoi Saint Jean-Baptiste est né ???
Il est né pour préparer les cœurs enténébrés par nos péchés, afin qu’ils puissent recevoir La Lumière qu’est Jésus et qui arrive juste derrière lui.
« Il faut que Lui croisse…et que moi, je diminue », dira-t-il en parlant de Jésus, La Lumière du monde, La Lumière de nos âmes. Jésus, La Lumière, qui vient dans nos âmes y révéler toutes les zones obscures pour les éblouir par son admirable Lumière.
Rappeler aux gens Les Commandements de Dieu et les appeler à se convertir n’est jamais chose facile à dire et à faire. Il est plus facile de dire….ce sont des règles dites par l’église (en remarquant que l’on ne dit pas qu’elles viennent de Dieu !!!)…mais comme toute règle, il y a les arrangements en fonction de chaque cas…bien sûr tu peux faire ceci ou cela…ne t’inquiète pas….Dieu est Amour….Il comprend !!!
Vous êtes des hommes pas des Saints….ces règles sont pour les Saints…pas pour vous…. Dieu est Amour…Il comprend !!!
Et pourtant chaque personne qui se dit Chrétien ou se prétend Chrétien est appelée à cela…car La Loi de Dieu a été établie par Dieu Lui-même et ne peut être transgressée ou accommodée à la sauce moderne, en fonction de chacun.
Il ne faut pas oublier non plus, que pour rappeler aux gens Les Commandements de Dieu et les appeler à se convertir…il faut déjà soi-même avoir pris Ce Chemin de Conversion…car on ne peut dire aux autres ce qu’ils doivent faire…si nous ne le faisons pas nous même !!!
Et chaque personne qui se dit Chrétien ou se prétend Chrétien ne peux, pour soi-même, accommoder La Loi de Dieu à la sauce moderne et la transgresser lorsque cela l’arrange…du moment que les autres ne le voient pas….mais Dieu le voit, comme Il voyait les mauvaises actions des habitants de Ninive…car Dieu voit tout ce que nous faisons, même les choses les plus cachées (commence par enlever la poutre qui est dans ton œil avant de chercher à enlever la paille qui est dans l’œil de ton Prochain…Matthieu 7 1-9…cela ne signifie pas qu’il ne faut pas dire à son frère d’enlever la paille qui est dans son œil, mais pour voir cette paille et l’aider à l’enlever, il faut d’abord se laisser convertir en profondeur soi-même par Dieu afin de ne plus avoir la poutre qui est dans le notre et qui nous empêche de voir que ce n’est qu’une paille qui est dans l’œil de notre frère).
Mais pour un Prophète, Le Chemin est encore plus dur. Il a d’abord dut se laisser travailler par Dieu (la vie de Saint Jean-Baptiste au désert) pour être capable d’être à l’écoute de La Parole que Dieu veut qu’il transmette.
Il a d’abord dut faire un long travail de conversion personnelle à l’écoute de La Parole de Dieu.
Ensuite, il faut réaliser que Dieu se sert des petits (St Pierre n’était qu’un petit patron-pêcheur et Jésus a fait de lui, le chef de L’Eglise), de ceux qui, apparemment sont incapable de changer le monde…cela afin de mieux montrer à tous…que cela ne vient pas d’eux qui en sont totalement incapables, mais que cela vient de La Puissance et de La Volonté de Dieu.
Enfin Dieu envoi ses Prophètes vers des gens influents, qu’ils soient des personnes importantes dans L’Eglise, comme vers ceux qui ont Le Pouvoir ou L’Argent dans la société.
Croyez-vous qu’il soit alors facile à ces Prophètes, eux qui sont des personnes insignifiantes, d’aller trouver des gens qui se savent très importants, pour leur dire de changer de vie et de se convertir….sinon Dieu les détruira…et ils finiront en enfer.
Croyez-vous qu’il soit facile à ces prophètes d’aller trouver, par exemple, un responsable du gouvernement pour lui dire qu’il ne peut pas vivre avec une concubine, en ayant rejeté sa femme légitime, ou qu’il ne peut prendre pour épouse légitime, la femme de son frère (comme Jean-Baptiste avec Hérode) ou de voir son évêque pour lui dire qu’il faut qu’il change sa manière de vivre, car elle déplait à Dieu, etc…
Dieu voit les actions de chacun….Il laisse la liberté à chacun de choisir le bien ou le mal….mais vient un moment où le mal dépasse de trop les limites de ce que Dieu peut laisser passer dans Son Amour pour les Hommes et La Liberté qu’Il leur laisse…et Il décide de détruire ceux qui ont dépassé les limites.
Mais Il ne le fait pas sans les prévenir, et les prévenir encore…dans leur âme, dans leur esprit, dans leur conscience, et au final Il leur envoi des Prophètes (des personnes auquel Dieu ou La Très Sainte Vierge Marie parle ou apparaît pour dire au monde de se convertir).
Si comme Ninive, les gens se convertissent alors cela fait Le Bonheur de Dieu qui abandonne les châtiments qu’Il avait prévu.
Mais n’oublions surtout pas que Dieu continue encore aujourd’hui à nous appeler à la conversion (par Son Eglise, par Ses Prophètes, par notre Prochain, dans nos âmes, dans nos esprits et dans nos consciences) que nous soyons pauvres ou riches, petits ou puissants, païens ou chrétiens, laïc ou prêtre, voir évêque ou cardinal, voir religieux ou responsable de communautés.
Alors, nous convertissons-nous (nous personnellement…pas les autres autour de nous) en entendant Son Appel pour nous, ou lui coupons-nous la tête pour l’offrir sur un plateau d’argent comme St Jean-Baptiste, ou, le clouons-nous sur une Croix pour le faire taire comme Jésus ???
N’est-ce pas le destin de tous les Prophètes : Témoigner de L’Amour de Dieu. Porter La Lumière du Christ dans les cœurs enténébrés par nos péchés et mourir en martyre, tués par la Haine, le Mensonge et l’Obscurité qui ne supporte pas L’Amour, la Vérité et la Lumière.
Saint Jean-Baptiste, tu précèdes Le Jour, tu portes L’Espérance : Eclaire l’Homme en sa quête d’Amour et ramène son cœur à L’Innocence.
Oraison du matin (Office des Laudes).
Tu as voulu, Seigneur, que saint Jean-Baptiste prépare ton peuple à la venue du Messie ; accorde à Ton Église le Don de la Joie Spirituelle, et guide l'esprit de tous les croyants dans la voie du Salut et de la Paix.
Parole de Dieu : (Ml 3, 23-24)… (Office des Laudes).
Voici que je vais vous envoyer Élie, le prophète, avant que vienne le jour du Seigneur, jour grand et redoutable.
Il ramènera le cœur des pères vers leurs fils, et le cœur des fils vers leurs pères, pour que je ne vienne pas frapper le pays de malédiction.
UNE TRES BONNE FÊTE À TOUS LES QUEBECOIS, MAIS AUSSI À TOUS CEUX DONT C’EST LA FÊTE AUJOURD’HUI.
Un Bon Dimanche à tous et que DIEU vous BENISSE TOUS et comble chacun, de Ses Grâces et de Ses Bénédictions…sans oublier vos familles et tous ceux qui sont dans votre cœur.
UNION DE PRIERES AVEC CHACUN.
Date de dernière mise à jour : 05/07/2021
Ajouter un commentaire